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Les pratiquants de karaté en France: de l'«artiste martial » à  l'« égaré »

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par Anthony Mettler
UBO Brest - Master 2 Staps 2009
  

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II. Comprendre les représentations des pratiquants : une pratique unifiée ?

1. Des orientations variées de la pratique:

Diverses études scientifiques sur le karaté ont été entreprises depuis les années 1980. Celles-ci s'intéressent, par exemple, à la modification des représentations des pratiquants. L'étude de Patrick Trabal et Muriel Augustini34 sur l'évolution de l'image sous l'effet de la pratique du karaté, met à jour l'existence d'une évolution des représentations par le fait de pratiquer le karaté. Plus précisément, le facteur de cette transformation est le discours utilisé par les enseignants, discours basé notamment sur le côté « philosophique » voire « mystique » et « ésotérique » du karaté. En effet, le pratiquant se représente le karaté en référence à l'ensemble des discours traditionnels, philosophiques, sportifs ou de self défense. Dès lors, le pratiquant construit ses représentation avec l'ensemble des images cinématographiques, avec les propos des enseignants, de la fédération avec ce que le karatéka voit, entend ou échange avec les autres pratiquants au moment des stages et des entrainements. Etudier les représentations revient à recomposer et synthétiser l'ensemble des éléments propre à chaque individu. Ainsi, s'intéresser aux représentations sociales d'un groupe de karatékas permet de savoir en quoi elles sont « socialement élaborés et partagées »35. Cependant, les catégories élaborées par le chercheur pour l'analyse des orientations de la pratique sont restrictives et ne prennent pas en compte l'ensemble des possibilités. Donc, nous cherchons à construire une typologie des pratiquants la plus réaliste possible.

Une étude de Ludovic Jeanne36 met en évidence l'existence de différents « idéals-types » en ce qui concerne la pratique du karaté. L'auteur repère en effet des catégories telles que le « karaté-sport », le « karaté-art corporel traditionnel », le « karaté-technique martiale ». Ces trois types idéaux ont marqué l'évolution du karaté et la mondialisation de celui-ci. Selon l'auteur, il semblerait en effet qu'il y ait eu au cours de l'histoire de cette pratique en France une adaptation de la pratique d'un type « martial » vers un type plus sportif avec une étape intermédiaire proche des « arts corporels », que l'on reconnaît comme étant la forme actuelle. L'idéal-type « martial » semblerait aujourd'hui inactif, dans la

34 Augustini, M. & Trabal, P. (1998) les représentations du karaté pour les cadres, les enseignants et les pratiquants. Rapport de recherche, laboratoire de sociologie INSEP/FFKAMA, Paris

35 Jodelet, D. (1993), Représentations sociales : un domaine en expansion, in Jodelet, D., Les représentations sociales, PUF, Paris

36 Jeanne, L. (2001) Les géométries de corps, diffusion socio-spatiale et idéaux types de pratiques du karaté : essai de modélisation, Vème rencontre de Théo Quant, Université de Caen

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mesure où aucune forme concrète de pratique ne semble pouvoir être observée et rattachée à cette dimension « originelle ». L'art martial ancien d'Okinawa, qui se rapproche d'une forme de lutte de percussion pied/poing sans armes, se serait éteint. A l'inverse, Ludovic Jeanne formule l'hypothèse que des dimensions plus communautaires de la pratique du karaté sont susceptibles d'apparaître, ce qui pourrait également faire émerger une nouvelle façon de voir cette pratique. Dès lors, la mulipication du sens accordé à la pratique entraîne une modification de l'idéal que les pratiquants peuvent avec de celle-ci. Ainsi, il serait possible de pratiquer le karaté dans une forme propre à chacun en fonction de ses propres valeurs. Concrètement, chaque pratiquant reçoit, interagit et pose les propres bases de sa pratique. Aussi, les orientations de la pratique, c'est-à-dire la direction et le sens que l'individu donne à sa pratique, sont étroitement liées aux représentations que les pratiquants ont de leur karaté. Maintenant, il est important de savoir comment s'opère le choix d'une pratique telle que le karaté.

