III-3-1- Comparaison de composition floristique
En regroupant la composition floristique de toutes les
forêts primaires et celle des forêts dégradées
rencontrées, on peut dégager les caractéristiques aussi
bien physionomiques que floristiques entre les forêts primaires et les
forêts dégradées. Le tableau 3 ci-dessous
Tableau 3 : Comparaison de la forêt
primaire et de la forêt dégradée
Eléments de comparaison
|
Forêt primaire ou intacte
|
Forêt dégradée
|
Sous-bois
|
Clair et facile de circuler, accès rapide à la
ressource
|
Touffu avec de nombreuses espèces, difficile de
travailler
|
Diamètre des arbres
|
Gros
|
Petit
|
Hauteur des arbres
|
50 à 60 m
|
20 à 30 m
|
Croissance
|
Lente
|
Rapide
|
Strates
|
Supérieure, inferieure et
herbacée
|
Supérieure, moyenne,
inferieure et herbacée
|
Espèces caractéristiques
|
Lophira alata, Guibourtia
demeusei, Celtis adolphi- friderichii
|
Musanga cecropioides,
Macaranga spp,
Chromolena odorata, Trema orientalis
|
Composition
|
Hétérogène, dominance
|
Homogène, #177; hétérogène,
abondance-dominance
|
Sol
|
Avec humus
|
Sans humus
|
Canopée
|
Fermée
|
#177; ouverte
|
Superficie
|
Grande
|
Petite
|
Insectes
|
Présents
|
Absents
|
Espèces
|
Héliophiles, sciaphiles et
conservatrices
|
Héliophiles, pionnières et
édificatrices
|
Source : NDZAI 2015
38
En comparaison avec la forêt dégradée, la
forêt primaire présente une canopée fermée avec des
arbres à cimes jointives. Cependant dans les forêts
dégradées visitées, nous avons noté des
trouées laissant transparaître la lumière dans le sous-bois
et par conséquent, nous avons noté un sous bois touffu. Les
principaux caractères physionomiques sont les suivantes:
y' stratification verticale complète formée des
strates biens individualisée;
y' strate arborescente supérieure uniforme, dense,
dominée par une ou quelques « essence d'ombre » dont la
régénération est abondante et la représentation
bien fournie dans tous les étages;
y' strate arborescente inferieure et arbustive moins denses
que l'étage supérieur, surtout formées du recrutement des
essences dominantes;
y' strate suffrutescente et inferieur relativement claire,
constituées en majeur partie de plantes ligneuses sciaphiles et
hemisciaphiles et des plantules des grands arbres;
y' les essences héliophiles sont pratiquement absentes,
les lianes et les grandes monocotylées sont mal
représentées.
A côté des espèces qui dominent largement
le peuplement, apparaissent d'autres arbres qui tolèrent plus ou moins
l'ombre: Anonidium mannii, Panda oleosa, Staudtia kameroonensis var
gabonensis etc.
Les strates arborescentes inferieures (plus ou moins 20-25 m)
et arbustive (4-15 m) sont surtout peuplées des baliveaux de
régénération des grands arbres; quelques
éléments propres méritent d'être notés:
Garcinia punctata, Diospyros crassiflora, Massularia acuminata,
Cleistanthus itsoghensis etc.
La strate inferieure est peuplée de plantes
herbacées sciaphiles: Palisota spp, Geophila hirsuta,
Marantacées, Hyscelodelphys poggeana, Atenidia conferta, costus affer
etc.
Les lianes ou les plantes grimpantes sont moins nombreuses, on
note:
Urera cameroonensis, Olera gratiflora, Monniophytum
fulfum, Lacosperma spp etc.
A la différence des forêts primaires, les
forêts dégradées montrent, à l'intérieur de
la zone étudiée une assez grande uniformité, tant sur le
plan de leur structure que de leur écologie et de leur composition
floristique. Les forêts dégradées sont le plus souvent
dominées par un petit nombre d'espèces dans la strate
arborescente, mais ces essences ne se régénèrent pas dans
la strate inferieure. Le dôme ne dépasse jamais 15-20 m de haut,
le sous-bois est très dense et se
39
remarque surtout par de jeunes brins arbres des forêts
primaires destinées à relayer la succession. Les espèces
suivantes ont été notées dans les forêts secondaires
(tableau 4)
Tableau 4 : Les espèces
caractéristiques de la forêt dégradées.
Arbres et arbustes
|
Lianes ou plantes
grimpantes
|
Plantes herbacées
|
Musanga cecropiodes
|
Adenia lobata
|
Palisota hirsuta
|
Myrianthus arboreus
|
Montandra guinensis
|
Palisota schweinfurthii
|
Macaranga monondra
|
Paullinia pinnata
|
Aframonum stipulatum
|
Macaranga spinosa
|
Tetracera clessensii
|
Costus affer
|
Ficus spp
|
Combretum paniculatum
|
Nephrolepis biserrata
|
Etc.
|
. Urera
camerounensis
|
Canna indica
|
Il faut signaler que les lianes sont très abondantes
dans toutes les strates de la forêt dégradée; leur
biodiversité spécifique est très grande. Sur les sols
pauvres ou dégradés par un trop long cycle cultural, la
végétation est beaucoup moins dense; elle n'atteint que 2-3 m de
haut en moyenne et le couvert est irrégulier. La reconstitution
forestière est beaucoup plus longue.
Nous avons calculé les fréquences brutes de la
contribution spécifiques de chaque famille dans les forêts
primaires prises dans leur ensemble et celles de l'ensemble des forêts
dégradées.
40
En ce qui concerne les forêts primaires (figure 14) La
répartition des fréquences brutes des familles varie de 0.12%
à 10%, sur les 37 familles identifiées 28 familles sont
présentes dans cette forêt.
![](Etude-comparee-de-la-structure-forestiere-entre-les-forts-intactes-et-degradees-de-laxe-Im22.png)
Figure 14 : Contribution spécifique
des différentes familles rencontrées dans les forêts
primaires
La famille des Myristicaceae dans la forêt primaire (FP)
est la plus représentée (9.06%), suivies des Fabaceae-Faboideae
(6.77%), Fabacae-Ceasalpiniodeae (6.27%), Euphorbiaceae (6.06%) et les autres
familles sont faiblement représentées.
41
Pour ce qui est des forêts dégradées, les
valeurs de la fréquence brute varient de 0.1% à 14.15%. Sur 37
familles identifiées sur l'axe, seule 27 familles sont
présentées dans la forêt dégradée (figure
15).
![](Etude-comparee-de-la-structure-forestiere-entre-les-forts-intactes-et-degradees-de-laxe-Im23.png)
Figure 15 : Contribution spécifique
des différentes familles rencontrées dans les forêts
dégradées
La famille des Urticaceae est la plus
représentée (14.15%) suivies des Euphorbiaceae (8.44%),
Myristicaceae (4.47%). Le reste des familles sont faiblement
représentées.
La famille des Urticaceae est la plus
représentée par ce que l'espèce Musanga cecropiodes
est beaucoup plus dominante dans les forêts dégradées,
suivies des Macaranga spp de la famille des Euphorbiaceae.
|