Chapitre 3 : Résultats
3.1. Caractéristiques des
écosystèmes naturels de la Réserve de Biosphère de
la basse Vallée de l'Ouémé
3.1.1. Les principaux écosystèmes de la
RB-BVO
Les écosystèmes naturels de la Réserve de
Biosphère de la Basse Vallée de l'Ouémé (RB-BVO)
présentent les caractéristiques suivantes :
Eaux de surface : elles sont
représentées par une importante frange d'eau libre du fleuve
Ouémé, le lac Nokoué, la lagune de Porto-Novo et la
rivière Sô. C'est le plus grand bassin hydrographique du
Bénin qui collecte les masses d'eau venant du Nord Bénin. Elles
sont caractérisées par le comblement, l'eutrophisation et toute
sorte de pollution. Les eaux de surface de la RB-BVO sont également
confrontées à la prolifération des plantes aquatiques
envahissantes principalement la jacinthe d'eau (Eichornia crassipes).
La régulation est par moment naturelle dans le lac Nokoué et la
lagune de Porto-Novo grâce à l'intrusion marine. Par contre sur
les autres surfaces d'eau, la prolifération de la jacinthe d'eau
occasionne l'encombrement des systèmes aquatiques et la navigation des
usagers. Les crue et décrues successives des eaux de surface de la
réserve ont édifié des écosystèmes
attenants, importants pour les activités socioéconomiques des
populations riveraines.
Prairies marécageuses : La physionomie
et le recouvrement des prairies marécageuses de la RB-BVO
dépendent de l'arrangement floristique des groupements
végétaux qui les composent et des variations spatio-temporelles
des conditions écologiques des ressources en eau de surface de la
réserve. Ces habitats régionaux sont caractérisés
par les espèces végétales telles que Typha australis,
Paspalum vaginatum et Cyperus papyrus (le jonc). Elles servent
d'aire de pâturage préservées par les communautés
pour leurs troupeaux de bétails. Cependant dans le moyen delta de
l'Ouémé, les prairies marécageuses sont des zones de
préférence des éleveurs nomades transhumants. Des
violences éleveurs agriculteurs sont fréquentes dans les communes
de Bonou et Adjohoun. C'est l'écosystème le plus rependu de la
réserve et est entretenu par les remontées annuelles des
ressources en eau de surface.
Mangrove : essentiellement localisée
autour du lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo, la mangrove est
caractérisée par la marée et l'ensablement comme structure
de lutte contre l'érosion des berges. Elle se présente sous
formes de petits îlots dominés par les végétations
de Rhizophora racemosa et Avicennia germinans. Des pressions
de pêche et de bois énergie ont longtemps contribué
à la réduction des écosystèmes de mangrove de la
réserve. Des initiatives sont en cours pour la restauration des
forêts de mangroves du lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo. Cet
écosystème joue un rôle de refuge et de frayères
pour les espèces de poissons et des crustacés.
17
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Marécages : Les marécages sont
des formations limniques de faible profondeur, typiques de la RB-BVO. Ils sont
localisés dans les périphéries du fleuve
Ouémé, la rivière Sô et la lagune de Porto-Novo. Les
marécages dans la réserve sont caractérisés par une
végétation dense qui se développe sur les sols à
hydromorphie permanente et les nappe d'eaux douces. Très étendus
et inaccessible, les marécages constituent la zone de reproduction de
certaines espèces de poissons qui colonisent les eaux de surface pendant
la période de crue. Depuis quelques années dans
l'Ouémé, les marécages de la réserve sont de plus
en plus exploités pour la production du Thalia geniculata.
Forêts galeries et forêts ripicoles
: Elles occupent encore certaines rives et certaines berges de la
réserve. Ce sont en effet des écosystèmes
caractérisés par une végétation verdoyante sous
l'influence des inondations dues aux remontées des eaux de surfaces.
Elles fournissent aux populations riveraines, la protéine d'origine
animale, le bois énergie, le bois d'oeuvre et de service ainsi que des
produits forestiers non ligneux. Sous l'effet de la fragmentation, les
forêts galeries et les forêts ripicoles de la RB-BVO se
résument aux forêts sacrées abritant des divinités.
Elles sont érigées en aires centrale bordées d'aires de
transition pour contenir les pressions humaines.
Agroécosystèmes : Les pleines
d'inondation du fleuve Ouémé, la lagune de Porto-Novo et la
rivière Sô sont toutes prises d'assaut par les producteurs
agricoles. Les agroécosystèmes de la réserve sont
caractérisés par champs, jachères, plantations de palmiers
à huile, banane, etc. Cette écorégion offre des conditions
édaphiques favorables au développement de plusieurs
spéculations. Les vertisols très répandus dans la
région sont propices à la production des légumes,
légumineux, tubercules, racine et les céréales. C'est
l'une des zones pilote des initiatives de production du riz au plan national.
