Conclusion
Afin d'assurer leur croissance économique, l'un des
instruments de politique économique adopté dans la plus part des
pays à faible revenu est la politique d'endettement public. Ainsi le
Bénin faisant parti de ce cercle vicieux de Pays Pauvres Très
Endettés avec un environnement macroéconomique qui lui est
défavorable et un besoin énorme en infrastructure de base a aussi
adopté cette politique. Pourpouvoirs'acquitter de sa dette du fait des
ressources supplémentaires qui seraient issus de la croissance
économique suite àl'investissement de ses
différentsprêts contractés, le Bénin à la fin
des années 60 a obtenu de ses bailleurs de fonds d'importantes sommes
d'argent pour pouvoir accroitre son PIB. Mais au lieu de créer la
croissance escomptée, ce système a conduit le pays dans une
situation dedépendance au financement public à partir de cette
politique.
En effet, dans le but d'analyser la relation entre dette
publique et croissance économique, les résultats obtenus montrent
que l'effet de la dette publique sur la croissance économique à
partir d'un modèle quadratique s'inscrit bien dans les
prédictions théoriques. Les variables: taux d'investissement
public, variables indicatives de l'encours de la dette en valeur nominale soit
en pourcentage des exportations ou soit en pourcentage du PIB, service de la
dette rapporté aux exportations sont pertinentes. Il y a eu aussi des
variables qui n'ont pas été statistiquement pertinentes, comme :
le taux d'ouverture commerciale, le taux de croissance démographique,
l'indicateur de l'aide publique au développement de tous les bailleurs
de fonds et le revenu national par habitant décalé.
L'application du modèle a été faite afin
de tester l'hypothèse des rendements marginaux décroissants de
l'endettement public, autrement dit l'effet non linéaire de la dette
publique sur la croissance économique. Les résultats obtenus
indiquent que la dette publique affecte positivement la croissance si elle ne
dépasse pas un certain seuil. Au-delà de ce seuil, son effet
devient négatif. Nous pouvons, en conséquence, admettre
l'existence d'une relation non linéaire entre la dette et la croissance,
c'est-à-dire qu'il y a un seuil critique d'endettement qui rendrait la
croissance négative. Ce seuil, qui correspond à l'impact marginal
de la dette, varie entre 21,53% du PIB au Bénin. Les résultats
trouvés montrent également qu'une augmentation d'une unité
du service de la dette exprimé en pourcentage des exportations
entraînera une baisse du taux de croissance du PIB par habitant de 0,261
unité. Le canal de transmission de cet impact néfaste passe par
la qualité de l'investissement et par le fardeau de la dette. Le ratio
du service de la dette reste significatif ce qui indique que son effet
indésirable passe par l'effet d'éviction, mais aussi affecte
directement le taux de croissance économique. Ce résultat fort
intéressant nous permet de conclure que la théorie de
surendettement est bien vérifiée. Il existe donc une relation
entre la dette et la croissance qui prend la forme d'un U inversé,
indiquant la présence d'une courbe de Laffer de la dette.
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