2- La bonne gouvernance comme enjeu de développement
communautaire.
« [La] bonne gouvernance comme l'exercice du
pouvoir par les divers paliers de gouvernement de façon efficace,
honnête, équitable, transparente et responsable168
» est l'un des domaines où les dirigeants africains n'ont
généralement pas pu se distinguer. Le déficit de
gouvernance est l'une des raisons du retard économique de l'Afrique
caractérisé par la baisse de son PIB (Produit Intérieur
Brut) annuel, la diminution de ses exportations, l'accroissement de la dette
extérieure, la corruption et la baisse de l'IDH (Indice de
Développement Humain). «La bonne gouvernance est [ainsi] le
fondement de la gestion participative, démocratique et transparente des
affaires publiques...(sic) et donc considérée comme un moyen
d'aider les gouvernements à atteindre leurs objectifs en matière
de développement humain et d'élimination de la
pauvreté169». Impliquant la démocratie, la
bonne gouvernance devrait favoriser le développement des pays de la
CEMAC par une
164 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et
les sanctions économiques ... op. cit, pp 140-150.
165 Cheikh Tidiane (DIOP), L'Afrique en attente,
Paris, L'Harmattan, 2006, p 54.
166 Voir TUE, article 2.
167 Cheikh Tidiane (DIOP), L'Afrique en attente,...
op. cit, p 55.
168 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et
les sanctions économiques ... op. cit, p 94.
169 Ibid.
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gestion participative 170 dans
l'élaboration des programmes et projets de développement
permettant à tous les citoyens de la communauté de s'approprier
la responsabilité de la vision de l'émergence. En outre, la bonne
gouvernance implique la lutte contre la corruption171 « car
beaucoup se contentent de s'installer au pouvoir « à la place des
Blancs », avec leurs anciens privilèges, sans toujours les
justifier par leur travail et la défense de l'intérêt
général172». Ainsi, « Pour [la
bourgeoisie africaine], nationaliser ne signifie pas ordonner l'État en
fonction de rapports sociaux nouveaux dont on décide de faciliter
l'éclosion. Nationalisation, pour elle, signifie très exactement
transfert aux autochtones des passe-droits hérités de la
période coloniale173 ». Ce qui a pour corolaire la
frustration sociale174 d'où l'éclatement des conflits
armés. De cette conception, ressort l'urgence pour l'élite
africaine en particulier et l'ensemble des citoyens de la CEMAC
indépendamment de leur niveau de vie, de procéder à une
prise de conscience pour sortir de l'influence des égoïsmes
nationaux en promouvant l'intérêt général
communautaire dans le cadre de la construction d'un ordre régional et
mondial incluant la valorisation de toutes ses composantes sans
discrimination.
B- La préservation des enjeux
économiques par les systèmes de stabilisation des
recettes d'exportation.
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