En dehors de la production agricole, on y pratique aussi la pisciculture.
Hameaux et villages : A l'exception des
villages lacustres de Ganvié et Houédo qui occupent le coeur du
lac Nokoué, les zones d'habitation rencontrées dans la
réserve sont érigées sur les berges des cours et plan
d'eau. Les constructions sur pilotis en matériaux
végétatifs sont les plus répandus. Sous l'influence de la
rurbanisation, des constructions modernes en matériaux définitifs
font leur apparition. Cependant, ces types d'habitats sont menacés par
l'érosion des berges accélérées par les mauvaises
pratiques humaines. L'insuffisance des infrastructures d'assainissement et de
santé sont la cause d'une forte prévalence des populations
riveraines aux maladies hydriques.
3.1.2. Formes d'utilisation des services
écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau de
surface de la RB-BVO
Les populations riveraines des ressources en eau de surface de
la réserve utilisent les services issus de ces ressources pour
satisfaire leurs besoins socio-économiques. De même,
18
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des groupes ethniques sont plus actifs dans l'exploitation de
certains services écosystémiques que d'autres.
Deux niveaux d'analyse se dégagent de cette figure 2
ci-dessous. D'abord, les produits halieutiques, les terres fertiles agricoles,
l'eau pour les besoins domestiques ainsi que l'eau pour le transport sont les
services écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau
de surface les plus importants dans l'ensemble de la réserve. Ces
services représentent respectivement, 93 %, 59 %, 95 % et 97 % des
répondants. L'exploitation de sable fluvial et lagunaire ainsi que l'eau
pour les pratiques religieuses, sont moyennement utilisées par la
population soit respectivement 42 % et 43 % des répondants. Ensuite, le
groupe ethnique « Wèmè » a développé une
forte dépendance des services écosystémiques des
ressources en eau de surface. Elles représentent 78 % des
prélèvements de faune sauvage, 82 % des utilisateurs des terres
fertilités. Quant au groupe ethnique « Toffin », il est plus
attaché à l'exploitation des produits halieutiques et
l'élevage, respectivement 59 % et 82 % des utilisations. Cependant, les
groupes ethniques « Goun » et « Yoruba » ont une faible
dépendance des services écosystémiques des ressources en
eau de surface. La figure 2 fait une hiérarchisation des principales
utilisations des services écosystémiques d'approvisionnement
ainsi que les rapports des groupes ethniques.
|
SE-A1
|
SE-A2
|
SE-A3
|
SE-A4
|
SE-A5
|
SE-A6
|
SE-A7
|
SE-A8
|
SE-A9
|
SE-A10
|
SE-A11
|
Effectif
|
93%
|
24%
|
32%
|
19%
|
25%
|
59%
|
95%
|
97%
|
43%
|
42%
|
38%
|
Wémè
|
38%
|
78%
|
33%
|
74%
|
75%
|
82%
|
63%
|
62%
|
40%
|
69%
|
60%
|
Toffin
|
59%
|
17%
|
61%
|
24%
|
19%
|
18%
|
35%
|
36%
|
62%
|
41%
|
82%
|
Goun
|
2%
|
5%
|
6%
|
3%
|
7%
|
2%
|
1%
|
2%
|
2%
|
1%
|
2%
|
Yoruba
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
4%
|
0%
|
1%
|
1%
|
Imporotance des SE-A en fonction des groupes ethniques
SE-A1= Produits halieutiques ; SA-A2= Faune sauvage ; SE-A3=
Bois ; SE-A4= Fruits et légumes ; SE-A5= Plantes médicinales ;
SE-A6= Agriculture (terres fertiles) ; SE-A7= Eau pour Besoins domestiques ;
SE-A8= Eau pour le transport ; SE-A9= Eau pratiques religieuses ; SE-A10= Sable
fluvial et lagunaire ; SE-A11= Elevage (zones de pâture)
Figure 2: Importance des services
Ecosystémiques d'Approvisionnement en fonction des ethnies
19
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3.1.3. Importance des services
écosystémiques des principales ressources en eau de
surface
L'importance des utilisations des services
écosystémiques de la RB-BVO est relative à chaque cours et
plans d'eau et varie en fonction du niveau d'eau (crue et décrue).
Les utilisations de l'eau pour les besoins domestiques et le
transport sont les plus importantes dans le delta du fleuve Ouémé
pendant la crue et la décrue avec des valeurs d'importances maximale de
100 %. Les utilisations des terres fertiles pendant la décrue pour
l'agriculture et des produits halieutiques pendant la crue ont des importances
moyennes respectivement de 65 % pour l'une et 57 % pour l'autre. Cependant, les
terres fertiles ont une valeur d'importance nulle pendant la crue. La figure 3
présente la valeur d'importance (IV) des principaux services
écosystémiques d'approvisionnement du fleuve
Ouémé.
