1- Les approches pragmatiques de la relation Union
européenne-CEMAC.
René DUMONT dans son ouvrage intitulé
L'Afrique noire est mal partie, présente les échecs des
programmes du FIDES40 et du FAC41 dus aux insuffisances
de financements dans le domaine de l'industrialisation, où «
l'aide au développement aboutit ainsi à prolonger le
caractère primaire de l'économie d'Afrique tropicale, à
base agricole et extractive de matières premières
»42 et, dans sa vision pessimiste des causes structurelles
du retard de l'Afrique noire, il s'intéresse aux rapports Nord-Sud, aux
relations entre la France et les pays francophones en affirmant que «
la situation s'aggrave chaque jour en Afrique, où la «
générosité » des pays riches se révèle
aussi peu satisfaisante que le « dévouement » de bien des
dirigeants43.»
Agbessi Komla AMEWOA dans sa thèse de doctorat
intitulée « L'aide au développement aide-t-elle le
développement ? Le cas de l'Afrique subsaharienne », montre les
limites de l'interprétation qui voudrait que l'échec de l'aide
soit dû à son insuffisance tout en précisant les effets
désincitatifs de cette aide en l'occurrence l'augmentation de la
consommation ainsi que la baisse de la gouvernance et de l'investissement,
effets cumulés aux autres « trappes à pauvreté
44» qui sont en même temps les raisons de
l'inefficacité de cette aide.
Dans le même ordre d'idées, Dambisa MOYO
dans son ouvrage Dead Aid, why aid is not working and how there is a better
way for Africa, affirme que l'aide est la maladie dont elle prétend
être le remède («the disease of which it pretends to be
the cure»45) dans la mesure où elle a le même
effet que les ressources naturelles entrainant une sorte de «
malédiction46 ». Ainsi, au lieu de favoriser la libre
entreprise, l'aide accentue la prolifération de la corruption et des
conflits. L'auteure présente quatre alternatives pour les
économies africaines : suivre les marchés émergents
asiatiques pour accéder aux marchés des obligations
internationales ; encourager les investissements chinois dans les
infrastructures ; défendre le libre-échange de produits agricoles
en incitant les pays développés à débloquer
les
40 André (SALIFOU),
Bernard (DELAVEAU) et Claire (MONGNET), Décolonisation et
problèmes de l'Afrique indépendante, Paris, EDICEF, 1989, p
69. Après la conférence africaine française de Brazzaville
du 30 janvier au 8 février 1944 convoqué par le Comité
Français de Libération Nationale (CFLN), visant à
réaliser des réformes sur « le plan politique,
administratif et social sans être révolutionnaire », le
Fonds d'Investissement pour le Développement Economique et Social
(FIDES) fut créé par une loi française du 30 avril 1946
pour assurer la planification les investissements en Afrique.
41 Le Fonds d'Aide et de
Coopération (FAC) prend la suite du FIDES le 27 mars 1959.
42 René (DUMONT),
L'Afrique noire est mal partie, Paris, Seuil, 1962, p 41.
43 Op. cit, p 8.
44 Agbessi Komla (AMEWOA), L'aide au
développement aide-t-elle le développement ?... op. cit, p
131. L'auteur définit la trappe à pauvreté ou piège
à sous-développement comme un ensemble de «
mécanismes de cercles vicieux conduisant à un déclin
économique quand l'économie est initialement sous un certain
seuil de développement, alors que le progrès économique
est possible quand ce seuil est franchi. » Ce sont les causes
endogènes du sous-développement de l'Afrique.
45 Dambisa (MOYO),
Dead Aid, why aid is not working and how there is a better way for Africa,
New York, Farrar, Straus and Giroux, 2009, p 9.
46 Alexandre (FORTIER-LABONTE), L'aide au
développement accentue-t-elle la malédiction des ressources dans
les pays africains ?, Mémoire en Science de la Gestion, Option Economie
Appliquée, HEC Montréal, 2014, p 1. Pour plus de
précisions, se référer aux travaux de Sachs et Warner. La
RDC sous le régime du président Laurent KABILA s'est
retrouvé dans une période de guerre civile (1998-2001) pour le
contrôle du secteur minier.
12
subventions qu'ils accordent à leurs
agriculteurs ; encourager l'intermédiation financière. Elle
préconise en effet une rupture totale de l'aide comme thérapie de
choc47.
