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Cadre institutionnel, aide publique au développement et développement socioéconomique et politique en Haïti de 2000 à  2011.


par Smith Paul
Université d'état d'Haïti - Licence en Administration Publique  2019
  

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5.3 Le développement politique

5.3.1 Violence et insécurité en Haïti

En 2000, Jean-Bertrand Aristide est réélu lors d'élections dont le taux d'abstention est estimé à 90% par l'ONU112. Cette faible légitimité du président a rapidement donné lieu à un conflit social qui a atteint son paroxysme en 2004, lorsque Jean-Bertrand Aristide fut contraint de quitter le pays sous l'escorte des forces spéciales états-uniennes. Depuis, la santé démocratique du pays continue de se détériorer, en dépit de la réélection de René Préval, en 2006, et de l'élection de Michel Martelly en 2011. Donc dans l'intervalle 2000 à 2011, la gouvernance politique du pays atteint un sommet critique aux yeux des acteurs tant nationaux qu'internationaux.

Au départ du président, la situation était d'autant plus chaotique. On observation la présence d'un ensemble de groupe armés pour des raisons diverses (anciens policiers, bandits, anciens membres du FAd'H, etc.) qui sèment la terreur et latwoublay113 au sein de la population par divers actes de violence. Car depuis [...] février 2004, des quantités importantes d'armes à feu ont été distribuées à différents groupes y compris des enfants (insurgés, groupes pro-Lavalas). Et ces armes constituent à mettre la population dans la peur, la terreur et la pression.

Tableau 21 : Typologie d'actes de violence armée commis en Haïti

Catégorie Période 2000 - 2004 Période post-février 2004

d'actes

Politique

Répression politique

Affrontement / résistance armée

 

Kidnapping

Intimidation / pression

 

Assassinat

Chantage / diffamation

 

Destruction des biens

« Dechoukaj » (représailles)

 

Intimidation / agression

 
 

Agression sexuelle (répression des femmes)

 
 

Supplice du collier

 
 

Arrestation / détention arbitraire

 
 

Torture

 

112 Ce fort de taux d'abstention qu'émet l'ONU va à l'encontre de ce que les acteurs nationaux émettent. Ainsi, pour Franklin Midy dans Hurbon (dir.), le taux de participation est estimé à environ 40.27.

113 Mot Créole traduisant «trouble».

114 GROUPE THEMATIQUE SECURITE ET GOUVERNANCE POLITIQUE, sécurité : désarmement / police, p, 2.

107

Économique

Vol à main armée

Vol à main armée

 

Kidnapping

Kidnapping

 

Expropriation des biens

Expropriation des biens

 

Extorsion

Extorsion

 

Trafic illicite (drogues, armes à feu, etc.)

 

Sociale

Agression sexuelle des femmes

Règlement de comptes

 

Violence domestique

Conflits sociaux

 

Conflits sociaux

Violence domestique

 

Criminalisation des enfants et des

Destruction des structures

 

jeunes

communautaires

 

Destruction des structures

communautaires

 

Source :

La présence de ces groupes constitue un facteur d'insécurité important. Entre 2000 et 2004, beaucoup de ces formations armées entretenaient des liens très étroits avec les autorités politiques, ayant pour fonction de favoriser l'émergence d'un climat de violence, d'intimidation et d'impunité. L'installation de ce système par les autorités avait pour but de maintenir le pouvoir. Agissant au nom de l'État, ces groupes armés ont contribué à la détérioration du respect des droits humains, entraînant à son tour la détérioration du tissu social et l'instabilité sociopolitique114. Et principalement aux Gonaïves, un important conflit armé a éclaté, a perduré et plonge la ville dans le chaos. Dans cette situation, le pays est vu de la communauté internationale comme Etat fragile, si bien que l'aide internationale allouée de 2003 à 2008 est qualifiée d'aide pour la paix, ou aide aux Etats fragiles, qui augmente davantage en ampleur. On peut alors se poser la question : où est passée la gouvernance en tant de modalités de l'aide ?

