La contribution de l'union européenne dans la consolidation de l'intégration de la zone CEMACpar Yves Mathieu TONYE MVOGO Université de Yaoundé 2 - Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2021 |
2- Les attentes du Programme d'Appui au Commerce et à l'IntégrationEconomique (PACIE) en matière de politiques publiques. Dans le cadre du volet financier du Programme, le Conseil des ministres de la CEMAC a adopté en 2011 six nouvelles directives rénovant le cadre harmonisé des finances publiques au sein des États membres de leur Union monétaire. Ces mesures ont prévu de promouvoir les principes de performance, de transparence et de redevabilité dans l'exécution des politiques publiques et le plan d'actions reposant sur la sensibilisation et l'appropriation desdites mesures par les États membres a été transposé dans les cadres légaux et réglementaires nationaux. Par ailleurs, depuis juin 2013, la CEMAC a décidé la création d'une direction des finances publiques, afin d'assurer un leadership auprès des États membres dans le domaine de la réforme des finances publiques, et dans un tel contexte, le Pôle « Stratégies de développement & Finances Publiques » du PNUD a poursuivi, au travers du programme du PACTE, son appui à l'exécution du Plan d'actions de la CEMAC, décliné selon les plusieurs objectifs financiers spécifiques189 à savoir : La gestion par la C-CEMAC du suivi/évaluation de la transposition et de la mise en oeuvre des directives dans les Etats membres ; La mise en oeuvre par les États de la réforme conformes aux directives adoptées en s'appuyant sur les ressources humaines formées à la réforme et un cadre institutionnel adapté ; l'opérationnalisation de la plateforme e-formation du Pôle pour répondre à la demande des pays de la sous-région ; Le renforcement des capacités des acteurs du contrôle externe (Parlements, Cours des Comptes, médias et société civile) sur la base d'un socle d'expertise pérenne. En outre sur le plan fiscalo-douanier, le pôle du PNUD s'est appesanti 186 Ibid. 187 Ibidem. 188 Ibid. 189 Ibidem. 43 sur sa capacité à : appuyer la C-CEMAC dans son rôle de suivi de l'harmonisation fiscale et d'appui aux administrations fiscales nationales ; appuyer les régies financières pour renforcer la mobilisation des ressources fiscales ; et, développer le contrôle démocratique et assurer l'information du public sur les politiques fiscales. Au demeurant, ces différentes mesures sur le plan fiscalo-douanier en adéquation avec le Traité de la CEMAC dans le contexte des APE, étaient destinées à lutter contre la fraude fiscale, limiter les pertes de recettes douanières liées à l'ouverture commerciale en accroissant les ressources des États et optimiser le régime des exonérations fiscales. B- Le Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l'Afrique centrale (PRMN).
Le PRMN reposait sur quatre piliers ou composantes à savoir : renforcer les capacités institutionnelles régionales en matière de mise à niveau et d'appui au secteur privé ; renforcer des compétences des institutions d'appui et d'encadrement du secteur privé ; appuyer les structures nationales du programme et améliorer l'environnement du climat des affaires ; et 44 enfin, établir une programmation pilote de mise à niveau et d'appui à la compétitivité des entreprises. Ces différents piliers se sont déclinés en activités selon le tableau suivant : Composantes et activités du PRMN
45 Composante 4 : Programmation pilote de mise à niveau et d'appui à la compétitivité des entreprises
Source : compilation de l'auteur à partir des données de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l'Afrique centrale, 2016, 11 p et de la Fiche numéro 02/01, Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l'Afrique centrale, septembre 2017, 1 p [en ligne] https://eeas.europa.eu/delegations/gabon/36510/programme-de-restructuration-et-de-mise-à-niveau-de-lafrique-centrale-prmn fr consulté le 27 février 2021. PARAGRAPHE II : LES DÉTERMINANTS DU 11E FOND EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT (FED). A- Vue d'ensemble de l'Instrument Contribuant à
la Stabilité et à la Paix (ICSP)190 1- Les objectifs de sécurité de
l'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la
Paix L'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix (ICSP) fut l'un des principaux outils d'assistance extérieure permettant à l'UE de jouer un rôle majeur pour prévenir les crises dans le monde et intervenir en cas de crise émergente ou avérée. L'ICSP a ainsi contribué à l'approche globale de la gestion des crises en complétant l'aide humanitaire et l'aide au développement de l'Union Européenne. En raison de la sensibilité des thématiques il n'y eut pas d'appel à propositions mais la majorité de projets a été mis en oeuvre par les agences des États membres selon un fonctionnement en gestion déléguée. L'ICSP a été doté d'un budget de 2,3 milliards d'euros sur la période 2014-2020, en allouant une aide financière et technique qui repose sur deux piliers : premièrement, la réponse aux situations de crise à court terme et deuxièmement, la prévention face aux menaces à long terme191. La réponse aux situations de crise représente 70% du budget. Ces mesures de court terme (18 mois maximum) visaient à répondre rapidement aux situations de crise afin d'éviter les conflits politiques et/ou d'éviter que la situation ne dégénère en conflit armé. La réponse aux situations de crise passait par : un soutien à la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité ou les tribunaux pénaux internationaux ; des mesures pour reconstruire des infrastructures essentielles, des logements, bâtiments publics, bien économiques ; des mesures visant à lutter contre l'utilisation illicite des armes à feu et à détecter les mines et les neutraliser ; un soutien face à l'impact potentiel de mouvements soudains de population. 191 Ibid. 46 Concernant les projets du deuxième pilier relatif à la prévention face aux menaces à long terme192, il s'agissait de : prévenir les conflits et consolider la paix par la détection précoce et l'analyse des risques, la médiation et le dialogue, des missions civiles de stabilisation, de récupération post-conflit et post-catastrophe, et la non utilisation des ressources naturelles pour financer les conflits. Il s'agissait aussi de faire face aux menaces mondiales, transrégionales et émergentes à travers la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisées, les menaces à la santé à l'instar de la contrefaçon de médicament, les effets du climat, la lutte contre les menaces aux infrastructures critiques, atténuation des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Parmi les parties prenantes à ce projet figuraient : les ONG, les associations, les administrations publiques à l'instar des collectivités territoriales entre autres. Cela dit, tous les États tiers qui ont connu une situation de crise ou de post-crise pouvaient en bénéficier. |
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