Trois autres auteurs de thèses s'inscrivent
également dans la dynamique de « déconnexion48
» caractéristique de la révolution tiers-mondiste à
savoir :
Lantame Jean NIKABOU qui dans sa thèse de
doctorat intitulée : « Les conventions ACP-UE et les sanctions
économiques de l'Union européenne contre les Etats ACP : le cas
du Togo », revisite le parcours historique de la coopération ACP-UE
avec une emphase sur les accords de Lomé et de Cotonou, tout en
expliquant l'échec du partenariat ACP-UE par l'érosion du
système des préférences commerciales,
l'irrégularité des recettes d'exportation avec pour corollaire le
déséquilibre de la balance de paiement qui a entrainé
l'avènement des programmes d'ajustement des institutions de Bretton
Woods, eux-mêmes inefficaces49.
Jonathan SORRIAUX, dans sa thèse de doctorat
intitulé « le système de préférences
généralisées de l'Union Européenne : le droit
douanier facteur de développement », présente la
genèse et l'évolution du Système de
Préférences Généralisées (SPG) entre
l'Occident (Etats-Unis et Europe) et les pays ACP en général et
d'Afrique particulièrement. Il y développe les enjeux en
revisitant les inconvénients de ce schéma de coopération
qui ne profite qu'à l'Occident dont fait partie l'Union
Européenne, la marge de profit pour les Pays En Développement
(PED) restant moindre. C'est ainsi qu'il affirme que « si le SPG de
l'Union Européenne peut favoriser le développement
économique de l'Union Européenne, ce n'est pas aussi certain en
ce qui concerne celui des pays bénéficiaires du
système50.»
La thèse de doctorat d'Ibrahim NGOUHOUO sur
« Les investissements directs étrangers en Afrique centrale :
attractivité et effets économiques », n'est pas en reste et
retrace l'évolution des IDE et de la croissance dans la zone CEMAC en
s'appesantissant sur la performance institutionnelle et les ressources
naturelles à l'instar des produits agricoles et pétroliers comme
éléments d'attractivité, ainsi que leurs corolaires
mitigés51 dans l'économie de la sous-région
parmi lesquels le « syndrome hollandais
»52.
Il va sans dire que plusieurs écrits sur
l'échec des relations entre l'Occident et le tiers-monde
révèlent le constat de la marginalisation des pays les moins
développés. Cela dit, Alexandre FORTIER-LABONTE dans son
mémoire en science de la gestion intitulé « L'aide au
développement accentue-t-elle la malédiction des ressources dans
les pays africains ? », s'interroge sur la faiblesse de la croissance des
économies des pays africains depuis 1960
47 Dambisa (MOYO),
Dead Aid ... op. cit, p 11. «Foreign direct investment and
rapidly growing exports, not aid, have been the key to China's economic
miracle. Africa needs to learn from Asia.»
48 Pour en savoir plus,
lire Samir (AMIN), La déconnexion, pour sortir du système
mondial, Paris, La Découverte, 1986, 348 p.
49 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions
ACP-EU ... op. cit, p 11.
50 Jonathan (SORRIAUX), Le
système de préférences généralisées
de l'Union Européenne : le droit douanier facteur de
développement, Thèse de Doctorat en Droit, 2014, p
134.
51 Ibrahim (NGOUHOUO),
Les investissements directs étrangers en Afrique centrale :
attractivité et effets économiques, Thèse de Doctorat
en Sciences Economiques, Université du Sud Toulon-Var, 2008, pp 152-155.
Parmi les effets négatifs des IDE, l'auteur présente l'effet
« crowding down » qui est le discrédit que les firmes
multinationales (FMN) cause aux entreprises locales en les
concurrençant, et partant, le « syndrome hollandais » au sein
des pays de la CEMAC qui désertent les autres secteurs de
l'économie au profit de l'industrie pétrolière. Les effets
positifs des IDE sont liés à la baisse du taux de chômage,
la construction des infrastructures, l'éducation, l'augmentation du
pouvoir d'achat du consommateur.
52 Ibid. ce syndrome est
encore appelé « dutch desease ».
