DÉDICACE
À
Mon cher père Belndanga Dubois Jean
Ma très chère mère Mouna Marie
Mes frères et soeurs
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire est la contribution de
plusieurs personnes que je tiens à remercier pour leur
générosité. En m'exprimant de la sorte, je pense tout
particulièrement à mon directeur, Docteur Hamoua Dalailou, qui
a bien voulu accepter de diriger ce travail. Je le remercie vivement de sa
disponibilité, ses orientations et ses conseils pour
larédaction de ce mémoire.
Mes remerciements vont à l'endroit du professeur
Mamoudou, chef de département d'Histoire pour ses précieux
conseils et sa diligence en vue de la finalisation de ce travail.
J'adresse également mes remerciements au corps
enseignant du département d'Histoire pour ma formation académique
reçue. J'adresse également mes remerciements au corps enseignant
du département d'Histoire pour ma formation académique. J'exprime
ma gratitude particulièrement aux
professeursHamadouAdama,Nisezeté Bienvenu Denis, Mokam David, Taguem
Fah,Ouba Abdoul-Bagui, FadiboPierre, MbengueNguimé Martin,
AbdouramanHalirou, TegnaÉdith Mireille, AtoukamTchefenjem Liliane Dalis.
Les docteurs :WamMandeng Patrice, BetgaDjenkwe Noël,
MvotoThérèse,Babarou, Hassana, AminaDjoulde Christelle,
TassiSotherine Rolande,HarounaBarka. Aux enseignants assistants, Andjeng
Honoré Désiré, DjouberouNarcisse.
Ma gratitude s'adresse à mes informateurs, pour leurs
précieuses informations qu'ils m'ont fournies. Nous pensons aux
Mesdames et Messieurs Adaré Gassawilly Mireille, Bazama Solange,
Assatou, BarbouDoko JeanÉlé André, Souleymanou, Koh
Benjamin, Toué Boré.
Je profite de cette opportunité pour saluer le soutien
de mes frères et soeurs : BelndangaGandiri
Sylvain,KoékéZolo Nicéphore, Assoura Jean Baudelaire,
Dubois Aldou, MbiangoFrancois, Gomna Léon, Bilamo Abraham pour leur
appui fraternel qui a constitué pour nous une véritable
locomotive pendant la rédaction de ce mémoire.
Je ne saurais oublier mes camarades de la promotion 2014,
pour l'entraide et la solidarité qui ont prévalu durant nos
années académiques. Je pense ici principalement à Issa
Iliassou, Abatcha, Ayouba Tchibiya, Batoul Bouba, Bissa Isabelle Blanche,
Beemkou Michael, Nadège, Francois Souley, Inna Aissatou, Samira
Aboubacar, Bago Lingui Frédéric, Sanda, Rabiyatou.
Que tous ceux qui ont participé, de près ou de
loin, à l'élaboration de cette oeuvre scientifique trouvent ici
l'expression de notre profonde reconnaissance.
SOMMAIRE
DÉDICACE
Erreur ! Signet non
défini.
REMERCIEMENTS
ii
SOMMAIRE
iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES FIGURES
vii
RÉSUMÉ
viii
ABSTRACT
ix
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
1
CHAPITRE I
: PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE.
19
I-L'ÉTUDE DU MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAÏ
20
II-L'ÉTUDE DU MILIEU HUMAIN DE LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAÏ
25
III-LES INFRASTRUCTURES DE LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAI
34
IV- LA SITUATION DU SYSTÈME EDUCATIF
CAMEROUNAIS
36
CHAPITRE II
: LES FACTEURS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULA.
40
I-LES FACTEURS PERSONNELS DE LA DÉPERDITION
SCOLAIRE
41
II-LES FACTEURS SCOLAIRES DE LA DÉPERDITION
SCOLAIRE
43
II- LES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA
DÉPERDITION SCOLAIRE
52
IV-LES FACTEURS FAMILIAUX DE LA DEPERDITION
SCOLAIRE
59
CHAPITRE III
: LES CONSÉQUENCES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAI.
61
I-LE TAUX DE CHÔMAGEÉLEVÉ COMME
CONSÉQUENCE PRINCIPALE DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
62
II-LA RÉDUCTION DE L'AUTORITE PARENTALE
64
III- LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE
64
IV-L'ATTRAIT AU BANDITISME, VOL ET AU
PHÉNOMÈNE D'ENFANT DE LA RUE
65
V-LA PROSTITUTION ET LE PHÉNOMÈNE
FILLE-MÈRE
66
VI-L'ACTIVITE DE MOTO-TAXI COMME CONSÉQUENCE
DE DÉPERDITION SCOLAIRE.
67
VII-L'ANALPHABÉTISME DES
DÉCROCHEURS ET L'EXTRÊME PAUVRETE FAMILIALE
69
CHAPITRE
4 : LES SOLUTIONS À LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE
DE GAROUA-BOULAI
72
I-LE RÔLE DES PARENTS ET ENSEIGNANTS DANS LA
LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
73
II-LE RÔLE DE L'ÉTAT
82
III-LE RÔLE DES ÉLÈVES DANS LA
LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
88
IV-LA SOLUTION AU MANQUE D'ACTE DE NAISSANCE
88
CONCLUSION
GÉNÉRALE
91
SOURCES
ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIQUES
95
ANNEXES
106
TABLE DES MATIÈRES
116
SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
AME: Associations de Mères
Éducatrices
APE : Association des Parents
d'Élèves
APEE : Association des Parents
d'Élèves et d'Enseignants
CE1 : Cours Élémentaire
1ère année
CE2 : Cours Élémentaire
2ème année
CEP : Certificat d'Études
Primaires
CM1 : Cours Moyen 1ère
Année
CM2 : Cours Moyen 2ème
Année
CP : Cours Préparatoire
CPS : Cours Préparatoire
Spécial
E.P.P : École Primaire
Publique
E.P.P : École Privée
Protestante
FALSH : Faculté des Arts, Lettres
et Sciences Humaines
GCE A: Level General Certificate of
Education, Advanced Level
GCE O: Level General Certificate of
Education, Ordinary Level
GREFAAD : Groupe de Recherche
d'études de Formation et d'appui aux actions de Développent.