2. Les déterminants sociologiques de la pratique du karaté

Tout d'abord, nous savons que « les choix (et les rejets) de sports sont d'abord et essentiellement soumis à la logique de l'habitus »37 ; plus précisément « la place que l'on occupe dans la société conditionne le type de rapport que l'on entretient avec son corps et détermine grandement les usages, notamment sportifs, que l'on en fait »38. Aussi, nous pouvons dire que « les dispositions à l'égard du corps, de la pratique sportive, sont cohérentes avec les dispositions à l'égard d'autres pratiques culturelles »39. Nous avons décidé de nous appuyer sur les travaux de Pierre Bourdieu en raison de la sociologie qu'il développe, construite autour d'une idée centrale : la réalité du monde social ne repose ni sur les individus ni sur les groupes mais sur les relations entretenues entre ses éléments. Aussi, nous pouvons retenir la définition de l'habitus comme un « ensemble de dispositions incorporées » mais aussi comme un « principe générateur de pratiques »40. Il s'agit de dispositions que nous intériorisons et incorporons de façon durable qui résistent au changement. L'habitus fonctionne comme un système de dispositions unifiées qui constitue un élément d'unité de la personne. Il renvoie à tout ce qu'un individu possède et qui le constitue. Finalement, l'habitus désigne des manières d'être, de penser et de faire communes,

37 Pociello, C. (1981) La force, l'énergie, la grâce et les réflexes in Pociello, C. Sport et sociétés, Vigot, Paris

38 Op. Cit. Pociello, C.

39 Op. Cit. Defrance, J.

40 Bourdieu, P. (1986) habitus, code et codification, Actes de recherche en sciences sociales, n°64

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issues de l'incorporation non consciente des normes et pratiques véhiculées par le groupe d'appartenance.

Dans Sociologie du sport41, Jacques Defrance soulève une des questions posées par le programme de recherche de Pierre Bourdieu. C'est Jean-Paul Clément qui traite alors la question du lien entre la pratique sportive et les choix culturels du même agent. Dans une enquête42 comparative de trois sports de combats de préhension, la lutte, le judo et l'aïkido, il met en évidence que la manière d'engager le corps dans le combat n'est pas la même en fonction de la position sociale que l'on occupe dans la société. En effet, dans chacune des disciplines se manifeste une conception particulière de l'affrontement, avec des façons de d'engager son corps et de s'affronter à l'adversaire qui différe d'une pratique à une autre.

Par exemple, le lutteur privilégie un contact rugueux des corps, travaillant sur des appuis solides, avec un effort soutenu. L'étude de Jean-Paul Clément met en évidence que la lutte « est un sport de prolo » et que les lutteurs sont dans leur grande majorité d'origine ouvrière. En ce qui concerne le judo, il s'agit d'une pratique ayant comme objectif de projeter et de maîtriser au sol comme la lutte. L'élément qui permet de différencier ces deux pratiques est le médiateur utilisé : le kimono. Il a également été mis en évidence que les pratiquants sont issus des couches moyennes, c'est-à-dire des cadres moyens, employés ou encore techniciens. L'aïkidoka, quant à lui, utilise une mobilité dans le déplacement à « distance sociale »43. Il se prépare silencieusement à l'entrainement, par des exercices de contrôle de soi et de méditation. Dans ce cas, le kimono ne joue pas un rôle essentiel contrairement au pantalon (hakama). Cette activité est pratiquée par des cadres supérieurs avec une grande proportion de professions « intellectuelles ». Finalement, le choix d'une pratique de combat reconnues et légitime à un moment donné est socialement et culturellement conditionné44.

En ce qui concerne la pratique du karaté, nous pourrions donc dire que la manière dont nous pratiquons, c'est-à-dire le type de rapport au corps, expliquerait la place que l'on occupe dans la société. Aussi, le choix de la pratique du karaté serait conditionné par l'habitus et que

41 Defrance, J. (1995) Sociologie du sport, La découverte, Paris

42 Clément, JP. (1981) La force, la souplesse et l'harmonie, in Pociello, C. Sport et sociétés, Vigot, Paris

43 Hall, E. (1971) La dimension cachée, Seuil, Paris

44 Op. Cit. Clément, JP.

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la forme de pratique ne sera pas la même en fonction du statut social, des capitaux économiques et culturels dont le pratiquant dispose.

