1.2.
Généralités sur les conjonctivites néonatales
à Neisseria gonorrhea
1.2.1. Historique et
étiologie
Selon l'agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé, la bactérie
Neisseria gonorhea a été observée pour la
première fois sous le microscope du scientifique Allemand Albert Neisser
en 1879(ANSM, 2008).A l'origine, elle désignait une infection du
nouveau-né causée par un germe spécifique, agent d'une
maladie sexuellement transmissible (MST), Neisseia gonorhea. Mais le
terme inclut désormais tous types de conjonctive au sein de ce groupe
d'âgé, quelle qu'en soit la cause. Dans la plupart de cas, la
transmission de la mère infectée au nouveau-né se fait au
moment de l'accouchement (O.P.C, 2009).
1.2.2. Physiopathologie de
l'infection à Neisseria gonorrhea
Le gonocoque a développé une relation
sophistiquée avec son hôte : il possède des composants qui
permettent à la fois d'infecter l'hôte puis d'échapper
à sa réponse immunitaire. Le gonocoque adhère aux
micro-villosités des cellules épithéliales dans lesquelles
il pénètre par endocytose et se multiplie, puis il est
libéré par exocytose au niveau de la membrane basale. Son
opsonisation par les phagocytes et la libération de LOS (Lipo-
Oligo-Saccharides) contribuent à la production de
cytokines inflammatoires (comme le TNF ou Tumor Necrosis Factor) responsables
de dommages cellulaires et de l'afflux de polynucléaires neutrophiles.
Les capacités d'adhésion, de survie et de multiplication du
gonocoque ont été attribuées à ces
éléments qui semblent jouer un rôle-clé dans sa
virulence.
Après son internalisation, le gonocoque se multiplie
dans les vacuoles d'endocytose qui deviennent de plus en plus grosses. A
l'intérieur des cellules, les gonocoques sont protégés des
anticorps du sérum et des leucocytes. Le point de départ d'une
inflammation locale ou d'une infection disséminée est
marqué par le passage sanguin des bactéries avec exocytose au
niveau de la membrane basale (Medete, 2010).
1.2.3. Diagnostic
La conjonctivite du nouveau-né du gonocoque est la
forme la plus dangereuse de ce type de conjonctive. Cette maladie se manifeste
par un écoulement oculaire purulent, vite très abondant, qui
survient dans la semaine qui suit la naissance. Après quelques heures
les paupières sont fortement gonflées. Si le traitement tarde ou
n'est pas appliqué, il apparaît rapidement des ulcérations
de la cornée, puis une perforation et une perte de l'oeil (O.P.C,
2009).La contamination gonococcique peut se traduire chez le nouveau-né
par une infection généralisée, mais la manifestation la
plus habituelle est une conjonctivite bilatérale purulente. Elle
apparaît le plus souvent dans les 2 à 5 premiers jours de vie.
L'atteinte des yeux est sévère, souvent associée à
une atteinte cornéenne avec ulcération ou opacification.
L'évolution, rapidement progressive, peut conduire à la
cécité (Sauvain, 2010).Le prélèvement de
sécrétions conjonctives et la mise en culture sont indispensables
pour identifier le germe et préciser le traitement (O.P.C, 2009).
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