SOMMAIRE i
AVERTISSEMENT ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES GRAPHIQUES ET
TABLEAUX v
LISTE DES ABREVIATIONS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE : LA
REGLEMENTATION PRUDENTIELLE : UN DETERMINANT DE LA RENTABILITE BANCAIRE DE
LA CEMAC 11
INTRODUCTION DE LA PREMIERE
PARTIE 12
CHAPITRE I : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE :UNE NECESSITE POUR LA STABILITE DES BANQUES
13
Section i : Les contours theoriques de la
reglementation prudentielle et de la rentabilite bancaire
3
section ii : Le lien entre la
reglementation prudentielle et la rentabilite bancaire
21
CHAPITRE II : LES RATIOS
PRUDENTIELS ET LA RENTABILITE DES BANQUES DE LA CEMAC : UNE EVALUATION
EMPIRIQUE 29
Section i : Les faits stylises dans la
cemac
3
section ii : Evaluation empirique du lien
ratios prudentiels-rentabilite bancaire en cemac
37
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE 47
DEUXIEME PARTIE : LA
REGLEMENTATION PRUDENTIELLE : UN FACTEUR DE LA PRODUCTIVITE DES BANQUES DE
LA CEMAC 48
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME
PARTIE
3
CHAPITRE III : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE : UNE NECESSITE POUR LE FINANCEMENT DE
L'ECONOMIE 50
Section i : L'importance du systeme
bancaire dans le financement de leconomie
3
section ii : La reglementation
prudentielle et le financement de l'economie
56
CHAPITRE IV : LES RATIOS
PRUDENTIELS ET LA PRODUCTIVITE BANCAIRE : EVALUATION
EMPIRIQUE 66
Section i: Les caracteristiques de
l'intermediation bancaire actuelle en cemac
3
section ii : Validation empirique de
l'effet des ratios prudentiels sur la productivite des banques de la
cemac
76
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE 84
CONCLUSION GENERALE ET
ENSEIGNEMENTS 85
ANNEXES 89
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES 95
TABLE DES MATIERES
104
AVERTISSEMENT
« L'université de Yaoundé II-Soa
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions contenues dans
ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme
étant propres à leur auteur ».
DEDICACE
A
Mon père, BIME Benoit !
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est le résultat d'un ensemble de
contributions essentielles auxquelles je voudrais exprimer ma profonde
gratitude.
J'adresse mes remerciements les plus profonds au Professeur
FOUDA OWOUNDI Jean Pierre, qui a accepté de diriger ce mémoire.
Malgré ses multiples occupations, il a fait preuve de patience et de
rigueur. Ses qualités scientifiques et humaines, ainsi que ses conseils
et critiques m'ont été d'un grand apport pour la
réalisation de ce mémoire.
J'exprime également ma gratitude au Docteur ATANGANA
ONDOA Henri pour sa disponibilité tout au long de la rédaction de
ce travail. Je remercie aussi les Docteurs MONDJELI MWA NDJOKOU, et ZAMO AKONO
Christian pour leurs conseils et critiques.
Je gratifie aussi l'ensemble du corps enseignant et
administratif de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
(FSEG) de l'Université de Yaoundé II pour leur dévouement
à notre formation.
Je tiens aussi à remercier toute la famille de la
promotion « Master II-Macroéconomie Monétaire et
Bancaire, 2013 ». Vos commentaires et la fraternité dans
laquelle nous avons vécu ont leur place dans l'aboutissement de cette
oeuvre.
Je voudrais également remercier ma chère et
tendre mère BIME Frida pour l'amour etle soutien qu'elle a
manifesté à mon égard. Je pense aussi à mes soeurs,
frère et amis qui ont su m'accompagner et m'encourager tout au long de
ce travail.
Enfin, que tous ceux qui ont d'une manière ou d'une
autre contribué à la réalisation de ce travail
reçoivent mes sincères remerciements.
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX
Graphique1:L'évolution des taux d'inflation et de
croissance dans la CEMAC de 1993 à
2012..........................................................................................................31
Graphique 2: L'évolution de la
situation des banques de la CEMAC
3
Graphique 3 : L'évolution des
crédits dans la CEMAC(en millions de FCFA)
33
Graphique 4: L'évolution des ressources
propres des banques de la CEMAC
34
Graphique 5: L'évolution du PNB des
banques de la CEMAC
35
Graphique 6: L'évolution de la
rentabilité des banques de la CEMAC
36
Graphique 7 : L'évolution du capital
social des banques de la CEMAC
68
Graphique 8 :La répartition des banques
suivant la catégorie du principal actionnaire
70
Graphique 9 : Répartition des
crédits à l'économie suivant le terme de 2000 à
2009
74
Tableau 1 : Les statistiques descriptives des
variables du 1er modèle
41
Tableau 2 : Test de stationnarité des
variables du 1er modèle
42
Tableau 3 : Les déterminants de la
rentabilité des banques de la CEMAC
43
Tableau 4 : La situation du paysage bancaire
de la CEMAC au 31 décembre 2012
67
Tableau 5: Le réseau des banques et taux de
densité bancaire dans la CEMAC au 31 décembre 2012
71
Tableau 6 : Le ratio de liquidité des
banques de la CEMAC(en moyenne par pays en %)
72
Tableau 7: Opérations des banques de la
CEMAC avec la clientèle (en millions)
73
Tableau 8 : Les statistiques descriptives des
variables du 2nd modèle
79
Tableau 9 : Test de stationarité des
variables du 2nd modèle
80
Tableau 10 : Les déterminants de la
productivité bancaire en CEMAC
81
LISTE DES ABREVIATIONS
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
BCM : Banques Créatrices de
Monnaie
BRVM : Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières
BVMAC : Bourse des Valeurs
Mobilières d'Afrique Centrale
CBCB : Comité de Bâle sur
le Contrôle Bancaire
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique
Centrale
FIFAS : Forum International de la
Finance en Afrique Subsaharienne
FMI : Fonds Monétaire
International
MCO: Moindres Carrés Ordinaires
OCDE : Organisation de la
Coopération et du Développement Economique
P.A.S : Plan d'Ajustement Structurel
PDR: Préteur en Dernier Ressort
PED : Pays En Développement
PIB: Produit Intérieur Brut
PNB: Produit Net Bancaire
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
TCM : Taux Créditeur Minimun
TBM : Taux Débiteur Maximun
WDI: World Development Indicators
RESUME
L'objectif de ce travail est d'étudier l'effet de la
réglementation prudentielle mise en place par la COBAC sur les
performances des banques de la CEMAC durant la période 1999-2012. Plus
spécifiquement, il s'agit de déterminer l'effet du dispositif
prudentiel sur la rentabilité bancaire d'une part ; et d'autre part
d'évaluer l'impact de ce dispositif sur la productivité des
banques de la sous-région. Il découle alors de cette étude
globalement une relation positive entre le respect des normes prudentielles et
la performance durant la période étudiée. Surtout en ce
qui concerne le ratio de solvabilité qui a permis d'accroître la
solidité et la stabilité des systèmes bancaires. La norme
de liquidité quant à elle, ne permet non seulement pas de booster
la rentabilité mais n'a pas d'effet significatif sur le financement des
économies ; ce qui suppose des efforts à entreprendre par
les autorités monétaires en matière de supervision
bancaire.
Mots clés :
Réglementation prudentielle, rentabilité, productivité,
supervision bancaire.
ABSTRACT
The objective of this study is to examine the effect of
prudential regulations on the performances of banks in CEMAC during the period
1999-2012.More specifically, it is to determine the effect of the respect of
prudential ratio on bank profitability on the one hand; and secondly to assess
the impact of this respect on the productivity of banks in the sub-region. The
results of this study generally show a positive relationship between compliance
with prudential standards and performanceduring the period. Especially as
regards the solvency which has increased the strength and stability of banking
system. The liquidity standard for its part, does not boost profitability and
doesn't have significative effect on funding money. This involves efforts to be
undertaken by the monetary authorities on banking supervision.
Key-words: Prudential regulation,
profitability, productivity, banking supervision
INTRODUCTION GENERALE
I. CONTEXTE
Suite au mouvement de libéralisation
financière1(*), on a
assisté à une déréglementation et une
déspécialisation accrues de l'activité bancaire2(*). Il s'en est alors suivi une
instabilité généralisée du système bancaire.
Ce qui a mis en exergue la nécessité de re-réglementer le
système afin de le protéger des prises de risques
élevés (Naceur et kandil, 2009) et de le stabiliser. La crise
financière mondiale enclenchée en 2007, qui a engendré un
vaste mouvement de «re-réglementation» (Couppey, Garnier et
Pollin, 2013), témoigne clairement de la nécessité de
réglementer l'activité bancaire. La plupart des économies
en voie de développement, a connu durant les décennies 80 et 90
des crises économiques et bancaires diverses. Les pays de la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC)
n'ont pas échappé à ce mouvement. En effet, les
contraintes liées à l'absence de réglementation
appropriée (Avom et Bobbo, 2013) et à l'inefficacité des
mécanismes de contrôle de l'activité des
établissements de crédit (Bekolo-Ebe, 2001) ont
entraîné un mouvement de faillites bancaires. Celui-ci a conduit
à la crise de 1990 et à l'amplification des conséquences
de ladite crise3(*). Dans
ce climat morose, les banques ne pouvaient plus mener à bien leur
rôle d'intermédiaire d'autant plus qu'elles étaient
fortement affectées et ont vu leur rentabilité s'amenuiser.
Ces évènements ont alors souligné le
besoin de procéder à des restructurations du système
bancaire ; le rôle de ce dernier dans le financement de la
croissance et du développement de la sous-région restant
fondamental au regard de la fonction d'intermédiaire qu'il assume. La
forme la plus représentative de ces réformes est la
création de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC), organe
chargé de la surveillance de l'activité bancaire des pays de la
sous-région et de la nouvelle réglementation prudentielle dans la
sous-région.
La réglementation prudentielle est définie par
Aglietta et Boissieu (2004) comme étant l'ensemble des mesures
légales prises par les autorités nationales (banques centrales,
organes de réglementation et de contrôle, etc....) ou des
instances internationales (banque desrèglements internationaux, le
comité de Bâle, etc....) et imposées aux différentes
institutions bancaires et financières, et dont la finalité est
d'assurer le maintien de la stabilité de la sphère bancaire et
financière, en améliorant sa résistance aux
différents chocs d'une part, et en protégeant l'épargnant
d'autre part. Elle vise d'une manière générale, à
influencer le comportement des banques et des établissements de
crédits dans le sens d'une meilleure gestion des risques individuels
qu'ils encourent (Artus, 1990), en les soumettant à des mesures
structurelles (barrières à l'entrée) et prudentielles
(ratios de solvabilité et de liquidité), de contrôle
externe et à l'organisation d'un contrôle interne efficace (Avom,
2004). Depuis le début des années 1980, un assez large consensus
est alors apparu au niveau international sur la nécessité du
contrôle des établissements bancaires
Au niveau de la sous-région, les autorités
monétaires ont entrepris dès 1990 des réformes
significatives qui ont abouti à la mise en place d'un nouveau dispositif
prudentiel, le fonctionnement effectif de l'organe de régulation ainsi
que de la programmation monétaire. S'agissant du dispositif prudentiel,
les changement s'observent sur le plan qualitatif et quantitatif.
Sur le plan quantitatif, il s'agit principalement des normes
de solvabilité et liquidité. Les normes de solvabilité
définies par la COBAC sont constituées de cinq ratios et reposent
sur le concept de fonds propres inspiré de celui du Comité de
Bâle. Le ratio de couverture des risques fixé à 8% depuis
2006, le ratio de division des risques, le ratio de couverture des
immobilisations, la limitation des prises de participation au capital et la
limitation des engagements sur apparentés. Les normes de
liquidité quant à elles, se limitent aux ratios de
liquidité fixé à 100% et de transformation à long
terme. Il existe également un système automatisé de
cotation qui permet d'apprécier la situation des établissements
par rapport au respect des normes.
Sur le plan qualitatif, on assiste à la mise sur pieds
d'un ensemble de règles qui constituent un moyen efficace de
détection précoce des difficultés des
établissements de crédit (Avom et Eyeffa, 2007). Cela s'est
traduit par la mise sur pieds du Règlement COBAC R-2001/774(*), le taux créditeur
miminum (TCM) et le taux débiteur maximun (TDM). En outre, il existe des
exigences en matière de documentation.
L'adoption des normes réglementaires dans la plupart
des pays en développement et particulièrement en CEMAC semble
confirmer l'hypothèse selon laquelle les principes de la
réglementation sont valides quelque soit le niveau de
développement des économies concernées. En effet, la
réglementation trouve sa légitimité à deux (02)
niveaux : tout d'abord, l'existence d'une capitalisation bancaire
adéquate répond à la nécessité de
contraindre la prise de risque d'une banque de manière à
maintenir sa solvabilité à un niveau compatible avec la
stabilité bancaire (Daoud Barkat, 2004). Ensuite, en diminuant les
risques d'asymétries informationnelles, la réglementation permet
ainsi d'accroître la responsabilité des actionnaires (Daoud
Barkat, 2004). C'est ainsi que les pays de la sous région ont entrepri
des réformes de leurs systèmes bancaires et financiers à
la suite de la crise bancaire qu'ils ont connue. Ces réformes, avec
notamment l'instauration d'une réglementation prudentielle, occupent une
place primordiale au sein du système bancaire. En effet, avec la
montée des innovations financières imprégnées par
un environnement de plus en plus concurrentiel, les outils traditionnels de
l'analyse financière sont devenus insuffisants pour analyser les
performances d'un système bancaire. Les banques performantes
contrôlent mieux leurs dépenses, gèrent mieux leurs
risques, et participent au financement de l'économie. De même,
elles anticipent mieux les évolutions de l'environnement
économique afin d'adopter leurs stratégies futures en
conséquence.
II. REVUE DE LA LITTERATURE
Les premiers travaux théoriques concernant les effets
éventuels de la réglementation sur le comportement des banques
datent de Kahane (1977). L'auteur a étudié l'impact sur la
performance des banques d'une réglementation du capital contraignant le
levier financier et la composition du portefeuille d'actifs. Il arrive à
la conclusion que contraindre la composition du portefeuille d'actifs ou exiger
un niveau minimum de fonds propres constituent deux moyens
réglementaires qui, utilisés indépendamment l'un de
l'autre, conduisent à des effets non souhaités comme
l'accroissement de la probabilité de faire faillite ou à un
accroissement de la prise de risque de la banque (Couppey et Madiès,
1997). Il a également étudié l'effet d'une accentuation de
la contrainte réglementaire. Il a constaté de ce fait qu'une
exigence en fonds propres plus élevée conduit la banque à
remanier la composition de son portefeuille d'actifs. Ce dernier a des
attributs contraires à ceux souhaités par la
réglementation. Ainsi, la réaction des banques peu averses au
risque est d'investir de manière importante dans des actifs
risqués qui vont plus que compenser les effets de l'accroissement de
l'exigence réglementaire; ce qui accroît la probabilité de
faillite. A contrario, si la banque est suffisamment averse au risque, la
tendance à investir dans des actifs plus risqués va être
plus faible comparée aux conséquences de l'augmentation du niveau
d'exigence réglementaire ; dans ce cas, la probabilité de
faillite diminue.
En outre, l'argument que les ratios prudentiels conduisent
exclusivement à un accroissement de la rentabilité bancaire a
été fortement nuancé par de nombreux auteurs qui
intègrent, quant à eux, dans les ratios qu'ils étudient
une pondération en risque des actifs bancaires. Il est admis dans la
littérature (Kim et Santomero, 1988 ; Benston et Kaufman, 1996) que
les banques choisissent des portefeuilles avec un niveau de risque plus
élevé en raison du système de l'assurance des
dépôts. Les travaux de Furlong et Keeley (1989) trouvent une
relation négative entre la réglementation et la
rentabilité au même titre que ceux de Dothan et Williams (1980)
qui supposent que les banques maximisent la valeur de l'option de l'assurance
des dépôts en réduisant le niveau de capital et en
augmentant le niveau de risque. Rochet (1992) démontre par ailleurs que
si l'objectif des banques commerciales est de maximiser la valeur de
marché de leurs profits futurs, la réglementation ne peut pas les
empêcher de choisir certains types de portefeuilles dont ceux les plus
risqués. Aussi, Blum (1999) souligne que les risques de défaut
encourus légitiment à eux seuls l'existence de la
réglementation bancaire, dans la mesure où, ils entraînent
un coût social très élevé. Ces contraintes
réglementaires ont des effets bénéfiques externes majeurs
sur l'ensemble de l'économie notamment en termes d'amélioration
de la productivité d'une banque. Cependant, Diamond (1984) montre qu'en
diversifiant ses prêts en investissements risqués, la banque
parvient à réduire les risques auxquels sont exposés les
fonds des déposants.
A ces arguments, on peut ajouter aussi les externalités
des faillites bancaires. C'est dans cette perspective que la prévention
du risque systémique peut réduire le rôle du
régulateur à jouer le principe du « too big to
fail ». C'est-à-dire à se préoccuper davantage
du sort des grands établissements au détriment de ceux de moindre
taille, dans la mesure où les premiers pourraient entraîner dans
leur chute le secteur financier tout entier, en particulier lorsque celui-ci
est très concentré. Le renforcement de la politique de
crédit élève les profits bancaires. La
réglementation modifie la relation d'agence entre les actionnaires et
les dirigeants, ce qui crée ainsi une asymétrie d'information additionnelle, et accentue de ce fait les problèmes
de «passager clandestin5(*)» (La Porta et al., 2002;
Barth et al, 2004; Levine, 2004).
Le but de l'opération est donc de résoudre les
difficultés du système bancaire et de prévenir les risques
de fragilisation ultérieure, permettant ainsi aux banques de financer
l'économie. Mais cette réglementation s'accompagne
également d'inconvénients. En effet, la problématique des
coûts générés par l'intervention publique en
réponse aux défaillances du fonctionnement du marché
remonte à Coase (1960). En particulier, il est également admis
que la réglementation bancaire occasionne des coûts directs de
fonctionnement et des coûts indirects liés à des possibles
effets pervers (De Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013). Dans certains cas, les
banques font supporter aux clients les coûts réglementaires (Beck
et al., 2008).
La littérature empirique qui s'attèle à
tester la performance d'un système bancaire en présence d'une
réglementation est fortement inspirée des travaux
théoriques présentés ci-dessus. Cette littérature
est ambivalente et ne permet pas de conclure sur le signe (positif ou
négatif) de la relation entre la réglementation et les
performances des banques.
En effet, plusieurs travaux se sont attélés
à démontrer le rôle positif de la réglementation
bancaire. Une des études majeures est initiée par Shrieves et
Dahl (1992) et constitue le point d'ancrage dans la plupart des travaux
empiriques. Les deux auteurs proposent une modélisation de la relation
entre le niveau de fonds propres et le niveau de production bancaire qui a
permis d'appréhender l'effet de simultanéité
caractérisant cette relation. Ils mettent alors en évidence une
relation positive statistiquement significative entre la variation du niveau
des ratios prudentiels et la variation du niveau de capital de la banque.
Ainsi, les contraintes réglementaires permettent à travers la
diminution des prises de risque de limiter les faillites des banques comme le
prouvent les travaux de Furlong (1992) ainsi que ceux d' Haubrich et Wachtel
(1999). Wagster (1999) aboutit également à cette même
conclusion en ce qui concerne le Canada et la Grande Bretagne, ainsi que
Altunbas et al. (2004) s'agissant des pays de l'Europe des 15. De même,
Editz et al. (1998) soutiennent que les autorités de régulation
anglaises exercent une pression efficace sur le niveau de capital des banques.
Dans leur étude, les banques augmentent leurs ratios en recourant
à des augmentations de capital plutôt qu'à des actifs
risqués. Par ailleurs, Demirguc- Kunt et Huizinga (1998) ont
étudié les effets de la réglementation prudentielle sur
les systèmes bancaires de 80 pays de 1988 à 1995 ; ils ont
conclu à une corrélation positive entre le niveau de
réglementation et celui de la profitabilté des banques. Ces
conclusions sont similaires à celles de Demirguc-Kunt, Laeven et Levine
(2003) qui ont analysé quant à eux l'impact de la
régulation bancaire à travers les données de 72 pays et de
Doliente (2003) qui a travaillé sur les pays d'Asie du Sud-Est. De
même, Thangavelu et Findlay (2011) trouvent que pendant la période
1990 à 2008, une augmentation du niveau de la réglementation a
permis d'accroître le rendement moyen des actifs6(*). Par ailleurs, Chiuri, Ferri et
Majnoni (2002) concluent à un effet négatif de la
régulation sur l'offre de crédit et en général sur
les capacités de prêter de 572 banques de 15 pays
développés. De même, Sana (2006) démontre'une
relation négative entre le niveau de capital et celui du risque entre
1998 et 2002 en ce qui concerne les données bancaires de 15 pays
émergents ; démontrant ainsi l'efficacité de la
règlementation du capital dans la mesure où elle a permis
d'accroître la solidité et la stabilité du système
bancaire international.
Cependant, ces résultats sont loin de faire
l'unanimité. Il n'existe pas en définitive de consensus en ce
qui concerne la réglementation bancaire (Santos, 2002). Ainsi de
manière plus nuancée Rime (2001) conclut pour les banques suisses
que la pression réglementaire les conduit à accroître leur
niveau de fonds propres sans pour autant affecter leur marge
d'intérêt. Wagster (1999) quant à lui ne parvient pas
à démontrer le rôle de la réglementation dans la
baisse de l'offre de crédit en ce qui concerne l'Allemagne et du Japon.
Le BCBS7(*) (1999) a
également démontré que les effets de la
réglementation prudentielle sur l'offre de crédit et donc sur la
stabilité et l'efficacité bancaire ne s'exercent qu'à
court terme. A long terme, ils ne trouvent aucune preuve que la
réglementation a permis aux banques de maintenir un niveau de capital
plus élevé que si elles n'avaient pas été
régulées. En outre, Barth, Caprio et Levine (2006) en
étudiant les systèmes bancaires de 107 pays trouvent avec
Dermirguc-Kunt, Kane et Laeven (2009) que la réglementation et la
supervision sont les principales causes de l'instabilité bancaire. Avom
et Bobbo (2013) mettent également en avant les effets pervers de la
réglementation, notamment en termes d'exclusion financière. Par
ailleurs, Naceur et Kandil (2009) trouvent qu'il existe une relation positive
entre le niveau de la réglementation et les coûts
d'intermédiation des banques d'Egypte.
III. PROBLEMATIQUE
Les effets d'une régulation bancaire étant
ambigues et inconnues d'avance, Il y a donc lieu de reconnaître qu'il se
pose ici un problème d'évaluation du système bancaire de
la CEMAC après sa restructuration.
D'une part, parce que la réglementation permet de
réduire les risques de faillite et de protéger les fonds des
épargnants (Diamond, 1984) ; la situation des banques a alors
tendance à s'améliorer à travers la rentabilité du
système, du fait notamment des exigences de capital (Gonzales, 2009,
Naceur et Kandil, 2009). C'est ainsi que ces pays ont connu dès lors des
taux de croissance positifs au cours de cette dernière
décénie (Avom, 2011) ainsi qu'une augmentation de leurs
résultats nets respectifs (123 millards de FCFA en 20128(*)). De ce fait, le secteur
bancaire extériorise une capacité de financement alors qu'il
était globalement en besoin de financement avant la mise en oeuvre des
plans de restructuration. On remarque également à une croissance
des produits nets bancaires passant ainsi de 144 à 706 milliards de FCFA
en 2012 (COBAC 2000, 2012). La réglementation offre ainsi des normes
prudentielles qui permettent d'atténuer les effets et même
l'occurrence des crises économiques ; ce qui améliore ainsi
la stabilité de système bancaire et les agrégats
macroéconomiques.
D'autre part, il est également admis que la
réglementation prudentielle génère des coûts directs
de fonctionnement à travers les obstacles que les banques imposent (Beck
et al, 2008) et des côuts indirects liés à de possibles
effets pervers (De Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013), augmentant ainsi les
coûts d'intermédiation (Naceur et Kandil, 2009). On contaste
d'ailleurs que les banques ne parviennent ni à satisfaire les
énormes besoins de financement de l'économie, ni à offrir
tous les services financiers demandés par la population. Ce qui
contribue ainsi à décourager une bonne partie de la population de
demander les financements bancaires c'est-à-dire à les exclure du
système bancaire dont les conséquences peuvent
s'appréhender par l'insuffisance des crédits accordés au
secteur privé, la diminution de la densité bancaire ainsi que le
niveau élevé de la finance informelle qui représentait
environ 40% du PIB dans la zone CEMAC en 2010 (schneider et al, 2010).
Ainsi, tandis qu'on observe des résultats positifs en
termes d'évolution de l'activité bancaire du
système ; le secteur bancaire de la CEMAC extériorisant une
capacité de financement (COBAC, 2012) , les pays de la zone
enregistrent parallèlement des niveaux d'exclusion financière les
plus élevés au monde, avec un faible taux de
pénétration bancaire des pays d'Afrique subsaharienne
(24%)9(*). Ce qui laisse
alors entrevoir un problème de financement de l'économie.
Dès lors, il apparait légitime de s'interroger
sur le rôle éventuel de la réglementation prudentielle sur
les systèmes bancaires de la CEMAC ? En d'autres termes :
quel est l'effet de la réglementation prudentielle sur les
performances du système bancaire de la CEMAC ?
De manière spécifique, il s'agit de se poser les
questions suivantes :
Ø Quel est l'impact de la réglementation
prudentielle sur la rentabilité des banques de la CEMAC ?