Plus précisément, les orientations de la pratique du karaté seraient socialement déterminées. Par exemple le karaté-jutsu45 pourrait rassembler des individus ayant les mêmes caractéristiques sociales à savoir un emploi proche ou encore un niveau d'étude similaire. Dès lors, il serait possible qu'au sein d'une même pratique identifiée socialement comme étant du karaté, il puisse y avoir des logiques d'habitus différents en raison de la multitude de formes, de styles donc d'usages sociaux existants. Alors, se pose la question de la diversification lors du développement de la pratique.

3. La diversification et modification de la structure sociale

Les recherches de Jean-Paul Clément apportent un éclairage intéressant quant aux raisons de la diversification d'une pratique. En effet, dans son étude comparative de la lutte, du judo et de l'aïkido, il explique que le judo occupe une place originale dans le système des sports de combat en raison d'une grande diversité de modalité de pratique, allant de la compétition à l'esthétique, et donc différents usages sociaux. Même si le judo moderne est plus orienté sur une pratique sportive compétitive, il est possible de trouver un dojo proposant une pratique du judo axée sur d'autres aspects comme le taïso46. Jean-Paul Clément expose le fait que tout au long de l'histoire le judo a élargi son éventail de pratiquants et dès son implantation l'élite intellectuelle de Paris fréquente les dojos. Ce fait aura pour conséquence une modification de son public, en effet, « du grand public succède les universitaires »47. Dès lors, le judo connaît ses premiers conflits ayant comme raison la diversification et la transformation de la structure sociale de la pratique. La notion de « champ »48 est sous jacente ici. En effet, chaque champ se caractérise par un rapport de forces entre dominants et dominés où les agents sociaux s'affrontent pour conserver ou transformer ces rapports de forces. Un certain nombre de traits invariants peuvent être

45 Le karaté-jutsu est une forme de pratique récente qui propose une synthèse de différentes pratiques martiales. Concrètement, le karaté-justuka peut utiliser toutes les techniques de karaté (coup de poing, coup de pied) mais également certaines techniques issues du judo comme les projections ou bien du jiu-jitsu comme les étranglements.

46 A l'origine, le Taïso nommait les activités physiques complémentaires pratiquées par les compétiteurs de judo ou de jujitsu dans le cadre de leur entrainement. De nos jours cette discipline intéresse un public de plus en plus large, sans limite d'âge, qui n'a pas forcément pratiqué de sport auparavant et qui recherche un loisir axé sur la culture et l'entretien physique.

47 Thibault, C. (2000) Entretien avec les pionniers du Judo, édition- Broché, Paris

48 Bourdieu, P ; (1994) Raisons pratiques, sur la théorie de l'action, Seuil, Paris

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discernés comme le degré d'autonomie, l'opposition entre les positions les plus autonomes et les moins autonomes, l'opposition actuelles entre dominants et dominés. Dès lors, ce processus ne s'applique pas qu'au judo, mais d'après Jean-Paul Clément, semble « caractériser tous les sports ayant connu une forte expansion ». D'après Christian Pociello, il existe un rapport entre la diversification de la pratique, qui peut aller jusqu'à la modification de la logique interne, et l'usage social de celle-ci49.

Contrairement au judo, la lutte n'aurait pas connu de divergence de ce genre en ce qui concerne la conception de la pratique. La raison invoquée serait que la pratique de la lutte ne semblerait pas avoir été « un enjeu de lutte entre les différents groupes sociaux ». C'est cette absence de concurrence qui permettrait d'expliquer que cette pratique apparaisse comme la « force rudimentaire » tandis que le judo à valoriser la « souplesse », la « technique » ou encore l' « esthétique ». Pour reprendre les mots de Jean-Paul Clément, « chaque pratique se définit par rapport et en opposition aux autres pratiques ».