13
malgré leur riche dotation en ressources
naturelles et financières dues aux subventions étrangères
qu'il trouve à l'origine du problème qui confine l'Afrique dans
la pauvreté déterminée par la mauvaise gouvernance et la
corruption. Il suggère « que les donateurs émettent des
conditions plus rigides quant à l'obtention de l'aide, d'où
l'effet positif de l'aide en présence d'une abondance de ressources
naturelles.53 »
Dans son ouvrage intitulé Main basse sur
l'Afrique, Jean ZIEGLER présente KWAMEH N'KRUMAH, Patrice LUMUMBA,
GAMAL Abdel NASSER, Amilcar CABRAL comme figures historiques de la lutte
anti-impérialiste en montrant le caractère marginal de la
tricontinentale54 face à l'hégémonie
capitaliste et social-démocratique55. D'après lui,
l'Afrique est un agrégat de « protonations » qui se
caractérise par une « sociabilité rudimentaire,
limitée dans sa construction, asservie aux seuls besoins de ceux qui
l'organisent de l'extérieur. Elle, est avant tout une création de
l'impérialisme.56»
Dans une autre de ses contributions intitulé
Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent,
Jean ZIEGLER fait état de la paupérisation des pays de la
périphérie qui subissent l'hégémonie de
l'oligarchie internationale dans le cadre la mondialisation57. Tout
en critiquant les programmes de la Banque Mondiale, de l'OMC et du FMI, il
affirme que « les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse du
sous-développement sont la faim, la soif, les épidémies et
la guerre. »58
L'ensemble des opinions de ces auteurs se rejoignent
dans l'ouvrage intitulé L'Afropessimisme, un alibi français ?
Essai bibliographique sur l'Afrique et son développement depuis la fin
des années 1950, d'Emmanuel WONYU qui présente de quel
regard l'Occident perçoit l'Afrique dans ses relations, comme
étant vouée à la fatalité des maux du
sous-développement 59 qui affecte la mentalité et les
institutions de ses ressortissants60 depuis 1960 jusqu'à
l'avènement de l'afro-optimisme en 199061 et de
l'afro-renaissance autour de l'année 200062. Il y
définit « l'afro-pessimisme, au sens de vision, de perception,
voire de doctrine de et sur l'Afrique »63, « comme le
constat d'une réalité, une vision pessimiste de l'Afrique
exprimée par de nombreux auteurs occidentaux ou
africains,
53 Alexandre (FORTIER-LABONTE), L'aide au
développement... op. cit, p 2.
54 L'ensemble des pays du
Tiers Monde : ce sont les pays en voie de développement d'Afrique
subsaharienne et magrébine, de l'Amérique centrale et du sud et
d'Orient.
55 Jean (ZIEGLER), Main basse sur
l'Afrique, Paris, Seuil, 1963, p 48. « J'appelle
social-démocratie pro-impérialiste toutes les organisations
ouvrières - donc aussi les partis communistes d'Italie, de France,
d'Espagne - qui préconisent le maintient de leurs pays respectifs au
sein des agences gestionnaires de l'impérialisme du capitalisme
hégémonique, comme le Fonds monétaire international (FMI),
la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque
mondiale (BM), etc. »
56 Op.cit, p 14.
57 Jean (ZIEGLER), Destruction massive,
géopolitique de la faim, Paris, Seuil, 2011, p 35. « Des
individus sont désormais plus riches que des Etats : le patrimoine des
quinze personnes les plus fortunées du monde dépasse le produit
intérieur brut de l'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne
»
58 Op. cit, p 13.
59 Voir Philippe
(MARCHESIN), Les nouvelles menaces. Les relations Nord-Sud des
années 1980 à nos jours, Paris, Karthala, 2001, 257
p.
60 Lire : Frantz (FANON),
Peau noire masques blancs, Paris, Seuil, 1952, 190 p.
61 Cf. la revue
Afrique 2000 dont le premier numéro est daté d'avril
1990 ; Jean (COPANS), la longue marche vers la modernité africaine :
Savoirs, intellectuels, démocratie, Paris, Karthala, 1990, 406
p.
62 Emmanuel Samuel
(WONYU), L'Afropessimisme, un alibi français ? Essai bibliographique
sur l'Afrique et son développement depuis la fin des années
1950, Parakou, Iroko, 2018, p 95.
63 Op. cit, p 11.
14
dont les écrits et les idées sont
largement vulgarisés par le biais des médias traditionnels et par
le biais des nouvelles technologies de l'information et de la communication
»64.
