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La réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, le phénomène « tuma ntshupa ». Une analyse criminologique des pratiques et des logiques.

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par nicolas bwasenga shimba
univerité de Lubumbashi - Master 2016
  

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II.2. la pratique « ku trier ».

En effet, ce terme est un mélange du swahili tiré du français, qui signifierait tout simplement « faire le tri ». Dans le sens de notre étude c'est juste faire le tri des bouteilles plastiques, après les avoir ramassées des immondices et ce, pour les distinguer. Parce qu'il existe, en fait deux catégories des bouteilles « a cachées » et les « sans caché », selon les termes recueillis auprès de ces acteurs, Pour ce qui concerne plus particulièrement les bouteilles de DASANI. Et ainsi la vente de ces bouteilles sur le plan de prix est différente. Les bouteilles en bon état et avec caché, du logo de DASANI coutent plus chères que, celle sans caché de la même qualité. Pour cela, les acteurs plus particulièrement les ramasseurs - vendeurs, doivent les trier pour les différencier afin de procéder à la vente. Trier les bouteilles, c'est aussi faire la différence entre les grosses bouteilles de 1.5litres de DASANI qui, sur le marché sont plus recherchées et sont plus chères que les autres bouteilles. Le tri se fait en rapport avec la marque, car, les bouteilles DASANI se vendent plus chères que les autres marques. Comme l'explique un acteur interrogé :

« Les bouteilles qui nous intéressent plus sont de marque DASANI, CRYSTAL, COCA COLA... aux camions, nous achetons 4 grandes bouteilles à 100Fc pour aller les revendre à 1=100Fc. Les petites bouteilles de 0.5l nous les achetons aux camions à 15=100Fc, pour les revendre à 7=100Fc. Mais ces sont les bouteilles DASANI qui nous procurent beaucoup plus d'argent... »

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La pratique « Ku trier » est en fait une sélection des bouteilles du point de vue de leurs grandeur, leurs qualités ainsi que leur marque. Les grandes bouteilles seraient plus rentables que les petites et certaines marque seraient plus recherchées que d'autres. Notons que le tri est une pratique qui ne se limite pas au ramassage, mais dans la suite du processus. Ainsi les ramasseurs ont aussi des préférences dans leurs activités, ils opèrent des choix entre tel ou tel marque de bouteilles à ramasser, en visant ainsi la marchandise qui a plus la capacité d'être écoulée facilement que les autres. Ce qui implique que lorsqu'il s'agit des bouteilles de marque DASANI, elles sont jalousement triées pour être revendues et subissent donc des traitements particuliers. Nous avons observé une autre pratique propre aux acteurs, il s'agit de la pratique « Pomper ».

II.3. la pratique « pomper »

Mais ce qui les rendraient en fait souillées , nous estimons par notre observation que c'est plutôt la pratique « pomper » parce qu'elles sont toutes obligées de passer par la bouche d'un individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et que ces bouteilles ne font objet d'aucun nettoyage de la part des ramasseurs mis à part les prendre et « les pomper » ensuite les utiliser

.Notre passage au dépotoir, nous a permis de découvrir une autre pratique qui permet aux ramasseurs d'entretenir leurs bouteilles ramassées. Pour ce qui concerne la pratique « pomper », Il s'agit selon les observations, de souffler dans les bouteilles froissées, dans le but de leur donner la forme initiale. Car, les bouteilles sont froissées par l'effet d'entassement dans les autres déchets. Cette pratique est plus observable chez les ramasseurs, qui ont le souci de remettre les bouteilles à la forme normale afin de les redonner de la valeur et les revendre aux acheteurs - vendeurs ou encore aux acheteurs - utilisateurs selon les classifications susmentionnées.

En effet, il est à noter que cette pratique parait problématique, du fait que selon les observations, les bouteilles ayant la marque DASANI sont encore non utilisées mais tout simplement froissées. Après, elles sont toutes obligées de passer par la bouche d'un individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et ces bouteilles ne font objet d'aucun nettoyage par la suite, vu qu'elles sont visiblement propres. Il faut donc noter que, ces bouteilles sont considérées propres après avoir subi la pratique « pomper » et n'ont plus droit à aucun autre traitement.