Ø Quel est l'apport de la réglementation
prudentielle en matière de productivité des banques de la
CEMAC ?
IV. OBJECTIFS ET INTERET DE L'ETUDE
L'objectif principal de notre recherche est donc mettre en
évidence les effets de la réglementation bancaire sur le
système bancaire de la CEMAC. Plus précisément, il
s'agit :
Ø D'évaluer l'impact du respect des normes
prudentielles sur la rentabilité bancaire de la sous-région.
Ø D'évaluer l'apport du respect des normes
prudentielles sur la productivité des banques de la
sous-région.
La présente étude s'attèle à
contribuer à la littérature économique existante à
plusieurs niveaux :
Ø Elle entend apporter des compléments aux
actions entreprises par les autorités pour combler tout écart
pouvant exister dans la compréhension de l'influence des normes
prudentielles de manière générale sur les économies
de la CEMAC qui sont sensibles aux fluctuations de l'environnement financier
international.
Ø Cette étude cherche aussi à
compléter la littérature économique sur les
déterminants de la rentabilité et de la productivité
bancaire. Même si ces concepts ont fait l'objet de nombreux travaux,
très peu en effet se sont intéressés à la dimension
réglementaire dans les pays en développement et
précisément en CEMAC. La présente entend donc combler ce
gap en essayant de montrer dans quelle mesure la réglementation mise en
place dans la CEMAC peut constituer un frein ou un levier à
l'activité du système bancaire.
V. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Afin d'atteindre les objectifs mentionnés ci-dessus,
nous formulons l'hypothèse principale que la réglementation
prudentielle améliore la performance du système bancaire de la
sous-région. Cette hypothèse peut être subdivisée en
deux (02) hypothèses spécifiques dont :
Ø Le respect des ratios prudentiels améliore la
rentabilité des banques de la CEMAC.
Ø Le respect des ratios prudentielles augmente la
productivité des banques de la CEMAC.
VI. METHODOLOGIE
Ces hypothèses seront testées par une
méthodologie qui fera recours d'une part à l'analyse statistique
(graphiques et tableaux) et d'autre part à l'analyse
économétrique. De ce fait, l'apport des ratios prudentiels sur la
rentabilité et la productivité des banques de la CEMAC sera mis
en exergue à travers des modèles linéaires inspirés
des travaux de Short (1979). La première hypothèse sera
vérifiée par la méthode des moments
généralisés (GMM) afin de corriger d'éventuels
problèmes d'endogenéité. La seconde hypothèse quant
à elle le sera à travers un modèle à effet fixes
(FE), afin de tenir compte des effets individuels.
Les données utilisées pour ce faire sont de
sources secondaires. Elles concernent l'ensemble des banques commerciales qui,
au regard du volume de leurs activités, ont le quasi-monopole
d'intermédiation financière dans les Etats de la CEMAC. Il s'agit
du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, de la
République Centrafricaine et du Tchad. En raison de leur
disponibilité, ces données couvrent la période 1999-2012.
Elles sont issues des rapports de la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
(COBAC) et de la Banque Mondiale (WDI).
VII. PLAN DE TRAVAIL
Le questionnement qui fait l'objet de notre travail est de
savoir quel effet la réglementation prudentielle peut avoir sur les
performances des banques de la CEMAC. Pour mener à bien notre
étude, deux parties seront analysées :
1ère partie : La réglementation
prudentielle : un déterminant de la rentabilité bancaire de
la CEMAC.
2ème partie : La réglementation
prudentielle : un facteur de productivité des banques de la
CEMAC.
PREMIERE PARTIE : LA REGLEMENTATION
PRUENTIELLE : UN DETERMINANT DE LA RENTABILITE BANCAIRE DE LA
CEMAC
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
La politique en vigueur dans la zone depuis les années
90 a plongé les pays de la CEMAC dans un environnement marqué par
une forte mondialisation et le principe de libre circulation des capitaux. Dans
ce contexte, la bonne santé des établissements bancaires et
financiers conditionne leur rentabilité. Si l'étude de
l'influence de certains indicateurs sur la rentabilité bancaire occupe
depuis longtemps une place importante dans la littérature
économique, un nouvel éclairage quant à la contribution
des ratios prudentiels paraît nécessaire. En outre, certaines
études tendent à établir une dépendance entre la
rentabilité des banques l'environnement réglementaire (Sana,
2006). Qu'en est-il alors des banques de la CEMAC? Une meilleure
compréhension des politiques bancaires nécessite une connaissance
approfondie des déterminants de rentabilité bancaire. Suite
à la mise en place des normes prudentiellesen 1992, pour résorber
les pertes considérables induites par la crise, il apparait alors
impératif d'étudier l'impact du respect de ces normes sur les
résultats bancaires en termes de rentabilité.
En outre, les évaluations par la COBAC laissent
entrevoir une forte propension des banques au respect des normes prudentielles.
Il sera donc question de savoir si l'application des normes prudentielles, et
particulièrement leur respect s'accompagne d'une amélioration de
la rentabilité bancaire en CEMAC? Cette première partie vise
à montrer comment l'environnement financier et réglementaire
affecte la rentabilité des banques de la CEMAC. Il s'agit donc de
montrer que parmi les indicateurs potentiels de rentabilité, la
réglementation prudentielle apparaît incontournable pour
appréhender la rentabilité bancaire ; l'hypothèse
sous-jacente étant que la réglementation prudentielle affecte
positivement la rentabilité des banques.
Il s'agira donc dans cette partie d'évaluer l'impact de
la réglementation prudentielle sur la rentabilité des banques de
la CEMAC (chapitre 2) tout en montrant comment cette dernière est un
facteur de stabilité du système bancaire (chapitre 1).
CHAPITRE I : LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE :
UNE NECESSITE POUR LA STABILITE DES BANQUES
INTRODUCTION
La réglementation prudentielle est aujourd'hui au coeur
du contrôle réglementaire des institutions financières bien
qu'elle n'en soit qu'un élément10(*). Elle repose essentiellement sur la définition
des ratios prudentiels. C'est un élément incontournable tant de
la pratique réglementaire que de la littérature économique
consacrée à ce sujet. C'est dans cette optique que Couppey et
Madiès (1997) insistent sur le rôle déterminant que peut
jouer une contrainte de fonds propres au sein d'un système prudentiel
dans la limitation du risque de faillite d'une banque. En outre, les relations
prinicipal-agent sont essentiellement caractérisées par des
asymétries informationelles ; la réglementation prudentielle
intervient alors pour permettre aux banques de se prémunir de tout
éventuel risque de faillite.
L'objectif de ce chapitre est de montrer le lien entre la
réglementation prudentielle et la rentabilité bancaire. Afin
d'atteindre cet objectif, il sera question de présenter dans un premier
temps les notions de réglementation prudentielle et de
rentabilité (section 1) et de montrer ensuite comment la
réglementation est susceptible d'influencer la rentabilité des
banques (section 2).
SECTION I : LES CONTOURS
THEORIQUES DE LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE ET DE LA RENTABILITE BANCAIRE
Les faiblesses d'un système bancaire, que ce soit dans
un pays en développement ou pas, peuvent menacer la rentabilité
et donc la stabilité financière tant au sein de ce pays qu'au
niveau international. La nécessité de renforcer la
rentabilité des systèmes financiers fait l'objet d'une attention
croissante de la part de la communauté internationale (CBSB,1999). Il
sera donc question de présenter les fondements de la
réglementation prudentielle et la notion de rentabilité
bancaire.
I.1.
Les fondements de la réglémentation
La justification de toute réglémentation repose
sur de solides justifications théoriques. Il s'agit des
défaillances des marchés telles que les externalités, le
pouvoir de marché ou encore les asymétries d'information entre
offreurs et demandeurs (Couppey et Madiès, 1997) . C'est donc dans
l'optique de corriger ces imperfections de marché que la
réglémentation prudentielle s'inscrit. Concernant la banque, il
n'existe pas toujours de consensus à savoir si les banques ont besoin
d'etre régulées et si oui, comment elles devraient l'être
(Santos,2002). Cela dit, bien queles failles des mesures avant les accords de
Bâle y ont aussi contribué, deux points sont
généralement présentés pour légitimiter la
réglementation prudentielle: le maintien de la stabilité et la
protection des épargnants (Couppey et Madiès, 1997 ;
Scialom, 2006).
I.1.1.
Le maintien de la stabilité et solvabilité
L'un des principaux objectifs de la réglementation
prudentielle est d'assurer la stabilité du sytème bancaire dans
son ensemble.
Les banques régulées contrôlent mieux
leurs dépenses, gèrent mieux leurs risques, participent au
financement de l'économie et anticipent mieux les évolutions de
l'environnement économique afin d'adopter leurs stratégies
futures en conséquence. En effet, l'existence d'une capitalisation
bancaire adéquate répond à la nécessité de
contraindre la prise de risque d'une banque de manière à
maintenir sa solvabilité à un niveau compatible avec la
stabilité bancaire (Daoud, 2004). Ainsi, obliger les banques à
détenir suffisamment de capital limite l'occurrence des crises
systémiques.
Le secteur bancaire, à la différence des autres
secteurs d'ativité comporte une caractéristique
singulière, en effet une faillite comporte le risque de provoquer une
crise sytémique capable de se propager à l'ensemble de
l'économie. Ainsi, les faiilites bancaires peuvent rapidement se
transmettre d'un établissement à l'autre, en raison d'une panique
contagieuse de la clientèle ou du fait de la densité des
relations interbancaires. Lorsqu'un premier établissement fait faillite,
les clients des autres banques ont tendance à retirer
précipitemment leurs fonds auprès de leurs agences
respectives ; cette ruée bancaire entraine une faillite bancaire
liée au fait que la valeur liquidative des actifs est nettement
inférieur à la valeur des dépôts. Le marché
bancaire devient alors le canal de transmission par lequel l'ensemble des
banques connaissent une crise systémique (Aghion et al,2000). En outre,
du fait des externalités, ces crises ne se limitent pas à
l'établissement initialement touché. La réglementation et
la supervision interviennent alors pour empecher la transformation d'une
faillite bancaire localisée en crise systémique. Le capital
étant selon Gourieroux et Tomio (2007) la seule protection d'une banque
contre d'éventuelles pertes, la prévention du risque
sytémique justifie alors la mise en place d'une réglementation
prudentielle. Compte tenu du risque de contagion des paniques bancaires et du
coût social des crises systémiques11(*), les banques doivent etre régulées. En
outre, selon la théorie de la préférence des états
développé itialement par Kareken et Wallace(1978) et reprise
par Furlong et Keeley (1989, 1990), une banque réduira toujours le
risque de son portefeuille pour répondre à une exigence
réglementaire de fonds propres et maximiser sa valeur. Et bien que la
réacton initiale soit d'augmenter la prise de risque, Furlong et
Keeley(1990) attestent que l'effet global sera la réduction de la
probabilité de la faillite dans la mesure ou l'incitation à la
prise de risque diminue lorsque le seuil de la réglementation
augmente.
Il importe toutefois de noter que l'effet de la
réglementation n'est pas automatique. En effet, des études
aboutissent à des résultats controversés. Les contraintes
sur les ratios prudentiels peuvent entrainer des réallocations de
portefeuille dans le sens d'emplois risqués et la contrainte sur la
strucure des emplois peut aussi conduire à des pertes en termes de
diversification (Couppey et Madiès,1997).
I.1.2.
La protection des dépôts des épargnants
Un autre objectif de la réglémentation
prudentielle s'articule autour de la protection de fonds de la
clientèle. L'existence des asymétries informationnelles
suggère que les consommateurs ne seraient pas suffisamment
informés pour se protéger pleinement.
L'asymétrie d'information existante entre
préteurs et emprunteurs rend les déposants incapables de
distinguer les bons investissements des mauvais ; en outre, ces derniers
ont tendance à préférer des investissements à court
ou moyen terme à la différence des firmes qui, elles, recherchent
des fonds à long terme pour financer leurs projets d'invetsissements.
Ces objectifs a priori inconciables sont rendus possibles grace à
l'existence de la banque à travers sa double fonction de contrôle
et de transformation (Diamond,1984).
Par rapport à une entreprise quelconque, les banques
présentent une structure financière particulière.
Cependant à la différence de la dette des entreprises, celle des
banques est plus importante en valeur et se trouve répartie au sein d'un
grand nombres de petits déposants peu incités12(*) et peu
compétents13(*)
(Couppey et Madiès,1997) ; ce qui pose des difficultés pour
assurer le contrôle de la gestion de leur banque. En effet, les
déposants, nombreux mais peu informés, ne sont en mesure de
surveiller ni les banquiers, ni leur activité. L'assurance des
dépôts bancaires apparait dès lors justifiée. En
effet, la réglementation augmente la proportion de financement non
assuré et permet ainsi d'accroître la responsabilité des
actionnaires ; ce qui permettrait aux déposants d'être
rassurés quant à leurs actifs, (Santos, 2002). La protection des
épargnants peut passer par l'exigence en fonds propres, la
réduction de la discrimination, l'obligation de transparence14(*) (Mischkin, 2010).
I.1.3.
Les limites des mesures préventives avant les accords de Bâle
Une des mesures pratiquées dans le but d'empêcher
les nombreux retraits souvent à l'origine des faillites bancaires et de
l'insolvabilité du système bancaire, un système de
garantie des dépôts bancaires a été mis en place
(Diamond et Dybvig, 1986). Un système de garantie des
dépôts peut se définir par son objectif premier qui est
d'indemniser les déposants lésés lors d'une faillite
bancaire (Madiès, 2002). Un tel système permet de répondre
aux appréhensions des déposants et au souci des banques. Il
permet donc de réduire les probabilités de faillites bancaires et
le potentiel d'effet de contagion en cas de difficultés.
Mais malgré l'importance avérée de ce
mécanisme, si la prime versée est indépendante des risques
pris par la banque, le système d'assurance de dépôt peut
être à l'origine d'effets pervers car tout en mettant les agents
à l'abri du risque d'illiquidité, elle revient tout de même
à subventionner les opérations de financements des projets
risqués (Merton, 1977).
Une autre mesure préventive est l'installation d'un
préteur en dernier ressort. L'intervention de ce dernier se fait par
les banques centrales pour résoudre le problème de
liquidité ; permettant ainsi le maintien des activités des
institutions financières. Cette pratique, appliquée à la
situation d'une banque solvable mais confrontée à des
problèmes de liquidité, permet de restaurer la confiance des
déposants et par conséquent d'éviter les risques de
ruée bancaires. Pour Bagehot(1878), cette mesure permet de limiter les
crises systémiques et ne doit être appliquée qu'à
une banque non solvable.
La question de l'efficacité de cette mesure donne lieu
à des points de mitigés. En effet, bien qu'elle constitue pour
Goodfriend et King(1988) la seule opération de résolution des
problèmes de liquidité, les partisans du
« laisser-faire bancaire » dont Bordo(1990) soutiennent
qu'elle n'est pas nécessaire pour le système bancaire et
constituerait même une source de panique. En définitive, la
littérature s'accorde pour dire que ces mesures préventives
présentent toutes un inconvénient majeur : celui de
l'aléa moral. L'assurance dépôt est par ailleurs
susceptible d'inciter les banquiers à prendre plus de risque (Diamond
et Dibvig, 1983) et à maintenir un niveau bas de réserve
(Bhattacharya et al, 1998).
A ces mesures, étaient conjugués plusieurs
facteurs dont la répression financière.La répression
financière désigne l'ensemble des interventions de l'État
qui vise à limiter la liberté de mouvement du secteur financier
(Mc Kinnon et Shaw, 1973). La manifestation la plus visible de cette
présence étatique a été l'importance du secteur
bancaire public. D'un côté, la présence de l'État
dans l'actionnariat des banques contribue au développement des conflits
d'objectifs et le laxisme dans la gestion, en entraînant un comportement
opportuniste sous forme d'aléa moral du type décrit par Stiglitz
et Weiss (1981). Celui-ci matérialisé sous la forme de nombreuses
dettes bancaires publiques et privées qui bénéficiaient
d'une garantie implicite de l'État et/ou de celle des débiteurs,
qui occupaient des postes importants dans les sphères du pouvoir. Cette
politique hasardeuse des crédits a entraîné la crise de
solvabilité des banques à cause du non- recouvrement des
crédits distribués (Borio and Zhu, 2008). D'un autre
côté, les banques vont interpréter la présence de
l'État dans leur capital social, comme une assurance tout risque, en
sous-évaluant le défaut de remboursement des débiteurs.
L'idée était de dire que l'État ne ferait pas faillite et
par conséquent en cas de difficulté, il interviendrait en dernier
ressort par l'intermédiaire de la banque centrale pour assurer la
stabilité du système financier. De plus, les marchés
financiers sont demeurés inexistants. Finalement, les banques dans leur
majorité vont se révéler, au courant des années
1980, illiquides et insolvables.
En outre, jusque dans les années 90, on remarque
l'absence d'une réglementation appropriée (Avom et Bobbo, 2013)
qui les rendre illégales, les mauvaises pratiques de gestion bancaire se
sont enracinées à l'ensemble des institutions bancaires. En
conséquence, dans presque tous les pays, en fonction des
intérêts poursuivis par les pouvoirs publics, les Conseils
nationaux du crédit déterminaient la grille des taux
d'intérêt créditeur et les marges bancaires applicables
à la clientèle ainsi que la structure globale des taux
d'intérêt.
De même, plusieurs dysfonctionnements peuvent être
révélés s'agissant de la dimension prudentielle de cette
réglementation. C'est ainsi qu'en matière de solvabilité,
bien que les textes prévoient que les banques doivent observer des
règles en vue de garantir leur solvabilité, hormis le capital
minimum pour l'accès à l'activité bancaire, aucune
règle n'impose la disponibilité des fonds propres nets encore
moins la couverture des risques par ceux-ci. En ce qui concerne la
liquidité, les banques peuvent accorder des crédits dont les
échéances ne correspondent pas à celles de leurs
dépôts. Au niveau de la concentration des risques, des concours
peuvent être accordés à l'État et à ses
démembrements sans aucun discernement. En matière de
provisionnement, aucune règle n'impose réellement la constatation
comptable des pertes et la couverture des créances douteuses par des
provisions. Enfin, l'absence de contrôle interne constitue l'une des
faiblesses majeures dans la maîtrise des risques bancaires.
Ainsi, l'inefficacité des mécanismes de
contrôle de l'activité des banques et des établissements
financiers entrainant un manque d'indicateurs permettant d'apprécier la
santé des banques (Bekolo-Ebe, 2001), l'omniprésence de l'Etat et
l'enracinement des mauvaises pratiques de gestion ont conduit à un
mouvement de faillite bancaire, à la crise de 1990 et à
l'amplification des conséquences de celle-ci (Mondjeli, 2008).
I.2. La
notion de rentabilité bancaire
La rentabilité bancaire est généralement
définie comme la capacité du système à
générer du profit ou encore s'évalue par la
capacité des actionnaires à rentrer dans leurs capitaux (Naceur
et Kandil, 2009). La rentabilité d'une banque représente son
aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants,
après déduction des coûts nécessaires à cette
exploitation, pour poursuivre durablement son activité. Elle est issue
du processus de transformation au sens large (telles que sur les contreparties,
les taux d'intérêt, les devises ou les échéances)
mis en oeuvre par les banques commerciales dans le cadre de leur fonction
d'intermédiation.
I.2.1.
La mesure de la rentabilité bancaire
Dans la littérature économique et
financière, deux indicateurs clés ont été
avancés pour mesurer la rentabilité bancaire. Il s'agit de la
profitabilité des actifs et de la marge d'intérêt. Nous
opterons pour la rentabilité des actifs (ROA) qui donne mieux la mesure
de la performance des banques.
Les autorités bancaires utilisent plusieurs
instruments d'appréciation de la rentabilité. Il est
utilisé dans cette étude l'approche qui comprend l'ensemble des
ratios d'exploitation calculés afin de mettre en évidence les
structures d'exploitation. Il est retenu le coefficient de rendement (return on
assets, ROA) qui exprime de façon assez globale le rendement des actifs.
L'inconvénient de sa référence au total de bilan est
qu'elle ne fait aucune différence entre les actifs malgré les
risques non convergents. Il a l'avantage de mieux exprimer la
rentabilité économique des banques pour un apport dans le
financement de l'économie. Le rendement des actifs est égal au
résultat net sur le total des actifs (COBAC, 2010).
Néanmoins, le consensus est loin d'être
pleinement réuni autour de l'impact de certaines variables sur la
rentabilité des actifs bancaires telle qu'elle est mesurée. Alors
que l'effet prédit de certains facteurs a trouvé une certaine
unanimité au sein du cercle des économistes, des controverses
demeurent au niveau de l'impact attendu d'autres variables sur la
rentabilité des actifs bancaires.
I.2.2.
Les déterminants de la rentabilité bancaire
Les facteurs traditionnels susceptibles d'expliquer la
rentabilité des banques sont d'ordre organisationnel,
macro-économique et macro-financier. La théorie économique
et les études empiriques existantes divergent souvent sur l'impact de
certains facteurs organisationnels sur la rentabilité des actifs. Alors
que la théorie économique insiste sur l'effet négatif des
frais d'exploitation bancaire sur la profitabilité, certaines
études empiriques soutiennent plutôt que l'impact peut être
positif dans la mesure où les frais d'exploitation boostent la
productivité des banques et par là leur rentabilité
(Naceur, 2003). Les divergences entre les constructions théoriques et
les investigations empiriques sont également constatées au niveau
de l'impact des fonds propres sur la rentabilité des actifs bancaires.
Plusieurs études empiriques ont révélé que les
fonds propres exercent un effet stimulant sur la profitabilité des
banques (Bashir, 2000 ; Abreu et Mendes, 2002 ; Naceur, 2003). Le renforcement
de la politique de crédit élève les profits bancaires
(Bashir, 2000 ; Naceur, 2003). Néanmoins, la politique de crédit
peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en particulier
lorsqu'une politique expansionniste de crédit est incompatible avec la
stratégie poursuivie en matière de recherche de ressources
financières (Bashir, 2000). En ce qui concerne la taille du secteur
bancaire, en effectuant des régressions linéaires
générales et en exprimant les profits en fonction d'un ensemble
de facteurs internes et externes, certains auteurs (Bourke, 1989 ; Moulyneux et
Thornton, 1992) ont obtenu une relation positive et statistiquement
significative entre la taille et la rentabilité des actifs. D'autres
auteurs (Rouabah, 2006) estiment cependant que la taille n'est pas une source
d'économie des coûts, soutenant ainsi que les grandes banques sont
sujettes à des inefficacités d'échelle.
Les divergences entre la théorie et l'empirisme
existent également au niveau de l'impact de certaines variables
macro-financières sur la rentabilité des actifs. Si
l'émergence des marchés de capitaux dans les pays en voie de
développement renforce l'activité bancaire comme l'ont soutenu
des études empiriques récentes (Bashir, 2000), Le financement de
l'économie par le secteur bancaire reflète la capacité du
système à satisfaire les besoins des acteurs économiques.
La taille du secteur est alors sensée profiter aux différents
intervenants (Demerguç-Kunt et Huizinga, 2001 ; Naceur, 2003).
L'estimation de l'impact des variables
macro-économiques, notamment la croissance économique et
l'inflation, a souvent trouvé un terrain d'entente entre les
économistes. Plusieurs auteurs confirment à l'unanimité
l'existence d'une relation positive entre la croissance économique et la
croissance des profits bancaires (Bashir, 2000 ; Rouabah, 2006; Beckmann,
2007). A leur avis, la richesse nationale profite à toute
l'activité économique du pays, affecte positivement
l'évolution du secteur bancaire et incite les banques à innover
et à rénover leurs techniques et technologies de gestion.
SECTION II : LE LIEN ENTRE LA
REGLEMENTATION PRUDENTIELLE ET LA RENTABILITE BANCAIRE
La réglementation prudentielle, de part ses fondements
a pour améliorer la rentabilité des banques. La variation de
cette dernière, du fait de la réglementation peut alors
être mise en avant à travers les instruments celle-ci, ainsi que
la revue des travaux portant sur ces deux concepts.
II.1.
Les instruments de la réglementation prudentielle
Les accords internationaux dépuis la fin des 80 a
surtout porté sur les instruments de la supervision prudentielle. La
période de déréglementation ayant
caractérisé les années de libéralisation
financière ont été suivie par une période de
re-réglementation avec, à la fin des années 80, la mise en
place du ratio Cookee émanant d'une recommandation du Comité de
Bale sur le contrôle bancaire, puis la prise en compte des risques de
marché et enfin la réforme de Bale 2 dont l'entrée en
application a démarré en 2007. Cette re-réglementation
s'est articulée autour de trois axes : les exigences de fonds
propres, le contrôle interne de l'activité bancaire et les
exigences de transparence et de communication des informations.
II.1.1. L'exigence de fonds-propres
L'objectif de l'intervention publique qui prévalait
encore dans les années 1980, en France et dans de nombreux autres pays
européens, était essentiellement de se substituer au
marché défaillant, en administrant les prix (taux
créditeurs versés aux déposants, taux débiteurs dus
par les emprunteurs, commissions) et les volumes (encadrement du crédit,
contrôle des changes). Le démantèlement de ce type de
contrôle (déréglementation) a laissé place à
une supervision prudentielle dont le but est d'orienter les comportements des
institutions financières vers plus de prudence, tout en laissant jouer
les mécanismes de marché et en veillant particulièrement
au maintien de conditions équitables et loyales de concurrence15(*)(Couppey,2011). Cette
évolution met en évidence la dialectique réglementaire qui
accompagne la libéralisation financière: réglementation
-déréglementation -re-réglementation.