Importance SE-A Fleuve Ouémé
Elevage (zones de pâture) Sable fluvial et lagunaire Eau
pratiques religieuses Eau pour le transport Eau pour Bien être
Agriculture (Terres fertiles) Plantes médicinales Fruits et
légumes Bois Faune sauvage Produits halieutiques
|
|
|
0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%
Décrue Crue
Figure 3: Valeur d'importance des services
écosystémiques d'approvisionnement du fleuve
Ouémé
Sur le lac Nokoué, les utilisations de l'eau pour les
besoins domestiques et le transport ainsi que les produits halieutiques ont
obtenu de tout temps, des valeurs d'importances maximales soit 100 %. Ces
utilisations sont immédiatement suivies de l'utilisation du bois qui
cumule une valeur d'importance de 75 % pendant la crue et 90 % pendant la
décrue. Par ailleurs, les répondants ont accordé des
valeurs d'importances moyennes à l'utilisation des zones de pâture
pour l'élevage pendant la décrue 69 % et l'utilisation de l'eau
pour les pratiques religieuses en temps de crue et de décrue 43 %. La
figure 4 présente la valeur d'importance (IV) des principaux services
écosystémiques d'approvisionnement du lac Nokoué.
20
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Importance SE-A Lac Nokoué
Elevage (zones de pâture) Sable fluvial et
lagunaire Eau pratiques religieuses
Eau pour le transport
Eau pour Bien être Agriculture (Terres fertiles) Plantes
médicinales Fruits et légumes
Bois
Faune sauvage Produits halieutiques
0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%
Décrue Crue
Figure 4: Valeur d'importance des services
écosystémiques d'approvisionnement du lac Nokoué
Sur la rivière Sô, il s'observe une valeur
d'importance optimale pendant la crue et la décrue des services de l'eau
pour les besoins domestiques et pour le transport soit 100 %. Les utilisations
des produits halieutiques pendant la crue et l'utilisation des terres fertiles
pendants la décrue ont également des valeurs d'importances
relativement élevées soit respectivement 76 % pour l'un et 72 %
pour l'autre. Par ailleurs, l'utilisation de sable fluviale et lagunaire a des
valeurs d'importances faibles 32 % pendant la décrue et nulle, pendant
la crue. La figure 5 présente la valeur d'importance (IV) des principaux
services écosystémiques d'approvisionnement de la rivière
Sô.
Agriculture (Terres fertiles)
Elevage (zones de pâture)
Eau pratiques religieuses
Sable fluvial et lagunaire
Eau pour le transport
Produits halieutiques
Plantes médicinales
Eau pour Bien être
Fruits et légumes
Faune sauvage
Bois
0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%
Importance SE-A Rivière Sô
Décrue Crue
Figure 5 : Valeur d'importance des services
écosystémiques d'approvisionnement de la rivière
Sô
Les populations enquêtées de la lagune de
Porto-Novo accordent une grande valeur d'importance à l'utilisation des
produits de pêche pendant la crue et la décrue soit 90 %.
21
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L'eau pour le transport durant la crue et décrue,
l'utilisation de bois pendant la décrue ainsi que l'utilisation des
terres fertiles pendant la décrue ont des valeurs d'importances moyennes
respectivement de 54 % ; 67 % et 61 %. La figure 6 fait une
hiérarchisation des principales utilisations des services
écosystémiques d'approvisionnement ainsi que les rapports des
groupes ethniques.
Importance SE-A Lagune Porto-Novo
Elevage (zones de pâture) Sable fluvial et
lagunaire Eau pratiques religieuses
Eau pour le transport
Eau pour Bien être Agriculture (Terres fertiles) Plantes
médicinales Fruits et légumes
Bois
Faune sauvage Produits halieutiques
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Décrue Crue
Figure 6 : Valeur d'importance des services
écosystémiques d'approvisionnement de la lagune de
Porto-Novo
Dans la RB-BVO, la disponibilité et l'exploitation des
ressources en eau de surface présentent des diversités qui sont
fonction du milieu et de la période. Le tableau 3 est le résultat
des valeurs consensuelles des types d'utilisation des ressources en eau de
surface de chaque cours et plan d'eau de la réserve.