HCR : Haut-Commissariat des Nations
Unies pour les Réfugiés
IAEB : Inspection d'Arrondissement de
l'Éducation de Base
IGE : Inspection Générale
des Enseignements
IGS : Inspection Générale
des Services
INS : Institut National de la
Statistique
MINEDUB : Ministère de
l'Éducation de base
MINEFOP : Ministère de l'Emploi
et de la Formation Professionnelle
MINESEC : Ministère des
Enseignements secondaires
OCDE : Organisation de Coopération et
Développement Économique
OIT : Organisation Internationale du
Travail
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PCA : La Pédagogie Centrée
sur l'Apprenant
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement
PRODERE AO : Programme de
Développement des Réseaux pour l'éducation en Afrique
de l'Ouest
SIL : Section d'Initiation au Langage
TBS : Taux Brut de Scolarisation
TIC : Technologie de l'Information et de
la Communication
TNS : Taux Net de Scolarisation
UNESCO : Organisation des Nations Unies
pour l'Éducation, la Science et la Culture
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les espèces fauniques
3
Tableau 2 : liste des personnels de commandement
ayant servi comme chef de district à Garoua-Boulaï.
27
Tableau 3 : liste des sous-préfets de
l'arrondissement de Garoua-Boulaï
28
Tableau 4 : Les repères historiques de la
commune de Garoua-Boulaï
29
Tableau 5 : carte scolaire de la commune de
Garoua-Boulaï
34
Tableau 6 : taux d'échecs au primaire dans
l'arrondissement de Garoua-Boulaï de 1977 à 2019.
37
Tableau 7 : tableau Récapitulatif à la
question aux enseignants : « Le nombre de redoublants
s'élevait à combien l'année dernière dans votre
classe ? »
39
Tableau 8 : Ratio élèves/salles de
classe dans quelques arrondissements de l'Adamaoua, Est et
Extrême-nord.
45
Tableau 9 : Taux brut de scolarisation, nombre de
redoublants et taux de redoublements au Cameroun de 1980 à 2000.
46
Tableau 10 : statistique des principales raisons
d'abandon scolaire
56
Tableau 11 : conséquence principale de
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï
63
Tableau 12 : activités menées par les
décrocheurs après l'abandon de l'école
68
LISTE DES
FIGURES
Figure 1 : Carte de la région de l'Est
3
Figure 2 : carte de localisation de la commune de
Garoua-Boulaï.
22
Figure 3 : Hôtel de ville de
Garoua-Boulaï
26
Figure 4 : Répartition des
réfugiés dans la commune de Garoua-Boulai
32
RÉSUMÉ
Le présent travail qui nous incombe porte sur
« La déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï (Est-Cameroun) : 1977-2019».Cette étude a
pour objet d'étudede cerner le nombre d'élèves ayant
abandonné l'école dans la commune de Garoua-Boulaï en 2019.
L'étude que nous conduisions se fixe pour objectif général
d'examinerles facteurs et conséquences de la déperdition scolaire
dans la commune de Garoua-Boulaï. La problématique retenue est la
suivante, quels sont les facteurs et les conséquences de la
déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la
commune de Garoua-Boulaï en particulier ?Ainsi, nous avons
distingué plusieurs facteurs de ce
phénomèneregroupés en quatre catégories à
savoir :lesfacteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs
socio-économiques et les facteurs familiaux.Plusieurs
conséquences découlent de cette déperdition scolaire. Il
s'agit dutaux de chômage élevé, la réduction de
l'autorité parentale, la délinquancejuvénile, l'attrait au
banditisme, vol et au phénomène d'enfant de la rue, la
prostitution, pour ne citer que celles-là, la liste est loin
d'être exhaustive.En ce qui concerne la méthodologie, nous avons
fait recours à la méthode systémique et aux techniques
d'observation simple, documentaire et à l'entretien. Une analyse
minutieuse des données recueillies dans les services de la commune de
Garoua-Boulaïdu 25 juillet au 26 septembre 2020 a permis de cerner divers
facteurs d'ordres sociaux, économiques, scolaires, personnels et
culturels qui sont à l'origine de ce problème. Le recours
à quelques théories a été d'un apport certain pour
la bonne compréhension de l'objet de cette recherche. Cette étude
a été subdivisée en quatre chapitres. Le premier chapitre
est consacré à la présentation de la commune de
Garoua-Boulaï, le deuxième est dédié à
l'identification des facteurs de la déperdition scolaire, le
troisième met en exergue les conséquences de ce
phénomène et le quatrième chapitre a la charge de proposer
les solutions de remédiation à ce fléau social.Pour
remédier à ce fléau social, il serait nécessaire
que, l'État camerounais, les parents, les élèves
eux-mêmes et les enseignants tiennent compte de leurs rôles
respectifs envue d'assurer l'égalité de chance à tous les
enfants face à l'institution scolaire.
Mots clés : Abandon
scolaire,commune, déperdition scolaire, élèves, maitres,
parents école.
ABSTRACT
The present work which falls to us relates to«The
school dropout in the municipality of Garoua-Boulaï (East-Cameroon):
1977-2019». The purpose of this study is to identify the number of
students who dropped out of school in the municipality of Garoua-Boulaï in
2019. The study we were conducting sets the general objective of examining the
factors and consequences of dropout in the municipality of Garoua-Boulaï.
The problematic selected is as follows, what are the factors and of dropout in
Cameroon in general and in the municipality of Garoua-Boulaï in
particular? Thus, we have distinguished several factors of this phenomenon
grouped into four categories namely: personal factors, school factors,
socio-economic factors and family factors. Several consequences flow from this
school dropout. These are the high unemployment rate, the reduction of parental
authority, parental delinquency, the attraction to banditry, theft and the
phenomenon of street children, prostitution, to name but a few, the list is far
from exhaustive. Regarding the methodology, we used the systemic method and the
techniques of simple observation, documentary and interview. A careful analysis
of the data collected in the services of the municipality of Garoua-Boulaï
from July 25 to September 26, 2020 made it possible to identify various social,
economic, educational, personal and cultural factors which are at the origin of
this problem. The use of a few theories was a definite contribution to a good
understanding of the object of this research. This study has been subdivided
into four chapters. The first chapter is devoted to the presentation of the
municipality of Garoua-Boulaï, the second is dedicated to the
identification of the factors of school dropout, the third highlights the
consequences of this phenomenon and the fourth chapter is responsible for
proposing remedial solutions to this social scourge. To remedy this social
scourge, it would be necessary for the Cameroonian state, the parents, the
pupils themselves and the teachers to take into account their respective roles
in order to ensure equality of opportunity for all children in the face of the
crisis educational institution.
Key words: school dropout, municipality, school
dropout, pupils, teachers, parents and school.
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
I-PRÉSENTATION DU SUJET
L'éducation est le socle de
l'épanouissement individuel de tout homme en vue des transformations de
la société. C'est dans cette optique que l'éducation
occupe une place primordiale dans le développement économique et
sociale des nations. La déclaration universelle des droits de l'homme
adoptée en 1948 par l'Organisation des Nations-Unies stipule en son
article 26 que « Toute personne a droit à l'éducation.
