4.2.4. Echec scolaire
D'année en année, nombreux sont les
échecs enregistrés dans notre enseignement national tant au
niveau primaire, secondaire, qu'universitaire. Pourquoi ces échecs ?
Pourquoi tant d'échecs ? Que faire pour y remédier ? Dans notre
approche des réponses à ces questions, nous nous proposons de
dégager les causes de ces échecs et de préconiser une
certaine ligne de conduite aux parents et étudiants.
Un peu partout dans le monde, le constat est quasi le
même. Tout en déplorant la faillite de l'enseignement, les
critiques s'en prennent à tous ceux qui sont concernés par le
produit enseignant. Et on retrouve toujours les mêmes auteurs : parents,
enseignants, et élèves.
Le cri d'alarme lancé en France par MAURICE MASHINO ne
manque pas d'intérêt : « la faillite de l'enseignement n'est
un secret pour personne : ni pour les enseignants, bien entendu, qui constatent
chaque jour l'état de délabrement intellectuelle. De leurs
élèves, leur incapacité à réfléchir,
leur total allergie aux activités de l'esprit, leur alphabétisme
profond ; ni pour les parents, régulièrement stupéfaits de
constater que leurs enfants même en terminal, savent à peine lire
et écrire, ni pour les élèves qui s'ennuient à
longueur de cours, oublient quelques monosyllabes quand on les interroge, puis
retombent en léthargies, ne se réveillent que pour courir ou
troquet ou vers leur moto.
Pour bon nombre de pédagogues, les causes sont
nombreuses. Pour notre part, nous nous contenterons d'en relever 4 qui sont
:
Santé de l'enfant : rappelons à
ce sujet un adage ancien qui dit : « qu'on ne peut avoir une intelligence
saine que dans un corps sain ». Ceci pour dire qu'une mauvaise
santé est répudiable à une pleine activité de
l'intelligence. C'est par une alimentation équilibrée, comportant
tous les éléments constitutifs et les substances de construction
que sont : les protéines, les lipides, les vitamines, le glucide...que
ce développe harmonieusement tous les organes de l'enfant.
L'ensemble de toutes ces composantes alimentaires
interviennent dans la composition du cerveau et déterminent ainsi
directement ou indirectement l'activité cérébrale et par
conséquent l'activité intellectuelle. Dans ce contexte,
l'intelligence se définie comme un moyen dont dispose le sujet et qu'il
peut lui-même développer avec l'aide d'autrui dans le milieu
où il vit.
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La santé et l'intégrité sensorielle sont
les conditions évidentes de réussite scolaire. Nombreux sont les
parents et les enseignants qui ne font pas attention aux atteintes organiques
qui sont souvent à la base des échecs scolaires. Il s'agit de
:
- L'irrégularité visuelle : la myopie, le
strabisme, l'apprentissage de l'orthographe et de la géométrie en
partie ;
- La surdité ;
- Amnésie : pathologie de la mémoire
Empêchement caractériels : la
mauvaise santé ne suffit pas pour expliquer un échec, il y a
aussi des conditions organiques héréditaires qui créent
dès le départ des inégalités intellectuelles
importantes entre les enfants.
La débilité physique ou croissance trop rapide,
l'obésité, le diabète, l'épilepsie, la carence en
iode.... Handicapent la scolarité de l'enfant et ce, malgré la
bonne santé de ce dernier. En plus de ces empêchements, signalons
certains troubles de parole et trouble des latéralités. Ces deux
troubles semblent être liés.
La situation familiale et sociale : nul
n'ignore de nos jours l'influence désastreuse qu'un niveau de vie
insuffisant, les familles dissociées, les incertitudes dans le travail,
le chômage, la déplorable condition de logement ont sur le
développement des enfants.
Partant de ce fait, soutenir que le problème de la
déficience intellectuelle est uniquement un problème de niveau de
vie sociale, c'est peut être méconnaitre la réalité
sur terrain. Reconnaissons néanmoins que le niveau de la vie
élevé favorise l'étude et offre à l'enfant un cadre
heureux pour ses activités intellectuelles. N'est-il pas propice pour
les études de disposé d'une chambre, du courant plutôt que
d'étudier dans une salle brillante ou dans la maison sous une lampe ?
Ceci pour dire que l'habitat joue un rôle dans les études.
Selon qu'on trouve dans une famille nombreuse personnes
(tante, oncle, cousin...) ou dans une famille réduite, cela peut
affecter de quelques manières les résultats scolaires. Les
échecs scolaires font que beaucoup des parents ne savent pas du tout le
progrès de leurs enfants. Ces derniers se sentent
délaissés étant pas stimulés. Selon que les enfants
auraient été stimulés à bas âge, ils seront
plus au moins intelligents, c'est l'action du milieu fondamental.
124 UNESCO
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La mauvaise qualité de l'enseignement
dispensé : depuis les temps anciens, chaque
société, considérée à un moment
déterminé de son développement, à un système
d'éducation qui s'impose aux individus avec une force
généralement irréversible. L'école apparait alors
comme un milieu dont la finalité est de servir la vie sociale. Pour y
arriver, seuls les enseignants bien outillés intellectuellement et
suffisamment motivés peuvent conduire l'enfant à une formation
qui l'intègre dans la société.
L'enseignement dispensé doit être au service de
l'action. En République Démocratique du Congo, après les
années 1960 et encore davantage après 1980, notre système
éducatif est en perpétuelle dégradation. Tout en
reconnaissant la plus part des responsabilités, qui incombent aux
apprenants eux-mêmes, et aux parents, notons cependant que les
enseignants sont les premiers à subir les conséquences de cette
libre chute que connait notre pays.
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