SECTION II : VALIDATION
EMPIRIQUE DE L'EFFET DES RATIOS PRUDENTIELS SUR LA PRODUCTIVITE DES BANQUES DE
LA CEMAC
Le financement de l'économie par le secteur bancaire
reflète la capacité des banques à satisfaire les besoins
des acteurs économiques.
Les profondes restructurations bancaires entamées
dès le début des années 1990 par la plupart des
économies ont considérablement contribué à
l'amélioration significative des modalités de financement de ces
économies. L'objectif principal était d'assurer la modernisation
des mécanismes de financement de l'économie (Avom et Eyeffa,
2007).
Afin de mettre en évidence l'effet de la
réglementation prudentielle sur la productivité bancaire,il sera
question de présenter la démarche méthodologique ainsi que
les résultats d'estimations obtenus.
II.1.
La démarche méthodologique
Il s'agit ici de présenter et de justifier et le choix
du modèle et des variables utilisées, la source des
données ainsi que la technique d'estimation.
II.1.1.Le choix du modèle et des variables
Les banques sont dans une situation sensiblement favorable au
regard des ratios calculés en pondérant les risques (ratio de
couverture des risques et ratio de liquidité). Ils se situent en moyenne
au-dessus de la norme et devraient atteindre l'objectif fixé pour le
millénaire dans le délai requis.
(3)
Avec la productivité bancaire, indice de développement
bancaire du pays i à la période t, Reg les variables de
réglementation, les autres variables susceptibles d'expliquer le développement
bancaire, l'effet fixe-pays et le terme d'erreur.
Nous avons choisi de représenter la productivité
seulement par le développement du secteur bancaire. Ce choix s'explique
par l'importance relative et la part prépondérante du secteur
bancaire par rapport aux marchés des capitaux dans le fonctionnement de
tout le secteur financier de la CEMAC. Il s'explique aussi par la rareté
des études empiriques faites sur la contribution du secteur bancaire
à la croissance et au financement de l'économie. L'autre raison
qui a motivé la prise en considération du secteur bancaire est
liée à la volonté d'isoler le rôle de la
régulation bancaire sur le secteur bancaire en particulier. Pour la
mesure du développement bancaire, nous nous inspirons du travail de
Demetriades et Law (2005) qui l'ont obtenu à partir de trois
indicateurs. Il s'agit des « crédits domestiques accordés au
secteur privé », des « crédits domestiques
octroyés par le secteur bancaire » et des « passifs liquides
». Tous ces indicateurs sont exprimés en pourcentage du PIB.
Les variables retenues sont les suivantes :
- Le total des actifs (total bilan) mesurant ainsi les fonds
propres du système bancaire (tb).
- Le total des dépôts et des crédits
mesurant ainsi la capacité du système bancaire à financer
l'économie et détecter son degré de participation au
développement économique (md).
- Le produit net bancaire du système bancaire mesurant
l'ensemble des marges sur opérations permettant de capter la marge
d'intérêt du secteur bancaire (pnb).
- Le produit net bancaire sur le total des frais
généraux et des dotations aux amortissements mesurant ainsi la
marge de participation du secteur bancaire dans l'économie
(psf).
- Le respect du ratio de couverture des risques mesurant la
hauteur de participation du système bancaire au développement
bancaire, en évitant les risques de crédit
(rc).
- Le respect du ratio de liquidité mesurant l'ensemble
des crédits inférieurs à un mois qui doit être
supérieur aux ressources de la même durée
(lq).
La productivité des banques est donc mesurée par
le ratio de crédit intérieur au secteur privé sur le
produit intérieur bancaire (dcps), détectant
ainsi la capacité du système financier à offrir un
éventail d'actifs financiers qui stimuleraient l'épargne, un
éventail de marchés financiers qui affecteraient l'épargne
à l'investissement selon les règles de la concurrence.
La
modélisation appropriée utilisée dans la
littérature est la fonction linéaire. Short (1979) conclût
que les fonctions linéaires modélisent aussi bien que d'autres
types de fonctions. Nous adopterons donc la formulation linéaire suivant
l'intuition de Gurley et Shaw (1960) sur le développement financier
captant mieux les changements enregistrés par le système
financier, comparée à la vision introduite par Goldsmith (1969)
à travers les indicateurs de développement financier. La variable
expliquée est donc la contribution des banques au financement
l'économie de la sous-région appréhendée par le
crédit domestique accordé au secteur privé (dcps).
Le modèle à estimer est donc :
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