Annexe 1
Pour information, la LRU a été votée en
plein mois d'août, semble t-il sans concertation réelle des
différentes parties et acteurs sociaux. Les citoyens français
avaient élu Nicolas Sarkozy à la présidence de la
République en mai 2007, sur un programme de campagne incluant une
restructuration de l'université en France. Cette réforme avait
été plus ou moins clairement annoncée, à travers
ses meetings médiatisés, ce qui avait incité le
président de l'UNEF (B. Juliard) a prévoir une rentrée
difficile.
La LRU est affichée comme une loi visant à une
autonomie plus importante des universités Françaises. Il
s'agirait en fait d'une adaptation de la Loi de 1984 pour répondre aux
besoins ainsi qu'à la volonté de rendre l'université plus
« compétitive » avec les universités
étrangères. Cette Loi met à jour de façon officiel
des us et coutumes universitaires déjà existants, comme par
exemple la constitution des commissions de spécialistes pour le
recrutement des enseignants chercheur à l'université.
Cependant, cette Loi a t- elle été
foncièrement bien préparée ?
Ne contient-elle pas des éléments propres
à inquiéter la population étudiante, comme la
liberté donnée en matière de recrutements, l'ouverture du
Conseil d'Administration aux entreprises mécènes, la
déréglementation d'une partie des frais d'inscription ?
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Annexe 2
La note Darcos
Le 29 octobre dernier, X. Darcos, par une circulaire
envoyée aux Recteurs d'Académie, ordonne que 25% des
élèves entrant en LP soient inscrits en Bac pro et non en BEP
(dont 5O% dans la filière tertiaire). Il décide aussi que 2008
doit être l'année de préparation à la
généralisation du bac pro en 3 ans. Au final, les
élèves de LP perdront Une année de formation (BEP 2 ans +
bac pro 2 ans). Dans le secteur industriel, cela correspond à une perte
d'environ 1000 heures de formation d'enseignement général et
professionnel.
En 2005, un rapport de l'inspection générale
(rapport Prat) tirait un bilan peu convaincu des expérimentations
effectuées depuis 2001 : « la grande majorité des
élèves ou apprentis n'a pas la possibilité de suivre un
parcours en 3 ans et il y a lieu de ne pas oublier ce type de public en fermant
trop rapidement les sections de BEP ».
La disparition du BEP ou son remplacement par un diplôme
en fin de seconde année de bac pro risque d'aggraver la sortie
prématurée et sans diplôme du système scolaire des
élèves les plus fragiles. Pour les autres, les
débouchés au sortir du bac pro seraient en BTS et IUT. Quelles
seront leurs chances de réussite avec une formation tronquée
d'une année ?
La généralisation du bac pro en 3 ans interroge
sur le devenir de la filière technologique, la réforme STG a eu
pour résultat de voir diminuer le nombre de lycéens inscrits, la
réforme STI a été repoussée. Bacs pros et bacs
technologiques vont rentrer en concurrence directe. Quel peut être
l'avenir de l'enseignement technologique qui est une spécificité
française en Europe alors que notre ministre a la volonté de
réduire le nombre des diplômes ?
Cette réforme lancée à la hussarde permet
à court terme de mettre en oeuvre les décisions
budgétaires du gouvernement, c'est-à-dire réduire le
nombre de fonctionnaires, 11200 dans notre secteur, appauvrir l'offre
d'éducation et aggraver la déqualification des diplômes.
Des diplômes dévalués seront-ils reconnus par les
employeurs ?
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