UNIVERSITE DE
KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES
SOCIALES, POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
CHAIRE UNESCO POUR LA CULTURE DE LA PAIX, REGLEMENT DES
CONFLITS, DROITS DE L'HOMME, DEMOCRATIE ET BONNE GOUVERNANCE
CYCLE DOCTORAL
GUIDANCE ET RESPECT DES
DROITS
HUMAINS A L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE EN R.D.C.
Cas du Personnel Scientifique de
l'Université de Kinshasa en Formation
(2006-2007)
Dominique BAFWA NGELEKA
Licencié en
Orientation Scolaire et Professionnelle
Mémoire présenté et soutenu
publiquement en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies
(D.E.A.)
en Droits de l'Homme
Option : Education et
Culture de la Paix
Directeur : Prof. Omer
KAPUKU Ngandu
Co-directeurs : -
Prof. Ignace SONA Ba'BaSowon
- Prof. Mathieu KABEYA
Kadiebue
PROMOTION: DESMOND
TUTU
2004 - 2006
DEDICACE.
A VOUS MES ENFANTS :
NISSI
NATHANAEL
SHEKINAH
SALEM MA GLOIRE
JUBILE BENIE GRACIA
Il vous souviendra qu'avec Dieu vous ferez des exploits.
Tout est possible à celui qui croit.
Confiez-vous à l'Eternel et vous réussirez dans
toutes vos entreprises.
Papa Dominique
REMERCIEMENTS.
Professeur Omer KAPUKU vous avez
semé, la moisson est mure, le fruit est agréable et le monde
scientifique ne peut que s'en réjouir. Toute notre reconnaissance de
l'opportunité nous accordée d'avoir comblé le fossé
entre la science et la société congolaise. Oui, vous avez
préparé ainsi votre relève pour l'essor de la RDC dans le
concert des nations.
Professeurs Ignace SONA et Mathieu KABEYA
soyez fiers, car par vos conseils et observations, vous avez prouvé que
vous êtes les piliers de la société savante en RDC et nous
vous disons merci pour votre encadrement.
Au Professeur Anicet MUNGALA; Titulaire de
la Chaire Unesco et Tout le Personnel, votre mission est accomplie et soyez
rassurés que l'avenir prouvera tout comme l'histoire témoignera
que la Chaire Unesco de l'Université de Kinshasa est une
pépinière des artisans de la Paix, la Démocratie et le
Développement Durable en Afrique Centrale et dans les pays de la
SADC.
A mon Epouse Jeanne mua Tshipata ; voici
le fruit de tes sacrifices et de tant des privations.
Aux uns et aux autres qui d'une manière ou d'une
autre, ont contribué à cette oeuvre, que Dieu vous
bénisse.
Dominique B. NGELEKA
SIGLES ET ABREVIATIONS
1. ACOZA : Association des Conseillers
d'Orientation du Zaïre
2. AIOSP : Association Internationale
d'Orientation Scolaire et
Professionnelle
3. ANEP : Association Nationale des
Entreprises Publiques
4. ASADHO : Association Africaine de
Droits de l'Homme
5. ASS1 : Assistant de Premier mandant
6. CEI : Commission Electorale
Indépendante
7. CIBC : Centres
inter-institutionnels de bilans de compétences.
8. CO : Conseiller
d'orientation.
9. CO : Cycle d'Orientation
10. CODESRIA : Conseil pour le
Développement de la Recherche en Sciences
Sociales en Afrique.
11. COP : Conseiller d'Orientation
professionnel
12. CPE : Commission Permanente des
Etudes
13. CRISP : Centre de Recherche et
d'Information Socio-politiques
14. CREDHOC : Centre de Recherche des Droits
de l'Homme
15. CRESH : Centre de Recherche en Sciences
Humaines
16. CSE : Conseil Supérieur
de l'Education
17. CSE : la Charte
Sociale Européenne
18. CT : Chef de Travaux
19. CV : Curriculum Vitae
20. DEA : Diplôme d'Etudes
Approfondies
21. DES : Diplôme d'Etudes
Supérieurs
22. DFEE : En Angleterre c'est le
ministère de l'Education et de l'Emploi
23. DRHC : Développement des
ressources humaines Canada.
24. DSRP : Document de
Stratégies pour la Réduction de la Pauvreté
25. DUDH :
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
26. EGEZ : Etats Généraux de
l'Education au Zaïre
27. EIC : Etat Indépendant
du Congo
28. EO : Epreuve d'Orientation
29. EPSP : Enseignement primaire,
secondaire et professionnel
30. ESU : Enseignement
Supérieur et Universitaire
31. ESURS : Enseignement Supérieur
Universitaire et Recherche
Scientifique
32. GC : Guidance counselor
33. HCDH : Haut Commissariat des
Nations Unis aux Droits de l'Homme
34. ICCDPP : Le Centre
International pour le développement de carrière et
les Politiques
publiques
35. INPP : Institut National de
Préparation Professionnelle
36. IPN : Institut
Pédagogique National
37. ISP : Institut Supérieur
Pédagogique
38. JC : Mouvements de Jeunesse
Chrétienne
39. MPR : Mouvement Populaire de la
Révolution
40. NBCC :
Office national des conseillers certifiés.
41. NOICC : National Occupational
Information Coordinating
Committee.
42. NTIC : Nouvelles Technologies de
l'Information et de Communication
43. OAO : Orientation Assistée par
Ordinateur
44. OCCOPPQ : l'Ordre de Conseillers
d'Orientation Professionnelle et
Psycho Educateurs du Québec
45. OCDE : Organisation pour la
Coopération et le Développement
Economique
46. OIM : Organisation
International de Migration
47. OIT : Organisation
International de Travail
48. OMD : Objectifs de
Millénaire pour le Développement
49. ONATRA : Office National de
Transport
50. ONDH : Observatoire National de Droits
de l'Homme
51. ONG : Organisation Non
Gouvernementale
52. ONISEP : Office National
d'Information sur l'Enseignement les
Professions.
53. ONU : Organisation des Nations Unies
54. OP :
Orientation Professionnelle
55. OS : Orientation Scolaire
56. OSP : Orientation Scolaire
Professionnelle
57. OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
58. P : Professeur
59. PA : Professeur Associé
60. Padem : Programme pour la
modernisation de l'Enseignement
Supérieur.
61. PI DESC : Pacte
International de Droits Economiques Sociaux et
Culturels.
62. PNUD : Programme de Nations Unies pour
le Développement
63. PO : Professeur Ordinaire
64. RDC : République
Démocratique du Congo
65. RH : Ressources
Humaines
66. RIC : Réseau International
des Conseillers d'Orientation.
67. SADC : Communauté de
Développement de l'Afrique Australe.
68. SSPA : Science sociale politique et
administrative
69. SYCOR : Syndicat des
Conseillers d'Orientation
70. TENAFEP : Test National
de Fin d'Etude Primaire
71. UE : Union Européenne
72. UNAZA : Université Nationale
du Zaïre
73. UNESCO : Organisation des
Nations Unies pour l'Education, la Science et
la Culture
74. UNICEF : Fond des Nations Unies pour
l'Enfance
75. UNIKIN : Université de
Kinshasa
76. UPPE : Unité de Pilotage pour
l'Elaboration de Stratégie et la
Réduction de la
Pauvreté
77. UQAM : Université du
Québec à Montréal
78. USA : Etats Unis
d'Amérique
79. VGC : Vocationnel guidance
counselor
80. WINZ : Ministère de
Travail et de Revenu en Nouvelle Zélande
TABLE DES MATIERES
DEDICACE.
i
REMERCIEMENTS.
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
TABLE DES MATIERES
vi
INTRODUCTION
1
1. Problématique
5
2. Hypothèse
10
3. Objectifs de la recherche
11
4. Approche méthodologique.
13
5. Division de l'étude.
13
Chapitre I : CADRE
THEORIQUE : Paradigme de l'Orientation
14
1.1 Orientation : concepts, champs
d'action et pratique
14
1.1.1. Notion d'Orientation
14
1.1.2. Champs d'action de l'orientation
16
1.1.3. Orientation science et/ou branche de la
Psychologie ?
18
1.1.4. Profil et compétences du conseiller
d'orientation
19
1.1.5. Aperçu historique et pratique de
Guidance
20
1.2. Orientation et
société
23
1.2.1. Les parents et l'orientation de leurs
enfants
24
1.2.2. L'orientation et les jeunes
24
1.2.3. L'Orientation et les adultes
25
1.2.4. L'Orientation dans l'entreprise
26
1.2.5. L'orientation et la gestion des ressources
humaines
27
1.3. L'Orientation et le
développement des Ressources Humaines (RH)
28
1.3.1. L'Education à la carrière
28
1.3.2. L'Orientation et l'Employabilité
31
1.3.3. L'Orientation tout au long de la vie
34
1.4. L'Internationalisation de l'orientation.
37
1.4.1. Association Internationale
d'Orientation Scolaire et Professionnelle (AIOSP)
39
1.4.2. Réseau International des Conseillers
d'Orientation (RIC)
40
1.5. La Guidance à l'Enseignement
Supérieur et Universitaire en RDC
41
1.5.1. Etat de lieu
41
a. L'Orientation avant l'Indépendance
41
b. La première République et la
guidance
42
c. Haut et bas de l'orientation en RDC : Jalon
et tâtonnement
43
d. La Guidance en RDC : De la longue
Transition à ce jour.
44
1.5.2. L'Orientation à
l'Université
46
Chapitre II. Orientation et respect des
droits humains.
51
2.1. Etat des droits.
51
A. L'Etat de droit, qu'est-ce ?
51
B. Etat de droit et conditions de son
instauration
53
2.2. Surveillance ou Monitoring de Droits
de l'homme.
54
2.2.1. Typologie des droits humains.
54
2.2.2. Fondement juridique international
des droits humains.
55
2.2.3. Protection des droits humains par les
Etats.
55
2.2.4. Violations et abus des droits humains.
56
2.3. Orientation et bonne gouvernance
56
2.4. Instruments internationaux liés
à la guidance et aux droits humains.
59
2.5. Orientation Professionnelle et
politiques publiques
60
A. L'Argentine
60
B. Le Canada
61
C. Australie
61
D. Nouvelle-Zélande
62
E. Danemark
63
F. Royaume-Uni
63
G. L'Union Européenne (U.E.)
64
H. Les Etats-Unis
65
Chapitre III : MODE D'APPROCHE ET
TECHNIQUE D'INVESTIGATION
67
3.1. Population de l'Etude
67
2° Taille du personnel scientifique par
Faculté et grade scientifique
70
Tableau 3
70
3.2. Méthodologie.
71
3.3. Techniques de récolte et
traitement des données.
73
3.4. Technique de traitement des
données
74
3.5. Cadre de l'étude :
Université de Kinshasa.
76
3.5.1. Structure et fonctionnement de l'Unikin
76
3.5.2. Gestion des ressources humaines de
l'Unikin
77
2) Le personnel académique et
scientifique
78
3) Promotion du personnel scientifique de
l'Unikin.
79
Chapitre IV. Présentation,
Analyse et Interprétation des résultats
83
4.1. Orientation et droits de l'homme
à l'E.S.U. : Politique publique.
83
4.1.1. Instruments internationaux ratifiés
par la RDC
86
4.1.2. Droits humains et politique publique
à l'E.S.U. : Cadre juridique.
88
4.1.3. Fondement juridique international de
l'Orientation (Guidance)
94
4.2. Analyse des données sur
la guidance et le respect des droits humains à l'Université
de Kinshasa.
98
4.2.1. Formation et promotion du Corps Scientifique
de l'Unikin.
99
4.2.2. Genre et promotion du personnel
scientifique
101
4.2.3. Orientation et Formation doctorale à
l'Unikin
102
4.2.4. Prise en charge et Formation du Corps
Scientifique.
103
4.2.5. La fuite des cerveaux (exode des
compétences) à l'Unikin.
104
4.3. Interprétations des
Résultats : Discussions et constats.
108
4.3.2. La Guidance et le respect des droits humains
à l'Unikin.
109
CONCLUSION.
113
LA BIBLIOGRAPHIE.
120
A N N E X E S.
127
INTRODUCTION
En cette période décisive de recréer un
Congo nouveau dans le concert des nations, la Guidance (Orientation) devrait
occuper une place prépondérante dans les actions prioritaires de
développement national en vue d'une gestion rationnelle des ressources
humaines (l'homme qu'il faut, à la place qu'il faut) et de la
réalisation des objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD).
Nous osons croire que pour un développement durable en
République Démocratique du Congo ainsi que pour l'instauration
d'un Etat de droit, la promotion de l'Orientation constitue un investissement
rentable tant pour le pays que pour les Congolais.
L'universalité de l'Orientation n'est plus à
démontrer car l'Association Internationale d'Orientation Scolaire et
Professionnelle (A.I.O.S.P.), organe consultatif de l'UNESCO, reconnaît
que ; « Tout individu, quel que soit son sexe, son
éducation, sa religion, sa race ou sa profession, doit avoir un
accès gratuit et facile à l'Orientation Scolaire
et Professionnelle de façon à ce que ses capacités et ses
compétences individuelles puissent être identifiées et
développées. Et qu'il lui soit permis d'entreprendre une
Education adéquate, un apprentissage et un métier, qu'il lui soit
aussi permis de s'adapter à d'éventuels changements dans les
conditions de vie sociale et individuelle, et de participer pleinement à
la vie socio-économique de la communauté qui est la
sienne »1(*).
Il est également vrai que l'Orientation accompagne
l'homme tout au long de sa vie : « L'Orientation scolaire et
professionnelle, en y incluant le développement de carrière, est
conçue comme un processus continu se poursuivant tout au long de la
vie.» 2(*)
En République Démocratique du Congo et dans la
mouvance de la démocratisation, les Congolais, par la promulgation de la
loi fondamentale, ont ainsi souscrit solennellement devant Dieu, l'Afrique et
le monde au respect et à l'application des instruments juridiques
internationaux relatifs à la protection et la promotion des
droits humains pour le bien être du peuple congolais en ces
termes :
« Nous peuple congolais, Réaffirmant notre
adhésion, et notre attachement à la déclaration
universelle des droits de l'homme et des peuples, aux conventions des Nations
Unies sur les droits de l'enfant et les droits de la femme,
particulièrement à l'objectif de la parité de
représentation homme-femme au sein des institutions du pays ainsi qu'aux
instruments internationaux relatifs à la promotion des droits
humains ; Conscients de nos responsabilités devant Dieu, la nation,
l'Afrique et le monde ; Déclarons solennellement adopter la
présente constitution ». 3(*)
Et pour MASSOZ ; « La
misère sans cesse grandissante constitue pourtant un dénominateur
commun pour tous les pays de l'Afrique noire quel que soit leur passé
colonial, le régime qu'ils se sont donné ou le genre d'assistance
qu'ils reçoivent ».1(*)
Mais qui fixe les règles du jeu pour les régimes
africains ? Et que dire de la détérioration des termes de
l'échange et de la crise financière internationale ? Qui
assiste qui ? A qui profite le pillage des ressources naturelles de
l'Afrique et qui en sont les acteurs ?
« Le regard que porte l'Occident sur l'Afrique est
aussi déformant. Par exemple, la pauvreté est une
réalité pour la plupart des Africains. Mais vouloir l'analyser
à l'aide de nos batteries de critères économiques nous
fait passer à coté d'une réalité très
différente de la nôtre. Etre pauvre dans une société
occidentale industrialisée qui pratique l'exclusion a une signification
tout autre que dans un pays d'Afrique où la solidarité et la
grande famille et les réseaux de sociabilité atténuent
les effets de la pauvreté. » 2(*)
Néanmoins, en ce qui concerne la République
Démocratique du Congo, la règle semble confirmer l'exception. A
la lumière des dispositions constitutionnelles relatives aux droits
humains, force est de constater qu'en « dépit de toutes ces
immenses ressources humaines et de sous-sol, la R.D.C est classée parmi
les pays les plus pauvres du monde. Certains indicateurs l'alignent parmi les
plus misérables de l'Afrique au sud du Sahara. Près de 80 %
survivent à la limite de la dignité humaine, avec moins de $ US
0,20 par personne et par jour ».3(*)
Est-ce un paradoxe ou une relation de cause à
effet ?
Pour Malanda D. (2008)4(*), le Congo ne prospère pas, alors qu'il
devrait l'être. Il devrait l'être parce que, comme nous le disons
tous..., il a tout ce qu'il faut pour être prospère: richesse
humaine, richesse minérale, notre or, notre céramique, nos
gorilles, nos okapis, etc. Et notre richesse humaine donc ! Notre armée
d'intellectuels instruits, formés à bonnes écoles à
travers le monde entier. Malgré tout cela, mourir de faim, d'une telle
misère, parmi une telle richesse! C'est là tout le paradoxe du
Congo. »
Nous estimons avec TALANGAI qu'un « pays progresse
ou régresse économiquement et socialement, selon la
rationalité avec laquelle il utilise ses ressources naturelles,
humaines, financières et techniques [...]. Qu'il s'agisse de paix
sociale ou des ressources diverses, l'homme reste le rouage principal du
mécanisme qui engendre le développement national». 5(*)
Alors, s'il est vrai que la gestion de l'environnement
préoccupe la communauté internationale pour la survie de
l'humanité, il n'est pas aussi moins vrai que la gestion rationnelle des
ressources humaines (l'Orientation ou Guidance) puisse l'être, car
« l'élimination de la pauvreté est une tâche
commune qui incombe à tous les pays»2(*) reconnaissent les Nations Unies.
Nous sommes donc d'avis que le recours aux principes et
techniques d'orientation (guidance) universellement applicables dans toute
société moderne constitue la voie royale pour faire de la
République Démocratique du Congo un Etat de droit, des hommes
civilisés, un pays respecté et respectable et non plus un
patrimoine de l'humanité, fondé sur l'hospitalisme de
légende et le panafricanisme de folklore.
L'Orientation dit-on « est à la base du
développement personnel et social d'un individu, de son insertion
socioprofessionnelle et du développement des ressources humaines d'une
nation. Orienter se réfère à des interventions
reliées à la dynamique individu-étude-travail. Dans la
mesure où ces trois volets sont maintenus en interaction et
stimulés, dans la même mesure, il y a orientation scolaire et
professionnelle ou Carrièrologie »3(*).
Et la convention sur la mise en valeur des ressources
humaines de l'O.I.T., adoptée le 23 juin 1975 à Genève,
recommande aux Etats membres, en ces articles 2 et 3, la mise
en oeuvre de l'orientation et la formation professionnelle pour le
développement efficient des ressources humaines.
Quant à la convention relative à la lutte
contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement, adoptée en
1960 et non ratifiée par la R.D.C. à son article 1er
,le terme discrimination comprend toute
distinction, exclusion, limitation ou préférence fondée
sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l'opinion politique
ou toute autre opinion, l'origine nationale ou sociale, la condition
économique ou la naissance, ayant pour objet de détruire ou
d'altérer l'égalité de traitement en matière
d'enseignement...
Et selon la loi de Dieu (la Bible), la discrimination est un
pêché et une transgression de la loi :
« Supposer en effet, qu'il entre dans votre
assemblée un homme avec un anneau d'or et un habit magnifique, et qu'il
y entre aussi un pauvre misérablement vêtu. Si, tournant vos
regards vers celui qui porte l'habit magnifique, vous lui dites : toi,
assieds-toi ici à cette place d'honneur ! Si vous dites au
pauvre : Toi, tiens-toi là débout ! Ou bien :
Assieds-toi au-dessus de mon marchepied ! Ne faites-vous pas en
vous-mêmes une distinction, et ne jugez-vous pas sous l'inspiration de
pensées mauvaises ? Si vous accomplissez la loi royale, selon
l'Ecriture : tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites
bien. Mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un
péché, vous êtes condamnés par la loi comme des
transgresseurs »3(*).
Dans le souci d'apporter notre modeste contribution à
la lutte contre la discrimination dans le secteur de l'Enseignement
Supérieur et Universitaire et contre la violation des droits humains
pour le décollage de la R.D.C dans le concert des nations, notre
étude cherche à ouvrir le débat sur la question de
l'Orientation et la promotion des Droits humains en vue de l'instauration de
l'Etat de droit pour le développement durable et la bonne
gouvernance.
C'est dire que pour qu'il y ait un lendemain qui chante au
Congo-Kinshasa, il faudrait que chaque Congolais soit à la place qui lui
convient le mieux, tenant compte de ses compétences (abilities) et sans
discrimination aucune dans le respect des dispositions constitutionnelles et
internationales relatives aux droits de l'homme et à la gouvernance.
La pratique de la discrimination est anti-constitionnelle en
RDC et une violation du droit international déclare la Chaire
Unesco4(*), car
« étant en effet contraire aux dispositions de l'article 13 de
la constitution congolaise et des articles 1 et 2 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme. Tous ces articles prônent en substance
l'accès des tous les citoyens sans discrimination à l'exercice du
pouvoir à tous les niveaux, l'égal accès de tous les
citoyens aux services... ».
De même, la fuite des compétences affirme une
étude de l'Unesco5(*), qui est une forme d'émigration, est un
phénomène mondial qui frappe aussi toute l'Afrique où il
se pose un grave problème pour le développement du continent
[...], car les ressources naturelles du continent continuent d'être
exportées à l'état brut, en même temps que les
ressources humaines susceptibles de les transformer pour les valoriser sur
place ne cessent de s'expatrier dans les marchés des pays
développés.
En Afrique, « après les exodes
forcées du 16è s, on assiste, avec la fuite des
compétences, à ce qu'on appelle la deuxième diaspora, qui,
elle, est scientifique et qui contribue à creuser le fossé entre
les pays riches et les pays pauvres. Et... dans des nombreux pays africains
existent des causes objectives de la fuite des compétences, qui
découlent des conditions de vie et de travail ainsi que la vie politique
intérieure »6(*).
Pourquoi alors cette fuite des cerveaux ? Qu'en est-il
du secteur de l'E.S.U. et dans quelle proportion ? Que faire pour
arrêter cette hémorragie du capital humain disponible ou en
devenir dans un secteur aussi vital que celui du grenier de la crème
scientifique nationale ?
L'Unesco affirme que « D'une manière
générale, on considère qu'il y a actuellement plus de
cadres africains qui travaillent aux Etats-Unis qu'en Afrique. [...]. Au regard
de ce phénomène, on peut affirmer que l'Afrique s'est
vidée d'une grande partie de ses meilleurs cadres. [...]. Il s'agit
d'abord des enseignants, et plus particulièrement les enseignants du
supérieur, c'est-à-dire ceux dont la mission fondamentale est la
formation des ressources humaines d'un pays, la participation à la
création du savoir et les services à leur société.
Il est alors permis de se poser la question de savoir si cette fuite massive
des élites des universités africaines est la cause ou la
conséquence de la dégradation continue de l'E.S.U. en
Afrique »7(*).
1. Problématique
A l'aube de ce 21è siècle les
spécialistes en Orientation Professionnelle ont entrepris un nouveau
projet et ils cherchent les moyens de consolider les stratégies
nationales de mise en valeur de la main-d'oeuvre et d'Orientation
professionnelle et de créer une vision internationale pour la prestation
de services d'Orientation professionnelle.
Au regard des enjeux de la compétitivité dans
la globalisation et des bouleversements sur le marché de l'emploi, la
revalorisation ou la gestion rationnelle des ressources humaines s'impose comme
priorité pour l'intégration de chaque nation dans
l'économie mondiale.
Dans le domaine des droits de l'homme au travail, l'O.I.T. a
adopté cinq conventions8(*) de base dont l'une sur l'élimination de la
discrimination en matière d'emploi et de profession, à savoir la
convention 111/1958.
La dite Convention adoptée en 1958 et entrée
en vigueur le 15 juin 1960, avait été ratifiée au premier
juin 1997 par 127 Etats. Elle vise à promouvoir l'égalité
de chances et de traitement en matière d'emploi et de profession. Les
Etats parties s'engagent à formuler et à appliquer une politique
nationale facilitant ces objectifs afin d'éliminer toute discrimination
en cette matière. La convention ouvre l'accès à la
Formation professionnelle.
Or, la Convention C 142 de l'OIT, relative au rôle de
l'Orientation et la Formation professionnelle, adoptée le 23 juin 1975
à Genève, recommande aux Etats membres la mise en oeuvre de la
Guidance et la Formation professionnelle pour le développement efficient
des ressources humaines (Art. 1 et 2 alinéas 5).
Ainsi, chaque pays membre devrait adopter et
développer des politiques et des programmes complets et concertés
d'Orientation et Formation professionnelle en établissant, en
particulier grâce aux services publics de l'emploi, une relation
étroite entre l'Orientation et la Formation professionnelle et
l'emploi.
Ces politiques et ces programmes devront encourager et aider
toute personne, sur un pied d'égalité et sans discrimination
aucune, à développer et à utiliser ses aptitudes
professionnelles dans son propre intérêt et conformément
à ses aspirations, tout en tenant compte des besoins de la
société.
Dans son ouvrage sur la situation de
l'emploi et de l'information sur le marché du travail en R.D.C.9(*), KABAMBI fait le plaidoyer de
discrimination criante de la situation de la femme sur le marché de
l'emploi et de l'inadéquation ou inefficacité formation - emploi
en milieu du travail au Congo Kinshasa en ces termes :
- Les femmes congolaises sont encore minoritaires au sein des
institutions et des structures de l'Etat notamment au Gouvernement, Parlement,
Administration publique Secteur privé, syndicats, Coopératives,
organisations professionnelles et communautaires.
Dans une étude réalisée par MSAF et
UNICEF en 2002 sur le Guide Biographique des Femmes Cadres et Leaders, le taux
de représentativité des femmes au pouvoir est estimé
à 10% pour l'ensemble du pays et à 5% pour la ville de
Kinshasa.
« L'analyse du genre en République
Démocratique du Congo met en évidence la persistance des
déséquilibres en matière de parité entre hommes et
femmes, à travers tous les domaines de développement :
économiques, sociaux, culturels et politiques. De tels
déséquilibres constituent des obstacles à la jouissance
des mêmes droits humains pour tous. Ils empêchent les femmes de
jouer pleinement leur rôle dans le processus de développement du
pays. [...] Cela est illustré par le fait qu'aujourd'hui 80% des
ménages doivent leur survie aux femmes. Malgré son rôle
indéniable dans la survie de la majorité de la population, la
femme est confrontée à des nombreux problèmes
d'accès aux ressources, aux services de base, aux services sociaux et la
gestion du pouvoir. »10(*)
Et un bon nombre de personnes au sein de la population active
congolaise, selon le Rapport du DSRP, se disent exercer un travail que celui
pour lequel elles ont été formées : « ...
Les cursus de formation, suivis ne servent pas, dans la majorité des
cas, dans la vie pratique. (...) Plusieurs personnes s'adonnent aux travaux
pour lesquels elles n'ont pas des capacités. Du fait de la faible offre
d'emploi et même du favoritisme, l'adéquation entre le cursus de
la formation suivie et le profil du poste de travail à occuper n'est
plus respecté ». 11(*)
Nous comprenons alors par là que la gestion
rationnelle des ressources humaines pose problème en RDC. Autrement dit,
il y a discrimination ou utilisation non efficiente du capital humain sans le
respect de la dignité humaine (respect des droits fondamentaux).
A la lumière des résultats sur l'analyse de la
pauvreté (D.S.R.P.) en R.D.C., onze problèmes majeurs nationaux
ont été répertoriés, dont trois confirment
l'exclusion, la discrimination, la marginalisation et la mauvaise gestion des
ressources, à savoir ;
- Les droits des femmes sont violés ;
- Les personnes vulnérables sont
marginalisées ;
- Le pays est caractérisé par la mauvaise
gouvernance.
Ainsi comme outil (technique), la Guidance reste le domaine
de prédilection ou la capacité de bien gérer les
ressources humaines potentielles ou disponibles sans discrimination dans la
perspective du développement durable, car dans son approche elle permet
à l'individu de « prendre conscience de ses
caractéristiques personnelles et de les développer en vue du
choix de ses études et de ses activités professionnelles dans
toutes les conjonctures de son existence avec le souci conjoint de servir le
développement de la société et l'épanouissement de
sa responsabilité »12(*).
De tout temps aucune société, aucun
système de gouvernement reconnaît Kalindje13(*), n'est sans
défaut ; mais de naissance, tous les hommes ont des droits
inaliénables appelés les droits de l'homme, qu'aucun pouvoir ne
leur confère mais que tous les gouvernements doivent protéger. Le
respect de ces droits permet aux gens de vivre dans la dignité. La
liberté fondée sur la justice, la tolérance, la
dignité et le respect de toute personne humaine - quelle que soit son
appartenance ethnique, religieuse ou politique et quel que soit son statut
social - permet à chacun de jouir de ces droits fondamentaux. Alors que
les dictatures bafouent les droits de l'homme, les sociétés
libres s'efforcent en permanence de les respecter.
Il souligne également que
« ... les droits de la seconde génération,
droits économiques, sociaux et culturels, datent principalement du
début du 20è siècle. Avec ces droits, l'on attend de
l'Etat non plus la plus grande abstention possible, mais plutôt son
intervention en matière économique et sociale pour la
réalisation du bien-être de tous »14(*).
Il s'agit là à titre illustratif du droit
à la santé, le droit au logement, le droit à
l'éducation, le droit au travail, le droit culturel, le droit à
une alimentation suffisante et équilibrée et pourquoi pas du
droit à l'orientation ?
Tel que le témoignent les différentes sources
et études, la gestion rationnelle du capital humain en R.D.C. devrait
faire partie des priorités du Gouvernement pour la revalorisation et la
mobilisation des toutes les ressources humaines potentielles et disponibles
sans discrimination, ni exclusion en vue de la reconstruction nationale, du
développement durable et surtout de faire face à la
compétitivité dans la mondialisation c'est-à-dire une
bonne manière de «faire la mobilisation des forces vives de la
nation »selon le langage des acteurs politique en RDC.
Parce que la bonne gouvernance et le respect de droits de
l'homme restent les voies obligées pour le décollage de la
R.D.C., l'Orientation Scolaire et Professionnelle constitue la voie royale pour
l'instauration de l'Etat de droit et la promotion de la dignité
humaine.
De ce fait nous avons la conviction que la Guidance
mérite une place de choix dans la priorisation des actions à
mener tant sur le plan politique que scientifique, en vue de combattre la
discrimination qui en soi est une forme de violation des droits humains. Nous
citons ici ; le tribalisme, le clanisme, le système de quota, la
géopolitique (régionalisme), le militantisme, etc.... comme
système de valeur pour la promotion sociale avec la cohorte des effets
collatéraux.
La 2ème République déplore
TALANGAI « a manqué d'éthique en
privilégiant la rapine, la magouille et en provoquant la
déliquescence des moeurs et la clochardisation de la véritable
élite. Ces tares persistent encore [...] comme relaté
précédemment, le sentiment ethnique n'avait jamais disparu dans
le comportement des dirigeants. Et pour empêcher d'autres tribus de
s'épanouir, on instaura un système efficace de quota provincial
dans l'enseignement favorisant ainsi l'ethnicité que le bagage
intellectuel ? »15(*)
Notre démarche s'inscrit ainsi dans la logique de
respect des principes de la Déclaration de l'AIOSP,16(*) organe consultatif de l'UNESCO
dont la RDC est membre ; à savoir :
Par cette recherche, nous tentons de cerner la
problématique de la discrimination ou l'exclusion à
l'Enseignement Supérieur et Universitaire dans l'intention de favoriser
l'équité dans la promotion du personnel scientifique et
promouvoir ainsi les droits humains à l'Unikin. C'est une contribution
pour combattre la fuite des cerveaux et la marginalisation de la femme afin de
se conformer au cadre d'action de la Déclaration mondiale sur l'E.S.U.
pour le 21è siècle qui recommande aux gouvernements des Etats qui
l'ont adoptés, à leurs parlements et autres instances de
décision à :
Pour le Bureau de l'UNESCO à Dakar17(*), plusieurs pays ont entrepris
ou continuent à mettre en oeuvre des réformes de l'E.S.U. en vue
d'éliminer les dysfonctionnements identifiés, d'améliorer
la pertinence et la qualité de l'enseignement et de la recherche et de
renforcer les capacités des établissements en vue de
bénéficier des opportunités offertes par
l'évolution rapide des N.T.I.C. et la Coopération
régionale et internationale. Il y a lieu de citer ici
l'Université de Dar Es Salam en Tanzanie et l'Université Makerere
en Ouganda qui ont eu à renforcer leurs capacités de recherche et
à retenir les enseignants.
En effet, une décennie après l'adoption du
cadre d'action pour la réforme de l'Enseignement Supérieur par la
conférence mondiale de l'Unesco (1998), qu'en est-il du respect des
droits humains (équité et mérite) dans la promotion du
personnel enseignant de l'E.S.U. en R.D.C. en général et du
personnel scientifique de l'université de Kinshasa en particulier ?
Et à propos des actions ou l'engagement du pouvoir organisateur pour la
mise en oeuvre de ce cadre d'action ? C'est à ces questions que
notre étude va tenter de répondre. Mais comment ?
2.
Hypothèse
Il est indéniable que le thème de notre
recherche couvre un domaine aussi vaste que celui de l'Education et ses
multiples facettes dans la gestion des ressources humaines. Mais nous aimerions
souligner la spécificité de notre étude qui s'inscrit dans
le champ de l'Orientation Professionnelle (Vocationnel guidance) et les droits
humains, c'est-à-dire l'Orientation et la mise en valeur des ressources
humaines par l'application des instruments juridiques internationaux.
Nous voudrions dans le contexte de notre dissertation,
vérifier l'effectivité de l'application (applicabilité)
des dispositions de la Déclaration Mondiale sur l'Enseignement
Supérieur pour le 21e Siècle relatives à
l'orientation dans le secteur de l'E.S.U. en R.D.C. en vue de promouvoir les
droits de la personne humaine liés à la guidance comme le droit
au travail, à la santé, à l'environnement et
autres :
Conformément à la Recommandation concernant la
condition du personnel enseignant de l'enseignement supérieur
adoptée par la Conférence Générale de l'Unesco en
novembre 1997, les établissements d'enseignement supérieur , leur
personnel et les étudiants devraient : « se servir
de leur capacité intellectuelle et de leur prestige moral pour
défendre et diffuser activement les valeurs universellement
acceptées, et notamment la paix, la justice, la liberté,
l'égalité et la solidarité inscrites dans l'acte
constitutif de l'Unesco. »18(*)
Ainsi, nous pouvons formuler notre hypothèse :
Dans la logique de la Déclaration mondiale sur
l'Enseignement Supérieur pour le 21è siècle, l'Orientation
(Guidance) est un droit universel et un outil (instrument) indispensable pour
combattre (éradiquer) la discrimination avec ses corollaires dans le
secteur de l'Enseignement Supérieur en RDC et à
l'Université de Kinshasa en particulier.
Les effets collatéraux de la discrimination
(marginalisation et l'exclusion) poussent la crème scientifique c'est
à dire le potentiel du capital humain (compétences) que regorge
le pays de s'exiler (fuite des cerveaux), surtout le personnel scientifique de
l'Enseignement Supérieur appelé à pallier à la
carence du corps académique vieillissant.
Eu égard au contenu des différents instruments
internationaux se dégage l'universalité de la Guidance pour la
gestion rationnelle des ressources humaines sans discrimination ni exclusion,
car l'application des principes et techniques d'orientation peut, osons-nous
croire, consolider l'égalité des chances et la non exclusion dans
la gestion du personnel enseignant de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire (E.S.U.) en RDC. Nous invoquons ici le principe de mérite
en guidance et l'inventaire des aptitudes pour un bon placement et une
décision responsable, sans influence aucune.
Selon un Rapport19(*) de la Banque Mondiale..., « l'attrait du
marché international s'est vu aggravé par la situation de crise
que vit le pays. Plusieurs professionnels de santé, en particulier les
médecins et les spécialistes de haut niveau, se sont
exilés à la recherche de salaires et conditions de vie
meilleures. Et on estime à plus de 1000 le nombre de médecins
congolais dans les pays d'Afrique Australe.
Quant au BIT(2003)20(*), l'Afrique souffre beaucoup de la fuite des
cerveaux tels que le témoignent les données
ci-dessous :
· L'Afrique a perdu 60.000 professionnels (docteurs,
enseignants universitaires, ingénieurs, etc.) entre 1985 et 1990.
· Rien qu'aux Etats-Unis, il y avait plus de 21.000
médecins nigérians exerçant alors que le système de
santé du Nigeria souffre d'une pénurie aigue du personnel
médical (UN HDR 1993).
· 60% de tous les médecins ghanéens
formés localement dans les années 80 ont quitté le
pays ; au Soudan, 17% des médecins et des dentistes, 20% des
enseignants d'université et 30% des ingénieurs étaient
partis travailler ailleurs en 1978.
3. Objectifs de la recherche
Dans ses réflexions sur
Education et travail (1991), Gaston Mialaret,
cité par Dupont affirme que dans « l'histoire de toute
science, on peut toujours noter des moments où le processus de recherche
met l'accent sur les études concrètes limitées et à
un autre moment, sur les vues et idées générales qui
ouvrent le chemin à des plus grandes théories». 3(*)
Notre investigation vise à mettre en évidence
l'impact de l'Orientation comme facteur très déterminant pour la
promotion des droits de l'homme et la bonne gouvernance dans le secteur de
l'Enseignement Supérieur et Universitaire qui en fait constitue le
moteur de développement national et la pépinière des hauts
cadres.
Par cette dissertation, nous lançons le débat
sur la question de l'Orientation Professionnelle et la violation des
instruments juridiques internationaux, de telle sorte que des dispositions
relatives à la guidance soient de mise dans la gestion du capital
humain à l'E.S.U. afin que chaque citoyen congolais oeuvrant dans ce
secteur soit à la place qui lui convient le mieux, tenant compte de
l'identification de ses capacités et du développement de ses
compétences individuelles sans discrimination en vue de participer
pleinement à la vie socio-économique du pays et éradiquer
la fuite des compétences.
Défenseur du droit à l'Orientation, nous avons
la prétention que la promotion de celui-ci dans la gestion des
ressources humaines en R.D.C. et sa redynamisation à l'E.S.U.
constituent le fondement de développement de notre système
d'enseignement supérieur et universitaire gage de la bonne gouvernance
et de la paix pour un avenir meilleur.
Notre recherche tentera de répondre par ricochet,
à ce questionnement :
Enfin, nous ne manquerons pas d'élucider sans aller en
profondeur le concept d'Orientation et ses spécificités
(champ d'action, principes et techniques) pour éclairer la
religion des uns et des autres sur le paradigme d'Orientation et surtout
l'opinion nationale, car sa redynamisation par les services de qualité
est une exigence dans le cadre d'action prioritaire pour le changement et le
développement de l'enseignement supérieur prôné par
la Conférence mondiale de l'Unesco il y a une décennie et en ces
termes :
« Nous, participants à la Conférence
Mondiale sur l'Enseignement Supérieur ..., nous nous engageons à
agir ensemble dans le cadre de nos responsabilités individuelles et
collectives en prenant toutes les mesures nécessaires pour mettre en
oeuvre les principes nécessaires relatifs à l'enseignement
supérieur inscrits dans la Déclaration Universelle des droits de
l'homme et la convention concernant la lutte contre la discrimination dans le
domaine de l'enseignement ». 1(*)
Enfin par cette recherche nous nous inscrivons dans la vision
de l'Union Africaine dont émane la Chaire Unesco des Droits Humains de
l'Unikin qui stipule dans son plan d'Action de la 2ème
Décennie de l'Education pour l'Afrique 2006-2015 : 2(*)
« La vision que l'Union africaine a de l'Afrique
repose sur la mise en valeur des ressources humaines de l'Afrique. L'Education
est le cadre majeur disponible pour la mise en valeur des ressources humaines,
la transmission des compétences, des connaissances et des attitudes
appropriées. Elle offre également les voies et moyens à
l'Afrique d'inculquer une culture de paix, d'assurer l'égalité
des sexes et de préserver les valeurs africaines
positives. »
4.
Approche méthodologique.
Notre étude s'inscrit dans le domaine de l'Orientation
Professionnelle et les droits humains (Application des instruments juridiques).
Et la démarche suivie consiste à vérifier
l'effectivité de l'applicabilité des instruments juridiques
internationaux relatifs à l'Orientation pour la promotion des Droits
humains dans le secteur de l'ESU en RDC, en terme technique la surveillance des
Droits humains ou le « Monitoring des droits de
l'homme » à l'ESU.
Les droits humains étant le carrefour des sciences
humaines et sociales par la transversalité et la
pluridisciplinarité de son champ, nous ferons intervenir dans notre
démarche des méthodes et techniques d'usage en Droit et en
Orientation.
Pour Jean-Marie Dubois une recherche peut être
menée de deux façons, soit avec une logique déductive ou
bien une logique inductive. Et pour ce qui est de notre investigation, nous
avons opté pour la première logique :
« Dans la première démarche, le
scientifique part de connaissances théoriques déjà
établies et les valide ou les vérifie avec des données
empiriques (réelles) : en fait, il démontre. Dans une
démarche déductive, le développement ou corps de
rédaction, d'un mémoire ou d'une thèse, comprend le cinq
parties suivantes : le cadre théorique (ou développement du
problème), le cadre expérimental (ou méthodologie), la
présentation et analyse des résultats et enfin la discussion des
résultats21(*). »
Pour procéder à la vérification de nos
assertions dans cette étude, nous avons trouvé comme mode
opératoire réaliste « l'étude de cas »
du corps enseignant à l'Université de Kinshasa comme microcosme
de l'E.S.U. en R.D. Congo.