L'éducation doit être gratuite au moins en ce qui concerne
l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement
élémentaire est obligatoire »1(*). La convention relative aux droits de l'enfant,
ratifiée par tous les pays du monde à l'exclusion de la Somalie
et des États-Unis quant à elle, reconnaît, en son article
28, le droit des enfants à l'éducation et exige à tous les
pays signataires la mise en application d'une scolarisation
élémentaire et obligatoire sans discrimination aucune. C'est dans
cette optique que, les pays en voie dedéveloppement, notamment les pays
africains, peuvent espérer progresser vers les idéaux de
liberté, de paix, de justice sociale et sortir de leur
sous-développement. Les compétences acquises uniquement à
l'école primaire ne permettant pas à un individu de
s'épanouir et de se prendre en charge. Cela affecte négativement
le développement socioéconomique. À ce titre, les jeunes
ne terminant pas les cours primaires et secondaires constituent un gaspillage
des ressources allouées à l'enseignement et sont à
l'origine de plusieurs problèmes sociaux. La déperdition scolaire
suscite les problèmes de redoublement et partant l'abandon
d'étude. Elle correspond à une sortie prématurée
d'une partie des effectifs scolaires engagés dans un cycle 2(*).C'est dans cette perspective
qu'on peut affirmer à juste titre qu'au Cameroun les populations
rurales éprouvent toujours des difficultés à
accéder à l'éducation notamment dans la commune de
Garoua-Boulaï. La pauvreté contribue à freiner le taux de
scolarisation dans cette localité. Les personnes vulnérables
touchées (Handicapés, orphelins) n'ont pas suffisamment de chance
d'accès, de réussite et de poursuite aux études. Par
conséquent, la plupart des élèves de Garoua-Boulaï
mettent fin à leurs études primaires comme secondaires sans
avoir validé leurs diplômes et sans aucune qualification
requise ; pourtant le diplôme au Cameroun est le seul outil qui
jauge le niveau d'études et partant l'instrument incontournable ouvrant
la voie à l'entrée à la fonction publique.
Dans la même perspective, Noumba Isidore cite les
auteurs tels Blackorby et Wagner, 1996 ; Thurloz et al. 2002 qui ont
déclaré que : « l'abandon scolaire est un
phénomène grave. Il est de plus en plus reconnu que abandonner
l'école avant la fin du cycle secondaire peut constituer un handicap
sérieux pour tout candidat à un emploi »3(*). En effet, l'abandon scolaire
est entendu ici comme un problème pouvant entrainer le chômage des
jeunes dans la vie sociétale.
Les taux de scolarisation au Cameroun en ce qui concerne
l'enseignement secondaire sont très inférieurs à ceux des
pays ayant des revenus par habitant comparables. Ceci est dû à un
phénomène de déscolarisation au cours des années
1989-99, pratiquement sans précédent dans un pays qui n'a pas
été confronté à une guerre ou un conflit civil. Il
convient de signaler à signaler à juste titre que les
statistiques scolaires sont très peu fiables à cause de
l'affaiblissement des capacités institutionnelles de l'administration de
l'éducation. Officiellement le taux d'inscription brut au primaire est
de 81%, alors qu'il était de 112 % dix ans auparavant4(*). Mais ce taux est fortement
gonflé par les redoublements très nombreux, de l'ordre de 28%
chaque année.
Les enseignements secondaire et supérieur ne sont pas
mieux lotis que le primaire du point de vue des taux d'inscription, quoique la
priorité leur a clairement été donnée au moment de
la crise. Ainsi, le secondaire est le seul sous-secteur du système
éducatif où les inscriptions, le nombre d'école et
d'enseignants croissent rapidement dans le secteur public comme privé.
Il n'y a jamais eu de suspension du recrutement d'enseignants du secondaire
alors que les écoles normales de formation des maitres ont fermé
entre 1990 et 1995.
Il est vrai qu'au regard de l'évolution du monde,
après avoir atteint son essor pendant le XVIII ème siècle,
la courbe de l'intelligence humaine est en pleine régression. C'est dans
cette perspective qu'on assiste début à la chute du niveau des
jeunes camerounais car le système éducatif dans lequel ils sont
inscrits est en panne5(*).
Les pays les plus pauvres d'Afrique se caractérisent par des
systèmes éducatifs très peu performants (Mook et Jaminson,
1988). En outre, le système éducatif Cameroun dans son ensemble
et notamment celui de l'arrondissement de Garoua-Boulaï souffre de
nombreux maux auxquels une éducation de qualité pourrait apporter
une solution adéquate car « un trésor est caché
dedans »6(*).
Thomas Paine, alors actif révolutionnaireen France et citoyen
français, délégué girondin à la convention,
écrit dans ce sens :
L'ignorance sera bannie des générations à
venir et le nombre de pauvres se réduira, car leurs capacités,
grâce à l'éducation, seront plus élevées. Une
nation sous un bon gouvernement ne devrait permettre à personne de
rester sans éducation. Ce sont les gouvernements monarchiques seulement
qui requièrent l'ignorance pour se confronter7(*).
Ainsi, Parmi les maux qui minent le système
éducatif camerounais figure en bonne place, la déperdition
scolaire. C'est dans le but de trouver les solutions à ce fléau
que nous inscrivions notre recherche dans ce sillage. Ainsi, notre recherche
porte sur « La déperdition scolaire dans la commune
de Garoua-Boulaï (Est-Cameroun) :1962-2019 ».
II- MOTIVATIONS DU SUJET
Plusieurs raisons nous ont sous-tendu le choix de ce sujet.
Trois raisons sont identifiées à savoir les raisons
scientifiques, économiques, sociales et personnelles.
Les raisons scientifiques résident au niveau du
manque d'écrit concernant la déperdition scolaire dans la commune
de Garoua-Boulaï. Ce travail va contribuer au développement de la
scolarisation des jeunes de notre zone d'étude. En effet, nous avons
choisi un tel sujet parceque d'après nos multiples recherches, il
s'avère que, le sujet que nous avons choisi ici n'a pas encore fait
l'objet d'une recherche scientifique.
Les raisons économique et sociale, s'expliquent
par le souci de réduire l'analphabétisme et la pauvreté de
certains parents et jeunes du Cameroun en général et de la
commune de Garoua-Boulaï en particulier ; car l'éducation joue
un rôle essentiel dans le développement économique, et
constitue l'un des facteurs explicatifs importants des écarts de niveaux
de vie entre pays est la plus ou moins grande précocité
historique des progrès éducatifs. Si on considère des pays
continents de taille et de poids comparables comme les États-Unis, la
Russie ou la chine, le fait que le premier soit devenu de loin la
première puissance économique mondiale est liée à
la mise en place d'un système éducatif primaire
généralisé dès le XIX ème
siècle8(*).
