Section 2 : Limites et perspectives
Cette section met en relief les différentes limites que
nous avons rencontrées au cours de cette recherche en premier paragraphe
et en second, les recommandations.
Paragraphe 1: Limites de la recherche
Comme tout travail de recherche, cette étude
présente certaines limites. La première limite est liée
à l'absence de certaines variables importantes pour l'étude. A
cela, s'ajoute aussi la cohérence des données sur la dette
publique en séries longues en particulier sur le service de la dette en
pourcentage des exportations pour de nombreuses années sont
inexistantes. Cette étude serait d'autant plus intéressante, si
les variables explicatives de la dette publique au Bénin étaient
déterminées. Il nous a été impossible
également de tirer d'une même source de données des
chiffres sur une même variable pendant la période de 1985-2017.
Cela constitue une autre limite, que les recherches futures s'orientant sur le
même thème, pourraient intégrer dans leur analyse. Les
limites ainsi soulignées n'enlèvent en rien la pertinence des
conclusions auxquelles a abouti l'étude, qui confirment certaines
affirmations développées dans la revue de littérature.
Paragraphe 2 : Recommandations
Au terme de cette étude, il apparaît important,
pour une meilleure politique de gestion de la dette publique du Bénin,
de formuler un certains nombres de recommandations principalement à
l'endroit du gouvernement. Ainsi l'État :
ü étant donné que le taux d'investissement
public impacte positivement la croissance économique au Bénin,
il est nécessaire qu'il encourage le développement des
politiques d'investissements publics favorisant la promotion du secteur
privé.
ü doit stabiliser l'environnement socio-politique et
assurer une transparence totale dans l'exécution des opérations
financières de l'Etat. L'amélioration et la création
d'infrastructures économiques et sociales s'avèrent aussi
nécessaires pour redynamiser la croissance économique.
ü doit mettre en place une stratégie de
mobilisation de l'épargne nationale et de l'investissement direct
étranger et de faciliter l'investissement dans le domaine des produits
manufacturiers, des transports et des télécommunications.
ü doit mettre en place une politique budgétaire
plus rigoureuse, avec des cibles plus raisonnables sur la dette publique et sur
l'évolution de l'encours de la dette. Cela est d'autant plus
vraisemblable que la cible communautaire de la dette publique est peu
contraignante et n'incite pas à la prudence, voire à une
allocation efficace des ressources à l'origine de la dette.
ü doit assurer toujours son service de la dette. Nos
résultats comportent cette solution puisque le
désintéressement régulier de ces engagements financiers
contribue à baisser le taux de croissance du PIB.
ü doit contribuer à l'amélioration du
rendement des agents pour un service public de qualité.
ü doit mener une politique commerciale axée sur la
promotion des échanges sous- régionaux. La diversification des
produits d'exportations doit être aussi accompagnée de la
diversification des partenaires commerciaux. A cet effet, les marchés
régionaux et sous régionaux devront être de plus en plus
visés.
ü doit investir des dettes dans les projets rentables et
dans la formation du capital humain.
ü enfin, il doit renforcer son système fiscal,
pour augmenter sa capacité de mobilisation des ressources internes afin
de ne plus dépendre du financement extérieur.
La mauvaise gestion du service de la dette publique et
l'absence d'une discipline financière rigoureuse ont
entraîné un accroissement considérable du poids de la
dette. Ceci a rendu l'adoption du PAS tout à fait inévitable.
L'objectif fondamental du PAS est d'assainir la situation de l'économie
; pour y parvenir, il est nécessaire d'un côté de rendre
les structures de production, de prix de décision et de gestion plus
flexibles et plus adaptées aux exigences de l'efficacité et
l'évolution de l'environnement économique national et
international. La capacité de gérer effectivement la dette
publique dépend essentiellement de la liberté des
autorités concernées par cette gestion, de choisir et de prendre
des décisions telles que les moments d'intervention, les montants et les
devises à emprunter et le remboursement par anticipation. Sans une
maîtrise effective des différentes variables de la dette et des
conditions d'emprunts, il serait difficile de penser à une gestion
véritable de la dette. L'essentiel dans cette gestion est qu'il ne faut
jamais laisser le taux d'intérêtdépasser le taux de
croissance du PIB. L'agrégat macroéconomique qui revêt un
caractère préoccupant est le ratio de la valeur actuelle de la
dette sur les recettes d'exportations. Ceci, au regard de la contrainte
réelle que représente la hausse des taux d'intérêt
internationaux, l'appréciation de l'Euro par rapport au Dollar et la
baisse des cours internationaux du coton.
En sommes, il s'agira pour la société
entière de savoir ce que l'on peut avec ou sans la dette publique pour
valoir ce que l'on veut, ajouter au patrimoine du renouveau démocratique
de la croissance du PIB par habitant
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