108

Tableau 22: Peacekeeping expenditure, 2000-2008 (USD

millions)115

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

As % of ODA

2008

Burundi

-

-

-

40

304

239

118

-

32

7%

Côte d'Ivoire

-

-

-

83

337

382

450

471

475

83%

Congo, Dem. Rep.

246

389

480

636

901

1 055

1 085

1 116

1 191

78%

Cyprus

-

-

-

-

-

-

-

48

56

-

Darfur

-

-

-

-

-

-

-

1 276

1 500

-

Eritrea

164

185

210

184

180

156

126

113

100

74%

Georgia

24

25

29

30

31

31

32

35

35

4%

Haïti

-

-

-

35

377

480

484

535

575

66%

Kosovo

361

360

330

316

294

234

210

220

198

 

Liberia

-

-

-

548

741

707

676

688

604

93%

Lebanon

46

50

-

-

56

-

-

714

689

68%

Sierra Leone

521

618

603

449

265

86

-

-

24

7%

Sudan

-

-

-

-

219

801

990

846

821

101%1

Timor- Leste

528

454

288

196

82

2

147

153

173

66%

115 Source : center on International coopération, 2009

109

Western Sahara

46

41

41

42

45 46 44

48

48

Total

 

1

971

2

156

2

020

2

599

3

832

4 259

4 402

6

485

6

868

6%

%

fragile states

to

 

74%

 

76%

 

78%

 

84%

 

89%

92%

93%

 

83%

 

84%

 

116 Andréane Giguère, La situation actuelle en Haïti dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Mise au point.

110

C'est dans ce contexte que les Nations Unies, selon la résolution 1529 prise par le conseil de sécurité de l'ONU, a autorisé le déploiement d'une force multinationale intérimaire et a annoncé son intention de mettre sur pied une mission multidimensionnelle de stabilisation en Haïti. Le 30 avril 2004, la MINUSTAH a été promulguée par la résolution 1542 (2004) du Conseil de sécurité dont le mandat consiste à appuyer le dialogue politique et la tenue des élections, à renforcer les capacités de l'État en lui fournissant un appui institutionnel de même qu'une aide à la gestion des frontières, à maintenir la sécurité publique par une stratégie de diminution de la violence communautaire, à appuyer la réforme de l'État de droit et à encourager les droits de l'Homme. Environ 7 060 soldats et 2 091 policiers ont fait partie de cette force multinationale116.

Parallèlement à cette situation que réclamerait la force régalienne de l'Etat, la Police Nationale d'Haïti fait montre de son incapacité tant technique, institutionnel qu'opérationnel. Une situation qui profite bien à semer la panique. On peut lire dans la Rapport Sécurité : désarmement, Police du Groupe Thématique sécurité et gouvernance politique : « Depuis la démobilisation des Forces Armées d'Haïti (FAd'H) à la fin de 1994, la Police Nationale Haïtienne est la seule force investie de l'Autorité Publique. Au fil des ans et en particulier depuis février 2001, au lieu de se professionnaliser et de se renforcer en moyens humains et matériels, la PNH s'est au contraire littéralement liquéfiée sous l'action conjointe de la corruption, de la politisation et d'un laisser-aller général.

» La PNH, qui comptait environ 6300 policiers de tous grades en 2003, se trouve aujourd'hui vidée de sa substance et ne comporte plus que la moitié de ses effectifs (environ 3000) en raison du nombre de personnels encore en fuite et de l'épuration des cadres supérieurs et subalternes ordonnancée par le nouveau Directeur Général peu après sa prise de fonction. Avant la crise, elle comptabilisait 189 commissariats et sous-commissariats mais était absente des zones reculées et couvrait mal l'agglomération de Port-au-Prince. »

En 2006, le gouvernement haïtien, soutenu par les Nations Unies, a adopté un plan de réforme de la Police nationale d'Haïti (PNH) afin de restaurer sa crédibilité qui est minée par le clientélisme et l'ingérence politique. Prévu pour une durée de cinq ans (échéancier 2011), ce projet de réforme vise la professionnalisation des ressources humaines de la Police nationale d'Haïti et le renforcement de ses capacités opérationnelles et institutionnelles.

111

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera