Introduction
Le développement d'un pays passe essentiellement par
les capitaux tant intérieurs qu'extérieurs qu'il alloue. Le
recours à ces capitaux qui constituent l'emprunt de l'État peut
être expliqué par le simple fait qu'ils permettent au pays
débiteur de combler les écarts entre l'épargne
intérieure et l'investissement, de réduire les contraintes
imposées à la croissance par des réserves de devises
insuffisantes, d'influer sur le profil temporel de la consommation et de
financer les déficits provisoires de la balance des paiements
(Williammson et Milner,1991). Ainsi de grandes nations
aujourd'hui très développées telles que la Russie et les
États-Unis d'Amérique ont dû avoir recourt aux capitaux
étrangers pour pouvoir lancer leur activité économique et
donc leur développement. La première nation, a eu besoin de fonds
extérieurs pour assurer son développement dans les trois
décennies qui ont précédé la première Guerre
mondiale et la révolution communiste. Quant à la seconde, elle a
fait largement appel à l'épargne pendant la guerre de
sécession, de 1835 à 1860. Néanmoins l'emprunt ne
constitue pas pour autant un pignon essentiel à la base du
développement d'une nation. À titre d'exemple, le Japon, qui a
pourtant fait activement obstacle aux soutiens financiers et aux
investissements extérieurs tout au long de son histoire, ne s'en est pas
moins transformé en une nation moderne. Le développement d'un
pays peut passer donc par le financement étranger mais il n'en constitue
pas pour autant un facteur essentiel. La plupart des pays encore en
développement continuent de voir l'emprunt comme un maillon essentiel
dans le processus de décollage de leurs activités
économiques mais le fardeau de la dette publique, constitue une entrave
au développement de ces pays pauvres avec la coexistence de plusieurs
facteurs déterminants tels que la faiblesse du niveau de
l'épargne, la situation critique de la balance des paiements ainsi que
les faibles taux de croissance économique. L'émergence, dans ces
pays de sérieux problèmes de service de la dette
extérieure au cours des années 80, a mis en lumière les
conséquences potentiellement catastrophiques d'un excès
d'emprunts pour leurs économies.
Au Bénin, le retournement des conjonctures
économiques au début des années 80, dû à
l'aggravation du déficit de la balance des paiements et
l'accélération de la croissance de la dette, a
entraîné une situation critique essentiellement au niveau de la
capacité réelle de l'économie à faire face à
la demande du financement public ainsi qu'au niveau de la soutenabilité
de ses dettes en raison de la crise de la dette profonde qu'a subie la zone
UEMOA au cours de la décennie 1980, causée par un Policy-mix trop
rigide ou déséquilibré qui a contraint les sources de
financement interne des pays membres. Par conséquent, en l'absence de
règles limitant l'endettement international, ce Policy-mix a conduit
à un endettement public excessif sur les marchés internationaux
des capitaux qui a rendu la dette insoutenable à cette période.
Depuis l'indépendance jusqu'aux années 1970, la politique
d'endettement public a été très prudente et
modérée au Bénin. Cependant, l'accumulation des
arriérés tant intérieurs qu'extérieurs, le recul du
Produit Intérieur Brut (PIB), le déficit chronique des finances
publiques dans les années 1980, ont contraint les pouvoirs publics
à souscrire au premier Programme d'Ajustement Structurel (PAS) le
16/06/1989.
L'observation de la dette publique par rapport au PIB pose la
question des limites dans lesquelles un tel processus peut se poursuivre. La
présente recherche a pour objectif d'analyser la relation entre dette
publique et la croissance économique au Bénin. Le travail est
organisé en trois chapitres. Le premierest essentiellement
consacré au cadre théorique et méthodologique de
recherche. Le second présente le cadre institutionnel de
recherche et le troisième et dernier chapitre est consacré
à l'analyse des principaux résultats obtenus et à la
formulation des recommandations.
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