Tableau 3 : Valeurs consensuelles des types
d'utilisation des ressources en eau de surface
Fleuve Ouémé Rivière Sô Lac
Nokoué Lagune de
Porto-Novo
Crue Décrue Crue Décrue Crue Décrue
Crue Décrue Produits halieutiques
Poissons d'eau saumâtre
|
-0,78
|
-0,37
|
-0,12
|
0,52
|
-0,14
|
0,85
|
-0,10
|
0,74
|
Poissons d'eau douce
|
0,78
|
0,32
|
0,92
|
0,12
|
0,51
|
-0,51
|
0,35
|
-0,42
|
Crabes
|
-0,88
|
-0,81
|
-0,84
|
-0,60
|
0,17
|
0,56
|
-0,35
|
0,81
|
Crevettes
|
-0,93
|
-0,86
|
-0,94
|
-0,76
|
-0,24
|
0,25
|
-0,55
|
0,29
|
Production agricole
Céréales
|
-0,91
|
0,39
|
-0,84
|
0,52
|
-0,97
|
-0,85
|
-0,87
|
0,48
|
Tubercules et Racines
|
-0,96
|
0,22
|
-0,92
|
0,84
|
-0,99
|
-0,88
|
-0,94
|
0,68
|
Légumes fruits et feuilles
|
-0,95
|
0,32
|
-0,84
|
0,36
|
-0,97
|
-0,86
|
-0,94
|
0,81
|
22
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Légumineux -0,98 0,09 -0,92 0,44 -1,00 -0,97 -0,94 0,03
Eau pour les besoins domestiques
Boisson
|
-0,81
|
-0,57
|
0,12
|
0,60
|
-0,94
|
-0,91
|
-1,00
|
-1,00
|
Cuisine
|
-0,60
|
-0,52
|
0,52
|
0,76
|
-0,92
|
-0,91
|
-1,00
|
-1,00
|
Bain
|
0,52
|
0,87
|
0,92
|
0,92
|
0,38
|
0,96
|
-0,94
|
-0,87
|
Lessive
|
0,55
|
0,93
|
1,00
|
1,00
|
0,92
|
0,96
|
-0,94
|
-0,87
|
Eau pour le transport
Personnes
|
0,80
|
0,03
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
0,48
|
0,23
|
Marchandises
|
0,80
|
0,03
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
-0,87
|
-0,87
|
Récolte
|
-0,94
|
0,39
|
-0,76
|
0,68
|
-0,83
|
-0,83
|
-1,00
|
-1,00
|
Mines (sable)
|
-0,68
|
-0,51
|
-1,00
|
-0,60
|
-0,75
|
-0,59
|
-0,87
|
-0,42
|
Eau pour les pratiques religieuses
Lieux culte
|
-0,98
|
-0,98
|
0,35
|
0,42
|
0,17
|
0,32
|
-0,81
|
-0,94
|
Libations
|
-0,93
|
-0,89
|
0,12
|
0,17
|
0,26
|
0,39
|
-0,81
|
-0,55
|
Baptêmes
|
-0,79
|
-0,64
|
0,44
|
0,51
|
0,33
|
0,56
|
-0,10
|
0,23
|
Sable fluvial et lagunaire
Brun
|
-0,77
|
0,69
|
-1,00
|
-1,00
|
-1,00
|
-1,00
|
-1,00
|
-0,94
|
Gris
|
-0,55
|
-0,39
|
-0,84
|
0,32
|
-0,96
|
-0,83
|
-0,68
|
0,56
|
Hydromorphe
|
-0,98
|
-0,76
|
-0,92
|
-0,26
|
-1,00
|
-0,97
|
-0,55
|
-0,14
|
Produits de pêche : Les poissons d'eau
douce sont de tous les temps les ressources de la réserve les plus
exploitées. Ils sont en abondance pendant la crue dans le fleuve
Ouémé et la rivière Sô, respectivement 0,92 et 0,78
de valeurs consensuelles. Les poissons d'eau saumâtre quant à eux
sont abondamment disponibles pendant la décrue dans le lac Nokoué
et la lagune de Porto-Novo et cumulent des consensus respectifs de 0,85 et
0,74, proche du consensus total qui est la valeur 1. Même si la
récolte des crabes ne semble pas très importante à
l'échelle de la réserve, c'est un produit à forte valeur
économique dans le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo soit un
consensus de 0, 56 pour l'un et 0,81 pour l'autre. La figure 7 illustre
quelques produits de pêche de la réserve.
23
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
7.1 : Tilapia issus de la pêche au lac
Nokoué 7.2 : Ethmalose issus de la pêche au lac
Nokoué
Figure 7 : Produits de pêche du lac
Nokoué Source : Adikpéto, 2021
Terre fertiles (Production agricole) : Les
céréales sont les spéculations agricoles les plus
produites dans la réserve et obtiennent un pic de production dans les
zones d'inondation du fleuve Ouémé et la rivière Sô
pendant la décrue soit respectivement 0,39 et 0,52 de valeur
consensuelle. La production de tubercules et racines est aussi très
importante toujours dans le fleuve Ouémé soit 0,22 de valeur
consensuelle, et la rivière Sô d'une valeur consensuelle de 0,84.
Le lac Nokoué enregistre les faibles valeurs consensuelles relatives
à la production agricole avec des consensus proches de -1. La figure 8
présente une récolte de produit agricole dans la RB-BVO.