Enfin, sur le plan personnel, le souci est de réduire
la déperdition scolaire des jeunes dans la commune de Garoua-Boulaï
parceque nous avons constaté avec amertume que, les jeunes abandonnent
précocement leurs études primaires et secondaires dans notre zone
d'étude pour se livrer aux activités remunerables telles les
moto-taxi, l'extraction de l'or, pour ne citer que celles-là, la liste
de ces activités est loin d'être exhaustive. Donc à
travers cette étude, nous sensibiliserons la communauté
éducative sur l'importance de l'école.
III-CADRE TEMPOREL
Pour la réalisation d'un travail historique, il est
très important d'avoir un repère chronologique. C'est dans ce
sens que, l'historien Joseph Ki-Zerbo affirmait : « L'historien
qui veut remonter le passé sans repère chronologique ressemble au
voyageur qui parcourt dans une voiture sans compteur, une piste sans borne
kilométrique »9(*).
Cette étude s'étend sur une
période de 1977 à 2019. Ces deux bornes ne sont pas choisies au
hasard. Ainsi, la première borne est justifiée par plusieurs
événements. De prime abord, l'année 1977 marque la date de
création de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude.
Ensuite, cette date représente du début de la déperdition
scolaire dans notre zone d'étude. En effet, c'était en juin 1977
que, l'inspection d'arrondissement de l'éducation de Base de
Garoua-Boulaï a enregistré 29,77 %10(*) de cas d'échec au concours du Certificat
d'Études Primaires(CEP) pour un effectif de 157 candidats et 22%
d'échecs au concours d'entrée en 6èmepour un
effectif de 122 candidats ; pendant ce temps-là, l'on enregistrait
30 % 11(*)du taux
d'échecs au Brevet d'Études du Premier Cycle(BEPC) au
Collège d'Enseignement Secondaire(CES) de Garoua-Boulaï.
Par ailleurs, la deuxième borne c'est-à-dire
l'année 2019 quant à elle se justifie par la montée de la
déperdition scolaire dans la plupart des écoles de la commune de
Garoua-Boulaï. En effet, l'on a enregistré 40 % d'échecs au
CEP en 2019 contre 29% en 2017 et 2018. Au secondaire, l'on a enregistré
le plus mauvais des résultats du BEPC au CES de Bindiba. En effet, aucun
candidat n'a réussi au BEPC au CES bilingue en 2019, donc en un mot
c'était le néant dans cet établissement12(*). De même, l'année
2019 est marquée par la chute du résultat de Baccalauréat
général, d'ordre de 20%13(*) contre 10% ces deux dernières années.
IV-CADRE SPATIAL DE L'ÉTUDE
La commune de Garoua-Boulaï couvre une superficie de
2 125 km2 pour une population estimée à environ
130 000 habitants en 201914(*). La situation géographique donne à
cette commune une position stratégique dans la zone de transition entre
le sud Cameroun et le grand nord. Considérée comme commune
frontière15(*) avec
la RCA, elle est aussi un carrefour en ce qui concerne les destinations de
Bertoua, Ngaoundéré, Garoua, Maroua et Ndjamena au Tchad. La
commune de Garoua-Boulaï est bâtie sur un plateau dont l'altitude
moyenne est de 600 mètres. Situé dans la zone de transition
entre les plaines du sud-est et le plateau de l'Adamaoua, le relief de
Garoua-Boulaï est de manière générale peu
accidenté.La commune de Garoua-Boulaï est limitée au nord
par la commune de Meiganga, au sud-ouest par la commune de
Bétaré-Oya et à l'est par la commune de Baboua en
république centrafricaine(RCA). L'arrondissement de Garoua-Boulaï,
est l'un des sept(07) arrondissements du département du Lom et Djerem
dans la région de l'Est. Peu marquées et peu
présentées vers le sud, les hautes terres jalonnent la majeure
partie de la zone nord.La commune de Garoua-Boulaï fait partie de la zone
d'éducation prioritaire(ZEP) ayant accueillie depuis l'an 2000 des
réfugiés centrafricains.Pour ce qui est des sols, il faut retenir
qu'ils sont pour la plupart ferralitiques et latéritiques par endroit,
bruns, à horizons très différenciés. Située
au milieu de quatre communes aux sols aurifères
(Bétaré-Oya, Ngoura, Meiganga et Baboua en République
Centrafricaine), Garoua-Boulaï a un sous-sol riche en or. Ce métal
précieux de couleur jaune est à l'origine de la
déperdition scolaire dans la commune Garoua-Boulaï en
général et au village de Bindiba en particulier.
V-CADRE CONCEPTUEL
Pour mieux comprendre notre sujet, il est important de
procéder à la définition des concepts clés.
Dans cette partie, l'accent sera mis sur la définition
de déperdition scolaire et ses manifestations.
1-1-Définition
Le terme déperdition scolaire selon le dictionnaire de
français16(*),
Larousse, vient du mot latin deperdere, qui veut dire perdre, avec
l'influence de perdition. En effet, la déperdition désigne dans
son sens général, une perte, une diminution de matière,
d'énergie. Ainsi, la déperdition scolaire désigne la
diminution des effectifs d'élèves au cours d'une année
scolaire.
En éducation, elle se définit comme
l'ensemble des «ressources humaines et matérielles employées
ou « gaspillées» pour des élèves qui doivent
redoubler une classe ouqui abandonnent l'école avant d'avoir mené
à bien un cycle d'enseignement»17(*). Encore appelée «déchet scolaire
», «perte en cours de scolarité » ou encore
«déperdition d'effectifs, la déperdition scolaire est un
phénomène lié à la fréquentation scolaire,
car elle ne peut s'observer qu'à partir du moment où l'enfant
commence à fréquenter le milieu scolaire18(*).Autrement dit,la
déperdition scolaire peut se définir comme la manifestation de
1'incapacité du système éducatif à y maintenir les
élèves jusqu'à ce qu'ils aient obtenu leur diplôme
de fin d'études. Elles traduisent également la difficulté,
pour ce système, d'octroyer à leur population d'âge
scolaire le niveau de connaissances leur permettant d'être
réellement compétitif sur le marché de l'emploi.
Pour Kantabaze Pierre Claver 19(*), la déperdition
scolaire peut se définir comme un phénomène
caractérisé par la diminution des effectifs
d'élèves suite aux abandons scolaires volontaires ou
forcés, aux redoublements, aux décès et au changement du
domicile de l'élève au cours de l'année , la non
maîtrise des éléments du cursus scolaire et le gaspillage
des ressources matérielles allouées à la formation.