C'est aussi l'avis de Charlemagne Pascal MESSANGA
NYAMNDING qui, parlant des rapports Nord-Sud dans son article intitulé
« La faillite du développement en Afrique » montre à
travers l'analyse du plan d'action de Lagos, du rapport du groupe de la Banque
Mondiale intitulé « pour un développement
accéléré dans l'Afrique sub-saharienne » et du
rapport Brandt, l'échec de l'idéologie du développement
amorcée lors de la conférence de Bandung de 1955 à cause
de la Division Internationale du Travail (DIT) qui a réduit les pays de
la périphérie en producteurs de matières premières
au profit du centre, au lieu de favoriser leur industrialisation65
malgré les efforts de délocalisation de segments d'entreprises
depuis 197066. Dès 1980, le concept de développement
autocentré du plan d'action de Lagos adopté par l'OUA
révèle que « le développement de l'Afrique ne
peut être la seule conséquence passive de celui du système
mondial et en particulier de la communauté
européenne67 ».
Dans le même champ de réflexion, Raymond
EBALE dans Comprendre les Accords de Partenariat Economique (APE) entre
l'UE et les pays ACP présente la genèse du partenariat entre
l'Union Européenne et les pays ACP en général, en mettant
un accent sur la place que l'Afrique centrale qui reste
marginalisée68 dans les échanges globaux. Pourtant,
l'objectif des APE est de « contribuer à la réduction et
à l'éradication ultérieure de la pauvreté par
l'établissement d'un partenariat commercial cohérent avec
l'objectif de développement durable et les objectifs du
développement du millénaire, et de promouvoir une économie
régionale en Afrique centrale plus compétitive et plus
diversifiée, et une croissance plus soutenue
».69
2- La vision idéaliste de la coopération
Union Européenne-CEMAC.
À travers son mémoire de master
intitulé « Coopération au développement UE-CEMAC et
intégration de la sous-région Afrique centrale »,
Roméo Aubin BELLA BESSIA s'interroge sur la relation de coordination qui
pousse l'Union Européenne et de la CEMAC à la coopération
et partant, ses effets sur l'intégration dans cette sous-région.
L'auteur démontre l'impact de ces rapports à travers des
programmes spécifiques70 selon une approche
théorique
64Emmanuel Samuel (WONYU),
« Afropessimisme et développement de l'Afrique noire : un
malentendu postcolonial ? » in Jean Emmanuel (PONDI) (Dir.), Repenser
le développement à partir de l'Afrique, Yaoundé,
Afrédit, 2011, pp. 458.
65 Charlemagne Pascal (MESSANGA NYAMNDING), « La
faillite du développement en Afrique » in Jean
Emmanuel (PONDI) (Dir.), Repenser le
développement à partir de l'Afrique, Yaoundé,
Afrédit, 2011, p 94.
66 Ibid.
67 Charlemagne Pascal (MESSANGA NYAMNDING),
« La faillite du développement en Afrique » ... op. cit, p
99.
68 Raymond
(EBALE), Comprendre les Accords de Partenariat Economique
(APE) entre l'UE et les pays ACP, Paris, Harmattan, 2015, p 27. Selon
l'auteur, Le part des pays ACP dans le PIB mondial est de 1% avec une
prédominance pour l'exportation des produits primaires.
69 Op. cit, p
129.
70 Roméo Aubin
(BELLA BESSIA), Coopération au développement UE-CEMAC et
Intégration de la sous-région Afrique centrale, Mémoire de
Master en Relations Internationales, Parcours Intégration
Régionale et Management des Institutions Communautaires (IRMIC),
IRIC-UYDE II, 2020, p 44-46. L'auteur Roméo Aubin BELLA BESSIA
présente comme programmes : le PIR 11e FED, le
PAIRIAC.
15
néolibérale71 et pour lui,
« la coopération au développement UE-CEMAC est opportune
et contribue efficacement au renforcement de l'intégration de la
sous-région Afrique centrale, malgré quelques difficultés
observées.72»
Cette conclusion idéaliste se poursuit dans le
rapport de l'Union Européenne intitulé : Evaluation de la
coopération UE-Afrique centrale (2008-2016)73 de janvier
2019, qui présente de manière alarmante la situation
sociopolitique des pays de la CEMAC et de la CEEAC à laquelle l'ensemble
des financements importants alloués par l'Union Européenne en vue
du progrès social dans ces pays pour le compte du 10e et
11e FED auraient permis d'atteindre les objectifs escomptés
en terme de développement.
3- La tendance équilibriste du constat des
rapports entre l'Union Européenne et
la CEMAC.