Nous avons utilisé la technique documentaire (la
documentation), la statistique (tableaux statistiques) et l'analyse de contenu
(Instruments juridiques) pour la récolte, le traitement, l'analyse et
l'interprétation des données. Nous en revenons en détails
au troisième chapitre sur la méthodologie du travail.
5.
Division de l'étude.
Notre étude a quatre chapitres. Outre l'Introduction et
la conclusion, le premier chapitre circonscrit le cadre
théorique sur le paradigme de l'orientation. Le deuxième
chapitre tente de rapprocher l'orientation et le droit pour décrire le
cadre de l'étude tandis que le troisième chapitre se focalise sur
l'approche méthodologique et les techniques d'investigation. Enfin
intervient le dernier chapitre qui est centré sur la
présentation, l'analyse et l'interprétation des résultats
(discussion ou constats), suivi de la bibliographie et la table des
matières.
Chapitre I : CADRE
THEORIQUE : Paradigme de l'Orientation
1.1 Orientation : concepts,
champs d'action et pratique
L'Orientation (Guidance) est l'un des champs de l'Education le
plus mal connus et de ce fait, une mauvaise interprétation de la
fonction d'Orientation survient constamment. Il ressort d'un article
publié par l'Association Internationale d'Orientation Scolaire
et Professionnelle (AIOSP) « qu'un certain nombre de
pays à travers le monde ont réorganisé leurs services
d'orientation de façon à ce qu'ils reflètent davantage des
idéologies politiques et administratives au lieu des besoins des
élèves et des citoyens en matière d'orientation et de
Counselling »22(*).
Une enquête menée auprès des Conseillers
d'Orientation dans ce cadre a révélé selon cet article que
plusieurs d'entre eux pensent que les têtes dirigeantes (telles que les
directeurs d'écoles) de leurs organisations ne comprennent rien de
l'Orientation et au Counselling et qu'elles critiquent plus qu'elles
s'appuient.
Cette incompréhension du pouvoir organisateur et du
monde de l'Education vis-à-vis de l'Orientation, dénoterait, nous
semble-t-il, d'un manque d'information sur la guidance et son importance pour
le devenir d'une société moderne en ce 21è siècle
de la globalisation où la gestion rationnelle des ressources humaines
constitue un enjeu de taille.
En République Démocratique du Congo, le Syndicat
des Conseillers d'Orientation (SYCOR) déplore
l'attitude négative du pouvoir public en matière
d'Orientation : « ...Au lieu d'être cet instrument dans
l'application des stratégies en matière de la planification de
l'Education dans notre pays, et de la gestion rationnelle des
compétences, les services d'Orientation existant sont hélas
négligés par les pouvoirs publics et fonctionnent de façon
anachronique. Cet anachronisme est attribuable à un manque
d'organisation, de structuration, d'appui logistique, de la mauvaise
utilisation du personnel formé et de son cadre d'insertion
professionnelle »23(*).
1.1.1. Notion d'Orientation
L'Orientation vient du néologisme anglais
« guidance » lui-même dérivé de
l'italien « guidare » et du gothique
« vitas », c'est-à-dire conduire quelqu'un, lui
montrer le chemin.
Selon BIKAY (1975), dans la vie courante, lorsqu'on parle
d'Orientation, certains pensent à l'Orientation Scolaire, et d'autres,
à l'Orientation Professionnelle, avec leur déterminisme. A
proprement parler, orienter quelqu'un consiste à lui indiquer la
direction à prendre pour parvenir au bout de son voyage.
Par analogie, c'est la démarche intersubjective qui
consiste à « indiquer à quelqu'un, en particulier
à un enfant ou à un adolescent, les études ou la
profession qui, étant donné d'une part ses goûts et ses
capacités, d'autre part la situation de sa famille et celle du
marché de travail, lui conviennent le mieux »24(*).
L'Orientation Scolaire et Professionnelle ou Guidance est la
détermination de la meilleure voie scolaire et professionnelle ouverte
à un sujet, d'après l'inventaire de ses aptitudes et de ses
motivations. Mais cette expression est employée en plusieurs sens, qu'il
faut à la fois distinguer et relier. Elle peut évoquer la
répartition de l'ensemble des enfants et des jeunes entre les
différents types d'éducation et d'activités
professionnelles ou l'insertion socioprofessionnelle de l'individu tout au long
de la vie.
La guidance constitue en fait, tout acte professionnel qui a
pour objet d'assister une personne dans son développement personnel et
professionnel par une évaluation scientifique des
caractéristiques de sa personne en fonction de l'analyse
systématique des autres facteurs incidents.
La pratique de l'Orientation comprend notamment la
Consultation d'Orientation, l'Evaluation scientifique des dispositions
personnelles et l'Analyse des autres fonctions incidentes, l'Information
scolaire et professionnelle, le Conseil d'ordre professionnel à
portée immédiate et lointaine.
Selon J. TREMBLAY « Un conseiller d'orientation
professionnelle est celui qui a pour fonction de guider les individus dans le
choix d'un programme d'études selon leurs aptitudes et leurs
goûts, et aussi, dans le choix d'une profession, de telle manière
qu'ils soient capables de l'exercer et qu'ils s'en trouvent
satisfaits »25(*).
Quant à l'Ordre de Conseillers d'Orientation
Professionnelle et Psycho Educateurs du Québec (OCCOPPQ), « le
Conseiller d'Orientation est le professionnel qui exerce un rôle conseil
pour toute question traitant du développement de carrière des
individus, de l'enfance jusqu'à la retraite »26(*).
Ainsi, l'évaluation du fonctionnement psychologique,
grâce notamment à l'interprétation de tests
psychométriques et à la relation d'aide, sont les moyens
privilégiés par le conseiller d'orientation dans l'intervention
auprès des personnes, afin de comprendre et d'intervenir sur les
difficultés vécues par ces dernières :
indécision, absence de but vocationnel, dysfonctionnement aux
études, au travail ou dans la vie, problématique
d'employabilité, etc.
Les services qu'offrent le Conseiller d'orientation concernent
l'individu directement ou les groupes de personnes ; il exerce aussi un
rôle conseil auprès du milieu dans lequel il travaille :
organisation, entreprise privée, fonction publique, milieu scolaire, de
la santé, etc.
Mais, dans le contexte de notre dissertation, nous
appréhendons l'Orientation comme « Une série
d'activités qui permettent aux citoyens, à tout âge et
à tout moment de leur vie ; de déterminer leurs
capacités, leurs compétences et leurs intérêts, de
prendre des décisions en matière d'Education, de Formation et
d'Emploi et de gérer leurs parcours de vie personnelle dans l'Education
et la Formation, au travail et dans les autres cadres où il est possible
d'acquérir et/ou utiliser ses capacités et ses
compétences »27(*).
Tel que définie l'orientation incarne ainsi
« l'équité » qui en soi repose sur le
principe de mérite, donc l'antithèse de la discrimination que
combattent les droits humains. C'est pourquoi, nous estimons qu'elle constitue
la meilleure façon ou le moyen convenable pour combattre la
discrimination à l'Enseignement Supérieur en RDC tel que
disposent la Convention relative à la lutte contre la discrimination
dans le domaine de l'enseignement et la Déclaration mondiale sur
l'enseignement supérieur pour le 21è Siècle.
1.1.2. Champs d'action de
l'orientation
Parmi tous les champs de spécificité en sciences
humaines, souligne Limoges28(*) (1981), le propre, la raison d'être de la
Carrièrologie et en particulier de l'Orientation, est la dynamique
individu-étude-travail, dynamique constituée à la fois
d'un champ de recherche, d'action - comme celle de s'orienter - ou
d'intervention telle celle d'orienter (Roy, 1983; Zodier, 1987). Individu,
étude et travail enchaîne l'auteur précité :
trois mots qui évoquent des fondements relevant de la psychologie, de
l'économie, de la sociologie, de l'administration.
« Interdisciplinaire, l'Orientation, l'est par nature, le praticien
par expérience » (Me Donnet, cité par viol.
1987), qu'il s'agisse d'un praticien naturel, (l'Orientant) ou
professionnel (l'Orienteur).
Dans cette dynamique individu-étude-travail, le volet
individu représente la personne et sa personnalité dans toute sa
complexité. Quant au volet étude, il doit être compris dans
un sens générique, c'est-à-dire comme regroupant toutes
les façons formelles et informelles d'apprendre, de
réfléchir et de découvrir. Ce volet va de la formation
académique à l'autodidaxie en passant par les apprentissages sur
le tas, ainsi que, bien sûr, par les loisirs scientifiques et
culturels.
Le volet travail couvre surtout l'emploi, mais aussi toute
occupation et travail porteurs de revenu, de statut, de réalisation, de
relations privilégiées, de gestion du temps et de l'espace.
Nous persistons à dire conclut Limoges, que la
dynamique individu-étude-travail gagne à être
représentée par un triangle équilatéral dont chacun
des angles représente l'un des volets de cette dynamique.
Etude
Individu
Travail
Pour qu'il y ait développement carriérologique
et orientation, il faut qu'au moins deux de ces angles soient explicitement
présents, dont nécessairement l'angle individu, car sans lui, il
n'y a pas d'Orientation. « Ce qui semble étayer mieux le champ
spécifique à l'Orientation Scolaire et Professionnelle est la
dynamique individu-étude-travail. J'aime représenter cette
dynamique par un triangle équilatéral avec au sommet le mot
Individu. Aujourd'hui de nouvelles réalités, tels le
chômage de longue durée, la déqualification, la
technologisation, la mondialisation et la retraite anticipée, militent
pour son explication ». 1(*)
Ainsi, un choix de cours peut apparaître limité
aux angles individu et étude, mais ce choix de cours n'aura de sens et
de valeur que s'il est fait en fonction du volet travail ou en réaction
à lui, donc que s'il est fait, dans une perspective
carriérologique. Il en est de même pour une recherche d'emploi qui
emprunte l'axe individu - travail, mais qui devra tôt ou tard
considérer les études suivies, en cours ou à suivre.
Dans bien des débats de l'heure, on cherche à
travers si c'est l'étude ou le travail qui est responsable des maux
actuels : chômage, analphabétisme fonctionnel,
absentéisme, non productivité, etc. souligne Limoges (1989) car
la distinction entre l'étude et le travail prend encore plus
d'importance en ces temps qualifiés de « société
des loisirs », ce qui signifie pour de plus en plus de gens une
société de l'étude, en d'autres mots une
société de l'Education permanente (Pineau, 1987), à
l'origine de l'Education des adultes, des cours et universités
populaires et de l'université du 3ème
âge !
L'être humain se distingue de tous les autres
êtres vivants justement par le fait qu'il différencie
l'étude du travail. Pour lui seul, l'étude peut alors être
générale, spécialisée, polyvalente, bref
différente et plus large que le travail.
Chez les autres êtres vivants, l'équation entre
l'étude et le travail est parfaite et sans anicroche. Les plus beaux
exemples de cela, constate Jacques L., se trouvent chez les fourmis et les
abeilles, deux espèces vivantes ayant des structures sociales et
économiques aussi complexes que celles des humains,
mais incapables de prendre du recul face à celle-ci. Elles n'ont plus
qu'à apprendre sur le tas. Pour ces espèces, étude et
travail ne font qu'un.
1.1.3. Orientation science
et/ou branche de la Psychologie ?
Dans l'un de ses articles J. LIMOGES 29(*) (1994)
persiste et affirme que : « Depuis cinq ans, par
divers moyens, nous avons tenté dans cette chronique de démontrer
que l'Orientation Scolaire et Professionnelle est devenue une science. Bien
sûre, cette science s'enrichit d'autres expertises (sociologie,
psychologie, économie, etc....), mais l'objet d'étude, la
dynamique individu-étude-travail lui est intimement propre. »
Et en 1999, Il confirme que
« ...longtemps considérée comme un simple aspect ...
voire un sous produit... de la psychologie ou du Conseil, depuis une vingtaine
d'années l'Orientation Scolaire et Professionnelle se précise,
devient un champ spécifique de recherche et surtout d'intervention,
allant de la naissance à la mort, avec une emphase sur tout ce qui
gravite autour (avant, pendant et après) de la période de vie
dite active et productive, et conséquemment appelant une
professionnalisation de la part des intervenants »30(*).
On peut, précise LIMOGES (1999) de moins en moins
s'improviser « Orienteur » même si, par ailleurs, on
est psychologue diplômé ou psychothérapeute
certifié, à moins de se limiter à de belles
généralités tel le sens existentiel du travail, ou
à ces éléments utiles mais fort secondaires telle la
rédaction d'un Curriculum Vitae.
En d'autres mots, si jadis on pouvait dire qu'un Conseiller
était moins qu'un Psychologue, aujourd'hui de plus en plus, entre autres
le public et certaines compagnies d'assurance-vie, qu'il est également
et autant un professionnel, voire différemment professionnel.
Actuellement dans plusieurs régions du globe, dont le
Québec, le Conseiller d'Orientation (C.O.) a une formation
équivalente à celle d'un psychologue quant
à la durée et à la rigueur, quant à l'habilitation
et à la professionnalisation. Et en ce coin du monde, s'il est
régulièrement question de fusion entre l'Ordre des psychologues
et celui des Conseillers, cette opération n'a jamais signifié, et
signifiera de moins en moins, un nivelage sur ces divers aspects.
Pour illustrer cette démarcation entre le Conseiller et
le Psychologue, LIMOGES déclare dans le même
article qu'ailleurs dans la francophonie que je fréquente
régulièrement, par exemple en France, vu de l'extérieur,
considérant les rapatriements de la formation des C.O. par les
écoles et facultés de psychologie, tout porte à conclure
qu'on considère la pratique de l'orientation comme une
spécialisation en psychologie, un peu comme l'est la psychiatrie en
médecine.
Toujours en ce pays et toujours vu de l'extérieur, on
est frappé de constater que l'Orientation Scolaire et Professionnelle
est encore généralement perçue comme restreinte à
la structure scolaire initiale même quand elle s'adresse aux adultes. Ce
pays me semble l'un des rares au monde où les adjectifs scolaire et
professionnel, faisant suite au mot orientation, servent à
désigner des lieux et non des contenus ! Ainsi,
dès que les enjeux d'Orientation sont vécus par des adultes, en
particulier par des travailleurs ou des chômeurs, et par
conséquent porte largement sur le caractère professionnel de
l'orientation, on fait référence à des psychologues du
travail.
« Orienter et s'orienter signifient pour l'individu
prendre sa place, faire sa marque, réaliser son projet existentiel, bref
s'incarner dans le monde tel qu'il est, ici et maintenant. Si historiquement,
au moins en Amérique du Nord, l'Orientation est née dans un
effort de guerre et a fait ses premières armes avec l'arrimage
(matching) entre le potentiel d'un individu et la définition d'un poste,
par la suite elle trouva un terrain fertile dans la scolarisation obligatoire,
du fait d'abord de sa prolongation, et ensuite de sa spécialisation en
divers cursus scolaire. Conséquemment, d'entièrement
centrée sur les jeunes, l'orientation s'est élargie aux moins
jeunes, d'abord aux adultes et bien plus tard aux mitans et aux
retraitants »31(*).
Logiquement, témoigne BUJOLD,32(*) ce passage a fait
émerger des conceptions développementales de l'Orientation. Selon
de nombreux auteurs, ce développement qualifié de professionnel
ou de vocationnel, se fait à travers des stades impliquant des
tâches multiples et précises. C'en est fait du rêve de faire
ou de faire faire une démarche d'orientation une fois pour toute dans sa
vie. Au contraire apparaissent les notions de démarche permanente et
continue, et plus récemment de fidélisation des clients aux
services d'Orientation, voire à son C.O.
1.1.4. Profil et
compétences du conseiller d'orientation
Le conseiller d'orientation accompagne l'être humain
tout au long de sa vie, de l'école à la retraite. Il a
l'habilité d'intervenir efficacement lorsque la vie provoque des crises
ou des bouleversements chez les individus. On a qu'à penser au
décrochage scolaire (abandon), à la réorientation,
à la planification de carrière, à l'intégration ou
la réintégration sur le marché du travail, aux
problèmes de stress, d'épuisement professionnel, de motivation,
du processus de réadaptation suite à un accident ou de maladie et
de la planification de la retraite.
Tout ceci nécessite une expertise particulière,
car l'objet de son travail porte sur l'interrelation de l'individu avec son
environnement, à travers les études, le travail, la vie
personnelle et sociale.
· Portrait professionnel du
conseiller
Pour la Corporation Professionnelle des Conseillers d'OSP du
Québec que nous estimons être le modèle
type (OCCPPQ) ; « la formation d'obtention du permis de
Conseiller d'orientation, selon le code des professions du Québec, porte
sur la psychologie, le développement de la personnalité et des
fonctions intellectuelles cognitives et affectives, la psychométrie et
l'évaluation du fonctionnement psychologique des personnes, le
Counseling individuel et de groupe, la psychopathologie, les théories du
développement vocationnel, le développement de l'identité,
l'apprentissage, ... »
Les titres réservés aux titulaires du permis de
Conseiller d'orientation sont les suivants : Conseiller d'Orientation
(C.O.), Orienteur Professionnel (C.O.P.), Orienteur (O.P.) ; Guidance
Counselor (G.C.) et Vocationnel Guidance Counselor (VGC).
Les activités professionnelles des titulaires du permis
de conseiller d'orientation, telles qu'adoptées par le gouvernement du
Québec seraient de : « fournir des services d'orientation
et de développement professionnel, en procédant par
l'évaluation du fonctionnement psychologique de la personne et de ses
ressources personnelles, en utilisant, au besoin des test
psychométriques, pour évaluer les intérêts, les
aptitudes, la responsabilité et les fonctions intellectuelles,
cognitives et affectives, en intervenant dans le but de clarifier
l'identité de la personne afin de développer sa capacité
de s'orienter et de réaliser ses projets de
carrière »33(*).
Quant à l'Association International d'Orientation
Scolaire et Professionnelle (AIOSP), un guide international
des compétences en OSP a été adopté par son
Assemblée Générale tenue à Berne le 4 septembre
2004 et il s'impose comme modèle dans la formation et
la pratique de la guidance pour l'ensemble de ses adhérents.
Il comporte deux points focaux, à savoir ; les
compétences fondamentales et les compétences
spécialisées.
Et ces dernières telles que présentées
dans le guide international se rapportent à divers domaines de guidance,
notamment :
1. le bilan ;
2. l'orientation scolaire ;
3. l'évolution de carrière ;
4. le conseil (counselling) ;
5. la gestion de l'information ;
6. la consultation et la médiation ;
7. la recherche et l'évaluation ;
8. l'encadrement des services et programmes ;
9. le développement ;
10. le placement.
1.1.5. Aperçu historique et
pratique de Guidance
L'Orientation remonterait au début du
XXè siècle et était perçue comme une
décision définitive, prise généralement à
l'adolescence. Et les choix professionnels étaient peu nombreux et
l'avancement dans la carrière était plutôt stable et
linéaire. Vers les années 1950, l'Orientation est devenue un
processus de développement continu de la personne, en relation avec le
monde du travail, lui aussi en évolution.
A partir des années 80 nous entrons dans l'ère
de l'Orientation continue, car la Guidance (Conseils) n'est plus seulement
considérée comme une problématique éducative, mais
aussi comme une problématique de développement de la personne qui
affecte tout l'équilibre du projet de vie.
On assiste ainsi à un virage en raison de l'ampleur et
de la variété des problématiques d'orientation
liées aux choix professionnels, aux transitions et à la vie au
travail sous tous ses aspects.
Dans un marché du travail en effervescence où la
précarité d'emploi, les licenciements collectifs, les
restructurations d'entreprises sont à l'ordre du jour, la question de
l'orientation et du travail devient un enjeu majeur pour les jeunes, les
adultes, les personnes sans emploi ou en emploi et celles qui s'y
préparent ou envisagent la retraite.
Des besoins variés et diverses difficultés
peuvent pousser les gens à consulter le Conseiller d'Orientation quel
que soit leur âge, le niveau de scolarité, l'expérience
personnelle ou professionnelle. Voici quelques situations pouvant
nécessiter l'intervention d'un Conseiller
d'Orientation, afin de faciliter les choix et
d'éclairer les prises de décision :
1. Le Choix de base
Ø J'ai besoin d'entamer une réflexion sur mon
choix de carrière, de spécifier le projet professionnel qui
correspond le mieux à ma personnalité, à mes
intérêts et à mes habiletés...
Ø J'ai de la difficulté à me tracer un
plan d'action qui va faciliter mon insertion professionnelle ; je ne sais
pas quoi faire, à qui m'adresser ni par où commencer ... J'ai une
bonne idée de ce que je veux faire, mais je ne connais pas la formation
requise, les diverses spécialités et les perspectives du
marché du travail.
2. La
Réorientation
Ø J'ai besoin, en tenant compte de mon expérience
en tant qu'adulte, de réviser mes priorités professionnelles et
de me définir un nouveau projet professionnel qui va mieux utiliser mes
forces et mes limites, tout en tenant compte de mon temps, mon âge et ma
famille...
Ø Mes capacités physiques m'obligent à
réviser ma vie au travail ; j'ai besoin d'aide pour définir
un nouveau cheminement professionnel qui tienne compte de ma situation.
3. La Planification ou le
développement de carrière
Ø J'ai déjà une formation professionnelle
et un travail qui me satisfait ; j'aimerais voir plus loin, envisager
d'autres endroits de travail ou d'autres responsabilités...
Ø J'aimerais prévoir mes besoins en me
perfectionnant pour atteindre de nouveaux objectifs professionnels.
4. L'Etape de la
retraite
Ø Je me sens désarmé devant la retraite
qui approche à grands pas ; je ne me sens pas prêt et j'ai
besoin d'aide pour planifier ce qui va suivre après le travail...
Ø J'aimerais planifier graduellement mon retrait de la
vie professionnelle et je veux me définir d'autres projets.
5. L'Indécision
Ø Je suis indécis face à ma
carrière, je change d'idée continuellement, je n'arrive pas
à prendre une décision...
Ø Je me sens impuissant face à mon orientation
et dans ma vie en général, comme si je n'avais pas de
pouvoir...
Ø Il me semble que mon orientation me tient à
coeur, pourtant je suis passif, je ne fais rien...
Ø Je suis influençable, j'écoute tout ce
qu'on me dit et me suggère comme orientation et je deviens confus.
6. Le Maintien en emploi
et les problèmes d'adaptation
Ø J'ai de la difficulté à m'adapter
à mon emploi, il y a quelque chose qui ne va pas et je ne sais ce que
c'est...
Ø Je perds souvent mes emplois, je ne comprends pas ce
qui se passe...
Ø Je ne m'engage pas, ne m'implique pas dans mon
travail, cela m'insatisfait...
Ø Je suis au bord de l'épuisement professionnel
(burnout) et il faut que je fasse quelque chose...
7. L'Insertion
professionnelle
Ø J'ai des difficultés à me trouver un
emploi, ça ne marche pas...
Ø Je ne sais pas comment planifier ma recherche
d'emploi, comment me vendre et par où commencer.
La liste n'est pas exhaustive mais elle illustre
néanmoins le genre des besoins auxquels les Conseillers d'Orientation
peuvent répondre. Après une évaluation des ressources
personnelles et de fonctionnement psychologique de l'individu, le Conseiller
d'Orientation établit conjointement avec le concerné un plan
d'action et d'intervention qui favorisera son développement personnel et
professionnel, sa capacité à s'orienter, à trouver une
solution à son problème et à donner une direction à
sa vie.
Ce plan d'action et d'intervention peut comprendre des
entrevues individuelles de Counselling du client, l'évaluation de ses
intérêts, de ses aptitudes, de sa personnalité, de ses
fonctions intellectuelles, à l'aide de tests psychométriques et
d'instruments de mesure psychologique et de l'information scolaire et
professionnelle.
1.2. Orientation et
société
L'Orientation est un processus qui accompagne l'être
humain tout au long de sa vie, de l'école, au monde du travail et
à la retraite.
Une étude34(*) récente réalisée par l'Institut
Hudson projette une grave pénurie de main-d'oeuvre aux Etats-Unis en
2010, qui sera due aux premières mises à la retraite de la
génération du « baby boom », qui constitue
actuellement la majeure partie de la population active du pays. Ainsi, il y
aura moins de travailleurs pour remplacer ces retraités et la
prédominance des emplois exigeant des qualifications professionnelles de
haut niveau, ce qui signifie que les travailleurs devront être plus
instruits ou mieux formés qu'ils ne le sont actuellement.
Parmi les mesures recommandées par les auteurs de cette
étude face à ces problèmes figurent une meilleure
définition du rôle de l'enseignement supérieur et un
accroissement des investissements des entreprises dans la formation et dans le
perfectionnement professionnel de leur personnel.
On estime que, d'ici 2010, d'après la même
étude que les établissements privés de cycle court
recevront plus de la moitié des étudiants du niveau
post-secondaire. Il importe également de souligner que le nombre
d'établissements relevant d'une entreprise a presque triplé
durant la dernière décennie. On en compte plus de 1.400.
Dans un monde qui évolue de jour en jour, il devient de
plus en plus complexe de prendre des décisions concernant son avenir
professionnel. C'est pourquoi la planification d'un tel projet est aussi
importante pour prévoir, concilier la vie personnelle, familiale et
professionnelle ; Elle débute très tôt dans la vie de
chaque individu et se poursuit tout au long des études et de la
carrière.
Choisir aujourd'hui pour demain c'est difficile, d'autant plus
que le système scolaire et le marché du travail sont de plus en
plus complexes. Il est vrai que les parents ont la responsabilité
d'aider leurs enfants à se bâtir leur avenir qui sans aucun doute,
les rendra heureux, mais comment s'y prendre est le noeud du
problème ?
« L'expertise particulière des Conseillers
d'Orientation les amène à jouer un rôle conseil, tant
auprès des individus que des organismes et l'objet de son travail porte
sur l'interrelation de l'individu avec son environnement, à travers les
études, le travail, la vie personnelle et sociale »35(*).
1.2.1. Les parents et
l'orientation de leurs enfants
Selon la Charte de droit de l'homme en son article 26
alinéas 3, « les parents ont par priorité, le droit de
choisir le genre d'Education à donner à leurs
enfants ». Et l'article 28 alinéa 1 d de la
« Convention des droits de l'enfant » adoptée par
l'Assemblée Générale des Nations Unies le 20 novembre
1989, responsabilise les Etats membres de reconnaître le droit de
l'enfant à l'Education et de rendre ouvertes et accessibles à
tout enfant l'Information et l'Orientation Scolaire et Professionnelle sur base
de l'égalité de chance.
Orienter un élève, c'est détecter
simultanément ou successivement ses aptitudes, ses intérêts
et des traits de son caractère et les mettre en parallèle avec
les résultats scolaires en vue de pronostiquer le succès dans les
études et dans la vie.
Pour aider leurs enfants, les parents sont censés avoir
la maîtrise de certains paramètres, participer à la vie
scolaire de l'enfant et surtout consulter un Conseiller d'Orientation qui
pourrait les aider, lui et son enfant. La liberté du choix d'une
filière d'études ou d'une profession appartient strictement
à l'enfant ainsi qu'aux parents mais le Conseiller d'OSP les assiste
à faire les meilleurs choix possibles.
« Par sa formation et par sa situation par rapport
à l'établissement, le conseiller d'orientation est bien
placé pour comprendre le point de vue des enseignants comme celui des
élèves et des parents, pour aider les uns et les autres à
rechercher une solution favorable »36(*). C'est pourquoi, il faut orienter plutôt que de
laisser s'orienter l'élève car il ne fera un choix heureux que
dans la mesure où ses parents, son médecin, son instituteur,
aussi bien que les spécialistes des centres médico-sociaux,
l'aideront à trouver sa voie et à augmenter ainsi ses chances de
réussir sa vie.
1.2.2. L'orientation et les
jeunes
Les problèmes d'orientation des jeunes sont plus
fréquents et atteignent un grand nombre d'entre eux. Ils ont besoin de
développer une structure personnelle leur permettant de faire face au
spectre des dangers qu'on leur rappelle constamment (pollution, sida, divorce,
chômage, etc.) et de se retrouver devant la complexité de plus en
plus grande et les changements rapides du marché du travail.
« Les jeunes sont de plus en plus inquiets pour leur
avenir et ont de plus en plus besoin d'aide pour s'orienter alors qu'ils en
reçoivent de moins en moins compte tenu de la diminution des services
d'orientation dans l'ensemble du réseau scolaire »37(*).
Si le plan de projet de vie nécessite aussi des
réajustements en cours de réalisation compte tenu de
l'évolution de la personne et des changements dans le système
scolaire et dans le monde du travail ; les jeunes ont donc, à
divers moments au cours de leurs études, à prendre de nouvelles
décisions, à effectuer des réajustements dans leur
cheminement scolaire et professionnel et ainsi à repenser leur
orientation.
Ainsi, les conseillers d'orientation, grâce à
leur formation, peuvent aider les jeunes qui rêvent à :
Ø Choisir et entreprendre un programme scolaire qui
leur convient ;
Ø Obtenir de l'information sur le système
scolaire et sur le marché du travail ;
Ø Analyser et évaluer leurs choix
d'orientation ;
Ø Mieux connaître leurs habilités
intellectuelles ou physiques, leurs intérêts, valeurs, motivations
personnelles et professionnelles ;
Ø Identifier et agir sur leurs problèmes
d'adaptation, de motivation, de comportement, d'apprentissage ou sur certains
problèmes affectifs ou émotionnels liés à des
situations difficiles de leur vie personnelle ;
Ø Prendre des mesures pour améliorer leur
qualité de vie personnelle ou scolaire ;
Ø Choisir sans se limiter aux carrières
traditionnelles.
Dans sa démarche, le Conseiller d'Orientation ne prend
aucune décision à leur place mais les accompagne tout au long de
leur cheminement de façon à les guider pour atteindre des
objectifs qu'ils auraient définis préalablement suite à
ses conseils.
1.2.3. L'Orientation et les
adultes
Les adultes ont aussi besoin de planifier et gérer leur
cheminement de carrière. Dans un monde en constante évolution, il
devient de plus en plus perplexe de prendre des décisions qui tiennent
compte tant des propres besoins de la personne que du contexte
socio-économique.
L'évolution rapide du monde du travail ainsi que les
exigences personnelles des adultes, conduisent parfois ceux-ci à
apporter des réajustements dans leur carrière. Et étant
donné leurs connaissances des milieux de formation, des milieux de
travail et de la psychologie de la personne, les conseillers d'orientation
fournissent des services adaptés aux multiples besoins des adultes qui
veulent :
1. Structurer leur cheminement
de carrière
Ø Comment entreprendre ou relancer une
carrière enrichissante ?
Ø Comment s'assurer d'être dans un poste, une
entreprise ou même un champ professionnel qui lui convient ?
Ø Comment identifier et mieux utiliser leurs
compétences ?
2. Changer d'emploi ou de
profession
Ø Comment prendre de nouvelles directions sans tout
recommencer ?
Ø Comment vous réorienter suite à des
événements marquant tels un accident, une mise à pied ou
une maladie professionnelle ?
3. Retourner sur le
marché du travail ou aux études
Ø Comment faire une recherche d'emploi
efficace ?
Ø Comment choisir un domaine d'études ou de
travail ?
Ø Comment réintégrer le marché du
travail ?
4. Résoudre des
difficultés d'adaptation ou de motivation
Ø Comment prendre des mesures pour rendre la vie
professionnelle plus satisfaisante ?
Ø Comment équilibrer la vie familiale, personnelle
et profession- nelle ?
Ø Comment faire face au stress dans la vie au
travail ?
Ø Comment prévenir ou vaincre
l'épuisement professionnel ?
Pour y parvenir, les Conseillers utilisent des techniques
d'entrevues, des tests psychométriques et font parfois appel à
l'informatique. (OAO).
1.2.4. L'Orientation dans
l'entreprise
Les bouleversements technologiques,
économiques et sociaux actuels font que les hommes et les organisations
sentent de plus en plus le besoin de s'adapter aux nouvelles avenues qui en
découlent. Dans ce contexte, l'entreprise fait face à des
multiples pressions internes pour sa survie.
Par cette situation la gestion des ressources humaines devient
par surcroît le secteur déterminant dans l'entreprise. Il est donc
impérieux pour l'entreprise de s'adjoindre des professionnels de la
relation individu-travail, bien préparés pour traiter les
multiples facettes de l'humain en situation de travail.
Expert de la dynamique individu-étude-travail, le
conseiller connaît la dynamique de l'individu et celle du travail. D'une
manière spécifique, il contribue par ses actes professionnels,
à établir et à maintenir un lien harmonieux entre
l'individu et le monde du travail.
Au moyen de méthodes et de techniques
appropriées, le conseiller guide l'individu dans son
développement vocationnel, c'est-à-dire professionnel et
personnel. « La formation du Conseiller d'orientation exige des
études de deuxième cycle universitaire, traditionnellement et non
exclusivement, dans un contexte intimiste de counseling individuel en utilisant
les résultats de tests de façon dynamique, en les
interprétant dans un processus d'orientation. D'où la grande
importance sine qua non, accordée à la psychométrie et au
testing pour être admis à la corporation des conseillers. De plus,
leur expertise s'oriente actuellement vers la psychothérapie et la
médiation familiale. »38(*)
1.2.5. L'orientation et la gestion
des ressources humaines
Le Conseiller d'Orientation s'intéresse à divers
modèles systèmes de gestion des ressources humaines dont ceux de
la gestion opérationnelles, curative et de la gestion
énergétique, dite préventive.
Les objectifs de la gestion opérationnelle des
ressources humaines dans l'entreprise visent principalement l'acquisition, la
conservation, le développement des ressources humaines ainsi que les
divers aspects de régie interne.
C'est en s'inscrivant dans une philosophie de gestion
axée sur la confiance et la collaboration ainsi que le
développement personnel et professionnel des ressources humaines que
l'entreprise pourra s'«attacher » des être humains
intéressés à la faire prospérer.
Nombreuses sont les questions auxquelles l'entreprise doit
répondre :
Ø De quels types de main-d'oeuvre avons-nous
besoin ?
Ø Le processus de sélection permet-il de choisir
les bons candidats ?
Ø Quels sont les besoins personnels et professionnels
de la main-d'oeuvre ?
1. Analyse des
tâches de recrutement
L'analyse des tâches constitue pour l'entreprise un
préalable à l'évolution du rendement du potentiel et
à la sélection du personnel. Le conseiller d'orientation, par ses
études sur les métiers et professions ainsi que par sa
connaissance des instruments d'information et d'analyse des occupations, oeuvre
tant au niveau du contenu de la tâche que du contexte dans lequel elle
s'effectue. Il est à même d'évaluer objectivement les
exigences des occupations.
Le recrutement comprend cinq phases : la recherche de
candidats, l'évaluation, le choix, la vérification du choix du
candidat et la validation du processus de sélection. L'évaluation
et la validation du processus de sélection constituent les étapes
cruciales où la compétence du conseiller s'avère
particulièrement utile.
2. Validation du
processus de sélection
Cette opération consiste à vérifier si le
processus de sélection a permis d'atteindre des objectifs visés,
c'est-à-dire le choix de la personne efficiente et efficace dans sa
fonction de travail. Autrement dit, est-ce que le processus de sélection
permet de choisir les bons candidats ?
La validation de la sélection fait appel aux approches
statistiques, lesquelles sont biens connues des professionnels de l'orientation
qui en appliquent les méthodes rigoureuses de vérification
scientifique.
Cette démarche fournit à l'entreprise des
informations qui lui permettent d'effectuer plus objectivement et
adéquatement des activités d'affectation et de
réaffectation en tenant compte des véritables prédicateurs
de succès dans les fonctions concernées. La validation de la
sélection améliore le choix des ressources humaines et sa
résultante en est « l'efficacité de
l'entreprise ».
3. Analyse des besoins
et développement de la main-d'oeuvre
Le développement de l'entreprise passe par le
développement de l'employé via l'acquisition de nouvelles
connaissances, de nouvelles habilités et de comportements adaptés
aux réalités du milieu. Divers moyens sont utilisés,
notamment la rotation des postes, le stage et la formation.
« Aujourd'hui,... une multiplicité
d'employeurs de nouvelles structures professionnelles et une série de
qualifications évoluent en permanence, si bien que personne ne peut se
maintenir au niveau requis. Il s'ensuit que les salariés doivent
s'efforcer de maintenir leur valeur professionnelle sur le marché du
travail en acquérant les nouvelles connaissances nécessaires. La
sécurité de l'emploi dépend d'une amélioration
constante des compétences professionnelles de la
main-d'oeuvre »39(*).
Le conseiller d'orientation professionnelle explore les
besoins de l'entreprise et de l'individu, analyse les divergences entre
l'individu et son poste de travail. Après avoir inventorié et
choisi des moyens et activités d'apprentissage, il évaluera le
résultat des objectifs visés afin d'amener, si nécessaire,
les correctifs appropriés au programme de développement.
Parmi les moyens de développement, la formation en
milieu de travail est habituellement privilégiée. Le conseiller
d'orientation possède une bonne connaissance du milieu scolaire et du
monde du travail. Il est une ressource compétente dans
l'élaboration et l'application de programmes de formation ainsi que
comme agent de formation pour des besoins particulier tels le
développement du leadership, la tenue des réunions, la
résolution des conflits, etc.
1.3. L'Orientation et le
développement des Ressources Humaines (RH)
1.3.1. L'Education à la
carrière
Le problème de la difficile insertion des jeunes au
marché du travail suscite, depuis quelques années le
développement de mesures spéciales. C'est ainsi qu'aux USA et en
Europe sont respectivement nés le mouvement du « Career
Education », traduit ici par « l'Education à la
carrière »..., et l'approche du programme transition, pour
répondre aux critiques et aux reproches faits à l'endroit de leur
système d'Education et s'est étendu par la suite dans plusieurs
pays (Bourassa et al. 1991).
Le concept du « Career Education » est
apparu aux USA au début des années 70 en
réponse aux demandes de réforme du système d'Education de
l'époque, système qui faisait l'objet de nombreuses critiques et,
plus particulièrement, en ce qui concerne la préparation des
jeunes à la carrière.
En 1974, les américains adoptèrent une nouvelle
politique d'Education et lancèrent à travers tous les Etats,
grâce à un support financier important, le vaste mouvement du
« Career Education »40(*) visant trois objectifs généraux (Hoyt,
1980) :
Quant au Programme Transition, il est né en 1976 suite
à une résolution adoptée par le Conseil des
Communautés Européennes (CCE) afin d'améliorer la
préparation des jeunes et ainsi faciliter leur passage de l'école
à la vie active (CCE, 1987).
Le développement de ce programme transition se fit en
deux étapes (1977-1982 et 1982-1987), au cours desquelles furent
expérimentés trente projets pilotes à travers les Etats
membres.
En mai 1988, le Conseil des Communautés
Européennes invitait les Etats membres à promouvoir et à
développer des politiques d'Education à la suite des
résultats des expérimentations du programme transition,
résultats qui mettaient en évidence, l'importance capitale du
passage des jeunes du système scolaire à la vie active.
Il convient de signaler que les deux concepts (Career
Education et Education à la transition) partagent des buts
éducatifs communs qui visent, entre autres, à
« remédier au chômage des jeunes, aux abandons et aux
échecs dans les études dus à la démotivation
scolaire et plus particulièrement chez les élèves
défavorables ; inciter à la poursuite des études de
plus en plus nécessaires pour s'adapter au marché du
travail ; combler le fossé entre l'école et le monde du
travail » (Dupont et Gingras, 1990).
Les deux approches s'adressent plus particulièrement
aux clientèles de l'enseignement général bien que celles
de l'Enseignement Professionnel n'en soient pas exclues.
Dupont et Mialaret (1990) cité par Bourassa soutiennent
que ces approches ont une caractéristique commune à savoir ;
l'établissement d'une collaboration entre le monde scolaire et celui du
travail. Cette collaboration s'avère nécessaire, entre autres,
afin que soit accordée une meilleure signification aux apprentissages
scolaires et ainsi augmenter la motivation des élèves.
« Ces liens entre l'école et le milieu du
travail peuvent prendre de nombreuses formes selon le type de collaboration
recherché. Ainsi, un modèle de collaboration pourra être
basé sur le jumelage d'une ou plusieurs entreprises avec une seule
école, tandis qu'un autre impliquera le système d'Education local
ou régional en entier avec la communauté et le milieu du
travail »41(*).
Le « Career Education », s'articule autour
de deux principes de base42(*) l'infusion et la collaboration. Il s'agit d'une
approche éducative qui s'applique de la maternelle jusqu'à la fin
de la formation scolaire, et ce, avec différents types
d'élèves et dans laquelle il est possible d'exploiter le rapport
entre la formation que reçoive un individu et son choix de
carrière. Cette approche s'applique dans le respect des programmes et
des objectifs scolaires établis. L'infusion contribue
à créer un lien significatif pour les élèves entre
ce qu'ils apprennent à l'école et ce qui se passe au travail.