En pratique, cette nouvelle réglementation
prudentielle stipule des ratios minimums de fonds propres, en
deçà desquels les banques s'exposent à des sanctions
réglementaires (Daoud, 2004). Le respect de ces exigences entre les
contrôles sur pièces périodiques est aisément
surveillé par l'inspection des rapports financiers trimestriels
bancaires. C'est le rôle de la réglementation prudentielle qui
oblige les banques à détenir suffisamment de capital et à
diversifier leurs actifs.
Les réglementations bancaires qui limitent la
détention d'actifs risqués et imposent des exigences de fonds
propres ont pour objet de limiter le danger potentiel lié au filet de
sécurité16(*)(Mischkin, 2010). Même en son absence, les
banques sont toujours incitées à prendre trop de risque. Les
normes limitant les participations dans les entreprises,c'est-à-dire la
détention d'actions et de parts de sociétés, sont un moyen
direct d'éviter un prise de risque excessive. L'obligation faite aux
banques de détenir un minimun de fonds propres constitue une autre
façon d'inciter les banques à prendre moins de risques.
Lorsqu'une banque est contrainte de détenir un montant important de
fonds propres, elle a plus à perdre si elle fait défaut, et elle
devrait donc s'engager de ce fait dans les activités moins
risquées.
Les exigences de fonds propres prennent deux (02) formes. La
première est celle d'un coefficient minimum de capital ou levier
financier17(*). Pour
être considérée comme adéquatement
capitalisée, une banque doit afficher un ratio supérieur à
5% (un ratio inférieur entrainant des restrictions réglementaires
pour la banque concernée.). Mais la crainte de la détention
d'actifs risqués et du développement des activités hors
bilan a conduit à une concertation entre les régulateurs
bancaires des économies industrialisées au sein du comité
de Bale sur le contrôle bancaire18(*). Cette coopération a abouti à l'accord
de Bale qui introduit dès 1988 un second type d'exigence : le
coefficient de fonds propres ajusté des risques. Cet accord, qui
recommande aux banques de détenir en capital l'équivalent d'au
moins 8% de leurs actifs pondérés par des coefficients de risque
a été adopté par la plupart des pays et son application
rendue obligatoire dès le début des années 1990.
Cette règle, qui visait initialement à
harmoniser la situation des grandes banques, a été ensuite
étendue, avec quelques modifications, aux banques
américaines19(*)
puis aux banques de l'Union Européenne (ratio de solvabilité
européen). Le comité de Bâle a ensuite
élaboré une deuxième exigence en capital, destinée
à couvrir les risques de marché en autorisant les grandes banques
à utiliser leurs modèles internes de gestion des risques de
marché, suivant des approches de type value at risk. Ces
approches permettent d'évaluer, par des méthodes statistiques
sophistiquées, le montant de capital nécessaire pour couvrir les
pertes de la banque sur son portefeuille de marché avec une
probabilité supérieure à un certain seuil. Poursuivant ce
processus d'évolution discontinu, le remplacement du ratio Cooke par le
ratio Mc Donough en 2004 s'est attaché à redéfinir les
pondérations des risques de crédit dans le ratio qui avaient
été critiquées pour leur caractère trop
grossier.
Les injections publiques de fonds propres
réglementaires, plus récemment, les augmentations de capital, la
restauration de leur capacité bénéficiaire et les
ajustements opérés au sein des portefeuilles d'activités
ont permis à la plupart des grandes banques internationales de hisser
leurs ratios de solvabilité à des niveaux supérieurs
à ceux qui prévalaient avant crise (Choulet et Quignon, 2010).
Cette re-réglementation a pour principal instrument les
ratios de fonds propres. Les fonds propres constituent, en effet, une
«éponge à risques» sûre et pratique, dès
lors qu'ils sont suffisamment proportionnés aux engagements
risqués (Couppey, 2011).
II.1.2. Le contrôle de l'activité ou supervision
des banques
La réglementation bancaire consiste à surveiller
les dirigeants de la banque et leurs agissements ; c'est une
méthode importante de réduction du risque moral et
d'anti-sélection dans l'industrie bancaire. Elle vise donc à
limiter les effets externes négatifs lors des faillites bancaires. On
peut classer ces effets externes en trois catégories : ceux qui
affectent les petits déposants (qui courent le risque de perdre leurs
dépôts) ; ceux qui affectent les créanciers des
banques ; et ceux qui affectent la stabilité du système
financier dans son ensemble (du fait de désordres engendrés sur
le système de paiement et du risque systémique). L'assurance des
dépôts, qui est maintenant mise en place dans la plupart des pays
développés, permet de couvrir les petits déposants contre
le risque que leur banque fasse faillite. Comme nous l'avons vu, ce
système doit être complété par un mécanisme
de supervision adéquat, faute de quoi les actionnaires des banques
auront tendance à prendre des risques excessifs, notamment quand la
banque est en difficulté (Gabillon et Rochet, 2014).
Dewatripont et Tirole (2010) considèrent que le
rôle des superviseurs bancaires est de représenter les
intérêts des petits déposants, qui n'ont ni les moyens de
contrôler les activités d'investissement de leur banque, ni les
incitations à le faire. Dans la mesure où les déposants ne
sont pas les seuls à être pénalisés en cas de
faillite bancaire, il semble raisonnable de demander aux superviseurs de
prendre en compte également l'intérêt des créanciers
et la stabilité du système financier, notamment dans les
décisions de fermeture ou de renflouement de banques en détresse.
Malheureusement, comme toute règle de décision
publique, les décisions de fermeture de banques se trouvent
confrontées à des problèmes d'engagement. Au moment de
prendre une décision concernant une banque en détresse, il est
souvent plus facile de renflouer la banque plutôt que de la fermer,
notamment si elle est de grande taille. C'est le problème du
« too big to fail »
(littéralement,« trop gros pour tomber »),
illustré aux États-Unis par le renflouement de Continental
Illinois en 1984 et en France par celui du Crédit Lyonnais en 1995-1996.
Deux types de solutions sont envisageables : soit créer une agence
de supervision réellement indépendante des pouvoirs publics et
dotée d'un mandat clair (comme cela a été fait pour les
banques centrales vis-à-vis de la politique monétaire), soit
compter sur la discipline de marché pour pallier les déficiences
de la supervision publique.
II.1.3. Les exigences de
transparence et de communication des informations
Il s'agit là de renforcer l'articulation de la
réglementation et de la discipline de marché que l'on peut
définir comme la pression que les acteurs du marché sont capables
d'exercer sur la gestion des établissements bancaires. Les exigences de
transparence et de communication d'informations sont destinées à
favoriser la confiance des investisseurs et des épargnants et à
éclairer leurs prises de décision. Ces exigences sont à la
fois portées sur des informations à communiquer
périodiquement aux autorités réglementaires20(*) et sur des informations
à communiquer aux apporteurs de fonds (clients, actionnaires..)21(*).La question de la
fréquence et du flot d'informations à communiquer reste
toutesfois posée. Il n'est pas certain que la fréquence maximale
soit la fréquence optimale (Couppey, 2010). Une communication trop
fréquente peut en effet engendrer des sur-réactions du
marché et accroître la volatilité quand l'objectif est au
contraire de favoriser la stabilité financière.
C'est aussi pour satisfaire cette exigence que les normes
comptables ont été réformées en 2006 : depuis,
cette réforme, les produits financiers (obligations, produits
dérivés..) doivent être comptabilisés à la
valeur du marché hormis ceux que les banques comptabilisent à
leur coût historique (valeur d'acquisition). Certains économistes
avaient attiré l'attention sur les difficultés que pourrait
occasionner le respect de la valeur de marché au sein des
établissements bancaires et en particulier sur l'excès de
volatilité qui pourrait en résulter (Couppey, 2010). En pleine
crise, l'application de cette norme a effectivement gêné les
établissements. Certains se sont trouvés dans l'incapacité
de valorise à leur actif certains produits qui ne valaient plus rien,
parce qu'ils ne s'échangeaient plus du tout sur le marché. Il
convient de noter cependant l'assouplissement de ces normes dans certains
pays ; c'est notamment le cas du Comité européen de
réglementation comptable.
II.2.
La revue des travaux sur la rentabilité bancaire et la
réglémentation prudentielle
L'intérêt de la littérature
économique pour la réglementation des fonds propres et son impact
sur le comportement et la rentabilité des banques revêt d'une
grande importance. Cette problématique a d'ailleurs fait l'objet de
plusieurs travaux tant sur le plan international qu'au niveau de la
sous-région. Il convient alors de faire état de ces travauxdans
le monde et en Afrique.
II.2.1. La revue des travaux dans
le monde
Une première étude a été
réalisée par Bourke en 1989 pour apprécier les facteurs
qui influencent la performance des banques commerciales en Europe, en
Amérique du Nord et en Australie. Son échantillon est
constitué de 90 banques et l'étude a porté sur une
durée de dix ans (1972-1981). Bourke aboutit à la conclusion
selon laquelle le rendement des actifs est influencé positivement par la
structure du marché, l'évolution des fonds propres et la taille
de la banque. Une méthodologie identique à celle de Bourke a
été utilisée par Molyneux et Thornton (1992) pour
déterminer la profitabilité des banques européennes.
L'étude a porté sur les banques de 18 pays européens pour
la période 1986-1989. L'accent ici est mis sur le
phénomène de concentration qui diminue le rendement des actifs.
La particularité de leur étude demeure dans la mesure de la
variable (rentabilité des actifs).
Dermirguc- Kunt et Huizinga (1998) ont étudié
les données de 80 pays de l'OCDE allant de 1988 à 1995 ;
Dermirguc-Kunt, Laeven et Levine (2003) analysent quant à eux l'impact
de la régulation bancaire à travers les données de 72
pays. Doliente(2003) trouve en étudiant 04pays d'Asie du Sud-Est que les
marges nettes de profit sont en partie dues aux facteurs spécifiques
bancaires. Barth, Caprio et Levine s'intéressent à la relation
qui lie les règles de supervision et la fragilité du secteur
bancaire dans 107pays d'Europe. Leurs résultats sont similaires
à ceux de Dermirguc-Kunt, Kane et Laeven en 2009 qui trouvent que la
règlementation et la supervision sont les principales causes de
l'instabilité bancaire.
Thangavelu et Findlay trouvent des résultats
mitigés. En effet, ils examinent l' effet de la régulation
bancaire sur les performance bancaire de six (06) pays d'Asie et trouvent que
pendant la période 1990 à 2008, une augmentation de la
règlementation a permis d'accroître l'agrégat ROAA22(*) mais a eu un effet
négatif sur le ROAE23(*). Jackson et Al (1999) ont démontré que
les effets de la règlementation sur l'offre de crédit et donc sur
la stabilité et l'efficacité bancaire ne s'exercent qu'à
court terme. A long terme, il ne trouve aucune preuve que la
règlementation a permis aux banques de maintenir un niveau de capital
plus élevé que si elles n'avaient pas été
régulées.
De façon générale, le contour des travaux
empiriques effectués dans le monde retrace la spécificité
des pays et des continents ; il convient à présent de jeter
un regard sur l'Afrique en général et la zone CEMAC en
particulier.
II.2.2. Les études en Afrique et en CEMAC
Sur le plan économique, il est reconnu à
Tanimoune (2001) d'être parmi les pionniers à aborder la question.
Cet auteur capte la rentabilité bancaire selon deux dimensions : la
marge nette d'intermédiation dont le synonyme est la rentabilité
des actifs et la marge nette d'intermédiation élargie qui mesure
les marges d'intérêt. Il travaille sur 7 des 9 pays que compte la
zone UEMOA (Benin ; Burkina-Faso ; Cote d'ivoire ; Mali ;
Niger ; Sénégal et Togo). Ses variables explicatives sont
entre autres : le ratio crédit à la clientèle sur
total actif des bilans bancaires ; le ratio dépôts à
la clientèle sur total actif ; le ratio frais
généraux sur le total de l'actif ; le ratio créances
douteuses sur le total actif ; le PIB et l'inflation. Il trouve une
influence positive des frais généraux et négative pour
toutes les autres variables.
Mansouri et Afroukh (2008) ont orienté leurs travaux
sur les déterminants de la rentabilité des banques au Maroc. Ils
considèrent deux mesures de la rentabilité bancaire : la
rentabilité des actifs et les marges d'intérêt. Ils jaugent
le profit bancaire à travers des variables managériales, macro
financière et macroéconomique. Les variables managériales
(charges d'exploitation bancaire, crédits bancaires, taille de la banque
et capitaux propres) dans leur majorité influencent de façon
positive la profitabilité des banques. Sauf la taille de la banque qui a
tendance à amenuiser la rentabilité bancaire. Parmi les variables
macro financières, la concentration et l'évolution du
marché financier ont un impact positif sur la rentabilité des
actifs. L'inflation et la croissance économique (variables
macroéconomiques) favorisent la rentabilité bancaire. Selon ces
auteurs, la croissance économique accroît la profitabilité
des établissements de crédit à cause de l'augmentation des
crédits qui elle-même influence positivement les profits des
banques. Cette expérience des banques marocaines décrit en
général le comportement des systèmes bancaires des pays du
Maghreb. Par ailleurs Naceur et Kandil trouvent qu'il existe une relation
positive non seulement entre le niveau de la réglementation et les
côuts de l'intermédiation mais aussi entre le niveau de la
réglementation et le niveau de profitabilité des banques de
l'Egypte pendant la période 1989-2004.
En Afrique Centrale, la seule étude à la limite
de nos lectures a été réalisée par Nembot et
Ningaye (2007). Ceux-ci ont capté l'influence des réformes
financières sur la rentabilité du système bancaire des
pays de la CEMAC. Ils prennent en considération une seule mesure de la
profitabilité bancaire : la rentabilité des actifs. Ils
utilisent 7 variables explicatives (l'indice de concentration ;
l'indice de risque ; la structure du capital ; la gestion du
capital ; le différentiel d'intérêt ; la
dépréciation des crédits et une variable dummy). Ces deux
auteurs se situent dans une dimension statique des réformes et
aboutissent aux principaux résultats suivants : la concentration
bancaire en zone CEMAC réduit le taux de rentabilité des actifs
d'où l'encouragement du processus de concurrence qui viendrait alors
retourner la tendance. Les autres variables gardent un caractère positif
avec la rentabilité des actifs malgré la différence
enregistrée dans le degré de significativité.
CONCLUSION
Ce chapitre nous a permis de mettre en exergue le rôle
que peut jouer la réglementation prudentielle dans la restauration de la
rentabilité d'un système bancaire. Nous avons
présenté ces deux concepts et mis en avant le lien entre eux les
instruments de la réglémentation et les travaux portant sur les
effets de cette dernière sur la rentabilité bancaire. Il ressort
la règlementation de la solvabilité des établissements
peut de moins en moins être pensée indépendamment d'une
réglementation de leur liquidité. En outre, tant la
littérature théorique qu'empirique s'agissant des ratios
prudentiels et le rendement bancaire ne permet de conclure sur l'existence et
encore moins le signe d'une relation entre ces deux concepts ; ce qui nous
amène alors à tester empiriquement cette relation quant au
système bancaire de la CEMAC.
CHAPITRE II : LES RATIOS PRUDENTIELS ET LA
RENTABILITE DES BANQUES DE LA CEMAC : UNE EVALUATION EMPIRIQUE
INTRODUCTION
Les ratios de bilan forment une composante essentielle du
contrôle prudentiel. Dans les systèmes bancaires où
prévalent les mécanismes de marché, les
établissements de crédit peuvent facilement modifier la structure
de leur bilan. La gestion de bilan est une notion à laquelle les
banquiers et les autorités de supervision sont sensibles
(Lacoue-Labarthe, 2004). Les banques ont souvent l'occasion de mettre en oeuvre
des choix stratégiques ; le bilan réagit alors à ces
choix. On comprend dès lors l'importance que revêtent les ratios
de bilan comme instruments d'information des autorités de supervision et
comme moyens d'influencer les comportements des banques par la fixation de
valeurs de seuil à ces coefficients.
Le présent chapitre se propose de tester empiriquement
l'effet éventuel du respect des normes de solvabilité (ratio de
couverture du risque) et de liquidité (ratio de liquidité) sur la
rentabilité des banques de la sous-région.
Afin de mener à bien cet objectif, il sera question de
présenter dans un premier moment l'état des lieux de la
situation bancaire en CEMAC (section 1) et ensuite de mesurer l'apport des
ratios prudentiels (section 2).
SECTION I : LES FAITS
STYLISESBANCAIRES DANS LA CEMAC
Le secteur bancaire de la CEMAC a été
secoué à la fin des années 80 par une crise sans
précédent (Madji, 1997). Cette dernière, qui a fait suite
à une période d'euphorie économique, s'est soldée
par l'ébranlement de l'ensemble du système bancaire de la
Communauté. Pour y faire face, les autorités de la CEMAC ont non
seulement décidé de la création d'une Commission Bancaire
régionale, la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC),
dotée de pleins pouvoirs pour contrôler les banques, mais ont
également mis en place des plans de restructuration de leur
système bancaire respectif. Dans cette optique, les Etats qui avaient
pris l'engagement de libéraliser le secteur bancaire ont
cédé les actifs sains au secteur privé et mis en
liquidation les banques jugées non viables. Si aujourd'hui, les banques
régionales sont globalement solvables, liquides et rentables, il
convient néanmoins de s'interroger sur la réalisation des
objectifs contenus dans les plans de restructuration mis en oeuvre dans les
Etats entre 1985 et 2012. Pour ce faire, il importe de s'attarder au
préalable sur l'évolution de l'environnement
macroéconomique de la sous-région et de présenter
l'évolution de la situation des banques de la CEMAC.
I.1.
L'évolution macroéconomique
Cette évolution repose sur celle de plusieurs
agrégats, indicateurs de la santé macroéconomique d'un
pays. Il s'agit de la croissance, l'inflation, la balance des paiements et les
agrégats monétaires.
I.1.1.
La croissance et l'inflation
De manière générale, les taux de
croissance des économies de la CEMAC ont connu une nette
amélioration. En effet, ces derniers oxcillent désormais autour
de 5% de 1994 à 2012 ; alors qu'ils étaient négatifs
de 1990 à 1993. Aujourd'hui, il a atteint 6,6 % en 2012
(COBAC,2012).
L'évolution de l'inflation quant à elle reste
modérée et assez stable en dessous de 5% dépuis les
réformes. Exception faite de 1994 ou elle atteint un taux d'environ
35% ; ceci s'explique par la dévaluation de Franc CFA survenue
également à cette même date. Le taux d'inflation est de
3,7en 2012 (COBAC, 2012) .
Graphique1: L'évolution des taux d'inflation et
de croissance dans la CEMAC de 1993 à 2012
Source : Construction de l'auteur à partir des
données de la BEAC
I.1.2.
La balance des paiements
Les comptes extérieurs réflètent les
effets des évolutions des recettes d'exportation, de l'endettement
extérieur excessif ,de la spécialisation des Etas dans
l'exportation des matières premières à très faible
valeur ajoutée et l'importation des produits manufacturés. Le
solde de la balance est devenu positif à partir de 2004, alors qu'il
était négatif. Ce retournement de tendance est confirmé en
2005 et 2006, marquant ainsi la deuxième vague des réformes et
attestant des efforts consentis par les Etats pour l'assainissement et
l'allègement24(*)
de la dette extérieure dont ont bénéficés certains
ces années précedentes. Ainsi, le taux d'endettement de la CEMAC,
aui avait atteint les 140% se situe désormais autour de 40% du
PIB25(*).
I.1.3.
La monnaie et le crédit
L'évolution de la situation des agrégats
monétaires reste ambigue. En effet, en ce qui concerne les avoirs
extérieurs nets, ceux-ci sont négatifs après la mise en
place des réformes ; cependant ils se sont accrus à partir
des années 2000 et poursuivi leur ascension bien qu'à un rythme
moins soutenu pour atteindre en glissement annuel 9,8% en 2012. Les
crédits à l'économie ont repris leur croissance à
un rythme moins soutenu et représentent désormais 11,1% bien que
les crédits intérieurs nets ont fortement chuté à
partir de 2005. En effet, les Etats ont, dans leur effort d'assainissement,
réduit leur endettement par rapport au système
monétaire ; c'est ainsi que la position nette créditrice des
Etats vis à vis du système monétaire s'est
contractée de 18,0 % ; alors que les banques ont fait preuve de
plus de vigilance dans l'octroi des crédits au secteur privé. En
outre, la masse monétaire qui elle aussi avait baissé n'a
cessé d'augmenter pour atteindre en 2012. Au final, la masse
monétaire a progressé de 17,0 % et le taux de couverture
extérieure de la monnaie s'est légèrement replié,
se situant à 98,42 % en 2012. Cependant, si les efforts d'assainissement
des comptes se sont traduits tant bien que mal par une progression du taux des
dépôts par rapport au PIB, la proportion des crédits
à l'économie n'a pas suivi, soutenant alors l'idée de la
frilosité des banques dans le financement de l'économie.
I.2.
L'évolution de la situation des banques de la CEMAC
Bien que l'analyse de la situation par pays montre une
évolue contrastée, l'activité du système bancaire a
bénéficié de la consolidation de la croissance
économique dans les pays de la CEMAC. Il s'est alors traduit par une
amélioration de la situation financière et une consolidation de
la rentabilité.
I.2.1.
La situation financière du système bancaire
La situation financière des banques de la
sous-région apparaît saine. Les bonnes perspectives
économiques de la sous-région, conjuguées à
l'évolution favorable de la situation de certains établissements
de crédit en difficulté et l'affermissement des économies
de la CEMAC sur le plan macro-économique en sont les principaux facteurs
explicatifs.En effet, le secteur bancaire a bénéficié de
la bonne tenue des économies de la sous-région et de
l'entrée en activité de nouveaux établissements de
crédit agréés. La situation financière s'est
relevée depuis 1994 et est plus manifeste à compter de 2000 et se
poursuit jusqu'en 2012. Le total agrégé des bilans de l'ensemble
des banques de la CEMAC a augmenté de 16,8% pour se situer à
10 688 milliards de FCFA en 2012. Cette tendance haussière a
été observée au niveau des grandes masses du bilan et
principalement dans les activités d'intermédiation, dont la
hausse des dépôts de la clientèle et dans une moindre
mesure des crédits nets à la clientèle. La situation des
banques est représentée ci-dessous.
Graphique 2:
L'évolution de la situation des banques de la CEMAC
source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
En ce qui concerne l'évolution des créances
douteuses, celles-ci sont restées tendanciellement stables mettant
visiblement en lumière la question de la qualité du portefeuille
et celle du déclassement volontaire des créances par les banques.
Cependant, les banques ont poursuivi tout au long de cette période leur
politique de renforcement du provisionnement des créances douteuses.
Graphique 3 :
L'évolution des crédits dans la CEMAC(en millions de FCFA)
source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
Les capitaux permanents, quant à eux, se sont
progressivement accrus mais à un rythme plus que proportionnel que les
immobilisations nettes.
Graphique 4:
L'évolution des ressources propres des banques de la CEMAC
source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
Il ressort que les banques du système
extériorisent une capacité de financement alors qu'elles
étaient pratiquement toutes en besoin de financement avant la mise en
oeuvre des plans de restructuration.
I.2.2.
La rentabilité du système bancaire
Le compte des résultats fait apparaître une
amélioration du Produit net bancaire alors qu'il a stagné
jusqu'en 1994. Les banques de la CEMAC ne cessent de réaliser un produit
net bancaire en hausse. Cet agrégat a augmenté dans les
systèmes bancaires des 6 pays de la CEMAC avec les meilleures
progressions observées au Gabon (+21,3%), en Guinée Equatoriale
(+13,2%) et au Cameroun (+10,9%). L'analyse des composantes du PNB montre une
croissance des principales marges. Les opérations avec la
clientèle et les opérations diverses constituent les principales
composantes du produit net bancaire (COBAC,2012). Ces deux principales
composantes du produit net bancaire sont relativement stables même si
certaines banques réalisent des opérations diverses
supérieures aux opérations avec la clientèle.
Les frais généraux pour leur part une faible
tendance à la hausse dépuis le début de la période
bien qu'ayant légèrement baissé entre2005 et 2006. En
contrepartie, il se dégage un résultat brut en nette
augmentation. Cette tendance haussière est la résultante de
l'effet conjugué de l'augmentation des charges du personnel et des
autres frais généraux. Le graphique suivant nous présente
l'évolution du produit net bancaire (PNB) et des frais
généraux.
Graphique 5:
L'évolution du PNB des banques de la CEMAC
source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
En outre, le résultat brut d'exploitation s'est
renforcé au fil des années. Après déduction des
comptes de prévoyance (dotations aux amortissements et provisions), il
ressort un résultat net positif globalement et en augmentation comme
l'atteste le graphique suivant :
Graphique 6:
L'évolution de la rentabilité des banques de la CEMAC
source : Construction de l`auteur à partir
des rapports de la COBAC
Le coefficient net d'exploitation s'est fortement
amélioré dévoilant ainsi un redressement de la gestion des
établissements de crédit. La rentabilité semble en
apparence bonne dans le secteur après la restructuration du
système.
I.2.3.
Le respect des normes prudentielles
Sur le plan du respect de la réglementation
prudentielle, particulièrement celui des normes basées sur les
fonds propres, les progrès sont sensiblement perceptibles depuis la
création de la Commission Bancaire à qui incombe la charge de la
surveillance du système bancaire dans les Etats de la CEMAC. Le nombre
de banques en conformité avec la réglementation prudentielle
s'est davantage conforté contrairement aux années suivant sa mise
en oeuvre, où pratiquement aucune banque du pays ne la respectait. La
Commission Bancaire de l'Afrique Centrale a mis en place plusieurs ratios
prudentiels regroupés en normes de solvabilité et de
liquidité.
