Tableau 1: Point de retournement de la relation entre
dette publique et croissance économique : résultats de
quelques études empiriques.
Etudes
|
Seuil de la dette en % duPIB
|
Echantillon
|
Agbekponou et Kebalo (2019)
|
30,71%
|
CEDEAO
|
Maazou, Yakouba et Tambari (2017)
|
55,2%
|
1980-2015, Niger
|
Gharyeni et Jouili (2016)
|
37,94%
|
Pays à revenu intermédiaire
|
Kobyagda (2007)
|
25,11%
|
Burkina Faso
|
Wade (2014)
|
48%et 49,83%
|
Pays de l'UEMOA sur la période 1980-2011
|
Chakroun, Gabsi et Omrane(2013)
|
39,5%
|
Pays MENA (Tunisie, Turquie, Maroc et Egypte)
|
Eberhard et Presbitero(2013)
|
90 %
|
104 pays émergents, développés et
enDéveloppement
|
Checherira et Rother(2012)
|
90-100 %
|
12 pays européens
|
Baum et al (2012)
|
67%
|
12 pays européens
|
Presbitero (2010)
|
90 %
|
92 pays à revenu intermédiaire
|
Caner et al (2010)
|
64 %
|
75 pays en développement
|
Caner et al (2010)
|
77 %
|
75 pays en développement et 26 pays
développés
|
Reinhart et Rogoff(2010)
|
90 %
|
20 pays industrialisés et 24 pays émergents
|
Pattillo et al. (2002)
|
35 à 40 %
|
93 pays développés, 1969-1998
|
Kumar et Woo (2010)
|
90 %
|
38 pays émergents et développés
|
Ostry et al (2010)
|
32,3 % et 66,25 %
|
23 pays industrialisés
|
Chang et Chiang(2009)
|
32,3 % et 66,25 %
|
15 pays de l'OCDE
|
Cecchetti, Mohanty et Zampolli(2011)
|
84%
|
18 économies de l'OCDE, 1980-2006
|
Clements et al. (2003)
|
20 à 25 %
|
61 pays en developpement (Afrique sub-saharienne, Asie,
Amerique latine et Moyen-Orient), 1969-1998
|
Schclarek (2004)
|
-
|
24 pays industrialisés, 1970-2002
|
Source : Auteurs, 2019
A- Les canaux de
transmission à travers lesquels la dette extérieure affecte la
croissance économique.
Les canaux à travers lesquels la dette publique affecte
la croissance économique ont fait l'objet de plusieurs débats
dans les théories économiques. Partant du scénario d'une
hausse de la dette publique, trois (3) grands mécanismes de transmission
peuvent être distingués. D'abord, l'augmentation de la dette
publique correspond d'une manière générale à une
diminution de l'épargne positive (ou une augmentation de
l'épargne négative) des administrations publiques, ce qui
infère une diminution de l'épargne nationale nette. Par
conséquent, les taux d'intérêt tendent à
croître, chose qui provoque une réduction des investissements et
de la croissance du stock de capital. Ceci induit une moindre
productivité du travail. Le ralentissement de l'accumulation de capital
freine l'innovation, la recherche et développement et le progrès
technique qui sont considérés comme les déterminants
cruciaux de la croissance économique. Il convient aussi de souligner que
l'incidence sur les taux d'intérêt dépend
étroitement de la région affectée par la hausse de la
dette publique, selon qu'elle soit une petite économie ouverte (effet
modeste), ou une grande zone économique (effet substantiel), ou encore
du degré que peut atteindre l'effet d'éviction. Ensuite,
l'augmentation de la dette conduit à un relèvement des charges
d'intérêts. Celles-ci se substituent alors à des
dépenses productives, telles que les investissements publics
d'infrastructures, d'éducation ou de santé par exemple, ou sont
compensées par une hausse de la taxation et des distorsions qui y sont
liées. Selon la mesure fiscale introduite, des effets négatifs
peuvent se faire sentir sur les investissements privés (taxes sur le
capital), sur la consommation (TVA, TIC), ou encore sur l'offre de travail
(taxes sur les salaires).Ainsi,lorsque l'augmentation de la dette conduit
à l'émergence du risque souverain, la dette affecte les primes de
risque à la hausse. L'augmentation de celles-ci génère un
relèvement des coûts de financement qui peut mettre en
péril la solvabilité des finances publiques. En conclusion, la
dette publique traduit un effet négatif sur la croissance
économique à travers trois principaux canaux à
savoir : l'effet direct du poids élevé de la dette, l'effet
d'éviction du service de la detteet l'effet de désincitation de
l'encours de la dette.
|
|