Elle permet de répondre à l'éternelle question des
élèves : « A quoi cela va-t-il me servir plus
tard ? »
Pour effectuer les rapprochements avec le monde du travail,
l'enseignant doit bénéficier de l'aide d'un spécialiste en
information et en orientation scolaire et professionnelle qui possède
les connaissances relatives au marché du travail et au processus de
choix de carrière.
Le principe de collaboration se réfère au
partenariat entre l'école (enseignants, conseillers d'orientation et
autres employés) et la communauté (familles, entreprises,
industries, organismes communautaires, syndicats, chambres de commerce, clubs
sociaux, etc.).
Ces différents partenaires travaillent ensemble
à établir le plan de mise en oeuvre de l'Education à la
carrière. Ils discutent des objectifs à atteindre, des liens
entre les contenus scolaires et le monde du travail, des activités
à accomplir ainsi que des ressources disponibles et des moyens dont
chacun dispose pour atteindre les objectifs.
Dès son entrée au secondaire,
l'élève devrait commencer son exploration professionnelle
à l'intérieur de ses différents cours afin
d'établir des liens entre ce qu'il apprend à l'école et
les connaissances nécessaires pour évoluer sur le marché
du travail.
L'Education à la Carrière se
réfère plutôt à la totalité des
expériences à travers lesquelles on apprend et on se
prépare à s'engager dans le travail qu'on considère comme
une partie de sa vie (sa façon de vivre) tandis que l'orientation
à la carrière correspond à l'ensemble des services
conçus et organisés dans le but d'assister les personnes dans
leur processus de développement de carrière.
L'Education à la Carrière et l'Orientation
à la carrière sont donc, comme les véhicules par lesquels
se réalise le processus de développement de carrière.
Par Carrière, il faut entendre la totalité et/ou
la séquence des rôles et des expériences de travail,
rémunérés ou non, d'un individu au cours de sa vie. Le
modèle d'Education à la Carrière est centré sur la
dimension de la vie qu'est le travail, rémunéré ou non.
Puisqu'il se fonde sur le processus de développement
vocationnel et d'apprentissage, il s'applique dès le primaire, mais se
préoccupe surtout des élèves du secondaire,
particulièrement de ceux qui en ont le plus besoin.
Dans ce modèle global, les objectifs d'Education
à la carrière sont intégrés dans tous les
apprentissages de l'élève, c'est-à-dire dans tous les
cours et toutes les activités scolaires et extrascolaires. Ceci implique
une participation et une concertation de tous les agents d'Education :
professeurs, parents, spécialistes de l'orientation et aussi
représentants des milieux de travail.
Cette approche met l'accent sur le lien à
établir entre l'école et le travail, c'est-à-dire entre
l'école et le monde des affaires, des entreprises, des industries. Un
tel lien devrait permettre d'accroître la motivation des jeunes aux
études en variant les modes d'apprentissage et en les amenant à
voir la relation entre leurs activités présentes et
futures ; il devrait leur permettre aussi d'acquérir des
habilités « d'employabilité » et
« d'adaptabilité » susceptibles de
faciliter leur intégration à cette société
technologique en changement (Dupont, 1989).
L'Education à la carrière se focalise sur les
théories du développement de carrière. Les concepts de
soi, d'exploration et de maturités vocationnelles
développées principalement par SUPER constituent certainement la
base la plus évidente de cette approche (Dupont, Gingras, Pereira,
1993). Et elle vise une double finalité :
Ø Faire acquérir des attitudes de planification
et d'exploration de carrière, un concept de soi vocationnel plus
réaliste, une meilleure connaissance des possibilités du monde
scolaire et du monde du travail ;
Ø Faire acquérir des habilités dans la
prise des décisions et dans les techniques pour obtenir et conserver son
emploi ainsi qu'un ensemble d'attitudes et de valeurs de travail
personnellement significatives.
1.3.2. L'Orientation et
l'Employabilité
Dans ses réflexions C. Fauque43(*) déclare que dans les
années 50, l'Orientation avait pour mission de répondre
prioritairement aux besoins de l'économie et de la société
pour alimenter les secteurs professionnels déficitaires en main-d'oeuvre
qualifiée.
Aujourd'hui, elle répond d'abord aux besoins personnels
des individus en les aidant, quel que soit leur âge ou le moment de leur
existence, à clarifier leurs désirs, leurs valeurs et leurs
objectifs en vue de choisir une filière de formation, un métier,
ou de gérer leur parcours professionnel.
Ce processus est d'autant plus important qu'aujourd'hui,
jeunes et adultes doivent régulièrement s'adapter aux
évolutions technologiques des entreprises et donc, se former et se
réorienter tout au long de leur vie. Et l'orientation est aussi devenue
un outil de politique publique dont les objectifs multiples concernent tous
l'emploi, à savoir ; l'amélioration de la mobilité
professionnelle, la réduction de la dépendance vis-à-vis
de l'aide sociale et le maintien de l'employabilité des individus.
« L'Employabilité se définit comme
l'ensemble des préalables qu'une personne doit posséder à
un niveau minimal afin de chercher, de trouver et de conserver un emploi
(Bolton, 1981). Il est question de connaissance d'habileté et
d'attitudes qu'il est possible de classer par rapport à quatre
dimensions : les préalables généraux, les
préalables spécifiques à un secteur d'emploi
concerné, les habiletés de recherche d'emploi et l'adaptation au
travail »44(*).
Pour M. SAVICKAS45(*), en raison du nouveau contrat de
travail, on incite les employés à se considérer comme des
« travailleurs autonomes », l'employeur devenant leur
client. Puisque de nombreux travailleurs peuvent désormais s'attendre
à occuper au moins 10 emplois différents pendant leur vie active,
ils doivent se concentrer sur l'acquisition et l'amélioration de
compétences qui contribuent à augmenter leur rendement et
à les rendre aptes au prochain emploi. Ainsi, il ne faut plus parler
d'emploi à vie mais d'employabilité à vie. Pour conserver
leur employabilité, les travailleurs modernes doivent gérer leur
propre carrière, les curriculum vitae devenant une liste de
compétences transférables et de capacités d'adaptation.
Les interventions en matière de carrière
enchaîne SAVICKAS (1999), aident les personnes à se
connaître et à découvrir ainsi où elles peuvent
être des travailleurs compétents et satisfaits (Baker et Taylor,
1998 ; Killeen, 1996 ; Whiston et All. 1998). Les interventions
peuvent aussi faire en sorte que les changements d'emploi se fassent en douceur
en aidant les personnes concernées à apprendre quels emplois se
prêtent le mieux au transfert et quelles compétences
spécifiques il faut acquérir pour les occuper.
« La question qui domine aujourd'hui le débat
sur la main-d'oeuvre est celle de l'employabilité, c'est-à-dire
celle de l'acquisition continue des compétences aux fins
d'épanouissement personnel et de compétitivité de
l'individu. Bref, il faut pouvoir apprendre sans cesse »46(*).
D'ici à la fin du siècle et dans un avenir
prévisible souligne PERLMAN (1998), la sécurité sur les
plans personnel et économique continuera d'être directement
liée à l'instruction et à la formation professionnelle et
que cette tendance ne fera que s'accentuer le siècle prochain.
« ...Plutôt que de s'inscrire dans des
programmes universitaires classiques, un grand nombre d'étudiants
cherchent à acquérir des qualifications plus
spécialisées. Par exemple, alors que le nombre de
licenciés en informatique a diminué de 38 % au cours de dix
dernières années, ce qui est surprenant quand on songe à
l'expansion incroyable de l'utilisation des ordinateurs et de l'informatique,
les remises de diplômes d'aptitude professionnelle à
l'informatique ont augmenté de 87 % pendant la même
période »47(*).
Dans la même optique lit-on dans le même
« article », le succès phénoménal de
l'université de Phoenix qui, avec ses 40.000 étudiants, est
maintenant la plus grande université privée des Etats-Unis. Cette
université tire son originalité du fait qu'elle n'accepte que les
étudiants âgés de plus de 23 ans et détenteurs d'un
emploi rémunéré. La plupart des cours sont donnés
par des professionnels spécialisés dans un domaine
particulier ; ils sont conçus pour tenir compte des horaires
chargés des étudiants qui travaillent. L'université se
spécialise aussi dans l'enseignement à distance.
En utilisant le réseau Internet comme une salle de
classe, la formation en ligne répond aux besoins des employeurs parce
qu'elle est facile à acquérir et commode. Un nombre croissant de
collèges et d'universités ont choisi cette voie.
L'université de Californie à Berkeley a créé sur
Internet un programme menant à un certificat d'aptitude à la
commercialisation, qui facilite l'accès des professionnels des milieux
d'affaires à cette spécialisation en leur évitant d'avoir
à se rendre sur le campus de Berkeley pour le suivre.
« ...L'économie actuelle nécessite
d'être assez souple pour pouvoir passer à plusieurs reprises
à des emplois nouvellement créés. Les Conseillers
d'Orientation détiennent la preuve que leurs interventions font en sorte
que le passage de l'école au travail et le changement d'emploi se
fassent en douceur. Nous n'en avons pas encore la preuve, mais nous pouvons
déduire, d'après les données disponibles, que les
interventions en matière de carrière aident aussi les pays
à réduire leur taux de chômage, à augmenter le
produit national brut et à restimuler les travailleurs
découragés et à aider les conjoints forcés à
se relocaliser »48(*).
Selon L. SAVICKAS (1999), la recherche empirique nous a appris
qu'à mesure que les travailleurs vieillissent, les différences
individuelles s'accentuent, certains travailleurs conservent et même
améliorent leurs compétences, et d'autres perdant leur initiative
et laissent leurs compétences se détériorer (Hansson et
all., 1997).
Nous devons concevoir des politiques afin de conserver les
travailleurs âgés qui sont productifs et encourager l'utilisation
de technologies habilitantes. Maintenant, plus que jamais, la
société doit reconnaître et affirmer l'apport des
travailleurs âgés tout en réduisant les
stéréotypes âgistes et les pressions exercées pour
qu'ils prennent leur retraite. Il faut prévoir des possibilités
de formation en fonction de la capacité fonctionnelle et de
l'intérêt, et non de l'âge chronologique. Ainsi
l'orientation est un processus qui accompagne l'homme tout au long de sa
vie.
1.3.3. L'Orientation tout au long
de la vie
Selon A. ROUSSEL (2005), Délégué
régional de l'ONISEP (France), les jeunes d'aujourd'hui vivent une
scolarité de plus en plus longue et entrent ensuite dans une vie
professionnelle de moins en moins tracée d'avance : le monde
socioéconomique évolue très vite dans un contexte complexe
et élargi. Il devient rare de s'orienter pour la vie ; bien au
contraire, l'orientation comme la formation concernera chacun tout au long de
sa vie.
Ainsi, « les jeunes doivent être en mesure,
à divers moments de leur vie, de s'orienter pour accéder à
la formation, de choisir des nouvelles directions dans leur vie professionnelle
et de maîtriser leur destinée autant qu'il se peut. L'école
se voit donc appelée, dans le cadre de sa mission d'Education, à
développer des connaissances, capacités et compétences qui
permettront aux élèves de faire face, plus tard, à ces
exigences de l'orientation tout au long de la vie : telle est la
finalité de ce que l'on appelle couramment l'Education à
l'orientation »49(*).
Quant à l'Union Européenne dans sa
résolution de mai 2004 précédemment cité,
« Dans le contexte de l'Education et de la formation tout au long de
la vie, l'orientation se rapporte à une série d'activités
qui permettent aux citoyens, à tout âge et à tout moment de
leur vie, de déterminer leurs capacités, leurs compétences
et leurs intérêts, de prendre des décisions en
matière d'Education, de formation et d'emploi et de gérer leurs
parcours de vie personnelle dans l'Education et la formation, au travail et
dans d'autres cadres où il est possible d'acquérir et/ou
d'utiliser ces capacités et compétences »50(*).
Il ressort des actes de la conférence de Toronto (2003)
sur « l'Orientation Professionnelle et politiques
publiques »51(*)
que dans la plupart des pays de l'OCDE, l'Orientation a été
traditionnellement assurée dans deux cadres principaux. Il s'agit
d'abord des écoles, dans lesquelles l'Orientation Professionnelle est
surtout orientée vers une aide aux jeunes au moment où ils
quittent l'école en vue des décisions essentielles qu'ils doivent
prendre pour le choix d'une profession ou d'une formation supérieure.
Le service public de l'emploi a constitué le second
cadre de l'Orientation Professionnelle, centrée le plus souvent dans ce
cas sur l'aide aux chômeurs en vue d'une décision immédiate
de recherche d'emploi. Dans ces deux cas, les entretiens en face à face
ont constitué la méthode d'orientation, complétée
par une information professionnelle, habituellement sous forme
imprimée.
« Les enjeux des politiques actuelles pour
l'Orientation Professionnelle supposent que le rôle des Services
d'Orientation sont élargis. Au lieu d'apporter une aide à la
décision à des moments précis dans la vie de chaque
individu, il faudrait suivre une approche prenant également en compte le
développement de compétence de gestion de carrière. Les
pays doivent élargir considérablement les possibilités
d'accès à l'Orientation Professionnelle pour la mettre à
la portée de tous tout au long de la vie et pas seulement pour des
groupes choisis comme les élèves ou les chômeurs, mais
aussi pour l'ensemble de la population »52(*).
Pour l'AIOSP dans le préambule des
statuts, les Services d'Orientation Scolaire et Professionnelle peuvent
fonctionner au travers des diverses organisations ; écoles,
collèges ou universités, services publics, organisations
syndicales ou services privés, le choix de la formule la plus efficace
dépendant uniquement des circonstances locales.
« L'Orientation Scolaire et Professionnelle, en y
incluant le développement de carrière est conçue comme un
processus continu se poursuivant tout au long de la vie. Bien qu'historiquement
la plupart des services d'orientation aient placé leurs interventions au
cours de la formation initiale ou au moment de la transition vers la formation
professionnelle ou vers l'emploi, l'évolution des conditions de vie rend
impératif de disposer de tels services tout au long de la
vie. » (Statuts AIOSP).
Il y a lieu de retenir dans ce chapitre que l'Orientation ou
Guidance est une discipline autonome ayant son objet, ses méthodes et
ses spécificités comme tant d'autres disciplines. Ses champs sont
vastes (transversalité et pluridisciplinarité de l'orientation)
et son universalité à travers les instruments juridiques
internationaux le confirme. Donc comme science ; l'orientation
étudierait la dynamique Individu-Etude-Travail mais a aussi des
problématiques et des pratiques spécifiques.
Et selon Vermes ; Scolaire, Professionnelle, Tout au long
de la vie, sont trois qualificatifs accolés au mot Orientation, et
renvoient à des dimensions historiques de l'Orientation, mais aussi
à des problématiques et des pratiques spécifiques.
La première
désigne « l'activité de conseil et d'information
sur soi, les filières de formation initiale et continue, les
métiers et les trajectoires professionnelles, qui vise à faire
émerger de l'univers des possibles, les probables qui soient
désirables pour l'individu en particulier et utiles à la
société en général ». L'Orientation
renvoie elle à « l'aide apportée, à
l'intérieur ou en dehors du système scolaire, dans le choix d'une
carrière ou d'une profession. »3(*)
Aujourd'hui, Orientation Scolaire et Professionnelle sont
désormais appréhendées dans une perspective plus globale,
celle de l'Orientation tout au long de la vie.
« ...L'orientation ne concerne plus seulement les
jeunes, elle concerne aussi les adultes engagés dans la vie active. Les
occasions sont désormais nombreuses de s'interroger sur son parcours au
cours de sa vie professionnelle : elles peuvent s'inscrire dans une
démarche de mobilité professionnelle interne ou externe,
d'occasion à un niveau de qualification plus élevé, ou
encore de ruptures voulues ou subies. Les mutations du travail et du
marché de l'emploi, l'évolution continue des compétences,
les difficultés d'insertion professionnelle rendent ces
problématiques de plus en plus présentes. Plus que jamais, il
importe que les individus aient les moyens, dans le cadre du marché de
l'emploi, de décider par eux-mêmes de leur projet et de leur
devenir professionnel. »53(*)
Et dans cette perspective selon F.Danvers (cité par
Vermes), l'Orientation s'affirme comme un « processus continu d'appui
aux personnes tout au long de leur vie pour qu'elles élaborent et
mettent en oeuvre leur projet personnel et professionnel en clarifiant leurs
aspirations et leurs compétences par l'information et le conseil sur les
réalités du monde de travail, l'évolution des
métiers et des professions, du marché de l'emploi, des
réalités économiques et de l'offre de
formation » 2(*)
Quant à D. ROSS3(*), la lecture des articles publiés dans la Revue
Carrièrologie permet de constater l'intérêt que suscite ce
domaine d'études chez les professeurs et les chercheurs, non seulement
au Québec, en France (Poitiers, Bordeaux, Paris, Grenoble, etc.) ainsi
que chez les praticiens et les psychologues du travail oeuvrant notamment dans
les centres inter-institutionnels de bilans de compétences (CIBC).
De même que l'Enseignement se différencie de
l'Education aussi, l'Orientation se différencie de la Carrierologie, la
première relevant de la pratique, de l'application, la deuxième
étant un domaine d'études, une science en
développement.
Les Conseillers d'Orientation s'intéressent au
développement optimal des ressources humaines et joueraient surtout un
rôle curatif lorsqu'il y a problème sérieux qui
empêche une personne de s'orienter ou de s'intégrer au
marché du travail tandis que les diplômés en carrierologie
s'intéresseraient davantage à l'employabilité, à
l'acquisition d'une formation professionnelle et surtout sa mise en
marché par le travail.
Dans ce contexte, les activités d'Orientation
précèdent généralement les activités
d'intégration au marché du travail, s'il y a lieu. Ainsi,
l'Orientation est un élément de la carrierologie qui, de ce fait,
la transcende.
Par contre, les professionnels formés dans le domaine
de la Carrièrologie, leur expertise s'oriente vers
l'employabilité des ressources humaines et les activités
professionnelles dites carrièrologiques visent plus
précisément l'intégration au marché de travail et
s'inscrivent dans une perspective d'économie des ressources humaines
,alors que les activités d'Orientation référent
plutôt aux caractéristiques psychiques des individus ,à des
problèmes de formation de l'identité du moi et de croissance
personnelle.
Tableau synthèse des concepts.
|
Carrièrologie
|
Orientation
|
Gestion des R. Humaines
|
Clientèle
|
S'intéresse à des clientèles (tous
âges et dans la vie active) à problèmes variés.
|
Clientèle d'un organisme (vie active au travail).
|
Approche
|
Surtout préventive (Sociale)
|
Préventive mais surtout curative (psychologique)
|
Surtout administrative
(managériale)
|
Activités
spécifiques
|
Insertion et réinsertion
socioprofessionnelle
|
Formation de l'identité professionnelle
|
Intégration essentiellement liée aux
activités de l'entreprise.
|
Source : Revue Carrièrologie
Eté 1999, Vol. 7, No 3&4, P. 13
« Il s'agit bien de trois domaines de formation qui
se distinguent. Les diplômés dans le domaine de la
Carrièrologie reçoivent une formation adéquate pour
assumer les taches qui leurs sont dévolues et occuper la place qui leur
revient sur le marché du travail. » 1(*)
1.4. L'Internationalisation de
l'orientation.
La Guidance (Orientation) s'est d'abord
développée dans les pays déjà industrialisés
pour ensuite se poursuivre dans les pays en voie de développement
où l'importance des investissements nécessaires en
éducation ne devrait pas permettre le gaspillage.
Toutefois, le service d'orientation scolaire et
professionnelle dans les diverses parties du monde a vécu chacun une
histoire originale car dans certains pays, ils sont de longue date bien
structurés, alors qu'ailleurs le besoin d'en disposer se fait à
peine sentir. Il est donc nécessaire de se souvenir que les besoins
évoluent, qu'ils se développent constamment, même là
où existent déjà des services d'orientation.
Dans un monde qui évolue de jour au lendemain, il
devient de plus en plus complexe de prendre des décisions concernant son
avenir professionnel. C'est pourquoi la planification d'un tel projet est aussi
importante. Cette planification doit pouvoir concilier la vie personnelle,
familiale et professionnelle.
Elle débute très tôt dans la vie de chaque
individu et se poursuit tout au long des études et de la
carrière. Cette dimension explique l'extension et le
développement de l'orientation à travers plusieurs pays de la
planète et nous avons épinglé quelques-uns.
C'est en 1903 à Boston (USA) que fut créé
le premier « Bureau of vocationnel guidance » par le
professeur F. PAERSONS. L'Europe emboîtera le pas dix ans plus tard en
1913 par la mise sur pied de son premier « office d'orientation
professionnelle » à Bruxelles grâce à A.J.
CHRISTIAENS, aidé par Dr DECROLY. Depuis lors les gouvernements
dotèrent cet organisme d'un statut légal et les
universités formèrent des conseillers d'orientation
professionnelle et confèrent des licences en orientation
professionnelle.
En Belgique, vers les années 1938-1939 et sous
l'impulsion des mouvements de jeunesse (J.C.), on assistera à une
création progressive d'offices d'orientation professionnelle (O.P.) dont
le but était d'examiner les enfants et les adolescents en vue de les
diriger suivant les aptitudes décelées dans une profession
adéquate.
Au Canada, l'Association des Conseillers d'Orientation de la
province du Québec, fondée en 1940, deviendra en 1963 la
Corporation des Conseillers d'Orientation Professionnelle du Québec. En
1974, le code des professions (loi 250) modifie son statut en celui de
corporation professionnelle du Québec.
La Corporation Professionnelle des Conseilles d'Orientation du
Québec actuel Ordre des Conseillers et Psycho Educateurs (OCCOPPQ) est
une corporation à titre réservé, régie par le code
des professions. Sa mission consiste à protéger le public en
s'assurant de la qualité des services professionnels offerts par ses
membres et en garantissant au public tous les droits de recours prévus
par les lois professionnelles.
Elle vérifie la compétence, la conduite et
l'intégrité de ses membres, en plus elle assure leur
perfectionnement professionnel.
Un comité d'inspection professionnelle, composé
de membres de la corporation, surveille l'exercice de la profession en
procédant à la vérification des dossiers et des actes
professionnels.
Le syndic est l'enquêteur de la corporation en
matière disciplinaire. Toute plainte en provenance du public est
portée à son attention. Il fait enquête et porte la plainte
devant le comité de discipline, s'il y a lieu. Le comité de
discipline recourt à tous les moyens légaux pour l'instruire des
faits et traiter la plainte.
Les Conseillers d'Orientation au Québec ont d'abord
oeuvré en milieu scolaire, plus particulièrement au niveau
secondaire pour pénétrer graduellement par la suite aux autres
niveaux du système scolaire c'est-à-dire le primaire, le
Cégep et l'université.
Vers les années 1925 l'Argentine créa son
cabinet psychotechnique d'orientation professionnelle et en 1943, la commission
nationale d'Enseignement et d'orientation a été établie et
ses activités s'étendent sur le plan national.
L'université de Buenos Aires créera en 1957 le département
d'orientation professionnelle sur conseil et soutient de l'UNESCO par des
équipes spécialisées.
La loi fédérale de l'Education promulguée
par les autorités argentines en 1993, qui encadre la réforme
globale du système d'enseignement, soumet certains principes qui
prévoient un changement en ce qui concerne le rapprochement de
l'Education au monde du travail, et l'acceptation de la nécessité
de l'orientation comme développement continu.
1.4.1. Association Internationale
d'Orientation Scolaire et Professionnelle (AIOSP)
L'année 1951 brise les
frontières nationales de l'Orientation et apporte un nouveau paysage par
la création à Paris de l'Association Internationale d'Orientation
Professionnelle qui sera dénommée à l'Assemblée
Générale extraordinaire de Genève, en 1963, l'Association
Internationale d'Orientation Scolaire et Professionnelle, AIOSP en sigle.
Une organisation sans but lucratif, l'AIOSP est
habileté au plan international, à formuler des recommandations,
pour favoriser le développement des principes et de la pratique de
l'orientation scolaire et professionnelle. Actuellement elle est
implantée sur les cinq continents.
L'activité de l'AIOSP est fondée sur le
volontariat des individus et de plusieurs associations nationales ou
régionales et des institutions travaillant dans le domaine de l'aide
à l'orientation scolaire et professionnelle.
Selon les statuts54(*) l'Association comprend des membres actifs et des
membres d'honneur. Les membres actifs sont :
a. Les membres individuels ;
b. Les Associations nationales ou trans-nationales regroupant
des Conseilles d'Orientation ;
c. Les Associations dont les objectifs sont liés
à l'Orientation Scolaire et Professionnelle ;
d. Les Institutions dont le travail est lié à
l'Orientation Scolaire et Professionnelle ;
e. Les membres protecteurs (organisations internationales,
organismes gouvernementaux, institutions nationales, Etats et
personnalités qui ne sont, nécessairement pas liés
à l'Orientation Scolaire et Professionnelle, mais qui apportent un
soutien financier et moral à l'Association.
Un des objectifs de l'AIOSP est de favoriser la communication
entre les personnes et les organisations qui agissent dans le domaine de
l'orientation scolaire et professionnelle. Il s'agit d'encourager le
développement des idées, de la pratique et de la recherche dans
le domaine de l'orientation et du conseil au niveau national aussi bien
qu'international, dans les pays avancés comme dans les pays en voie de
développement.
L'AIOSP conseille les organisations gouvernementales,
nationales ou internationales en ce qui concerne le développement des
systèmes d'aide à l'Orientation. Elle favorise aussi
l'échange des professionnels et des experts. Un autre objectif de
l'Association consiste à recueillir et diffuser la documentation sur la
pratique, l'étude et la recherche en Orientation Scolaire et
Professionnelle.
Des organisations internationales comme l'ONU, l'UNESCO,
l'UNICEF, l'OIT, le Conseil de l'Europe ont accordé à l'AIOSP qui
est une Association non gouvernementale le statut d'Association consultative
indépendante. En cette qualité elle collabore aux travaux de
diverses commissions de ces organisations.
Selon le Rapport d'activité 2006 de l'AIOSP55(*) ; «... Des
contacts sont maintenus avec un éventail d'organisations internationales
dont l'Unesco, l'OIT, l'OCDE, et le Conseil de l'Europe. Le Centre
International pour le développement de carrière et les politiques
publiques (ICCDPP) continue à se développer,
soutenu par l'AIOSP et son vice-président Lester Oakes. Le statut d'ONG
de l'AIOSP au sein de l'Unesco et du Conseil de l'Europe a été
maintenu, Graziania Boscato représente toujours l'AIOSP auprès de
ce dernier. Le président Bernhard Jenschke, le vice-président
Peter Plant et d'autres membres de l'AIOSP ont représenté
l'Association dans le groupe d'experts de l'UE sur l'Orientation tout au long
de la vie. Verena Flubacher continue à représenter l'AIOSP
à l'OIT. L'AIOSP a travaillé en étroite collaboration avec
le NBCC (office national des conseillers certifiés), principal
partenaire dans le processus d'accréditation EVGP. »
1.4.2. Réseau International des Conseillers
d'Orientation (RIC)
Depuis février 1993, les Conseillers du monde entier
peuvent partager leurs idées sur Internet. Le Réseau
International de Conseillers RIC en sigle, est un groupe de discussion
opérant sur Internet par courrier électronique (e-mail) et dont
le serveur principal est situé à l'Université de Tennessee
de Knoxville aux Etats-Unis.
Le RIC a été développé au cours de
l'hiver 1992-1993 et a accueilli plus d'une centaine des membres et il est
consulté dans l'ensemble de 50 Etats des Etats-Unis
d'Amérique.
Les abonnés sont des Conseillers, des Educateurs en
orientation, des étudiants gradués et d'autres personnes
intéressées par des questions relatives au counselling. Les
conseillers de l'Australie, des Bermudes, du Canada, de l'Egypte, de la
Grande-Bretagne, de l'Allemagne, d'Israël, de la Malaisie, de la
Nouvelle-Zélande, de Singapour, de Suède et de Taiwan participent
tous au RIC.
Le groupe de discussion sur courrier électronique a
été créé dans le but de briser l'isolement ressenti
par plusieurs conseillers qui n'avaient pas assez de temps ou
d'opportunités d'entrer en relation personnelle avec leurs
collègues. Les membres collaborent entre eux en partageant des
idées, des ressources et en discutant de plusieurs questions.
Les thèmes portent sur l'abus concernant les enfants,
la résolution des conflits, la planification de carrière, la
santé mentale, l'implication des parents dans l'Education, l'application
des théories du counselling et l'éthique professionnelle.
Pour joindre le réseau international de conseillers, il
va falloir disposer d'un compte sur Internet. A partir de ce compte, envoyer un
message par courrier électronique à liste
v@utkvm/utk.sdu et dans le corps du
message électronique écrire : subscribeicn » votre
prénom « votre nom ». Par exemple,
écrire : subscribe icn jubilé Miandabu.
1.5.
La Guidance à l'Enseignement Supérieur et Universitaire en
RDC
1.5.1.
Etat de lieu
Comme pratique et activité, l'Orientation au Congo a
une histoire et a aussi connu ses hauts et ses bas, mais elle continue à
se rechercher. « L'Orientation Scolaire et Professionnelle au
Zaïre remonte à l'époque coloniale, et a été
parfois la préoccupation des autorités du pays, mais s'est
souvent limitée au niveau du verbe. [...] Les quelques moments de son
essor nous révèlent que les efforts consentis pour
l'émergence de l'orientation ont été
étouffés par le maintien à la tête des services de
guidance des personnes non qualifiées et moins
compétentes »56(*).
a. L'Orientation avant
l'Indépendance
Au Congo Belge, la notion d'Orientation est apparue d'une
façon formelle en 1955, époque à laquelle Monsieur Auguste
BUISSERET, alors Ministre des Colonies, décida
d'instaurer l'0rientation Professionnelle dans la Colonie. C'est le 28
août 1956 qu'il inaugura effectivement le premier Centre à
Léopoldville (actuelle Kinshasa), avec comme mission l'orientation des
travailleurs étrangers, et peu à peu celle des recrues
autochtones pour le compte des entreprises nouvellement implantées. Il
s'agissait d'une Orientation placement.
Dans l'optique des promoteurs, la mission dévolue au
Centre consistait à :
Ø Assurer l'orientation pédagogique et
professionnelle de la jeunesse, (dépistage des retardés, conseils
psychopédagogiques, constitution des classes homogènes,
...) ;
Ø Collaborer à la sélection, à la
formation et à la réadaptation professionnelle, ainsi qu'au
reclassement social ;
Ø Entreprendre les études et les recherches sur
les monographies régionales et professionnelles ;
Ø Rechercher et exploiter la documentation et les
statistiques.
Concrètement, le Centre était à priori
destiné à la communauté blanche, surtout en ce qui
concerne les véritables tâches d'orientation scolaire et
professionnelle.
Quant au recrutement de la main-d'oeuvre, le pouvoir colonial
procéda à « l'orientation » des enfants
indigènes soit vers les ateliers de différentes stations, soit
vers la Force Publique au cours de l'apprentissage dans les colonies
scolaires.
Pour MUDIMBE, cité par BAFWA (1997), « ... Le
Gouverneur Général du Congo, dans les Instructions qu'il
donna en juin 1890, indique la finalité des colonies scolaires
à créer dans l'Etat. En vue d'assurer pour l'avenir le
recrutement régulier des soldats de notre Force Publique et celui des
artisans pour nos Stations, le Roi Souverain a décidé la
création de deux ou trois Colonies d'Education pour les enfants
indigènes des deux sexes. Les colonies seront agricoles et
industrielles, mais l'une d'elles sera plus spécialement destinée
aux jeunes gens qui auront fait preuve d'aptitudes militaires. En juillet de
la même année, le Roi Souverain, par un décret,
sanctionnait cette orientation des colonies scolaires professionnelles et
agricoles »57(*).
Par ce décret royal de juin 1890, nous réalisons
qu'avant l'Indépendance, il existait une politique coloniale relative
à la mise en valeur des ressources humaines dans l'Etat
Indépendant du Congo, futur Congo Belge.
b. La première
République et la guidance
Le départ précipité des techniciens
belges avec l'accession du pays à l'Indépendance donne naissance
à une nouvelle ère de l'orientation au Congo.
C'est ainsi que fut mis sur pied par les autorités du
pays l'orientation collective, avec la création du cycle
d'orientation (C.O.), dont le but primordial reste l'accueil
de la masse scolaire à la sortie de l'enseignement primaire, et de
guider les élèves à mieux choisir le type d'études
correspondant à leurs aspirations et capacités.
B.VERHAEGEN (1980) rapporte que l'effondrement des structures
coloniales dès le mois de juillet 1960 créa les conditions
propices à une réforme profonde du système d'enseignement
au Congo. Celle-ci fut entreprise dès 1961 par l'UNESCO avec la
collaboration des responsables Congolais58(*).
Deux traits essentiels caractérisent cette
réforme :
Ø La volonté de développer un
enseignement supérieur de type professionnel pour fournir rapidement au
pays les cadres moyens et supérieurs qui lui font défaut suite au
départ des Belges ;
Ø Des programmes et des structures de l'enseignement
inspiré du modèle occidental afin de faire sortir le Congo de son
isolement culturel.
En outre, le français fut imposé comme seule
langue d'enseignement depuis les premières années du niveau
primaire, l'enseignement des filles fut aligné sur celui des
garçons, un cycle d'orientation formant le tronc commun pendant les deux
premières années du secondaire devrait permettre d'uniformiser la
formation des élèves ayant terminé le primaire et de les
orienter soit vers un cycle court de 2 ou 3 ans à vocation technique,
soit vers un cycle long de 4 ans préparatoire à l'enseignement
supérieur.
Il ressort de la plaquette de DELVAUX (1970) sur
l'orientation à l'entrée des universités
congolaises 59(*) que
la réforme de 1961 a modifié les structures et les programmes de
l'enseignement primaire afin de permettre aux individus de prolonger au maximum
leur scolarité. Comme les classes du C.O. n'arrivent pas encore
à absorber tous les élèves qui terminent avec
succès des études primaires, les autorités scolaires
devraient recourir à des examens sélectifs pour le passage du
primaire au secondaire. C'est la grande époque des examens
sélectifs.
c. Haut et bas de
l'orientation en RDC : Jalon et tâtonnement
Avec l'avènement de la 2ème
République, l'entrée à l'Université est
conditionnée par la réussite à un examen de
maturité instauré par le Ministère de l'Education
Nationale. En plus de son rôle de sélection, l'épreuve a
comme finalité l'orientation des élèves retenus vers les
différentes filières des études, c'est-à-dire soit
vers les facultés des sciences positives soit vers les facultés
des sciences humaines, ou encore vers les propédeutiques
préparatoires aux études universitaires.
Toutefois, nous tenons à souligner que l'essentiel de
l'orientation et de la sélection professionnelle est devenu, depuis
l'indépendance, une affaire privée de certaines entreprises,
assurée par leurs bureaux du personnel. Il y a lieu de signaler les cas
de Chanic, Onatra, Air Zaïre, et des certains centres
spécialisés comme l'INPP et autres.
Après la suppression des examens sélectifs par
le Congrès du M.P.R., furent créés dans un certain nombre
de C.O. de Kinshasa, des bureaux psychopédagogiques dirigés par
des conseillers psychologues et ayant pour attributions :
Ø Assurer des consultations psychologiques pour
certains élèves présentant des difficultés
scolaires liées à des problèmes d'ordre affectif ou
intellectuel. Ces consultations sont effectuées à la demande des
professeurs ou des directeurs ;
Ø Administrer un certain nombre de tests aux
élèves et les comparer avec les résultats scolaires en vue
d'émettre un avis d'orientation ;
Ø Entreprendre des recherches diverses sur la
population scolaire des C.O. ;
Ø Expérimenter et mettre au point l'observation
continue ; ...
De ce qui précède, il saute aux yeux que
l'Orientation relevait de l'empirisme scientifique jusqu'en 1974, année
où, sur l'initiative des professeurs BIKAY Obel, MPIUTU NeMbodi, IZIA
Mpey., MALANDA Dem, KANGA Kalemba V.,... fut créé à
l'Institut Pédagogique National (I.P.N.) le Département
d'Orientation Scolaire et Professionnelle pour la formation des conseillers
d'orientation.
A ce stade, un mot doit être dit sur ladite formation,
focalisée essentiellement sur l'Orientation Scolaire et non
professionnelle. Le programme de formation accuse des insuffisances quant
à la spécificité de l'objet d'étude de la guidance,
à savoir la dynamique Individu-Etude-Travail. Il se dégage ainsi
une tendance vers la psychologie scolaire que l'Orientation pure
c'est-à-dire l'étude de la triologie Individu-Etude-Travail.
Les diplômés en O.S.P. (gradués)
étaient utilisés par le Ministère de l'Enseignement
Primaire et Secondaire au sein de la Direction des Services
Pédagogiques et par le bureau urbain d'OSP à Kinshasa, jusqu'en
1982, date de la suppression du dit service.
« La suppression du cycle d'Orientation (C.O.) par
la décision d'Etat n° 08/CC/81 du 15 juin 1981,
imprime une situation nouvelle à l'Orientation scolaire au Zaïre
(R.D.C). Cette décision impliquait la restructuration de l'Enseignement
Primaire et Secondaire (qui venait de se débarrasser du C.O.), et du
même coup, la mise en cause du rôle et de la fonction du Conseiller
au sein de ces structures nouvelles »60(*).
Nous aimerions dire que depuis lors s'exercera alors au niveau
de l'Inspection Générale de l'E.S.P. (Enseignement primaire,
secondaire et professionnel) une certaine Orientation, avec comme but ultime le
test dit d'Orientation ou test d'évaluation actuel TENAFEP (Test
National de Fin d'Etude Primaire).
d. La Guidance en
RDC : De la longue Transition à ce jour.
La démocratisation du pays en 1990 n'a pas
laissé les Conseillers d'orientation en fonction, au chômage et en
formation indifférents quant au sort de leur carrière.
Regroupés au sein du syndicat des
Conseillers d'Orientation (SYCOR) et appuyés par l'Association
des Etudiants en O.S.P. dénommée Association des Conseillers
d'Orientation du Zaïre (ACOZA) de l'Institut Pédagogique National
(I.P.N.), ils ont pu convaincre le décideur politique du bien
fondé de l'orientation pour le redressement du système
éducatif national, et un nouvel épisode s'ouvre pour la
guidance.
Créé le 26 mars 1991, le Syndicat des
Conseillers d'Orientation, « SYCOR » en sigle, est une
organisation socioprofessionnelle agréée par
l'arrêté ministériel n° 83 page 183 du registre des
syndicats du Ministère du Travail, Main-d'oeuvre et de la
Prévoyance Sociale avec comme buts :
Ø Le placement de l'homme qu'il faut à la place
qu'il faut ;
Ø La quête permanente du bien être de ses
membres ;
Ø La formation intégrale de l'homme, agent
sociale du développement national.
Le Ministère de l'EPSP par l'arrêté
ministériel n° 00390/92 du 9 avril 1992 relance le service
d'orientation Scolaire et Professionnelle au sein de la Direction des
Programmes Scolaires et Matériels Didactiques, avec comme
mission :
Ø Initier, conduire et réaliser les
études relatives aux problèmes d'OSP ;
Ø Elaborer les instruments de mesure et en garantir la
bonne utilisation ;
Ø Constituer la banque des données
psychologiques et socioprofessionnelles ;
Ø Récolter des données relatives à
la vie de l'enfant en vue de son orientation d'abord scolaire, et ensuite
professionnelle ;
Ø Proposer les sujets d'information à
l'intention des services régionaux, sous-régionaux et des
coordinations des écoles pour la vulgarisation des techniques de
guidance auprès des enseignants, élèves et
parents ;
Ø Contribuer au développement de l'enseignement
spécial ;
Ø Contribuer à l'élaboration technique
des épreuves psychopédagogiques et des concours en vue du
recrutement des enseignants et des élèves ;
Ø Tenir les statistiques spécifiques ;
Ø Assurer le suivi des élèves
orientés et dresser le rapport ad hoc ;
Ø Exploiter les relations de collaboration
professionnelle et produire un rapport annuel d'activités à
l'intention de la hiérarchie.
Sans tenir compte de la spécificité des
tâches dévolues au Conseiller d'Orientation, considérant
les enjeux socio-économiques et culturels de la globalisation au regard
du programme de formation en O.S.P. assurée à l'I.P.N.,
l'arrêté portant l'organisation du Service d'Orientation semble
refléter une certaine ambiguïté quant à l'objet de la
guidance, à savoir : la dynamique individu-étude-travail.
A l'ESU, quelques cellules de Guidance et d'Orientation
autonomes fonctionnent au sein de certains établissements, dont la
gestion et la mission relèvent de la compétence des
autorités académiques. Il s'agit de l'Université de
Kinshasa (UNIKIN) et de l'Institut Pédagogique de la Gombe (I.S.P.).