8.1 : Une récolte de piment 8.2
: Une récolte de maïs
Figure 8 : Produits de récolte dans le
périmètre du fleuve Ouémé Source
: BEES ONG, 2018 ; Adikpéto, 2021
24
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Eau pour le transport : La
navigabilité du lac Nokoué et de la rivière Sô est
reconnue par les populations avec un consensus total de 1 durant la crue et la
décrue pour le transport des personnes et des marchandises. Quant au
transport des récoltes, il est courant durant la décrue dans le
delta de l'Ouémé, soit une valeur consensuelle 0,39 ; et 0,68.
Sable fluvial et lagunaire : Dans le fleuve
Ouémé même si on note une diversité des
sédiments extraits, le sable brun est le plus disponible surtout en
période de décrue avec une valeur consensuelle de 0,69. Par
contre la disponibilité du sable gris pendant la décrue dans la
lagune de Porto-Novo et la rivière Sô ont obtenu des valeurs
consensuelles de 0,52 pour l'un et 0, 39 pour l'autre. Le sable hydromorphe est
peu exploité dans l'ensemble de la réserve. Il est
néanmoins présent dans la lagune de Porto-Novo et la
rivière Sô pour des valeurs consensuelles de -0,26 et -0,14
pendant la décrue. La figure 9 est une illustration de tas de sable brus
en cours de déchargement dans le delta de l'Ouémé.
Figure 9 : Composition des tas de sable brun
dans le village d'Abéokouta
Source : Adikpéto, 2021
Eau pour les besoins domestiques : En
période de crue comme en décrue, les ressources en eau de surface
de la réserve sont utilisées pour le bain et la lessive. Les
communautés sont unanimes sur ce type d'utilisation dans la
rivière Sô avec une valeur consensuelle 1. Quant au fleuve
Ouémé et lac Nokoué enregistrent respectivement 0,93 et
0,96 pour les mêmes usages. Par contre les utilisations de type boisson
et cuisine sont importantes uniquement dans la rivière Sô surtout
en période de décrue pour une valeur consensuelle de 0,76.
Eau pour les pratiques religieuses : La
rivière Sô et le lac Nokoué ont un important patrimoine de
religions endogènes et nouvelles. Les pratiques sont importantes pendant
la décrue, soit des consensus respectifs de 0,42 et 0,32 pour les lieux
culte ; 0,17 et 0,39 pour les libations enfin 0,51 et 0,56 pour les pratiques
de baptême à l'eau. La figure 10 est un aperçu d'un lieu
culte du lac Nokoué.
25
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Figure 10 : Lieu de libation du fétiche
« Assouka » à Houédo-gbadji Source
: Adikpéto, 2021
3.2. Principales techniques d'usage des services
écosystémiques d'approvisionnement
des ressources en eau de surface
3.2.1. Importance des techniques d'usage des services
écosystémiques
d'approvisionnement des ressources en eau de
surface
Techniques et engins de pêche
La pêche occupe une importance capitale dans le
quotidien des populations de la RB-BVO. Ainsi, les riverains ont
développé différentes techniques et engins de pêche
pour la récolte des poissons, crabes et crevettes des ressources en eau
de surface de la réserve à des fins de consommation et de
commercialisation. La figure 11 est relative à la priorisation des
principales techniques et engins de pêche de la RB-BVO.
Les nasses, filets dormants, les filets barrages
(Medokpokonou), les tours à poissons ainsi que les « acadjas
», tous des techniques de pêche passives sont les prioritaire dans
les cours et plans d'eau de la réserve soit respectivement 15 % ; 19 % ;
16 % ; 7 % et 19 %. La figue 12 présente la primauté des
techniques et engins de pêche utilisés dans la réserve
26
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Priorisation des techniques de Pêche
TPe1
30%
TPe2
TPe3
25%
TPe11
TPe10
20%
15%
TPe9
TPe4
10%
5%
0%
TPe8
TPe7
TPe5
TPe6
1er 2ème 3ème
TPe1= Nasses ; TPe2= Barils pièges ; TPe3= Filets
dormants ; TPe4= Palangres ; TPe5= Filets éperviers ; TPe6= Filets
barrage (Medokpokonou) ; TPe7= Balances crabes ; TPe8= Epuisettes
géantes ; TPe9= Trous à poissons (Houédo ou Ahlo) ; TPe10=
Parcs à branchages (Acadja), TPe11= Barrages à nasses (Xha)
Figure 11 : Principales techniques et engins
de pêche de la RB-BVO
12.1 : Nasses à poisson au lac
Nokoué 12.2 : Pêche au filet épervier au
fleuve Ouémé
Figure 12 : Illustration des techniques et
engins de pêche Source : Adikpéto, 2021 ; BEES
ONG, 2016 Production agricole et de l'élevage
Le renouvellement de la fertilité des terres
cultivables et plaines inondables par l'apport d'alluvions est l'un des
services écosystémiques phares de la RB-BVO. La fertilité
des terres cultivables et plaines inondables sont respectivement socle de
l'agriculture et source de fourrage pour l'élevage. La figure 13,
mettant en exergue les techniques d'agriculture et d'élevage selon les
perceptions des enquêtés.
