III-LES ACTIONS ENTREPRISES PAR L'ETAT IVOIRIEN POUR
DEPOLLUER
LES BAIES
1-Les initiatives antérieures à 2010
Plusieurs actions ont été prises afin d'avancer
sur le chemin d'une meilleure prise en compte des questions environnementales
en Côte d'Ivoire, plus particulièrement de celle en relation avec
la protection des milieux lagunaires à Abidjan. A la fin des
années 1980, les autorités avaient entrepris un vaste programme
destiné à résoudre les problèmes d'assainissement.
Financée avec l'aide de la Banque mondiale, pour un montant de 22
millions de dollars, la construction d'un système global
d'assainissement est malheureusement partielle et techniquement limitée.
Sans doute plus important, c'est sur le plan juridique que cette question a
très nettement avancé à partir du début des
années 1990. Le droit de l'environnement en Côte d'Ivoire
était auparavant très limité et totalement inadapté
à la situation économique du pays. Par l'adoption de la loi
n° 96-766 du 7 octobre 1996 portant sur le code de l'environnement, La
Côte d'Ivoire s'est ainsi dotée d'un véritable outil
juridique de référence. Plusieurs décrets fondamentaux ont
rapidement suivi et notamment n°97-678 du 3 décembre 1997 portant
« protection de l'environnement lagunaire et marin ». Pourtant, si ce
nouveau cadre législatif apparait comme complet et pertinent, force et
de constater que sa mise en application reste particulièrement
difficile. Cette législation est aujourd'hui peu respectée, par
le manque de moyens institutionnels, financiers, humains et techniques. Ainsi,
le problème de la pollution de la lagune d'Abidjan demeure au point de
rester l'une des 7 priorités du ministère de l'environnement. Le
problème reste donc aujourd'hui entier, pas moins de 2.207 milliards de
FCFA étant nécessaires sur 25 ans, selon lui, pour bâtir
des ouvrages d'assainissement et de drainage afin de « régler et
d'améliorer tout déversement dans le milieu lagunaire »P.
Pottier et al (2008).
2-Le plan d'urgence des infrastructures urbaines
La décennie de crise qu'a connue la Côte
d'Ivoire, a fortement éprouvé l'économie ivoirienne.
Toutes les ressources disponibles ont été mobilisées pour
la sortie de crise au détriment des infrastructures de bases qui
étaient dans un état de dégradation avancé. Ainsi
en 2010, le gouvernement ivoirien avec l'aide de la banque de la mondiale a mis
en place le PUIUR. Après l'interruption des travaux dus à la
crise post-électorale, les travaux ont repris avec la
réhabilitation des exutoires du bassin Gourou qui se trouve sur l'axe
Zoo d'Abidjan-carrefour de l'Indénié. Toutes les zones
dégradées ont été réhabilitées. Les
travaux se poursuivent et les responsables des travaux ont entrepris d'agrandir
les exutoires au niveau du carrefour de l'Indénié et de la
création de deux bassins de rétention l'un au niveau du quartier
Washington et l'autre derrière le district de police d'Adjamé.
Comme l'indique leur nom, ces bassins ont pour rôle de ralentir le
débit des eaux s'écoulant vers la baie (Photo 31).
An niveau de la baie du Banco, les fortes pluies qui se sont
abattues sur Abidjan et qui ont fait sortir la rivière banco de son lit,
ont poussé le Ministère de l'environnement à entreprendre
des travaux d'ouverture du lit de la rivière Banco au contact de la baie
du Banco. A la suite de ces travaux, le ministère de l'environnement a
décidé d'assainir cette baie en la débarrassant du
dépotoir d'ordures qui y était implanté.
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Ce bassin est construit dans le but de réduire de
débit des eaux de ruissellent se déversant dans la baie de
Cocody en saisons pluvieuses
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Photo 31 : Construction d'un bassin de rétention des eaux
de ruissellement derrière le district de police d'Adjamé
(cliché : N'DOMAN V. 2011)
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