Nous déplorons le fait que ces cellules soient
animées par un personnel non qualifié et moins compétent
(non conseiller), raison pour laquelle l'impact de l'orientation ne se fait pas
sentir dans les milieux universitaires et surtout sur le plan
académique.
« Qui veut aller loin ménage sa
monture dit-on. Il revient aux Conseillers d'orientation du Congo, comme
à leurs confrères d'autres cieux, de mener un combat scientifique
acharné en vue d'arracher leur identité propre, et convaincre
l'autorité compétente du rôle de premier plan qu'ils ont
à jouer pour la gestion rationnelle des ressources humaines nationales,
de telle sorte qu'il y ait l'homme qu'il faut à la place qu'il faut, et
pour le redressement de notre système éducatif en
faillite... »61(*). Et cette recherche est une contribution à ce
combat scientifique pour le triomphe de la guidance en République
Démocratique Congo.
1.5.2.
L'Orientation à l'Université
Intervenant pour le compte de l'AIOSP lors de la
conférence Mondiale sur l'Enseignement Supérieur tenue à
l'UNESCO (1998), J.L. BRUN62(*) donne la vision de la guidance pour le
troisième millénaire.
Dans un système idéal, qui n'existe pas, et peut
être heureusement, on verrait des étudiants ayant effectué
un choix définitif pour un type d'études, les poursuivant sans
difficultés et arrivant tous dans le monde du travail, avec un
diplôme en poche. Cette vision, sortir d'un rêve, n'est pas celle
de nos systèmes d'enseignement supérieur dans les pays
développés ou émergents.
Un système d'orientation dans les universités
aurait donc une quadruple fonction :
1) C'est un outil d'aide au choix individuel, de conseil et
d'écoute des difficultés personnelles des étudiants. Il
semble important que les universités possèdent en leur sein des
professionnels capables d'analyser les causes d'échec, et d'aider
l'étudiant à faire le point à un moment donné de
leur parcours ;
2) C'est un outil d'information pour les étudiants mais
aussi pour l'université elle-même, afin qu'elle connaisse mieux
ses caractéristiques (taux d'insertion dans le monde du travail de ses
diplômes). Une collaboration étroite entre ces services et les
enseignants de l'université est indispensable ;
3) C'est un outil de facilitation du passage entre
l'université et le monde du travail par les contacts pris avec les
employeurs et les données économiques
générales ;
4) C'est donc enfin un outil de démocratisation et
d'égalité au service des étudiants les plus modestes.
Souvent, les étudiants issus des classes favorisées, que ce soit
dans les pays développés ou émergents, disposent de part
leur culture familiale et culturelle, un acquis sur le système
universitaire. Les étudiants modestes ont besoin d'information, de
conseil, ne les possédant pas toujours spontanément.
Si on s'occupe de la personne, déclare J.L. BRUN, il
est indispensable qu'il y ait un nombre suffisant des spécialistes de
l'orientation formés. Autrement dit, il est nécessaire de
consacrer un budget pour développer ces services d'orientation.
Or en R.D.C. et selon les Etats Généraux de
l'Education63(*) (1996)
l'admission aux études supérieures se fait actuellement de
façon non sélective, sans prise en compte ni du type
d'études entreprises jusque-là par l'étudiant, ni de la
baisse actuelle du niveau de formation au secondaire, ni de la capacité
d'accueil des établissements, ni de celle d'encadrement
pédagogique et scientifique des enseignants, ainsi que de leur formation
continue. Ceci entraîne une forte pression à l'entrée de
l'ESU, la surpopulation des auditoires, le faible rendement interne du
système éducatif.
Pour redresser la situation, les Etats Généraux
de l'Education (EGEZ) de 1996 proposent des
pistes de solution, entre autres :
- La sélection des candidats par l'organisation d'un
concours ou d'épreuves de sélection et d'orientation ;
- La diffusion à temps des profils et critères
d'admission pour chaque filière ou cycle de l'E.S.U. ;
- La mise en oeuvre des services existants ou, en cas de
carence, la création de nouveaux services d'orientation et de guidance
dans les établissements de l'ESU ;
- L'instauration d'une année préparatoire ou
propédeutique pour les finalistes du secondaire ayant obtenu moins de
55%.
En ce qui concerne l'encadrement pédagogique des
étudiants, le projet du Nouveau Système Educatif issu des EGEZ
(1996) révèle que « le faible rendement interne de
l'ESU qui se traduit par un taux élevé de déperdition
(80%), un faible taux d'efficience (20%) et d'efficacité (33%), est
dû entre autres à l'insuffisance qualitative et quantitative de
l'encadrement pédagogique des étudiants par les enseignants et
par les services appropriés des
établissements »64(*).
Pour améliorer selon ledit projet, il faut : (...)
créer dans les établissements un bureau de pédagogie
universitaire, qui aura d'une part une Cellule d'Orientation et de Guidance
chargée de la diffusion des informations sur les études et
professions, de l'orientation et de la réorientation, de l'encadrement
pédagogique, et d'autre part une cellule de didactique chargée
des études et des actions relatives au processus de formation permanente
au profit des enseignants.
Quant à la lutte contre les inégalités
à l'ESU, et conformément à l'option « Education
pour tous », la priorité doit être accordée
à l'Education des groupes défavorisés et des exclus.
« Par groupes défavorisés et exclus,
nous entendons les personnes vulnérables, les filles, les femmes, les
pygmées, les réfugiés, les déplacés, les
orphelins, les femmes rurales, les enfants trop âgés par rapport
à la réglementation scolaire, les kitawalistes, les pauvres, etc.
Il doit être entendu que la solution du problème
d'inégalités en matière de recrutement, d'organisation
scolaire, de méthode d'enseignement et d'évaluation, exige des
dispositions particulières concernant les groupes
précités »65(*).
1° Recrutement et encadrement des
étudiants
Il ressort du document sur « l'Orientation à
l'entrée des universités congolaises » (1971)
que devant l'accroissement considérable et rapide des effectifs
des finalistes de l'Enseignement Secondaire, le Ministère de l'Education
Nationale a été amené à instaurer, dès 1966,
un examen à l'entrée des universités congolaises.
La réussite à cet examen est la condition mise
à l'obtention d'une bourse d'études pour l'enseignement
universitaire. Outre son rôle de sélection, l'examen a pour
objectif d'orienter les élèves soit vers les facultés des
sciences positives, soit vers les facultés des sciences humaines, soit
encore vers les propédeutiques préparatoires aux études
universitaires. Cet objectif justifie le nom donné depuis 1969 à
cet examen d'Epreuve d'Orientation (E.O.) et par la lettre
circulaire du 15 mai 1969 (réf. EDN/CAB/01/1453/69) adressée aux
Recteurs des trois universités »66(*), le Ministre de l'Education
Nationale valorise la Guidance à l'université en ces
termes:
a)Etant donné :
5) la nécessité d'orienter les candidats qui
réussissent à l'examen d'Etat et désirent entrer à
l'université ;
6) le souci du Gouvernement de sauvegarder le niveau
élevé et la rentabilité des universités ;
b) Décide :
7) l'instauration à l'entrée aux
universités d'Epreuve d'Orientation et d'une interview permettant de
guider les candidats vers les différentes sections ;
8) que les étudiants qui réussiraient les
épreuves d'orientation auraient la priorité d'entrée
à l'université et à l'attribution d'une bourse du
Gouvernement ;
9) que ceux qui ne réussiraient pas les épreuves
d'orientation pourraient néanmoins se faire inscrire mais sans bourse
gouvernementale (une bourse serait accordée par la suite à ceux
qui réussiraient leur première année) ;
10) souhaite que les universités se concertent pour
élaborer les épreuves d'orientation et soumettent leur projet au
Ministre.
Voici la chronologie des procédures de sélection
et d'Orientation à l'entrée de l'Enseignement Supérieur de
1966 à 1970 en RDC :
Année
|
Orientation à l'entrée des
universités
|
1966
|
Instauration d'une épreuve de maturité
conçue sous forme de concours
|
1967
|
Instauration d'une épreuve de sélection et
d'orientation : seuil de réussite à 55% (seuil
modifié ensuite par le Ministère de l'Education Nationale)
|
1968
|
Suppression de l'épreuve, nouvelles modalités
pour l'octroi des bourses d'études
|
1969
|
Instauration d'une épreuve d'orientation : seuil
de réussite à 45%
|
1970
|
Application de l'épreuve d'orientation : seuil de
réussite à 45%
|
Source : Delvaux P.et al. (1971)
A la lecture de ces dispositions relatives à
l'Orientation dans les universités congolaises autrefois, la chronologie
des faits témoigne la courbe descendante de la chute de l'ESU en RDC, si
nous pouvons partir de Lovanium à l'UNAZA, actuellement
l'E.S.U.R.S. ! Et aujourd'hui, quelle est la politique du Gouvernement
pour le recrutement et l'encadrement des étudiants ? C'est
là où nous proclamons tout haut, « qu'il faut
absolument définir une Politique Nationale d'Orientation pour la
gestion rationnelle du capital humain » c'est-à-dire
mettre l'homme qu'il faut à la place qui lui convient dans tous les
secteurs de la vie nationale en vue de relever le défi du
sous-développement et faire sortir la R.D.C. de l'assiette des pays les
plus pauvres et endettés.
Conformément à l'article 26.1 de la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, l'admission dans
l'enseignement supérieur devrait être fondée sur le
mérite, les capacités, les efforts, la persévérance
et la détermination des postulants à tout âge, en tenant
compte des compétences acquises antérieurement. « En
conséquence, aucune discrimination ne saurait être admise pour ce
qui est de l'accès à l'Enseignement Supérieur, en raison
de la race, du genre, de la langue, de la religion, ou de toute distinction
économique, culturelle ou sociale, ou encore de handicaps
physiques »67(*).
Quant à l'accueil et l'encadrement des
étudiants, ils font partie de l'action de formation de
l'établissement et sont pris en charge par les instances qui organisent
l'enseignement. Mais selon le Manuel de Gestion Académique de la
CPE68(*), l'encadrement et
l'initiation des étudiants sont une responsabilité qui incombe
d'une façon spéciale au titulaire de première
année, à la commission d'encadrement et à la cellule
d'orientation et de guidance, conformément à l'instruction
académique n° 48 du 12 octobre 1979.
« Il est normal que les étudiants n'ont pas
une idée précise de la façon dont ils peuvent se
préparer à l'année académique. De nombreux
étudiants traînent pendant des semaines dans la passivité
et l'oisiveté. Un rôle important doit être joué par
la cellule d'orientation et de guidance et par la
faculté/section »69(*).
2° Promotion du personnel scientifique et
cadre juridique
Pour la Commission Permanente des Etudes (CPE), c'est une des
préoccupations dans les grandes universités du monde d'attirer
les éléments les plus compétents. Dans certains pays
comme les USA, les universités se disputent les compétences
scientifiques et pédagogiques et offrent souvent des contrats
alléchants, calculés en fonction de la valeur du candidat.
Soucieux d'avoir un corps académique et scientifique aussi valable que
possible, les responsables de nos établissements aux différents
niveaux doivent mettre en place toute une stratégie pour trouver les
meilleurs candidats.
Les conditions de promotion du corps scientifique sont
fixées par l'ordonnance n° 81-160 du 7 octobre 1981 qui, à
son article 29, spécifie sa composition. Le personnel scientifique se
compose d'un corps d'enseignant et d'un corps non enseignant. Et nous tenons
à préciser que notre étude se focalise sur le corps
enseignant appelé à devenir corps académique ; et il
comprend :
a) les Chefs des travaux ;
b) les chargés d'enseignement et
c) les Assistants
Les articles 35 et 36 de l'ordonnance précitée
précisent les conditions de promotion du corps scientifique. Mais pour
accéder aux grades académiques, il y a l'encadrement scientifique
et pédagogique, auquel il faut ajouter les formations et stages de
perfectionnement en vue d'être outillé pour la rédaction
d'une thèse.
« Les Chefs d'établissement prendront
à coeur d'aider les jeunes à progresser dans la carrière
académique, de leur fournir les moyens nécessaires pour pouvoir,
le cas échéant, préparer un doctorat ou se perfectionner
dans la profession, ou se spécialiser dans l'un ou l'autre domaine. Il
est parfois indiqué de le décharger d'une partie de son horaire
pour qu'il puisse se consacrer davantage à ses recherches.
L'autorité l'aidera pour obtenir une bourse de stage, pour assister
à des conférences internationales, etc. »70(*)
Chapitre II. Orientation et respect des droits humains.
2.1.
Etat des droits.
L'article 1er de la Constitution (2006) de la RDC
déclare que La République Démocratique du Congo
est, dans ses frontières du 30 juin 1960, un Etat de droit,
indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique
et laïc.
Et dans l'Exposé des motifs au point 2, il est
écrit : « Le constituant tient à réaffirmer
l'attachement de la République Démocratique du Congo aux droits
humains et aux libertés fondamentales tels que proclamés par les
instruments juridiques internationaux auxquels elle a adhéré.
Aussi a-t-il intégré ces droits et libertés dans le corps
même de la constitution. A cet égard, répondant aux signes
du temps, l'actuelle constitution introduit une innovation de taille en
formalisant la parité homme-femme. »71(*)
A.
L'Etat de droit, qu'est-ce ?
De nature, tous les hommes sont égaux et ont des droits
appelés les droits humains qu'aucun pouvoir ne leur confère mais
sont sacrés et doivent être protégés, car
« les droits naturels ont une valeur universelle et permanente. Tous
les hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droits »72(*).
Pendant la plus grande partie de l'histoire humaine, les
mêmes personnes gouvernaient et faisaient la loi (l'expression de la
volonté des maîtres du pays) mais ce système tyrannique
avec le temps a dû subir d'évolution suite au principe de
soumission de tous à la loi, à savoir que même les
dirigeants doivent s'y soumettre, et que nul n'est au dessus de la loi.
« L'Etat de droit signifie qu'aucun individu, qu'il soit
président ou citoyen ordinaire, n'est au-dessus des lois. Les
gouvernements démocratiques exercent leur autorité en respectant
la loi et ne sont pas eux-mêmes au-dessus des lois73(*). »
Dans un Etat de droit, les lois doivent exprimer la
volonté du peuple, non les caprices du souverain, qu'il s'agisse d'un
roi, d'un dictateur, d'un chef militaire, d'un leader religieux, ou d'un parti
politique autoproclamé.
Quant aux citoyens, ils sont disposés à
respecter les lois et règlementations de leur société,
parce qu'elles émanent de leur volonté collective. Et pour
assurer un Etat de droit, il faut un pouvoir judiciaire fort et
indépendant, ayant le pouvoir, les moyens et le prestige voulus pour
être en mesure de demander aux responsables élus, y compris les
dirigeants, de rendre des comptes s'ils ne respectent pas les lois et
règlementations du pays.
Selon la définition actuelle, un Etat de droit est
celui dans lequel le Droit est écrit. Il faut pour cela un double
contrôle : contrôle de la puissance publique et contrôle
des citoyens.
« L'Etat de droit est celui où les
élus, donc les mandataires politiques, sont tenus par le droit qui a
été édicté. La théorie de la
séparation des pouvoirs de Montesquieu garantit que chacun des trois
pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) se
contrôlent. L'Etat de droit s'oppose donc aux monarchies de droit divin
(le roi dans l'ancien régime pensait avoir reçu son pouvoir de
Dieu et donc pas de limite à son pouvoir), et aux dictateurs de droite
ou de gauche où l'autorité fait respecter sa loi par la force, en
général l'armée ou les services
secrets »74(*).
Mais dans le contexte de notre démarche, nous
partageons le point de vue commun avec GUY L. et al. (1998) sur le concept de
l'Etat de droit : « Traditionnellement, l'Etat de Droit se
présente sous l'aspect d'une hiérarchie des normes : les
divers organes de l'Etat sont tenus de respecter les normes juridiques
supérieurs (ainsi, la loi doit être conforme à la
constitution). A partir des années quatre-vingts, le concept acquiert
une signification plus large et s'il s'opère même un
déplacement de signification, l'Etat de droit devient un Etat qui
respecte et protège les Droits de l'Homme »75(*).
Pour la Représentante spéciale adjointe du
secrétaire général des Nations unies pour la
RDC 76(*);
« L'Etat de droit implique en outre, des mesures propres
à assurer le respect des principes de la primauté du droit, de
l'égalité devant la loi, de la responsabilité au regard de
la loi, de l'équité dans l'application de la loi, de la
séparation des pouvoirs, de la participation à la prise de
décisions, de la sécurité juridique, du refus de
l'arbitraire et de la transparence des procédures et des processus
législatifs. »
La fonctionnaire des Nations Unies ci-haut citée
souligne que la primauté du droit suppose que l'ensemble des individus,
des institutions et des entités publiques et privés, y compris
l'Etat lui-même , ont à répondre de l'observation de lois
compatibles avec les normes internationales en matières des droits de
l'homme; promulguées selon des procédures
préétablies et des processus législatifs.
Grâce à la ratification des traités
internationaux des droits de l'homme, les gouvernements des Etats s'engagent
à prendre des mesures et à adopter des lois compatibles avec
leurs obligations et devoirs découlant des traités.
Le système juridique national constitue donc la
première protection légale des droits humains, tels qu'ils sont
garantis par le droit international.
Lorsque les procédures juridiques nationales ne
s'occupent pas des violations des droits de l'homme, il existe des
mécanismes et procédures pour les plaintes individuelles ou les
communications aux niveaux régional ou international, pour veiller
à ce que les normes internationaux des droits de l'homme soient
effectivement respectées, appliquées et imposées au niveau
local.
Les systèmes régionaux de protection des droits
de l'homme comme la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des peuples,
ont aussi un rôle crucial à jouer dans l'application de la loi
internationale.
B.
Etat de droit et conditions de son instauration
« ... Il est essentiel que les droits de l'homme
soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne
soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre
la tyrannie et l'oppression » 77(*)
De naissance, tous les hommes ont des droits
inaliénables, appelés les droits de l'homme, qu'aucun pouvoir ne
leur confère, mais que tous les gouvernements doivent protéger.
Le respect de ces droits permet aux gens de vivre dans la dignité et le
respect de toute personne humaine - quel que soit son appartenance ethnique,
religieuse ou politique, et quel que soit son statut social - permet à
chacun de jouir de ces droits fondamentaux.
« ... La reconnaissance de la dignité
à tous les membres de la famille humaine et leurs droits égaux et
inaliénables, constitue le fondement de la liberté, de la justice
et de la paix dans le monde »78(*).
Les Droits de l'homme ou « Droits
humains », « derechos humanos » en espagnol et
« human rights » en anglais peuvent signifier :
- L'ensemble de droits que détient chaque personne sur
base du seul fait qu'il soit un être humain.
- Tous ont les mêmes droits sans distinction aucune (de
race, de religion, de couleur, de sexe, de langue, de groupe ethnique, de
fortune, etc....).
- Les droits de l'homme peuvent être violés, mais
jamais perdus.
On peut considérer aussi que les droits de l'homme sont
les demandes que nous avons envers l'Etat. C'est-à-dire que nous
demandons à l'Etat de nous fournir les services de santé,
d'éducation, de Sécurité sociale, aussi bien que nous
demandons à l'Etat de ne pas nous torturer, de ne pas nous
détenir arbitrairement et de sanctionner les auteurs de
détournement des deniers publics, etc....
Les droits de l'homme sont interdépendants et
indivisibles ; ils concernent une multitude d'aspects de l'existence
humaine, notamment les aspects économiques, sociaux et politiques.
« Une société sans respect pour les
droits de l'homme est une société sans respect de la loi. Sans
respect de la loi et de la démocratie, un Etat ne peut pas bien servir
les besoins de la population. C'est-à-dire que le développement
de la RDC doit passer par le respect des droits de l'homme dans tous les
secteurs de la vie nationale »79(*).
Les gouvernants en démocratie savent que l'une de leurs
responsabilités est de protéger les droits de l'homme
fondamentaux que sont la liberté de parole et de religion, le droit
à une égale protection des citoyens par la loi, et la
liberté de ceux-ci de l'organiser et de participer pleinement à
la vie politique, économique et culturelle de la
société.
Les dirigeants démocratiques gouvernent avec le
consentement de leurs citoyens. Leur puissance n'est pas fondée sur les
armées qu'ils commandent ou la richesse économique de leur pays,
mais sur leur respect des limites fixées par l'électorat qui les
a portés au pouvoir au moyen d'élections libres et loyales.
Et le gouvernement a l'obligation de rendre des comptes. Les
représentants officiels, qu'ils soient élus ou non, doivent
expliquer leurs décisions et leurs actions à leurs
concitoyens.
La responsabilisation juridique des membres du gouvernement
exige un appareil judiciaire indépendant, habilité à
permettre aux citoyens d'engager des poursuites contre le gouvernement.
2.2.
Surveillance ou Monitoring de Droits de l'homme.
Au sens large selon le Manuel de Formation sur la surveillance
des Droits Humains,80(*)
le `'monitoring `' décrit la collecte active, la
vérification et l'usage immédiat d'informations en vue de
résoudre des problèmes de droits humains. Le monitoring des
droits de l'homme peut revenir à réunir des informations sur des
incidents, à observer des événements (élections,
procès, manifestations, etc.), à visiter des sites tels que des
lieux de détention ou des camps de réfugiés, à
s'entretenir avec les autorités gouvernementales afin d'obtenir les
renseignements, de parvenir à des remèdes et d'assurer tout autre
suivi immédiat.
« Le monitoring est une méthode qui permet
d'améliorer la protection des droits de l'homme. L'objectif principal du
monitoring des droits de l'homme consiste à renforcer la
responsabilité de l'Etat dans la protection des droits de
l'homme.»81(*)
2.2.1.
Typologie des droits humains.
Les droits de l'homme sont des droits inaliénables de
tous les êtres humains, sans distinction de race, de couleur, de sexe, de
langue, de religion, d'opinion politique ou autre, d'origine nationale ou
sociale, de propriété, de naissance ou d'autre condition. Tous
les droits de l'homme, que ce soit des droits civils ou politiques, comme le
droit à la vie, l'égalité devant la loi et la
liberté d'expression ; les droits économiques, sociaux et
culturels, comme le droits au développement et à
l'autodétermination sont indivisibles, intimement liés et
interdépendants. Les améliorations apportées à l'un
des droits facilitent la progression des autres.
« Les droits universels de l'homme sont
reflétés et garantis dans la loi, sous forme des traités,
de droit coutumier international, de principes généraux et
d'autres sources de droit international. Les lois internationales sur les
droits de l'homme stipulent que les gouvernements doivent soit prendre des
mesures positives, soit s'abstenir d'agir d'une certaine manière afin de
promouvoir et de protéger les droits de l'homme et les libertés
fondamentales des individus ou des groupes. » 82(*)
2.2.2.
Fondement juridique international des droits humains.
La législation internationale des
droits de l'homme énonce les obligations que les Etats doivent
respecter. Les Etats, qui deviennent parties aux traités internationaux,
ont l'obligation et le devoir de respecter, de protéger et d'instaurer
les droits de l'homme. Cette obligation de respect signifie que les Etats
doivent éviter de s'ingérer dans les droits de l'homme ou
d'empêcher les personnes de jouir de leurs droits.
L'obligation de protection exige que les Etats
protègent les personnes ou groupes de personnes contre les violations
des droits de l'homme tandis que celle d'instaurer signifie que les Etats
doivent prendre des mesures positives pour faciliter l'exercice des droits
fondamentaux de l'homme.
2.2.3.
Protection des droits humains par les Etats.
Grâce à la ratification des traités
internationaux des droits de l'homme, les gouvernements s'engagent à
prendre des mesures et à adopter des lois compatibles avec leurs
obligations et leurs devoirs découlant des traités. Ce qui fait
que le système juridique national constitue la première
protection légale de droits de l'homme, tels qu'ils sont garantis par le
droit international.
En RDC selon l'Article 215 de la
Constitution « Les traités et accords internationaux
régulièrement conclus ont, dès leur publication, une
autorité supérieure à celle des lois, sous réserve
pour chaque traité ou accord, de son application par l'autre
partie »
Lorsque les procédures juridiques nationales ne
s'occupent pas des violations des droits de l'homme, il existe des
mécanismes et procédures pour les plaintes individuelles ou les
communications aux niveaux régional ou international pour veiller
à ce que les normes internationales des droits de l'homme soient
effectivement respectées, appliquées et imposées au niveau
local. Les systèmes régionaux de protection des droits de l'homme
ont aussi un rôle crucial à jouer dans l'application de la loi
internationale.
2.2.4.
Violations et abus des droits humains.
« Toute discrimination fondée sur
l'allégation de la race, la couleur, le sexe, la langue, l'opinion
politique ou autre, l'origine nationale ou sociale, la richesse, la naissance
ou tout autre statut ayant pour effet d'annihiler ou d'altérer
l'égale jouissance ou exercice de tout droit de l'homme est constitutive
d'une violation des droits de l'homme »83(*)
Les violations des droits de l'homme recouvrent des
transgressions par les Etats des droits garantis par le droit humanitaire
national, régional et international et les actes et les omissions
directement imputables à l'Etat comportant un manquement à la
mise en oeuvre d'obligations légales dérivées des normes
concernant les droits de l'homme.
Elles interviennent lorsqu'une loi, une politique ou une
pratique contrevient délibérément à, ou ignore
délibérément, des obligations incombant à l'Etat,
ou lorsque l'Etat s'abstient d'une norme de conduite requise ou d'un
résultat requis. Des violations supplémentaires interviennent
lorsqu'un Etat déroge à ou supprime(r) des protections des droits
de l'homme existantes.
Tous les droits humains (civils, culturels,
économiques, politiques et sociaux) imposent aux Etats trois types
d'obligations distinctes, à savoir ; respecter, protéger, et
faire. Le manquement d'un Etat à l'une quelconque de ces obligations
constitue une violation des droits de l'homme.
Pour ce qui concerne spécifiquement les droits
économiques, sociaux et culturels, des violations peuvent intervenir
aussi lorsque l'Etat manque à satisfaire « les
niveaux minimums essentiels de ces droits » c'est-à-dire
un Etat où toutes personnes en nombre suffisant sont privées
d'aliments essentiels, de soins de santé primaire essentiels, d'abri et
de logement de base, ou des formes les plus élémentaires de
l'éducation, se trouve à première vue, en violation des
droits humains. Ces obligations minimales de base s'appliquent sans
égard à la disponibilité de ressources dans le pays
concerné, ni à quelque autre facteur ou difficulté.
2.3.
Orientation et bonne gouvernance
La gouvernance c'est un processus par lequel une
société se pilote et se dirige mais la bonne gouvernance se
caractérise par la participation, la transparence, la
responsabilité et l'équité. Mais qu'est-ce alors la
gouvernance ?
« La bonne gouvernance, peut ainsi être
définie comme l'exercice de l'autorité économique,
politique et administrative en vue de gérer les affaires d'un pays
à tous les niveaux et avec le concours de tous. » 84(*)
Ce concept couvre plusieurs sens et dépend du contexte
ou des structures :
- C'est un terme anglais qui viendrait de gouvernance (gestion
des affaires publiques) et a fait son entrée dans la politique de
développement au début des années 90. Avec la fin de la
guerre froide, on a réalisé que la coopération au
développement ne peut être efficace que si les gouvernements et
les institutions fonctionnent de manière fiable et transparente. Et la
Banque Mondiale fut la première à utiliser la notion de good
gouvernance dans le but d'améliorer l'efficacité de l'allocation
des fonds publics. Cette expression ne se réfère pas seulement
à la gestion gouvernementale, mais inclut également la gestion
des institutions non étatiques.
- D'une manière générale la gouvernance
est assurée lorsque l'interaction, ainsi que la répartition des
rôles entre l'Etat, la société civile et l'économie
privée reposent sur quelques principes essentiels, à
savoir : participation, transparence, non discrimination,
efficacité et fiabilité dans les affaires publiques, le tout sous
un éclairage éthique suffisant.
Ces principes doivent garantir aux citoyens d'un pays -
individuellement ou en groupe - la possibilité de définir et de
construire librement leur développement en étant parfaitement
conscients de leurs droits et de leurs devoirs.
Un tel environnement ne peut fonctionner que si les principes
de l'Etat de droit sont respectés, en particulier les droits de l'homme
et la séparation des pouvoirs, c'est-à-dire une justice
équitable et la résolution non violente des conflits par les
autorités sous le sens responsabilité entre l'Etat, la
société civile et l'économie privée. Chacun de ces
secteurs est tenu de promouvoir le développement humain durable.
La gouvernance couvre l'ensemble de domaines de gestion
publique tels que le caractère dictatorial du régime politique,
l'incapacité généralisée des autorités
publiques d'avoir une vision des problèmes, le détournement des
deniers publics, l'absence de politique en matières des routes et des
voies de communication, l'inefficacité des politiques existantes, la
confiscation des biens par les agents de l'administration publique, la
démolition des habitations bâties sur des terrains non
urbanisés, et autres.
Pour le PNUD, dans document inédit la
« gouvernance » se définit comme l'exercice de
l'autorité politique, économique et administrative dans la
gestion du pays ; alors que la « bonne gouvernance »
se caractérise par la participation, la transparence, la
responsabilité, le respect de la primauté du droit,
l'efficacité et l'équité.
Et la Coopération Suisse quant à elle,
considère la « bonne gouvernance » comme un ensemble
de principes tels que le respect de la primauté du droit, la bonne
gestion des affaires publiques, la lutte contre la corruption, le respect des
droits humains ou la promotion de la démocratie et d'un
développement participatif.
A la lumière des concepts ci hauts décrits, nous
pouvons nous permettre de constater que la bonne gouvernance reposerait sur
l'utilisation rationnelle, juste, équitable et participative dans la
transparence des ressources humaines nationales pour une bonne gestion de la
cité.
Ainsi, le profil du citoyen, destiné à devenir
gestionnaire ou gouvernant, doit être celui de l'homme qu'il faut
à la place qui lui convient le mieux dans tous les secteurs de la vie
nationale et au moment convenable, règle d'or en orientation
(guidance) ! S'agit-il de l'Administration publique, du secteur
privé, de la société civile ou quoi encore, la guidance
doit être de mise pour l'instauration de l'Etat de droit en RDC,
estimons-nous.
Pour les pays de l'Union Européenne « [...]
L'Orientation joue un rôle important dans la promotion de
l'intégration sociale et économique des citoyens, en favorisant
l'accès de tous aux possibilités d'Education, de formation et
d'emploi, en accroissant les taux de réussite à tous les niveaux
de l'Education et de la formation, y compris dans l'enseignement post-scolaire
et supérieur et dans la formation des adultes, et en favorisant la
mobilité professionnelle et géographique des apprenants et des
travailleurs en Europe »85(*).
Ce que confirme la « Déclaration mondiale sur
l'ESU pour le 21è Siècle à l'article 6 alinéas
(d) : « La pertinence de l'enseignement
supérieur doit se mesurer à l'aune de l'adéquation entre
ce que la société attend des établissements et ce qu'ils
font. [...] Il s'agit d'offrir l'accès à la fois à une
large Education de caractère général et à une
Education ciblée sur une carrière souvent interdisciplinaire,
centrée sur les compétences et les aptitudes qui, toutes deux,
rendent l'individu capable de vivre dans différents contextes en
mutation, d'agir efficacement, et de pouvoir changer de
profession »86(*).
C'est ainsi qu'en Allemagne par exemple, la loi-cadre sur
l'Enseignement Supérieur exige que les établissements
d'Enseignement Supérieur « informent les étudiants et
les candidats sur les opportunités et conditions d'étude, et sur
le contenu, la structure et les exigences des filières », et
pendant toute la durée des études « aident les
étudiants en leur fournissant des conseils sur les différents
sujets d'études ». La loi demande aussi qu'en assurant cette
orientation, les établissements coopèrent avec les
« autorités responsables de l'orientation professionnelle. La
législation peut aussi fournir des spécifications sur
l'affectation du personnel »87(*).
Conformément à la Déclaration relative
aux principes et droits fondamentaux au travail, la discrimination au travail
peut s'observer dans beaucoup de contextes différents et sous des formes
très variées. Elle peut se fonder sur la race, la couleur, le
sexe, l'ascendance nationale, l'origine sociale, la religion, l'opinion
politiques.
Et selon l'OIT, la discrimination empêche ceux qui en
sont victimes d'exploiter pleinement leur potentiel et prive la
société de la contribution qu'ils pourraient apporter. Pour
mettre fin à la discrimination, il faut veiller à ce que chacun
puisse accéder sur un pied d'égalité à l'Education,
à la Formation, et à des ressources telles que la terre et le
crédit (OIT, 2007).
2.4.
Instruments internationaux liés à la guidance et aux droits
humains.
La Déclaration Mondiale sur l'Enseignement
supérieur pour le 21è Siècle et Cadre d'action prioritaire
pour le changement et le développement de l'enseignement
supérieur adoptés par la Conférence mondiale de
l'enseignement supérieur, réunis au siège de l'UNESCO,
à Paris le 9 octobre 1998, constitue la matrice ou le document de base
pour l'objet de notre recherche ; à savoir l'orientation et le
respect des Droits Humains à l'E.S.U. Par l'examen de quelques
instruments internationaux, nous tâcherons de ressortir ou circonscrire
le cadre juridique du respect de Droits Humains dans les institutions de l'ESU
c'est-à-dire les aspects relatifs à l'Orientation et aux droits
de l'homme.
« C'est pour trouver des réponses à
ces défis et mettre en route un processus de reforme en profondeur de
l'enseignement supérieur partout dans le monde que l'Unesco a
convoqué une Conférence mondiale sur l'enseignement
supérieur au XXIe siècle : Vision et action. En vue de cette
conférence, l'organisation a publié, en 1995, un document
d'orientation intitulé Changement et développement de
l'enseignement supérieur. Cinq consultations régionales (La
Havane, novembre1996 ; Dakar, avril 1997 ; Tokyo, juillet 1997 ;
Palerme, septembre 1997 ; Beyrouth, mars 1998) ont été
ensuite organisées. Les déclarations et plans d'action
adoptés par ces dernières, tout en gardant chacun sa
spécificité, sont dument pris en compte dans la présente
Déclaration - de même que l'ensemble du processus de
réflexion entrepris pour préparer la conférence- et sont
annexés. »88(*)
Pour atteindre les objectifs fixés dans cette
étude, nous avons épinglé certains instruments, que nous
allons exploiter, à savoir :
· La Recommandation concernant la condition du personnel
enseignant à l'Enseignement Supérieur adoptée à
Paris le 11 novembre 1997 par la Conférence générale
d'UNESCO.
· La Convention concernant la lutte contre la
discrimination dans le domaine de l'Enseignement adoptée par la
Conférence de UNESCO le 14 décembre 1960 à Paris en sa
onzième session et entrée en vigueur le 22 mai 1962
conformément aux dispositions de l'article 4.
· La Convention concernant la discrimination en
matière d'emploi et de profession (N° 111) adoptée par la
Conférence générale de l'OIT le 25 juin à
Genève en sa quarante-deuxième session et entrée en
vigueur le 15 1960, conformément aux dispositions de l'article 8.
· La Convention concernant le rôle de l'Orientation
et formation professionnelles dans la mise en valeur des ressources
humaines adoptée par la Conférence générale de
l'OIT à Genève le 23 Juin 1975 à sa soixantième
session et entrée en vigueur le 19 juillet 1977.
· La Convention sur la politique de l'emploi
adoptée par la Conférence générale d'OIT à
Genève le 21 Juin 1964.
· La Convention sur l'élimination de toutes les
formes de discrimination à l'égard des femmes (ONU,
1979) ;
· La Déclaration universelle de Droits de l'Homme
adoptée en 1946 et publiée le 10 décembre 1948 par
l'ONU.
2.5.
Orientation Professionnelle et politiques publiques
Les gouvernements ont un rôle important à jouer
en exerçant une direction stratégique et en coordonnant les
services d'Orientation Professionnelle soit dans l'élaboration de la
politique ou la fourniture de ces services :
« Bien souvent, les gouvernements ne gèrent
pas directement tous les services d'Orientation Professionnelle et, même
lorsqu'ils le font, les services requièrent le soutien de divers
partenaires. Une direction stratégique claire, impliquant tous les
acteurs clés, est nécessaire pour mettre au point une vision de
la façon dont l'orientation professionnelle peut soutenir
l'apprentissage à vie et l'employabilité
durable. Il faut en principe clarifier le rôle des
différents partenaires, y compris les divers services d'orientation
professionnelle, traduire cette vision en politique et programmes concrets,
identifier les lacunes dans les services assurés et déterminer
les moyens de les combler »89(*).
Mais comment alors sont organisés les services
d'orientation à travers les nations ? Quelques cas seront
décrits dans les lignes qui suivent à titre d'illustration tel
que le témoignent les documents du symposium international tenu à
Ottawa au Canada (1999) sur le thème : « Faire des
vagues : orientation professionnelle et politiques
publiques ».
A.
L'Argentine
L'Argentine est le premier pays en Amérique Latine
à concrétiser le concept de l'Orientation Professionnelle.
Beaucoup de services ont été organisés partout au pays,
mais leur développement ne s'est pas poursuivi pour diverses raisons
principalement parce qu'il n'existe pas de politiques gouvernementales dans le
domaine de l'orientation professionnelle et que les budgets sont
insuffisants.
Il n'existe aucune politique nationale précise et
coordonnée qui soutienne le développement d'un système
national d'orientation professionnelle. En 1993, le ministère du travail
et de la sécurité sociale a lancé plusieurs programmes
d'emploi temporaire en vue d'aider les gens en chômage aux prises avec de
sérieux problèmes sociaux et économiques.
Comme actions à mener, il faut ;
Ø promouvoir la création d'un Centre National
d'Education, d'Information sur l'emploi et d'Orientation Professionnelle.
Ø assigner à ce centre la responsabilité
de concevoir des projets de recherche, des instruments et des techniques,
Ø produire de l'information pédagogique et
professionnelle aux plans régional et national,
Ø développer des programmes d'Education et
Formation pour les conseillers.
Ø créer un forum de consultation permanent pour
les enseignants, les représentants des secteurs de l'emploi et de la
production, les représentants du gouvernement, les politiciens et les
représentants des Associations d'Orientation Professionnelle.
B.
Le Canada
Le Canada n'est pas doté d'un système national
de prestation de services d'Orientation Professionnelle et la
responsabilité à cet égard est partagée entre le
gouvernement fédéral et les administrations provinciales,
territoriales et municipales.
Développement des ressources humaines Canada (DRHC) est
le service national de placement au Canada. En principe, tous les adultes sans
emploi ont accès à des services d'emploi par l'entremise de DRHC.
Les services d'Orientation Professionnelle ne sont pas offerts de façon
égale et équitable partout au pays tandis que la prestation de
services d'Education à la carrière et de Counselling varie d'une
école à l'autre.
Les établissements d'enseignement post secondaire
procurent des services d'aide personnalisée pertinents, mais seulement
10 % des étudiants à ce niveau y ont recours.
Quant aux groupes et organismes non gouvernementaux (ONG), ils
obtiennent un financement une fois l'an, ce qui fait qu'ils se
préoccupent plus souvent qu'autrement de leur survie au lieu de la
prestation de services.
C.
Australie
Il n'y a pas un seul et même organisme dans chaque Etat
et territoire qui soit chargé de procurer des services de Counselling et
d'Education à la carrière aux étudiants dans tous les
secteurs.
Ce sont en général les écoles et les
institutions qui prennent les décisions quant à la prestation de
services d'Orientation Professionnelle, bien que dans bien des cas, elles ne
soient aucunement obligées d'offrir une partie ou la totalité des
services possibles.
L'amélioration des rapports entre le secteur scolaire
et l'industrie est une priorité nationale, et certaines initiatives
stratégiques ont été prises en ce sens.
Il n'existe aucune politique nationale qui oblige à
procurer des services d'orientation professionnelle, les gouvernements
australiens ont adopté un certain nombre de stratégies pour
améliorer le rendement scolaire des jeunes :
Ø Tous les étudiants respectent les normes
minimales de rendement par rapport aux aptitudes de base, notamment les
aptitudes à la lecture, à l'écriture et au
calcul ;
Ø Offrir des services d'orientation professionnelle de
meilleure qualité ;
Ø Procurer aux jeunes des occasions d'acquérir
de l'expérience au sein d'entreprises pendant leurs
études ;
Ø Créer d'autres débouchés
post-scolaires, plus spécifiquement en procurant aux étudiants la
possibilité de faire des stages non seulement dans les métiers
traditionnels mais aussi dans les industries où les possibilités
d'emploi augmentent rapidement (p. ex. technologie de l'information,
communication et services) ;
Ø Elargir le rôle des écoles pour qu'elles
soient davantage en mesure d'aider les étudiants à surmonter les
multiples obstacles à la réussite scolaire et prennent des
mesures anticipatives pour jumeler les jeunes à un emploi au terme de
leurs études ;
Ø Procurer de l'information sur les options qu'ont les
jeunes par rapport à l'Education et à la formation ainsi qu'au
marché du travail.
D.
Nouvelle-Zélande
La responsabilité d'élaborer une politique en
matière de services d'Orientation Professionnelle appartient au
ministère de l'Education. Les services de carrière, une
entité de la couronne, résultent du fusionnement des fonctions
d'orientation professionnelle et d'informations sur les carrières du
ministère du travail, d'une part, et de la division de l'Education
(transition) du ministère de l'Education d'autre part.