27
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Ce figure 14 ci-dessous montre que l'utilisation des intrants
chimiques agricole est la principale technique agricole de la RB-BVO pour une
fréquence de citation de 49 % par rapport à la population
enquêtée. Par ailleurs, faire paître les animaux in situ
est la principale technique d'élevage et représente une
fréquence de citation de 60 %. Cependant, la coupe de fourrage manuelle
est une technique non prioritaire avec une fréquence de citation de 43
%.
Priosisation des techniques d'agriculture et
d'élevage
1er 2e 3e
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
T-El3
T-El2
T-Ag2
T-Ag3
T-El1
T-Ag1
T-Agr1= Chimique ; T-Agr2= Biologique ; T-Agr3= Traditionnelle
; T-El1=Paître ; T-El2= Coupe de fourrage manuelle ; T-El3= Coupe de
fourrage mécanique.
Figure 13 : Principales techniques de
production agricole et d'élevage de la RB-BVO
14.1 : Pulvérisateur à dos 14.2 : Herbicide
sélectif
Figure 14 : Quelques éléments de
l'agriculture chimique Source : Adikpéto, 2021
Eau pour transport et exploitation du bois
28
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
La disponibilité continue des ressources en eau de la
réserve a favorisé le développement du transport fluvial
et lagunaire et permet également d'entretenir les ressources
forestières. La technique de transport par motricité humaine est
la plus répandue représentant une fréquence de citation de
83 % des populations de l'enquête. S'agissant de l'exploitation du bois,
la technique d'élagage est la plus utilisée soit une
fréquence de citation de 22 %. La figure 15 et 16 présentent les
techniques de transport et d'exploitation forestière prioritaires dans
la réserve.
Priorisation des techniques de transport et d'exploitation de
bois
1er 2e 3e
100%
80%
60%
40%
20%
0%
T-Eb3
T-Eb2
T-Tr2
T-Tr3
T-Eb1
T-Tr1
T-Tr1= Motricité humaine ; T-Tr2= Motorisée ;
T-Tr3= Voile artisanal ; T-Eb1= Ramassage ; T-Eb2= Elagage ; T-Eb3=
Abatage. Figure 15 : Principales techniques de transport et
d'exploitation du bois dans la RB-BVO
16.1 : Barque à voile artisanal sur la
rivière Sô 16.2 : Barque motorisée sur la
lagune de Porto-Novo
Figure 16 : Principales techniques de
transport sur les ressources en eau de surface de la
réserve Source : Adikpéto, 2021
29
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Sable fluvial et lagunaire, eau pour les besoins
domestiques et eau pour les pratiques religieuses
Les crues successives rechangent les ressources en eau de
surface et drainent sur leur passage, des sédiments exploités par
les populations. Depuis la fermeture des carrières de sables marins,
l'extraction et la commercialisation de sable fluvial et lagunaire a pris de
l'ampleur dans les cours et plans d'eau de la réserve. La méthode
traditionnelle est prépondérante pour une fréquence de
citation de 13 %. Les utilisations de l'eau pour les besoins domestiques et les
pratiques religieuses sont faites in situ et représentent
respectivement 93 % et 31 % de citation des enquêtés. La figure 17
présente les principales techniques d'exploitation des eaux pour les
besoins domestiques, les pratiques religieuses et d'exploitation de sable
fluvial et lagunaire.
Priorisation des tecniques d'utisation des eau pour les
besoins domestiques, les pratiques réligieuses et d'extraction de
sable
1er 2e
T-EBe2
T-EPr1
T-EBe1
100%
80%
60%
40%
20%
0%
T-Sfl2
T-Sfl1
T-EPr2
T-EBe1= Traditionnelle ; T-EBe2= Moderne ; T-EPr1= in situ ;
T-Epr2= Prélèvement ; T-sfl1= Traditionnelle ; T-sfl2=
Moderne.
Figure 17 : Principale techniques
d'exploitation des eaux pour les besoins domestiques, les
pratiques religieuses et d'exploitation de sable fluvial et lagunaire
La figure 18 présente quelques étapes de la
technique traditionnelle d'exploitation de sable fluvial et lagunaire dans la
réserve.
30
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
18.1 : Etape d'extraction de sable 18.2
: Etape de déchargement
Figure 18 : Technique traditionnelle
d'exploitation de sable fluvial et lagunaire
Source : Adikpéto, 2021
3.2.2. Rendement par catégories d'usage des
services écosystémiques
d'approvisionnement ressources en eau de
surface
Le rendement de la production des services
écosystémique d'approvisionnement de la réserve est
fonction de la technique d'usage. La figure 19 présente les rendements
des techniques d'usage des services écosystémiques
d'approvisionnement de la réserve.
