Annexe 4
Extrait du carnet de terrain
8 novembre 2007
Les étudiants de l'Université de Bretagne
Occidentale décident de se réunir à la faculté de
lettres de Segalen afin de décider de la façon dont les
étudiants brestois doivent se positionner par rapport au mouvement de
contestation social.
L'assemblée générale regroupa près
de 400 étudiants majoritairement de l'UFR Lettres de Segalen et
très peu des autres UFR de l'université. On pouvait y voir
quelques parents et des journalistes comme le télégramme, Ouest
France ou encore France Inter. Etaient présents, l'UNEF, Sud
étudiant, des « anars », des élus étudiants mais
aussi la CNT. Il n'y avait pas de leader visible mais un groupe de quatre
personnes qui semblait piloter l'AG. L'ensemble des votes se faisaient à
main levée et l'instauration du tour de parole fut mis en place,
malgré ces règles un sentiment de désordre régnait
dans l'amphi. Les étudiants n'ont pas beaucoup pris part au
débat, ils sembleraient être là plus en attente
d'informations.
Cette organisation aura pour incidence de passer beaucoup de
temps sur la forme que le débat doit avoir, vote à main
levée ou non, et pas sur le fond. C'est-à-dire de débattre
sur le pourquoi du rassemblement. La proposition de l'ordre du jour a
été dure à mettre en place, une fois les points importants
listés, la tribune avait des difficultés à maintenir le
débat.
Cette « perte de temps »42 a eu pour
conséquence de lasser les étudiants et a entrainé un
faible taux de participation de votants. Nous avons vu, au moment du vote de la
grève, 30 personnes qui ont levé la main et les autres personnes
n'ont même pas participé au vote. Une autre conséquence
d'une tribune constituée de personnes actives dans le mouvement est que
les idées qui allaient à contre sens du discours de mise en
grève était systématiquement non respectées. Enfin,
la tribune a laissé transparaître qu'elle n'était là
que pour motiver les étudiants à se mettre en grève,
malgré le manque d'informations sur la loi. Dès lors, nous avons
vu le glissement d'une information sur la loi vers un vote de grève.
D'ailleurs, lorsque la question « qui a lu la loi ? » a
été posée, il n'y avait qu'une dizaine de personnes qui
ont levé la main. La seule disposition pour permettre aux
étudiants de se rendre compte de la loi LRU est une affiche qui reprend
les points problématiques de cette loi, cependant ces points ne seront
pas débattus en AG. Nous avons retenu suite à l'observation que
l'attitude générale des étudiants était de suivre
les autres universités en France en ayant comme source d'information
principale les journaux télévisés.
Les idées véhiculées par l'ensemble des
échanges traduisaient l'aspect foncièrement mauvais de cette loi.
Notamment que le principe d'autonomie des institutions était un choix
non réfléchi qui ne répondait pas aux attentes des
étudiants. L'idée du blocus a été soulevée
à un moment au cours de l'AG mais succinctement et sans
précision. La multiplicité des thèmes abordés a
dispersé le débat jusqu'à ne plus être directement
en lien avec la problématique de la LRU. Les idées et les
revendications sont reprises de celles d'autres universités et de la
coordination nationale, sans qu'elles soient analysées ou
critiquées.
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42 Discours d'étudiants dans
l'assemblée
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