En ce qui concerne le karaté, il existe aujourd'hui plus d'une vingtaine de styles de karaté comme le Shotokan, l'Uechi ryu ou encore le Kempo. Or, il y a très peu de styles qui se sont implantés dans les années 1950 en France. Au sens où l'entend Jean-Paul Clément, la diversification et la multiplication de la pratique du karaté serait due aux conflits d'idéaux et de sens entre les différents groupes sociaux qui composent la population de karatéka. C'est pour cela qu'aujourd'hui d'autres formes de pratique se développent comme le karaté-jutsu, le karaté-contact, le karaté enfant ou le body-karaté. Dès lors, les modalités de pratique ont beaucoup évolué et d'autres sont apparues depuis plus de 60 ans. L'exemple du body-karaté démontre bien la modification de l'usage social qui peut être fait du karaté. Aussi cette forme de pratique, qui s'inscrit dans une logique hygiéniste, utilise les techniques de karaté sur de la musique afin de rechercher du plaisir et du bien-être50. Toute fois, le body-karaté permet également d'orienter l'offre de la pratique afin de toucher un public plus féminin.

Nous pouvons dire que le karaté a connu une forte expansion ainsi qu'une modification de son public, ce qui a entraîné une diversification des modalités de pratique illustrée par le body-karaté. La diversité des publics au sein de la pratique pourrait amener à la constitution de groupes sociaux ayant chacun sa propre définition et conception du karaté. Il en résulterait

49 Pociello, C. (1980) Eléments pour la constitution d'une histoire des pratiques sportives. Travaux de recherche de l'INSEP, n°6, édition spéciale histoire des sports

50 Gleyse, J. (1999) Yves TRAVAILLOT, Sociologie des pratiques d'entretien du corps, Corps et Culture, N° 4

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alors une transformation de la structure sociale en raison de la variété des usages et des

logiques internes existantes. Toutefois, ce propos est à nuancer car ce n'est pas strict.

Rappelons que « chaque pratique se définit par rapport et en opposition aux autres pratiques »51, ce qui nous laisse penser qu'au sein même de l'espace social du karaté il puisse y avoir des enjeux de lutte afin que chaque groupe social puisse défendre sa conception, ses valeurs ainsi que sa vision de pratique. Autrement dit, accéder aux définitions, aux valeurs, aux représentations des pratiquants nous permettra de faire émerger les conflits entre les différentes conceptions du karaté. Puis nous élaborerons une typologie des profils types de pratiquants. Il est donc nécessaire de présenter le mécanisme de constitution des représentations et des opinions afin de pouvoir proposer une méthodologie pertinente.

4. L'opinion et les représentations comme construits sociaux

L'opinion individuelle, définie par Jean Stoetzel comme une « formule nuancée qui, sur une question déterminée, reçoit l'adhésion sans réserve d'un sujet »52, ne peut être convoquée sur le champ par le questionnaire ou l'entretien comme s'il existait, toute fabriquée, une opinion qui n'aurait jamais été modifiée. Beaucoup d'études en ethnologie, linguistique ou sociologie, convergent pour indiquer que le fruit des interactions entre individus, comme une conversation dans le métro ou au travail, qui permet de construire ou de rappeler à soi une opinion et de s'y tenir. Cette construction varie selon les interlocuteurs ou plutôt selon la valeur qu'ils prennent. Par exemple, une opinion exprimée devant un supérieur n'entre pas dans la même stratégie qu'une opinion formulée avec un collège, en privée ou en public, dans une relation amoureuse ou autre. Ainsi, l'opinion est toujours un « construit social »53dépendant de la situation dans laquelle elle s'exprime. Nous pouvons également la considérer comme une contrainte sociale ou politique qui pousse un individu à se rallier à un discours sous peine de ne pas être compris.