La technique de pêche « acadja », la technique
la technique de paître des animaux d'élevage ainsi que celle des
pratiques religieuses in situ ont un rendement élevé
respectivement 34,64 % ; 57,74 % et 25,80 %. D'autres ont un rendement moyen
dont principalement, la technique traditionnelle d'utilisation de l'eau pour le
bien être, les trous à poissions, et l'exploitation de bois par la
technique d'élagage, soit respectivement 62,16 % ; 35,87 % et 36,12
%.
31
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Rendement des techniques d'usage
100%
Faible Moyen Elevé
90% 80% 70% 60%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
50% 40% 30% 20% 10% 0%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TPe1
TPe2
TPe3
TPe4
TPe5
TPe6
TPe7
TPe8
TPe9
TPe10
TPe11 T-Agr1 T-Agr2 T-Agr3 T-El1 T-El2 T-El3 T-EBe1 T-EBe2 T-EPr1
T-EPr2 T-sfl1 T-sfl2 T-Tr1 T-Tr2 T-Tr3 T-Eb1 T-Eb2 T-Eb3
Figure 19 : Rendements des techniques
d'exploitation des principaux services écosystémiques
3.2.3. Itinéraires des techniques d'usage des
services écosystémiques des ressources en eau de surface de la
RB-BVO
Afin d'optimiser le bénéfice tiré des
ressources en eau de surface, les communautés riveraines de la RB-BVO
ont développé des techniques suivant des procédés
bien précises. Le tableau 8 présente les itinéraires
techniques des principales techniques d'usage des services
écosystémiques d'approvisionnement des ressources en eau de
surface de la réserve.
32
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
3.3. Impacts des techniques d'usage des ressources en
eau de surface sur les composantes environnementales du milieu
3.3.1. Analyse des composantes multiples
(ACM)
Une analyse des composantes multiple (ACM) a permis
d'apprécier les corrélations des ethnies, les techniques d'usage
ainsi que les zones d'impacts. Les figures 20, 21, 22 et 23 présentent
les impacts des techniques d'usage des services écosystémiques
d'approvisionnement, sur la composante eau, terre, faune et flore de la
réserve.
Analyse des impacts sur l'eau
Les deux dimensions (1 et 2) de la figure 20 capturent 47,4%
de l'inertie totale contenue dans les données. Tous les point sont
relativement bien représentés par ces deux dimensions. Cette
figure montre que l'ethnie « wémè » du fleuve
Ouémé, relève un impact de l'extraction de sable fluvial
sur l'eau. Par ailleurs, on note un impact de la technique « acadja »
et du transport à barque motorisé sur la lagune de Porto-Novo et
le lac Nokoué.
Variable categories - MCA
1
0
-1
-2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ImpExS
|
|
|
|
|
|
|
|
Weme
|
|
ImpN0
|
LaguneP
ImpTrM
|
ImpAgriCh0
|
|
|
LacN
|
|
FleuveO
|
ImpAca0
ImpTrM0
|
ImpFB0
ImpFD0
ImpTP0
ImpExS0
|
|
ImpAca
|
|
Toffin
|
|
|
ImpAgriCh
|
ImpFE0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RiviereS
-0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Dim1 (30.7%)
Figure 20 : Analyse en Composantes Multiples des
impacts sur l'eau
33
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Analyse des impacts sur la terre
Les deux dimensions (1 et 2) de la figure 21 capturent 50,9%
de l'inertie totale contenue dans les données. Plus de la moitié
des points sont alors bien représentés par ces deux dimensions.
L'analyse présente un impact des trous à poissons sur la terre au
niveau du fleuve Ouémé et le lac Nokoué, pratiqué
respectivement par les ethnies Wémè et Toffin. Par ailleurs, le
fleuve Ouémé cumule également des impacts de
l'exploitation du sable et la pratique de l'agriculture chimique sur la
terre.
Variable categories - MCA
1
0
-1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ImpExS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LaguneP
|
|
|
|
|
|
|
|
ImpTP0
|
ImpAgriCh0
|
|
|
|
|
|
|
FleuveO
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ImpAgriCh
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ImpExS0
ImpTP
Toffin
LacN
RiviereS
-0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Dim1 (31.4%)
Weme
Figure 21 : Analyse en Composantes Multiples des
impacts sur la terre Analyse des impacts sur la faune
Les deux dimensions (1 et 2) de la figure 22 capturent 49,7%
de l'inertie totale contenue dans les données. Environ la moitié
des points sont alors bien représentés par ces deux dimensions.
L'analyse montre un impact des filets barrages sur la faune du lac
Nokoué et la lagune de Porto-Novo. Sur le fleuve Ouémé, on
observe un impact de l'agriculture chimique et de l'utilisation des filets
dormants sur la faune du milieu.
