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Cadre institutionnel, aide publique au développement et développement socioéconomique et politique en Haïti de 2000 à  2011.


par Smith Paul
Université d'état d'Haïti - Licence en Administration Publique  2019
  

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5.3.3 Elections et partis politiques

Etudiant les partis politiques, Midy fait ressortir trois principaux types de Partis Politiques : les d'abord les Partis-Entreprises Personnels, ensuite les Partis-Entreprises Familiales et enfin les partis entrepris de société anonyme. Il compare donc l'initiative des partis politiques en Haïti comme la formation d'une entreprise jouissant d'un statut juridique propre qui s'engage sur le marché de la politique pour gagner ou pour faire du profit. Dans cette perspective, il voit ces Partis présents sur la scène politique dans une approche de Pubic Choice ou la politique ne recherche qu'à satisfaire ses besoins économiques une fois accaparé du pouvoir (voir Buchanan, 1962).

Il fournit un jugement intéressant en ce qui a trait aux partis d'initiative personnelle qui nous reproduisons exactement : « Les « chefs-leaders » de ce type de partis les considèrent comme leur affaire ou leur entreprise personnelle. Le capital investi dans l'entreprise -capital politique plutôt qu'économique- leur appartient en propre. Ce type de parti disparaît de la scène politique et tombe en état comateux, avec la disparition du chef -disparition physique définitive ou disparition politique momentanée. ». C'est donc, dans l'espace politique haïtien, il est rare de trouver un parti avec une vision de progrès public. On dirait que le terrain du jeu politique est un gagne-pain, comme il l'a si bien exprimé lui-même :

« [...] On peut «faire de la politique» à titre de profession secondaire ou principale, et qu'il y a deux manières de faire de la politique sa profession : vivre « pour » la politique comme profession secondaire, ou bien vivre de la politique comme profession principale.

Vit de la politique, qui cherche à en faire une source permanente de revenus. Seuls peuvent se permettre de vivre « pour » la politique, ceux qui sont indépendants de fortune ou les idéalistes rêveurs d'un monde nouveau. En Haïti, et ailleurs, dans les pays aux horizons fermés, du point de vue politique comme sur le plan économique, la politique est plutôt vue par beaucoup comme une porte d'entrée dans le présent et vers l'avenir. Profession secondaire ou principale, on la pratique ici et là, en général, pour « en » vivre, non pas pour vivre «pour» elle. »

C'est peut-être pourquoi comme le démontre le tableau ci-contre, que le taux de natalité des partis politique, de 2000 à 2010 est très élevé :

113

Tableau 23 : Répartition des partis politiques nés selon la période électorale et leur
effectif cumulatif

Période

Nombre de partis fondés

Total

cumulatif

Après les élections de 2000

5

5

2001-2003

1

6

2004-2006

32

38

2007-2010

42

80

Source : Franklin Midy, « Partis politiques aux élections en Haïti : représentation, légitimité et métier politique », IDEA, p

Dans cette conditions, l'acteur politique n'accepte pas d'être vaincu. Et une telle posture met à mal l'institution de régulation politique et la santé démocratique du pays comme le montre le tableau 23, et l'acteur politique prêt à tout faire pour saper le bon fonctionnement de la course du jeu politique, même la violence ; il ne craint même la non-légitimité du peuple. Éric Sauray va plus loin pour dire que ce ne sont las les institutions le problème, mais ce sont plutôt les acteurs politique. Nous citons : « Chaque fois qu'il s'agit de s'interroger sur les difficultés à installer la démocratie en Haïti, il existe un risque de faire le procès des institutions. Mais le procès des institutions est une fausse piste. Il cache en réalité la défaillance des hommes, à savoir les acteurs politiques chargés de faire vivre les institutions, donc d'animer la démocratie. En d'autres termes, c'est le comportement des acteurs politiques qui constitue un obstacle à la

démocratie. Les institutions n'y sont pour rien. Elles sont les victimes des difficultés qu'éprouvent les acteurs politiques à assumer leur rôle d'intermédiation, de structuration et de canalisation des revendications populaires117

117 Éric Sauray, « L'instabilité des institutions démocratiques post-1986 : triomphe du pactisme et oubli de l'esprit des lois », Haïti Perspectives, vol. 4
· no 3
· Automne 2015

114

Tableau 24 : situation politique et démocratie en Haïti au cours de la période 2000 à 2011

Début période

Fin période

Indice global

Indice de

démocratie

Indice

d'autocratie

Niveau d'ouverture

Niveau de

compétition

Niveau de limitation

Niveau de

restriction

de la
participation

 

26 nov. 2000

8 mars

2004

-2

1

3

4

1

3

2

3

8 mars 2004

14 mai

2006

Situation transitoire

 

14 mai 2006

12 janv.

2010

5

6

1

4

2

6

3

3

12 janvier

2006

31 déc.

2011

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : Perspective Monde, Université de Sherbrooke, en ligne sur www.perspectivemonde.usherbrooke.ca , consultée le 2 décembre 2018

115

Dans de telles situations, les élections en Haïti, de 2000 à 2011, sont souvent une question de manoeuvre. En 2000, de son coté, Grâce à une manoeuvre de calcul peu sophistiquée (Morrell, 2000 cité par Midy), Fanmi Lavalas réussit à faire main basse sur le butin électoral : d'un côté, en raflant tous les postes en jeu au Sénat et, de l'autre, en affichant un score de parti unique à la présidentielle (91,7%), un score absolument impensable en régime démocratique.

Tableau 25 : Classement des candidats vainqueurs/ partis politiques et % des votants

Périodes électorales

Partis politiques

Score du vainqueur

Taux des votants

 
 

(%)

 

26 novembre 2000

Fanmi lavalas

91.67

40.27

2006

Lespwa

51.21

43.7

2011

Repons Peyizan

67.57

22.5

Source : l'auteur, d'après les données fournies par Midy

A la lecture du tableau ci-dessous, on peut aisément voir que jamais, au cours de la période 2000 à 2011, la moitié de la population avait participé aux urnes. Et le pays a obtenu ce score :

Tableau 26: Niveau de participation politique en Haïti de 2006 à 2010

Années

2006

2008

2010

Valeurs

2,78

2,78

2,78

Source : Source : Perspective Monde, Université de Sherbrooke, en ligne sur www.perspectivemonde.usherbrooke.ca , consultée le 2 décembre 2018

Et en ce qui a trait à l'institution électorale, si la constitution prévoit la mise en place d'une structure provisoire118 pour réaliser les élections dans un délai relativement court post-87, celle qui est constitution, de droit n'a jamais vu lu jours. Et l'arbitrage du jeu politique a été assuré par les conseils électoraux provisoires. Ainsi, de 2000 à 2011, 5 conseils électoraux ont vu le jour119. Et les élections organisées sont toujours contestées, critiquées de fraude ou d'irrégularités.

118 L'article 289 de la constitution de 1987 se lit comme suit : En attendant l'établissement du Conseil Electoral Permanent prévu dans la Présente Constitution, le Conseil Electoral Provisoire de neuf (9) Membres, chargé de l'exécution et de l'élaboration de la Loi Electorale devant régir les prochaines élections et désigné de la façon suivante :

119 https://www.cephaiti.ht/historique/Print.html consulté le 2 décembre 2018.

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