À notre entendement, la déperdition scolaire
désigne l'abandon temporaire ou définitif des études au
premier trimestre, ou au deuxième ou troisième trimestre par un
élève inscrit dans une école primaire ou secondaire.
Bref, nous pouvons définir la déperdition
scolaire comme le fait qu' un élève inscrit dans une école
publique ou privée, primaire ou secondaire, abandonne volontairement ou
involontairement, temporairement ou définitivement ses études
avant la fin d'année.
1-2-Manifestations
NgoufoYemedi Joël20(*) souligne qu'il est possible d'estimer le niveau de
déperditions scolaires d'une année scolaire à travers les
redoublements, les abandons prématurés et les retards
scolaires.
v Le redoublement:
Le redoublement consiste, pour un élève n'ayant
pas réussi aux examens de passage ou n'ayant pas obtenu la note minimale
pour accéder en classe supérieure, à reprendre la classe
effectuée l'année scolaire antérieure. Le redoublement
vise à donner une nouvelle chance de réussite à l'enfant,
qui est supposé n'avoir pas assimilé les matières
essentielles enseignées au cours de l'année. Il est une forme de
recyclage qui permettra à l'élève de mieux assimiler les
connaissances qu'il n'a pas pu acquérir la première fois. C'est
également une mesure de renforcement de la réussite scolaire
future de 1 'élève.Cette mesure du système éducatif
ne résout pas pour autant le problème, puisque les causes des
redoublements sont diverses. Autrement dit, si un enfant redouble une classe,
cela ne signifie pas, de prime abord, qu'il n'a pas acquis le niveau de
connaissances nécessaire pour cette classe ou encore qu'il soit
médiocre, d'autres facteurs entrent en ligne de compte.
v L'abandon:
C'est le fait pour un élève ayant entamé
un cycle d'études donné, de 1'interrompre avant de l'avoir
achevé ct/ou obtenu le diplôme le sanctionnant. Il se
manifestesous trois formes :
· l'abandon définitif (interruption
définitive de la scolarité);
· l'abandon provisoire ou déscolarisation
(possibilité pour l'enfantde réintégrer le Système
éducatif lorsque les conditions seront plus favorables à sa
scolarisation);
· 1 'abandon progressif ou décrochage
(caractérisé par un absentéisme répétitif et
deplus en plus régulier de l'élève en cours de
scolarité, se soldant par un abandon provisoireou définitif).
L'abandon traduit par ailleurs l'incapacité de
l'élève à s'adapter ou à supporter lesystème
éducatif dans lequel il évolue. Il peut également traduire
la déception des parents ou de l'élève face à des
redoublements répétitifs. Il peut enfin être la
conséquence del'environnement (social, économique et politique)
dans lequel vit l'enfant.
v Le retard scolaire :
Il s'agit d'un décalage dans le parcours scolaire de 1
'élève par rapport à ce qui est institué par la
législation éducative. Ce décalage s'appréhende
à traversl'âge de l'enfant et la durée totale du niveau
d'enseignement entamé. Ainsi, si dans une classe donnée,
l'âge de l'enfant est supérieur à l'âge normal pour
cette classe, il s'agit d'un retardscolaire. De même, si la durée
réelle d'un cycle (nombre total d'années réellement
effectuépar l'élève pour achever un cycle d'études)
est supérieure à la durée légale (nombre
totald'années nécessaire pour achever ce cycle), on parlera
également de retard scolaire.Ce phénomène est la
résultante des redoublements aussi bien que des abandonsprovisoires. La
meilleure méthode pour l'estimer consiste à combiner les
informations sur l'âge del'élève et sur la durée
réelle du cycle.
Dans le cadre de cette étude, nous n'allons pas nous
attarder sur cette dernière forme de déperdition scolaire. De ce
fait, l'accent sera particulièrement porté sur les
déperditions d'effectifssous forme de redoublements, d'abandons et
d'exclusions.
VI-CADRE THÉORIQUE
De nombreuses théories ont été mises au
point pour saisir le phénomène de déperdition scolaire et
surtout appréhender les causes qui lui sont attribuées. Une
synthèse de ces théories théoriques est prise en compte
dans cette sous-partie.Au début des années 1960, les sociologues
de l'éducation se préoccupaient du rôle actif joué
par l'école dans la reproduction des inégalités
sociales.De ce fait on parle de la théorie de la représentation.
Les études des sociologues Bourdieu et Passeron21(*) dans un article« La
reproduction, éléments pour une théorie du système
d'enseignement», sont déterminantes dans ce
sens et ont une influence notoire sur les idées de l'époque. Ces
auteurs montrent que, les élèves issus des milieux
dits « défavorisés » ne possèdent pas
de bases culturelles, à l'instar de ceux des bonnes familles,
nécessaires pour aborder les matières inscrites au programme
scolaire. Ils montrent que la société se reproduit à
travers l'école.Autrement dit, l'école a une fonction
d'imposition idéologique et de reproduction des rapports sociaux. Elle
favorise des enfants issus des classes dominantes au détriment de ceux
issus des classes inférieures. Les enfants des classes dominantes ont
donc la chance et le privilège de mieux réussir à
l'école grâce à l'héritage culturel
légué par leurs parents au regard de la société
française à l'inverse, la sous- représentation des
classes populaires ou défavorisées sont des signes indiquant la
sélection sociale. On constate que, la majorité des enfants
issus des milieux ou des familles à fort capital culturel
accèdent facilement à l'université au détriment de
ceux des milieux pauvres qui sont sur-sélectionnés.
Par ailleurs, la théorie de la mobilité
sociale22(*)démontre que, celle-ci à travers
l'école vient donc réparer ou corriger les
inégalités ou les injustices présentes dans la
société humaine.Par mobilité sociale il faudrait
entendre le changement de degré ou de statut dans la
société. De ce fait, l'individu ne reste pas stable dans une
strate (couche, classe) ; soit il émerge (mobilité
ascendante) ; soit il régresse (mobilité descendante). Au
Cameroun, par exemple, la gratuité de l'enseignement primaire vise
à combattre les inégalités inhérentes à la
société, favorisant ainsi l'accès à
l'éducation pour tous. C'est ainsi que les enfants issus des milieux
défavorisés pourraient se hisser au sommet de la pyramide
à travers ce phénomène de la mobilité sociale.
Cette théorie ne touche pas la dimension économique de la
déperdition scolaire.
Cependant, la théorie économique quant à
elle insiste sur l'influence des facteurs économiques de la
réussite scolaire d'un apprenant. Les auteurs comme Boudon et Bisseret
soulignent à juste titre que le degré du pouvoir
économique engendre un système d'attitude de l'apprenant
vis-à-vis de l'école. Ces auteurs avancent que la position de
l'élève dans le système économique confèrent
à ce dernier la possession ou non de
l' « avoir » et du « savoir ». La
possession permet de réaliser des grands projets avec des plans
précis d'exécution ; alors que la non- possession n'autorise
que des petits projets dont la réalisation semble aléatoire.