Dès lors, nous considérons que l'étude des pratiques sportives par les opinions nécessite de préciser la construction des représentations sociales, au sens où en parle Jean Claude Abric54, à savoir « un processus au centre de tensions participantes à la prise d'opinions ». Ce sont des « représentations construites dans le cadre des pratiques quotidiennes et

51 Op. Cit. Clément, JP.

52 Stoetzel, J. (1943) La théorie des opinions, P.U.F, Paris

53 Duclos, D. & Meynaud, HY. (1985) Les sondages d'opinion, La découverte, Paris

54 Abric, JC. (2003) Méthodes d'études des représentations sociales (dir.), Erès, Ramonville

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partagées par l'ensemble d'un groupe social au-delà des particularités individuelles » pour Serge Moscovici55. Les représentations sont des constructions sociales qui aident à poser le réel, c'est-à-dire qu'elles permettent « de donner un sens à ses conduites, et de comprendre la réalité, à travers son propre système de références, donc de s'y adapter, de s'y définir une place »56, en fonction des expériences, des émotions, donc de la réalité vécue par l'individu.

Jean Corneloup, dans son enquête d'opinion sur l'étude des pratiques sportives de montagne57, rappel que le processus décisionnel permettant d'exprimer son opinion sur un sujet renvoie à un jeu complexe. En effet, il propose de redonner de l'importance à l'idée de co-production de la représentation si l'individu est considéré comme producteur de valeurs, tout en restant engagé dans des champs de force multiples avec lesquels il doit composer. Il rappel également que l'opinion n'est pas fixe et peut évoluer dans le temps comme l'ont montrés les travaux de Vérène Chevalier en équitation58. Donc, les karatéka produisent leurs représentations sur la pratique en fonction des expériences, des émotions et de leur réalité vécue, tout en composant avec de multiples champs de forces. De plus, le karatéka produira une opinion qui évoluera et se transformera dans le temps.

Ainsi, l'individu peut être pensé comme faisant partie d'un champ de symboles au sein duquel il choisit ceux qui l'attirent et ceux qu'il rejette. « Ce jeu d'attirance et de répulsion permet à l'individu de se situer en composant son univers symbolique de référence » pour Jean Corneloup. Toute fois, l'opinion traduit une position sociale marquant la manière dont l'individu compose sa relation avec le social. Donc, si nous souhaitons comprendre au mieux le pratiquant nous devons prendre en compte tout un ensemble de facteurs. En effet, nous avons vu qu'une opinion est un construit social qui résulte d'une interaction et qu'elle dépendant de la situation dans laquelle elle s'exprime. Aussi, la représentation est un processus au centre de tensions participantes à la prise d'opinions.

55 Moscovici, S. (1989) Les représentations sociales, P.U.F, .Paris

56 Abric, JC. (1994) Pratiques sociales et représentations, P.U.F, Paris

57 Corneloup, J. (2008) L'enquête d'opinion dans l'étude des pratiques sportives de montagne, Bulletin de méthodologie sociologique

58 Chevalier, V. (1994) Démographie sportive. Itinéraire et abandons dans les pratiques de l'équitation, Thèse pour le Doctorat Histoire et Civilisation des Sociétés Occidentales. Paris VII

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Nous avons vu que chaque individu oriente sa pratique en fonction des valeurs et du sens qu'il donne au karaté, ce qui abouti a différentes conceptions de la pratique (sportive, philosophique, self-défense). Ces orientations sont étroitement liées aux représentations que les pratiquants ont de leur pratique. Aussi, il serait possible qu'au sein d'une même pratique il existe des orientations complètement différentes en raison de la multitude de formes, de styles donc d'usages sociaux. De plus, nous avons vu que qu'au sein même de l'espace social du karaté émergent des tensions en raison d'enjeux de lutte afin que chaque pratiquant puisse défendre sa conception, ses valeurs ainsi que son orientation de pratique. Enfin, nous avons vu que les représentations sont construites dans le cadre des pratiques quotidiennes et partagées par l'ensemble d'une population. Dès lors, acquérir les opinions du pratiquant par l'intermédiaire de questions simples nous permettra de mettre à jour les représentations ainsi que les enjeux existants dans l'espace de la pratique.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore