Paragraphe 2 : Interprétation et validation des
hypothèses
A- Interprétation des résultats
Dans l'ensemble, le modèle est cohérent du point
de vue de la théorie pour les variables :
:un indicateur de l'ouverture commerciale (les
exportations et les importations en pourcentage du PIB) ;
: taux d'investissement public ;
:le taux de croissance démographique ;
: les variables indicatives de l'encours de la
dette en valeur nominale soit en pourcentage des exportations soit en
pourcentage du PIB ;
ces
mêmes variables de l'encours de la dette mais cette fois ci
élevées aucarré ;
:taux du service de la dette publique exprimé
en pourcentage des exportations ;
:un indicateur de l'aide publique au
développement de tous les bailleurs de fonds (en logarithme) ;
:le revenu national réel par habitant
décalé d'une période ;
En effet, les résultats de l'estimation montrent
que
Ø Le taux d'ouverture commerciale
Il a une relation positive avec l'endettement et non
significative avec un coefficient de 0,018. Ce résultat n'est pas a
priori surprenant, car sur le plan théorique, une économie qui
s'endette doit avoir le souci de préserver sa solvabilité. Il
doit oeuvrer dans le sens de la promotion des exportations à travers des
incitations aux producteurs travaillant dans les secteurs d'exportations et
éventuellement baisser ses barrières tarifaires et non
tarifaires. Il a donc un impact positif sur la croissance.
Ø Le taux d'investissement public
Le taux d'investissement public a un impact positif et
significatif à 5% sur le taux de croissance réel du PIB par
habitant. Ce qui confirme la théorie selon laquelle l'investissement
public par les effets qu'il induit favorise la croissance donc le
développement. Ce résultat peut être expliqué par
une conjonction de facteurs favorables (de bonnes conditions climatiques,
l'accroissement des dépenses en capital et la bonne tenue des cours des
matières premières).
Ø Le taux de croissance
démographique
Il tend à accroître l'endettement du pays, mais
non significatif statistiquement avec uncoefficient de 0,199. Ce
résultat est contraire à celui d'Ojo(1989) qui trouve que le
coefficient du taux de croissance de la population est significatif.
L'explication qu'on pourrait donner à cette contradiction est que, sur
les 30 dernières années, le taux croissance démographique
du Bénin est sensiblement égal à 3%. Il varie très
peu d'une année àl'autre malgré qu'en
général il soit élevé.
Ø L'indicateur de la dette sur PIB
Dans l'équation on a introduit l'indicateur de dette
sur le PIB au carré afin d'estimer une courbe de Laffer entre la dette
et la croissance et de cette manière, connaitre le niveau de la dette
pour lequel l'effet sur la croissance est optimal et le degré à
partir duquel il devient négatif. En effet, nos résultats
montrent qu'il y a une relation non linéaire entre la dette et la
croissance car le coefficient de la dette publique sur le PIB est positif
(0 ,232) tandis que celui de la dette publique sur le PIB
élevé au carré est négatif (-0,005) et tous
significatif à 10%.Ainsi le cas du Benin démontre un
comportement comme celui décrit par la courbe de Laffer. En maximisant
l'équation de la croissance quadratique en ce qui concerne la dette
publique, on a trouvé que le niveau optimal pour la croissance
correspond à une proportion de 21,53% de cette dette publique sur le
PIB. A partir de ce niveau la contribution marginale de la dette à la
croissance diminue progressivement. Ce résultat corrobore les
travauxdeKobyagda (2007) etClements et al. (2003) qui ont trouvé que le
seuil d'endettement en pourcentage du PIB part de 20 à 25%
respectivement au Burkina Faso et dans 61 pays en développement (Afrique
subsaharienne, Asie, Amérique latine et Moyen-Orient), 1969-1998.
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