34
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Variable categories - MCA
1
0
-1
-2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ImpTrM
|
|
ImpExS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Weme
|
ImpN0
|
ImpFE0
|
|
|
|
|
|
FleuveO
|
|
ImpFB0
|
|
|
ImpFD0
|
|
|
|
|
ImpFD
|
|
ImpExS0 ImpTP0
|
|
|
|
|
|
LaguneP
ImpAca0
ImpTrM0
ImpAgriCh0
Toffin
RiviereS
-0.5 0.0 0.5 1.0
Dim1 (33.3%)
ImpFB
ImpAgriCh
Figure 22 : Analyse en Composantes Multiples
des impacts sur la faune
Analyse des impacts sur la flore
LacN
Les deux dimensions (1 et 2) de la figure 23 capturent 53,3%
de l'inertie totale contenue dans les données. Plus de la moitié
des points sont alors bien représentés par ces deux dimensions.
L'analyse de ces données montre un impact de la technique de pêche
« acadja » sur la flore du lac Nokoué et la lagune de
Porto-Novo. La flore du fleuve Ouémé quant à elle est
impactée par l'utilisation des intrants chimiques agricole.
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Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Variable categories - MCA
1
0
-1
-2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ImpExS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FleuveO
|
|
|
|
ImpAca
|
|
|
|
|
|
|
ImpExS0
|
|
|
|
|
|
LaguneP
Weme
ImpAca0
ImpAgriCh0
Toffin
LacN
ImpAgriCh
RiviereS
-0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Dim1 (34.3%)
Figure 23 : Analyse en Composantes Multiples
des impacts sur la flore
Afin d'avoir une appréciation en image des
résultats des ACM, des toposéquences ont été
réalisées sur plusieurs points représentés en
amont, au médiant et en aval de la réserve. La figures 24
présentent, respectivement, les profils des toposéquences
à Dogba-Hê (fleuve Ouémé), Ahomey-Lokpo Centre
(rivière Sô), Sokomey (Lac Nokoué) et de Goho (Lagune de
Porto-Novo).
La toposéquence du village de « Dogba-Hê
» fait observer la pratique d'agriculture chimique au niveau des berges du
cours d'eau. Cette technique est source d'impact sur les ressources en eau du
fleuve Ouémé. De même, la pente abrupte de la berge gauche
est l'impact visible de la technique traditionnelle d'extraction de sable
fluvial et lagunaire dans la région. Les ACM présentent des
impacts modérés sur la rivière Sô. Cela peut
s'observer à travers la toposéquence du village «
Ahomey-lokpo Centre ». Les sources d'impacts sont pour la plupart,
isolées du courant d'eau. La flore du milieu est encore présente
et les techniques de pêche source d'impacts sont absentes. S'agissant du
lac Nokoué, et la lagune de Porto-Novo, la technique d'agriculture
chimique a peu d'impact en raison de la faible présence de
périmètre
36
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
agricole. Cependant, les pêcheries passives en
particulier la pêche « acadja » est source d'impacts sur la
ressource en eau et la flore du milieu.
A- Toposéquence de Dogba-Hê, commune de
Bonou (fleuve Ouémé)
B- Toposéquence de Ahomey-lokpo centre, commune
de Sô-ava (rivière Sô)
C- Toposéquence de Sokomey, commune de
Sô-ava (lac Nokoué)
37
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
D- Toposéquence de Goho, commune de
Sèmè-Podji (lagune de Porto-Novo)
Figure 24 : Toposéquence des gradients
de la RB-BVO
3.3.2. Analyse des suggestions pour la gestion durable
des ressources
Dans la perspective d'instaurer des règles de gestions
durable des services écosystémiques de ressources en eau de
surface. Les populations enquêtées sont plus favorables à
l'application des lois d'utilisation durable des ressources, la création
de sanctuaire et la promotion d'activité alternative
génératrice de revenus (AGR) soit des pourcentages respectifs de
71,99 %, 70 % et 68,80 %. Les avis sont partagés sur la question
d'instauration de permis d'usage des services écosystémiques de
la réserve, soit 46,44 % de réponses favorables et 53,56 % de
réponses défavorables. De même, La proposition
d'interdiction d'usage des services écosystémiques et celle de
consentement à payer pour les services sont rejetées par les
répondants soit 99,02 % en défaveur de l'un et 64,86 en
défaveur de l'autre. La figure 25, présente l'appréciation
des communautés des mesures de gestions durable proposées.
38
Vissi Arnaud ADIKPETO - Université Senghor - 2021
Application des lois
100%
80%
Interdiction d'usage des SE
60%
40%
20%
0%
Consentement à payer pour les SE
Permis d'usage des
SE
Oui Non
Création de sanctuaire
Promotion d'AGR
Figure 25 : Consentement aux mesures de
gestion durable des services écosystémiques
|