1.3. CONSEQUENCES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR
ET
DANS LES AIRES PROTEGEES
Il est vrai que l'humanité a besoin d'un certain nombre
de minéraux pour satisfaire certains de ses besoins. Il est
également certain que l'utilisation non durable et excessive des
ressources jusqu'au coeur des aires protégées comme c'est le cas
au PNKB avec les exploitants miniers qui se convertissent souvent en chasseurs,
ravage les écosystèmes et les moyens de subsistance des
communautés animales et humaines qui en dépendent. S'agissant des
mines, l'exploitation d'une mine perturbe et abime la terre; son traitement et
l'élimination de ses déchets polluent l'air, le sol et l'eau
(Raven et al, 2009).
Ainsi, dans la plupart des groupements de la chefferie de
Buloho, les communautés habitant les régions proches de sites
d'exploitation minière sont plus affectées par les
externalités causées par l'exploitation minière. Parce que
l'exploitation minière ne détruit pas que la
végétation où la terre devient particulièrement
sujette à l'érosion, les résidus miniers contiennent des
produits toxiques : cyanure, mercure et acide sulfurique. Exposées
à l'air libre, ces substances toxiques contaminent le sol, l'air et
l'eau (Raven et al, 2009). La chefferie de Buloho, disposant de plusieurs cours
d'eaux, plusieurs rivières et ruisseaux dont certaines prennent source
au PNKB, est très exposée aux dangers que peuvent
présenter les métaux lourds des résidus miniers comme
c'est fut le cas avec le site très sinistré de Bunker Hill au
nord d'Idaho USA tuant poissons et oiseaux d'eaux (Gardner G, et al. 2003,).
Bien que les impacts de l'exploitation minière sur la
conservation puissent varier suivant le type d'exploitation, il s'agit d'une
activité contraire à la conservation. En plus d'être non
durable du fait qu'elle exploite des ressources non renouvelables, elle laisse
sur son sillage un environnement et une société ravagée
(MMFT, 2004). On remarque dans presque tous les sites miniers
déjà abandonnés dans la chefferie de Buloho, la
destruction des terrains, couches végétales et érosions ne
cessent d'affecter négativement la population.
Certains exploitants miniers de la haute altitude du PNKB ne
cessent de faire incursion au parc où ils identifient la présence
de minerais. Les activités minières contribuent également
depuis longtemps à la contamination des eaux de surfaces comme des eaux
souterraines (Goix, 2012). Les retombées directes qu'on
enregistre à Buloho sont souvent liées aux pollutions des eaux,
chasses des animaux sauvages pour les exploitants qui logent les camps, les
feux de brousse, les érosions, la carbonisation et coupe des bois.
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Il est estimé que l'extraction minière, jointe
à la prospection du pétrole, met en péril 38% des
dernières étendues de forêt primaire du monde (MMFT, 2004).
Les activités minières comprennent diverses étapes,
chacune impliquant des impacts environnementaux particuliers. Ces étapes
seraient : la prospection et l'exploration des gisements, la mise en place et
la préparation des mines, leur exploitation, et le traitement des
minéraux mais aussi l'ouverture des voies d'accès à la
mine.
Pendant la phase d'exploitation, les impacts qui se produisent
dépendent de la méthode utilisée. Dans les zones de
forêts, le défrichement des sols et l'élimination de la
végétation plus vaste dans le cas des mines à ciel ouvert
comme c'est le cas avec le carré minier KAHUZI MBALA à moins de
cinq km du PNKB ont des impacts à court terme, à moyen terme et
à long terme. La déforestation atteint non seulement l'habitat de
centaines d'espèces endémiques (dont beaucoup sont portées
à l'extinction). Tout proche de ce site minier, on y signale la
présence des gorilles un animal far du PNKB aujourd'hui à nombre
très réduit. Mais aussi le maintien d'un flux constant d'eau
à partir des forêts vers les autres écosystèmes et
vers les centres urbains comme la ville de Bukavu.
L'élimination des forêts primaires provoque un
écoulement rapide de l'eau de pluie, ce qui aggrave les crues pendant
les saisons pluvieuses, car le sol ne peut retenir l'eau comme il le ferait en
présence de masses boisées (MMFT, 2004). Comme déjà
signalé dans toute la chefferie de Buloho et le PNKB, traversés
par plusieurs cours d'eaux, ces eaux sont affectées par les
exploitations minières qu'on y enregistre. Pourtant, les grandes
quantités d'eau nécessaires à l'activité
minière réduisent généralement la nappe
phréatique du lieu et arrivent même à assécher des
puits et des sources. L'eau est souvent contaminée par
l'écoulement acide, c'est-à-dire par l'exposition à l'air
et à l'eau des acides qui se forment dans certains types de minerai en
particulier, dans le cas des minerais sulfuriques qui à leur tour
réagissent avec d'autres minéraux exposés (MMFT, 2004).
Les campements visités dans les sites des exploitations
minières autour du PNKB font état d'utilisation du bois comme
seule source d'énergie de cuisson en plus de constructions des
campements et constructions. L'occupation militaire rwandaise et ougandaise et
le boom du coltan par exemple ont transformé l'exploitation
minière en véritable pillage des ressources naturelles de la RDC
jusque dans les aires protégées et sans respect pour les parcs
naturels et réserves de faune. La faune sauvage a payé un lourd
prix du fait de l'intensification des activités minières et
l'approvisionnement des exploitants en gibier (Alerte Inter., 2009).
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Durant les conflits comme les guerres à l'Est de la
RDC, le PNKB est devenu un refuge pour des milliers de réfugiés
qui fuyaient la guerre surtout les militaires qui a occasionné une
dévastation massive des animaux. Plusieurs autres menaces dues à
l'exploitation minière peuvent êtres des feux de brousse
intentionnels pour pratiquer la chasse, le développement des
activités telle que la construction des routes (Besong et al, 1992).
Les activités minières représentent une
menace pour les écosystèmes naturels, notamment dans les sites
protégés et les sites à haute valeur de conservation comme
le PNKB. Les sites miniers autour de ce parc produisent des pollutions qui
affectent : des champs agricoles de paysans, des cours d'eau qui traversent le
milieu par la suite le parc, la déforestation, et la destruction des
ressources naturelles du PNKB comme le bois et le gibier, entrainant aussi des
impacts d'ordre esthétique.
L'exploitation minière est source de plusieurs maladies
et risques de part ses différentes activités.
Généralement, les travailleurs et les riverains des sites miniers
et artisanaux sont exposés à de multiples risques pour leur
santé et leur sécurité : affections pulmonaires, silicose,
affections oculaires et dermatologiques diverses. Mais également, les
sols post miniers subissent le phénomène de rhexistasie
anthropique c'est-à-dire la difficulté qu'éprouve
la végétation à se reconstituer sur un terrain post-minier
malgré les importantes précipitations de l'année.
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