Selon une approche binaire, Yves Paul MANDJEM, dans
son rapport intitulé « Le Cameroun face aux APE : risque ou
opportunité ? » montre la contestation des APE de la part
aussi bien des ressortissants des pays développés que d'Afrique,
en mettant un accent sur les avantages et les inconvénients d'un tel
accord pour le Cameroun qui de l'avis d'une frange de sa population est un
plomb dans l'aile de l'économie du pays du fait de la fragilité
de son tissu économique alors qu'une autre partie estime ces accords
avantageux. Pour ceux-ci, « le choix opéré par le
Cameroun est tout simplement stratégique et correspond aux
impératifs internes de restructuration et de reconfiguration
économique dans une perspective d'émergence du pays à
moyen terme74. »
Parlant des institutions de Bretton
Woods75, l'auteur Herman NDADJO MBA dans son ouvrage portant sur l'
analyse de l'accord de partenariat économique (APE)
intérimaire dans la coopération multilatérale
Cameroun-Union Européenne (UE), montre leur rôle dans la
cadre de la convention de Lomé IV par l'initiation des Programmes
d'Ajustement Structurel (PAS), en insistant sur la signature et la ratification
de l'accord d'étape entre le Cameroun et l'Union Européenne dont
il présente les inconvénients et les avantages potentiels
à condition de passer par des réformes institutionnelles
d'envergure sous-régionale76 et
nationale77.
71 Ibid, p 11. L'auteur
convoque le néo-fonctionnalisme d'Ernst HAAS, l'intergouvernementalisme
et l'analyse stratégique.
72 Ibidem, p X du
résumé.
73 Union Européenne, Evaluation de la
coopération UE-Afrique centrale (2008-2016) ... op cit.
74 Yves Paul (MANDJEM), Le
Cameroun face aux APE : risque ou opportunité ?, Friedrich
Ebert Stiftung, Yaoundé, 2015, p 5.
75 Herman (NDADJO
MBA), Analyse de l'accord de partenariat économique (APE)
intérimaire dans la coopération multilatérale
Cameroun-Union Européenne (UE), Sarrebruck, Editions universitaires
européennes, 2016, p 13.
76 Op. cit, p 122. «
Dans le même son de cloche, pour que l'APE atteigne les objectifs
escomptés concernant l'intégration régionale en Afrique
Centrale, il faudra procéder par étapes : renforcer d'abord le
marché sous régional puis penser par la suite, une fois le
premier objectif atteint, à l'ouverture significative du marché
communautaire face aux produits de l'UE.»
77 Op. cit, p 123. « Les APE pourront,
à long terme, renforcer la compétitivité économique
du Cameroun, à condition que la mise en oeuvre de ces derniers soit
adossée sur des reformes structurelles importantes ; des politiques
macroéconomiques saines ; de l'amélioration du dispositif
institutionnel, d'une approche de gouvernance participative impliquant les
organisations de la société civile et des stratégies pour
construire des avantages comparatifs.»
16
Au demeurant, Guy MVELLE dans son ouvrage
intitulé Intégration et coopération en Afrique, la
difficile rencontre possible entre les théories et les faits,
montre sous le prisme des théories européennes78
les efforts réalisés par l'Union Africaine (UA) en vue
d'être plus autonome en passant par une rationalisation des regroupements
régionaux et sous-régionaux tout en relevant le bilan
mitigé des actions exécutés par l'organisation
panafricaine en matière d'intégration depuis l'avènement
de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Il y présente au
demeurant les approches africaines79 qui fondent le processus
d'intégration en Afrique en général et dans la zone CEMAC
en particulier qui a opté pour une intégration par étapes
successives.
Cette échantillonnage de documents
présente un bilan contrasté de la coopération entre les
pays du Nord et ceux du Sud avec une forte tendance vers l'idée que les
idéaux de développement au profit de l'Afrique n'ont pas
réalisé la promesse des fleurs. Notre étude a ainsi la
particularité d'être actualisée - à travers des
programmes précis - par la théorie de la démarginalisation
qui se présente comme la voie vers l'émergence pour sortir de la
violence structurelle imposée par la mondialisation.
B- Questions de recherche.
1- Question principale.
La gestion de l'aide européenne garantie-t-elle
la consolidation de l'intégration des
pays membres de la CEMAC au regard de la
multiplicité des programmes de financement en vue du
développement politique, économique et social ?
2- Question secondaires.
- Qu'est-ce qui justifie l'inefficacité des
programmes de l'Union Européenne en dépit
du volume des moyens techniques et financiers
mobilisés dans la cadre de la consolidation de l'intégration de
la CEMAC sur les plans : politique, économique et social ?
- Comment la CEMAC peut-elle tirer meilleure parti de
la contribution européenne pour intensifier son processus
d'intégration ?
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