En claire, la théorie économique soutient que
les apprenants issus d'un milieu socioéconomique aisé
réussissent mieux à l'école que ceux issus d'un milieu
économiquement faible.
Les auteurs tels Beaudelot et Establet23(*), quant à eux s'engagent
dans la théorie sociale pour expliquer les facteurs de la
déperdition scolaire. Ils montrent que, l'environnement familial
ainsi que les membres de la famille durant l'enfance, ont une influence sur le
rendement scolaire des élèves et que cet environnement peut
devenir une cause de l'abandon scolaire. Dans le même ordre de
pensée, Parlant des pratiques langagières des familles et de la
culture de l'école, Basile Bernestein24(*) a révélé que les familles
populaires transmettaient à leurs enfants un langage différent de
celui des familles favorisées. Selon cet auteur, les premiers
bénéficient d'un langage restreint et les seconds jouissent d'un
langage élaboré.
Enfin, la théorie du capital humain a
contribué à expliquer la croissance économique et la
formation des rémunérations individuelles. Elle suppose que les
individus peuvent améliorer leur productivité par des actes
volontaires d'investissement dans l'éducation ou la formation. Suivant
les nouvelles théories de la croissance économique, auxquelles
sont associés les noms de Romer, Barro et Lucas, le capital humain est
un facteur déterminant de la croissance économique. Joseph
Stiglitz définit le capital humain comme « L'ensemble
des compétences et de l'expérience accumulées qui ont pour
effets de rendre les salariés plus productifs »25(*). Selon la définition de
l'Organisation de Coopération et de Développement
Économique (OCDE), le capital humain recouvre «
l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et
caractéristiques individuelles qui facilitent la création du
bien-être personnel, social et économique ».
Les recherches et les théories sur l'échec
scolaire et partant sur le redoublement ont mis en évidence les causes
probables de ce phénomène. Il reste à voir si ces
dernières conviennent aussi dans la commune de Garoua-Boulaï.
VII-PROBLÉMATIQUE
Les populations des groupes vulnérables, vivant
principalement dans les Zones d'Éducations Prioritaires(ZEP), font face
aux barrières socioculturelles qui les empêchent de scolariser
leurs enfants. L'étude sur les comportements, les aptitudes et les
pratiques sur la scolarisation des enfants, particulièrement les filles,
menée dans les ZEP propose l'intensification de la communication et de
la sensibilisation, à travers les organisations de la
société civile et les leaders communautaires, en vue de la
promotion du droit à l'éducation de tous les enfants26(*). À notre avis, il
s'avère que la déperdition scolaire perdure encore de nos jours
dans la région de l'Est du Cameroun. À cet effet, la commune de
Garoua-Boulaï n'est pas épargnée de ce
phénomène d'ordre social. La déperdition scolaire est une
bombe à retardement, un danger pour l'avenir de la jeunesse au vu du
grand nombre d'enfants qui abandonne le navire scolaire en pleine navigation.
Cette situation très inquiétante nous a conduit à formuler
la problématique suivante, quels sont les facteurs et les
conséquences de la déperdition scolaire au Cameroun en
général et dans la commune de Garoua-Boulaï en
particulier ?
VIII-INTÉRÊT DU SUJET
L'intérêt de ce sujet est de quatre ordres
à savoir : scientifique, économique, sociale et
didactique.
Sur le plan scientifique, ce travail est d'une importance
capitale. En effet, il apporte une contribution notoire à
l'historiographie de la région de l'Est en général et
à celle de la commune de Garoua-Boulaï en particulier.
Sur le plan économique, ce sujet permet de lutter
contre la pauvreté intellectuelle et financière des
élèves et parents du Cameroun en général et de la
commune de Garoua-Boulaï en particulier.
De plus, sur le plan social, ce travail aborde l'histoire de
l'institution scolaire dans le but de proposer les solutions
adéquatesà ce fléau social (déperdition scolaire)
qui minela bonne marche de la politique éducative au Cameroun de
manière globale et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï.
Enfin, il ressort en dernier lieu, son intérêt
didactique. En effet, cette étude nous a initiéà mener
des recherches scientifiques. Ce travail nous a également permis de
maitriser la méthodologie de rédaction de mémoires en
histoire.
IX- REVUE DE LA LITTÉRATURE
Un certain nombre de travaux ont été
effectués dans le domaine de la déperdition scolaire en Afrique
en général et au Cameroun en particulier. En ce qui concerne
spécialement la déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï : 1962-2019, on ne retrouve pas une littérature
très abondante. Dans cette optique, la préoccupation est de
s'intéresser aux travaux antérieurs en la matière et de
faire état des différentes contributions scientifiques y
affèrent. Pour rendre plus original cette étude, nous avons
exploité la documentation suivante.
Siméon Boris Nguéhan27(*), met en relief les
stratégies de réussite à l'école comme
méthode de lutte contre le décrochage scolaire à New-Bell
(Douala). En effet, cet auteur a mis en exergue les facteurs qui conduisent au
décrochage scolaire à New-Bell et a mis sur pieds, les
stratégies pour s'assurer d'une réussite scolaire par ceux qui
vivent dans cet environnement. De ce fait, il attire l'attention de toute la
communauté éducative à savoir les parents, les
gouvernements, les élèves sur l'ampleur du décrochage
scolaire qui règne au quartier New-Bell. En effet, démontre que
le décrochage scolaire, entendu comme la sortie du système
éducatif sans aucune qualification ou sans diplôme est devenue un
problème public au Cameroun.Cependant, ce mémoire n'a pas mis
l'accent sur les conséquences de l'abandon scolaire à
New-Bell.
Gabriel Siakeu28(*), dans un article portant sur, Les enfants en
déperdition scolaire au Cameroun (2000), tirait la sonnette d'alarme
sur des chiffres inquiétants des enfants déscolarisés.
Dans la deuxième partie de son travail, il souligne les activités
auxquelles ces enfants déscolarisés s'adonnent. En effet, ces
chiffres inquiétants des enfants déscolarisés selon
Gabriel Siakeu s'expliquent par le fait suivant. Officiellement, le taux
d'inscription brut au primaire est de 81%, alors qu'il était de 112% dix
ans auparavant.ce taux est fortement gonflé par les redoublements
très nombreux, de l'ordre de 28% chaque année.
