B. La dimension fonctionnelle des catastrophes naturelles et
d'origine anthropique
Dans cette dimension, il s'est agi de se demander comment
l'hôpital peut assurer ses missions de service public grâce
à un fonctionnement optimal des ressources humaines et
matérielles. Pour les catastrophes naturelles, cette dimension met en
exergue les mesures de protection du matériel en général
et celui médico-technique en particulier, nécessaires au bon
fonctionnement de l'hôpital.
1. La
résilience fonctionnelle face aux catastrophes naturelles
Les indicateurs de résilience permettant
d'apprécier la dimension fonctionnelle des catastrophes naturelles sont
les suivants : l'existence d'un dispositif de protection
pré-catastrophe, le transfert à l'étage pour les
équipements sensibles et la construction d'élévation
censés mettre le matériel hors de portée des eaux.
   
Graphique 4 (série de 4) :
Opinions sur l'existence d'un dispositif de protection du matériel
Nombre de réponses : Dispositif avant :
124, élévation :109, transfert : 108,
efficacité : 110
Source : enquête de terrain,
mars-avril 2017.
Avant les inondations du 1er septembre 2009, aucune
disposition n'était prise pour protéger le matériel en
général et celui médico-technique en particulier,
reconnaissent 63% des enquêtés. Pour mieux apprécier cette
position, nous nous sommes intéresséau jugement des agents ayant
plus de 5 ans d'ancienneté. Jusqu'à 72% d'entre eux vont dans le
sens de l'inexistence de dispositif. Cela explique le manque d'anticipation
dans la gestion du "risque inondation"au CHU-YO et les conséquences
particulièrement désastreuses sur le matériel
médico-technique dont les pertes subies ont été
estimées à près de dix milliards de francs CFA (SOME,
2011 :30).
Pire, la période post-catastrophe n'a pas
été mise à profit pour protéger davantage le
matériel. En effet, la confection de supports (paillasse,
étagères, etc.) n'a été effectuée que selon
17% (18/109*100) des enquêtés. Le même pourcentage est
observé pour le transfert à l'étage de matériel
sensible. Ainsi, 83% des enquêtés sont unanimes que la
construction d'élévation n'a pas été
envisagée. C'est le même pourcentage qui constatele non transfert
à l'étage de matériel sensible. Cela rend le
matériel vulnérable, surtout que le CHU-YO a été
construit à ras le sol.
De plus, les équipements restent soumis au "risque
inondation" du fait de l'inefficacité des actions post-catastrophes
mises en oeuvre. En témoignent l'avis des enquêtés
dont 81% affirment que les solutions de l'après 1er
septembre n'ont pas évité au matériel d'être
inondé de nouveau. Seul bémol, d'autres solutions plus ou moins
efficaces ont été constatées (cf. planche photographique
5).
 
Source: A. YARGA, 28 mars 2017
Planche photographique
5 : à gauche, des mesures de protection de fortune
à l'entrée du laboratoire ; à droite, des prises
électriques situées à plus d'un mètre du sol en
salle de réanimation polyvalente
Au total, l'absence d'un dispositif efficace avant et
après le 1er septembre 2009 en vue d'éviter au
matériel d'être inondé est un signe manifeste de
vulnérabilité du CHU-YO ;ce qui limite sa résilience
fonctionnelle face aux catastrophes naturelles.
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