2.3.2. Insécurité générale
Des militaires à la solde du RCD et leurs alliés
congolais, des agents de la police et ceux publics, n'ont pas su garantir les
conditions nécessaires à la bonne sécurité des
personnes et des biens.
La torture étaient favorisée par l'utilisation
généralisée de lieux de détention privée et
secrète notamment des cachots souterrains, des conteneurs de
marchandises et des maisons appartenant à des membres de service de
sécurité.
Le 23 juillet 2001 à 8 heures à Biriba
Kabunambo, un village situé à 16 km de la cité de Kiliba
vers Bukavu, une voiture muni-bus en route de Bukavu vers Uvira est
tombée dans une embuscade tendue par des hommes armés qui ont
tiré sur l'automobile dont 18 personne à bord ont
été touché par balles.
Le mercredi 22/10/1998 dans les heures matinales dans le
village MUTARULE un minibus en direction du marché de Luvungi est
tombé dans une embuscade tendue par les guerriers Banyamulenge qui ont
tiré sur l'automobile et plus de 20 personnes ont trouvé la
mort.49 La cause de ce drame était par ce que les
Maï-Maï avaient enlevé un major Munyamulenge qui quittait
Uvira pour Mutarule. Au pont de la rivière Sange le Major a
été porté et sa soeur qui était avec lui est partie
informer à leurs frères et une vengeance a été
organisée à ces bus des gens de Sange qui partaient pour le
marché.
A tous ces malfaiteurs, aucune mesure disciplinaire n'a
été prise à l'endroit des militaires du RCD qui ont
causé ces macabres situations.
2.3.4. Impact des conflits armés sur les femmes
Dans la conduite de la guerre, les belligérants ont
l'habitude de soumettre les femmes à des multiples violences, notamment
l'esclavage sexuel, le viol et autres formes de tortures tant physique que
morales. Ces barbaries exercés sur la femme uniquement parce qu'elle est
femme prendraient leurs origines dans l'organisation dissymétrique des
rapports entre les hommes et les femmes dans nos sociétés,
marquées dans la plupart de cas pour la domination masculine.
Par les guerres les assaillants inoculent les IST et le
VIH/SIDA à grande échelle aux femmes et jeunes filles. On se
souviendra que les pays qui ont agressé le Congo accusaient à
cause de longues guerres un taux de prévalence élevée du
Sida au sein de leurs armées respectives. A voir de près, il
s'agit dans tous les cas d'une tentative d'extermination planifiée
à l'aide de tous les moyens les armes à feu, les armes blanches,
le Sida et la faim.50
En territoire d'Uvira, selon le centre OLAME, dans leurs
tableaux des effectifs des femmes victimes d'agression sexuelle par
année et par territoire, en 2002, 2003, 2004, une seule femme seulement
a été violée.51
Alors qu'après nos recherches et enquêtes sur le
terrain, nous avons trouvé en ces années qu'au centre de
santé Saint Paul à Uvira une équipe de recherche a pu
dépouiller les fiches médicales de 658 femmes qui avaient
été violées entre janvier 2002 et février 2003.
49 Interview réalisée auprès d'un
rescapé à Sange par Abel MUKUNDES., en janvier 2007.
50 Centre Olame, le viol, un affront à notre
culture et ... à la conscience universelle, éd. Olame Nka,
Nyanja, 2004, p.6
51 RFDA, P. 40 et 50
38
Sur la base des données des examens clinique, 493
femmes ont été traitées parmi lesquelles 121 ont
présenté une résistance au premier traitement. Des
victimes consultées et traitées au centre de santé saint
Paul, l'écrasante majorité présentait simultanément
2 à 3 types d'infections sexuellement transmissible ; la blennorragie,
la syphilis primaire, le chancre mou, le chlamydia, l'herpès
génital, le bubo vaginal, le trichomonas vaginal, le VIH/SIDA.
Le graphique ci-dessus donne le pourcentage de
femmes atteintes par ces différentes infections
Un total de 403 femmes violées a été
identifié par les associations en 2002. En juillet 2003 la maison des
femmes d'Uvira a identifié 504 femmes violées dans le territoire
d'Uvira. 52
Dans la plaine de la Ruzizi en Territoire d'Uvira, une
association dénommée PSVS asbl, a identifié à
partir de 2000 jusqu'en 2004 700 femmes violées dont 200 ne seulement
n'étaient pas malades.
Selon cette association, de 2005 à 2006 un nombre de
551 a été encore identifié dont 5 enfants de 8 ans.
De 2000 à 2006 cette association a identifié 12
hommes violés par les femmes militaires toujours dans la plaine de la
Ruzizi
Les femmes et jeunes filles constituent les principales forces
productives de l'économie rurale. Elles sont l'épine dorsale du
petit commerce local des produits de consommation courante et des
denrées des premières nécessités, tels le manioc,
poissons, légume, huile de palme, sel, savon, ...
Les communautés dépendent pour leur survi du
travail productif et reproductif des femmes. Or, la guerre, les violences
sexuelles et insécurité ambiante chassent beaucoup de femmes hors
de leurs communautés, qui se vident ainsi de leur force vive
Les jeunes filles et femmes enlevées et
séquestrées dans les campements des combattants constituent
autant des bras en moins. Alors que les hommes jeunes et productifs sont
tués dans les combats, soit enrôle dans l'armée
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