Noumba Isidore29(*), pour sa part a dressé le profil de l'abandon
scolaire au Cameroun. Si les résultats auxquels il aboutit (par exemple
que le taux d'abandon scolaire le plus élevé se trouve dans les
familles pauvres) sont un peu surprenants, force est de constater que ce profil
se saurait être une référence pour un pays aux
disparités socio-économiques et culturelles importantes.
Manon Théorêt et Mohamed Hrimech30(*) insistent quant à eux,
surl'interprétation de l'abandon scolaire de jeunes décrocheurs
et décrocheuses du secondaire de la région de Montréal. La
question de l'abandon des études est examinée sous l'angle de la
socialisation différentielle des sexes31(*).ces auteurs soutiennent que : «
les filles désavantagées dans les rapports sociaux de sexe,
réussissent mieux à l'école et l'abandonnent en moins
grand nombre que les garçons ». Plutôt que de tenter de
favoriser un sexe ou l'autre, il faudrait mettre l'accent sur l'origine
systémique des différentes difficultés des filles et des
garçons. On pourrait donc voir la problématique de l'abandon
scolaire à travers la lunette du genre, c'est-à-dire du sexe
socialisé par des pratiques éducatives
différenciées. En relevant les aboutissements des pratiques
éducatives, la lunette du genre permet de voir comment
l'éducation oriente les filles et les garçons dans deux
trajectoires scolaires aux conséquences bien différentes. Les
pressions inverses sur les garçons et sur les filles, cohérentes
avec la socialisation différenciée et ses manifestations
familiales, scolaires et socioprofessionnelles, seraient suffisantes pour
produire les résultats d'abandon scolaire différencié. Ces
auteurs ont mis l'accent essentiellement sur la pression exercée sur les
garçons et les filles comme cause de l'abandon scolaire.
Koura Diallo32(*) insiste sur l'association entre les facteurs
familiaux, scolaires et individuels et l'abandon scolaire chez les filles en
milieu rural au Mali. Ainsi, les résultats de son étude ont
permis d'obtenir quatre variables prédicatrices qui contribuent à
la prédiction de l'abandon scolaire en milieu rural de la région
de Ségou. Pour cette auteure, l'intérêt et la
préoccupation scolaires du père avec la collaboration de la
mère avec l'école, favoriserait la réduction du taux
d'abandon scolaire des filles à Ségou(Mali). Elle n'insiste que
sur les facteurs de l'abandon scolaire chez filles à Ségou au
Sénégal.
Ngoufo Yemedi Joëlle33(*) souligne dans son mémoire, les estimations de
niveau et les facteurs socio-économiques de la déperdition
scolaire au Cameroun. Pour ce qui est de facteur démographique, il
souligne à juste titre que, l'abondance d'enfants dans une famille est
un facteur de la déperdition scolaire.
L'association Mahanaim Cameroun a rédigé un
rapport d'enquête portant sur les : déterminants de la
déperdition scolaire dans le centre-ville de la commune de
Garoua-Boulaï35(*).
Les facteurs et solutions à la déperdition scolaire à
Garoua-Boulaï soulevés dans ce rapport sont loin d'être
exhaustifs.
Maman Joël 36(*) dans son mémoire démontre que, la
déscolarisation des jeunes dans l'arrondissement de MBE est un
phénomène qui entrave le développement de cette
localité. Dans sa démonstration, Maman Joël
révèle la pauvreté, les facteurs socioéconomiques,
l'inefficacité de la carte scolaire, la crise de la solidarité,
les facteurs culturels et pédagogiques, les facteurs familiaux et le
faible quotient intellectuel comme différentes causes de la
déscolarisation dans l'arrondissement de MBE. Mais les solutions que ce
dernier a proposées pour réduire voire éradiquer ce
phénomène sont insuffisantes.
Selon nos humbles constats, la problématique de la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï :
1962-2019 n'a pas encore fait l'objet d'une recherche ni scientique ni
historique. C'est donc pour cette raison que nous inscrivions notre recherche
dans ce sillage afin de pallier ce fléau qui mine le système
éducatif dans cet arrondissement en particulier et au Cameroun en
général.
X-OBJECTIFS
Un travail scientifique ne peut être
élaboré sans objectifs. Pour répondre à la
problématique ci-dessus, il serait judicieux pour nous, de fixer un
certain nombre d'objectifs à atteindre dans le cadre de ce travail.
1-Objectif général
L'objectif principal de ce travail consiste à
identifier et analyser les différents facteurs et les
conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï.
2-Objectifs spécifiques
De manière spécifique, cette étude
s'inscrit dans le but de :
-Présenter la commune de Garoua-Boulai ;
-Identifier et analyserles facteurs de la déperdition
scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ;
-Releverles conséquences de la déperdition
scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ;
-Répertorier les Solutions de remédiation
à cette déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï.
XI-MÉTHODOLOGIE
Le travail effectué dans la commune de
Garoua-Boulaï s'est fait sur la base de l'élaboration d'un
calendrier de recherche. Cette étude avait pour but majeur de cerner les
facteurs de la déperdition scolaire dans les écoles primaires et
secondaires de la commune de Garoua-Boulaï. La collecte des données
a commencé le 25 Juillet 2020 et s'est achevée le 26 septembre
2020.
Un travail scientifique comprend à la fois
l'utilisation des méthodes et techniques pour parvenir à une
bonne appréhension du phénomène étudié. Dans
les lignes qui suivent, nous détaillerons la méthode, techniques
et la taille de l'échantillon de notre travail.
§ Méthode
La méthode d'après Benoit Verhaegen est
l'ensemble des règles et des principes qui organisent le mouvement
d'ensemble de la connaissance c'est-à-dire les relations entre l'objet
de recherche et le chercheur, entre les informations concrètes
rassemblées à l'aide des techniques et le niveau de la
théorie et des concepts.
Dans le cadre de notre étude, nous avons adopté
la méthode systémique. On peut appeler ainsi toute recherche
théorique ou empirique qui part du postulat que la réalité
sociale présente les caractères d'un système pour
interpréter et expliquer les phénomènes sociaux par les
liens d'interdépendance qui les relient et qui les constituent.
Dans le cadre de notre étude, nous considérons
que le système politique demeure en corrélation avec les
économiques et éducations. Lorsqu'un des systèmes est en
dysfonctionnement, le reste des éléments est également
affecté par des perturbations. Tel est le cas de la déperdition
scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï causée par la
pauvreté galopante de certains parents suite à la
dégradation des structures économiques (dévaluation du
franc CFA en 1995 par exemple).
§ Techniques
Les techniques sont définies par Verhaegen comme
l'ensemble des moyens et des procédés qui permettent à un
chercheur de rassembler des informations originales ou de seconde main sur un
sujet donné. Dans notre étude, nous avons utilisé les
techniques d'observation directe, indirecte et d'entretien.