En matière de solvabilité, 85% des banques ont
affiché un ratio de couverture des risques pondérés par
les fonds propres nets supérieur ou égal au minimum
réglementaire de 8 % en 2012. Dans le cadre des normes de division des
risques, 82% des banques parviennent à respecter la limite globale en
maintenant en dessous de l'octuple des fonds propres nets la somme des
risques pondérés supérieurs à 15 % desdits fonds
propres. Pour ce qui est de la limite individuelle, seules 52% des banques de
la sous-région parviennent à entretenir un niveau de risques
pondérés encourus sur un même bénéficiaire
inférieur à 45 % des fonds propres nets26(*). S'agissant de la couverture
des immobilisations par les ressources permanentes, 77% des banques
réalisent un ratio supérieur ou égal au minimum de 100
(COBAC, 2012).
Sur le plan de la liquidité, seules 89% d'entre elles
parviennent à maintenir des disponibilités à vue ou
à moins d'un mois couvrant au moins en totalité les
exigibilités de même terme pour le ratio de liquidité.Quant
au respect du coefficient de transformation à long terme, il est
respecté par 81,25% des banques (COBAC, 2012).
Si les normes prudentielles semblent de plus en plus
honorées par les banques camerounaises, il n'en demeure pas moins
qu'elles soient encore vulnérables comme en témoignent
l'insuffisance chronique en fonds propres consécutive à leur
sous-capitalisation, le coût élevé des services bancaires
et leur forte concentration. En outre, seules 77,1 % des banques cotées,
présentent une situation financière qui n'inspire pas
d'inquiétude en fin 2012.
Au regard des évolutions décrites ci-dessus,
l'évolution de la rentabilité des banques de la CEMAC apparait
assez satisfaisante. De même, on remarque les banques ont de plus en plus
sujettes au respect des normes prudentielles. Il importe alors de mesurer
l'apport du respect desdites normes sur la rentabilité des banques de la
CEMAC.
SECTION II : EVALUATION
EMPIRIQUE DU LIEN RATIOS PRUDENTIELS-RENTABILITE BANCAIRE EN CEMAC
La rentabilité bancaire est généralement
définie comme la capacité du système à
générer du profit ou encore s'évalue par la
capacité des actionnaires à rentrer dans leurs capitaux (Naceur
et Kandil, 2009). Restaurer cette dernière constituait d'ailleurs l'une
des missions de la réglementation mise sur pieds par la COBAC. Afin de
déterminer l'apport du respect des ratios prudentiels à la
rentabilité bancaire de la sous-région, il est question de
présenter la démarche méthodologique et les
résultats d'estimation.
II.1.
La démarche méthodologique
Il s'agit ici de présenter et de justifier et le choix du
modèle et des variables utilisées, la source des données
ainsi que la technique d'estimation.
II.1.1. Le choix du modèle et des variables
Pour ce qui estdu choix des variables et de leur
justification, nous nous inspirons des déterminants de la
rentabilité des actifs bancaires développés par Molyneux
et Thornton (1992), Demirguç-Kunt et Huizinga (1999) et repris par
NembotNdeffo et Ningaye ainsi que Naceur et Kandil (2009).
Soit un pannel à six individus observés sur 15
années consécutives, on a :
i= (1,...6) et t= (1,...15)
(1)
Avec la rentabilité bancaire du pays i à la période t,
Reg les variables de réglementation, les autres variables susceptibles d'expliquer la rentabilité,
l'effet fixe-pays et le terme d'erreur.
La rentabilité des actifs (roa) est la variable
expliquée. Elle est mesurée par le ratio résultat net sur
total actif. Cet indicateur fait ressortir le profit bancaire.
Lesvariables explicatives reflètent les points
susceptibles d'influencer la rentabilité bancaire des pays de la
zone : structure du capital, privatisations, maîtrise du risque
bancaire, le problème de la concurrence des banques... De manière
générale, ces variables peuvent être classées en
trois groupes : déterminants réglementaires,
managériaux ou purement bancaires et les déterminants
macroéconomiques.
En ce qui concerne les variables réglementaires, le
ratio de couverture des risques oblige les établissements de
crédit de justifier en permanence que leurs fonds propres nets couvrent
au moins 8% de l'ensemble de leurs concours y compris ceux aux Etats. Nous
supposons l'existence d'une relation négative et statistiquement
significative entre le respect de ce ratio et la rentabilité des
banques. Concernant le ratio de liquidité, il contraint les
établissements de crédit à justifier en permanence
qu'elles disposent de ressources immédiatement disponibles et
susceptibles de couvrir la totalité de leurs dettes à
échoir dans un mois au plus. Du fait de son effet stimulant sur le
rendement, est supposé ici favorable à l'amélioration de
la rentabilité des banques.
Ainsi, concernant les variables managériales, les
contraintes associées à l'efficience de la gestion au sein de la
firme bancaire supposent la maîtrise des coûts à un niveau
optimum. Nous supposons alors que plus les frais généraux
bancaires (fg) augmentent plus la rentabilité se dégrade et, de
ce fait, une meilleure gestion des charges peut aboutir à des niveaux
très élevés de la performance bancaire. Cependant, des
frais de gestion élevés associés à des niveaux de
rentabilité proportionnellement plus élevés sont
souhaitables en matière de gestion bancaire.
Par ailleurs, pour faire face à l'incertitude de
faillite, la théorie financière propose de préserver des
fonds de garantie sous forme de capitaux propres. De même, un niveau de
fonds propres (fp) est demandé aux banques pour couvrir la richesse en
cas de risque bancaire. Ceci on le suppose contribue à améliorer
la rentabilité bancaire.
Nous supposons également l'existence d'une relation
positive entre la distribution des crédits et la rentabilité des
banques. La lutte contre le risque de faillite coexiste avec l'incitation
à augmenter le risque de l'aléa moral. Les crédits
bancaires sont offerts à des clients à solvabilité
incertaine. La relation d'agence suppose alors la constitution des provisions
et le support d'une montée des créances douteuses. Cependant, les
crédits (mc) restent la principale source du résultat bancaire.
Ils permettent d'augmenter les revenus et donc les profits et les marges
d'intérêt. Toutefois, l'écart entre les emplois et les
ressources bancaires peut inverser l'hypothèse suivant laquelle la
montée des crédits distribués améliore la
rentabilité bancaire
Du coté des variables macro-économiques, la
croissance économique (g), du fait de son effet stimulant sur la
richesse nationale, est supposée ici favorable à
l'amélioration de la rentabilité des banques. L'inflation (inf)
quant à elle, est associée à l'extension et à la
surévaluation des charges bancaires, mais le gonflement de ces
dernières est souvent récupéré sur les
déposants et les emprunteurs. L'inflation entraîne plus de charges
d'investissement mais également des taux de crédit
élevés, et donc plus de revenus d'intérêt et de
profits.
Ainsi, conformément aux développements sur la
littérature théorique et empirique, la rentabilité des
actifs bancaire est mesurée par le roa. Les
variables retenues sont alors:les charges d'exploitation bancaire ou frais
généraux (fg), les crédits
bancaires (mc), les fonds
propres (fp) , la croissance
économique (g),
l'inflation (inf), la taille du secteur
bancaire (tsb) ,le respect du ratio de couverture
des risques (rc) , le respect du ratio de
liquidité (lq). Le modèle utilisé
ici pour estimer le degré d'influence des déterminants
sélectionnés sur la rentabilité bancaire en CEMAC devient
donc spécifiquement le suivant:
(2)
Avec l'effet fixe-pays, les fluctuations conjoncturelles et le terme d'erreur.
II.1.2. Les données
Les données utilisées dans le cadre de nos
estimations sont annuelles et proviennent de différentes sources. Il
s'agit de World DevelopmentIndicators, les rapports d'activités de la
COBAC et de la BEAC. Ce sont les données agrégées des
banques des 06 pays issues des postes de l'actif et du passif ainsi que des
comptes de résultats.
L'échantillon est composé des six (06) pays de
la sous-région (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée
Equatoriale et Tchad). La période de notre étude est
limitée de 1999 à 2012. il convient de préciser qu'en
raison de l'indisponibilité des données, la présente est
contrainte à évaluer l'effet des ratios prudentiels sur une
période de 14 ans.
II.1.3. La technique d'estimation
L'équation permettant de mesurer l'apport de la
réglémentation sur la rentabilté des banques peut etre
estimée en appliquant simplement les MCO, sans se préoccuper de
la nature des données ni de celle de l'aléa. Mais des erreurs de
mesure sur le rendement des actifs et le fait qu'elle et certaines variables
exogènes peuvent être déterminées
simultanément peuvent conduire à des biais d'estimation, puisque
dans ces conditions, régresseurs et résidus de l'équation
à estimer sont potentiellement corrélés. Il est alors
nécessaire de recourir à des techniques de variables
instrumentales pour tenter de corriger des biais
d'endogénéité. Nous estimons donc à cet effet
l'équation (2) par la méthode des Moments
Généralisés (GMM) et adoptons la seconde
méthodologie d'Arellano et Bond (1998). L'avantage avec cette
méthode qu'elle identifie les variables endogènes du
modèleet par conséquent les instruments et fixe la limite des
retards des variables endogènes différenciées
utilisées comme instruments. L'équation (2) est donc
estimée en taux de croissance.Il s'agit donc dans un premier temps
d'inscrire les variables quantitatives de l'étude sous forme
logarithmique, cette transformation permet de réduire l'ampleur des
fluctuations et stabiliser les variances. Puis dans un second temps de les
différencier afin d'obtenir les taux de croissance des variables. Nous
introduisons en outre dans notre estimation une variable muette pour les
années afin de tenir compte des fluctuations conjoncturelles. Plusieurs
test sont ensuite effectués : les tests d'autocorrélation
d'ordre 1 et d'ordre 2 sont réalisés. Le test de AR (1) devant
être significatif et celui de AR (2) non significatif. La validité
des intruments est ensuite testée à travers le test de Sargan.
Une probabilité supérieur au seuil de 10% conduit à
accepter l'hypothèse nulle de validité des instruments. Nous
utilisons pour notre estimation lelogiciel STATA dans sa version 12.
II.2.
Présentation et interprétation des résultats
d'estimation
Il est question ici de faire une analyse descriptive des
variables de notre échantillon, de s'assurer de leur stationarité
afin d'éviter toute fallacie dans nos regressions et
d'interpréter ensuite les résultats d'estimation.
II.2.1. Analyse descriptives des variables
Le tableau ci-après présente les statistiques
descriptives des variables de notre modèle :
Tableau 2 : Les statistiques
descriptives des variables du 1er modèle
Variables
|
Obs
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Min
|
Max
|
roa
|
78
|
0,0158324
|
0,0099448
|
-0,009234
|
0,043321
|
rc
|
96
|
0,7972459
|
0,1683575
|
0,3333
|
1
|
lq
|
96
|
0,8768467
|
0,1562408
|
0,3333
|
1
|
fp
|
96
|
0,0358606
|
0,0320528
|
0,0022845
|
0,1241544
|
fg
|
96
|
0,0109843
|
0,0091012
|
0,0018879
|
0,0369053
|
mc
|
96
|
0,1318466
|
0,1093336
|
0,0196312
|
0,6069233
|
inf
|
96
|
0,032353
|
0,0371192
|
-0,0897474
|
0,1243129
|
g
|
96
|
0,071341
|
0,1175825
|
-0,0893262
|
0,7118799
|
Source : Construction de l'auteur à partir
des données issues de la COBAC et WDI
Les résultats des statistiques ressortent que le niveau
moyen de la rentabilité des de 1,58% avec un écart par rapport
à la moyenne de 0,99%. De même, les crédits
s'élèvent en moyenne à 13,18% traduisant le fait que les
crédits se sont accrus aucours de la période d'étude. Ces
résultats traduisent ainsi l'importance des opérations avec la
clientèle dans l'activité des banques de la CEMAC.
En outre, les fonds propres représentent en moyenne
3,58% du produit intérieur brut avec une variation comprise entre 0,22%
et12,41%. Les frais généraux pour leur part, évoluent en
moyenne à 1,09% ; ce qui laisse supposer que les banques de la
CEMAC tendent de plus en plus à maitriser leurs dépenses.Il
ressort également que les niveaux moyens de l'inflation et de la
croissance économique des pays de la CEMAC se situent respectivement
à 3,2% et 7,13% , traduisant de ce fait une efficacité de la
politique monétaire de la BEAC dans sa mission de stabilité
financière intérieure et de croissance économique.
De même, on note une tendance à la hausse quant
au respect de la réglementation.. En moyene, 87,68% des banques de la
CEMAC respectent la norme de liquidité et 79,72% respectent le ratio de
couverture du risque. Ainsi, les banques adoptent des stratégies
commerciales qui tiennent compte du respect des normes prudentielles. Elles
névoluent donc pas en marge de la réglementation, puisqu'elles
ajustent leur comportement en tenant compte de cette dernière.
II.2.2.. Les tests de stationarité
Pour tester la stationarité des variables, nous
utilisons les tests de première génération. Il s'agit
spécifiquement des tests de Im, Pesaran et Shin (1997). Ces tests
pallient la critique de l'hétérogenéité
limitée aux seuls effets individuels ou aux tendances
déterministes ( Hurlin et Mignon, 2005). Ils présentent alors
l'avantage d'autoriser sousl'hypothèse alternative, non seulement une
hétérogenéité de la racine autoregressive mais
aussi une hétérogenéité quant à la
présence même d'une racine unitaire dans le panel. C'est donc dans
cette optique qu'ont été effectués les tests de
stationarité présentés dans le tableaux
ci-après :
Tableau 2 : Test de
stationnarité des variables du 1er modèle
Variables
|
Test en niveau
|
Test en différence
|
Ordre d'intégration
|
Statistiques
|
Valeurs critiques
|
Statistiques
|
Valeurs critiques
|
Rendement des actifs (roa)
|
-3,2714
|
-2,760
|
|
|
I(0)**
|
Inflation (inf)
|
-4,9529
|
-2,970
|
|
|
I(0)***
|
Croissance de l'économie (g)
|
-3,7759
|
-2,970
|
|
|
I(0)***
|
ratio de couverture du risque (rc)
|
-2,5903
|
-2,590
|
|
|
I(0)*
|
Ratio de liquidité (lq)
|
-3,8520
|
-2,970
|
|
|
I(0)***
|
Montant de credits (mc)
|
|
|
-2,6912
|
-2,620
|
I(1)*
|
Fonds propres (fp)
|
|
|
-2,8181
|
-2,760
|
I(1)**
|
Frais généraux (fg)
|
|
|
-4,2428
|
-3,030
|
I(1) ***
|
Notes:***: significativité à 1%, **:
significativité à 5%, * : significativité à
10%
Source : construction de l'auteur à partir
des données de la COBAC et WDI
Comme le montre le tableau ci-dessus, toutes les variables utilisées sont stationnaires. Le rendement
des actifs, l'inflation, la croissance économique ainsi que le % des
banques respectant la couverture du risque sont stationnaires en niveau ;
tandis que le % des banques respectant le ratio de liquidité, le montant
des crédits, les fonds propres et les frais généraux le
sont en différence première.
II.2.3. Résultats et interprétation
L'estimation de notre équation s'est faite par la
méthode des moments généralisées.Le test de AR (1)
est significatif et celui de AR (2) non significatif. De plus, le test de
Sargan nous permet de conclure à la validité des instruments. Le
tableau ci-dessous présente alors les résultats de la
régression.
Tableau 3 : Les
déterminants de la rentabilité des banques de la CEMAC
VARIABLES
|
dLroa
|
taux de croissance retardé de la
rentabilité des actifs (ldLroa)
|
-0,417***
|
|
(-2,86)
|
taux de croissance du respect du ratio de couverture
du risque (dLrc)
|
0,661*
|
|
(1,94)
|
taux de croissance du respect du ratio de
liquidité (dLlq)
|
-0,683*
|
|
(-1,85)
|
taux de croissance des fonds propres
(dLfp)
|
0,151
|
|
(1,13)
|
taux de croissance des fraix généraux
(dLfg)
|
-0,219
|
|
(-0,61)
|
taux de croissance des crédits
(dLmc)
|
0,178
|
|
(0,42)
|
taux de croissance de l'inflation (dLinf)
|
-0,313*
|
|
(-1,89)
|
taux de croissance de l'économie
(dLg)
|
-0,237*
|
|
(-1,80)
|
Variables muettes pour les années
|
Oui
|
Observations
|
54
|
Nombres d'observations
|
6
|
Test d'Arellano-Bond pour le AR(1)
|
0,000
|
Test d'Arellano-Bond pour le AR(2)
|
0,828
|
Test de Sargan
|
46,57 (0,112)
|
Notes: t de Student entre parenthèses***:
significativité à 1%, **: significativité à 5%,
* : significativité à 10%
Variable dépendante: taux de croissance de la
rentabilité des actifs
Source : Construction de l'auteur à partir
des données de la COBAC et WDI
La regression du rendement sur les actifs (en pourcentage de
l'actif) sur ses déterminants présente alors les résultats
suivants:
II.2.3.1. L'impact du respect des normes prudentielles
Concernant les variables réglementaires, la tendance
excessive des banques de la CEMAC à assurer leur solvabilité
à long terme, serait la raison de l'amélioration de la
rentabilité de 66,1%. Les réglementations qui encouragent le
contrôle des banques sont supposées réduire le risque et
améliorer la performance des banques. Ce qui montre qu'en CEMAC, une
réglementation du capital semble donc atteindre ses objectifs non
seulement en termes de stabilité du système en réduisant
les prises de risque mais aussi en ce qui concerne le rendement des actifs. Le
respect du ratio de liquidité a un impact significatif et négatif
sur la rentabilité du système bancaire ; ce qui
suggère que le respect du ratio de liquidité par les banques
s'effectue au détriment de la rentabité abncaire bein que leur
permettant de couvrir la totalité de leurs dettes.
Les résultats obtenus quant à l'effet de la
réglementation prudentielle sur la rentabilité confirment les
conclusions de Demirguc-Kunt, Laeven et Levine (2003), Ghazi (2006), ainsi que
celles de Naceur et Omran (2011) en ce qui concerne le ratio de
solvabilité. Ces derniers affirment à cet effet que la
réglementation prudentielle a réussi à améliorer le
niveau de rentabilité des banques. Le résultat du ratio de
liquidité quant à lui s'inscrit dans la même optique que
les travaux de Rime (2001) et Naceur et Kandil (2009).
II.2.3.2. L'impact des variables bancaires
Les variations du ROA sont fortement influencées par le
niveau de rentabilité précédent.La rentabilité
passée du système affecte négativement le niveau courant
d'environ 41,17%.
En ce qui concerne les variables bancaire, les
résultats montrent que l'évolution des frais
généraux n'est pas favorable à la rentabilité
bancaire du système bancaire (fg). Ce résultat suggère que
suivant nos estimations, une hausse des frais généraux d'un
point de pourcentage entraine une détériorationn du rendement
à long terme de 0,21 point de pourcentage des actifs. En fait, les
coéfficients d'exploitation ne dépassent pas en moyenne les
bornes de 60% ; normes considérées acceptables en matière
de gestion des firmes bancaires, ce qui tend à montrer que les banques
maîtrisent leurs dépenses.
S'agissant des fonds propres (fp), ces derniers ont un effet
significatif et positif sur la rentabilité des actifs. A terme, leur
augmentation d'un point de pourcentage des actifs conduit à une hausse
de la rentabilité bancaire d'environ 15,1%. En fait, la
réglementation prudentielle impose aux banques un niveau minimum de
couverture des emplois par des ressources stables. Et donc plus les banques
sont capitalisées, plus elles sont solvables et accèdent plus
facilement au financement auprès de la BEAC.
En outre, nos estimations démontrent une relation
positive entre le volume de crédits distribués à la
clientèle (mc) et la rentabilité des banques. Ainsi, une
augmentation des crédits distribués d'un point de pourcentage
conduit à une hausse du ROA à hauteur de 17,8%.
II.2.3.3. L'impact des variables macroéconomiques
Il existe en général une relation positive entre
la croissance économique d'un pays et les performances des
différentes branches de la société. S'agissant de la
CEMAC, une croissance du PIB de 10% induit une réduction de la
profitabilité bancaire de 2,37 point de pourcentage des actifs. Il
semble que les banques de la sous-région ont profité de la
restructuration pour améliorer les niveaux de bancarisation bien que ces
derniers restent encore à des niveaux faibles.
L'impact de l'inflation (inf) va dans le sens de nos
hypothèses de départ. L'inflation a un impact négatif sur
la rentabilité des banques de la CEMAC. Les résultats montrent
qu'une variation d'une unité de l'inflation entraine une diminution du
roa de 31,3% . cela peut s'expliquer par le fait que les tensions
inflationnistes produisent une extension et une surévaluation des
charges bancaires qui peuvent ne pas toujours etre compensées par
l'augmentation des taux de crédit et donc des revenus.
CONCLUSION
Après les réformes financières mises en
place pour stabiliser les systèmes bancaires des pays de la CEMAC, il
était opportun de se pencher sur un point particulier de cette
stabilité : la rentabilité des actifs. C'est ce qui a fait
l'objet de ce chapitre. Dans une première section, nous avons
présenté la situation financière des économies de
la sous-région. La seconde section de la réflexion s'est
orientée vers la validation empirique de l'effet du respect des ratios
prudentiels sur la rentabilité des actifs des banques des pays de la
CEMAC.
Il ressort de cette analyse que la réglementation est
un soutien incontournable pour l'amélioration des résultats
bancaires. On note que le ratio de couverture des risques influence de
façon positive et significative la rentabilité des actifs. Les
banques ont alors tendance à moins s'exposer aux risques de faillite et
à stabiliser le système. Le ratio de liquidité quant
à lui a un effet négatif et significatif sur la
rentabilité des actifs. Il faudrait désormais plus se pencher sur
la réglementation de la liquidité qui nécessite beaucoup
d'attention. En outre, la surcapitalisation des banques et le défaut de
transformation ont entraîné une situation de surliquidité
qui n'a profité de ce fait ni à la rentabilité globale ni
aux marges d'intérêt bancaires.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Dans cette partie, nous avons étudié la
contribution de la réglementation prudentielle dans
l'amélioration de la rentabilité des banques de la CEMAC durant
la période 1998-2012, et ce, en appliquant à l'ensemble du
système bancaire, un modèle de régression multiple. Nous
avons adopté pour ce faire un plan à deux chapitres. Il
était question dans le premier chapitre de présenter la
réglementation prudentielle comme pilier de la rentabilité
bancaire etdans le second chapitre d'évaluer l'impact du dispositif
prudentiel de la CEMAC sur la rentabilité des banques de la
sous-région.
Il en ressort que la réglementation de
l'activité bancaire apparaît efficace dans l'amélioration
de la rentabilité bancaire. Plus les exigences de fonds propres sont
élevées, moins les banques ont tendance à prendre des
risques et plus la rentabilité des actifs est élevée. En
ce qui concerne la couverture du risque nos résultats corroborent les
conclusions de Ghazi (2006) et de Naceur et Omran (2011) qui affirment que la
réglementation prudentielle a réussi à améliorer le
niveau de rentabilité des banques. Et les résultats sur la norme
de liquidité s'inscrivent en droite ligne avec les travaux de Rime
(2001). Cependant, il convient de signaler que cette partie se base uniquement
sur le rendement des actifs en négligeant la marge
d'intérêt comme mesure de la rentabilité. La prise en
compte d'un tel arbitrage est toutefois, difficile, et ce, en raison de
l'indisponibilité des données.
Ces résultats montrent également que le
renforcement du pouvoir des autorités de supervision a un effet sur la
rentabilité nette et que les réglementations exigeant une grande
transparence de l'information et incitant le secteur privé à
contrôler les banques ont atteint leur objectif en termes de
réduction de prise de risque en Afrique centrale. Mais afin de palier
toute insuffisance liée au problème d'aléa moral et afin
d'éliminer les potentiels effets pervers de la réglementation du
capital, il a été suggéré les fonds propres
devaient être calculés sur la base de leurs données de
risques internes plutôt que sur un système forfaitaire (Mischkin,
2010). En outre, les résultats quant à l'influence significative
mais négative du respect sur la liquidité suggèrent qu'il
serait judicieux d'évaluer la pertinence du seuil de ladite norme.
DEUXIEME PARTIE : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE : UNE FACTEUR DE LA PRODUCTIVITE DES BANQUES DE LA
CEMAC
INTRODUCTION DE LA
DEUXIEME PARTIE
Pierre angulaire de toute économie, les banques et les
établissements financiers jouent un rôle fondamental dans le
financement de l'économie. Elles assurent un rôle
macroéconomique important matérialisé sous forme de
financement intermédié de l'économie. Elles occupent de ce
fait une place dominante dans le système financier et dans le processus
de financement du développement (Avom et Eyeffa, 2007). Elles disposent
à cet égard d'un pouvoir de création monétaire et
assurent le bon fonctionnement des systèmes de paiements, garantissant
ainsi l'efficacité économique. Ce qui traduit le rôle
fondamental des intermédiaires financiers efficaces et solides dans la
croissance économique (Levine, 1996).
