1- L'insuffisance de la réédition des comptes
de la part des élites de la CEMAC...
En dehors des insuffisances observées
au-delà de la zone CEMAC, comme ce fût le cas au Togo du
président EYADÉMA au sujet des irrégularités
électorales, le cas relevé par les numéros 2673 et 2677 du
magazine Jeune Afrique, concernant l'ex-président de la
Commission de la CEMAC, Monsieur Antoine Louis NTSIMI MENYE fait école
en matière de réédition des comptes. En effet,
après avoir brillamment géré les inconvénients de
la dévaluation du franc CFA en qualité de ministre des finances
du Cameroun, Monsieur Antoine NTSIMI a été
plébiscité par la Conférence des chefs d'États de
la CEMAC en vertu de l'article 27 du Traité révisé de la
CEMAC qui stipule que « le Président, le Vice-président
de la Commission et les Commissaires sont nommés par la
conférence des Chefs d'État pour un mandat de quatre ans
renouvelable une fois. Ils sont choisis sur la base des critères de
compétence, d'objectivité et
d'indépendance276». C'est dire que ses brillants
états de service lui ont valu d'accroître son estime auprès
de son Chef d'État qui lui faisait déjà confiance en le
nommant à la tête d'un département ministériel
hautement stratégique. Ce crédit ne s'est pas limité au
niveau du Cameroun puisque Monsieur Antoine NTSIMI a été
propulsé au sommet de la Commission de la CEMAC pour un mandat de cinq
ans renouvelable une fois. Cependant, en vertu du principe de rotation
alphabétique adopté lors du Sommet des Chefs d'État tenu
à Bangui en janvier 2010, Monsieur Antoine NTSIMI ne fera qu'un mandat
de 2007 à 2012. En mars 2012, il se dédiera et sera
déclaré indésirable à Bangui, siège de
la
275 Jean (NORMAND), Le pacte colonial,
Thèse de doctorat, Faculté de droit de Paris, 10 novembre 1900, p
23. « [Le pacte colonial] aboutit à l'établissement des
cinq règles suivantes : 1° Toutes les productions coloniales seront
exportées vers la seule métropole ; 2° Les colonies ne
pourront acheter leurs articles de fabrication que dans la seule
métropole ; 3° Les colonies ne pourront pas avoir de manufactures ;
4° La métropole ne demandera de denrées coloniales
qu'à ses seules possessions ; 5° Enfin, la marine
métropolitaine aura le privilège des transports entre les
colonies et la métropole , ainsi que de l'intercourse coloniale.
»
276 Article 27 du Traité révisé de
la CEMAC, Libreville, 30 janvier 2009.
76
CEMAC, par le l'ancien Président de
Centrafrique François BOZIZÉ. En effet, après s'être
engagé à respecter l'uniformisation des durées des mandats
à cinq ans non renouvelables prévue par le Communiqué
final de la session extraordinaire de la conférence des chefs d'Etat de
la CEMAC de Brazzaville en juin 2010, Monsieur Antoine NTSIMI s'est
rétracté en voulant briguer un second mandat contre l'avis des
autorités de la Centrafrique, à qui il était censé
rendre des comptes. D'autre part, les numéros 2673 et 2677 du magazine
Jeune Afrique dénonce la crise dans laquelle ce dernier aurait
plongé la CEMAC à cause des détournements de fonds. Cet
exemple comme celui de l'ex-Président du Zaïre MOBUTU SESE SEKO
traduit la mentalité qui gangrène l'Afrique sur le plan de la
gouvernance, où la société civile qu'on est censé
protéger et à qui des comptes doivent aussi être
présentés, subit les externalités de la mauvaise gestion.
En l'occurrence, dans son ouvrage intitulé Died Aid, why aid is not
working and how there is a better way for africa, DAMBISA MOYO affirme que
: « In the course of his disastrous reign, Zaire's President Mobutu
Sese Seko is estimated to have stolen a sum equivalent to the entire external
debt of his country: US$5 billion.277». Dans un tel
contexte, les organisations de la société civile278
pourraient contrebalancer les inconvénients de cette sorte d'abus dans
le cadre des politiques publiques pour assurer le bien-être
socio-économique.
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