1- L'acquisition des savoirs-faire étrangers dans
l'esprit de revalorisation des capacités endogènes.
À l'évidence, les différents
programmes de l'Union Européenne qui consacrent le développement
de la CEMAC prévoient une composante liée au renforcement des
capacités humaines et des couches minoritaires de la
société à l'instar des jeunes, des femmes et des
autochtones, à qui des formations sont offertes pour assurer leur
intégration dans le domaine socio-économique. Cependant, force
est de constater que ces divers programmes de l'Union Européenne ne
favorisent pas la croissance économique escomptée des pays de la
CEMAC dans leur ensemble, d'où l'urgence de revisiter les termes de
référence sur lesquels reposent la capacitation des ressources
humaines en zone CEMAC en particulier. En effet, au regard des
différents programmes de l'Union Européenne, un accent est mis
sur l'implémentation des réformes politiques en passant par la
sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs du secteur
externe (Parlements, Cours des Comptes, médias et société
civile), notamment en vue du recouvrement des revenus fiscaux. Cet état
de fait concerne aussi bien le PACIE que les autres programmes
étudiés susmentionnés. Bien que d'énormes
progrès ont été réalisés dans le sens de la
dynamisation des ressources humaines298 certains aspects
298 Le Programme « Investir dans les ressources
humaines », fondé sur l'article 12 du Règlement (CE)
n°1905/2006 du Parlement européen repose sur quatre piliers
principaux à savoir : (1) la santé pour tous ; (2)
l'éducation, la connaissance et les compétences ; (3)
l'égalité des genres et (4) d'autres aspects du
développement humain et social (emploi et cohésion sociale,
jeunesse et enfance, culture sur
http://ec.europa.eu
cité par Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les
sanctions économiques .. op. cit, p 124.
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méritent un regain d'intérêt
à l'instar du domaine de la santé, de la promotion de
l'éducation et de la formation dans les filières professionnelles
et industrielles, non pas pour se limiter au domaine des petites et moyennes
entreprises comme c'est déjà le cas notamment avec le programme
PRMN sus-cité, qui met l'accent sur le renforcement des capacités
des structures publiques et privés où l'on retrouve
majoritairement les entreprises artisanales et également
manufacturières du domaine de l'agro-alimentaire. Un accent pourrait
davantage être porté sur les branches de l'industrie lourde (ou de
pointe) telles que l'automobile ou l'électrotechnique et la robotique,
car aucun pays dit développé ne s'est fait sans ces secteurs
clés, lesquels ne devraient évidemment pas porter un coup fatal
aux efforts sur le plan écologique réalisés dans le cadre
non seulement de ces programmes européens mais aussi d'autres qui sont
internationaux et même sous-régionaux et régionaux, et qui
passent par des études d'impact environnementaux. Pour en revenir au
plan sanitaire parlant de la formation des ressources humaines, la
transvalorisation de la technologie locale, de même que la
médecine chinoise ou indienne est aujourd'hui mondialement reconnu.
À titre d'illustration, plusieurs protocoles299 ont pu
être réalisés par des Africains pour lutter contre la
propagation de la pandémie du Coronavirus malgré les
polémiques. Cela étant, l'on préconise à la fois la
mise en perspective des capacités endogènes tout comme
l'acquisition des savoirs et des savoirs-faire de la zone hors-CEMAC voire
extra-africaine, à l'effet de parvenir à la résolution
syncrétique des problèmes globaux.
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