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Ainsi, cette pratique rend les bouteilles souillées et il y a risque de contamination des plusieurs formes de maladies. Car, le passage de la bouteille à la bouche pour être pompée, laisse des germes de salive. Dans le traitement des bouteilles ramassées, il existe d'autres pratiques que nous avons observées. Plus de détails dans les phrases qui suivent.

II.4. la pratique « Mayi ya Savon »

Dans le traitement des bouteilles plastiques ramassées, nous avons pris connaissance d'une pratique que les acteurs mettent en oeuvre pour nettoyer et désinfecter les bouteilles ramassées. En effet, la pratique « Mayi ya savon » exprime la manière dont les bouteilles sont nettoyées dans l'eau avec du savon. Voici un extrait d'entretien avec un acteur de cette pratique :

« Nous ramassons et achetons les bouteilles au dépotoir, après quoi, nous nous rendons avec chez nous où nous mettons les couvercles dans l'eau avec du savon en poudre (OMO) pour les désinfecter. Ensuite nous nettoyons les bouteilles à l'eau avec du savon en poudre après quoi, nous allons à notre tour les vendre à nos clients qui vendent de l'huile, l'eau froide, le pétrole,... »

Un autre acteur a émis les mêmes propos :

« Quand je ramasse les bouteilles, elles sont très sales parce que c'est de la poubelle que je les tire, je vais avec chez moi à la maison ou je les lave avec de l'eau froide. Je rince les capsules avec du savon en poudre.... »

Nous avons observé cette pratique chez les acheteurs - vendeurs, acheteurs - utilisateurs et parfois chez les ramasseurs -vendeurs, qui traitent les bouteilles plastiques ramassées des immondices (déchets).

Il est à noter qu'un médecin l'a souligné dans un entretien que : « si les bouteilles ne sont lavées avec de l'eau mélangé au chlore, elles sont vecteurs de plusieurs maladies » nous pouvons citer entre autre la tuberculose surtout qu'au dépotoir l'on ne sait qui a utiliser la bouteille en premier, par conséquent il faudra s'en méfier. Nous comprenons par-là que, l'eau de savon en poudre ne peut exterminer toutes les bactéries qui peuvent infecter les bouteilles

« Pour moi je pense qu'on ne peut donc pas laver les bouteilles plastiques avec de l'eau chaude parce qu'elle les

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dans les immondices. Outre cela, il existe des bactéries telles que celles de la tuberculose « bacille de koch », celles-ci ne peuvent être exterminées que par de l'eau de chlore. Par conséquent, cette pratique de « Mayi ya savon » selon notre analyse, n'est qu'une simple formalité que remplit ces acteurs pour ainsi dire qu'ils ont désinfecté les bouteilles ramassées, mais ces bouteilles bien que traitées avec cette eau seraient vecteurs des plusieurs maladies. Car selon le même médecin, certaines bouteilles seraient utilisées comme « crachoir parfois dans des hôpitaux et les ramasseurs n'ont pas le temps de se demander sur la provenance des bouteilles qu'ils recueillent des immondices».

Il faudra tout de même souligner que, la pratique « mayi ya savon » s'effectue parfois au niveau du dépotoir. Il s'agit pour ces acteurs de ramasser les bouteilles et les entretenir qu'au niveau du dépotoir et ce, à l'aide de l'eau tirée d'un puits se trouvant non loin de ce site donc dans une des parcelles voisines du dépotoir. En effet, certains acteurs se sont déjà trouvé un seau qu'au dépotoir dans lequel ils se débarbouillent après leurs activités, et c'est le même seau qui sert du lavage des bouteilles ramassées pour le rendre visiblement propre. Ensuite, les bouteilles sont acheminées chez les acheteurs-utilisateurs. Notons par ailleurs que, certains d'autres acheminent les bouteilles ramassées au niveau des tuyaux perforés de la REGIDESO pour le lavage parfois sans savon.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius