2- La perpétuation des liens de la colonisation
à travers la suppression des barrières
tarifaires de l'Union Douanière Equatoriale
(UDE).
Le 29 Juin 1959, l'Union Douanière Equatoriale
(UDE) - devenue Commission de la CEMAC aujourd'hui138 - est
instituée par les anciens États membres de l'AEF à savoir
la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon et le Tchad qui
constituaient une organisation internationale intégrée avant
leurs indépendances. À travers cette nouvelle
méta-entité, ces pays ont perpétué les liens
tissés avant la décolonisation, par la suppression des
barrières tarifaires. Avant l'adhésion du Cameroun à l'UDE
en 1962, et après l'échec de la mise sur pied d'un État
fédéral puis d'une confédération d'États,
les États de l'UDE ont finalement réussi à mettre sur pied
à partir de la Conférence du 8 avril 1961 une coopération
économique et technique139. Par la suite, des échanges
entre les pays membres de l'Union ont permis d'aboutir à la signature,
à Brazzaville le 8 décembre 1964, d'un Traité
créant une Union Douanière et Économique de l'Afrique
Centrale (UDEAC), entre le Congo-Brazzaville, le Gabon, la République
centrafricaine, le Tchad et le Cameroun. Cependant, le Traité du 8
décembre 1964 qui crée une zone de libre-échange et un
fonds commun de solidarité, en organisant une coopération
économique, surtout en matière d'implantation d'industries, n'est
entré en vigueur que le 1er janvier 1966.
B- De la création de l'Union Douanière et
Économique de l'Afrique Centrale
(UDEAC) à l'avènement de la
Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC).
1- Le renforcement de la solidarité régionale
à travers l'Union Douanière et Économique de l'Afrique
Centrale (UDEAC).
L'Union Douanière et Économique de
l'Afrique Centrale (UDEAC) est instituée à travers le
Traité du 8 décembre 1964 signé à Brazzaville, dans
le but de développer les échanges et d'intégrer les
économies de la sous-région. L'entrée de la Guinée
Équatoriale au sein de l'organisation se fera en 1984. Historiquement,
et conformément au préambule du Traité instituant
l'UDEAC140, les présidents de la sous-région Afrique
centrale ( Cameroun, Tchad, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée
Equatoriale) ont mis sur pieds une Union pour : le renforcement de la
solidarité régionale et la promotion de l'établissement
graduel et progressif d'un Marché Commun de l'Afrique centrale;
l'élimination des obstacles au Commerce Inter-États afin de
favoriser l'extension des marchés nationaux et à
l'amélioration du niveau de vie de ses populations; le renforcement de
l'unité des économies de la sous-région par le biais de
l'harmonisation des politiques d'industrialisation, la répartition
équitable des projets communautaires et la coordination des programmes
de développement des
138 Voir : Abdel Salam (MAHADI AMIR),
L'intégration et le dynamisme de la paix dans la zone CEMAC ,
mémoire de droit public option Relations internationales,
Université de Bangui (RCA), 2008, p 1.
139 Pour plus de détails, lire :
François (BORELLA), « L'Union de Etats de l'Afrique Centrale »
in Annuaire français de Droit international, 1968, pp
167-177.
140 Traité instituant l'Union Douanière
et Économique de l'Afrique Centrale, suivant modifications de l'acte
N° 2/91-UDEAC-556-CE-27 du 6 décembre 1991 à
Libreville.
32
différents secteurs de production et partant,
la création d'un véritable marché commun africain et la
consolidation de l'Unité Africaine.
Mais, le fonctionnement de cette organisation est
resté limité par plusieurs déterminants au rang desquels :
le nationalisme des États freinant la libre-circulation et le
problème du financement des activités de l'organisation.
Incapable d'atteindre la quasi-totalité des objectifs qu'elle
s'était fixée et minée par les problèmes
sus-évoqués, l'UDEAC a perdu sa crédibilité pour
transmettre le témoin de l'intégration régionale à
la CEMAC.
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