Dépuis la crise financière puis devenue
rapidement économique et sociale de 2007, on a observé un vaste
mouvement de « re-réglementation ». Les objectifs de la
réglementation bancaire s'avèrent multiples. Il s'agit de mieux
contrôler les risques pris par les intermédiaires financiers, en
particulier les banques, de mieux prévenir et contenir les risques
systémiques, d'accroître la transparence de l'information, de
réduire les conflits d'intérêts... plus
généralement de remettre la finance, devenue
débridée et largement virtuelle, au service de l'économie
réelle (Couppey, Garnier et Pollin, 2013). En outre, l'objectif
principal du programme de restructuration bancaire de la CEMAC était
d'assurer la modernisation des mécanismes de financement de
l'économie (Avom et Eyeffa, 2007). Les banques de la sous-région
sont devenues liquides, solvables et stables à l'issue des
réformes engagées mais cette solvabilité ne sied pas avec
le niveau de financement de l'économie. En outre, en présence de
contraintes sur le capital réglementaire et d'imperfections de
marché, les banques réduisent leurs concours à
l'économie dès lors que leur solvabilité se
dégrade. Le but de cette partie est alors d'examiner de façon
approfondie la relation entre les contraintes réglementaires des banques
et la productivité du système bancaire. L'hypothèse
sous-jacente est que la réglementation prudentielle affecte positivement
la productivité des banques en CEMAC.
Afin d'atteindre l'objectif cu-mentionné, il est
question dans cette partie de montrer en quoi la réglementation
prudentielle permet aux banques d'agir sur le financement des économies
(chapitre 3) et tester le lien entre les ratios prudentiels en vigueur et la
productivité bancaire de la sous-région (chapitre 4).
CHAPITRE III : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE : UNE NECESSITE POUR LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE
INTRODUCTION
Le système bancaire joue un rôle significatif
dans l'objectif de croissance des pays en voie de développement. Le
rôle du système bancaire peut être apprécié
par sa capacité à jouer son rôle dans le développemt
économique (Yilmaz et al., 2008). Cette fonction traduit l'aptitude de
ces dernières à transformer les dépôts courts en
crédits longs (Kamgna et Dimou, 2008) et par conséquent leur
tendance à jouer leur rôle d'intermédiaires
financiers : il s'agit donc là de leur propension à financer
l'économie qui est mise en exergue.
Bien que de nombreuses analyses ont montré que la
réglémentation prudentielle peut engendrer des côuts (
Blum, 2007), cette dernière peut également contribuer à
faciliter l'offre de crédit dans la zone. Les superviseurs
édictent donc des normes réglementaires dans le secteur bancaire
afin d'assurer en même temps la promotion des investissements, de
manière à obtenir une croissance forte et durable (FoudaOwoundi,
2009).La productivité en général est la relation entre le
niveau de la production et la quantité des facteurs qui l'ont permis. Il
sera donc question dans ce chapitre de montrer en quoi la
réglementation prudentielle est une nécéssité pour
l'offre de crédit et donc pour le financement de l'économie de la
sous-région.
Pour atteindre cet objectif, nous ferons part de l'importance
du systeme bancaire dans le financement de leconomie et la necessite de
reglementer l'activite (section 1) avant de mettre en avant le lien entre la
réglementation prudentielle et le financement (section 2).
SECTION I : L'IMPORTANCE DU
SYSTEME BANCAIRE DANS LE FINANCEMENT DE LECONOMIE
Le système bancaire occupe une place dominante dans le
système financier en général. Celle-ci est d'autant plus
importante dans les pays en développement, car les banques y
représentent souvent la principale institution financière en
activité (Daoud, 2004) et revêtent ainsi d'une importance capitale
dans le processus de financement du développement. C'est ainsi que
l'adoption et la mise en oeuvre des normes réglementaires se hisse
aujourd'hui comme une nécessité pour les banques dans leur
activité de financement de l'économie.
Il s'agit dans cette section de présenter l'importance
d'un système bancaire dans le financement de l'économie, et dans
un second moment de montre en quoi la réglémentation
prudentielle est de nature à afecter ce rôle.
I.1.
Le système bancaire et le financement de l'économie
Le rôle des banques dans l'économie était
clair et bien établi tant que les marchés
financiers
étaient sous-développés, car elles étaient les
seules à pouvoir fournir des services de liquidité et de
crédit aux entreprises et aux ménages. Le développement
sans précédent des marchés financiers, impulsé
dès la fin des années 1970 dans les pays anglo-saxons, a
amené certains économistes à s'interroger sur la
spécificité du financement bancaire par rapport au financement
direct. L'analyse de leur rôle dans le financement de l'économie
et donc dans le processus de développement financier passe par l'analyse
de leurs principales fonctions.
I.1.1.
La définition du système bancaire
Le système bancaire fait partie intégrante du
système financier. Ce dernier représente selon Stiglitz (1997) :
«(...) une partie de l'économie qui comprend toutes
les institutions participantes au transfert de l'épargne des
épargnants (ménages et entreprises) vers les emprunteurs, ainsi
qu'au transfert, au partage et à l'assurance des risques ». Le
système financier peut être vu comme étant l'ensemble des
structures publiques ou privées bancaires ou financières qui
participent à la collecte et/ou allocation des ressources
monétaires ou financières entre les agents économiques
à excédent de capitaux (épargnants) et ceux à
déficit de capitaux (emprunteurs).
C'est dans cette perspective que s'inscrit le système
bancaire. En effet celui-ci peut être défini
comme : « (...) un ensemble hiérarchisé
d'organismes assurant de façon indépendante la fonction
d'intermédiation financière et qui se caractérisent par le
pouvoir de création monétaire » (FoudaOwoundi, 2005).
Il se compose de la Banque Centrale et des banques de second
rang encore appelées banques commerciales. Il fonctionne avec l'aide des
organes de réglementation, de contrôle et de représentation
de la profession. Le système bancaire intervient de façon directe
ou indirecte au processus de création ou de circulation de la monnaie et
de l'épargne ou simplement dans la circulation de la monnaie et
l'épargne (FoudaOwoundi, 2005).
Dans le même ordre d'idées, Peyrard (1997)
définit le système bancaire comme une composition d'institutions
financières dont le rôle est d'assurer l'adaptation des ressources
et des emplois des engagements économiques, le tout sous la direction et
le contrôle de la banque centrale. On comprend dès lors, à
partir de ces définitions que le système bancaire est un
l'ensemble d'un réseau de banques (commerciales et de
développement) sous la supervision d'une unité de contrôle
(banque centrale) et dont le fonctionnement a un effet sur
l'économie.
I.1.2. Le rôle du
système bancaire dans le développement financier
Le développement financier est à un processus de
transformation du système financier garantissant une utilisation
rationnelle des ressources. Le rôle du système bancaire dans
l'activité économique peut être diversement
appréhendé. Toutefois, sa contribution au niveau de la croissance
économique et partant du développement d'un pays a fait l'objet
d'une attention particulière. Ainsi, Schumpeter (1912), soulignait
déjà la grande importance des banques dans le fonctionnement du
système économique, et leur apport bénéfique
à la croissance à travers le financement de l'innovation.
Bencivenga et Smith (1991) montrent qu'une bonne gestion du risque de
liquidité par le secteur bancaire permet d'augmenter la part de
l'épargne allouée aux placements davantage productifs tout en
gardant un niveau d'épargne constant. Ces auteurs établissaient
par là et de façon théorique une relation positive entre
le secteur bancaire et la croissance économique.
Le rôle du système bancaire dans le processus de
croissance et de développement économique reste fondamental au
regard de la fonction d'intermédiation qu'il assume (Ndeffo et Ningaye,
2007).
L'intermédiation financière est
l'activité ou la capacité d'une banque ou système bancaire
à mettre en relation les agents économiques à
excédent de financement avec ceux à déficit de
financement. Cette activité constitue la fonction principale des
banques.
Les banques sont au coeur de la gestion des moyens de
paiements en assurant la transformation des dépôts qu'elles
collectent en moyens de paiements incontestables (Couppey et Madiès,
1997). Cette fonction est toutefois rendue difficile par le financement des
projets d'investissement à moyen et à long terme sur la base des
ressources liquides des déposants. La spécificité de la
banque réside alors à ce niveau dans la fourniture jointe de ces
services a priori non conciliables.
Par rapport au marché, la particularité des
banques tient à leur faculté à traiter les
asymétries d'information qu'elles subissent grâce au
développement des relations banque-clientèle
personnalisées et de long terme. Le traitement et le stockage des
informations recueillies permettent alors aux banques d'accorder des
financements que le marché n'aurait pas nécessairement permis.
D'une manière générale, les travaux
théoriques présentés par Crâne et Merton (1995)
identifient les fonctions qui à leur sens mettent en exergues le
rôle du système bancaire dans une économie.
I.1.2.1. Le système
bancaire comme moyen de règlement
Le système bancaire est un mécanisme de
règlement des transactions dans la mesure où il constitue un
moyen d'échange essentiel au bon fonctionnement d'une économie
basée par exemple sur la spécialisation des tâches. En
effet, si la monnaie est l'unité de valeur commune, les formes sous lesquelles elle est
échangée se sont multipliées : numéraire,
chèque, carte de crédit, carte de débit, transfert
électronique de fonds, dépôts directs et retraits
pré-autorisés.
I.1.2.2. Le système
bancaire : un système d'agrégation de l'épargne
Le système bancaire est un moyen d'agrégation
d'épargne dans la mesure où la nécessité
d'agrégation de l'épargne prend origine dans le besoin
qu'expriment les entreprises d'opérer en une taille qui minimise leurs
coûts de transaction. De ce fait, on peut considérer
l'agrégation de l'épargne comme une fonction très
importante du système bancaire. D'ailleurs, cette agrégation
bénéficie tant aux fournisseurs qu'aux utilisateurs de capitaux
(Danielson et al., 2009).
I.1.2.3. Le système
bancaire : un procédé de transfert de ressources
Le système bancaire est un procédé de
transfert des ressources intersectoriel, inter-temporel et
inter-régional. Cette fonction permet aux particuliers (ménages)
de compenser les différences entre leur profil de revenus issus du
travail et leur profil de consommation durant leur vie. Au plan
macroéconomique, il est à noter que tous les secteurs
économiques ne font pas tous face aux mêmes opportunités.
En effet, certains font face à des déclins, alors que d'autres
sont en pleine croissance. Il est donc important que via le système
bancaire, les ressources sous forme de dettes ou de capital-actions se
déplacent vers les entreprises ou les régions les plus
performantes (Adrian et Brunnermeier, 2009 ; Avgouleas et al., 2010).
I.1.2.4. Le système
bancaire comme système de gestion de risques
Le système bancaire est un mécanisme de gestion
des risques car il permet via les actifs disponibles (polices d'assurances,
produits dérivés, etc...) de
réduire les risques. En outre, il permet aussi à ceux qui sont
prêts à supporter plus de risques d'augmenter leur
espérance de revenu. La diversification des risques et/ou la
redistribution du risque résiduel attestent ainsi le rôle de
gestion de risque par le système bancaire (Cihak et Erlend, 2009).
I.1.2.5. Le système
bancaire : un réducteur des coûts lié à
l'asymétrie d'information
Le système bancaire réducteur des
asymétries d'information dans la mesure où il offre aux agents
économiques des moyens pour minimiser les coûts reliés
à l'asymétrie d'information. Une de ces fonctions importantes
réside dans le fait qu'il met à la disposition des agents
économiques des instruments permettant de réduire l'impact de ces
difficultés (Lall, 2009).
I.2.
Les enjeux du financement de l'économie
Les effets cumulés des normes de solvabilité et
de liquidité pourraient aboutir à contracter l'offre de
crédit bancaire ce qui, compte tenu de l'importance de cette source de
financement pour l'économie, pourrait se révéler
néfaste à la croissance. De plus, les accords de Bâle III
contribuent encore à dégonfler le bilan des banques, ce qui a
tendance à diminuer encore plus la contribution de secteru bancaire au
financement de l'économie.Les enjeux du financement de l'économie
passent par plusieurs voies :l'orientation vers des placements de long terme,
l'accès des PME aux financements, lapromotion des fonds propres et un
rôle des banques renforcé.
I.2.1.
Faciliter l'accès aux financements
Traiter de la problématique du financement de
l'économie revient à chercher des voies et des moyens pour
diversifier ses sources de financement. Car, comme l'ont rappelés les
experts de la FIFAS (2013), de nombreux produits financiers pourraient
faciliter la mobilisation et la transformation de l'épargne en
ressources longues.Le problèmed'accès au crédit des
entreprises est avéré. En effet, les agents font face à
des difficultés d'accès aux financements en capital, notamment
pour l'amorçage et le développement. Une formule pour les
entreprises pourrait être développée pour
accueillirl'épargne en faveur des entreprises. Il faudrait
également qu'une part des encours de l'épargne longue soit
affectée aux PME. Enfin, un marché obligataire pourrait
être créé spécifiquement pour les PME, par exemple.
Une structure de marché dédiée aux PME et aux entreprises
de taille intermédiaire, avec des équipes spécifiques,
pourrait être utile afin de permettre à ces entreprises de lever
des fonds en capital ou sous forme obligataire. Le renouvellement des outils
d'investissement en capital doit aussi permettre de développer le
capital risque. En outre, plusieus experts s'accordent sur le fait qu'en plus
d'un environnement des affaires défavorable, certaines mesures prises
par les autorités monétaires dans le but de prévenir les
dérives du système bancaire contibuent à éloigner
les banques de leur mission de financement du secteur privé. Il s'agit
par exemple du ratio de solvabilité, du ratio de liquidité, de la
qualité du portefeuille ..
I.2.2.Passer d'une économie d'endettement à une
économie des fonds propres
Noy (2010) recommande aussi de développer
l'autofinancement des entreprises,il s'agit de passer d'une économie
d'endettement à une économie de fonds propres : ellepropose de
plafonner la déductibilité des intérêts d'emprunt de
l'assiette de l'impôt sur lessociétés, afin de ne pas
favoriser excessivement le recours à l'endettement par rapport
aurenforcement des fonds propres. La CFDT a soutenu le plafonnement de la
déductibilité desintérêts d'emprunt mise en oeuvre
dans le Projet de Loi de finances 2013 (article 15), quisera encore
renforcé en 2014.Elle propose aussi de rationaliser les interventions
publiques afin de lesrendre cohérentes, avec les orientations sur la
politiqueindustrielle.Enfin, il s'agit aussi de mieux contrôler les prix
de transferts et autres frais financiers entre maison mère et
filiales
SECTION II : LA
REGLEMENTATION PRUDENTIELLE ET LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE
La question du financement de l'économie a fait l'objet
d'une recherche approfondie. On admet d'ailleurs dans la littérature que
l'environnement réglementaire constitut un déterminant du
financement. En particulier, il est également admis que la
réglementation bancaire occasionne des coûts directs de
fonctionnement et des coûts indirects liés à des possibles
effets pervers (De Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013). Dans certains cas, les
banques font supporter aux clients les coûts réglementaires (Beck
et al., 2008). Il est question de ressortir les enseignements
théoriques afin de mieux mettre en avant les effets de la
réglementation prudentielle sur le financement des économies de
la sous-région.
II.1.
Les enseignements de la littérature
La productivité des banques s'entend donc par la
capacité du système bancaire à mettre à la
disposition de cette économie des fonds nécessaires et suffisants
pour ses projets d'investissements. Les banques occupent ainsi une place
primordiale dans le financement de l'économie. On comprend dès
lors pourquoi il est nécessaire de les réguler.
II.1.1. Théories explicatives
Le système bancaire est un agent constitutif du
système financier. En tant qu'intermédiaire financier, le
rôle premier d'une banque est de collecter l'épargne auprès
des agents à capacité de financement et d'octroyer du
crédit à ceux à besoin de financement (Scialom, 2007).
Les modalités de financement d'une économie sont
susceptibles d'être influencées par les facteurs structurels tels
que :
- le redéploiement productif dont ont besoin les
économies nécessite des financements risqués de long
terme.
- La contra cyclicité de la politique monétaire
qui la rendra plus agressive et entrainera une augmentation des taux
d'intérêt.
- La diminution de par la disponibilité des capitaux
induite par la baisse de l'excès d'épargne. (Couppey, Garnier et
Pollin, 2013).
Face à ces tendances qui risquent de rendre le
financement de l'économie plus rare et plus cher, l'enjeu d'une plus
grande stabilité financière est crucial. Dans un système
financier mieux maîtrisé et contrôlé, on peut en
effet s'attendre à ce que la pénurie d'actifs sans risque soit
moindre (en raison d'une moindre demande d'actifs sans risques et d'une offre
plus large) et à ce que les investisseurs soient moins réticents
à détenir des actifs dont ils estiment les risques mieux
évalués (Couppey, Garnier et Pollin, 2013).
Différents types de régulation de la finance
peuvent être envisagés d'un point de vue théorique (Noyer,
2010) :
· Un premier niveau de régulation peut concerner
la surveillance des opérateurs bancaires par les banques centrales.
Cette surveillance peut être macro-prudentielle (surveillance de
l'endettement public et privé et des grands équilibres
macroéconomiques comme les déficits commerciaux et publics car
ils créent des besoins de financement), et micro-prudentielle quand elle
s'applique aux ratios des banques prises individuellement (vérification
de l'application des ratios de Bâle, par exemple). Elle peut aussi
s'accompagner d'une supervision, ayant un pouvoir de sanction et de coercition
auprès des banques qui ne respectent pas les règles
prudentielles.
· Un deuxième niveau de régulation peut
porter sur la séparation des activités bancaires. Il évite
alors au régulateur de regarder les opérations des banques, en
mettant en oeuvre une muraille entre les opérations risquées peu
réglementées (banque de financement et d'investissement, par
exemple) et des opérations de détail très
réglementées.
· Un troisième niveau de régulation peut
concerner l'interdiction de certaines opérations comme les
activités les plus risquées (titrisation de certaines dettes peu
sûres, spéculation pure sur les contrats à terme...) et
obliger à l'enregistrement via des chambres de compensation et
l'obligation de passer par des marchés réglementés,
interdisant les ventes de gré à gré (en direct entre
banques, par exemple). Il faut rappeler ici que la réglementation et le
contrôle des banques sont restées pour l'essentiel des
prérogatives nationales, tant au niveau des lois que de leur
application. La globalisation de la finance a été beaucoup plus
vite que celle de la réglementation bancaire,qui a par nature beaucoup
de retard sur la réalité des marchés.
La définition plus restrictive des fonds propres durs
ainsi que le durcissement des normes des ratios rapportant les fonds propres
réglementaires aux risques pondérés pourraient, selon
certains économistes, conduire les banques à réduire
leur exposition aux risques pondérés les plus
élevés, et donc les plus consommateurs de fonds propres, au
premier rang desquels se situent les crédits aux petites et moyennes
entreprises et aux entreprises de taille intermédiaire En outre, le
ratio de liquidité de court terme, qui vise à s'assurer que les
banques disposent de suffisamment d'actifs liquides sur une période de
30 jours incite les établissements de crédit à
acquérir de la dette souveraine plutôt que de la dette
"corporate", plus risquée et moins liquide. De même, le ratio de
liquidité de long terme oblige les banques à disposer de
ressources longues alors que leur métier traditionnel s'exerce justement
à travers leur rôle de transformation (les banques accordent
essentiellement des prêts à moyen long terme mais elles se
financent à court terme via les dépôts, la collecte
d'épargne liquide ou le recours au marché monétaire). De
fait, le coût de leurs ressources devrait s'accroître et leur
rôle d'intermédiation se réduire. Selon ce scénario,
les banques seraient ainsi amenées à répercuter la hausse
du coût de leurs refinancements sur les taux des crédits qu'elles
octroient aux particuliers ou aux entreprises.
Les tensions haussières sur le coût du capital
pourraient aussi être réduites par une meilleure articulation des
politiques monétaire et prudentielle. Le renforcement de la
stabilité financière passe inévitablement par celui des
règles micro- et macro-prudentielles. Ainsi donc, les normes
prudentielles pourraient aider à déjouer des tendances
structurelles qui, si rien n'est fait pour les contrer, affecteront lourdement
les modalités du financement. Cette incidence positive des règles
prudentielles pour le financement de l'économie est bien sûr
à mettre en balance avec les difficultés d'ajustement qu'elles
occasionneront pour les établissements qu'elles concernent.
La problématique portant, sur le lien entre
réglémentation bancaire et financement de l'économie ont
fait l'objet de plusieurs travaux. Chiuri, Ferri et Majnoni analysent en 2002
les données de 572 banques de 15 pays développés. Leurs
résultats concluent à un effet négatif de
régulation sur l'offre de crédit et en général sur
la possibilité de financer de ces économies.
En ce qui concerne les économies prises
individuellement, les travaux menés Furlong en 1992 ainsi que ceux de
Haubrich et Wachtel en 1999 aboutissent à la conclusion selon laquelle
la régulation du capital aux Etats-Unis a contribué à une
diminution de l'offre de crédit. Wagster aboutit à la même
conclusion en ce qui concerne le Canada et la Grande Bretagne ; mais ce
dernier ne parvient pas démontrer le rôle de la
règlementation dans la diminution de l'offre de crédit dans les
cas de l'Allemagne et du Japon. Il en est de même pour Jackson et Al
(1999) qui ont démontré que les effets de la
règlementation sur l'offre de crédit ne s'exercent qu'à
court terme. Les résultats d'. Igue montrent l'existence d'une relation
négative entre le ratio des capitaux propres et la productivité
bancaire en ce qui concerne les banques de l'Union Economique et
Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).En outre, une étude
réalisée par l'agence de Fitch (2013) sur la période
2010-2012 montre que la régulation bancaire diminue le financement
bancaire des entreprises européennes.
II.1.2. Les enjeux de la réglementation
prudentielle
Les principes de réglementation et supervision bancaire
semblent valides quel que soit le niveau de développement des secteurs
bancaires considérés. Cela est illustré par l'adoption
dans la majorité des PED, de normes prudentielles similaires à
celles en vigueur dans les pays industrialisés en particulier.
L'expérience récente de ces Pays en termes de performances semble
toutefois semer le doute sur l'efficacité de tels transferts de
technologies réglementaires des pays industrialisés vers les
régions en développement (Daoud, 2004). Ainsi, selon Rojas-Suarez
(2001), les normes de fonds propres n'ont pas joué leur rôle
d'indicateur avancé des crises et d'instruments effectifs du
contrôle du risque bancaire. Plusieurs raisons peuvent être
avancées pour expliquer une telle désillusion dans la performance
des normes de fonds propres. Pour certains, c'est la capacité même
de des instruments à diriger dans la bonne direction les incitations des
banquiers qui est en cause. Ainsi, Caprio et Honohan (1999) soulignent qu'un
accroissement du capital bancaire n'entraîne pas nécessairement
une mise sous risque des richesses des actionnaires. C'est uniquement lorsque
ces derniers perçoivent que le maintien de l'activité bancaire
est leur meilleure option, que la probabilité de survie s'accroît.
Par conséquent, la réglementation du capital bancaire doit
s'accompagner de considérations relatives à la valeur de la
franchise bancaire (c'est-à-dire la valeur des flux de profits futurs
ajustée du risque), car celle-ci est déterminante pour les
incitations des banquiers. Selon Stiglitz (2001), il est souvent omis qu'un
accroissement des exigences des fonds propres se traduise par une
réduction de la franchise bancaire. Au final, le bénéfice
net d'une telle action peut être plus faible que celui escompté,
et parfois même conduire à une réduction du capital
bancaire. En effet, le type de capital qualifié pour satisfaire les
normes réglementaires étant coûteux (relativement aux
dépôts), il s'en suit une réduction de la valeur de la
franchise et une effectivité de la prise de risque. Un corollaire
important est que les mouvements de libéralisation récents qu'ont
connus les PED, en s'accompagnant d'une concurrence bancaire accrue et d'une
suppression des limites sur la rémunération des
dépôts ont affecté négativement la valeur des
franchises bancaires et, par conséquent, conduit à un
accroissement du risque. Dans ce contexte, Hellmanet al. (2000) montrent que la
réglementation du capital bancaire, pour rester efficace, doit
s'accompagner de mesures encadrant la rémunération des
dépôts. D'autres commentateurs évoquent le transfert
inadapté des standards de Bâle dans ces régions
caractérisées par un environnement économique fortement
volatil. Dans les PED, la volatilité nominale, mais également
réelle, est double, voire triple, de celle observée dans les pays
industrialisés. Dans un tel contexte, de nombreux auteurs
suggèrent l'adoption d'un ratio minimum de capital supérieur
à celui de 8 % recommandé par le Comité de Bâle
(Kane, 1995 ; Gavin et Hausmann, 1996). Malgré le cadre suffisamment
flexible offert par l'accord de capital, rares sont les superviseurs locaux qui
ont compensé par des ratios de capital plus élevés,
l'environnement risqué dans lequel leurs banques opèrent
(Goldstein, 1997).
La réglementation bancaire présente non
seulement des carences ou des lacunes internes mais elle laisse aussi
apparaître un manque de coordination entre ses diverses dispositions. On
a du mal à identifier clairement les rôles dévoués
aux structures nationales créées et ceux des supranationales
(Lacoue-Labarthe, 2004).