Les services de carrière sont dotés de leurs
propres mesures législatives et sont régis par un Conseil que
nomme le ministre de l'Education.
La prestation de ces services dont la diffusion d'information,
l'offre de conseils et d'orientation de qualité pour aider les gens
à faire des choix de carrière éclairés, contribue
à la réalisation des objectifs que s'est fixés le
gouvernement en matière d'Education, de formation et d'emploi.
En 1998, le gouvernement a créé un nouveau
ministère, celui du Travail et du Revenu (WINZ), qui s'occupe selon la
formule du guichet unique des services de recherche d'emploi et d'aide au
revenu, de la présentation de candidats à l'emploi et des
inscriptions à des cours de formation.
Pour les écoles, il est devenu obligatoire en 1997 de
donner une Education à la carrière aux étudiants. On a
injecté 3,5 millions de dollars supplémentaires au budget annuel
à cette fin.
E.
Danemark
Du strict point de vue structurel, les services d'orientation
professionnelle offerts sont complets et, à bien des égards,
répondent à un besoin d'orientation continue.
En pratique les ressources sont très dispersées,
pour ne pas dire éparses, au lieu d'être concentrées pour
former une organisation cohérente et les utilisateurs (clients) ont de
la difficulté à trouver les meilleures ressources, voire
différentes ressources pouvant les orienter au plan professionnel.
Ceux et celles qui exercent la fonction d'orientation
professionnelle ont bien d'autres tâches qui les empêchent de se
consacrer entièrement à la prestation leur service, car ce sont
aussi des enseignants ou des administrateurs.
A l'heure actuelle, jusqu'à 50 % des effectifs dans
certains secteurs n'ont pas reçu même une formation de base en
orientation professionnelle.
F.
Royaume-Uni
En Angleterre, c'est le ministère de l'Education et de
l'Emploi (DFEE) qui est responsable du système de
l'Education et de Formation. Il s'occupe de l'Information sur les
carrières, l'Education et l'Orientation pour l'ensemble du
Royaume-Uni.
Le gouvernement apporte son concours à la mise en place
d'un cadre pour l'élaboration des politiques en matière
d'Education et de formation, et travaille en partenariat avec d'autres
organismes centraux et locaux pour ce qui est de la mise en oeuvre de ces
politiques.
Il procure aussi un financement à de nombreux
organismes publics et organisations communautaires et bénévoles
oeuvrant dans le secteur de l'Education et de la formation.
Le secrétaire d'Etat, les écoles et les
collèges ont tous l'obligation juridique de s'assurer que les jeunes
bénéficient d'une Education à la carrière et d'une
Orientation Professionnelle adéquate. En pratique, ils s'acquittent de
cette obligation par l'intermédiaire d'une série de contrats
signés avec les fournisseurs locaux de services d'orientation
professionnelle.
Le service de placement (ES), un organisme de gouvernement
central dispose d'un réseau de bureaux locaux, conseille les gens sans
emploi sur la façon de réintégrer le marché du
travail et leur trouve un emploi qui leur convient.
En 1999, des fonds ont été
débloqués pour la première fois dans le cadre d'un
programme national en vue de favoriser la création de services locaux
d'information, de conseils et d'orientation pour les adultes. Le motif premier
de cette initiative est inspiré de la politique gouvernementale qui
encourage tous les adultes à acquérir des connaissances de
façon continue.
La mobilité plus grande de la main-d'oeuvre partout
à travers le monde pourrait nécessiter la prestation de services
nationaux d'orientation professionnelle pour donner aux clients une plus large
perspective des débouchés qui s'offrent à eux dans les
autres pays.
Quant aux changements démographiques, ils pourraient
engendrer un nombre important de personnes retraitées qui souhaitent
participer à des programmes d'apprentissage et bénéficier
d'une orientation professionnelle sur les perspectives qu'offrent les services
locaux.
G.
L'Union Européenne (U.E.)
Dans le projet de Résolution de Conseil de l'Union
Européenne du 18 mai 2004 relative au renforcement des politiques, des
systèmes et des pratiques dans le domaine de l'Orientation tout au long
de la vie en Europe, les représentants des gouvernements des Etats
membres réunis au sein du Conseil reconnaissent que l'Orientation est
dispensée, dans les Etats membres de l'U.E., par une multiplicité
de structures, de systèmes et de pratiques de prestation de ce service
à tous les stades de l'Education, de la Formation, de l'Emploi et du
Chômage et dans les secteurs privé et communautaire. Cette
diversité offre une base fertile pour la coopération et
l'apprentissage mutuel.
Pour les membres de l'Union Européenne l'Orientation
tout au long de la vie contribue à la réalisation des objectifs
que l'U.E. s'est fixés en matière de développement
économique, d'efficacité du marché du travail et de
mobilité professionnelle et géographique en améliorant
l'efficacité de l'investissement dans l'Education et la Formation
Professionnelle, dans l'Education et la Formation tout au long de la vie et
dans le développement du capital humain et de la main-d'oeuvre.
Le Rapport sur les objectifs des systèmes d'Education
et de Formation approuvé par le Conseil Européen de Stockholm en
2001, a désigné l'accès à des Services
d'Orientation, l'assurance de la qualité des services, le rôle de
l'Orientation dans le développement des ressources humaines et
l'Orientation destinée à faciliter la mobilité en
matière d'Education, de formation et d'emploi en Europe ; comme des
domaines de développement prioritaires lors de la mise en oeuvre du
programme de travail « Education & formation 2010 ».
Et dans le « Plan d'action de la Commission en
matière de compétences et de mobilité » (2002),
on note que la mobilité professionnelle et géographique en Europe
et les compétences des travailleurs peuvent être
améliorées en vue de permettre à ces derniers et aux
employeurs d'accéder facilement à des services d'information,
d'orientation et de conseil.
Ainsi, dans le projet de résolution 9286/04 du 18 mai
2004 le Conseil de l'U.E. souligne « que
l'Orientation joue un rôle important dans la promotion de
l'intégration sociale et économique des citoyens en favorisant
l'accès de tous aux possibilités d'Education, de Formation, y
compris dans l'Enseignement post-scolaire et Supérieur et dans la
formation des adultes, et en favorisant la mobilité professionnelle et
géographique des apprenants et des travailleurs en
Europe »90(*).
Comme stratégies pour l'application
(l'exécution) de la résolution, les représentants des
gouvernements des Etats membres réunis au sein du Conseil
invitent :
Ø La Commission à renforcer la
coopération au niveau international avec les organisations
concernées, par exemple l'OCDE, l'OIT et l'UNESCO, en vue
d'élaborer des politiques et des actions concrètes pour
l'Orientation tout au long de la vie ;
Ø Les Etats membres à encourager les
écoles, les établissements d'Enseignement post-scolaire et
Supérieur et les organismes de formation à promouvoir les
techniques d'apprentissage par la réflexion individuelle et
l'apprentissage autonome, afin de permettre aux jeunes et aux adultes de
gérer eux-mêmes efficacement leur parcours d'apprentissage et leur
carrière ;
Ø Les Etats membres et la commission, à veiller
à ce que l'ensemble des politiques et des pratiques relatives à
la prestation de services d'orientation intègrent le souci
d'égalité entre les femmes et les hommes et également
à faire figurer, le cas échéant, un examen des politiques
d'Orientation dans les futurs Rapports sur le suivi du programme
« Education & Formation 2010 ».
H.
Les Etats-Unis
Le système d'Education aux Etats-Unis est largement
décentralisé, ce qui donne lieu à une prestation
inégale des services et des programmes de Counselling et d'Orientation
Professionnelle.
Des services et des programmes de Counselling et d'Orientation
sont offerts, de façon inégale aux gens de tous les âges et
de tous les milieux, par l'entremise d'une variété de services,
organismes et conseils d'Etats et locaux.
Trois paliers de gouvernement influent sur la nature, la
structure et l'exécution des services et programmes de Counselling et
d'orientation professionnelle conçus pour les enfants, les adolescents,
et les adultes, soit les administrations
fédérales, d'Etats et municipales (conseils de ville, conseils
scolaires et représentants ruraux).
En 1991, le Congrès a formé le NOICC Carrer
Development Training Institute. Le National Occupational Information
Coordinating Committee (NOICC) et le State Occupational Information
Coordinating Committee ont été créés pour
coordonner une part des activités et des services qui soutiennent
l'offre d'une orientation professionnelle et de Counselling aux enfants, aux
jeunes ainsi qu'aux adultes.
La plupart des établissements d'Enseignement
post-secondaire offrent sous une forme ou sous une autre des services et
programmes de Counselling et d'Orientation Professionnelle.
De même beaucoup de compagnies procurent des services de
Counselling et d'Orientation Professionnelle à leurs employés par
l'intermédiaire de leurs bureaux de développement des ressources
humaines.
Les politiques et la législation fédérale
et des Etats qui ont trait à l'offre de services d'Orientation
Professionnelle ont tendance à être moins intégrés
dans les collèges et les universités.
Il n'y a en réalité aucune politique ou aucun
mandat législatif exigeant l'offre de services de Counselling et
d'Orientation Professionnelle en milieu de travail aux Etats-Unis, bien qu'il y
ait des mesures législatives qui s'appliquent au milieu de travail.
Le fait que les services d'Orientation Professionnelle aux
Etats-Unis soient diffus et décentralisés est fonction, du moins
en partie, de politiques et de directives fédérales, d'Etat et
locales, diffuses elles aussi. Il n'existe pas une seule et unique politique
sur les Services d'Orientation Professionnelle.
Les politiques et les directives législatives
émanent de différents organismes fédéraux et
administrations des Etats, de recommandations de groupes de travail
quasi-gouvernementaux et de normes formulées par des organismes
professionnels.
Dans ce chapitre qui constitue le cadre théorique de
notre étude, nous avons essayé de démontrer non seulement
que l'orientation est une science avec son objet spécifique dans un
champs bien déterminé mais qu'elle est aussi un droit universel
et a un fondement juridique reconnue internationalement. En faisant
l'état de lieu sur la pratique de l'orientation à l'enseignement
supérieur en RDC, nous avons par la suite examiné quelques
instruments internationaux et les différents systèmes
d'orientation à travers le monde en vue rapprocher la guidance et les
droits humains.
Chapitre III : MODE D'APPROCHE ET TECHNIQUE
D'INVESTIGATION
3.1.
Population de l'Etude
Conformément à l'Article 29 de l'Ordonnance
n° 81-160 du 7 octobre, le personnel scientifique est constitué
d'un corps enseignant et d'un corps non enseignant. Notre étude de cas
concerne le corps enseignant, spécialement les Chefs de travaux et
Assistants, car étant appelés à accéder au statut
du personnel académique. Comment alors le personnel scientifique de
l'UNIKIN est géré par rapport aux dispositions juridiques
internationales, reste la question principale de notre recherche.
Nous faisons allusion à l'applicabilité ou non
des instruments juridiques internationaux à l'UNIKIN dans la promotion
du personnel scientifique en souffrance afin de pallier à la disparition
du corps académique de plus en plus amoindri.
« Cependant, il sied de signaler que nous avons
l'épineuse question du vieillissement du corps académique qu'il
faut renouveler à tout prix. En dehors de ce vieillissement, il y a la
mort, oui la mort toujours elle, qui a durement frappé le personnel de
notre université, créant le vide » 91(*)
Selon le statut du personnel de l'ESU de la RDC (pp 29), le
corps scientifique se compose des Chefs des travaux, des Chargés
d'Enseignement, des Assistants, des Assistants de pratique professionnelle et
des Chargés de pratique professionnelle, tous faisant partie du corps
enseignant.
En vue de répondre à notre questionnement, nous
allons exploiter le Rapport d'Activités du mois de septembre 2007 qui
reprend les informations requises sur le corps scientifique de
l'Université de Kinshasa en formation (DES/DEA ou à la
thèse) c'est-à-dire les données en stock et
actualisées à la Direction de coopération pour
l'année 2007 sur l'ensemble du personnel scientifique de l'Unikin
envoyé en formation.
Tableau synoptique du personnel scientifique en
formation
Tableau 1 : Annexes 1a,
1b, 1c
N°
|
FACULTE
|
A 1a
|
A 1b
|
A 1c
|
Total
|
1
|
Droit
|
22
|
12
|
-
|
34
|
2
|
Lettres
|
08
|
06
|
-
|
14
|
3
|
Economie
|
23
|
12
|
-
|
35
|
4
|
SSPA
|
09
|
09
|
-
|
18
|
5
|
Sciences
|
36
|
04
|
6
|
46
|
6
|
Polytechnique
|
01
|
03
|
19
|
23
|
7
|
Sciences Agronomiques
|
11
|
05
|
01
|
17
|
8
|
Psycho & Sc. Education
|
02
|
01
|
-
|
03
|
9
|
Médecine
|
11
|
22
|
05
|
38
|
10
|
Pharmacie
|
20
|
07
|
-
|
27
|
Total
|
143
|
81
|
31
|
255
|
Source : Direction de la
coopération (Rectorat, 2007)
Les annexes du dit Rapport nous ont servi de base de
données. On y trouve des listes du personnel scientifique en formation
à l'étranger :
1) Annexe 1a : liste du personnel en
formation à l'étranger ayant rempli la fiche reprenant tous les
renseignements (143) ;
2) Annexe 1b : liste du personnel en formation à
l'étranger ayant des renseignements incomplets
(81) ;
3) Annexe 1c : liste du personnel en
formation à l'étranger sans échos, plus de contact avec la
faculté (31) ;
4) Annexe 1d : Tableau statistique des
Assistants en formation à l'étranger.
L'annexe A1a reprend toutes les informations sur le corps
scientifique en formation, soit un échantillon raisonné de 143
cadres scientifique tirées des listes nominatives des annexes du Rapport
de la Direction de coopération de l'Unikin (2007), les autres annexes
A1b et A1c reprennent les renseignements partiels.
« Selon le principe de la maquette, ou du
modèle réduit, on tente, à partir de différents
critères arbitraires, des postulats ou des règles déduites
d'une théorie, de sélectionner un nombre d'individus tel que, si
l'on pouvait grossir l'image qu'ils projettent, on obtiendrait une image
semblable à celle de la population (Van der Maren). »
92(*)
A. Description de l'échantillon.
« Le premier objectif du chapitre matériel et
méthodes est d'indiquer sur qui ou sur quoi a porté le
travail : la population de malade dans un travail clinique, les animaux ou
la souche cellulaire dans un travail expérimental. [...] Le but est de
permettre au lecteur d'identifier les biais éventuels qui sont
intervenus dans la composition des échantillons étudiés,
et d'apprécier le champ des conclusions. 93(*)»
Et après avoir indiqué comment
l'échantillon a été choisi poursuit M.Huguier (1998), il
convient de le décrire : âge, sexe, caractéristiques
socioprofessionnelles, le cas échéant origine éthique,
symptomatologie, données morphologiques.
Pour notre cas, les différentes rubriques des listes du
personnel scientifique en formation nous ont permis d'identifier les variables
et de les quantifier pour l'analyse et l'interprétation des
données :
1. Faculté
2. Nom et post nom
3. Sexe
4. Grade
5. Année départ
6. Année retour
7. Diplôme à obtenir
8. Université d'accueil
9. Financement (bourse).
Et selon l'Unesco ; « Toutes les mesures
nécessaires devraient être prises pour promouvoir
l'égalité de chances et de traitement pour les femmes
enseignantes de l'Enseignement Supérieur de façon à leur
garantir, à égalité avec les hommes, les droits
énoncés dans les instruments internationaux»94(*).
Mais quelle est la population de notre étude pour
cerner et appréhender les caractéristiques de notre
échantillon ?
1° Population d'étude : Corps
Scientifique de l'Unikin(2007)
Tableau 2
N°
|
GRADE
|
HOMME
|
FEMME
|
TOTAL
|
1
|
Chef des Travaux
|
339
|
30
|
369
|
2
|
Assistant 2è mandat
|
208
|
18
|
226
|
3
|
Assistant 1er mandat
|
292
|
23
|
315
|
|
TOTAL GENERAL
|
839 (92%)
|
71 (8%)
|
910 (100)
|
Source : Centre Informatique Unikin
(2007)
Au regard de ces données et en considérant le
cadre d'études (Tableaux 6 et 7), pour l'ensemble du corps enseignant de
l'Unikin, 63% sont constitués du corps scientifique (910 contre 1434) et
6% du personnel féminin, soit 81 femmes contre 1.353 hommes !
Est-ce la discrimination ou l'exclusion dans la gestion du capital humain
à l'Unikin ? Voilà un champ de prédilection des
droits humains.
2° Taille du personnel scientifique par Faculté
et grade scientifique
Tableau 3
N°
|
FACULTE
|
CT
|
ASS2
|
ASS1
|
TOT
|
Corps académique (%)
|
1
|
Droit + CREdhoc
|
42
|
30
|
28
|
100
|
60 (11)
|
2
|
Sciences Economiques
|
14
|
18
|
43
|
75
|
57 (10)
|
3
|
Sciences
|
61
|
17
|
42
|
117
|
82 (16)
|
4
|
Polytechnique
|
10
|
5
|
10
|
25
|
21 (04)
|
5
|
Médecine
|
82
|
20
|
40
|
142
|
70 (13)
|
6
|
Ecole de Santé
|
5
|
1
|
6
|
12
|
7 (01)
|
7
|
Pharmacie
|
6
|
15
|
6
|
27
|
27 (06)
|
8
|
Lettres
|
39
|
17
|
8
|
64
|
73 (14)
|
9
|
Psycho & Sciences Education
|
26
|
24
|
12
|
62
|
35 (07)
|
10
|
SSPA
|
46
|
56
|
21
|
123
|
68 (13)
|
11
|
Sciences Agronomiques
|
10
|
4
|
16
|
30
|
23 (4,8)
|
12
|
Chaire UNESCO
|
2
|
-
|
1
|
3
|
1 (0,2)
|
13
|
Autres domaines non identifiés
|
26
|
22
|
82
|
130
|
|
Total
|
369
|
226
|
315
|
910
|
524
|
Source : Listing Centre
informatique UNIKIN (juillet 2007)
Pour l'ensemble des corps académique et scientifique de
l'UNIKIN, le personnel académique (professeurs) représente 37%
contre 63% du personnel scientifique, soit 26% de Chefs des travaux et 37%
d'Assistants, les deux catégories confondues.
Nous constatons que 60% du corps académique de
l'université proviennent de 5 facultés, à savoir le droit,
les sciences économiques, les sciences, la médecine et les
SSPA ! Et qui assurent alors les enseignements dans le reste des
facultés ? Nous supposons que le corps scientifique sert de
palliatif ! Mais pourquoi cette disproportion ? Quelle voie de
sortie ?
3.2.
Méthodologie.
La stratégie et les procédés
d'investigation souligne SHOMBA95(*) dans son ouvrage sur la Méthodologie de la
Recherche Scientifique, varient bien entendu, selon la nature du terrain et
selon celle de l'objet d'étude.
Quant à MULUME , « Toute recherche ou
application de caractère scientifique en sciences sociales en
général, doit comporter l'utilisation de procédés
opératoires rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles
d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions,
adaptés au genre de problèmes et de phénomènes en
cause. Ce sont des méthodes et techniques »96(*).
Pour procéder à la vérification de nos
assertions dans cette étude et compte tenu du caractère
exploratoire de notre démarche, nous avons trouvé comme mode
opératoire réaliste l'étude de cas du corps
enseignant à l'Université de Kinshasa comme microcosme de
l'E.S.U. en RD Congo.
Notre approche s'inscrivant dans la surveillance des Droits
humains à l'ESU, les instruments normatifs ou juridiques internationaux
constituent les matériaux par lesquels on peut s'assurer du respect ou
de violation du Droit de l'Homme par les Etats. Les violations des droits de
l'homme recouvrent des transgressions par les Etats des droits garantis par
le droit humanitaire national, régional et international.
« Quant au-delà des différences de
cultures et de traditions, les Etats s'accordent sur des règles
communes, ils peuvent les formaliser par instrument juridique
international : un accord ou une convention qui, seuls, ont force de loi,
une recommandation ou une déclaration »97(*).
Pour le cas d'espèce, nous allons recourir à
l'analyse des certains textes normatifs relatifs aux droits humains afin de
déduire le fondement juridique de droit à l'Orientation
conformément à la «Déclaration Mondiale sur
l'Enseignement Supérieur pour le XXIè siècle : vision
et Actions », autrement dit dégager des
dispositions relatives aux principes de mérite et d'équité
base de guidance pour la promotion des droits de l'homme dans le secteur de
l'ESU en général et à l'Université de
Kinshasa en particulier où gangrènent la discrimination, la
marginalisation et l'exclusion (favoritisme, clanisme, tribalisme,
régionalisme, militantisme, clientélisme...).
Sans crainte d'être contredit, notre choix sur
l'Université de Kinshasa comme cadre de l'étude relève du
fait que cette institution est le berceau de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire en R.D.C. et regorge la majorité de la crème
scientifique nationale.
Et la plupart des décisions prises par le gouvernement
dans le secteur de l'E.S.U. sont influencées par le syndicat de son
corps académique APUKIN en sigle c'est-à-dire l'Association des
Professeurs de l'Université de Kinshasa. Et l'Enseignement
Supérieur et Universitaire en RDC est un ensemble des
Universités, des Instituts Supérieurs et Centres de Recherche,
tous régis par les mêmes textes quant à la gestion des
ressources humaines (Ordonnance N° 81-160 du 7 octobre 1981 portant statut
du personnel de l'E.S.U.).
Selon NGONGO98(*), « la méthode d'étude
de cas est une démarche scientifique qui a une longue histoire dans la
recherche en sciences sociales et humaines. Elle connaît aujourd'hui,
à l'instar d'autres méthodes qualitatives, un regain particulier
d'intérêt. Les chercheurs contemporains sont globalement d'accord
sur sa définition, et certains de ses traits, à savoir (1) le cas
où la situation comme point central de la méthode (2), la
compréhension comme résultat à obtenir, et (3) la
variété des ressources d'information comme moyen.»
Et la question qui peut être posée est celle de
prouver, si en réalité les résultats de notre recherche,
parce qu'il s'agit d'une étude de cas, peuvent être
extrapolés à l'ensemble du secteur de l'E.S.U. en RDC ?
Nous estimons ainsi indispensable de faire la relecture du
cadre théorique de cette approche à titre de rappel, dans le
contexte de cette dissertation pour fixer l'opinion de notre audience, tant
scientifique que publique. Et il y a lieu de préciser que l'ouvrage de
NGONGO sur la Recherche Scientifique en Education (2003),
constitue la source focale de notre argumentaire, c'est-à-dire
l'inspiration.
De toutes les définitions des pionniers de cette
approche, celle de L.B. CHRISTENSEN (1991) cité par Ngongo cadre avec
notre vision : « l'Etude de cas est une description ou une
analyse intensive d'un individu, d'une organisation ou d'un
événement basée sur les données obtenues à
partir d'une variété de sources telle que les interviews, les
documents, les tests et les archives »99(*).
Elle repose sur le principe selon lequel les systèmes
sociaux ou humains développent une caractéristique de
totalité ou d'intégrité ; ils ne sont pas à
considérer comme une collection éparse de traits. Partant de
là, les chercheurs soutiennent que pour comprendre un cas, pour
expliquer pourquoi les choses se manifestent de telle ou telle manière
et pour généraliser ou prédire à partir d'un seul
cas, il faut une recherche approfondie sur les diverses interdépendances
des parties et des patterns qui émergent.
Et « ... Peut-on alors prédire ou
généraliser à partir d'un cas »100(*), s'interroge Ngongo ?
Les quantitativistes rejettent cette possibilité. Mais les
qualitativistes estiment que l'interprétation, l'explication et la
compréhension d'un cas peuvent contribuer avantageusement à la
prédiction. Si on a compris, on peut s'efforcer de prédire. La
théorie organise la description, l'explication et la prédiction
dans un processus multi symbiotique.
Quant à la généralisation, elle vient
à partir de la connaissance tacite de la manière dont les choses
sont, pourquoi elles sont, comment les gens les vivent et comment elles
apparaissent de cette manière dans une situation ou dans un contexte.
Cette connaissance est transférable dans d'autres situations ou
contextes qui présentent les mêmes similitudes.
Et pour le cas qui est le nôtre, l'E.S.U. en RDC
constitue l'ensemble des Universités, des Instituts et Centres de
Recherche (Ordonnance n° 81-160 du 7 octobre 1981 portant statut du
personnel de l'ESU).
3.3.
Techniques de récolte et traitement des données.
« Par technique, nous entendons l'ensemble de
procédés exploités par le chercheur dans la phase de
collecte des données qui intéressent son étude. (...) Les
techniques sont des outils utilisés dans la collecte des informations
(chiffrées ou non), qui devront plus tard être soumises à
l'interprétation et à l'explication grâce aux
méthodes. (...) En effet, les informations dont un chercheur a besoin
peuvent déjà être disponibles et stockées dans
divers documents. Dans ce cas, il appartient au chercheur d'exploiter ces
éléments en vue d'extraire les données
nécessaires »101(*).
En ce qui concerne notre étude et pour le cas
d'espèce tel que décrit et présenté dans le
quatrième chapitre sur l'analyse des résultats, nous avons
utilisé la technique documentaire (la documentation), la statistique
(tableaux statistiques) et le monitoring pour l'analyse des Instruments
juridiques.
Nous tenons à préciser également que
selon la nature des données, nous avons opté pour la technique
documentaire en vue de traitement des données quantitatives (listes du
personnel scientifique en formation).
Ainsi avec notre attestation de recherche, nous avons
contacté le Secrétariat Général Académique
de l'Unikin pour accéder à la base des données du
personnel académique et scientifique en vue de récolter les
données sur le groupe cible (personnel scientifique en formation).
C'est de là que le directeur de service
académique, nous conseillera d'aller à la cellule de
coopération et au service du personnel de
l'Université où l'accès aux données
était verrouillé. Après insistance et en brandissant le
statut de chercheur, nous avons été orienté vers le
Rectorat où le service de protocole mettra à notre disposition la
documentation nécessaire dont le Rapport Académique/Unikin 2006 -
2007 et nous recommandera à la Direction de la coopération
où nous obtiendrons le document de base ; Rapport
d'Activités du mois de Septembre 2007, Rectorat, Direction de la
coopération.
Et au service du personnel, nous avons eu le quitus de
consulter sur place au centre informatique le listing du personnel tant
administratif qu'académique et scientifique en activité pour
l'année académique 2007. Ce qui nous a permis par
dépouillement, d'élaborer des tableaux des fréquences avec
les variables tels que sexe, grade et fonction pour la description de la
population de l'étude.
Quant aux instruments internationaux et textes normatifs nous
les avons trouvés en surfant sur internet dans les sites de certains
organismes comme l'Unesco, l'ONU, l'OIT, etc.... De la forme
électronique sur le flash disque, nous les avons transformés en
dur pour l'exploitation (le traitement).
3.4.
Technique de traitement des données
« Les techniques sont l'ensemble des moyens et des
procédés qui permettent à un chercheur de rassembler des
informations originales ou de seconde main sur un sujet donné. Ce sont
des instruments pour arriver à un résultat escompté en
sciences sociales. Ainsi, il existe une variété de techniques, de
recherches en sciences humaines en général et en sciences
sociales en particulier. Parmi elles, nous citerons la technique documentaire,
l'observation, la statistique, les enquêtes, le questionnaire, le
récit de vie, l'autobiographie, les interviews ou les entretiens,
l'analyse du contenu, les tests, les échelles, l'étude critique
des documents, la sociométrie de Moreno, le sondage d'opinion, le
scalogramme, l'herméneutique, l'exégèse, la scanographie
utilisée en médecine, etc. » 102(*)
En ce qui concerne le traitement des données, nous
avons utilisé la statistique pour mettre les données sous forme
des tableaux de fréquence avec pourcentage et le monitoring
(surveillance et observation) des Instruments juridiques internationaux en vue
de dégager les dispositions relatives à la guidance par rapport
au contenu de la Déclaration de l'ESU pour le 21è
Siècle.
A) La statistique.
Nous voudrions préciser qu'à partir des
listings du personnel tant administratif que scientifique consultés au
Centre Informatique de l'Unikin, nous avons élaboré des tableaux
de fréquences pour décrire ou présenter la population
d'étude. Et le calcul de pourcentage nous a permis de constater les
différences dans les proportions pour la description de la population
et d'observer la distribution des scores par rapport aux variables retenues.
Par l'observation des données en pourcentage,
nous pouvons facilement faire la comparaison entre les résultats
quantitatives (population d'étude) et qualitatives (applicabilité
des instruments juridiques) c'est-à-dire commenter les dispositions
relatives à l'Orientation et aux droits humains contenues dans les
instruments juridiques par rapport à la gestion du personnel
scientifique de l'Unikin.
B) Le Monitoring ou Observation
indirecte.
Selon SHOMBA103(*) les techniques mettent en présence le
chercheur d'une part et de l'autre des documents supposés contenir des
informations recherchées. Elles s'appellent aussi techniques non
vivantes ou techniques d'observation indirecte. Ici, l'observation sur la
réalité sociale transite par la lecture des oeuvres, aussi bien
matérielles qu'immatérielles, produites par l'homme vivant en
société.
Quant au Haut Commissariat aux Droits Humains de l'ONU
le'' monitoring'' ou la Surveillance des droits de l'homme est un terme de
sens large, décrivant la collecte active, la vérification et
l'usage immédiat d'informations en vue de résoudre des
problèmes de droits humains.
Le monitoring des droits de l'homme peut revenir
à réunir des informations sur des incidents, à observer
des événements (élections, procès, manifestations,
etc.), à visiter des sites tels que des lieux de détention ou des
camps de refugiés, à s'entretenir avec les autorités
gouvernementales afin d'obtenir des renseignements, de parvenir à des
remèdes et d'assurer tout autre suivi immédiat.
Les violations interviennent lorsqu'une loi, une
politique ou une pratique contrevient délibérément
à, ou ignore délibérément, des obligations
incombant à l'Etat, ou lorsque l'Etat s'abstient d'une norme de conduite
requise ou d'un résultat requis. Des violations supplémentaires
interviennent lorsqu'un Etat déroge à ou supprime des
protections des droits de l'homme existantes.
Pour notre étude nous avons
procédé par l'inventaire des instruments juridiques
ratifiés par la RDC et la période d'adhésion en vue de
vérifier leur application dans le droit positif congolais pour combattre
la discrimination dans le secteur de l'ESU.
Et pour parvenir à démontrer le
fondement juridique en matière d'Orientation, nous avons dans un
premier temps, inventorier tous les instruments des droits humains en visitant
le site internet de l'ONU.
Par la suite nous avons sélectionné
ceux qui avaient de similitude avec notre domaine de recherche et en
analysant leur contenu, nous avons relevés toutes les dispositions
relatives à l'Orientation et à la Déclaration sur
l'Enseignement supérieur pour le 21è Siècle que nous avons
regroupé dans des tableaux thématiques pour la
vérification de notre hypothèse.
3.5. Cadre de
l'étude : Université de Kinshasa.
3.5.1. Structure et
fonctionnement de l'Unikin
Créée par l'Ordonnance Loi n° 81-142 du 03
octobre 1981, spécialement en ses articles 10 et 15, l'Université
de Kinshasa (UNIKIN), est l'une de grandes institutions d'Enseignement
Supérieur et de Recherche en RDC et en Afrique Centrale.
Ancien Lovanium et fondée en 1954, l'Université
de Kinshasa compte aujourd'hui plus de 22.000 étudiants encadrés
par un corps enseignant estimé à plus de 1.000 unités.
Elle dispose de 72 laboratoires, de 7 institutions
spécialisées, des écoles d'application, 2 extensions
universitaires et compte 56 départements et 11 centres de recherches
opérationnelles, regroupés dans les 10 facultés qui
offrent des possibilités de formation et de recherche dans les
principaux domaines du savoir.
En ce qui concerne la formation, l'Université dispense
les enseignements de premier cycle conduisant au diplôme de gradué
et de deuxième cycle aboutissant au diplôme de licencié, de
pharmacien, de chirurgien dentiste, d'ingénieur et de docteur en
médecine. L'université assure également un enseignement de
troisième cycle comprenant deux niveaux. Le premier niveau conduit soit
au Diplôme d'Etudes Supérieures, soit au diplôme de
Spécialiste en médecine, et le second à celui de Docteur
ou d'Agrégé, qu'on obtient après soutenance publique d'une
thèse.
L'année académique comporte deux périodes
de quinze semaines de cours, séminaires et exercices (les
périodes d'examen non comprises). Elle commence dans le courant du mois
d'octobre et se clôture à la fin du mois de juillet de chaque
année. Des examens sont organisés à la fin de chaque
période mais la première session d'examens est organisée
à la fin de l'année académique et la seconde session se
tient au mois de septembre.
Pour l'année académique 2006-2007,
l'Université a octroyé pour les 2è et 3è cycle 343
diplômes :
Ø 11 soutenances publiques des thèses de
doctorat et 6 thèses d'agrégation de l'enseignement
supérieur en médecine ;
Ø 82 diplômes d'Etudes Supérieures (DES)
et 14 spécialistes en médecine ;
Ø 230 diplômes aux grades de licenciés,
ingénieurs, pharmaciens, dentistes, docteurs en médecine,
uniquement pour la 1ère session d'examens.
Tableau 4 : Diplômes octroyés
à l'Unikin - Année académique 2006 - 2007
N°
|
FACULTE
|
3ème CYCLE
|
2ème CYCLE
|
TOTAL
|
Agrégés& Docteurs
|
D.E.S. & Spécialités
|
01
|
Agronomie
|
1
|
1
|
0
|
2
|
02
|
Droit
|
3
|
21
|
59
|
83
|
03
|
Economie
|
4
|
-
|
-
|
4
|
04
|
Lettres
|
2
|
-
|
15
|
17
|
05
|
Médecine
|
6
|
46
|
79
|
131
|
06
|
Pharmacie
|
-
|
-
|
44
|
44
|
07
|
Polytechnique
|
-
|
-
|
-
|
-
|
08
|
Psychologie
|
-
|
2
|
4
|
6
|
09
|
Sciences
|
-
|
17
|
-
|
17
|
10
|
Sc.Soc. Adm, & Polit.
|
1
|
9
|
29
|
39
|
TOTAL
|
17
|
96
|
230
|
343
|
Source : Rapport
académique/Unikin 2006 - 2007
Pour une université d'une population estimée
à plus de 22.000 étudiants et octroyés 343 diplômes
pour le 2è et 3è cycles à la première session, la
disproportion semble être anormale et nous voyons là une piste de
recherche pour vérifier la relation de causalité. Nous aurions pu
apprécier également la discrimination homme-femme si la variable
sexe était reprise.
3.5.2. Gestion des
ressources humaines de l'Unikin
Selon l'article 2 de l'ordonnance n° 81-160 du 7 octobre
1981 portant Statut du personnel de l'ESU, les emplois au sein des
universités, instituts supérieures et services
spécialisés appartiennent à trois cadres
organiques :
1) les emplois du cadre académique et
scientifique ;
2) les emplois du cadre administratif ;
3) les emplois du cadre technique.
Il convient de spécifier que les données que
nous présentons sur les ressources humaines de l'Unikin reprennent
uniquement le personnel actif, c'est-à-dire en fonction ou
opérationnel. Elles ont été tirées de listing du
Centre Informatique de l'Unikin (2007).
1) Le Personnel Administratif et Technique
Tableau 5 : Répartition du personnel
administratif et technique selon le grade et par sexe
N°
|
GRADE
|
SEXE (%)
|
TOTAL (%)
|
Hommes
|
Femmes
|
1
|
Directeur Chef de Service
|
76
|
6
|
84 (5)
|
2
|
Directeur
|
62
|
12
|
74 (4,5)
|
3
|
Chef de Division
|
132
|
35
|
167 (10)
|
4
|
Chef de Bureau
|
254
|
62
|
316 (19)
|
5
|
Attaché de Bureau 1
|
334
|
69
|
403 (24)
|
6
|
Attaché de Bureau 2
|
302
|
116
|
418 (25)
|
7
|
Agent de Bureau 1
|
101
|
29
|
130 (8)
|
8
|
Agent de Bureau 2
|
49
|
8
|
57 (3)
|
|
TOTAL GENERAL
|
1.312 (80)
|
337 (20)
|
1.649 (100)
|
Pour l'ensemble des administratifs et techniciens de l'Unikin,
20% du personnel est constitué des congolaises dont 18 femmes
représentent les cadres de commandement (direction) et 97 autres les
cadres subalternes (division et bureau), soit 1% et 6%. Nous ne pouvons pas
parler de la discrimination car selon l'article 14 de la Constitution, la loi
fixe les modalités d'application sur la parité homme-femme.
2) Le personnel
académique et scientifique
Tableau 6 : Corps académique de
l'Unikin
N°
|
GRADE
|
SEXE (%)
|
TOTAL (%)
|
Hommes
|
Femmes
|
1
|
Professeur Ordinaire (P.O.)
|
205
|
2
|
207 (40)
|
2
|
Professeur (P)
|
144
|
3
|
147 (28)
|
3
|
Professeur Associé (P.A.)
|
165
|
5
|
170 (32)
|
|
TOTAL GENERAL
|
514 (98%)
|
10 (2%)
|
524 (100)
|
Source : Centre Informatique Unikin
(2007)
Le corps académique de l'Unikin est presque quasi-total
masculin. La disproportion homme-femme est trop criante (98% et 2%), mais la
question sera approfondie quand nous examinerons la question genre et personnel
scientifique.
La disproportion entre grades et surtout Professeur et
Professeur Ordinaire semble trop considérable. Ceci nécessite une
étude exploratoire en vue de planifier le renouvellement du corps
académique en voie d'extinction.
Tableau 7 : Le personnel académique et
scientifique féminin de l'Unikin
FACULTE
|
PO
|
P
|
PA
|
CT
|
ASS2
|
ASS1
|
TOT
|
%
|
Droit
|
1
|
0
|
2
|
3
|
2
|
1
|
09
|
11
|
CRIDdhac
|
-
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
00
|
0
|
Sciences Economiques
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
03
|
4
|
Sciences
|
1
|
1
|
2
|
2
|
0
|
1
|
07
|
9
|
Polytechnique
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
00
|
0
|
Médecine
|
0
|
1
|
0
|
6
|
4
|
3
|
14
|
17
|
Ecole de Santé
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
2
|
05
|
6
|
Pharmacie
|
-
|
-
|
-
|
2
|
-
|
-
|
02
|
2
|
Lettres
|
-
|
-
|
-
|
2
|
-
|
1
|
03
|
4
|
Psycho-Sciences Education
|
0
|
-
|
-
|
8
|
1
|
2
|
11
|
14
|
SSPA
|
-
|
1
|
-
|
1
|
5
|
|
07
|
9
|
Sciences Agronomiques
|
-
|
-
|
1
|
1
|
2
|
2
|
06
|
7
|
Chaire UNESCO
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
00
|
0
|
En formation
|
-
|
-
|
-
|
3
|
2
|
9
|
14
|
17
|
Total general
|
2
|
3
|
5
|
30
|
18
|
23
|
81
|
100
|
Source : Listing Centre Informatique
Unikin (2007)
La majorité du personnel féminin (60%) est
employée dans cinq facultés dont le Droit, la Médecine,
les Sciences, la Psychologie et les SSPA. La médecine se classe en
tête et utilise 17% du personnel académique et scientifique
féminin, suivie de la Faculté de Psychologie avec 14%. Et 17% de
cette catégorie du personnel serait en formation, c'est-à-dire 3
Chefs de Travaux et 11 Assistants de 2 catégories.
A la lumière de différents tableaux
ci hauts présentés, il y a un problème
« Gender » dans la gestion des ressources humaines à
l'Unikin ! Que faire alors dans le cadre de la parité et de
l'équité genre ? Nous espérons que les conclusions
de cette étude pourront servir de piste de solution et nous y
reviendrons dans la suite de nos analyses (Chapitre 4)
3) Promotion du personnel scientifique de l'Unikin.
La Recommandation concernant le personnel enseignant de
l'UNESCO préconise des procédures équitables en
matière de nomination, de titularisation et également de
promotion, en conformité avec les normes énoncées dans les
instruments internationaux.
La dite Recommandation stipule aux paragraphes 38 et
39 que« la préparation du personnel enseignant de l'ESU
devrait être exempte de toute forme de discrimination et parmi les
candidats se destinant à une carrière dans l'enseignement
supérieur, les femmes et les membres des minorités devraient
bénéficier, à qualifications universitaires et
expérience égales, d'une égalité de chances et de
traitement. »
Et au chap. 9 paragraphe 43 du dit instrument, le personnel
enseignant de l'ESU devrait bénéficier des conditions
suivantes :
a) Un système juste et ouvert d'organisation des
carrières comportant des procédures équitables en
matière de nomination, de titularisation, le cas échéant,
de promotion, de congédiement et autres aspects connexes ;
b) Un système efficace et juste de relations
professionnelles au sein de l'établissement en conformité avec
les normes énoncées dans les instruments internationaux figurant
à l'appendice.
