II.2. la pratique « ku trier ».
En effet, ce terme est un mélange du swahili
tiré du français, qui signifierait tout simplement « faire
le tri ». Dans le sens de notre étude c'est juste faire le tri des
bouteilles plastiques, après les avoir ramassées des immondices
et ce, pour les distinguer. Parce qu'il existe, en fait deux catégories
des bouteilles « a cachées » et les «
sans caché », selon les termes recueillis
auprès de ces acteurs, Pour ce qui concerne plus particulièrement
les bouteilles de DASANI. Et ainsi la vente de ces bouteilles sur le plan de
prix est différente. Les bouteilles en bon état et avec
caché, du logo de DASANI coutent plus chères que, celle sans
caché de la même qualité. Pour cela, les acteurs plus
particulièrement les ramasseurs - vendeurs, doivent les trier pour les
différencier afin de procéder à la vente. Trier les
bouteilles, c'est aussi faire la différence entre les grosses bouteilles
de 1.5litres de DASANI qui, sur le marché sont plus recherchées
et sont plus chères que les autres bouteilles. Le tri se fait en rapport
avec la marque, car, les bouteilles DASANI se vendent plus chères que
les autres marques. Comme l'explique un acteur interrogé :
« Les bouteilles qui nous intéressent plus
sont de marque DASANI, CRYSTAL, COCA COLA... aux camions, nous achetons 4
grandes bouteilles à 100Fc pour aller les revendre à 1=100Fc. Les
petites bouteilles de 0.5l nous les achetons aux camions à 15=100Fc,
pour les revendre à 7=100Fc. Mais ces sont les bouteilles DASANI qui
nous procurent beaucoup plus d'argent... »
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La pratique « Ku trier » est en fait une
sélection des bouteilles du point de vue de leurs grandeur, leurs
qualités ainsi que leur marque. Les grandes bouteilles seraient plus
rentables que les petites et certaines marque seraient plus recherchées
que d'autres. Notons que le tri est une pratique qui ne se limite pas au
ramassage, mais dans la suite du processus. Ainsi les ramasseurs ont aussi des
préférences dans leurs activités, ils opèrent des
choix entre tel ou tel marque de bouteilles à ramasser, en visant ainsi
la marchandise qui a plus la capacité d'être écoulée
facilement que les autres. Ce qui implique que lorsqu'il s'agit des bouteilles
de marque DASANI, elles sont jalousement triées pour être
revendues et subissent donc des traitements particuliers. Nous avons
observé une autre pratique propre aux acteurs, il s'agit de la pratique
« Pomper ».
II.3. la pratique « pomper »
Mais ce qui les rendraient en fait souillées , nous
estimons par notre observation que c'est plutôt la pratique « pomper
» parce qu'elles sont toutes obligées de passer par la bouche d'un
individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et que ces bouteilles
ne font objet d'aucun nettoyage de la part des ramasseurs mis à part les
prendre et « les pomper » ensuite les utiliser
.Notre passage au dépotoir, nous a permis de
découvrir une autre pratique qui permet aux ramasseurs d'entretenir
leurs bouteilles ramassées. Pour ce qui concerne la pratique «
pomper », Il s'agit selon les observations, de souffler dans les
bouteilles froissées, dans le but de leur donner la forme initiale. Car,
les bouteilles sont froissées par l'effet d'entassement dans les autres
déchets. Cette pratique est plus observable chez les ramasseurs, qui ont
le souci de remettre les bouteilles à la forme normale afin de les
redonner de la valeur et les revendre aux acheteurs - vendeurs
ou encore aux acheteurs - utilisateurs selon les
classifications susmentionnées.
En effet, il est à noter que cette pratique parait
problématique, du fait que selon les observations, les bouteilles ayant
la marque DASANI sont encore non utilisées mais tout simplement
froissées. Après, elles sont toutes obligées de passer par
la bouche d'un individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et ces
bouteilles ne font objet d'aucun nettoyage par la suite, vu qu'elles sont
visiblement propres. Il faut donc noter que, ces bouteilles sont
considérées propres après avoir subi la pratique «
pomper » et n'ont plus droit à aucun autre
traitement.