La réglementation bancaire a prévu la
création ou la naissance d'autres types d'établissements
financiers, mais leurs conditions de mise en oeuvre ne sont pas clairement
définies et même spécifiées (Nouy, 2004). Il en est
de même pour leur fonctionnement dans une sphère financière
sans marché financier ou des capitaux.L'application des réformes
prévues par la réglementation bancaire a posé des
problèmes pratiques à cause de l'absence d'une période
transitoire clairement définie car les diverses mesures semblaient
être inadaptées et inacceptables par rapport à la situation
des banques (Daoud, 2004). Au niveau de la conduite des réformes, des
lacunes apparaissaient également dans les textes. En d'autres termes, la
réglementation n'avait aucune disposition commune relative aux
restructurations bancaires. Pendant que certaines institutions bancaires
commençaient par des recapitalisations, d'autres procédaient
d'abord aux allégements des effectifs pour réduire leurs frais
généraux (Rochet, 2003). Les dispositions réglementaires
communes auraient permis aux banques de se concerter pour conduire au mieux les
diverses réformes bancaires (Simon, 2004).
De ce qui précède, force est donc de constater
que la réglémentation prudentielle n'a pas que des
privilèges, mais que cette dernière entraîne
également des coûts en termes d'accès au services
bancaires.
II.2.
Les coûts de la reglementation : faiblesse du financement
La
réglementation prudentielle poussent les banques à rechercher la
conformité aux respects des normes ; et ce, au détriment de
leur objectif de participer au financement de l'économie. Ceci se
traduit alors par un rationnement de crédit malgré une situation
de surliquidité bancaire.
II.2.1.La notion de surliquidité bancaire
La littérature économique distingue deux
définitions de la liquidité : une définition
étroite appelée « liquidité de financement » et
une définition plus large qui renvoie beaucoup plus à la «
liquidité des marchés ».
Au sens étroit, la notion de liquidité recouvre
les espèces ou les actifs susceptibles d'être convertis rapidement
en espèces et détenus à cet effet pour satisfaire les
demandes de retraits de fonds à court terme émanant des
contreparties, ou pour couvrir leurs opérations. Dans cette approche, la
liquidité est principalement liée à l'activité de
transformation traditionnellement pratiquée par les banques.
Au sens large, la liquidité correspond à la
capacité des banques à liquiderun actif non monétaire, par
exemple un titre d'investissement acquis à l'origine pour être
détenu jusqu'à l'échéance, dans le cadre d'une
opération de refinancement en monnaie banque centrale. La
liquidité des marchés est au coeur des préoccupations de
stabilité financière des banques centrales. L'absence de
liquidité des marchés peut non seulement engendrer une
inefficience des marchés, mais sa disparition soudaine sur un
marché peut aussi dégénérer en crise
systémique (FoudaOwoundi, 2005).
La surliquidité bancaire est commune à plusieurs
pays à travers le monde. Elle survient lorsque la somme du compte
courant et des réserves libres des institutions de crédit
auprès de la banque centrale excède de manière persistante
le niveau des réserves obligatoires. Plusieurs arguments ont
été avancés pour expliquer l'excédent de
liquidité dans la zone CEMAC en générale. Nous notons le
recyclage des excédents des ressources pétrolières ; la réglementation bancaire en
réponse à l'incertitude de la sous-région ayant
accentué le comportement de précaution des banques, le risque
élevé que représentent les prêts pour les banques,
les politiques de libéralisation financière mises en oeuvre par
les pays d'Afrique subsaharienne qui ont limité les interventions des
gouvernements ainsi qu'un meilleur accès au crédit
extérieur après la dévaluation de 1994.
-Le comportement de précaution du système
bancaire : En effet, les mesures mises en place par les autorités
réglementaires contre le risque de liquidité pour éviter
la crise précédente, ont entrainé une aisance de
trésorerie ayant galvanisé les déposants. On assiste
dès lors, à la place d'une ruée bancaire, à une
affluence pour le dépôt de la liquidité ; et
étant donné le caractère volatil de ces
dépôts, les banques ont tendance à les conserver sous forme
de réserves liquides afin de respecter les normes prudentielles.
La surliquidité serait alors une réponse
planifiée des banques commerciales pour faire face à un risque
potentiel. Pour gérer ce type de risque et prendre une décision
concernant la quantité d'actifs liquides qu'elles doivent
détenir, les banques internalisent le fait peuvent emprunter des fonds
sur le marché interbancaire ou à la Banque Centrale en cas
d'éventualités non anticipées (Agénor, Aizenman et
Hoffmaister, 2004).
-La dévaluation, en entrainant un accroissement des
recettes d'exportations et donc des devises et le rapatriement des capitaux
contribue à la surliquidité structurelle du système
bancaire (FMI, 2006).
-L'envolée du cours du pétrole est aussi retenue
comme facteur prépondérant dans l'explication de la
surliquidité de la sous-région. Aussi bien la baisse du cours des
matières premières a engendré une crise dans le
système bancaire dans les années 80, autant son envolée
serait à l'origine de cette trésorerie de masse qui
inquiète toujours les autorités monétaires. En effet, les
excédents de ressources notamment des Etats pétroliers et gaziers
ainsi que la progression de la bancarisation n'ont fait qu'accroître les
avoirs des banques et donc renforcer leurs ratios de liquidité (FIFAS,
2013).
-D'autres explications plus anecdotiques ont été
proposées : la prédominance de la monnaie fiduciaire,
l'inadaptation de l'environnement juridique, l'importance du secteur
informel... Même si ces faisceaux d'explications semblent fondés
en ce qui concerne les banques commerciales, il convient de constater qu'ils
n'abordent pas la cause profonde du paradoxe de surliquidité dans la
zone CEMAC. En effet, la surliquidité touche non seulement les banques
commerciales de la zone CEMAC, mais aussi la BEAC. Par conséquent, une
analyse de ce paradoxe qui ne prend pas en compte la situation de
surliquidité de la BEAC demeure partielle.
II.2.2. Le rationnement du crédit et la faiblesse du
financement
Bien que l'objectif fondamental de
la restructuration bancaire visait la résolution de la crise et la
rentabilité bancaire, l'accroissement du crédit à
l'économie et le financement des différents projets
représentait toutesfois un objectif important. En tant
qu'intermédiaire financier, le rôle premier d'une banque est de
collecter l'épargne auprès des agents à capacité de
financement et d'octroyer du crédit à ceux à besoin de
financement (Scialom, 2007). Lorsque ce rôle n'est plus assuré, on
assiste à une perte de confiance de la part de la clientèle. Ce
qui hypothèque toute vision positive du secteur. Il s'agira donc dans
cette partie de présenter la notion de rationnement de crédit et
d'en montrer ses effets sur le développement financier.
La notion de rationnement de crédit fait l'objet d'une
grande littérature économique. Ce dernier peut être entendu
comme la situation d'une banque qui refuse de prêter aux conditions
demandées de quantité et de taux (Joseph, 2000). Pour Stiglitz et
Weiss (1981), il y a rationnement de crédit lorsque l'emprunteur est
disposé à accepter les conditions de prêt établies
par le prêteur même si celui-ci disposant de ressources suffisantes
et que le prêt lui est toutefois refusé (certains emprunteurs sont
contraints par des lignes de crédit fixées qu'elles ne doivent
pas dépasser sous n'importe quelles circonstances, d'autres sont
purement refusés de prêts).
Il existe quatre types de rationnement27(*) :
Dans une situation de rationnement, que nous appellerons de
type 1, la banque accorde le prêt pour un montant inférieur
à celui qui a été demandé. Cette définition
repose sur l'hypothèse qu'il existe une relation positive entre montant
emprunté et difficultés de remboursement.
Concernant le « pur rationnement » ou
rationnement de type 2, les banques refusent de s'engager enverscertains
emprunteurs alors qu'ils présentent les mêmes
caractéristiques que ceux quiobtiennent le crédit. De plus, ces
emprunteurs sont prêts à payer un taux d'intérêt plus
élevé et à apporter des collatéraux
(c'est-à-dire des garanties) plus importants. La plupart des
modèles analytiques s'attachent à expliquer ce
phénomène. C'est notamment le cas des modèles de Stiglitz
et Weiss (1981) et de Williamson (1987). Dans ce cas, la demande est
supérieure à l'offre et, contrairement aux modèles
néoclassiques, l'ajustement se fait par les quantités et non par
les prix car le taux d'intérêt influence la probabilité de
défaut de l'emprunteur.
Le troisième type de rationnement correspond à
un refus de prêter au taux d'intérêt désiré
par l'emprunteur. Il découle de la différence d'anticipations des
probabilités de réussite du projet entre l'emprunteur et la
banque, celle-ci étant plus pessimiste, et désirant appliquer une
prime de risque plus élevée que celle souhaitée par
l'emprunteur.
Le quatrième type de rationnement est appelé
"red-lining28(*)" dans la littérature anglo-saxonne.
Dans ce cas, les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui
ont obtenu le crédit car ils ont été identifiés
comme trop risqués par la banque : quelque soit le taux en vigueur, ils
sont exclus du marché du crédit. Dans ce cas, le rationnement ne
s'explique pas en termes d'apurement du marché et d'adéquation de
l'offre et de la demande par les quantités, c'est un refus de
prêter.
CONCLUSION
Ce chapitre nous a permis de mettre en exergue l'un des effets
que renferme la réglementation prudentielle. Nous avons montré
dans une premiere section l'importance de la solidité du système
bancaire dans le financement des économies; l'une des
conséquences de la réglementation en termes de
surliquidité et de rationnement du crédit a ensuite
été mise en exergue dans la seconde section.En somme,
l'application et le respect des différents ratios prudentiels ouvre la
voie à l'offre de crédits et garanti un contrôle harmonieux
entre le prêteur et l'emprunteur. La qualité de l'environnement
institutionnel et légal, qui n'est pas toujours en synergie avec les
progrès enregistrés dans le secteur financier n'étant pas
à négliger, il convient alors d'analyser l'impact des ratios
prudentiels sur la productivité des banques de la sous-région au
financement desdites économies.
CHAPITRE IV : LES RATIOS PRUDENTIELS ET LA
PRODUCTIVITE BANCAIRE EN CEMAC : EVALUATION EMPRIQUE
INTRODUCTION
Les réformes financières intervenues dans la
zone CEMAC se sont inscrites dans trois secteurs : bancaire,
monétaire et institutionnel. Ces réformes ont de façon
générale rétablie la stabilité du système
bancaire. Une stabilité qui s'observe sur plusieurs aspects :
liquidité, solvabilité, profitabilité et respect des
normes prudentielles.
Le cadre réglementaire prudentiel sur les banques
commerciales de la sous-région a beaucoup évolué et se
hisse aujourd'hui comme une nécessité pour les banques dans leur
activité de financer l'économie. Justifier la
nécessité du cadre réglementaire de la sphère
bancaire permet de mettre en évidence dès le départ la
corrélation entre les normes réglementaires et l'activité
de crédit au sein de l'industrie bancaire. L'analyse se propose de
ressortir ainsi l'effet du cadre réglementaire sur l'activité de
financement du développement des économies. Le présent
chapitre se donne pour objectif d'analyser l'influence du respect des normes
sur un aspect particulier des performances du système bancaire de la
CEMAC : la productivité des banques.
Deux mouvements principaux constituent alors le corps de ce
chapitre. Le premier s'attèle à présenter un état
des lieux et les caractéristiques de l'intermédiation bancaire en
CEMAC (section 1) et le second teste de manière empirique l'influence du
respect des ratios prudentiels sur le développement financier (section
2).
SECTION I: LES CARACTERISTIQUES DE L'INTERMEDIATION BANCAIRE
ACTUELLE EN CEMAC
Elle consiste pour une banque à collecter des
ressources auprès des agents à excédent de financement
pour les mettre à la disposition des agents qui en manifestent le
besoin. L'intermédiation bancaire en CEMAC peut s'appréhender
à travers une faiblesse de la profondeur financière malgré
un assainissement du secteur bancaire.
I.1.
Le système bancaire globalement assaini
Le système financier est composé des
banques commerciales, des établissements financiers, des compagnies
d'assurance, des marchés boursiers embryonnaires, et des
établissements de microfinance. Aujourd'hui, le système bancaire
et financier est globalement assaini en CEMAC. Il bénéficie d'une
plus grande crédibilité, en particulier vis-à-vis des
épargnants.
I.1.1. Le système bancaire
en progession
Aujourd'hui, le système bancaire et financier est
globalement assaini en CEMAC. Il bénéficie d'une plus grande
crédibilité, en particulier vis-à-vis des
épargnants, qui sont par nature très sensibles aux
problèmes d'illiquidité et d'insolvabilité. On remarque
une bonne tenue des économies de la CEMAC. A cet effet, le capital
social cumulé des banques s'établit à 512,9 milliards de
FCFA en fin 2012.
Les banques réalisent leurs marges grâce aux
commissions prélevées sur les services et moins sur les
crédits, exception faite du crédit documentaire. De ce fait, on
observe des comportements de collusion entre les opérateurs. Mais comme
le système bancaire détient l'essentiel des actifs financiers, la
bonne santé du système financier peut être illustrée
à partir du paysage bancaire de la CEMAC.
Tableau 4 : La situation du
paysage bancaire de la CEMAC au 31 décembre 2012
|
Nombre de guichets
|
Nombre de banques
|
Capital social(en millions)
|
Cameroun
|
191
|
13
|
132
|
RCA
|
22
|
4
|
35627
|
Congo
|
88
|
9
|
77744
|
Gabon
|
58
|
10
|
170681
|
Guinée E.
|
15
|
4
|
35830
|
Tchad
|
37
|
8
|
60044
|
CEMAC
|
411
|
48
|
512922
|
Source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
De plus, le nombre de banques et le capital social n'ont
cessé d'évoluer dépuis ; on constate une
amélioration chaque année. On remarque alors que le
système bancaire s'adapte à l'évolution des populations
pour une satisfaction totale de la clientèle. Au cours de la
période sous-revue, le capital social du système va croissant du
fait simplement de la reprise de confiance faite par la population en leurs
banques
Graphique 7 :
L'évolution du capital social des banques de la CEMAC
Source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
Concernant le financement de l'activité
économique, le total du bilan agrégé de l'ensemble des
banques a augmenté de 16,8% par rapport à 2011, passant de 9151
à 10688 milliards de FCFA en fin 201229(*). La bonne tenue des Etats de la CEMAC sur le plan
macroéconomique ainsi que la consolidation de certains
établissement de crédit expliquent cette évolution.
Au niveau des secteurs d'activité, les crédits
bruts distribués par les banques de la CEMAC ont financé
majoritairement le secteur des transports et des
télécommunications (16%), suivi du secteur du bâtiment et
des travaux publics (12%). Leur prépondérance s'explique
principalement par les chantiers relatifs aux travaux de fibre optique et par
les programmes d'investissement dans la plupart des pays de la CEMAC. Le poids
des concours octroyés au secteur du commerce de gros et de
détail, de la restauration et de l'hôtellerie a
régressé de 6 points, revenant à 12% en 2012, après
avoir atteint 18% en 2011.
La ventilation des crédits bruts octroyés aux
autres secteurs d'activité n'a pas fondamentalement changé.
Ainsi, la part des crédits aux industries manufacturières est
ressortie à 9% (contre 10% à fin 2011) et les activités
agropastorales et piscicoles ont bénéficié de 7% du total
des crédits distribués (8% en 2011), les industries extractives
de 4% (3 % en 2011), la production et la distribution d'eau et
d'électricité de 5% (3% en 2011).
I.1.2.
L'internationalisation de l 'actionnariat des banques
Une des conséquences de la globalisation des
marchés est l'intégration financière. Cette globalisation
a entraîné un vaste marché financier mondial dont les
parties sont solidaires et indépendantes. La finance s'étant
globalisée, le mouvement va se répercuter dans les
systèmes bancaires. C'est dans cette optique que le système
bancaire s'est également internationalisé. Cette
internationalisation peut s'apprécier à travers la bonne tenue des
économies et la répartition du capital des banques.
En rapport avec la bonne tenue des économies de la
CEMAC et les modifications des situations juridiques pour se conformer aux
dispositions du Règlement COBAC R-2009/01 portant fixation du
capital social minimum, le capital social cumulé des banques de la CEMAC
a progressé de 18,32%, passant de 433,5 milliards en 2011 à 512,9
milliards à fin 2012.
Les holdings financières ou les établissements
de crédit demeurent les principaux actionnaires de la plupart des
banques de la sous-région. En 2012, sur les 48 banques en
activité au 31 décembre 2012, 35 sont détenues par une
holding financière ou un établissement de crédit et
représentent 75 % du capital cumulé, contre 70% en 2011.
A la faveur de la participation de l'Etat dans une nouvelle
banque créée ainsi que dans différents plans de
restructuration d'établissements en difficulté, la part du
capital dans les banques détenu par les pouvoirs publics est
passée de 14% en 2011 à 18% à fin 2012. Les particuliers
ou sociétés commerciales disposent de la fraction restante du
capital, soit 7% au 31 décembre 2012.
Graphique 8 :La
répartition des banques suivant la catégorie du principal
actionnaire
Source : Comission Bancaire de l'Afrique
Centrale,2012
S'agissant de la répartition du capital des banques en
fonction de la région ou du pays d'origine de l'actionnaire principal,
des évolutions significatives ont été observées.
Les banques dont les actionnaires principaux sont originaires
de la CEMAC ont enregistré une baisse sensible de leur part dans le
capital social des banques de la Communauté. Elle est revenue à
36% à fin 2012 contre 52% à fin 2011, en raison du
démarrage d'activité de deux banques à capitaux
étrangers.
La proportion des banques dont l'actionnaire majoritaire est
originaire de l'Afrique de l'Ouest ne cesse de croitre. En effet, elle
s'établit à 23% au 31 décembre 2012, contre 19% un an plus
tôt.
La part du capital cumulé des banques de la CEMAC
détenue par des banques dont l'actionnaire majoritaire est
implanté en France se situe à 17 % à fin 2012. Le reste
du capital cumulé est partagé entre des banques dont les
principaux actionnaires proviennent de l'Afrique du Nord (7%), des Etats-Unis
(5%) et des autres pays (12%).
Il est indéniable que la situation des banques s'est
améliorée, et que sur le plan quantitatif les crédits et
les dépôts aient augmenté. Face à cette situation,
on s'attendrait donc à ce que les banques sortant de ce processus
d'assainissement30(*)
s'impliquent d'avantage dans le financement de l'économie, car disposant
désormais de plus de ressources. Cependant, force est de constater qu'il
se pose toutefois un problème de l'évolution de
l'actitvité bancaire en accord avec les besoins de la population et
l'environnement international.
I.2.
L' insuffisance de financement de l'économie
Cette insuffisance peut s'observer dans la
sous-région par deux aspects : la faible profondeur
financière et le manque d'innovations financières.
I.2.1.La faible profondeur financière
Malgré la tendance à la hausse de la situation
bilancielle des banques, le système laisse apparaitre un faible volume
d'échanges financiers. Cela est la cause non seulement de la jeunesse
des marchés financiers mais aussi du déficit de la culture
financière (FIFAS, 2013). Cela justifie en partie l'asymétrie
d'information constatée tant au niveau de la BRVM qu'à la BVMAC.
En outre, les taux de densité bancaire laisse apparaitre une exclusion
bancaire de la population.
Tableau 5: Le réseau des
banques et taux de densité bancaire dans la CEMAC au 31 décembre
2012
|
Nombre de banques
|
Nombre de guichets
|
population
|
Population/nombre de banques
|
Population/nombre de guichets
|
CMR
|
13
|
191
|
21699631
|
1669202,385
|
113610,6335
|
RCA
|
4
|
22
|
4525209
|
1131302,25
|
205691,3182
|
Congo
|
9
|
88
|
4337000
|
481888,8889
|
49284,09091
|
Gabon
|
10
|
58
|
1632572
|
163257,2
|
28147,7931
|
Guinée E.
|
4
|
15
|
736000
|
184000
|
49066,66667
|
Tchad
|
8
|
37
|
12448175
|
1556021,875
|
336437,1622
|
CEMAC
|
48
|
411
|
45378587
|
945387,2292
|
110410,1873
|
Source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC et WDI
Dans l'ensemble, il apparaît que le taux
d'intermédiation bancaire c'est-à-dire le rapport entre le nombre
de population pour un guichet de banque reste faible31(*) dans la CEMAC. En moyenne, il
se situe à une banque pour 945387 hbts ou un guichet pour 110410 hbts.
Ce taux figure alors parmi ceux les plus élevés au monde (Avom et
Bobbo, 2013). Le tableau 5 met en évidence de très grandes
disparités au sein de la région où globalement deux
groupes de pays s'établissent. Le premier constitué du Gabon, de
la Guinée Équatoriale et du Congo où la densité
bancaire est la plus faible. Un deuxième groupe qui réunit le
Cameroun, la Centrafrique et Tchad où cette densité est la plus
élevée. Ces différences sont en parties imputables
à l'importance de la population de ces pays32(*). On remaque alors une
exclusion bancaire en termes géographique. C'est ce qui explique en
outre d'une part sa très forte concentration, et d'autre part,
l'émergence de la microfinance qui est plus adaptée aux besoins
des populations en majorité pauvre.
Le système bancaire malgré la restructuration
est demeuré « frileux » et peu
développé du fait notamment de la répression
financière, et du renforcement du dualisme financier. De plus,
l'activité d'intermédiation bancaire est fortement
disproportionnelle. Ce qui traduit alors une situation de rationnement de
crédit.
En effet, bien que sur le plan quantitatif les crédits
ont évolué, cette augmentation reste toutefois moindre que celle
des dépôts de la clientèle. Ces deux agrégats
étaient sensiblement au même niveau en 199933(*) ; les crédits
à l'économie ont évolué d'environ 333% de 1999
à 2012, tandis que les dépôts ont connu une augmentation de
plus de 609% au cours de la même période. De plus, on assiste
à une tendance régulière à la baisse des
crédits bancaires. Celle-ci est particulièrement importante
puisque la part des crédits à l'économie est passée
en dix ans, de 78 % du total du bilan de l'ensemble des banques en 1993
à 58,9 % en 2003. Au même moment, le solde de trésorerie
des banques connaissait une forte augmentation, passant de -6,2 % à 21,8
%. Le tableau ci-après retrace l'évolution du ratio de
liquidité dans la CEMAC.
Tableau 6 : Le ratio de liquidité des banques de
la CEMAC(en moyenne par pays en %)
Pays
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Cameroun
|
110,9
|
107,9
|
141,5
|
122
|
136,7
|
152,7
|
178,8
|
206,2
|
204
|
197,6
|
203,5
|
232
|
242,8
|
Gabon
|
154,7
|
200,5
|
135,9
|
134,3
|
135,6
|
140,5
|
128,9
|
133,5
|
183
|
219,5
|
232,1
|
210
|
198,8
|
Guinée E.
|
265,6
|
283,4
|
229,9
|
186,1
|
212,8
|
143,8
|
272,9
|
262,5
|
284
|
275,8
|
322,7
|
311
|
303,8
|
RCA
|
204
|
207,3
|
211
|
195,6
|
175,6
|
181,1
|
139,6
|
96,45
|
101
|
119,9
|
165,1
|
150
|
182,8
|
Tchad
|
221,1
|
239,8
|
242,4
|
303,4
|
250,4
|
220,4
|
280,7
|
204,8
|
204
|
204,8
|
178,8
|
281
|
230,5
|
Congo
|
|
|
|
|
|
336,7
|
181,6
|
156,1
|
127
|
175,2
|
287,6
|
294
|
337,8
|
CEMAC
|
|
|
|
|
|
174,5
|
151,1
|
182,4
|
191
|
206,8
|
233,2
|
245
|
239
|
Source : Commission bancaire de l'Afrique
centrale
Cette abondante liquidité est également
confirmée par la très forte diminution des ressources de
refinancement, qui en 2003 représentaient 0,44 % du total de leurs
bilans, contre 60,6 % en 1993 (FoudaOwoundi, 2005). Pourtant, McKinnon et Pill
(1998) ont montré que la mise en place des réformes
libérales s'accompagnait généralement du
phénomène de boom du crédit. Le boom du crédit
encore appelé « le syndrome de l'excès d'emprunt »
(overborrowing syndrome) mesuré par le ratio crédit/PIB.
En 1990, ce ratio se situait à 26,5 % pour l'ensemble des pays de la
CEMAC ; en 1991, il était de 30,6 %. Depuis cette date, il n'a
cessé de diminuer progressivement pour s'établir à 12,7 %
en moyenne en 2000 (FMI, 2001) et à environ 4%en 2012. Il apparait
alors clairement que les pays de la CEMAC souffrent d'un évident
problème d'allocation des ressources. Le tableau 7 met en
évidence de problème.
Tableau 7: Opérations des banques de la CEMAC avec la
clientèle (en millions)
Années
|
Dépôtscollectés
|
Crédits bruts à la
clientèle
|
1999
|
1223970
|
1250383
|
2000
|
1698123
|
1390934
|
2001
|
1750000
|
1498000
|
2002
|
2084000
|
1603000
|
2003
|
2105033
|
1671148
|
2004
|
2357745
|
1711623
|
2005
|
2912665
|
1860441
|
2006
|
3399840
|
2048800
|
2007
|
4418279
|
2292055
|
2008
|
4684928
|
2897633
|
2009
|
5078062
|
3184650
|
2010
|
6163329
|
3837019
|
2011
|
7377953
|
4820466
|
2012
|
8674737
|
5424220
|
Source : Construction de l'auteur à
partir des rapports de la COBAC
En outre Augier et Soedarmono (2012) montrent qu'en optimisant
l'épargne des déposants la banque finance un montant
d'investissement important et garantit ainsi aussi bien leur efficacité
qu'un équilibre de long terme relativement élevé. Une
hausse de la taille du crédit distribué permet alors de financer
davantage des projets d'investissement. Par conséquent le rationnement
induit une diminution des crédits entravant l'efficacité des
banques au sens de la capacité des banques à financer des projets
d'investissement. La taille du crédit observé dans la
sous-région ne permet pas par conséquent aux banques d'optimiser
leur efficacité vu que la production des crédits bancaires dans
la sous-région reste encore inférieure à ce qui
techniquement possible (Kamgnia et Dimou2008).