Selon le statut du personnel de l'E.S.U. en R.D.C. (pp 29), le
corps scientifique se compose des Chefs des travaux, des Chargés
d'Enseignement, des Assistants, des Assistants de pratique professionnelle et
des Chargés de pratique professionnelle, tous faisant partie du corps
enseignant.
Et le passage du corps scientifique au corps académique
(devenir Professeur) est réservé uniquement aux Chefs des travaux
et Assistants tel que dispose l'Ordonnance 081-160 du 7 octobre 1981 à
son article 33 alinéas b et c :
« Nul ne peut être nommé professeur
associé dans une université ou dans un institut
supérieur :
c) s'il n'a pas fait preuve d'aptitudes pédagogiques
pendant la période probatoire d'au moins six mois ;
d) s'il n'est titulaire d'un diplôme de docteur à
thèse obtenu à la suite de la soutenance d'une thèse
présentée dans une université zaïroise (Congolaise)
ou étrangère ou dans un établissement de même rang
ou s'il n'est porteur des titres jugés
équivalents. »
Pour le Secrétaire Général
Académique de l'Unikin (2007), « un effort est en train
d'être fait pour la formation du personnel scientifique avec les bourses
de nos partenaires extérieurs, et même sans bourse,... A ce
propos, la Cellule de Coopération de notre université fait
déjà un admirable travail avec les contacts qu'elle noue pour la
formation du personnel scientifique ».
Mais une question reste pendante : Pourquoi cette constatation
de déséquilibre dans la promotion du personnel scientifique au
sein de l'Université de Kinshasa ?
Ainsi, pour avoir la photographie du respect de droits de
l'homme à l'Unikin en rapport avec le personnel scientifique, il
s'avère indispensable d'examiner la situation des candidats aspirant
à la carrière enseignante à l'Université,
c'est-à-dire les Chefs de travaux et Assistants en formation pour la
soutenance de thèse ou le DES (DEA).
Combien sont-ils par faculté et par rapport au
besoin ? Rentrent-ils pour la relève ou s'exilent-ils suite aux
mauvaises conditions de travail ? Et dans quelle proportion se
présente cet exode de cerveau ? Et à propos de
l'équité homme-femme ?
« La majorité des établissements
d'Enseignement Supérieur et de Recherche sont publics. En Afrique
francophone, les enseignants et chercheurs sont administrativement régis
par les statuts de la Fonction Publique ou, dans de rares cas,
bénéficient de dispositions dérogatoires. Cela,
naturellement, se répercute sur leurs performances scientifiques.
Ainsi, les meilleurs cherchent des meilleures conditions de vie en quittant
leurs pays »104(*).
En remontant l'histoire de l'ESU en RDC, du temps de
l'Université Nationale du Zaïre (UNAZA), des directives
particulières étaient en vigueur pour l'encadrement et la
formation des assistants aspirants à la carrière
académique. Il s'agit des Assistants doctorants et des Assistants de
recherche.
Selon ces directives 105(*) certaines dispositions étaient prises pour
les conditions de travail et la formation de cette catégorie du
personnel enseignant, à savoir ;
A. Contrat et conditions de
travail.
1. Les Assistants constituent le personnel scientifique non
permanent de l'Université. Ils ont pour attribution de seconder les
titulaires des cours dans leur enseignement expérimental et pratique,
ainsi que dans les travaux de séminaire et de laboratoire. Ils doivent,
en outre, se perfectionner dans les sciences faisant l'objet de l'enseignement
auquel ils sont attachés.
2. Les Assistants se consacrent à temps plein à
leurs activités à l'université. Ils ne peuvent exercer des
fonctions extra-universitaires qu'avec l'autorisation et pour des prestations
limitées qui présentent un intérêt direct pour les
travaux et fonctions dont ils sont chargés et qui ne peuvent en aucun
cas porter préjudice à leurs activités universitaire.
B. Catégories
d'Assistants :
1. Est Assistant doctorant, celui qui prépare une
thèse de doctorat en vue de carrière académique ou
scientifique. Est Assistant cadre pédagogique, celui qui, ayant fait
preuve de qualités pédagogiques reconnues durant le
1er terme n'a pourtant pas manifesté du goût ou d'une
aptitude pour la recherche scientifique ou pour une carrière
académique.
2. L'Assistant de recherche, est celui qui se consacre
entièrement à des recherches scientifiques dans le cadre d'un
institut ou un centre recherche et qui est ainsi affecté à temps
plein à un projet de recherches.
C. Formation de l'Assistant
doctorant
1. L'Assistant passe sa période probatoire à
l'Université Nationale du Zaïre. Au cours de cette période,
il se choisit un directeur de recherches et un sujet de thèse.
2. Le Directeur de thèse est tenu d'adresser aux
autorités académiques un rapport semestriel sur les
activités scientifiques de l'Assistant et sur l'état d'avancement
des travaux de thèse de ce dernier.
3. L'autorisation du départ éventuel d'un
assistant zaïrois pour l'étranger en vue de la poursuite de sa
formation est accordée par le Rectorat sur avis favorable du
Comité Directeur, la faculté entendue.
4. Le séjour à l'étranger d'un Assistant
ne pourra dépasser trois ans.
D. Observations
1° Les Assistants envoyés à
l'étranger avant la reforme de l'Enseignement Universitaire et
Supérieur, éprouvent d'énormes difficultés
lorsqu'ils reviennent maintenant réintégrer l'université
nationale du zaïre après leurs années de
perfectionnement.
Afin de mettre fin à cet état de choses, il a
été décidé que l'Assistant qui aura terminé
sa formation à l'étranger et aura regagné le pays, sera
automatiquement affecté par le Recteur au Campus ou à l'Institut
où se pratique l'enseignement de sa spécialité.
2° Tout Assistant de l'Unaza qui part en formation
à l'étranger dans le cadre des bourses offertes à l'UNAZA
devra s'engager par écrit à servir l'Université Nationale
du Zaïre à son retour à la fin de sa formation, s'il remplit
les conditions requises par l'Unaza.
Au regard des tableaux (2,8) reprenant les données sur
le corps académique de l'Unikin ; autrefois Assistants de l'Unaza
et considérant la disparité entre sexe et grade au niveau des
différentes facultés, il y a lieu de croire que la
problématique de la discrimination à l'Enseignement
Supérieur en RDC date de la période de l'unicité de
l'ensemble des structures d'enseignement supérieur et recherche
scientifique dans l'Université nationale du zaïre (Unaza) et a
atteint aujourd'hui son paroxysme.
Chapitre IV. Présentation, Analyse et
Interprétation des résultats
4.1.
Orientation et droits de l'homme à l'E.S.U. : Politique
publique.
En guise d'adoption de la Déclaration Mondiale sur
l'Enseignement Supérieur (1998), les participants à la
Conférence se sont engagés, au nom de leurs Etats en affirmant le
droit de tous à l'Education et le droit d'accéder à
l'Enseignement Supérieur sur base du mérite et des
capacités de chacun.
En plus ils ont décidé d'agir ensemble dans le
cadre de leurs responsabilités individuelles et collectives en prenant
toutes les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les principes
relatifs à l'Enseignement Supérieur inscrits dans la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et la Convention
concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de
l'enseignement.
Dans le cadre de notre dissertation, une décennie
après l'adoption de ladite Déclaration, nous voudrions jauger
l'effectivité des actions menées dans le secteur de
l'Enseignement Supérieur et Universitaire en RDC relatives au respect
des droits humains en conformité au cadre d'action prioritaire
adopté par la conférence de l'Unesco sur l'enseignement
supérieur pour le 21è siècle. Il s'agit de :
C'est-à-dire aucune discrimination ne peut être
admise, et nul ne peut être exclu de l'Enseignement Supérieur ou
de ses domaines d'étude, niveaux et institutions, pour des raisons
tenant à sa race, son sexe, sa langue, sa religion, son âge, non
plus qu'à des distinctions économiques ou sociales ou à
des handicaps physiques ;
Toutes ces actions convergent et reflètent la
préoccupation majeure qui a motivé cette étude pour
répondre au questionnement évoqué dans
l'introduction :
Ø Les aptitudes et compétences sont-elles de
mise dans la gestion du personnel scientifique à l'E.S.U. ou c'est
l'arbitraire au mépris des dispositions constitutionnelles et
instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits
humains ?
Ø La fuite des cerveaux dans le secteur de l'E.S.U. en
RDC ne serait-elle pas due à la discrimination et la
non-conformité à la Déclaration de l'UNESCO pour
l'Enseignement Supérieur pour le 21è siècle : vision
et cadre d'action qui prône les principes de mérite et
d'équité ?
Ø Quelles stratégies prendre pour une bonne
gestion du personnel scientifique disponible et sans discrimination à
l'ESU et plus particulièrement à l'Université de
Kinshasa?
Pour trouver des réponses à ces interrogations,
nous avons trouvé utile de procéder par une étude de cas
du personnel scientifique de l'Université de Kinshasa (UNIKIN).
Notre approche s'inscrit dans la surveillance des Droits
humains à l'ESU (respect ou violation du Droit de l'Homme dans la
gestion du capital humain).
Nous voudrions apporter une précision pour souligner
que le domaine des droits humains est un carrefour des sciences humaines et
sociales. Dans une démarche transversale, nous allons essayer de coupler
la guidance et le droit.
Pour le cas d'espèce, nous allons recourir à
l'analyse des dispositions de certains textes normatifs relatifs aux droits
humains dans le secteur de l'E.S.U. et le document de base reste :
« La Déclaration Mondiale sur l'Enseignement
Supérieur pour le XXIè siècle : vision et
Actions ».
Toutefois, avant d'amorcer ladite analyse, il convient
d'élucider certains concepts clés clarifiant le contenant et le
contenu des instruments juridiques, à savoir : ratification,
protocole, pacte, convention, recommandation, déclaration, coutume
internationale et instrument international.
Ø Ratification : approbation d'un
traité, d'une convention, d'un accord par les organes compétents
pour engager un Etat.
Ø Protocole : accord qui complète
un traité ou une convention internationale et qui a la même valeur
juridique que l'instrument international auquel il se rapporte.
Ø Pacte : synonyme de traité, de
convention, d'accord entre Etats.
Ø Convention : accord
passé entre Etats, synonyme de traité. Elle a une force
juridique contraignante pour les Etats l'ayant ratifiée. Les
conventions internationales sont soumises à la ratification, à
l'acception ou à l'adhésion des Etats. Elles définissent
des règles auxquelles les Etats s'engagent à se conformer.
Ø Recommandation : les
recommandations (UNESCO) sont des instruments par lesquels « la
Conférence Générale » formule les principes
directeurs et les normes destinés à réglementer
internationalement une question, et invite les Etats membres à adopter
sous forme de loi nationale ou autrement, suivant les particularités des
questions traitées et les dispositions constitutionnelles respectives de
différents Etats, des mesures en vue de donner effet dans les
territoires sous leur juridiction aux principes et normes formulées. Il
s'agit de normes non sujettes à ratification, mais que les Etats sont
invités à appliquer.
Emanant de l'organe suprême de l'organisation et
bénéficiant par là d'une grande autorité, les
recommandations tendent à influencer le développement des
législations et des pratiques nationales. Même si les
recommandations de la Conférence Générale ne sont sujettes
à ratification, le simple fait de leur adoption entraîne des
obligations même pour ceux des Etats membres qui n'auraient pas
voté en faveur de la recommandation et ne l'approuveraient pas.
Ø Déclaration : les
déclarations constituent un autre moyen de définir des normes non
sujettes à ratification. Comme les recommandations, elles
énumèrent des principes universels, auxquels la communauté
des Etats entend reconnaître la plus grande autorité et apporter
le plus large soutien ; il en a été aussi dans de nombreux
cas, à commencer par celui de la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme, adoptée le 10 décembre 1948 par
l'Assemblée Générale des Nations Unies.
Selon la pratique des Nations Unies106(*), une
« déclaration » est un instrument formel et solennel
(...), ... il n'y a probablement aucune différence, d'un point de vue
strictement juridique, entre une « recommandation » ou une
« déclaration » dans la pratique des Nations Unies.
Une « déclaration » ou une
« recommandation » est adoptée par une
résolution d'un organe des Nations Unies.
Toutefois, étant donné la
solennité et la signification plus grande d'une
« déclaration », on peut considérer que
l'organe qui l'adopte manifeste ainsi sa vive espérance que les membres
de la communauté internationale la respecteront.
Par conséquent, dans la mesure où cette
espérance est graduellement justifiée par la pratique des Etats,
une déclaration peut être considérée par la
coutume comme énonçant des règles obligatoires pour les
Etats.
Ø Coutume internationale : loi non
écrite mais consacrée par l'usage, source de droit international
formel.
Ø Instrument international : terme
générique désignant les déclarations et conventions
internationale
4.1.1.
Instruments internationaux ratifiés par la RDC
Notre étude s'inscrit dans le domaine de l'Orientation
Professionnelle et les droits humains (Application des instruments juridiques).
Et la démarche suivie consiste à vérifier
l'effectivité de l'applicabilité des instruments juridiques
internationaux relatifs à l'Orientation pour la promotion des Droits
humains dans le secteur de l'ESU en RDC, en terme technique la surveillance des
Droits humains ou le « Monitoring des droits de l'homme »
à l'ESU.
« Il est aisé de faire le constat de
l'inefficacité des droits de la personne dans de nombreux pays,
notamment d'Afrique et d'Asie, alors qu'ils sont partout acceptés. Pour
qu'il en soit différemment, pour que les droits de la personne soient
effectifs de par le monde, certaines conditions sont à réussir.
Il faut, entre autres, une prise en compte des préoccupations des pays
en voie de développement, l'enrichissement des droits de la personne par
l'apport des autres civilisations et l'acceptation d'une certaine
relativité telle qu'on la ressent avec les instruments
régionaux.»107(*)
C'est ainsi que la RDC a adhéré à
plusieurs instruments juridiques internationaux. A titre indicatif, voici
quelques instruments universels :
A. Instruments généraux
Tableau 8 :
INSTRUMENT
|
ADOPTION
|
ENTREE VIGUEUR
|
ADHESION
|
1. Déclaration universelle des Droits
de l'homme
|
10 déc. 1948
|
-
|
-
|
2. Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels
|
16 déc. 1966
|
03 jan 1976
|
01 nov. 1976
|
3. Pacte international relatif aux droits civils et
politiques
|
16 déc. 1966
|
23 mars 1976
|
01 nov. 1976
|
4. Protocole facultatif se rapportant au Pacte
international relatif aux droits civils et politiques.
|
16 déc. 1966
|
23 mars 1976
|
01 nov. 1976
|
Source : ONDH (2004
B. Instruments sectoriels ou
catégoriels
Tableau 9 :
INSTRUMENT
|
Adoption
|
Entrée en vigueur
|
Adhésion
|
Ratification
|
1. La convention sur l'élimination de toutes les
formes de discrimination raciale
|
21déc. 1965
|
04 jan 1969
|
21août 1976
|
-
|
2. La convention sur l'élimination de toutes les
formes de discrimination à l'égard de la femme
|
18déc. 1979
|
03sept 1981
|
17 oct. 1986
|
-
|
3. La convention contre la torture et autres peines ou
traitements cruels, inhumains ou dégradants
|
10déc. 1984
|
26 juin 1987
|
-
|
-
|
4. La convention relative aux droits de
l'enfant
|
20nov. 1989
|
02sept 1990
|
-
|
20mars1990
|
5. Protocole facultatif à la convention relative
aux droits de l'enfant, concernant la vente d'enfants
|
-
|
-
|
-
|
28mars2001
|
6. Protocole à la convention relative aux droits
de l'enfant concernant l'implication des enfants dans les conflits
armés
|
-
|
-
|
-
|
28mars2001
|
7. Convention internationale du 17 juillet 1998 portant
statut de la CPI
|
-
|
01 juil 2001
|
-
|
30mars2002
|
8. Déclaration mondiale sur l'enseignement
supérieur pour le 21è S : Vision et Actions
|
9 oct. 1998
|
-
|
-
|
-
|
9. Recommandation concernant les conditions du personnel
enseignant de l'enseignement supérieur
|
11nov. 1997
|
-
|
-
|
-
|
Source : ONDH (2004)
En observateur averti, au regard de ces données et
à voir l'engagement de la RDC pour la ratification des instruments
internationaux, il se dégage un constat d'ambiguïté et
d'hypocrisie !
D'une manière générale et surtout pour le
domaine de l'enseignement, la RDC n'a ratifié ni adhéré
à aucune convention.
Parmi les conventions non ratifiées par la RDC, plus
d'une dizaine sont du domaine de l'enseignement dont celle relative à la
lutte contre la discrimination dans le secteur de l'Enseignement (Paris
14/12/1960), et le protocole instituant une commission de conciliation et de
bons offices chargé de rechercher la solution des différents qui
naîtraient entre Etats partis à la convention concernant la lutte
contre la discrimination dans le domaine de l'Enseignement (Paris, le
10/12/1962).
« Il découle de la lecture d'une
communication faite au colloque organisé du 16 au 18 juillet 1996 par
l'ASADHO, le barreau de Kinshasa et la commission internationale des juristes,
sur « l'application de normes internationales des Droits de
l'Homme par la Cour Suprême de Justice » que la Haute Cour
n'avait pas suffisamment et abondamment recouru aux conventions internationales
relatives aux Droits de l'Homme » 108(*).
Et selon la même source Il avait été
signalé que la RDC a ratifié bon nombre de conventions
internationales relatives aux Droits de l'Homme. Cependant, l'on note une
certaine hypocrisie quant à leur application en droit positif
congolais.
4.1.2.
Droits humains et politique publique à l'E.S.U. : Cadre
juridique.
La Déclaration Mondiale sur l'Enseignement
supérieur pour le 21è Siècle (UNESCO 1998) constitue la
matrice ou le document de base pour le fondement juridique des Droits Humains
à l'ESU. Par l'examen de quelques instruments internationaux, nous
tâcherons de renforcer ou circonscrire le cadre juridique pour le respect
de Droits Humains dans les institutions de l'ESU.
Pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de
cette étude, après l'inventaire de l'ensemble des instruments
juridiques ratifiés ou non par la RDC, nous avons épinglé
certains instruments pour la pertinence de leur contenu par rapport à
notre étude, voire notre hypothèse de travail. C'est ainsi que
nous allons les exploiter, à savoir :
· La Recommandation concernant la condition du personnel
enseignant à l'ESU (UNESCO, 1997) ;
· La Convention concernant la lutte contre la
discrimination dans le domaine de l'Enseignement (UNESCO, 1960) ;
· La Convention concernant la discrimination en
matière d'emploi et de profession (OIT, 1958) ;
· La Convention sur la mise en valeur des ressources
humaines (OIT, 1975) ;
· La Convention sur la politique de l'emploi (OIT,
1964) ;
· La Convention sur l'élimination de toutes les
formes de discrimination à l'égard des femmes (ONU,
1979) ;
· La Déclaration universelle de Droits de l'Homme
(ONU, 1948).
En analysant le contenu de ces instruments, nous
allons faire ressortir selon les différents thèmes de la
Déclaration de l'ESU ; les articles et dispositions relatives
à l'Orientation et aux droits humains dans le but d'établir le
fondement juridique de la Guidance pour démontrer que l'Orientation est
un droit universel comme le droit à l'Education, le droit à
l'Environement,droit à la Santé et autres.
1° Déclaration mondiale sur l'ESU et
dispositions relatives à la guidance
THEME
|
DISPOSITIONS
|
CONTENU
|
1. Mission de l'ESU et Droits de l'Homme
|
Article 1 : alinéa b
et f
|
(b) Offrir un espace ouvert pour la formation supérieure
et l'apprentissage tout au long de la vie, (...) dans la perspective du
renforcement des capacités endogènes, de la promotion des droits
de l'homme, du développement durable, de la démocratie et de la
paix dans la justice ;
(f) Contribuer au développement et à
l'amélioration de l'Education à tous les niveaux, notamment la
formation des enseignants.
|
2. Accès dans l'équité
|
Article 3 : alinéa
a et c
|
(a) Conformément à l'Art. 26.1 de la
Déclaration Universelle des D.H., l'admission dans l'ES devrait
être fondée sur le mérite, les capacités, les
efforts, la persévérance et la détermination des
postulants et, dans la perspective de l'apprentissage tout au long de la vie,
pourra intervenir à tout âge, compte tenu des compétences
acquises antérieurement.
...Aucune discrimination ne saurait être admise pour ce qui
est de l'accès à l'ESU, en raison de la race, du genre, de la
langue, de la religion ou de toute distinction économique, culturelle ou
sociale ou encore handicaps physiques.
(c) ... L'augmentation massive et rapide de la demande
d'enseignement supérieur exige, là où cela est
nécessaire, que toute politique concernant l'accès à
l'enseignement supérieur privilégie désormais l'approche
fondée sur le mérite de chacun, tel que défini dans
l'article 3 (a) ci-dessus.
|
3. Genre et pro -motion de la femme à
l'ESU
|
Article 4 : alinéa
b et d
|
(b) Il faut prendre en considération les aspects relatifs
au genre dans les différentes disciplines, renforcer la participation
des femmes à tous les niveaux et dans toutes les disciplines dans
lesquelles elles sont sous-représentées.
(d) Il faut éliminer les obstacles politiques et sociaux
qui sont à l'origine de la sous représentation des femmes et, en
particulier, à renforcer l'intervention active de ces dernières
dans les instances politiques et de décision, dans l'enseignement
supérieur et dans la société.
|
4. Orientation à long terme fondée sur la
pertinence
|
Article 6 : alinéa a
|
(a) La pertinence de l'enseignement supérieur doit se
mesurer à l'aune de l'adéquation entre ce que la
société attend des établissements et ce qu'ils font.
Il s'agit d'offrir l'accès à la fois à une
large éducation de caractère général et à
une éducation ciblée sur une carrière souvent
interdisciplinaire, centrée sur les compétences et les aptitudes,
qui toutes deux rendent l'individu capable de vivre dans différents
contextes en mutation, d'agir efficacement et de pouvoir changer de
profession.
|
5. L'exode des compétences
|
Article 16
|
· Il faut endiguer le processus d'exode des
compétences qui continue de priver les pays en développement et
les pays en transition des compétences de haut niveau nécessaires
pour accélérer leur progrès socio-économique.
· Il faudrait envisager la création d'un
environnement qui aide à attirer et à retenir les ressources
humaines qualifiées, par des politiques nationales ou des arrangements
internationaux destinés à faciliter le retour dans leurs pays
d'origine d'intellectuels et de chercheurs hautement qualifiés.
|
Source : Analyse de contenu
Déclaration Mondiale de l'ESU (Unesco, 1997)
2° Base juridique de la Déclaration
Mondiale sur l'Enseignement Supérieur et Universitaire
Selon le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme109(*), la législation
internationale des Droits de l'Homme énonce les obligations que les
Etats doivent respecter. Les Etats qui deviennent parties aux traités
internationaux, ont l'obligation et le devoir de respecter, de protéger
et d'instaurer les droits de l'homme.
Cette obligation signifie que les Etats doivent prendre les
mesures positives pour faciliter l'exercice des droits fondamentaux de l'homme.
Grâce à la ratification des traités internationaux des
droits de l'homme, les gouvernements s'engagent à prendre des mesures et
à adopter des lois compatibles avec leurs obligations et devoirs
découlant des traités.
Et conformément à l'Article 215 de la
Constitution de la RDC « Les traités et accords internationaux
régulièrement conclus ont, dès leur publication, une
autorité supérieure à celle des lois, sous réserve
pour chaque traité ou accord, de son application par l'autre
partie ».
De ce qui précède et considérant les
articles 1, 3, 4, 6 et 16 de la Déclaration Mondiale sur l'Enseignement
Supérieur et Universitaire, il y a lieu d'évoquer l'obligation de
leur application par les Etats l'ayant adoptée à la
Conférence Mondiale sur l'Enseignement Supérieur et son cadre
d'action.
Les dispositions de certains instruments juridiques
internationaux relatives à la promotion des Droits de l'Homme, au genre,
à la discrimination et l'enseignement confirment le fondement juridique
de la Déclaration Mondiale sur l'Enseignement Supérieur,
notamment ;
A. l'ESU et Droits de l'Homme
(Mission)
- Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
(Article 26, al 1 et 2) :
1. Toute personne a le droit à l'Education, ...
L'accès aux études supérieures doit être ouvert en
pleine égalité à tous en fonction de leur
mérite.
2. L'éducation doit viser au plein
épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du
respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
- Convention concernant la lutte contre la discrimination dans
le domaine de l'enseignement (Article 5 : 1 a) :
Les Etats parties à la présente convention
conviennent :
a) Que l'Education doit viser au plein épanouissement
de la personnalité humaine et au renforcement de respect des droits de
l'homme et des libertés fondamentales et qu'elle doit favoriser la
compréhension, la tolérance et l'amitié ..., ainsi que le
développement des activités des Nations Unies pour le maintien de
la paix.
- Cadre d'action prioritaire de la Déclaration de
l'Enseignement Supérieur et Universitaire (Point II.5) :
§5 : Chaque établissement d'Enseignement
Supérieur devrait définir sa mission en conformité avec
les besoins présents et futurs de la société, et en
étant conscient du fait que l'ESU est essentiel pour que tout pays ou
toute région puisse accéder au niveau requis de
développement économique, social et culturel durable et
écologiquement rationnel, et à accroître le niveau de vie
et faire régner l'harmonie et la paix dans le pays et dans le monde, sur
la base des droits de l'homme, de la démocratie, de la tolérance
et du respect mutuel.
B. Accès dans
l'équité
- Recommandation concernant la condition du personnel
enseignant (Chap. VI. A.25)
§25 : L'accès à la profession
académique dans l'Enseignement Supérieur et Universitaire devrait
être fondé exclusivement sur les qualifications
académiques, la compétence et l'expérience voulues ;
il devrait être ouvert à tous les citoyens sans discrimination
aucune.
§43 : Le personnel enseignant de l'ESU devrait
bénéficier des conditions suivantes pour accéder à
la profession :
a) Un système juste et ouvert d'organisation des
carrières comportant des procédures équitables en
matière de nomination, de titularisation le cas échéant,
de promotion, de congédiement et autres aspects connexes ;
b) Un système efficace, équitable et juste de
relations professionnelles au sein de l'établissement, en
conformité avec les normes énoncées dans les instruments
internationaux figurant à l'appendice.
- Convention concernant la lutte contre la discrimination dans
le domaine de l'Enseignement Supérieur et Universitaire :
Article 3 : Aux fins d'éliminer et de
prévenir toute discrimination au sens de la présente convention,
les Etats qui y sont parties s'engagent à :
a) Abroger toutes dispositions législatives et
administratives qui comporteraient une discrimination dans le domaine de
l'enseignement ;
Article 4 :
Les Etats parties à la présente convention
s'engagent en outre à formuler, à développer et à
appliquer une politique nationale visant à promouvoir, par des
méthodes adaptées aux circonstances et usages nationaux,
l'égalité de chances et de traitement en matière
d'enseignement, et notamment à :
(a)... rendre accessible à tous, en pleine
égalité, en fonction des capacités de chacun,
l'enseignement supérieur ; assurer l'exécution par tous de
l'obligation scolaire prescrite par la loi ;
(b) Assurer sans discrimination la préparation
à la profession enseignante.
C. Genre et promotion de la
femme à l'Enseignement Supérieur et Universitaire
- Recommandation concernant la condition du personnel
enseignant ...
§70 : Toutes les mesures nécessaires
devraient être prises pour promouvoir l'égalité de chances
et de traitement pour les femmes enseignantes de l'ESU de façon à
leur garantir l'égalité avec les hommes, les droits
énoncés dans les instruments internationaux figurant à
l'appendice.
§22 : Les établissements de l'ESU devraient
être comptables de la bonne application des principes suivants :
(c) Défendre activement les libertés
académiques et les droits fondamentaux de la personne ;
(g) Adopter des politiques et des procédures visant
à garantir un traitement équitable aux femmes et aux
minorités et à éliminer le harcèlement sexuel et
les brimades raciales.
- Déclaration de Hambourg sur l'Education des Adultes
(1997)
§13 : Les femmes ont le droit à
l'égalité des chances ; de son côté, la
société a besoin qu'elles jouent pleinement leur rôle dans
tous les domaines, que ce soit au travail ou dans la vie en
général. Les politiques d'Education des jeunes et des adultes
doivent être sensibles aux cultures locales et conférer la
priorité à l'élargissement des possibilités
d'Education à toutes les femmes, tout en respectant leur
différence et en éliminant les préjugés et les
stéréotypes qui réduisent à la fois leurs chances
d'accès à l'Education des jeunes et des adultes et les bienfaits
qu'elles en retirent. Toute tentative visant à restreindre leur droit
à l'alphabétisation, à l'Education et à la
formation doit être considérée comme inacceptable. Il
importe que des mesures soient prises pour y parer.
- Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes
Article 11 : Les Etats parties s'engagent à
prendre toutes les mesures appropriées dans le domaine de l'emploi afin
d'assurer les mêmes droits qu'à l'homme.
b) Le droit aux mêmes possibilités d'emploi y
compris l'application des mêmes critères de sélection en
matière d'emploi ;
c) Le droit au libre choix de la profession et de
l'emploi ; le droit à la promotion, à la stabilité de
l'emploi, les prestations et conditions de travail, le droit à la
formation professionnelle et au recyclage, y compris l'apprentissage, le
perfectionnement professionnel et la formation permanente ;
D. Orientation à long
terme fondée sur la pertinence
- Convention sur la mise en valeur des ressources humaines (OIT,
1975)
Article 1 :
§1 : Chaque membre devra adopter et
développer des politiques et des programmes complets et concertés
d'Orientation et de Formation professionnelles en établissant, en
particulier grâce aux services publics de l'emploi, une relation
étroite entre l'Orientation et la Formation Professionnelle et
l'Emploi.
§ : Ces politiques et ces programmes devront encourager
et aider toutes personnes, sur un pied d'égalité et sans
discrimination aucune, à développer et à utiliser leurs
aptitudes professionnelles dans leur propre intérêt et
conformément à leurs aspirations, tout en tenant compte des
besoins de la société.
- Convention sur la politique de l'emploi (OIT, 1964).
Article 1 :
§1 : En vue de stimuler la croissance et le
développement économiques, d'élever les niveaux de vie, de
répondre aux besoins de main-d'oeuvre et de résoudre le
problème du chômage et du sous-emploi, tout membre formulera ou
appliquera, comme objectif essentiel, une politique active visant à
promouvoir le plein emploi productif et librement choisi.
E. L'exode des compétences
- Recommandation concernant la condition du personnel
enseignant de l'ESU (Objectifs et politiques) :
§15 : Les Etats membres et les établissements
d'enseignement supérieur devraient, en même temps, être
conscients de l'exode du personnel enseignant du supérieur qui affecte
les pays en développement, et en particulier les pays les moins
avancés. Ils devraient, en conséquence, encourager les
programmes d'aide aux pays en développement, afin de contribuer à
maintenir un environnement universitaire offrant aux enseignants de ces pays
des conditions de travail suffisamment attrayantes pour freiner et, à
terme, enrayer cet exode.
Il est indéniable, à la lumière des
dispositions des différents instruments internationaux
évoqués ci haut, que la Déclaration Mondiale sur
l'Enseignement Supérieur et Universitaire est un instrument juridique,
et par conséquent, son application par les parties l'ayant
adoptée nous semble être une obligation selon la coutume en Droit
International.
4.1.3.
Fondement juridique international de l'Orientation (Guidance)
Pour établir le fondement juridique international de la
guidance, nous procédons par l'analyse de contenu de certains
instruments internationaux afin d'en dégager les dispositions relatives
à l'orientation.
« Les droits à l'orientation et à la
formation professionnelles sont proclamés de manière
particulière dans la Charte sociale Européenne (C.S.E.), tandis
que le premier Pacte de 1966 et le Protocole de San Salvador les
insèrent dans les mêmes dispositions que le droit
précédent. Ils figurent aux articles 9 et 10 de la
C.S.E. »110(*).
Et de même, poursuit l'auteur, ... les présents
droits font l'objet de la Convention concernant le rôle de l'orientation
et de la formation professionnelle dans la mise en valeur des ressources
humaines (N° 142) et de la Recommandation (n° 150) qui s'y rattachent
(adoptées par l'OIT en 1975). En effet, la mécanisation et
l'automatisation de la production aboutissent souvent à la
réduction des postes de travail, donc à l'accroissement du
chômage et à la perte de qualification de certains
travailleurs.
Il est donc important non seulement de contrôler leur
implication sur les emplois mais aussi de faciliter l'accession des
travailleurs à l'orientation et la formation professionnelles pour les
aider à s'adapter aux nouvelles technologies.
1. Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (ONU,
1948)
Article 26 :
1) L'Enseignement Technique et Professionnel doit être
généralisé ; l'accès aux études
supérieurs doit être ouvert en pleine égalité
à tous en fonction de leur mérite.
3) Les parents ont, par priorité, le droit de choisir
le genre d'Education à donner à leurs enfants.
2. Convention concernant la lutte contre la discrimination
dans le domaine de l'enseignement (UNESCO, 1960)
Article 4 :
Les Etats parties à la présente convention
s'engagent en outre à formuler, à développer et
à appliquer la politique nationale visant à promouvoir, par des
méthodes adaptées aux circonstances et aux usages nationaux,
l'égalité de chances et de traitement en matière
d'enseignement, et notamment à :
a) ... rendre accessible à tous, en pleine
égalité, en fonction
des capacités de chacun, l'enseignement
supérieur, assurer l'exécution par tous de l'obligation scolaire
prescrite par la loi.
3. Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes (ONU, 1979)
Article 10 :
Les Etats parties prennent les mesures appropriées pour
éliminer la discrimination à l'égard des femmes afin de
leur assurer des droits égaux à ceux des hommes en ce qui
concerne l'Education et, en particulier, assurer, sur base de
l'égalité de l'homme et de la femme :
a) Les mêmes conditions d'orientation professionnelle,
d'accès aux études et d'obtention de diplômes dans les
établissements d'enseignement de toutes catégories, dans les
zones rurales comme dans les zones urbaines, et d'égalité devant
être assurée dans l'enseignement préscolaire,
général, technique, professionnel et technique supérieur,
ainsi que dans tout autre domaine de formation professionnelle ;
b) La réduction des taux d'abandon féminin des
études et l'organisation de programmes pour les filles et femmes qui ont
quitté l'école prématurément ;
c) L'accès à des renseignements
spécifiques d'ordre éducatif tendant à assurer la
santé et le bien être des familles, y
compris l'information et des conseils relatifs à la
planification de la famille.
4. Convention relative aux droits de l'enfant (ONU,
1992)
Article 28 (1
d) :
Les Etats parties doivent rendre ouvertes et accessibles
à tous les enfants l'information et l'orientation scolaire et
professionnelle.
5. Convention concernant la discrimination en matière
d'emploi et profession (OIT, 1958)
Article 2 :
Tout membre pour lequel la présente convention est en
vigueur s'engage à formuler et à appliquer une politique
nationale visant à promouvoir, par des méthodes adaptées
aux circonstances et aux usages nationaux, l'égalité de chances
et de traitement en matière d'emploi et de profession, afin
d'éliminer la discrimination en cette matière.
Article 3 (e) :
Tout membre... doit, par des méthodes adaptées
aux circonstances et aux usages nationaux, assurer l'application de ladite
politique dans les activités d'orientation professionnelle et de
placement soumis au contrôle d'une autorité nationale.
6. Convention sur la politique de l'emploi (OIT, 1964)
Préambule :
... Considérant que la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme prévoit que « toute personne a droit au
libre choix de son travail, à des conditions équitables et
satisfaisantes de travail et à la protection contre le
chômage » ; Adopte ... la Convention sur la politique de
l'emploi, 1964.
Article 1 :
1. En vue de stimuler la croissance et le développement
économiques, d'élever les niveaux de vie, de répondre aux
besoins des mains-d'oeuvre et de résoudre le problème de
chômage et du sous-emploi, tout membre formulera et appliquera, comme un
objectif essentiel, une politique active visant à promouvoir le plein
emploi, productif et librement choisi.
2. Ladite politique devra tendre à garantir :
a) qu'il y aura du travail pour toutes les personnes
disponibles et en quête du travail ;
b) qu'il y aura libre choix de l'emploi et que chaque
travailleur aura toutes possibilités d'acquérir les
qualifications nécessaires pour occuper un emploi qui lui convienne, et
d'utiliser, dans cet emploi, ses qualifications ainsi que ses dons, quelles que
soient sa race, sa couleur, son sexe, sa religion, son opinion politique, son
ascendance nationale ou ses origines sociales.
7. Convention sur la mise en valeur des ressources humaines (OIT,
1975)
Article 1 :
§1 : Chaque membre devra adopter et
développer des politiques et des programmes complets, et
concertés d'orientation et de formation professionnelle en
établissant, en particulier grâce aux services publics de
l'emploi, une relation étroite entre l'orientation et la formation
professionnelle et l'emploi.
§3 : Ces politiques et ces programmes seront
appliqués par des méthodes adaptées aux conditions
nationales.
§5 : Ces politiques et ces programmes devront
encourager et aider toutes personnes, sur un pied d'égalité et
sans discrimination aucune, à développer et à utiliser
leurs aptitudes professionnelles, dans leur propre intérêt et
conformément à leurs aspirations, tout en tenant compte des
besoins de la société.
Article 2 :
En vue d'atteindre les objectifs indiqués ci-dessus,
chaque membre devra élaborer et perfectionner des systèmes
ouverts, souples et complémentaires d'enseignement
général, technique et professionnel, d'orientation scolaire et
professionnelle et de formation professionnelle, que ces activités se
déroulent à l'intérieur ou hors du système
scolaire.
Article 3 :
§1 : Chaque membre devra étudier
progressivement ses systèmes d'orientation professionnelle et ses
systèmes d'information continue sur l'emploi, en vue d'assurer une
information complète et une orientation aussi large que possible sur les
enfants, aux adolescents et aux adultes, y compris par des programmes
appropriés aux personnes handicapées.
§2 : Cette information et cette Orientation devront
couvrir le choix d'une profession, la formation professionnelle et les
possibilités d'Education s'y rapportant, la situation de l'emploi et les
perspectives d'emploi, les possibilités de promotion, les conditions de
travail, la sécurité et l'hygiène du travail et d'autres
aspects de la vie active dans les divers secteurs de l'activité
économique, sociale et culturelle et à tous les niveaux de
responsabilité.
Article 5 :
Les politiques et les programmes d'orientation et de formation
professionnelle seront élaborés et appliqués en
collaboration avec les organisations d'employeurs et de travailleurs et, le cas
échéant, conformément à la loi et à la
pratique nationale, avec d'autres organismes intéressés.
8. Déclaration de Paris (AIOSP, 2001)
· Tout individu, quel que soit son sexe, son Education,
sa religion, son âge, sa race ou sa profession, doit avoir un
accès gratuit et facile à l'orientation scolaire et
professionnelle, de façon à ce que ses capacités et ses
compétences individuelles puissent être identifiées et
développées, et qu'il lui soit permis d'entreprendre une
Education adéquate, un apprentissage et un métier ; qu'il
lui soit aussi permis de s'adapter à d'éventuels changements dans
les conditions de vie sociale et individuelle, et de participer pleinement
à la vie socio-économique de la communauté qui est la
sienne.
· Toute personne requérant des services
d'orientation scolaire et professionnelle et les souhaitant doit y avoir un
accès associé à ce besoin, et doit pouvoir obtenir l'aide
d'un conseiller compétent, professionnellement reconnu, dont la
profession est basée sur le respect de la dignité humaine et des
différents modes de vie à l'intérieur des
communautés.
· L'Association Internationale d'Orientation Scolaire et
Professionnelle (AIOSP) engage les gouvernements ou les autres associations qui
oeuvrent pour le développement des ressources humaines, à
s'assurer de l'établissement et du maintien des services d'orientation
et professionnelle adéquats, fonctionnant selon les principes
énoncés.
9. Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples
(OUA,1981)
Article 15 :
Toute personne a le droit de travailler dans des conditions
équitables et satisfaisantes et de percevoir un salaire égal pour
un travail égal.
Selon ETEKA YEMET111(*), les droits afférents aux conditions de
travail équitables et satisfaisantes, c'est l'ensemble des droits
que la Charte Africaine n'énumère pas à son article 15 et
qui figurent aux articles 4 de la DUDH, 7 du PI DESC, 2 et 3 de la C.S.E. et 1
à 3 de son protocole additionnel, et 7 du PSS. Ces articles proclament
les droits :
1) A la possibilité pour tous d'être promus, dans
leur travail, à la catégorie supérieure appropriée,
sans autre considération que la durée des services accomplis et
les aptitudes ;
2) A la sécurité et à l'hygiène du
travail ;
3) A l'égalité de chances et de traitement en
matière d'emploi et de profession, sans discrimination fondée sur
le sexe ;
4) A l'information et à la consultation ;
5) De prendre part à la détermination et
à l'amélioration des conditions de travail et du milieu du
travail.
Et l'OIT qui a pour principale mission de veiller au respect
des droits des travailleurs, a adopté un nombre considérable de
textes qui ont trait à ces différents droits.
