Conclusion
Bibliographie Annexe
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INTRODUCTION
« Au fond, j'aurai eu une belle vie. Les personnes
handicapées devraient se concentrer sur les choses que leur handicap ne
les empêche pas de faire, sans regretter ce dont elles sont incapables.
Ne soyez pas handicapé dans l'esprit »1
C'est avec ces mots que nous voudrions commencer ce
mémoire car ceux-ci reflètent très bien le contenu de ce
travail. Tant sur sa forme que dans sa contenue. Cette phrase est de l'illustre
astrophysicien Stephen W. Hawking qui hélas, nous a quitté cette
année, qui tout au long de sa vie a montré une remarquable
faculté d'adaptation à son environnement malgré son
handicap. Un handicap qui n'est apparu que pendant ses études
universitaires. Il a été diagnostiqué atteinte de la
sclérose latérale amyotrophique à l'âge de 21 ans
qui ne lui donnait pas un pronostic de 5 ans à vivre. Ce personnage si
énigmatique et à la fois déroutant était à
lui seul représentait l'image de la science moderne. Son handicap, qui
ne l'est pas selon lui l'a transformé en héros des temps modernes
et l'a poussé à surmonter des obstacles que nul homme avant lui
ni même après qui soi-disant nous dirions valides, n'a osé
faire ni même penser. Comme se livrer à des méditations sur
l'existence de Dieu, ni de s'inquiéter de l'intelligence artificielle ou
ses travaux sur les trous noirs. Stephen Hawking mourut à l'âge de
73 ans a vécu plus de la moitié de sa vie sur un fauteuil
roulant. Cela ne l'a pas empêché de changer le monde, surtout son
monde. Il a même changé l'image d'une personne en situation de
handicap en une personne aimable et aimante.
Mais c'est quoi le handicap ? Nous sommes tous
été confronté à un moment de notre existence
à une déficience. Il peut être temporaire ou permanent
selon lequel va emmener ou pas vers une incapacité, une limitation
fonctionnelle à une restriction participative à la vie de la
société. La loi Françaises définit le handicap
comme "toute limitation d'activité ou restriction de participation
à la vie en société subie dans son environnement par une
personne en raison d'une altération substantielle, durable ou
définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de
santé invalidant " 2. Cette situation de handicap va
bouleverser la vie de la personne elle-même mais aussi son entourage.
Malgré cela, ils arrivent tant bien que mal à vivre et s'adapter
à leurs conditions.
Cette capacité à rebondir d'un fait tragique, la
capacité et le processus par lequel une personne victime d'un
traumatisme se reconstruit malgré tout est définie par ce qu'on
appelle la résilience. C'est un concept qui se développe et
s'attribue dans plusieurs domaines comme la physique qui est d'ailleurs son
origine, en la définissant comme la capacité d'un matériau
à absorber de l'énergie quand il se déforme sous l'effet
d'un choc et retrouver sa forme originelle.3
1 HAWKING W. Stephen, La brève histoire de ma
vie. Paris, Flammarion, 2013, p. 3, 126 p.
2 Loi n° 2005-102 du 11 février 2005,
ayant donné lieu à une définition reprise à
l'article L. 114 du code de l'action sociale et des familles
3 Le petit Larousse illustré 2018,
Dictionnaires généralistes, Edition spéciale. Paris, 2017,
2106 p.
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Ces dernières années, elle est devenue à
la mode et s'invite dans beaucoup de problématique et de discussion
philosophique, politique, sociétale qui tend à faire perdre son
sens et sa compréhension.
Dans le cadre de ce mémoire nous allons le rencontrer
surtout dans le domaine philosophique à caractère social et
communautaire en lien avec le handicap. Pour nous, la résilience fait
référence aux ressources développées et
appliquées par une personne, par un groupe ou par une communauté
pour absorber et surmonter les effets destructeurs ou pathogènes des
traumatismes et vivre ou parfois survivre, en maintenant une qualité de
vie avec le moins de dommages possible.
En effet, ce phénomène de résilience bien
que naturel chez l'homme, se manifeste différemment selon les individus,
la société où même le contexte dans lequel la
personne évolue. Les personnes en situation de handicap n'en sont pas
exclues. Ces derniers, touchés dans leur corps, leur sens, leur mental,
et parfois leur intérieur se heurtent à de nombreux obstacles,
barrières et désavantage. Cette situation les positionne dans un
état souvent qualifié de faiblesse. Notre étude nous
emmènera dans les frontières subjuguant de la résilience
et le handicap et nous tenterons d'élucider le vrai du réel dans
le vécu de la personne en situation de handicap dans sa quête de
sa participation effective et efficiente dans la société qui est
l'inclusion. Cette dernière est caractérisée par une
étape par laquelle des efforts sont entrepris et mis en oeuvre afin de
s'assurer que tout le monde peut réaliser leur activité sociale
dans la vie.
Ces thématiques me sont apparus comme une
évidence. Etant orthoprothésiste de formation, le monde de la
réadaptation et le handicap me passionnent et me font « vivre
» dans le sens noble du terme. Le fait de vivre avec les personnes en
situation de handicap dans leurs difficultés à s'identifier avec
leur image, dans leurs joies inexprimables de pouvoir se remettre debout
après de longues semaines d'apprentissage, dans leurs peurs pendant les
premiers pas d'un amputé qui remarche pour la première fois.
Voilà comment il est merveilleux de voir le sourire qui se dessine sur
le visage d'un amputé qui n'arrivait pas à se mettre debout et
que dorénavant arrive à marcher. C'est notre plus grande
satisfaction.
De cette réflexion nous emmène à la
problématique suivante : « La résilience suffit-elle en
soit pour garantir l'inclusion d'une personne en situation de handicap dans la
société ? »
Pour mener à bien notre travail nous sommes parties du
paradoxe suivant : Comment se fait-il que les personnes en situation de
handicap vivant dans les pays en développement qui rencontrent beaucoup
plus de difficultés dans leur vie quotidienne arrivent à
développer les mêmes capacités de résilience, voire
même plus que leurs homologues vivant dans les pays occidentaux ? Pour
tenter de répondre à notre problématique, les
hypothèses que nous avançons sont les suivantes : Primo, le lien
affectif forte que la personne en situation de handicap tisse avec une personne
ou sa famille lui donne de la force d'ancrage dans la réalité de
leur vie. Secundo, le cadre législatif et environnemental englobant les
personnes en situation de handicap les considère comme des citoyens
acteurs de leur propre développement. Tertio, le fait d'avoir
accepté leur vulnérabilité leur ont donné la force
de se relever et donner un autre sens à leur vie.
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Pour ce faire, nous allons dans un premier temps nous plonger
dans l'univers de la littérature liée au handicap et la
résilience. Ceci nous donnera un aperçu large mais suffisant pour
rentrer dans la deuxième partie qui nous consacrerons à
l'étude fait auprès de l'association Simon de Cyrène.
Enfin, la troisième partie que nous allons dédier aux
résultats de notre étude ainsi que notre analyse en vue des
recommandations avant de conclure.
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