En outre, sur le plan qualitatif, on assiste à une
prédominance des crédits à court terme octroyés
dans la zone comme l'illustre le graphe suivant :
Graphique 9 :
Répartition des crédits à l'économie suivant le
terme de 2000 à 2009
Source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
L'analyse par terme des crédits suggère au cours
de la période une tendance au désengagement des banques de la
CEMAC du financement des investissements. Leur préférence semble
plutôt orientée vers les emplois de trésorerie et l'offre
des services à la clientèle, générateurs de
commissions. Cette prépondérance des crédits à
court terme renforce la surliquidité des banques de la zone et ne
garantit pas des investissements lourds pour favoriser la croissance
économique.
I.2.2.Le manque d'innovations financières
Une autre caractéristique actuelle du système
bancaire de la CEMAC est le manque d'innovations financières. Ce dernier
se traduit par une quasi-absence des services financiers. Partout ailleurs, et
notamment dans les pays occidentaux, l'innovation financière se
développe. Ce développement s'effectue à un rythme
accéléré et a comme corollaire, l'expansion et la
densification des marchés et pour conséquence, une plus grande
capacité à répondre aux besoins et à offrir des
opportunités d'investissement (Bekolo-Ebe, 2002). Cependant,
l'intermédiation financière en CEMAC se caractérise par
une pauvreté des instruments. Ces dernier sont souvent d'ailleurs
inadaptés aux besoins, tant pour l'épargnant que pour
l'emprunteur. Et lorsque ces instruments financiers existent, ils sont
très peu diversifiés et de qualité médiocre. Les
conditions pour y accéder sont extrêmement contraignantes. La
faiblesse de l'innovation explique ainsi pour une large part les
difficultés des entreprises à trouver les financements
adaptés au cycle de production, ainsi que la tendance des agents
à agir en marge du système. C'est pourquoi les marchés y
sont aussi peu développés, et l'intermédiation informelle
y prend une telle ampleur, posant ainsi à l'intermédiation
financière un problème d'adaptation.
Le système bancaire demeure fragmenté et
élitiste, avec une exclusion du financement bancaire, d'une frange
importante de la population, qui, pour résoudre ses besoins, recourt
à la micro finance. En plus, il manque de souplesse, des
démarches administratives sont toujours longues et fastidieuses pour
l'ouverture des comptes, la réalisation des opérations de
dépôts et de demande de crédits (compte tenu des conditions
exigées) (Avom, 2004). Bien plus, les rares services disponibles ne sont
pas accessibles à tous les clients. Par exemple, l'existence des cartes
bancaires et des guichets de distribution automatique de billet devenus depuis
de nombreuses années des services ordinaires dans les pays
développés et certains pays du Sud du Sahara comme l'Afrique du
Sud et les pays d'Afrique du Nord demeure paradoxalement un grand luxe. Ainsi,
le paiement par carte bancaire est encore tout nouveau dans le système
et le concept de « bancassurance », déjà
implanté dans les économies industrialisés en est encore
à ses débuts dans la sous-région. En effet, seuls quelques
pays seulement l'ont déjà intégré dans leur offre
de services avec la mise à la disposition de leurs clients des cartes de
retrait. Cependant, les distributeurs associés à ce service n'ont
pas un fonctionnement permanant. Ils sont régulièrement en panne
et de nombreux désagréments sont régulièrement
signalés. La monnaie demeure le seul actif financier le plus
utilisé. Le chèque dont l'obtention nécessite une
procédure longue (plus d'un mois) n'est pas totalement accepté
comme moyen de mobilisation de la monnaie et de paiement. C'est d'ailleurs ce
manque d'innovations et cette faiblesse d'intermédiation de
l'activité qui peuvent justifier un faible taux de
pénétration bancaire des pays d'Afrique subsaharienne
(24%)34(*). Au total, les
banques de la CEMAC évoluent toujours en déphasage avec
l'environnement économique et social international et ne parviennent
toujours pas à assurer le financement de l'économie.
Il apparait dès lors nécessaire de tester
l'apport du respect des normes prudentielles en vigueur depuis les programmes
de restructurations sur le développement bancaire des pays de la
CEMAC
SECTION II : VALIDATION
EMPIRIQUE DE L'EFFET DES RATIOS PRUDENTIELS SUR LA PRODUCTIVITE DES BANQUES DE
LA CEMAC
Le financement de l'économie par le secteur bancaire
reflète la capacité des banques à satisfaire les besoins
des acteurs économiques.
Les profondes restructurations bancaires entamées
dès le début des années 1990 par la plupart des
économies ont considérablement contribué à
l'amélioration significative des modalités de financement de ces
économies. L'objectif principal était d'assurer la modernisation
des mécanismes de financement de l'économie (Avom et Eyeffa,
2007).
Afin de mettre en évidence l'effet de la
réglementation prudentielle sur la productivité bancaire,il sera
question de présenter la démarche méthodologique ainsi que
les résultats d'estimations obtenus.
II.1.
La démarche méthodologique
Il s'agit ici de présenter et de justifier et le choix
du modèle et des variables utilisées, la source des
données ainsi que la technique d'estimation.
II.1.1.Le choix du modèle et des variables
Les banques sont dans une situation sensiblement favorable au
regard des ratios calculés en pondérant les risques (ratio de
couverture des risques et ratio de liquidité). Ils se situent en moyenne
au-dessus de la norme et devraient atteindre l'objectif fixé pour le
millénaire dans le délai requis.
(3)
Avec la productivité bancaire, indice de développement
bancaire du pays i à la période t, Reg les variables de
réglementation, les autres variables susceptibles d'expliquer le développement
bancaire, l'effet fixe-pays et le terme d'erreur.
Nous avons choisi de représenter la productivité
seulement par le développement du secteur bancaire. Ce choix s'explique
par l'importance relative et la part prépondérante du secteur
bancaire par rapport aux marchés des capitaux dans le fonctionnement de
tout le secteur financier de la CEMAC. Il s'explique aussi par la rareté
des études empiriques faites sur la contribution du secteur bancaire
à la croissance et au financement de l'économie. L'autre raison
qui a motivé la prise en considération du secteur bancaire est
liée à la volonté d'isoler le rôle de la
régulation bancaire sur le secteur bancaire en particulier. Pour la
mesure du développement bancaire, nous nous inspirons du travail de
Demetriades et Law (2005) qui l'ont obtenu à partir de trois
indicateurs. Il s'agit des « crédits domestiques accordés au
secteur privé », des « crédits domestiques
octroyés par le secteur bancaire » et des « passifs liquides
». Tous ces indicateurs sont exprimés en pourcentage du PIB.
Les variables retenues sont les suivantes :
- Le total des actifs (total bilan) mesurant ainsi les fonds
propres du système bancaire (tb).
- Le total des dépôts et des crédits
mesurant ainsi la capacité du système bancaire à financer
l'économie et détecter son degré de participation au
développement économique (md).
- Le produit net bancaire du système bancaire mesurant
l'ensemble des marges sur opérations permettant de capter la marge
d'intérêt du secteur bancaire (pnb).
- Le produit net bancaire sur le total des frais
généraux et des dotations aux amortissements mesurant ainsi la
marge de participation du secteur bancaire dans l'économie
(psf).
- Le respect du ratio de couverture des risques mesurant la
hauteur de participation du système bancaire au développement
bancaire, en évitant les risques de crédit
(rc).
- Le respect du ratio de liquidité mesurant l'ensemble
des crédits inférieurs à un mois qui doit être
supérieur aux ressources de la même durée
(lq).
La productivité des banques est donc mesurée par
le ratio de crédit intérieur au secteur privé sur le
produit intérieur bancaire (dcps), détectant
ainsi la capacité du système financier à offrir un
éventail d'actifs financiers qui stimuleraient l'épargne, un
éventail de marchés financiers qui affecteraient l'épargne
à l'investissement selon les règles de la concurrence.
La
modélisation appropriée utilisée dans la
littérature est la fonction linéaire. Short (1979) conclût
que les fonctions linéaires modélisent aussi bien que d'autres
types de fonctions. Nous adopterons donc la formulation linéaire suivant
l'intuition de Gurley et Shaw (1960) sur le développement financier
captant mieux les changements enregistrés par le système
financier, comparée à la vision introduite par Goldsmith (1969)
à travers les indicateurs de développement financier. La variable
expliquée est donc la contribution des banques au financement
l'économie de la sous-région appréhendée par le
crédit domestique accordé au secteur privé (dcps).
Le modèle à estimer est donc :
(4)
II.1.2. Les données
Les données utilisées dans le cadre de nos
estimations sont annuelles et proviennent de différentes sources. Il
s'agit de World DevelopmentIndicators, les rapports d'activités de la
COBAC et de la BEAC. Ce sont
les données globales des banques des 06 pays qui figurent sur les
détails des postes de l'actif et du passif y compris les comptes de
résultats.
L'échantillon est composé des six (06) pays de
la sous-région (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée
Equatoriale et Tchad). La période de notre étude est
limitée de 1999 à 2012. il convient de préciser qu'en
raison de l'indisponibilité des données sur une longue
période et de manière individuelle, la présente est
contrainte à évaluer l'effet des ratios prudentiels sur une
période de 14 ans.
II.1.3. La méthode d'estimation
L'estimation du modèle se fait à travers la
technique des données de panel. Les données de panel offrent
ainsi un avantage incontournable parce qu'elles prennent en compte au moins
deux dimensions, spatiale et temporelle. Nous utiliserons les modèles
à effets fixes/aléatoires à l'instar deThangavelu et
Findlay (2011).Les modèles à effets fixes (fixedeffects) qui
supposent que ui, et vt sont des effets constants non
aléatoires, qui viennent donc simplement modifier la valeur de
l'ordonner de l'équation selon les valeurs de i et de t. Ce
modèle ressort la variabilité intra-individuelle (estimateur
within). Si on suppose que les perturbations aléatoires croisées
witsatisfont aux hypothèses classiques des MCO
c'est-à-dire centrées, homoscédastiques,
indépendantes, et normales, les estimations sont optimales. Enfin, il
peut être important d'estimer un modèle à effets
aléatoires encore appelé modèle à erreur
composée, qui suppose les ui et vt
aléatoires. Dans ce modèle, l'hypothèse nulle est la non
corrélation entre les termes d'erreur et les variables explicatives. On
aboutit à une variabilité inter-individuelle (estimateur
between).
Le test qui permet de sélectionner le modèle est
celui de Hausman. Ce test est fondé sur l'hypothèse de non
corrélation entre les termes d'erreur et les variables explicatives
H0 : modèle à effets aléatoires
contre H1 : modèle à effets fixes
Si la probabilité du test est inférieure au
seuil choisi de 10%, alors on conclut au non rejet de l'hypothèse
nulle. Nous utiliserons pour notre estimation le logiciel STATA dans sa
version 12. Il convient ensuite de présenter les résultats et de
les commenter.
II.2.
Présentation et interprétation des résultats
d'estimation
Il s'agit ici de faire une analyse descriptive des variables
de notre échantillon de présenter les test de
stationarité et d'interpréter ensuite les résultats
d'estimation.
II.2.1. Analyse descriptives des variables
Le
tableau ci-après présente les statistiques descriptives des
variables de notre modèle :
Tableau 8 : Les statistiques
descriptives des variables du 2nd modèle
Variable
|
Obs
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Min
|
Max
|
dcps
|
90
|
0,0687952
|
0,0339425
|
0,0209724
|
0,1479472
|
rc
|
90
|
0,7976988
|
0,1719389
|
0,3333
|
1
|
lq
|
90
|
0,8769281
|
0,160118
|
0,3333
|
1
|
psf
|
90
|
2,021812
|
0,5698121
|
0,2147283
|
4,651661
|
tb
|
78
|
0,3118868
|
0,2797143
|
0,0574296
|
1,302797
|
pnb
|
90
|
0,0221773
|
0,0177126
|
0,003652
|
0,0756158
|
md
|
85
|
0,226749
|
0,222024
|
0,0360561
|
1,147287
|
Source : Auteur à partir des données
issues de la COBAC et de WDI
Les résultats des statistiques ressortent que le
niveau moyen de productivité des banques de la CEMAC est de 6,87% avec
un écart par rapport à la moyenne de 3, 3%. De même,
les dépôts s'élèvent en moyenne à 22,17% du
produit intérieur brut ; traduisant le fait que l'épargne
s'est accrue aucours de la période d'étude. Ces résultats
traduisent alors une amélioration de la fonction d'intermédiation
des banques de la CEMAC.
Le niveau moyen de l'ensemble des marges sur opérations
matérialisé par le produit net bancaire est de 2,21% pour un
écart à la moyenne de 1,77%. En outre, les résultats
laissent penser que les banques maitrisent suffisamment leurs charges
d'exploitation puisque le rapport produit bancaire sur frais
généraux se situe en moyenne à 2,02.
Il ressort également que le total bilan ou des actifs
représente moyenne à 31,18% du produit intérieur
brut ;ceci traduit alors par le rôle du système bancaire dans
la croissance économique de la sous-région.
De même, on note une tendance à la hausse quant
au respect de la réglementation. 87,69% des banques de la CEMAC
respectent en moyene la norme de liquidité et 79,76% des banques
respectent en moyenne le ratio de couverture du risque.
II.2.2. Les tests de stationarité
La stationarité des variables est effectuée en
utilisant les tests de première génération ; plus
spécifiquement les tests de Im, Pesaran et Shin (1997). Ces tests
pallient la critique de l'hétérogenéité
limitée aux seuls effets individuels ou aux tendances
déterministes ( Hurlin et Mignon, 2005).
Tableau 9 : Test de
stationarité des variables du 2nd modèle
Variables
|
Test en niveau
|
Test en différence
|
Ordre d'intégration
|
Statistiques
|
Valeurs critiques
|
Statistiques
|
Valeurs critiques
|
Crédit domestiques accordés au secteur
privé (dcps)
|
-3,2473
|
-2,140
|
|
|
I(0)***
|
Montant de dépôts (md)
|
-2,521
|
-1,850
|
|
|
I(0)*
|
Produit net bancaire (pnb)
|
-2,7524
|
-2,140
|
|
|
I(0)***
|
Marge de participation (psf)
|
-2,7894
|
-2,140
|
|
|
I(0)***
|
Ratio de couverture du risque (rc)
|
-2,0102
|
-1,950
|
|
|
I(0)**
|
Ratio de liquidité (lq)
|
-2,0295
|
-1,950
|
|
|
I(0)**
|
Total actif (tb)
|
-2,4815
|
-2,140
|
|
|
I(0)***
|
Notes :*** :significativité à
1%, ** :significativité à 5%, * :significativité
à 10%.
Source : Auteur à partir des données
de la COBAC et de WDI
Comme le montre le tableau ci-dessus, toutes les variables de
notre modèle sont stationnaires en niveau.
II.2.3. Résultats et interprétation
Notre modèle est d'abord estimé suivant
l'hypothèse de l'uniformité de comportement dans le temps et
parmi les pays. Cela revient à supposer que les coefficients du
modèle sont invariants dans le temps et sont identiques entre les pays.
La spécification du modèle ci-dessus implique que des effets
individuels décrivant la rentabilité des systèmes
bancaires des pays de la CEMAC peuvent être retenus. Il convient alors
d'estimer un modèle à effets fixes de manière à
étudier l'hétérogénéité entre les
pays. L'effet individuel âi est considéré sous la forme
â i= â0+ u-i ; une fois le
modèle à effets fixes estimé, il convient ensuite
d'estimer celui à effets aléatoires. D'où le tableau
récapitulatif suivant :
Tableau 10 : Les
déterminants de la productivité bancaire en CEMAC
|
RE
|
FE
|
|
Ldcps
|
Ldcps
|
Marge de participation (Lpsf)
|
0,0111
|
0,684**
|
|
(0,04)
|
(2,13)
|
Produit net bancaire (Lpnb)
|
0,273
|
0,367
|
|
(0,68)
|
(0,93)
|
Montant de dépôts (Lmd)
|
-1,909***
|
-3,462***
|
|
(-2,75)
|
(-4,77)
|
Total actif (Ltb)
|
2,066**
|
3,335***
|
|
(2,13)
|
(3,43)
|
ratio de couverture du risque (Lrc)
|
0,248
|
0,553**
|
|
(1,00)
|
(2,33)
|
Ratio de liquidité (Llq)
|
0,198
|
0,353
|
|
(0,74)
|
(1,41)
|
Constant
|
6,882***
|
3,429***
|
|
(-1,50)
|
(-1,76)
|
Observations
|
78
|
65
|
Nomnbre d' années
|
13
|
13
|
R-squared
|
70,70%
|
61,22%
|
Test de Hausman
|
39,99 (0,0000)
|
Notes : t de Student entre
parenthèses*** :significativité à 1%,
** :significativité à 5%, * :significativité
à 10%.
Variable dépendante : le crédit domestique
accordé au secteur privé
Source : Construction de l'auteur à partir
des données de la COBAC et WDI
Le test de Hausman indique de choisir le modèle
à effets fixes comme modèle des différentes estimations
car sa p-value Prob>chi2 = 0,0000 et donc <au seuil de 10%. La
qualité de l'ajustement est bonne puisque les variations du
crédit accordé au secteur privé est modèle
expliqué à 61,22% par le modèle choisi.
Ainsi, l'estimation des paramètres par le modèle
à effets fixes donne les résultats suivants :
Le coefficient du total du bilan régressé sur
le niveau de développement est positif et significatif et égal
à 3,335 ; ce qui traduit alors une tendance à la hausse des
banques dans leur capacité à financer les investissements. Quand
le produit net bancaire augmente, alors le niveau de développement
augmente de 36,7%. On assiste à une diminution du financement de
l'économie de 3,462 lorsque les banques constatent un accroissement de
leurs agios. Cette tendance reflète bien le comportement de
précaution des banques de la 68,4% quand elles peuvent se prendre en
charges.
Le respect du ratio de liquidité par les banques
augmente de 35,3% la productivité bancaire mais n'est pa significatif.
A ce niveau, le respect du ratio de liquidité sécurise mieux le
financement de l'économie si l'effet de cette norme était
avéré. Cependant cette variable est positive mais non
significative ; ce qui laisse supposer que cette norme rend les
établissements bancaires indifférents en ce qui concerne son
respect. Le respect du ratio de couverture des risques augmente de 55,3% le
niveau de développement des économies de la CEMAC ; ici le
respect du ratio de couverture des risques protège le système
bancaire dans leur tâche d'octroi de crédits à
l'économie. A la lumière des résultats obtenus, nous
remarquons que le modèle retenu est significatif à 10%. Ceci
explique que malgré la rude concurrence, et l'évolution sans
relâche de l'environnement économique, le système bancaire
reste performant. Le respect des normes prudentielles est un facteur
susceptible d'exercer une influence positive sur la productivité du
secteur bancaire et donc financier, en encourageant les innovations
financières et en facilitant la finalisation des transactions
financières aussi bien à l'intérieur qu'à
l'extérieur des frontières d'une union monétaire.
En somme, en ce qui concerne les coefficients de la variable
de la réglementation bancaire, nous pouvons constater qu'ils sont
significativement positifs, bien que significativements différents, pour
l'équation estimée. Ceci nous enseigne qu'une politique de
contrôle et de réglementation de l'activité bancaire,
qualifiée par le concept de « rigueur bancaire », peut
être bénéfique et favorable au développement
bancaire de la sous-région. Ceci corrobore les affirmations
théoriques de Patrick (1966), ainsi que les conclusions empiriques de
Demetriades et Law (2005) qui considère que la réglementation
prudentielle exerce un effet positif sur le développement financier, ne
serait-ce qu'en raison du fait que l'augmentation du revenu s'accompagne d'une
augmentation de l'épargne et donc d'acquisitions d'actifs financiers.
CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre était de capter l'effet de la
réglementation prudentielle sur le financement des économies de
la CEMAC. A l'aide d'un modèle de régression linéaire
inspiré des travaux de Short (1979), nous avons étudié le
comportement d'un échantillon composé de l'ensemble des banques
des Etats de la sous-région durant la période 1999 à 2012.
Pour ce faire, deux étapes ont été nécessaires.
Il était question dans la première étape
de la présentation des résultats du développement
financier des économies de la sous-région. La seconde
étape quant à elle consistait à une validation empirique
de l'effet du respect des normes de liquidité et de solvabilité
sur la contribution des banques de la CEMAC à assurer le financement de
ces économies.
Il ressort de cette analyse que la réglementation est
un soutien incontournable pour le raffermissement du financement de
l'économie. Ce constat ne cadre donc pas avec les postulats des
théories «libéralisationnistes» de l'activité
financière, on observe que les différents ratios retenus
influencent de façon positive le financement de l'économie.
Cependant on assiste, malgré ces résultats à un
rationnement du crédit et même un refus total d'octroyer le
crédit; ce qui traduit toujours un problème de financement du
développement non résolu et ouvre ainsi la voie à une
révision des normes auxquelles sont soumises les banques de la CEMAC.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Dans cette partie, nous avons étudié l'effet de
la réglementation prudentielle sur le renforcement de la
productivité des banques de la CEMAC. La poursuite de cet objectif nous
a amenée à étudier deux chapitres. Après avoir
présenté la relation qui existe entre le dispositif prudentiel et
le financement des économies dans un chapitre, nous avons
procédé dans l'autre à une étude empirique de
l'effet des ratios prudentiels sur le niveau de crédits domestiques
accordés au secteur privé. Il ressort que la
réglementation de l'activité bancaire apparaît efficace
dans l'amélioration de la productivité bancaire.
Les résultats obtenus confirment les conclusions de
Demetriades et Law (2005) qui affirment que la réglementation
prudentielle tend à booster le niveau de développement des
banques. Malheureusement, nous assistons à quelques limites induits par
la réglementation. Il subsiste de ce fait un problème dans le
financement de l'économie par le secteur bancaire. Les banques sont
surliquides et refusent de prêter. La procyclicité du
système financier est renforcée par la réglementation,
d'où la nécessité d'une modification dans la
réglementation prudentielle, les pratiques d'évaluation des
risques susceptible d'améliorer le fonctionnement du système,
gage de la stabilité macroéconomique. Il convient alors de
s'interroger sur le type de réglémentation appropriée aux
pays en voie de développement dont font partie les économies de
la CEMAC.
Il apparait que le standard de capital devrait refléter
les caractéristiques de risque spécifiques à
l'environnement économique. En outre, les superviseurs locaux devront
encourager l'essor de l'industrie de notation et des bureaux de crédit,
de manière à renforcer et diversifier les flux d'information dans
le secteur bancaire (Daoud, 2004). En définitive, quelque soit le niveau
de développement financier, les autorités réglementaires
devront s'efforcer de rendre le filet de sécurité incitatif, tel
que le préconisent Benston et Kaufman (1996). En d'autres termes, pour
limiter les externalités négatives du filet de
sécurité, celui-ci doit incorporer des mesures incitatives qui
orientent le comportement des parties concernées dans la bonne
direction. Enfin, les superviseurs devraient s'aider de l'information issue de
la perception du risque des marchés disponibles. Il est ainsi reconnu
que le marché des certificats de dépôtsfonctionne de
manière appropriée dans certains PED et peut de ce fait
être considéré comme une source pertinente d'information
pour contrôler l'incitation des banquiers à la prise de risque.
CONCLUSION GENERALE ET ENSEIGNEMENTS
Ces dernières décennies, la régulation du
secteur bancaire a pris une importance grandissante. Plusieurs faits majeurs
sont à l'origine de ce constat: le rôle prépondérant
du système bancaire dans l'économie, les prises de risques
excessives conjuguées à un degré élevé de
levier financier des institutions financières. Dès lors, un large
consensus est apparu au niveau international sur la nécessité de
contrôler les établissements bancaires.
Partant de l'imposition du ratio des fonds propres
réglementaires, les décideurs ont procédé à
plusieurs modifications visant à réduire la probabilité de
survenance des crises, à limiter leur ampleur et leurs
conséquences sur l'activité économique. L'ypothèse
sous-jacente est qu'un ratio de fonds propres permet aux banques de se
constituer suffisamment de ressources pour intervenir à l'echelle du
système (Gootlieb et al, 2012).
Si l'adoption des normes prudentielles dans la plupart des
pays en développement semble effective, s'interroger sur l'impact de ces
dernières sur les performances des banques demeure une
nécessité. C'est dans cette optique que s'inscrivait la
présente étude.
L'objectif de cette recherche était donc
d'évaluer l'effet de la réglementation prudentielle sur les
performances du système bancaire des pays de la CEMAC au cours des
quinze dernières années. Nous avons fait ressortir à
travers l'estimation de deux modèles de régression, l'influence
de certains ratios de la gestion bancaire sur les mesures de performance
bancaire (Abega, 1998). En se servant des données issues de la COBAC et
de la WDI, ce travail a fait l'objet d'une juxtaposition des
développements théoriques et des différents
résultats observés. Cette confrontation nous a permis de
répondre à deux préoccupations majeures, mises en avant
à travers deux parties:
- la réglementation prudentielle : un
déterminant de la rentabilité bancaire en CEMAC
(1ère partie)
- la réglementation prudentielle : un facteur de
productivité des banques de la CEMAC (2nde partie).