Au vu de toutes ces dispositions contenues dans les
instruments internationaux, la Guidance (Orientation) nous semble
incontestablement être un droit universel garanti et il est inconcevable
qu'un Etat moderne puisse se passer de ses services, surtout pas manquer d'en
définir une politique nationale conformément aux articles 2 et 3
de la Convention concernant la discrimination en matière d'emploi et
profession (OIT, 1958) pour développer le capital humain, sans lequel la
croissance économique ou le développement d'un pays ne peut
être qu'hypothétique.
4.2.
Analyse des données sur la guidance et le respect des droits
humains à l'Université de Kinshasa.
Comment alors le personnel scientifique de l'Unikin est
géré par rapport aux dispositions juridiques internationales
(Déclaration et Recommandation de l'Unesco), reste la question
principale de notre recherche.
Nous faisons allusion à l'applicabilité ou non
des instruments juridiques internationaux à l'Unikin dans la gestion
(promotion et encadrement) du personnel scientifique afin de résorber
la carence du corps académique vieillissant en rapport avec le cadre
d'action et vision de l'Enseignement Supérieur pour le 21è
siècle.
«... il sied de signaler que nous avons
l'épineuse question du vieillissement du corps académique qu'il
faut renouveler à tout prix. Et... d'ici 5 ans (2012), la
relève académique considérée comme une de nos
priorités sera effectivement réalisée.»(Rapport
Académique 2006 -2007, p.3, 17)
Ce renouvellement ou relève académique tient-il
compte de la dignité humaine en conformité avec les instruments
juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits humains ?
4.2.1. Formation et promotion du
Corps Scientifique de l'Unikin.
Tableau 10 : Répartition du
personnel scientifique aspirant à la carrière Enseignante par
Faculté en formation à l'étranger.
N°
|
FACULTE
|
Afrique
|
Amérique
|
Asie
|
Europe
|
Non identifiés
|
Total
|
1
|
Droit
|
1
|
1
|
-
|
20
|
4
|
26
|
2
|
Lettres
|
-
|
1
|
-
|
9
|
4
|
14
|
3
|
Economie
|
1
|
9
|
1
|
18
|
6
|
35
|
4
|
SSPA
|
-
|
2
|
-
|
5
|
11
|
18
|
5
|
Sciences
|
9
|
-
|
7
|
19
|
20
|
55
|
6
|
Polytechnique
|
3
|
3
|
-
|
16
|
1
|
23
|
7
|
Sc. Agronomiques
|
-
|
2
|
1
|
11
|
3
|
17
|
8
|
Psycho&Sc. Education
|
-
|
-
|
1
|
-
|
2
|
3
|
9
|
Médecine
|
-
|
1
|
-
|
9
|
28
|
38
|
10
|
Pharmacie
|
-
|
1
|
2
|
20
|
3
|
26
|
Total
|
14
|
20
|
12
|
127
|
82
|
255
|
L'Europe regorge près de la moitié du corps
scientifique de l'Unikin en formation (49%), dont 73 % dans les institutions de
formation belge. Les universités américaines et asiatiques
reçoivent dans l'ensemble 13% et 32% des doctorants ne sont pas
identifiés ! Il est possible que la politique
étrangère de l'Amérique ou de l'Asie vise d'autres
secteurs de coopération que l'Education et la formation. Dans la
coopération, il y a plus d'intérêt que d'aide, et surtout
qu'il faut conserver le transfert de technologie et des connaissances.
La disproportion des candidats en formation au niveau des
facultés pourrait accentuer la carence du corps académique dans
certaines disciplines, car trois facultés sur les dix ont en formation
50% des doctorants ! Il s'agit de l'Economie (35), Sciences (55) et
Médecine (38). Or, l'UNESCO recommande pour le personnel enseignant de
l'ESU « un système juste et ouvert d'organisation des
carrières comportant des procédures équitables en
matière de nomination, de titularisation, de promotion et
congédiement ».
Tableau 11 : Répartition des
doctorants par faculté selon le grade Scientifique
N°
|
FACULTE
|
C.T.
|
Assistants
1 & 2
|
Total
|
1
|
Droit
|
7
|
15
|
22
|
2
|
Lettres
|
4
|
4
|
08
|
3
|
Economie
|
1
|
22
|
23
|
4
|
SSPA
|
2
|
7
|
09
|
5
|
Sciences
|
7
|
29
|
36
|
6
|
Polytechnique
|
1
|
-
|
1
|
7
|
Sc. Agronomiques
|
2
|
9
|
11
|
8
|
Psycho & Pédagogie
|
2
|
-
|
2
|
9
|
Médecine
|
3
|
8
|
11
|
10
|
Pharmacie
|
3
|
17
|
20
|
Total
|
32
|
111
|
143
|
La probabilité de soutenance de thèse penche en
faveur de 22% de cette catégorie du personnel (C.T.), et par rapport au
besoin, le problème reste entier et l'effort doit être
quadruplé pour atteindre l'idéal.
Quant à la Faculté de Polytechnique, le mythe de
la dimension du cerveau du noir comparativement à celui du blanc,
osons-nous croire, semble hanter les esprits (thèse : relation de
causalité race-intelligence) ! Un seul doctorant pour toute une
faculté doit être considéré comme mythe et non une
réalité en ce siècle dit des sciences et nouvelles
technologies ! Et pour une université, c'est une
remise en question de la qualité de l'enseignement ! Il semblerait
également que c'est une faculté où il y a moins
d'étudiants et la carence du corps académique, de même que
scientifique, est trop criante !
« ... La qualité de l'Enseignement
Supérieur est un concept multidimensionnelle qui tient compte au moins
de la qualité des programmes, du personnel, des étudiants, des
équipements et des matériels d'enseignement et d'apprentissage.
Une insuffisance des ressources pendant les années 1980 - 1990 a conduit
à une détérioration sensible des infrastructures
académiques, des laboratoires, des matériels d'enseignement et
des taux d'encadrement des étudiants, et en dernière analyse,
à une réduction de la qualité de l'enseignement
supérieur »112(*).
4.2.2. Genre et promotion du
personnel scientifique
Selon l'article 4 de la Déclaration Mondiale sur l'ESU,
« Bien que des progrès notables aient été
réalisés concernant l'accès des femmes à
l'enseignement supérieur, divers obstacles socio-économiques,
culturels et politiques continuent d'empêcher leur plein accès et
leur intégration effective urgente dans le processus de
rénovation pour assurer la mise en place d'un système
équitable et non discriminatoire d'enseignement supérieur,
fondé sur le principe du mérite. »
Concernant les conditions d'emploi du personnel enseignant
féminin de l'ESU, l'UNESCO recommande que « Toutes les mesures
nécessaires devraient être prises pour promouvoir
l'égalité de chances et de traitement pour les femmes
enseignantes de l'enseignement supérieur, de façon à leur
garantir, à l'égalité avec les hommes, les droits
énoncés dans les instruments internationaux ».
Tableau 12 : Corps scientifique et
parité homme-femme à l'Unikin
N°
|
FACULTE
|
H (%)
|
F (%)
|
Total (%)
|
1
|
Droit
|
19
|
3
|
22
|
2
|
Lettres
|
7
|
1
|
08
|
3
|
Economie
|
20
|
3
|
23
|
4
|
SSPA
|
9
|
-
|
09
|
5
|
Sciences
|
32
|
4
|
36
|
6
|
Polytechnique
|
-
|
1
|
01
|
7
|
Sciences Agronomiques
|
11
|
-
|
11
|
8
|
Psycho & Sc. Education
|
2
|
-
|
02
|
9
|
Médecine
|
10
|
1
|
11
|
10
|
Pharmacie
|
15
|
5
|
20
|
Total
|
125 (87)
|
18 (13)
|
143 (100)
|
Sur les 143 sujets retenus pour l'étude de la question,
les femmes représentent 13% contre 87% du personnel scientifique en
formation.
Par rapport aux disciplines, 38% du personnel féminin
font partie des sciences sociales et humaines (Droit, Lettres, SSPA,
Psycho&Sc. Education), tandis que 61% sur les 18 ont embrassé les
sciences positives, à savoir l'Agronomie, la Médecine, la
Pharmacie et la Polytechnique ! Un bon signe à encourager pour la
« démasculinisation » des sciences en RDC.
Il apparaît clairement que la disposition de l'Article
14 de la Constitution relatives à la promotion et protection des droits
de la congolaise a du chemin pour le personnel scientifique féminin de
l'Unikin en particulier et de l'ESU en général :
« Les pouvoirs publics veillent à
l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard
de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits. La femme a
droit à une représentation équitable au sein des
institutions nationales, provinciales et locales. L'Etat garantit la mise en
oeuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions. La loi fixe
les modalités d'application de ces droits.» (Art. 14).
4.2.3. Orientation et Formation
doctorale à l'Unikin
En ce qui concerne la formation du personnel enseignant de
l'E.S.U., le projet du Nouveau Système Educatif émanant des Etats
Généraux de l'Education (1996) recommande la définition et
la mise en oeuvre d'une politique cohérente de formation
programmée des enseignants pour combler les lacunes actuelles et
prévisibles à court terme, mais aussi en vue de faire face aux
exigences du développement de la carte universitaire. Et exiger de
chaque assistant - là où c'est possible - de prendre une
inscription au DES dès son premier mandat ; conditionner le
renouvellement du mandat à l'état d'avancement des études
de DES ; inscrire le diplôme de DES parmi les critères de
promotion au grade de Chef de travaux et déterminer les conditions
équivalentes pour les assistants qui n'ont pas la possibilité de
s'inscrire à un DES.
Qu'en est-il alors du personnel scientifique de l'Unikin en
formation ?
Tableau 13 : Personnel scientifique en
Formation
N°
|
FACULTE
|
Doctorat
|
DES/DEA/
MASTER
|
Total
|
1
|
Droit
|
21
|
1
|
22
|
2
|
Lettres
|
6
|
2
|
8
|
3
|
Economie
|
17
|
6
|
23
|
4
|
SSPA
|
06
|
3
|
9
|
5
|
Sciences
|
28
|
8
|
36
|
6
|
Polytechnique
|
-
|
1
|
1
|
7
|
Sc. Agronomiques
|
6
|
5
|
11
|
8
|
Psycho&Sc. Education
|
2
|
|
2
|
9
|
Médecine
|
10
|
1
|
11
|
10
|
Pharmacie
|
18
|
2
|
20
|
Total
|
114
|
29
|
143
|
Près de 80% du personnel scientifique en formation sont
inscrits pour la soutenance d'une thèse, et plus ou moins un quart pour
la préparation qui un DES, un DEA ou le Master. Ce qui est surprenant
serait le fait que sur 10 facultés, plus de 65% proviennent de 5
facultés dont sciences, pharmacie et médecine, dites sciences
positives (39%), et droit avec économie appelées sciences
sociales, soit 26% à peu près.
Mais pourquoi cette disproportion inter facultaire des
doctorants ? Cette question sous-entend une autre qui est capitale, celle
de la définition de la Politique Nationale de
l'Orientation Professionnelle en RDC pour le développement des
Ressources Humaines ? Selon l'Art 3 de l'Ord. N° 71-055 du 26 mars
1971 portant organisation de la formation professionnelle ;
« Toute forme de formation professionnelle est
précédée par des opérations d'Orientation et de
Sélection. L'Orientation et la Sélection professionnelles feront
l'objet d'une ordonnance particulière ».
Aujourd'hui, plus de 35 ans, cette Ordonnance n'a jamais
été élaborée ni votée. Voilà un
Chantier pour l'Etat congolais (les législateurs), la
Société Civile (les Conseillers d'Orientation) et les
consommateurs des services de Guidance (les congolais dans la diversité)
au Congo-Kinshasa, en vue de l'utilisation rationnelle des ressources humaines
pour un développement durable et la bonne gouvernance.
4.2.4. Prise en charge et
Formation du Corps Scientifique.
« Une action éducative efficace repose sur
des formateurs compétents, qui actualisent régulièrement
leurs connaissances. Or, notre système éducatif n'offre pas de
structures de recyclage adéquates »113(*).
Et comme piste de solution à l'ESU, les Etats
Généraux de l'Education de 1996 ont proposé le recrutement
systématique et planifié des assistants et des docteurs à
thèse entre autres moyens, et également l'élaboration
d'une politique d'octroi de bourses doctorales au profit des assistants au pays
où à l'étranger ? Quant à l'Art. 17 sur
Partenariats et Alliances de la Déclaration Mondiale sur
l'ESU » (1998), « le partenariat fondé sur
l'intérêt commun, le respect mutuel et la
crédibilité devraient être une modalité essentielle
de la rénovation de l'Enseignement Supérieur ».
Ceci nous interpelle pour savoir la source de financement de
la formation du personnel scientifique de l'Unikin. Est-ce l'Etat congolais,
dans le cadre de réforme du secteur de l'ESU avec le
« Padem » ou dans le cadre de la coopération
bilatérale ou multilatérale avec des partenaires de la RDC ?
Et dans quelle proportion par rapport à notre
échantillon ?
Tableau 13 : Source de financement et
formation.
Source : Direction de la coopération
Unikin (Rectorat, 2007)
N°
|
FACULTE
|
Etat Congolais
|
Coopération
|
Personnel
|
Total
|
1
|
Droit
|
-
|
9
|
13
|
22
|
2
|
Lettres
|
-
|
4
|
4
|
8
|
3
|
Economie
|
-
|
19
|
4
|
23
|
4
|
SSPA
|
-
|
9
|
|
9
|
5
|
Sciences
|
-
|
34
|
2
|
36
|
6
|
Polytechnique
|
-
|
|
1
|
1
|
7
|
Sces Agronomiques
|
-
|
9
|
2
|
11
|
8
|
Psycho&Sc.Education
|
-
|
|
2
|
2
|
9
|
Médecine
|
-
|
8
|
3
|
11
|
10
|
Pharmacie
|
-
|
16
|
4
|
20
|
Total
|
0
|
108
|
35
|
143
|
Les données de ce tableau confirment qu'il n'y a aucun
apport du Gouvernement congolais dans la formation du personnel scientifique de
l'UNIKIN, et si effort il y a, comme l'a déclaré
précédemment le Secrétaire Général
Académique, c'est « ... avec les bourses de nos partenaires
extérieurs et même sans bourses, que quelques membres de cette
catégorie du personnel ont produit des mémoires de DES/DEA et des
thèses de doctorat » !
Il y a là la problématique de la bonne
gouvernance et la gestion rationnelle du personnel académique et
scientifique à l'Université de Kinshasa en particulier, et
à l'ESU en général en RDC. 76% des doctorants de l'UNIKIN
sont pris en charge par la Coopération (bilatérale ou
multilatérale) et les Eglises ou les ONG (la société
civile). Et le petit reste s'est pris en charge, soit 24%, et ne serait-ce pas
pour trouver mieux ailleurs ? Voilà la migration par voie
légale et fuite de cerveaux pour ceux qui en cherchent les
causes !
« La carence quantitative de bons professeurs est
due notamment au départ des professeurs doctorants vers d'autres
secteurs plus attrayants installés au pays ou à
l'étranger »114(*).
4.2.5. La fuite des cerveaux
(exode des compétences) à l'Unikin.
Selon « Afriquespoir »115(*) (2007), « 20.000
professionnels de la santé (médecins, infirmiers, sages-femmes,
etc.) émigrent chaque année du continent africain vers l'Europe
ou l'Amérique du Nord. Cette fuite de cerveaux coûte au continent
plus de 4 milliards de dollars et constituent une entrave à ses efforts
de développement. (...) Au Zimbabwe, il ne reste que 360 des 1200
médecins formés dans les années 1990.Entre 1993 et 2002,
le Ghana en a perdu 600 sur 800. »
En ce qui concerne les compétences universitaires, la
situation est encore plus complexe. De nombreuses études ont
été consacrées à ce phénomène qui
frappe de manière générale tous les pays en
développement mais qui, en Afrique, revêt parfois des
caractères dramatiques, surtout pour ce qui est de certaines causes et
de la qualité de ceux qui partent.
« D'une manière générale, on
considère qu'il y a actuellement plus de cadres africains qui
travaillent aux Etats-Unis qu'en Afrique. Au regard de ce
phénomène, on peut affirmer que l'Afrique s'est vidée
d'une grande partie de ses meilleurs cadres. Il s'agit tout d'abord des
enseignants, et plus particulièrement les enseignants du
supérieur, c'est-à-dire ceux dont la mission fondamentale est la
formation des ressources humaines d'un pays, la participation à la
création du savoir et les services à leur société.
Il est alors permis de se poser la question de savoir si cette fuite des
élites des Universités africaines est la cause ou la
conséquence de la dégradation continue de l'Enseignement
Supérieur en Afrique. N'y a-t-il pas là un cercle vicieux qu'il
faut briser ? »116(*).
Mais qu'en est-il de ce phénomène pour le
personnel scientifique de l'Unikin envoyé en formation en particulier et
de l'ESU en général, car l'étude susmentionnée
souligne que : « Parmi les candidats partis en formation
(Africains), un nombre de plus en plus important ne revient pas au pays
après leur formation. La plupart cherchent et obtiennent du travail sur
place à l'issue de leur formation, et généralement, les
meilleurs sont repérés et trouvent des emplois avant même
l'obtention du diplôme »117(*).
Tableau 14 : Facultés
frappées par la fuite des cerveaux à l'Unikin
N°
|
FACULTE
|
Doctorants en formation
|
Pas de contacts
|
1
|
Sciences
|
46
|
05
|
2
|
Sciences Agronomiques
|
17
|
01
|
3
|
Polytechnique
|
23
|
19
|
4
|
Médecine
|
38
|
05
|
Total
|
124
|
30
|
Le problème de l'exode de cerveaux à l'Unikin
nécessite une étude systématique compte tenu de l'ampleur
du phénomène et de son incidence sur le développement de
l'ESU. Mais dans la ligne de notre dissertation, nous voudrions nous limiter
à signaler certains poteaux indicateurs pour des recherches
ultérieures et beaucoup plus approfondies.
Comme évoqué précédemment, la
liste (1c) du personnel en formation sans contact avec leurs
facultés constitue la base des données pour examiner ces
indicateurs se rapportant à la fuite des compétences.
Il est curieux de constater que de l'ensemble de toutes les
facultés de l'Unikin, les domaines de formation clés et
liés au développement, regorgent prêt de la moitié
des doctorants à l'étranger (49%) et c'est dans les mêmes
facultés que sont signalés les cas de rupture de contact !
Est-ce un fait de hasard ? Pourquoi exclusivement ces quatre
facultés : Sciences, Agronomie, Polytechnique et
Médecine ? Que faire pour éradiquer le
phénomène e ? Comment et Quand alors ?
Pour la faculté de Polytechnique qui a envoyé 23
doctorants en formation à l'étranger (Europe et Amérique),
83% n'ont plus de contact soit 19 boursiers ! Et c'est l'une des
facultés qui accusent la carence à outrance des
professeurs ! Et que dire des trois autres ayant en majorité des
boursiers dans les mêmes pays ? (Voir tableau 8).
La Déclaration Mondiale de l'ESU ne reconnaît que
le processus d'exode des compétences continues de priver les pays en
développement et les pays en transition des compétences de haut
niveau nécessaires pour accélérer leur progrès
socio-économique.
Selon la Commission Permanente des Etudes (CPE), une part de
responsabilité ; pas la moindre, incomberait aux
établissements de l'ESU118(*) (Universités, Instituts Supérieurs et
Centres de Recherche), et quelques éléments, ont
été épinglés, à savoir :
Ø Quant un Assistant part à l'étranger,
la faculté ou la section, l'établissement ne peut se contenter de
proposer la candidature pour une bourse d'étude. L'établissement
doit continuer à prendre l'assistant en charge, le guider, l'encourager,
lui demander des rapports, le stimuler, et vers la fin de la préparation
du doctorat, préparer le retour ;
Ø Souvent les assistants, une fois partis à
l'étranger, perdent le contact avec la faculté/section. Il
arrive qu'un assistant devienne inconnu et psychologiquement s'éloigne
de son pays ;
Ø Le manque de lien avec son pays, avec son
établissement, entraîne ou augmente la tentation de
désertion. Plusieurs assistants, sur le point de terminer leur doctorat,
ont écrit à leurs établissements, et n'ayant pas
reçu de réponse, se sont sentis abandonnés et mal
aimés. Etant sollicités par des Universités d'autres
pays, ils ont accepté l'offre et ne sont plus revenus au
Zaïre ;
Ø L'expérience acquise lors des
séminaires de pédagogie universitaire organisés en
Belgique, a été très instructive. Il était
frappant de voir à quel point les assistants étaient
dépaysés, manquaient des informations précises sur l'ESU
au Zaïre, étaient absorbés par leurs recherches et n'avaient
pas à l'horizon le retour au pays. Souvent, ils ne sont pas
pressés et ne sont pas gênés de prolonger leur
séjour à l'étranger aussi longtemps que possible.
Et pour l'UNESCO, ce phénomène constitue un
obstacle au développement durable comme le témoigne le cas de
figure ci-dessous :« ... Le coût élevé des
évacuations sanitaires vers d'autres pays, de malades qui ne peuvent
être traités sur place faute de moyens matériels et surtout
de spécialistes (pénurie), a fait l'objet d'un débat
à l'Assemblée Nationale du Burkina Faso, avec la publication d'un
article retentissant UN SEUL CARDIOLOGUE POUR NEUF CHU ! Le débat
a fait ressortir que 74 spécialistes sont en formation à
l'étranger. Combien reviennent au pays au terme de ces
spécialisations ? A côté de ces scientifiques de
très haut niveau, il y a aussi la foule des cadres techniques que sont
les médecins, les ingénieurs qui sont de solides piliers du
développement des systèmes des pays développés qui
les emploient, soit le public, soit dans le privé »119(*).
Le Rapport du Sommet Mondial sur le développement
durable tenu à Johannesburg (2000) taxe la fuite des cerveaux
d'être un frein au développement :
« L'émigration des scientifiques africains, notamment des
universitaires, constitue l'un des plus gros obstacles au développement
de l'Afrique »120(*).
4.3.
Interprétations des Résultats : Discussions et constats.
Après analyse et la présentation des
données d'une manière générale, il convient de les
synthétiser pour faire ressortir les éléments de
convergence et de divergence en vue de la vérification de
l'hypothèse avant de conclure notre recherche.
4.3.1. Fondement juridique
international de Guidance (Orientation).
INSTRUMENT
|
DISPOSITIONS
|
DOMAINES OU CHAMPS DE GUIDANCE
|
1. Déclaration Universelle deDroits de
l'homme
(ONU, 1948)
|
Article 26 :1,3
|
-Orientation et Counselling
|
2. Convention concernant la lutte contre la discrimina-
nation dans le domaine de l'enseignement (Unesco, 1960).
|
Article 4 : a
|
-Orientation et politique publique.
|
3. Convention sur l'élimination de toutes les
formes de discrimination à l'égard des femmes
(ONU1992)
|
Article 10 : a, b et c
|
- Orientation et genre
- Orientation et Counseling
- Orientation et information scolaire
et professionnelle.
|
4. Convention relatives aux droits de
l'enfant
(ONU, 1992)
|
Article 28 : 1d
|
- Orientation et politique publique
- Information et Orientation scolaire
et professionnelle
|
5. Convention concernant la discrimination en
matière d'emploi et profession (OIT, 1958)
|
Article 2
Article 3 : (e)
|
- Orientation et politique d'emploi
- Méthodes et techniques
d'Orientation
|
6. Convention sur la politique de l'emploi
(OIT, 1964)
|
Article 1 : 1, 2
(a et b)
|
- Orientation et Droits humains
- Orientation et Formation
professionnelle -
Orientation et développement des
R.H.
|
7. Convention sur la mise en valeur des R.H
(OIT, 1975)
|
Article 1 : 1, 3 et 5 Article 2
Article 3 : 1 et 2 Article 5
|
- Orientation et politiques publiques
- Orientation et Employabilité
- Orientation tout au long de la vie
- Systèmes et programmes d'O.S.P.
- Méthodes et techniques d'O.S.P.
|
8. Déclaration Mondiale sur l'Enseignement
Supérieur
(Unesco, 1998)
|
Article 1 : a et f Article 3 : a et c
Article 4 : b et d Article 6 : a
Article 16
|
- Orientation tout au long de la vie
- Orientation et Droits Humains
- Gender et Guidance
- Education à la carrière
- Orientation et fuite des cerveaux
|
9. Déclaration de Paris (AIOSP, 2001)
|
Enoncés
|
- Philosophie et principes de guidance
- Orientation et Droit International
|
10. Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples
(OUA, 1981)
|
Article 15
|
- Orientation et Droits Humains.
|
L'Orientation au regard de ces données est garantie par
le Droit International et l'implication de la RDC pour l'application de ces
dispositions ne peut être que contraignante, car le système
juridique national constitue la première protection légale de
droits humains, tels qu'ils sont garantis par le droit international.
Et les systèmes régionaux de protection de droits de
l'homme, jouent aussi un rôle crucial dans l'application de la loi
internationale.
« Les traités et accords internationaux
régulièrement conclus ont, dès leur publication, une
autorité supérieure à celle des lois, sous réserve
pour chaque traité ou accord, de son application par l'autre
partie » (Art. 215 de la Constitution/RDC). Mais
hélas, il n'existe aucun texte en RDC définissant la politique
nationale en matière d'Orientation Professionnelle comme le
témoigne l'Art. 3 de l'Ordonnance- Loi N° 71-055 du 26 Mars
1971 !
4.3.2.
La Guidance et le respect des droits humains à l'Unikin.
1) Cadre de l'étude.
Tableau 15:
PERSONNEL
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Administratif
|
1.312
|
337
|
1.649
|
Académique
|
514
|
10
|
524
|
Scientifique
|
839
|
71
|
910
|
Total
|
2.665
|
418
|
3.083
|
Sur 3.083 agents de l'Université, 418 sont des femmes
soit 14% ! Il y a problème de parité homme-femme à
l'Unikin. Qu'en est-il alors des corps académiques et scientifiques mis
à part ?
2) Genre et Corps scientifique :
parité homme-femme à l'Unikin.
Tableau 16 :
DISCIPLINES
|
HOMME
|
FEMME
|
TOTAL
|
1. Sciences Humaines et Sociales.
|
57
|
07
|
64
|
2. Sciences dites positives.
|
68
|
11
|
79
|
Total
|
125
|
18
|
143
|
Sur les 143 sujets en formation et suivis par la
faculté, les femmes représentent 13% (18) contre 87% (125) de
reste du personnel scientifique. Par rapport aux disciplines, 39% du personnel
féminin font partie des sciences sociales et humaines (Droits, Economie,
Lettres, SPA, Psycho-péda) tandis que 61% sur les 18 ont embrassé
les sciences positives, à savoir l'Agronomie, la Médecine, la
Pharmacie et la polytechnique ! Un bon signe pour encourager les
congolaises à s'orienter vers les sciences, le sexe n'étant pas
facteur de réussite ou de performance.
Ainsi, il est clair qu'il y a du chemin à parcourir
pour casser le mythe genre et promotion du personnel scientifique à
l'ESU, conformément aux dispositions de l'Article 14 de la Constitution
relatives à la promotion et protection des droits de la Congolaise :
« La femme a droit à une représentation
équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales.
L'Etat garantit la mise en oeuvre de la parité homme-femme dans les
dites institutions ».
3) Orientation et Formation du personnel
Scientifique.
Tableau 17 :
Facultés Privilégiées
|
Doctorants
|
%
|
1. Sciences
|
36
|
25
|
2. Economie
|
23
|
16
|
3. Droit
|
22
|
15
|
4. Pharmacie
|
20
|
14
|
5. Autres
|
42
|
30
|
Total
|
143
|
100
|
Pour l'ensemble du Corps scientifique en formation, 70% des
doctorants viennent de 4 facultés sur les 10 qui constituent l'Unikin.
Et par rapport aux disciplines, les sciences dites positives prennent la part
de lion soit 39% (Sciences et pharmacie) contre 31% venant des sciences
sociales (Economie et droit) ! Et les autres facultés disposeraient en
moyenne chacune 5% du personnel scientifique en formation !
S'il faut en plus considérer la dimension Genre ;
la disproportion est considérable et il y a lieu de croire qu'à
l'Unikin, la Guidance (Orientation) a du chantier pour s'imposer dans la lutte
pour le triomphe de la rationalité dans l'utilisation équitable
du capital humain : L'homme qu'il faut et à la place qui lui
convient le mieux, gage de développement durable et de la
prospérité des nations osons-nous croire.
Les Etats (gouvernements, parlements et autres instances de
décisions) selon la Déclaration Mondiale de l'ESU
devraient :
Ø Mettre en place, le cas échéant, le
cadre législatif, politique et financier requis pour réformer et
développer l'enseignement Supérieur conformément à
la Déclaration Universelle des droits de l'homme qui dispose que
l'accès aux études supérieures doit être ouvert en
pleine égalité à tous en fonction de leur
mérite.
Ø Aucune discrimination ne peut être admise et
nul ne peut être exclu de l'ESU ou de ses domaines d'étude,
niveaux et institutions pour des raisons tenant à sa race, son sexe, sa
langue, sa religion, son âge,...»
3) Formation du personnel scientifique et source de
financement
Tableau 18 :
Bourses
|
Doctorants
|
%
|
1. Gouvernement Rdc
|
-
|
0
|
2. Coopération
|
108
|
76
|
3. Moyens propres
|
35
|
24
|
Total
|
143
|
100
|
Ces données confirment le désengagement de
l'Etat vis-à-vis du secteur de l'ESU, comme le disait le feu
Maréchal que c'est un secteur budgétivore : Aucune bourse du
gouvernement de la RDC en faveur du personnel scientifique de l'Unikin (0%) !
Et si le gouvernement est le premier responsable de la prise en charge de ce
secteur, quel est alors l'apport des entreprises publiques et du secteur
privé bénéficiaires du produit fini de l'ESU
(diplômés) ? Tous les cadres de l'ANEP viennent de ce secteur et
dans leur politique sociale, ne peuvent-ils pas prévoir les bourses
d'excellence ?
Peut-on espérer relever le défi de l'actuelle
crise économique mondiale sans investir dans un secteur aussi clé
comme celui de l'E.S.U. et ne compter que sur la coopération ? Ou
faut-il s'inspirer, s'il le faut du discours programme du président
OBAMA lors de son investiture face à la crise qui secoue le monde
aujourd'hui, semblable à celle des années 30 aux USA
121(*) :
« La chute des prix et la mévente
entraînent la ruine des agriculteurs déjà très
endettés. Leurs exploitations hypothéquées deviennent la
propriété des banques. Ils sont chassés de leurs terres.
Ils errent sur les routes durant des mois pour trouver un travail. John
Steinbeck raconte dans ``Les Raisins de la colère'' l'exode de fermiers
de l'Oklahoma et de l'Arkansas vers la Californie, et, parallèlement, la
destruction des stocks alimentaires pour faire monter les cours : on
brûle du café dans les chaudières. On brûle le
maïs pour se chauffer. On jette les pommes de terre à la
rivière... »
Pour le nouveau locataire de la maison blanche, la recherche
et l'éducation constituent le cheval de bataille pour juguler la
crise financière international pour le repositionnement des
USA dans le nouvel ordre mondial:
« Nous remettrons la science à sa juste place
et nous amènerons les merveilles de la technologie pour améliorer
les services de santé et réduire ses coûts. Nous
utiliserons le soleil et le vent et le sol pour alimenter nos autos et faire
fonctionner nos usines. Nous transformerons nos écoles, nos
collèges et nos universités pour faire face aux besoins d'un
nouvel âge.»(Discours d'investiture).
5) Exode de compétences ou fuite des cerveaux
à l'Unikin
Selon l'OIM (2009) « La fuite des cerveaux est un
problème majeur : 31 % des Congolais expatriés appartiendraient
à la catégorie socioprofessionnelle (cadres des professions
intellectuelles supérieures) et plus de 65 % de l'ensemble des cadres
supérieurs et chercheurs que compte le Congo se seraient
expatriés. Parmi eux, il convient de noter l'importance des
professionnels de la santé. Ceux-ci se sont dirigés vers les pays
africains de l'Afrique australe comme la Zambie, la Namibie, le Botswana et
l'Afrique du Sud. La fuite des cerveaux risque de continuer dans les
années à venir. Ceux qui étudient à
l'étranger préfèrent rester
là-bas. »122(*)
Tableau 19 :
Tendances de Fuite de cerveaux
|
Doctorants
|
%
|
1. Polytechnique
|
19
|
63
|
2. Sciences
|
05
|
17
|
3. Médecine
|
05
|
17
|
4. Agronomie
|
01
|
03
|
Total
|
30
|
100
|
La fuite de cerveaux est une réalité à
l'Unikin et ceci dans les secteurs clés liés au
développement, à savoir la polytechnique, les sciences,
l'agronomie et la médecine ! Pour la faculté de
polytechnique 83% de ses doctorants en formation sur les 23 envoyés
n'ont plus de contact. Que faire pour éradiquer le
phénomène et comment ? Quelles dispositions prendre à
court et à moyen termes ? Voilà des pistes ouvertes pour
d'autres investigations. Quant à nous, nous avons
déclenché la sonnette d'alarme dans notre démarche
exploratoire.
CONCLUSION.
L'universalité de l'orientation est une évidence
car selon la Déclaration de l'AIOSP(2001), « tout individu,
quelque soit son sexe, son Education, sa religion, sa race ou sa profession,
doit avoir un accès gratuit et facile à l'Orientation Scolaire et
Professionnelle de façon à ce que ses compétences
individuelles puissent être identifiées et
développées et qu'il lui soit permis d'entreprendre une Education
adéquate, un apprentissage et un métier, qu'il lui soit aussi
permis de s'adapter à d' éventuels changements dans les
conditions de vie sociale et individuelle, et de participer pleinement à
la vie socio-économique de la communauté qui est la
sienne ».
Mais paradoxalement la République Démocratique
du Congo regorge des compétences dans tous les domaines, mais qui
seraient mal utilisées ou sous employées, c'est-à-dire le
cursus de formation suivis ne servent pas dans la vie pratique. Du fait de la
faible offre d'emploi et même du favoritisme (clientélisme),
l'adéquation entre le cursus de la formation suivie et le profil du
poste de travail à occuper n'est plus respectée.
Cette situation pousse des fois les potentialités en
ressources humaines dont disposent le pays à s'exiler pour jouir de
leurs compétences sous d'autres cieux, comme nous l'avions
évoqué dans la problématique selon le Rapport de la Banque
Mondiale (2006) :« ...Plusieurs professionnels de santé,
en particulier les médecins et les spécialistes de haut niveau,
se sont exilés à la recherche des salaires et conditions de vie
meilleurs. Et on estime à plus de 1000 le nombre de médecins
congolais dans les pays d'Afrique Australe. »
Pourquoi alors cette fuite des cerveaux ? Qu'en est-il du
secteur de l'ESU et dans quelle proportion ? Que faire pour arrêter
cette hémorragie du capital humain disponible ou en devenir dans un
secteur aussi vital que celui du grenier de l'Elite Congolais ?
La promotion de la Guidance (Orientation) dans la gestion des
ressources humaines en RDC et sa redynamisation à l'ESU, constitue nous
semble-t-il le fondement de tout développement, de la bonne gouvernance
et de la paix durable pour un avenir meilleur.
Par notre investigation nous visons l'impact de l'Orientation
comme facteur très déterminant pour l'émergence de l'Etat
des droits et la bonne gouvernance en RDC et en particulier dans le secteur de
l'ESU qui en fait reste le moteur de développement national,
étant alors la pépinière des ressources humaines
qualifiées et compétentes.
Nous lançons ainsi le débat sur la question de
l'Orientation Professionnelle et l'Employabilité du personnel
scientifique ; de telle sorte que des dispositions constitutionnelles
relatives à la guidance soient de mise dans la gestion du capital humain
à l'ESU. Ceci fera que chaque citoyen congolais oeuvrant dans ce secteur
soit à la place qui lui convient le mieux, tenant compte de
l'identification de ses capacités et du développement de ses
compétences individuelles sans discrimination en vue de contribuer
efficacement à l'effort de la reconstruction nationale pour l'essor du
pays dans le concert des nations.
Eu égard à la constitution de la RDC et surtout
de l'Article 13, nous avons voulu dans le contexte de notre
dissertation, établir un parallélisme dans une approche de
guidance entre la gestion des ressources humaines dans le secteur de l'ESU et
le respect des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits
humains (leur application), notamment :
Ø La Convention concernant la lutte contre la
discrimination dans le domaine de l'enseignement (Unesco, 1960)
Ø La Déclaration Mondiale sur l'ESU pour le
21è siècle (Unesco, 1998)
Quant à nous, il y a lieu de croire que la
mauvaise gouvernance en RDC en général et dans le secteur de
l'ESU au Congo en particulier, découlerait de la pratique de la
discrimination dans la gestion du capital humain (arbitraire) et de l'absence
d'une politique nationale en matière d'Orientation.
Par conséquent, les compétences (valeurs) que
regorgent le pays et son potentiel du capital humain étant
sous-employé ou mal utilisés s'exilent (fuite des cerveaux),
surtout le personnel scientifique de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire.
Parce que la bonne gouvernance et le respect des droits de
l'homme restent les voies obligées pour le décollage de la RDC
dans le concert des nations, l'Orientation Scolaire et Professionnelle (OSP)
constitue la voie royale pour l'instauration de l'Etat de droit et la promotion
de la dignité humaine.
Notre Etude s'inscrit dans le domaine de l'Orientation
Professionnelle et les Droits Humains (instruments juridiques) et la
démarche suivie consiste à vérifier l'effectivité
de l'applicabilité des instruments juridiques internationaux relatifs
à l'orientation pour la promotion des droits humains dans le secteur de
l'ESU en RDC, autrement dit la surveillance des Droits humains ou le
« monitoring des droits l'homme» à l'ESU.
En quelque sorte , il s'agit d'appliquer les principes
d'orientation(science) en droit c'est-à-dire marier la guidance au
droit dans la perspective de gestation probable de droit à l'orientation
comme d'autres dérivés des droits humains tels que ;
droit à l'éducation, droit au travail, droit à
l'environnement, droit au développement, etc....
Nous ouvrons une parenthèse pour souligner que les
droits humains constituent un nouveau champ de recherche pluridisciplinaire et
transversale. C'est un véritable carrefour de sciences sociales et
humaines.
Pour améliorer la protection des droits de l'homme et
à renforcer la responsabilité de l'Etat dans le respect de la
dignité humaine on utilise le monitoring comme méthode.
D'une manière générale, le
« monitoring » décrit la collecte active, la
vérification et l'usage immédiat d'information en vue de
résoudre des problèmes des droits humains.
Et pour procéder à la vérification de nos
assertions, nous avons trouvé comme mode d'approche réaliste
l'Etude de Cas du Corps Enseignant à l'Université de
Kinshasa (Unikin) comme microcosme de l'ESU en RDC.
Pour un observateur averti, la question qui peut être
posée est celle de prouver, si en réalité les
résultats de notre recherche parce qu'il s'agit d'une « Etude
de cas », peuvent être extrapolés à l'ensemble du
secteur de l'ESU en RDC ?
Selon D.M.Mertens (1998) 1(*) « l'Etude de cas » est une
méthode pour apprendre quelque chose concernant une situation complexe
et particulière, basée sur une large compréhension,
obtenue par des descriptions et analyses de la situation prise comme un tout et
dans son contexte. »
Mais peut-on prédire ou généraliser
à partir d'un cas ? Les quantitativistes rejettent cette
possibilité. Mais les qualitativistes estiment que
l'interprétation, l'explication et la compréhension d'un cas
peuvent contribuer avantageusement à la prédiction. Si on a
compris, on peut s'efforcer de prédire. La théorie organise la
description, l'explication et la prédiction dans un processus
multi-symbiotique.
Quant à la généralisation, elle vient
à partir de la connaissance tacite de la manière dont les choses
sont, pourquoi elles sont, comment les gens les vivent et elles apparaissent de
cette manière dans une situation ou dans un contexte. Cette connaissance
est transférable dans d'autres situations ou contextes qui
présentent les mêmes similitudes.
Et pour le cas qui est le notre, l'ESU en RDC est un ensemble
des universités, des Instituts et centres de Recherche, tous
régis par les mêmes textes (Ordonnance N°81-160 du 7 octobre
1981 portant statut du personnel de l'ESU).
Nous tenons à préciser également que
selon la nature des données, nous avons du recourir aux techniques
documentaire (la documentation), statistique (tableaux statistiques) et analyse
de contenu (Instruments juridiques) pour la récolte et le traitement des
données.
Notre approche s'inscrivant dans la surveillance des Droits
humains à l'ESU, les instruments normatifs ou juridiques internationaux
constituent les matériaux d'usage pour s'assurer du respect ou de la
violation du Droit de l'homme par les Etats.
Pour le cas d'espèce, nous avons analysé les
dispositions de certains textes normatifs relatifs à l'orientation et
aux droits humains dans le secteur de l'E.S.U. Le document de base reste ;
« La Déclaration Mondiale sur
l'ESU : vision et actions (1998)».
