3.2. DISCUSSION DES RESULTATS
Le manque d'emploi ou autres activités
économiquement rentables, est un facteur qui favorise l'exploitation
minière dans la collectivité chefferie de Buloho. Les creuseurs
affirment que lorsqu'ils n'ont pas à faire comme activité ou
occupation pouvant leur aider à subvenir aux multiples besoins, ils sont
obligés de quitter leurs familles pour s'installer dans les sites
d'exploitations minières. Bien que les creuseurs ne tirent de leur
travail que des gains minimes que certaines études estiment en moyenne
entre 1 et 2 dollars par jour (CJPBF, 2012) et dans la chefferie de Buloho, il
est en moyenne 1,5$.
D'où, notre première hypothèse est
vérifiée à 16%. Compte tenu de ces considérations
et en nous référant à la première hypothèse
de cette étude que le principal facteur favorisant l'exploitation
minière dans la chefferie de Buloho serait le manque d'emploi qui bien
sûr a des répercussions sur la pauvreté de la population.
Egalement, dans un contexte marqué par des conflits récurrents,
l'économie locale est plus caractérisée par une
économie informelle avec comme conséquence la dégradation
des ressources naturelles et le non-respect des prescrits légales en la
matière, affirme International Alert (2009).
Dans la chefferie de Buloho, l'exploitation minière a
des conséquences multiples et néfastes sur le système
socio-écologie du milieu. Ainsi, sur le système social, on note
la pollution des eaux (28%), la déforestation (24%), le feu de brousse
récurent (16%), diminution des espèces fauniques et floristique
(8%), Chasse récurrente (8%), délocalisation des espèces
et carences des plantes préférées par l'animal et l'homme
(8%). Egalement, pour International Alert (2009, les conséquences de
l'exploitation minière sont énormes, incluant : la pollution des
nappes phréatiques, la déforestation, la déviation des
rivières et ses effets sur les espèces aquatiques, la disparition
des terres arables et la chasse pour nourrir les creuseurs.
Spécifiquement, l'exploitation minière a un
impact néfaste sur le sol par les érosions affirme 68% des
enquêtés. Sur la faune, l'exploitation minière contribue
à la destruction de l'habitat des espèces fauniques sauvages,
où la présence des campements miniers accroit la demande en
gibier affirment nos enquêtés à 44%. En effet, se
référant à notre deuxième hypothèse dans ce
travail que, l'exploitation minière aurait une conséquence sur le
système socio-écologique en tenant compte des fait
élucider ci-haut, nous pensons que cette hypothèse a
été réaffirmée par nos enquêtés
suivant différentes appréciations.
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Ainsi, l'hypothèse soulevée en terme des
stratégies a été approuvée par les
enquêtés afin de pérenniser la durabilité des
ressources : la majorité de nos enquêtés, selon les deux
sexes, soit 36%, estiment que l'amélioration des infrastructures sociaux
du milieu, en l'occurrence les routes de dessertes agricoles, pousserait les
gens à investir dans l'agriculture en se rassurant de l'accès et
l'écoulement de leurs récoltes et abandonner le secteur minier
qui ne procure pas gain de revenu.
L'appui aux AGR approuvé par 24% des
enquêtés où on note un grand pourcentage des femmes. Ceci
est soutenu par DIALLO, (2011) qui pense que l'appui au développement
communautaire et dans la création d'activités
génératrices de revenus pour les populations traditionnelles
mettent leurs savoirs au service de la gestion des aires
protégées. Egalement, Mengue-Medou (2002) qui parle de
conciliation de la conservation et satisfaction des besoins des autochtones.
L'éducation environnementale qui s'avère
indispensable est aussi réaffirmée à 24% des
enquêtés. Et pour SEYDOU (2001) et GADHOP (2012), l'absence d'un
encadrement et d'une sensibilisation aux creuseurs sur les concepts de la
protection environnementale, leurs exploitations conduisent à une
destruction écologique. L'appui à la scolarisation des jeunes du
milieu qui aurait aussi des retombées positives sur la durabilité
de ressource dans la chefferie de Buloho, est voulu à 16%.
Ainsi, nous pensons que cette hypothèse a
été réaffirmée par nos enquêtés. Cela,
d'autant plus que le système d'actions sociales proposé comprend
un arsenal d'activités ou un programme en faveur de la population de la
chefferie de Buloho, parmi lesquelles :
y' Appuyer les AGRs à travers la formation, l'octroi des
microcrédits par
exemple ;
y' Appuyer l'élevage et l'agriculture ;
y' Investir dans les infrastructures sociales de base ;
y' Promouvoir une éducation environnementale continue ;
y' Rassembler les creuseurs en coopératives
minières.
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