Dans la première partie, il s'agissait de mesurer la
contribution de la réglementation prudentielle à la
rentabilité des banques de la sous-région (rentabilité
des actifs). Nous avons à cet effet retenu comme hypothèse que
la réglementation prudentielle a un effet positif sur la
rentabilité des banques de la CEMAC. Afin de vérifier cette
hypothèse, nous avons montré dans un premier chapitre en quoi la
réglementation prudentielle est une nécessité pour la
rentabilité bancaire avant d'évaluer empiriquement dans un
deuxième chapitre l'apport de cette dernière. Il ressort que la
réglementation dispose d'instruments spécifiques qui permettent
d'assurer la rentabilité mais aussi, qu'elle a été
efficace dans l'amélioration de la rentabilité bancaire de la
CEMAC. Plus les contraintes de fonds propres sont élevées, plus
le risque est réduit et plus la rentabilité des actifs est
élevée. Nos résultats, bien que divergeant des ceux de
Rime (2001), confirment les conclusions de Ghazi (2006) et de Naceur et Omran
(2011). Ces derniers affirment que la réglementation prudentielle a
réussi à améliorer le niveau de rentabilité des
banques. De plus, l'évolution des fonds propres et des ressources a
été accompagnée par une baisse du risque de crédit
et une augmentation de la marge d'intérêt ainsi que de la
rentabilité des actifs. Cependant, la réglementation prudentielle
devrait reformer la réglementation sur la liquidité afin qu'elle
puisse avoir un rôle tout aussi incitatif que la norme de
solvabilité.
Dans la seconde partie, il s'agissait d'évaluer en
quoi la réglementation prudentielle améliore la
productivité du système bancaire. Nous avons retenu comme
hypothèse que la réglementation prudentielle augmente la
productivité des banques de la CEMAC. Cette partie a été
subdivisée en deux chapitres. Nous avons testé le lien entre les
ratios prudentiels en vigueur et la productivité bancaire de la
sous-région dans le premier chapitre tout en ayant
présenté au préalable comment la réglementation est
de nature à améliorer le financement du système. Il
ressort premièrement quil n'ya pas de preuve de l'effet de la norme de
liquidité. Ces résultats corroborent les conclusions de Wagster
(1999). Il ressort aussi que la norme de couverture du risque a
contribué à augmenter la productivité des banques de la
sous-région. ceci confirme les résultats de Demetriades et Law
(2005) qui affirment que la réglementation prudentielle a réussi
à perfectionner le niveau de développement financier des banques,
bien que nous assistions en accord avec Fouda Owoundi (2009) à un mitige
en termes de rationnement de crédit.
En outre, l'évolution financière et bancaire de
la CEMAC semble plus stable depuis 1999, la situation de la
quasi-totalité des banques ne laisse transparaître aucun risque
immédiat de fragilité. Cependant, il convient de noter qu'un
climat de surliquidité induisant toujours une élévation
des créances douteuses, il serait possible d'observer quelques
dérapages. Ainsi, afin que les erreurs du passé ne se
reproduisent plus, l'amélioration du fonctionnement des banques et le
maintien d'un secteur bancaire apte au financement de l'économie passent
par une régulation indépendante, stricte, permanente, et
rigoureusement respectée. En définitive, le bilan du dispositif
réglementaire mis en place par la COBAC reste toujours mitigé. Si
celui-ci a engendré des changements positifs du point de vue du
développement bancaire, son évaluation laisse néanmoins
apparaitre de nombreuses limites ; le problème de rationnement de
crédit étant toujours posé. Il ressort de cette
étude que malgré le processus de restructuration mis en oeuvre
par les autorités monétaires pour assainir le secteur bancaire
dans la CEMAC, la plupart des banques éprouve encore des
difficultés à transformer leurs ressources. La production de
crédits bancaires reste encore inférieure à ce qui est
techniquement possible (Kamgnia et Dimou, 2008). La vocation fondamentale des
banques étant le financement de l'activité économique
à travers des prêts aux agents économiques qui manifestent
le besoin, beaucoup d'efforts restent encore à faire dans la
sous-région.
Toutefois, il convient de noter que les développements
présentés ci-dessus n'appréhendent pas la totalité
des effets de la réglementation prudentielle. De plus, il existe des
mesures des performances bancaires autres que celles traitées dans notre
étude ; d'où le nécessité d'approfondir cette
analyse dans le futur.
En s'appuyant sur toutes ces conclusions, quelques
enseignements provisoires s'avèrent importants. En premier lieu, les
autorités en charges de la réglementation doivent non seulement
renforcer les exigences réglementaires par la discipline de
marché entendue comme un complément à l'efficacité
de la réglementation prudentielle (Dewatripont et Rochet, 2010) ;
mais également agir pour réduire la surliquidité bancaire
et mieux collecter l'épargne intérieure. Ce
phénomène étant en partie dû au comportement de
précaution des banques et à la réglementation en vigueur,
il convient alors de réorganiser le système bancaire grâce
à un processus d'ouverture à la concurrence, de contrôle
des ratios prudentiels et de mise en place d'instruments innovants
adaptés aux besoins locaux (FIFAS, 2013).
En deuxième lieu, il faudrait améliorer le
climat des affaires dans l'ensemble des pays de la CEMAC, de sorte que les
banques puissent accorder des crédits en toute assurance qu'en cas de
défaillance, leurs droits seront rétablis. Dans le cas contraire,
elles seront peu disposées à arbitrer en faveur du risque. La
conséquence la plus visible étant la surliquidité des
banques de la sous-région. Or, plus elles ont surliquides, moins elles
dégagent des ressources capables de générer des profits.
Ainsi, les problèmes de corruption et de gouvernance doivent être
résolus.
En troisième lieu, il faudrait diversifier les moyens
de financement de l'économie. Cela passe par le développement des
sociétés spécialisées et de produits
spécifiques aux activités des entreprises d'une part et par la
promotion de moyens de financement plus atypiques tels que l'Epargne de la
Diaspora.
En quatrième lieu, plusieurs auteurs s'accordent
à dire que une régulation déficiente du système
financier est l'une des principales causes de la crise financière
mondiale enclenchée en 2007, car étant essentiellement de nature
micro prudentielle (Hanson, Kashyap and Stein, 2012). De ce fait, les
autorités de supervision de la CEMAC doivent désormais axer leur
réglementation sur une dimension macro prudentielle pour mieux tenir
compte de l'équilibre général et protéger le
système financier dans son ensemble.
La mise en application de ces différentes mesures
permettrait au système bancaire d'être plus stable, rentable et
efficace de façon à s'impliquer d'avantage dans le financement
des économies de la sous-région.
ANNEXES
Annexe 1: Les différentes normes
prudentielles appliquées par la COBAC depuis 2006
Normes
|
Objectifs
|
I-Normes de solvabilité
a) Le ratio de couverture des risques
|
Fait obligation aux établissements de crédit de
justifier en permanence que leurs fonds propres nets couvrent au minimum 8% de
l'ensemble de leurs encours.
|
b) Le ratio de division des risques
|
Interdit aux établissements de crédit de
s'engager en faveur d'un seul client pour un montant excédent 45% de
leurs fonds propres nets
|
c) Le ratio de couverture des immobilisations
|
Oblige les établissements de crédit à
financer leurs immobilisations au minimum à 100% par leurs ressources
permanentes.
|
d) Une prise de participation au capital d'une entreprise
|
Impose à l'établissement de crédit de
limiter à 15% des fonds propres nets, l'ensemble de cette prise ne
pouvant dépasser 45%
|
e) Les concours aux actionnaires, associés,
administrateur, dirigeant et personnel
|
Ces concours octroyés par un établissement de
crédit sont limités à 15% des fonds nets.
|
II- Normes de liquidité
a) Le ratio de liquidité
|
Oblige les établissements de crédit à
justifier en permanence des ressources immédiatement disponibles et
susceptibles de couvrir au minimum l'intégralité de leurs dettes
à échoir dans un mois au plus.
|
b) Le ratio de transformation à long terme
|
Permet de contenir un solde minimum de 50% entre les emplois
et les engagements à plus de 5 ans d'échéance d'un
établissement de crédit et ses ressources de même terme.
|
Source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC, 2012
Annexe 2: L'évolution
du niveau moyen du ratio de couverture des risques dans la CEMAC
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Cameroun
|
12,4
|
11,9
|
10,9
|
9,9
|
7,4
|
11,2
|
-17,7
|
Centrafrique
|
10,8
|
16,2
|
17,3
|
16,3
|
16,1
|
25
|
25,5
|
Congo
|
13,5
|
15
|
16,1
|
19,9
|
13,1
|
9,9
|
50,3
|
Gabon
|
19,7
|
17,1
|
29,7
|
24,4
|
22,6
|
12,4
|
18,9
|
Guinée Equatoriale
|
12,7
|
10,4
|
9,1
|
23,3
|
20,2
|
18,2
|
37,5
|
Tchad
|
13,6
|
11,2
|
13,3
|
12,1
|
6,7
|
19,7
|
34,3
|
CEMAC
|
14,5
|
13,6
|
16,1
|
17,7
|
14,4
|
16,1
|
24,8
|
Source : Construction de l'auteur à partir
des rapports de la COBAC
Annexe 3 : Les Banques créatrices
de monnaie des six pays de la CEMAC au 31 Décembre 2012
CAMEROUN (13 banques)
1-Afriland First Bank (First Bank)
2-Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le
Crédit (BICEC)
3-Citibank Cameroon (Citibank)
4-Commercial Bank of Cameroon (CBC)
5-Société Commerciale de Banque-Cameroun
(CA-SCB)
6-Ecobank Cameroun (Ecobank)
7-National Financial Credit Bank (NFC Bank)
8-Société Générale de Banques au
Cameroun (SGBC)
9-Standard Chartered Bank Cameroon (SCBC)
10-Union Bank of Cameroon Plc (UBC)
11-United Bank for Africa Cameroon (UBA Cameroun)
12-Banque Atlantique Cameroun (BAC)
13-BGFI Bank Cameroun
|
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
(4 banques)
1-Ecobank Centrafrique (Ecobank)
2-Banque Populaire Maroco-Centrafricaine (BPMC)
3-Commercial Bank Centrafrique (CBCA)
4-Banque Sahélo-saharienne pour l'Investissement et le
Commerce - Centrafrique (BSIC-Centrafrique)
|
CONGO (9 banques)
1-Banque Commerciale Internationale (BCI)
2-BGFIBANK Congo
3-Crédit du Congo
4-La Congolaise de Banque (LCB)
5-Ecobank Congo
6-Banque Congolaise de l'Habitat (BCH)
7-United Bank for Africa Congo (UBA Congo)
8-Banque Espirito Santo Congo (BESCO)
9-Société Générale Congo (SGC)pour
l'Agriculture, l'industrie et le Commerce
|
GUINEE EQUATORIALE (4 banques)
1-Banco Nacional de Guinea Ecuatorial (BANGE)
2-BGFIBANK Guinea Ecuatorial
3-CCEIBANK Guinea Ecuatorial (CCEI GE)
4-Société Générale de Banques en
GuineaEcuatorial (SGBGE)
|
GABON (10 banques)
1-Banque Gabonaise de Développement (BGD)
2-Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du
Gabon (BICIG)
3-BGFIBANK
4-Citibank Gabon (Citibank)
5-ORABANK Gabon (ex-Financial Bank Gabon)
6-Union Gabonaise de Banque (UGB)
7-Banque de l'Habitat du Gabon (BHG)
8Ecobank Gabon
9-United Bank for Africa Gabon (UBA Gabon)
10-Postebank Gabon
|
TCHAD (8 banques)
1-Banque Agricole et Commerciale (BAC)
2-Banque Commerciale du Chari (BCC)
3-Banque Sahélo-saharienne pour l'Investissement et le
Commerce - Tchad SA (BSIC - Tchad SA)
4-Commercial Bank Tchad (CBT)
5-Ecobank Tchad (Ecobank)
6-ORABANK Tchad (ex-Financial Bank Tchad)
7-Société GénéraleTchad (SGT)
8-United Bank for Africa Tchad (UBA Tchad)
|
Source : Commission bancaire de l'Afrique
centrale, 2012
Annexe 4 :Résultats des tests
· Tests d'autocorrélation
ArellanoBond test for AR(1) in first differences
Ho:no first order autocorrelation of the equation
errors
|
z = 4.40 Pr > z = 0.000
|
ArellanoBond test for AR(2) in first differences
Ho:no second order autocorrelation of the equation
errors
|
z = 0.22 Pr > z = 0.828
|
Source: construction de l'auteur à l'aide de
Stata 12.0
· Test de validité des instruments
Sargan/Hansen test of overid restrictions:
H0: over identifying restrictions are valid
chi2(36)
|
= 46.57
|
Prob > chi2
|
= 0.112
|
Source: construction de l'auteur à l'aide de
Stata 12.0
· Test d'exogenéité des instruments
Difference-in-Sargan tests of exogeneity of instrument
subsets:
iv(dLfg dLmc)
H0: Regressor are exogenous
|
Sargan test excluding group:
|
chi2(34) = 46.57
|
Prob > chi2 = 0.074
|
Difference (null H = exogenous):
|
chi2(2) = -0.00
|
Prob > chi2 = 1.000
|
Source: construction de l'auteur à l'aide de Stata
12.0
· Test d'Hausman
hausman eq1
Ho: difference in coefficients not systematic
chi2(6) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B)
|
= 36.99
|
Prob>chi2
|
= 0.0000
|
Source: construction de l'auteur à l'aide de
Stata 12.0
Annexe 5 : Tests de stationarité
des variables
xtunitroot ips pnb1,demean
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for pnb1
|
---------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels
= 15
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
6
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -2.6101 -2.140
-1.950 -1.850
|
t-tilde-bar -1.6260
|
Z-t-tilde-bar -2.7524 0.0030
|
xtunitroot ips code_rc, demean
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for code_rc
|
------------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of
panels = 15
|
Ha: Some panels are stationary Number of
periods = 6
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -2.3160 -2.140
-1.950 -1.850
|
t-tilde-bar -1.4909
|
Z-t-tilde-bar -2.0102 0.0222
|
. xtunitroot ips tb1, demean
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for tb1
|
--------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels =
13
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
6
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -2.6090 -2.140
-1.950 -1.850
|
t-tilde-bar -1.6102
|
Z-t-tilde-bar -2.4815 0.0065
|
xtunitroot ips d_mc, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for d_mc
|
---------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels =
6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
15
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -3.0818 -3.030
-2.760 -2.620
|
t-tilde-bar -2.1494
|
Z-t-tilde-bar -2.6912 0.0046
|
xtunitroot ips lq, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for lq
|
-------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels =
6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
16
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -3.3106 -2.970
-2.720 -2.590
|
t-tilde-bar -2.5459
|
Z-t-tilde-bar -3.8520 0.0001
|
xtunitroot ips d_fp, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for d_fp
|
---------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels
= 6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods
= 15
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -3.1479 -3.030
-2.760 -2.620
|
t-tilde-bar -2.2138
|
Z-t-tilde-bar -2.8181 0.0024
|
xtunitroot ips g, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for g
|
------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels =
6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
16
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -3.8579 -2.970
-2.720 -2.590
|
t-tilde-bar -2.5224
|
Z-t-tilde-bar -3.7759 0.0001
|
xtunitroot ips roa, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for roa
|
--------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels =
6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
13
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -3.4829 -3.030
-2.760 -2.620
|
t-tilde-bar -2.3071
|
Z-t-tilde-bar -3.2714 0.0005
|
. xtunitroot ips inf, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for inf
|
--------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels =
6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
16
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -4.2545 -2.970
-2.720 -2.590
|
t-tilde-bar -2.8853
|
Z-t-tilde-bar -4.9529 0.0000
|
xtunitroot ips rc, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for rc
|
-------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels
= 6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods
= 16
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -2.6264 -2.970
-2.720 -2.590
|
t-tilde-bar -2.1569
|
Z-t-tilde-bar -2.5903 0.0048
|
xtunitroot ips code_lq, demean
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for code_lq
|
------------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels
= 15
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods =
6
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -2.6771 -2.140
-1.950 -1.850
|
t-tilde-bar -1.4944
|
Z-t-tilde-bar -2.0295 0.0212
|
xtunitroot ips code_psf, demean
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for code_psf
|
-------------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of
panels = 15
|
Ha: Some panels are stationary Number of
periods = 6
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -4.0140 -2.140
-1.950 -1.850
|
t-tilde-bar -1.6327
|
Z-t-tilde-bar -2.7894 0.0026
|
xtunitroot ips dcps1,
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for dcps1
|
----------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of
panels = 15
|
Ha: Some panels are stationary Number of
periods = 6
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -3.6005 -2.140
-1.950 -1.850
|
t-tilde-bar -1.7161
|
Z-t-tilde-bar -3.2473 0.0006
|
xtunitroot ips d_fg, trend
|
Im-Pesaran-Shin unit-root test for d_fg
|
---------------------------------------
|
Ho: All panels contain unit roots Number of panels
= 6
|
Ha: Some panels are stationary Number of periods
= 15
|
ADF regressions: No lags included
|
------------------------------------------------------------------------------
|
Fixed-N
exact critical values
|
Statistic p-value 1%
5% 10%
|
------------------------------------------------------------------------------
|
t-bar -4.3656 -3.030
-2.760 -2.620
|
t-tilde-bar -2.6510
|
Z-t-tilde-bar -4.2428 0.0000
|
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TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE i
AVERTISSEMENT ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX
v
LISTE DES ABREVIATIONS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE : UN DETERMINANT DE LA RENTABILITEBANCAIRE DE LA CEMAC
11
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE 12
CHAPITRE I : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE :UNE NECESSITE POUR LA STABILITE DES BANQUES 13
SECTION I : LES CONTOURS THEORIQUES DE LA
REGLEMENTATION PRUDENTIELLE ET DE LA RENTABILITE BANCAIRE
3
I.1. Les fondements de la
réglémentation
14
I.1.1. Le maintien de la stabilité et
solvabilité
14
I.1.2. La protection des dépôts des
épargnants
15
I.1.3. Les limites des mesures préventives
avant les accords de Bâle
16
I.2. La notion de rentabilité bancaire
18
I.2.1. La mesure de la rentabilité
bancaire
19
I.2.2. Les déterminants de la
rentabilité bancaire
19
SECTION II : LE LIEN ENTRE LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE ET LA RENTABILITE BANCAIRE
21
II.1. Les instruments de la réglementation
prudentielle
21
II.1.1. L'exigence de fonds-propres
21
II.1.2. Le contrôle de l'activité ou
supervision des banques
23
II.1.3. Les exigences de transparence et de
communication des informations
24
II.2. La revue des travaux sur la
rentabilité bancaire et la réglémentation prudentielle
25
II.2.1. La revue des travaux dans le monde
25
II.2.2. Les études en Afrique et en
CEMAC
26
CHAPITRE II : LES RATIOS PRUDENTIELS
ET LA RENTABILITE DES BANQUES DE LA CEMAC : UNE EVALUATION EMPIRIQUE
29
SECTION I : LES FAITS STYLISES BANCAIRES DANS
LA CEMAC
3
I.1. L'évolution macroéconomique
30
I.1.1. La croissance et l'inflation
30
I.1.2. La balance des paiements
31
I.1.3. La monnaie et le crédit
31
I.2. L'évolution de la situation des banques
de la CEMAC
32
I.2.1. La situation financière du
système bancaire
32
I.2.2. La rentabilité du système
bancaire
34
I.2.3. Le respect des normes prudentielles
36
SECTION II : EVALUATION EMPIRIQUE DU LIEN
RATIOS PRUDENTIELS-RENTABILITE BANCAIRE EN CEMAC
37
II.1. La démarche méthodologique
38
II.1.1. Le choix du modèle et des
variables
38
II.1.2. Les données
40
II.1.3. La technique d'estimation
40
II.2. Présentation et interprétation
des résultats d'estimation
41
II.2.1. Analyse descriptives des variables
41
II.2.2.. Les tests de stationarité
42
II.2.3. Résultats et
interprétation
43
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 47
DEUXIEME PARTIE : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE : UN FACTEUR DE LA PRODUCTIVITE DES BANQUES DE LA CEMAC
48
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE 49
CHAPITRE III : LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE : UNE NECESSITE POUR LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE
50
SECTION I : L'IMPORTANCE DU SYSTEME BANCAIRE
DANS LE FINANCEMENT DE LECONOMIE
3
I.1. Le système bancaire et le financement
de l'économie
51
I.1.1. La définition du système
bancaire
51
I.1.2. Le rôle du système bancaire
dans le développement financier
52
I.2. Les enjeux du financement de
l'économie
54
I.2.1. Faciliter l'accès aux
financements
55
I.2.2. Passer d'une économie d'endettement
à une économie des fonds propres
55
SECTION II : LA REGLEMENTATION PRUDENTIELLE ET
LE FINANCEMENT DE L'ECONOMIE
56
II.1. Les enseignements de la
littérature
56
II.1.1. Théories explicatives
56
II.1.2. Les enjeux de la réglementation
prudentielle
59
II.2. Les coûts de la reglementation :
faiblesse du financement
61
II.2.1. La notion de surliquidité
bancaire
61
II.2.2. Le rationnement du crédit et la
faiblesse du financement
63
CHAPITRE IV : LES RATIOS PRUDENTIELS
ET LA PRODUCTIVITE BANCAIRE EN CEMAC : EVALUATION EMPIRIQUE 66
SECTION I: LES CARACTERISTIQUES DE L'INTERMEDIATION
BANCAIRE ACTUELLE EN CEMAC
3
I.1. Le système bancaire globalement
assaini
67
I.1.1. Le système bancaire en progession
67
I.1.2. L'internationalisation de l 'actionnariat
des banques
69
I.2. L' insuffisance de financement de
l'économie
71
I.2.1. La faible profondeur financière
71
I.2.2.Le manque d'innovations
financières
74
SECTION II : VALIDATION EMPIRIQUE DE L'EFFET
DES RATIOS PRUDENTIELS SUR LA PRODUCTIVITE DES BANQUES DE LA CEMAC
76
II.1. La démarche méthodologique
76
II.1.1. Le choix du modèle et des
variables
76
II.1.2. Les données
78
II.1.3. La méthode d'estimation
78
II.2. Présentation et interprétation
des résultats d'estimation
79
II.2.1. Analyse descriptives des variables
79
II.2.2. Les tests de stationarité
80
II.2.3. Résultats et
interprétation
81
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 84
CONCLUSION GENERALE ET ENSEIGNEMENTS
85
ANNEXES 89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
95
TABLE DES MATIERES 104
* 1 Voir Mc-Kinnon, R.I.
(1973), « Money and Capital in Economic Development », WashingtonDC,
B rookings Institution.
* 2J. Couppey et P.
Madiès ; L'efficacité de la réglémentation
prudentielle des banques à la lumière des approches
théoriques,Revue d'économie financière
* 3 Sur les 24 banques en
activité en 1990 dans la sous-région, 18 étaient
déclarées insolvables, dont 11 en liquidation totale (BEAC
2002)
* 4 Il s'agit en fait d'un
ensemble de règles qui permettent de conforter la gestion transparente
des établissements de crédit
* 5le comportement de
passager clandestin désigne celui d'une personne qui obtient et profite
d'un avantage créé par un groupe de personnes sans y avoir
investi autant d'efforts (argent ou temps) que les membres de ce groupe ou
sans acquitter le droit d'usage prévu.
* 6 Return On Average Assets
* 7Basel Committee on Banking
Supervision (CBCB en français)
* 8 Rapport COBAC, 2012
* 9 Source :
Demirgüc-Kunt, A., and Klapper, L. (2012) «Measuring financial
inclusion: the global findex database». World Bank policy research
working paper, 6025
* 10 La
réglementation bancaire tient compte non seulement de la
réglementation prudentielle mais aussi de la réglementation non
prudentielle. Voir Peck Christen et al, 2003 pour plus de connaissances sur la
réglementation non prudentielle.
* 11 Ce coût n'est pas
forcément pris en compte par les gestionnaires lors de la
détermination de leur stratégie
* 12 Problème de
« passager clandestin »
* 13 Problème
d'asymétrie d'information
* 14 A cet effet le principe
de sincérité des conditions de prèts (thruth in lending)
et la loi sur la facturation des crédits (Fair Credit Billing Act) ont
été adoptés au Etats-unis .
* 15Levelplayingfield :
expression qui fait référence à « un terrain de
jeu qui ne favorise ni ne défavorise l'une des équipes en
présence ».
* 16 ce dernier encourage
trop la prise de risques par les banques
* 17 Le montant de fonds
propres rapportées au total des actifs
* 18 Créé en
1974 par le G10
* 19 par le Federal Deposit
Insurance Corporation Improvement Act, adopté en réaction
à la crise des caisses d'épargne
* 20 Encore appelé
« reporting »
* 21 Encore appelé
« disclosure»
* 22 Return On Average
Assets
* 23 Return on Average
Equity
* 24 Cet allègement
de la dette s'est faite avec l'initiative PPTE ( Pays Pauvres Très
Endettés)
* 25 D'après les
données issues de WDI
* 26La norme
édictée par le Comité de Bâle est fixée
à 25%
* 27 Cette
présentation est issue des travaux de Jaffee et Stiglitz(1990).
* 28 C'est la forme de
rationnement la plus observée dans la réalité.
* 29 COBAC,2012
* 30 Induit par la
restructuration bancaire
* 31 Plus ce taux est
faible, plus le pays est considéré à forte densité
bancaire.
* 32Les pays les plus
peuplés sont ceux-là qui affichent les densités les plus
lâches
* 33 1,25 milliards pour les
crédits et 1,23 milliards pour les dépôts.
* 34Demirgüc-Kunt, A.,
and Klapper, L. (2012) «Measuring financial inclusion: the global findex
database». World Bank policy research working paper, 6025
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