Nous avons essayé toutefois d'élucider certains
concepts clés d'usage en droit international pour clarifier le fondement
juridique des instruments internationaux, à savoir ; ratification,
protocole, pacte, convention, recommandation, déclaration, coutume
internationale et instrument international.
Notre Etude de cas concerne le corps enseignant,
spécialement les Chefs de travaux et Assistants, car étant
appelés à accéder au statut du personnel
académique. Nous faisons allusion à l'applicabilité ou non
des instruments juridiques internationaux à l'Unikin dans la gestion du
capital humain pour la promotion du personnel scientifique.
Ainsi, pour avoir la photographie du respect de droits de
l'homme à l'Unikin en rapport avec le corps scientifique, nous avons
jugé utile d'examiner la situation du dit corps en formation pour la
Thèse ou le DES (DEA) ! Combien sont-ils par faculté et par
rapport au besoin ? Rentrent-ils pour la relève ou s'exilent-ils
suite aux mauvaises conditions de travail et la discrimination ? Et dans
quelle proportion se présente cet exode de cerveau ? Et à
propos de l'équité homme-femme ?
Pour répondre à ces interrogations, les annexes
du Rapport d'activités du mois de septembre 2007 de la Direction de la
Coopération de l'Unikin, nous ont servi de base de
données, car on y trouve des listes du personnel en formation à
l'Etranger. Les différentes rubriques nous ont facilité l'analyse
et l'interprétation des données, à savoir ;
l'identité des candidats et leurs coordonnées c'est à
dire Faculté, Nom et post nom, sexe, Age, Grade, Année
départ, Année de retour, Diplôme à obtenir,
Université d'accueil et Financement (bourse).
Ainsi, pouvons-nous prétendre par notre démarche
avoir répondu au seuil de cette étude à notre
questionnement, c'est-à-dire :
1- Les aptitudes et les compétences sont-elles de mise
dans la gestion du personnel scientifique à l'ESU ou c'est l'arbitraire
au mépris des dispositions constitutionnelles (Art.13) et le respect des
instruments juridiques nationaux et internationaux relatives aux droits
humains ?
2- La fuite des cerveaux dans le secteur de l'ESU ne
serait-elle pas due à l'absence d'une législation et/ou politique
nationale de Guidance (Orientation) ?
3- Quelles stratégies prendre pour une bonne gestion
des ressources humaines disponibles et sans discrimination dans le secteur de
l'ESU ?
Voici nos observations après l'analyse des
données :
La Guidance (Orientation) est un droit universellement garanti
et l'implication de la RDC pour l'application des dispositions y relatives
contenues dans les textes normatifs ne peut être que contraignante,
conformément à l'Article 215 de la Constitution. Mais, c'est
dommage qu'il n'y ai pas de politique nationale en matière d'orientation
en RDC comme le confirme l'Article 3 de l'Ordonnance-loi N° 71-055 du 26
·Mars 1971 portant organisation de la Formation Professionnelle.
Il y a également un problème de parité
homme-femme à l'Université de Kinshasa. Sur 3.083 agents, 14 %
est constitué des femmes. Quant au personnel scientifique en formation
et suivi par la faculté 13% sont du sexe féminin contre 87% du
sexe opposé.
Il est clair qu'il y a trop à faire pour
rétrécir le fossé entre le sexe pour la promotion du
personnel scientifique à l'ESU, conformément aux dispositions
constitutionnelles de l'article 14 : « La femme a droit à
une représentation équitable au sein des institutions nationales,
provinciales et locales. L'Etat garantit la mise en oeuvre de la parité
homme-femme dans les dites institutions ».
Et pour le PNUD dans son bilan 2007, « la RDC
est engagé dans un processus de reconnaissance de la parité comme
postulat de définition des rapports entre les hommes et les femmes au
sein des institutions publiques, et les pouvoirs publics ont été,
au regard de la constitution chargés d'en garantir
l'applicabilité. Cependant, dans la pratique, il existe un
véritable écart avec le prescrit de la loi. Les femmes sont
faiblement représentées aussi bien pour le mandat électif
que pour les postes de désignation (p.12). »
Mais « équité » ne doit pas
signifier concurrence ou antagonisme entre le sexe mais
plutôt mettre la congolaise qui convient à la place, qu'il faut
sur base de mérite et des compétences :
« L'accès à la profession
académique dans l'Enseignement Supérieur et Universitaire devrait
être fondé exclusivement sur les qualifications
académiques, la compétence et l'expérience voulues ;
il devrait être ouvert à tous les citoyens sans discrimination
aucune (Unesco) ».
C'est pourquoi la Guidance (Orientation) reste la voie royale
pour la bonne gouvernance et une gestion rationnelle du capital humain sans
discrimination aucune, dans l'intérêt supérieur de la
nation de telle manière que chaque congolais aura à apporter
ainsi sa pierre à l'édifice national.
Selon une étude de l'Unesco (2003) sur
« Développements récents et perspectives de
l'Enseignement Supérieur en Afrique Subsaharienne au 21e
siècle» ; « ... pour diverses raisons, notamment la
détérioration des conditions de service et les conflits
sociologiquement, la fuite des compétences concerne de plus en plus les
diplômés formés dans leurs pays d'origine. »
C'est bien dommage de constater que le gouvernement de la RDC
n'aie accordé aucune bourse aux doctorants de l'Unikin et en
majorité ils sont pris en charge par la coopération (76%) tandis
que 24% ont utilisés les moyens propres.
Et comme conséquences, les cas de rupture de contact
des doctorants à l'étranger sont signalés dans les
domaines de formation clés et liés au développement,
à savoir la polytechnique, les sciences, l'agronomie et la
médecine ! La fuite de cerveaux est une réalité
à l'Unikin et nous croyons par notre démarche exploratoire avoir
déclenché la sonnette d'alarme :
« En Afrique subsaharienne, il est
généralement admis que la pertinence de l'Enseignement
Supérieur devrait être également mesuré en fonction
de sa contribution à la réalisation des objectifs de l'Education
pour tous. C'est dans cette perspective que le groupe des ambassadeurs
africains accrédités à l'Unesco ont demandé
à l'Unesco d'assister les Etats africains à former une masse
critique d'enseignants nécessaires pour assurer une Education de base de
qualité pour tous avant 2015. »123(*)
Ainsi, nous pouvons par les résultats de cette
étude affirmer que la Guidance (Orientation) est une science dont
l'objet reste la dynamique Individu-Etude-Travail, ce qui fait la
spécificité de son champ.
Sur le plan théorique, nous avons essayé de
démontrer le fondement juridique international de l'Orientation par
l'analyse des instruments juridiques internationaux. De ce fait, l'Orientation
Scolaire et Professionnelle (OSP) est un droit universellement garanti et par
conséquent la RDC est contrainte d'appliquer ses principes dans le
secteur de l'ESU pour une bonne gouvernance et l'amélioration des
conditions de vie des congolais.
Nous ne prétendons pas avoir résolu la
problématique de respect de Droits Humains à l'ESU au seuil de
notre démarche mais néanmoins avons donné le ton sur la
question de droits de l'homme et la lutte contre la discrimination pour le
développement de l'ESU en RDC c'est-à-dire le
renouvèlement du corps académique doit se faire sur base des
principes de mérite et d'équité tenant compte des
capacités de tout citoyen congolais sans discrimination pour l'essor du
Congo-Kinshasa dans le concert des nations(mettre l'homme qu'il faut a la place
qu'il faut).
Enfin, quant à la question de l'équité et
la promotion de la femme à l'ESU en général et surtout
à l'Unikin qui nous a servi de population d'étude ; nous
proposons l'expérience de la Tanzanie aux autorités
académiques comme voie de sortie pour permettre à la femme
congolaise de s'émanciper sur le plan scientifique.
En Tanzanie2(*), pour augmenter les effectifs des filles en sciences
et en mathématiques, l'Université de Dar es Salaam organise
chaque année des cours intensifs de rattrapage en sciences et en
mathématiques d'une durée de six semaines pour les filles qui
n'ont pas réussi à l'examen d'entrée à
l'Université.
A l'issue de ces cours, les filles sont autorisées
à se présenter à un examen de repêchage.
L'université rapporte que les taux de réussites à ces
examens sont très élevés. Une évaluation
récente de ce programme de rattrapage a révélé que
ces filles réussissaient beaucoup mieux que les étudiants qui
n'ont pas participé au programme.
De même le pouvoir organisateur de l'ESU en RDC
c'est-à-dire le ministère de tutelle peut s'inspirer de
l'expérience de Zimbabwe et du Kenya comme pistes de solution sur la
question genre : Deux universités réservées
exclusivement aux femmes ont été créées en
2002 : Women'university in Africa basée à Harare au Zimbabwe
et Kiri Women's Univerisity for science and Technology au Kenya.
De cette manière la RDC aura appliquée la
Déclaration de Hambourg sur l'Education des adultes (Unesco,
1997) qui stipule:
« Les politiques d'Education des jeunes et des
adultes doivent être sensibles aux cultures locales et conférer la
priorité à l'élargissement des possibilités
d'Education à toutes les femmes, tout en respectant leur
différence et en éliminant les préjugés et les
stéréotypes qui réduisent à la fois leurs chances
d'accès à l'Education des jeunes et des adultes et les bienfaits
qu'elles en retirent. Toute tentative visant à restreindre leur droit
à l'alphabétisation, à l'Education et à la
formation doit être considérée comme inacceptable. Il
importe que les mesures soient prises pour y parer. »
Selon le PNUD1(*), l'analyse du Genre en RDC met en évidence la
persistance des déséquilibres en matière de parité
entre hommes et femmes, à travers tous les domaines de
développement : économiques, sociaux, culturels et
politiques. La présence féminine aux niveaux décisionnels
de l'administration reste faible. Les femmes actives ne sont que 2,8% dans les
activités salariées contre 12% pour les hommes. Elles ne
représentent que 2% dans les mines, 3% dans l'industrie, 3% dans les
services et 8% dans l'entrepreneuriat. Elles sont principalement
concentrées dans l'agriculture (70% dans l'agriculture traditionnelle)
et dans le secteur informel (60%), notamment le commerce.
En définitive, pour notre Enseignement Supérieur
comme le disait le Professeur
MANGONI V.; « il nous faut donc d'une
part, penser et repenser, et d'autre part panser et repanser notre
système éducatif, notre pédagogie universitaire. C'est une
urgence prioritaire, un impératif qui va sûrement nous mettre
à l'abri, non seulement du vieillissement du corps professoral et du
parricide stérilisant, mais également de l'enkystement de notre
système d'enseignement primaire, secondaire et tertiaire, sans oublier
notre système de professionnalisation qui apparaît d'emblée
comme une simple copie des expériences faites ailleurs. Et un ami avait
défini l'université en ces termes : ``l'université,
c'est, dit-il une cité ouverte dans l'univers. C'est donc un
univers-cité'' ».2(*)
LA BIBLIOGRAPHIE.
A. Ouvrages.
1. Afriquespoir (2007), Le monde dans ma
poche, Kinshasa, MÉDIAS Paul,
2. AIOSP (1987), Information scolaire et
professionnelle, Paris, Glossaire, Onisep.
3. ASADHO (1999), Droits
de l'homme et personnel de santé en RDC, Guide de
formateur, Kinshasa.
4. Banque Mondiale (2005), Rapport
Analytique Santé Pauvreté, Kinshasa, Ministère de la
Santé.
5. Bureau Africain des Sciences de l'Education
(1998), La place et le rôle des communautés
économiques sous-Régionales Africaines dans l'Education,
Kinshasa, SIEP, Document du BASE-OUA No 1.
6. Bongo-Pasi W. (2005), Philosophie des
Droits de la personne, Notes de cours DEA, Kinshasa, Université de
Kinshasa, Chaire Unesco.
7. Bujold (1989), Choix et
développement de carrière, Québec, Gaston Marin.
8. Chaire Unesco (2005), Apprendre
à mieux comprendre les Droits de l'homme, Kinshasa,
Université de Kinshasa.
9. Idem, Situation des autochtones
pygmées (Batwa) en RDC : Enjeux de Droits Humains, Kinshasa,
Université de Kinshasa, Chaire Unesco.
10. Idem (2006), Droits de l'homme,
Citoyenneté et Démocratie locale, vade-
Mecum, Kinshasa, Université de
Kinshasa, Chaire Unesco, Collections Prospectives Africaines.
12. Delvaux et al. (1971),
L'Orientation a la l'entrée des Universités Congolaises,
Kinshasa, Université de Kinshasa.
13. Dupont, P., (1991), Education et
Travail, Sherbrooke, Université de
Sherbrooke (Québec), CRET.
14. Eteka, Y.V, (1996), La Charte
africaine des Droits de l'homme et des peuples,
Paris. Harmattan.
15. Gagnon, T. (1992) Pour une
collaboration efficace Education-Travail,
Sherbrooke, Université de
Sherbrook (Québec,) CRET.
17. Gingras, M. et al. (1992),
Stratégies d'Education à la carrière,
Sherbrooke,
Université de Sherbrooke
(Québec) CRET.
18. Guy, L. et al. (1998) La
conquête mondiale des Droits de l'homme, Paris,
Fédération française
des Clubs Unesco.
19. Haut Commissariat des Droits de l'Homme en
République Démocratique
du Congo (2006), La loi sur les
violences sexuelles, Kinshasa, Ministère de
la justice.
20. Institut des Stratégies pour le
Développement Durable (2006),
Le Processus électoral en RDC, Manuel
d'Education civique No 4, Kinshasa.
21. Kabambi, J.V (2001), Situation de
l'emploi et l'Information sur la marche de
travail en République Démocratique du
Congo, Kinshasa, Editions Issa Blaise Multimédia.
22. Kalindje, D. (2006), Introduction
de l'Education à la Citoyenne en RDC,
Kinshasa, Edition de l'IADHD.
23. Idem (2004), Traité
d'Education aux Droits de l'Homme en RDC, Kinshasa
Edition de l'IDHD.
24. Kimpianga, J. (1981), Eglise et
Education au Zaïre 1878 - 1978, Kisantu,
Edition CVA.
25. Labana, L. (2004), Le Conflit en
Relations Internationales : Analyse des
concepts de base, Kinshasa, M.E.S.
26. Limoges, J. (1989), L'Orientation et les
groupes, Montréal, Editions Fides.
27. Idem (1997), Réussir son Insertion
Professionnelle, Québec Editions GGC,.
28. Massoz, M. (1984), Le Congo de papa,
Liège.
29. Marc, P. (1997), Les Psychologues dans
l'institution scolaire, Vendôme, Paris,
30. M.Huguier et al. (1998), La
rédaction médicale..., Nouvelle édition,
doin, Paris. .
31. Mukonde, M.P. (2005), Droit International
Public, Notes de cours du DEA en Droits Humains, Kinshasa, Université
de Kinshasa, Chaire Unesco.
32. Muluma, A. (2003), Le Guide du Chercheur
en Sciences Sociales et
Humaines, Kinshasa, Editions
SOGEDES,.
33. Musibono, D. (2006), Du Marasme d'un
Etat-Squelette aux défis du
développement durable, Kinshasa,
Université de Kinshasa, Chaire Unesco.
34. Ngandu, J.F. (1995), Autour d'un
dispositif expérimental d'insertion : De la
Galère au Radeau, Mémoire de DEES,
Toulouse, C.E.M.E.A. de Toulouse.
35. Idem, J.F (1998), Croyances et Pratiques
Magico-religieuses des Baluba-
Kasaï en France, Essai Anthropologique, Thèse,
Paris, Université René Descartes,
36. Ngongo, P.R (1999), La Recherche
scientifique en Education, Louvain-la-
Neuve Louvain-la-Neuve, Academia
Bruyant.
37. Plevoets, M. (1986), Manuel de Gestion
Académique, Kinshasa, service de
pédagogie Universitaire,
E.S.U.R.S.
38. PNUD (2008), Programme de Gouvernance
2008-2012 en RDC, Kinshasa.
39. République Démocratique du
Congo(1996), Nouveau système éducatif
(Projet), Etats Généraux de l'Education,
Kinshasa.
40. Shomba, S (2005), Méthodologie de
la recherche scientifique, Kinshasa,
MES.
41. Idem, (2006), La Transition politique au
Congo-Kinshasa, Regard et
perspectives, Kinshasa, M.E.S.
42. Tala-Ngai, (2001), La RDC de l'an
2001 : Déclin ou Déclic ? Kinshasa,
Editions Analyses sociales.
43. Tissier, C.et al. (1992) Le monde
contemporain, Maxéville, Nathan.
44. UNESCO (2005), Droit à l'Education
et à la protection de l'enfant : Recueil des
textes, Paris, Unesco.
45. Vanderlindenden, J. (1980), Du Congo au
Zaïre 1960 - 1980, Essai de
bilan, Bruxelles, CRISP.
46. Verhaegen, B. (1978), L'Enseignement
Universitaire au Zaïre : de
Lovanium à l'Unaza, Paris,
L'Harmattan.
47. Vermes, J.P (2005), L'Orientation Tout au
long de la vie, Paris, Chambre de
Commerce et d'Industrie de Paris.
48. Wickramasekara, P., (2003), Options
politiques..., Perspectives des
Migrations du Travail, Genève,
Bureau International de Travail.
B. Articles.
1. AIOSP (2005), Le Guide International des
compétences aux praticiens de l'Orientation scolaire et professionnelle,
in Nouvelles de l'AIOSP No 53,
www.iaevg.or.
2. Idem (2007), Une vérité
dérangeante : l'Orientation verte, in Nouvelles de
l'Aiosp, No 58,
www.iaevg.or.
3. Bafwa, N.D (1997), L'Orientation scolaire
et professionnelle au Zaïre, in Bulletin de l'AIOSP, No
59/1997, Berlin.
4. Idem, (1999), L'Orientation scolaire et
professionnelle au Congo-Kinshasa : Essai de bilan, in Revue
Congolaise de Psychologie et Sciences de l'Education,
Vol. I, No 1, Kinshasa, Université de Kinshasa /Faculté de
Psychologie et Sciences de l'Education.
5. Idem (1999), La dynamique du Changement
social au Congo, in Cahiers Congolais de Recherche en Sciences
Humaines, Kinshasa, CRESH/PUC.
6. Idem (2000), De l'Orientation à
l'exercice du métier, in Cahiers Congolais de recherche en
Sciences Humaines, Kinshasa, CRESH/PUC, Janvier 2000.
7. Bikay, O. (1975), L'Orientation Scolaire
et Professionnelle, in revue zaïroise de Psychologie et Pédagogie,
Kisangani, CRIDE, vol. IV, 1, PUZ, pp. 175-176
8. Buono, E. (1999), Les fondements
constitutionnels de la liberté académique des professeurs
d'universités en droits canadien et américain (partie1),
http://pages.globetrotter.net.
Du 10/3/2007.
9. Danitz, T. (2000), Les initiatives visant
à rehausser le niveau dans les écoles
américaines,
http://www.stateline.org.
10. Dubois, A. (1991),
L'employabilité, in propos de réadaptation, vol.9,
No de Juin, p.19-22 (http://www.med.univ-remes du
6/15/2006).
11. Dubois, J. M, (2005) La
rédaction scientifique, Sherbrooke, Université
de Sherbrooke (Québec) estem /AUF.
12. Dupont, P. et al. (1990),
«Career Education » et Programme Transition, in
« Les Sciences de
l'Education », (Caen), CERSE, No 5-6/1990.
13. Fauque, C. (2006), Quel avenir pour
l'orientation scolaire et profession-
nelle? in Panorama No
1/2006, Genève.
14. Guichard, J. (1999), Orientation
Professionnelle et Politiques publiques en
France, Actes de Symposium
International 1999, Ottawa,http://ccdf.ca
15. Idem, J et al. (2001), Psychologie de
l'Orientation, in Orientations No
18, Paris, Inetop.
16. Herr, E.L. (1999), Services
d `orientation professionnelle et enjeux politiques
connexes : l'expérience américaine,
in Actes de Symposium international,
http://ccdf.ca.
17. Jones, R. (1998), L'évolution de
la main-d'oeuvre dans le monde en mutation in Perspectives
économiques, Revue électronique de l'USIA, vol.3,
No 1, Février 1998.
18. Kass, D. (2001), Services d'orientation
et politiques publiques en Israël, un
pays en transition dynamique, in Symposium
International, Vancouver,
www.crccanada.org
19. Larsen, F 1998), La Machine
Américaine à créer les emplois : un modèle
pour l'Allemagne ? , in Perspectives
économiques, revue électronique de
l'Usia, vol.3, No 1, Février 1998.
20. Limoges, J. (1983), La relation dynamique
Individu-Etude-Travail ou
l'Orientation à la recherche de
ses origines, in Orientation Professionnelle
vol. 19, No 1, Québec.
21. Idem (1994) ; L'autre orientation,
in « Orientation », PICOQ, vol 7, n° 3,
Montréal
22. Idem (1999), A l'aube du 21e
Siècle, le Conseil d'orientation scolaire et
professionnelle, Sherbrooke,
Université de Sherbrooke (Québec).
23. Mingat, A. (1997), Qu'ont fait en
Education les pays d'Asie qui ont réussi sur
le plan économique ?
Notes de l'Iredu No 97/2, Bourgogne, CNRS.
24. Observatoire National des Droits de l'Homme
(2004), Droit congolais, droits de l'homme et engagements
internationaux, Actes du Séminaire International (Avril
2004),
http://democratie.francophonie.org
du 03/4/2008.
25. Perlman, L. (1998),
L'Employabilité, ou la faculté de s'adapter a l'évolution
du monde du travail, in
Perspectives économiques, Revue électronique
de
l'USIA, Vol. 3, No 1.
26. Savickas, M.L (1999), Orientation
Professionnelle et politiques publiques :
le rôle des valeurs, de la théorie et de
la recherche, in Actes de symposium
International 1999, Ottawa,
http://ccdf.ca
27. Plant, P. et al. (2001), Modèles
et politiques publiques concernant les
services d'Orientation, in
Document synthèse Symposium international,
Vancouver,
www.crccanada.org
28. Pope, M. et al. (2001), Les services
d'orientation et les politiques publiques :
les politiques des services aux USA, in symposium
international, Vancouver,
www.crccanada.org
29. Rilley, R. (1997), L'avenir d'un pays
repose sur l'intégrité du système
Educatif, in
Société américaine, Revue
électronique, volume 2, No 4.
30. Roussel, A. (2005), Orientation tout au
long de la vie, Doc. Ad Hoc No 48,
CRDP,
http://www.ac-lille.fr. du
7/26/2007
31. Zerrougui, L. (2009), Etat de
droit, in magazine de la Monuc Vol. VII, N°
45, Kinshasa
C. DOCUMENTS.
1. AIOSP (2004), Guide international des
compétences en orientation scolaire et professionnelle, Assemblée
Générale de l'AIOSP, Berne.
2. BIT (2006), Rapport sur les tendances de
l'emploi dans le monde (Note 1),
www.ilo.org/public,du
4/24/2006
3. CODESRIA (2003), Revue de
l'Enseignement Supérieur en Afrique, Boston,
vol.1, No 1.
4. Commission des Communautés
Européennes (2005), Accélérer les progrès
vers la réalisation des OMD ; contribution de l'Union
Européenne,
http://europa.e.../sga
5. Commission des Communautés
Européennes (2002), L'Education et la
Formation dans le contexte de la réduction de la
pauvreté dans les pays en
développement,
http://europa.e.../sga doc du
3/13/2006
6. Document du Royaume-Uni (2001), Les
services d'orientation et politiques publiques, Symposium 2001, Vancouver,
http : ccdf.ca.
7. Droits de l'homme et Etat de droit,
http://fr.wikipedia.org du
24/07/2006
8. Fondation canadienne pour l'avancement de la
Carrière (1998), L'Orien-
tation Professionnelle au Canada, un
paysachangeantOttawa,http://ccdf.ca
9. Geen, R. (2000), L'Education aux
Etats-Unis : la question du choix, la société
américaine, in Revue
ITP,http://usinfo.state.gov. du 1/26/2004
10. Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme
(2007), Les questions courantes,
Media Centre, http://www.ohchv.org/fr
11. Idem (2004), Instruments
internationaux des droits de l'homme,
http://www2.ohchr.org/fr
12. Ministère de l'Agriculture
(2009), R.D. Congo, pays magnifique, La Voix du
Congo profond, Kinshasa,
13. Ministère de Plan/RDC (2006),
Document de Stratégies pour la Croissance et
la Réduction de
la Pauvreté, UPPE, Kinshasa.
14. Mudogo, V. (2007), Rapport
Académique 2006-2007, Université de Kinshasa,
Secrétariat
Général Académique, Kinshasa.
15. Ordre des Conseillers d'Orientation et des Psycho
éducateurs du Québec
(2006), Code de Déontologie des
membres, Codification administratives,
OCCOPP, Québec. (
http://www.occoppq.qc.ca)
16. Idem, le Conseiller d'Orientation ;
Profil deprofession,http://www.occoppq.qc.ca
17. OCDE (2007), Regard sur l'Education
2007,www.oecd.org/documentprint, du
3/18/2008
18. Idem, Combler l'écart :
Orientation professionnelle et politique publique,
conférence
2003,Toronto,http://www.crccanada.org
19. Idem, L'investissement dans le capital
Humain, une comparaison
internationale, Paris, Edition de
l'OCDE.
20. ONU (1996), Année Internationale
pour l'élimination de la pauvreté,
prospectus.
21. OIT (2007), Formation et orientation
professionnelle : compétences, savoirs et
employabilité,http://www.ilo.org
du 10/01/2007
22. PNUD (2004), Rapport Mondial sur le
développement durable,
www.undp.org
du 7/19/2004.
23. Symposium International (1999), Faire
des vagues : orientation
professionnelle et politiques publiques,
Document, actes et stratégies,
http://ccdf.ca
24. Tshibambe, N. et al. (2009), Migration
en RDC : Profil national pour le
développement de politiques
stratégiques 2009, Kinshasa, OIM,
25. UA(2006), 2ème
Décennie de l'Education ...2006-2015, Plan d'Action, Maputo
COMEDAFII,
26. UNESCO (2008), Textes fondamentaux,
Editions 2008, http :
portal.unesco.org/Fr. du 2/21/2008.
27. Idem (2004), Conventions
ratifiées par la RDC,
http://potal.unesco.org
du 2/21/2008.
28. Idem (2004), Conventions
non-ratifiées par la RDC,
http://portal.unesco.org
2/21/2008
29. Idem (2004), Fuite des
compétences en Afrique Francophone, Paris, Unesco.
30. Idem (1989), Perspectives, vol. XIX,
No1, Paris, Unesco.
31. Université de Kinshasa (2007),
Rapport d'Activités du mois de Septembre
2007, Rectorat, Direction de la coopération,
Kinshasa, Université de Kinshasa.
32. UNIVERSITY OF MINNESOTA (2008),
Ratification of International Human
Rights Treaties - Democratic Republic of Congo
http://www1.Umn.edu/humanrts du
2/11/
33. Université de Québec à
Montréal (1997), Carrièrologie, vol.6, No 3 et 4,
Montréal, UQAM.
34. Idem (1998), Carrièrologie,
vol.7, No 1 et 2, Montréal, UQAM.
35. Idem (1999), Carrièrologie, vol.
7, No 3 et 4, Montréal, UQAM.
D. Instruments juridiques.
A. Instruments nationaux :
1. République Démocratique du Congo
(2006), La Constitution de la RDC, Kinshasa, Commission Electoral
Indépendante.
2. République Démocratique du Congo
(1981), Ordonnance No 81- 160 du 7 octobre 1981
portant statut du personnel de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire, Journal No 21, Kinshasa in Journal officiel
N°21.
3. République Démocratique du Congo
(1964), Ordonnance-Loi No 64-206 du 29 juin 1964 portant
création de l'INPP, Léopoldville.
4. République Démocratique du
Congo(1971) Ordonnance No 71-055 du 26 mars 1971 portant organisation
de la formation professionnelle, Kinshasa, in le Moniteur Congolais No 10 du
15-5-1971.
B. Instruments Internationaux.
1. AIOSP (1995), Code de déontologie
de l'AIOSP, Stockholm,
www.iaevg.org du 4/24/2006.
2. Idem (1999), Déclaration de
surwick,
http://www.iaevg.org du 10/01/2007
3. Idem (2001), Déclaration de Paris
sur l'Orientation scolaire et professionnelle, Paris,
www.iaevg.org du 4/24/2006
4. Idem (2004), Compétences
internationales pour les professionnelles d'Orientation Educationnelle et de
carrière, Berne,
www.iaevg.org
5. Haut-commissariat aux Droits de l'Homme
(1964), Convention sur la politique de l'emploi, Genève,
http://www2.ohchr.org du
2/21/2008
6. Idem (1960), Convention concernant la
discrimination (emploi et profession),
Genève, www2.ohchr.org du
2/21/2008
7. Conseil de l'Union Européenne
(2004), Projet Résolution relative au
renforcement des politiques, des
systèmes et des pratiques dans le domaine de
l'Orientation tout au long de la vie en Europe,
Note introductive,
Bruxelles, Conseil de l'Union Européenne.
8. OIT (1958) ; La Convention
concernant la discrimination en matière d'emploi et
de profession, Genève, OIT.
9. Idem (1975), La Convention sur la
mise en valeur des ressources humaines,
Genève, OIT.
10. Idem (1964), La Convention sur la
politique de l'emploi, Genève, OIT.
11. ONU (1979), La Convention sur
l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard
des femmes, New York, ONU.
12. Idem (1948), La Déclaration
universelle de Droits de l'Homme, New York, ONU.
13. OUA (1981), Charte africaine des droits
de l'homme et des peuples, Nairobi,
www.aidh.org/biblio du 2/16/2006
14. UNESCO (1998), La Déclaration
Mondiale sur l'Enseignement supérieur pour le
21è Siècle, Paris,
Unesco.
15. Idem (1960), La Convention
concernant la lutte contre la discrimination dans le
domaine de l'Enseignement, Paris,
Unesco.
16. Idem (1997), Recommandation concernant la
condition du personnel de
l'enseignement supérieur, Paris,
Unesco.
A N N
E X E S.
ANNEXE I
ANNEXE II
ANNEXE III
ANNEXE IV
* 1 AIOSP, Déclaration
de Paris, ... p.1.
* 2 Idem, Statuts,
sp;.
* 3 R.D.C.,
Constitution :de 006 ; exposé des motifs..., sp
* 1 Massoz, Le Congo de
papa, p.3
* 2 DDC, Partenaires en
Afrique : Quelle coopération...? Berne, p. 6
* 3 R.D.C., DSRP
intérimaire, p.5
* 4 J.P.YAWIDI, Le
procès de la société Congolaise, p ;19
* 5 TALANGAI ; R.D.C de l'an
2001, p. 13.
* 2 O.N.U., Sommet mondial
sur l'élimination de la pauvreté ; sp.
* 3 LIMOGES, J.,
L'orientation et les groupes,... p. 2.
* 3 La Sainte Bible,
Jacques 2 : 2, 8-9
* 4 CHAIRE UNESCO/Unikin ;
Droit de l'homme, citoyenneté..., p. 98.
* 5 UNESCO ; Fuite des
compétences en Afrique Francophone..., p. 1.
* 6 Idem, p. 31.
* 7 UNESCO, op. cit. p.
14.
* 8 LAGELIE et al. La
conquête mondiale de Droits Humains., p. 199.
* 9 KABAMBI ; La situation
de l'emploi et de l'information sur le marché du travail en R.D.C,
p. 251-259.
* 10 PNUD, Programme de
Gouvernance 2008-2012 en RDC, ..., p. 8
* 11 R.D.C., Rapport
National sur le DSRP, op.cit. p. 38
* 12
www.rhonéalyses-orientation.org, Foire aux questions du 26/07/2007,
p.1
* 13Kalindje, Introduction
à l'éducation..., p. 100.
* 14 Idem p. 126.
* 15 F.Talangai, R.D.C. de
l'an 2001, P.12
* 16 A.I.O.S.P, op.cit.,
p.
* 17 UNESCO ;
Développements récents et perspectives de l'ES..., p. 13.
* 18 Déclaration
Mondial de l'enseignement sup...., Art. 2 alinéas d.
* 19 Banque Mondiale (2006),
Rapport analytique..., p. 74.
* 20 P.Wickramasekara(2003),
Options politiques..., in Perspectives des Migrations du Travail, BIT,
Genève
* 3 Dupont, P. (1991) ;
Education et travail, p. 199.
* 1 Unesco, op.cit.,
p.
* 2 UA(2006),
2ème Décennie de l'Education ...2006-2015,
p.1
* 21 J. M., Dubois, La
rédaction scientifique:...estem /AUF, 2005, p.25
* 22 Bafwa, D. N. ; De
l'orientation à l'exercice d'un métier, p. 39.
* 23 SYCOR ;
Mémorandum adressé au Ministre de l'EPSP du Congo-Kinshasa,
inédit.
* 24 P. MARC ; Les
psychologues..., Vendôme, Paris, p. 229.
* 25 OCCOPPQ, Le conseiller
d'orientation,
www.occoppq.qc.ca, sp.
* 26 Idem
* 27 U.E. (2004), Projet de
résolution..., p. 2.
* 28 J.Limoges, op.cit.,
p. 13
* 1 J.Limoges, L'Orientation
et les groupes..., p. 13
* 29 J. Limoges (1994) ;
L'autre orientation, in « Orientation », p. 10.
* 30 J. LIMOGES
(1999) ; A l'aube du 21ème siècle, le conseil
d'orientation scolaire et professionnelle, inédit,
* 31 J. LIMOGES (1999), op.
cit., p. 9.
* 32 Idem
* 33 OCCOPPQ, op.cit,
* 34 R. Jones, op. cit.
p. 3.
* 35 D. Bafwa ; De
l'orientation à l'exercice d'un métier, p. 43.
* 36 J. Drevillon, cité
par Bafwa, op.cit. , p. 44.
* 37 L. LANDRY (1993) ;
D'hier à demain, in Orientation, p. 3.
* 38D.ROSS (1999), Orientation,
ISEP et Carrièrologie, in Carrièrologie, P. 11
* 39 R. Jones, op.cit,
p. 1.
* 40 Dupont, P.et all. (1990),
« Career Education »..., p. 11.
* 41 B. BOURASSA et al. (1991);
Les problèmes d'employabilité des jeunes...,
* 42 Vie pédagogique
(1999), L'école orientante..., pp. 5-7.
* 43 C. Fauque (2006, Quel
avenir pour l'orientation..., p. 21.
* 44 A. Dubois (1991), Propos
de réadaptation, Vol. 9, n° 4, p. 19-22, www.med.univ_remes du
6/15/2006
* 45 M. SAVICKAS (1999),
Orientation professionnelle..., pp. 52-53.
* 46 L. PERLMAN (1998),
L'employabilité, ou la faculté..., p. 1.
* 47 Perlman, op.cit. p.
3.
* 48 Savickas, op.cit.
p. 62.
* 49 A. ROUSSEL (2005),
Orientation tout au long de la vie, p. 1.
www.4.06.oc.lille.fr du
7/26/2007.
* 50 UE (2004), op.cit,
p. 2.
* 51 OCDE (2005) , Les enjeux
politiques d'orientation..., p. 9,
www.crccanada.org/conference
du 7/3/2007
* 52 OCDE, op.cit p.9
* 3 F.Danvers, cité par
Vermes ; 500 mots-clefs pour l'Education et formation..., P.5
* 53 J.P. VERMES (2005),
L'Orientation tout au long de la vie,...P.3
* 2 Idem
* 3 D.Ross(1999), op. cit., PP.
10-13
* 1 D. ROSS(1999),
op.cit., pp. 10-13
* 54 AIOSP (2005), Statuts, p.
4.
* 55 AIOSP (2007), Rapport
d'activité 2006, in Nouvelles No 58, p.3
* 56 BAFWA, N. , L'OSP au
Zaïre, in bulletin AIOSP, p. 61, 63
* 57 D. BAFWA, op.cit.
L'orientation scolaire..., p. 66
* 58 B. VERHAEGEN, L'Education,
in Congo au Zaire..., p. 96.
* 59 P. DELVAUX et al. (1971),
L'orientation à l'entrée ..., pp 37 - 59
* 60 MALANGO, cité par
Bafwa, `'L'orientation - essai de bilan'', in revue Psychologie et Sc.
Ed. p. 69.
* 61 D.N. BAFWA (1997),
L'orientation scolaire ..., p. 73
* 62 J.L. BRUN, cité par
BAFWA (1999), La problématique ..., p. 14.
* 63RDC, Projet du Nouveau
Système Educatif ..., Etats Généraux de l'Education au
Zaïre, p. 59.
* 64 RDC, Etats
Généraux..., op.cit., p. 49.
* 65 RDC, Etats
Généraux, op. cit, p. 49.
* 66 P.DELVAUX et al.
L'orientation ..., p. 51.
* 67 Unesco,
Déclaration sur l'Enseignement Sup...., art. 3a
* 68 Plevoets, C.M., Manuel
de Gestion Pédagogique, p. 62.
* 69 Idem, ibidem, p. 116.
* 70 M.PLEVOETS, op.
cit. p. 148.
* 71 Constitution de la RDC,
op.cit., Exposé des motifs.
* 72 D. Kalindye,
op.cit. p. 36.
* 73 Idem, p. 99.
* 74 Etat de Droit (2006),
http://fr.wikipedia.org/wiki du 24/7/2007
* 75 Guy L. et al, La
conquête Mondiale des Droits de l'Homme, p. 580.
* 76 Zerrougui, L., Etat de
droit, in magazine de la Monuc, p. 9
* 77 Déclaration
Universelle de Droits de l'homme, Préambule
* 78 Idem
* 79 ASADHO, Droits de
l'homme et professionnels de santé..., p. 17.
* 80 Human Right Library,
Manuel de formation, file://C:\WINNT/du 21/2/2008, pp. 65
* 81 Idem.
* 82 HCDH, Les questions
courantes, Media Centre, http : //www.ohchr.org du 22/01/2008
* 83 HCDH, op.cit.,
idem
* 84 Ministère de
l'Agriculture, La Voix du Congo profond, op.cit.,....p. 58
* 85 U.E., op. cit. p.
7.
* 86 UNESCO,
Déclaration mondiale ESU...), p. 6.
* 87 OCDE, Orientation
professionnelle et politique...
www.creccanada.org/conférence
du 7/31/07
* 88Unesco ;
Déclaration mondiale....p. 2
* 89 Idem, p. 2.
* 90 U.E. (2004), Projet de
résolution ..., p. 7.
* 91 Mudogo, op.cit; p.3
* 92 Ngongo, op.cit,
p.109
* 93 M.Huguier et al. , La
rédaction médicale..., p.45
* 94 UNESCO, Recommandation
concernant le personnel enseignant de l'ESU § 70.
* 95 Shomba, K.
Méthodologie de Recherche Scientifique..., p 60
* 96 Muluma, M. Le guide
du chercheur en ..., p. 87.
* 97 UNESCO, Instruments
normatifs,
www.UNESCO.org/fr du 2/21/2008
* 98 Ngongo, D. La
recherche scientifique en Education, p. 155
* 99Ngongo, op.cit. p.
155
* 100Idem, p.157.
* 101 S.Shomba, op.cit.
p. 60
* 102A. Muluma, op cit.
p. 105
* 103 Shomba, op.cit. p.61
* 104 UNESCO, La fuite des
compétences en Afrique Francophone, p. 10.
* 105 UNAZA (1972), Guide
de l'Assistant, Kinshasa, PUZ ,p. 9
* 106 UNESCO, op.cit.
Instruments...
* 107 W. Bongo-Pasi,
Philosophie des Droits de la personne, Notes de cours, p. 24.
* 108 ONDH, Droit
congolais, Droits de l'Homme et engagements internationaux, Kinshasa,
Colloque ,1996
http:/democratie.francophonie.org/article du 3/04/2008.
* 109 HCDH (2008), Les
questions courantes,
www.ohchr.org/FR du 29/01/2008.
* 110Y. ETEKA, La Charte
africaine..., p. 145.
* 111 ETEKA, op. cit.
p. 146
* 112 UNESCO,
Développements récents ... p. 8.
* 113 Etats
Généraux de l'Education (1996), Nouveau système
éducatif (projet), pp. 87-90.
* 114 Etats
Généraux..., op.cit. p. 89.
* 115 Afriquespoir), Le
monde dans ma poche, Kinshasa, MEDIASPaul, 2007 p.5
* 116. UNESCO, La fuite des
compétences..., op. cit. p.14
* 117 UNESCO (2004),
op.cit, p. 9.
* 118 PLEVOETS, op.
cit. p. 148.
* 119 UNESCO (2004), op.
cit. p. 15
* 120 Idem, p. 16.
* 121 C.TISSIER et al. Le
monde contemporain, Maxéville, Nathan, 1992, p. 92
* 122 Tshibambe, N. et al. ,
Migration en Rdc..., Kinshasa, OIM, 2009, p.6
* 1 Ngongo, D., op.cit.
p. 155
* 123 Unesco,
Développements récents..., p. 15
* 2 Idem, p. 20
* 1 PNUD, Programme de
gouvernance 2008-2012, Kinshasa, p.8
* 2 V. MANGONI,
Conférence, Texte inédit.
|