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Ainsi, cette pratique rend les bouteilles souillées et
il y a risque de contamination des plusieurs formes de maladies. Car, le
passage de la bouteille à la bouche pour être pompée,
laisse des germes de salive. Dans le traitement des bouteilles
ramassées, il existe d'autres pratiques que nous avons observées.
Plus de détails dans les phrases qui suivent.
II.4. la pratique « Mayi ya Savon »
Dans le traitement des bouteilles plastiques ramassées,
nous avons pris connaissance d'une pratique que les acteurs mettent en oeuvre
pour nettoyer et désinfecter les bouteilles ramassées. En effet,
la pratique « Mayi ya savon » exprime la manière dont les
bouteilles sont nettoyées dans l'eau avec du savon. Voici un extrait
d'entretien avec un acteur de cette pratique :
« Nous ramassons et achetons les bouteilles au
dépotoir, après quoi, nous nous rendons avec chez nous où
nous mettons les couvercles dans l'eau avec du savon en poudre (OMO) pour les
désinfecter. Ensuite nous nettoyons les bouteilles à l'eau avec
du savon en poudre après quoi, nous allons à notre tour les
vendre à nos clients qui vendent de l'huile, l'eau froide, le
pétrole,... »
Un autre acteur a émis les mêmes propos :
« Quand je ramasse les bouteilles, elles sont
très sales parce que c'est de la poubelle que je les tire, je vais avec
chez moi à la maison ou je les lave avec de l'eau froide. Je rince les
capsules avec du savon en poudre.... »
Nous avons observé cette pratique chez les
acheteurs - vendeurs, acheteurs - utilisateurs
et parfois chez les ramasseurs -vendeurs, qui
traitent les bouteilles plastiques ramassées des immondices
(déchets).
Il est à noter qu'un médecin l'a souligné
dans un entretien que : « si les bouteilles ne sont lavées avec de
l'eau mélangé au chlore, elles sont vecteurs de plusieurs
maladies » nous pouvons citer entre autre la tuberculose surtout qu'au
dépotoir l'on ne sait qui a utiliser la bouteille en premier, par
conséquent il faudra s'en méfier. Nous comprenons par-là
que, l'eau de savon en poudre ne peut exterminer toutes les bactéries
qui peuvent infecter les bouteilles
« Pour moi je pense qu'on ne peut donc pas laver les
bouteilles plastiques avec de l'eau chaude parce qu'elle les
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dans les immondices. Outre cela, il existe des
bactéries telles que celles de la tuberculose « bacille de koch
», celles-ci ne peuvent être exterminées que par de l'eau de
chlore. Par conséquent, cette pratique de « Mayi ya savon »
selon notre analyse, n'est qu'une simple formalité que remplit ces
acteurs pour ainsi dire qu'ils ont désinfecté les bouteilles
ramassées, mais ces bouteilles bien que traitées avec cette eau
seraient vecteurs des plusieurs maladies. Car selon le même
médecin, certaines bouteilles seraient utilisées comme «
crachoir parfois dans des hôpitaux et les ramasseurs n'ont pas le temps
de se demander sur la provenance des bouteilles qu'ils recueillent des
immondices».
Il faudra tout de même souligner que, la pratique «
mayi ya savon » s'effectue parfois au niveau du dépotoir. Il s'agit
pour ces acteurs de ramasser les bouteilles et les entretenir qu'au niveau du
dépotoir et ce, à l'aide de l'eau tirée d'un puits se
trouvant non loin de ce site donc dans une des parcelles voisines du
dépotoir. En effet, certains acteurs se sont déjà
trouvé un seau qu'au dépotoir dans lequel ils se
débarbouillent après leurs activités, et c'est le
même seau qui sert du lavage des bouteilles ramassées pour le
rendre visiblement propre. Ensuite, les bouteilles sont acheminées chez
les acheteurs-utilisateurs. Notons par ailleurs que, certains d'autres
acheminent les bouteilles ramassées au niveau des tuyaux perforés
de la REGIDESO pour le lavage parfois sans savon.
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