La technique d'observation directe nous a permis d'obtenir des
informations concernant notre objet d'étude.
La technique documentaire ou d'observation indirecte nous a
fourni des informations utiles par le biais des documents écrits
à savoir : ouvrages, articles de revues scientifiques,
mémoires, thèses de doctorat et des documents écrits en
ligne sur internet.
La technique d'entretien est celle qui nous a permis d'entrer
en contact direct avec une proportion importante de personnes dans la commune
de Garoua-Boulaï et qui nous ont fourni des informations
très utiles sur l'historique de la commune, les facteurs, les
conséquences et les solutions de la déperdition scolaire dans
cette localité du Cameroun. Nous avons élaboré trois
différentes fiches d'entretien à savoir : les guides
réservés aux élèves (cf.annexe 3), les guides
réservés aux parents (cf. annexe 4) etceux des enseignants (cf.
annexe 3).
§ Taille de l'échantillon
La taille de notre échantillon est de 55.En effet, nous
avons interrogé cinquante-six (56) personnes dont vingt(20)
élèves, cinq(05) étudiants, vingt-quatre(24) enseignants
et sept(07) parents,par le bais des guides d'entretien.Les guides d'entretien
réservés aux enseignants comprenaient chacun14 questions. Chaque
guide d'entretien destiné aux parents était constitué de
11 questions et celui des élèves avait 17 questions.
XII-DIFFICULTÉS
Pour la réalisation de ce travail, plusieurs
difficultés ont été rencontrées. Tout d'abord,
nous avons l'insuffisance des documents traitant de la déperdition
scolaire au niveau des bibliothèques de l'université de
Ngaoundéré notamment à la Faculté des Arts, Lettres
et Sciences Humaines( FALSH) et à la bibliothèque centrale. Cette
insuffisance explique le retard que nous avons accusé pour le
dépôt de ce mémoire.
Ensuite, nous avons rencontré comme deuxième
difficulté, l'indisponibilité de certains informateurs dans la
commune de Garoua-Boulaï due en partie à l'avènement de la
pandémie de Coronavirus37(*) ou de Covid 19.
Enfin, nous avons également rencontré comme
difficultés, l'insuffisance de moyens financiers et le délestage
fréquent dans la ville de Garoua-Boulaï et même à
Ngaoundéré. C'est pourquoi un retard dans la réalisation
du présent document est observé par rapport à notre propre
calendrier.
XIII-PLAN DU TRAVAIL
La recherche scientifique est une démarche
intellectuelle ordonnée. Ce travail qui nous incombe s'articule autour
de quatre(04) chapitres.
Le premier chapitre est consacré à la
présentation de notre zone d'étude, la commune de
Garoua-Boulaï.Il est question dans ce premier chapitre d'étudier,
les milieux physiques et humains, les infrastructures et la situation du
système scolaire camerounais.
Le deuxième chapitre est relatif à la
détermination des facteurs de déperdition scolaire dans la
commune de Garoua-Boulaï. Il insistera sur les facteurs personnels, les
facteurs scolaires, les facteurs socio-économiques et les facteurs
familiaux.
Ensuite, le troisième chapitre abordera les
conséquences de ce phénomène.Il se focalisera sur,le taux
de chômage élevé comme conséquence principale de la
déperdition scolaire, la réduction de l'autorité
parentale, la délinquance juvénile, l'attrait au banditisme, vol
et au phénomène d'enfants de la rue, la prostitution et le
phénomène fille-mère, l'activité de moto-taxi comme
conséquence de déperdition scolaire et l'analphabétisme
des décrocheurs et l'extrême pauvreté familiale.
Enfin, le dernier chapitre a la charge d'exposer les
solutions à la déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï afin de réduire ce phénomène qui
gangrène l'éducation et assurer le retour des
élèves ayant décroché. Il insistera essentiellement
sur le rôle des parents, enseignants, État, élèves
et proposera la solution au manque d'acte de naissance.
CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA ZONE
D'ÉTUDE
Ce chapitre est consacré à la
présentation de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone
d'étude. Il a pour préoccupation principale de présenter
ladite commune de Garoua-Boulaï. Il est question ici d'étudier les
milieux physiques et humains, les infrastructures et la situation du
système scolaire camerounais.
I-L'ÉTUDE DU MILIEU
PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ
Pour une bonne maitrise de cette thématique, il est
judicieux de connaitre le milieu physique de la commune de Garoua-Boulaï.
1-La localisation
géographique de la commune de Garoua-Boulaï
La Commune de Garoua-Boulaï est limitée au Nord
par la commune de Meiganga, au Sud- Ouest par la commune de
Bétaré-Oya et à l'Est par la commune de Baboua en
République Centrafricaine. La ville de Garoua-Boulaï est
située à 244 km du chef-lieu Bertoua. Garoua-Boulaï est une
ville du Cameroun située dans la région de l'Est et le
département de Lom et Djerem, à la frontière avec la
république centrafricaine. L'arrondissement de Garoua-Boulaï fait
partie des quatre arrondissements que compte la région de l'Est. Cette
dernière a été créée en 1920 et a pour
capitale Bertoua38(*). La
région de l'Est a pour superficie 109.002 km2.En 1965, le
département du Lom et Kadey éclate en deux : le Lom et
Djerem (chef-lieu : Bertoua) et la Kadey (chef-lieu : Batouri). La
région de l'Est compte désormais quatre(04)
départements.
La figure 1 qui suit représente, la carte de cette
région de l'Est.
Figure 1 : Carte de la
région de l'Est
Source :
https://www.osidimbea.cm/collectivites/
La figure 1 ci-dessus, localise la région de l'Est. Les
quatre départements de la région de l'Est que sont : Lom et
Djerem, Abong-Mbang, Haut-Nyong et Kadey sont localisé sur cette carte
en couleur bleue.
La commune de Garoua-Boulaï aurait été
créée selon certains informateurs le 28 juin 1977 et aurait
été administrée par un conseil municipal. Le maire est
élu pour un mandat de cinq (05) parmi les vingt-cinq (25) membres du dit
conseil.Outre Garoua-Boulaïproprement dit, la commune comprend les
localités suivantes :Abbo-Boutila, Badan, Bindiba,
Daboloé, Gado-Badzéré, Gandong, Garoua-Bethel, Gbabio,
Illa, Komboul, Mbassi, Mbonga, Mborguéné, Mboussa, Mombal,
Nagonda, Nanamoya, Nadoungué, Nganko, Sabal-Sud, Taparé,
Yoko-Siré et Zamboi.
La figure qui suit, localise la commune de Garoua-Boulaï
sur la carte du Cameroun.
Figure 2 : carte de
localisation de la commune de Garoua-Boulaï.
f
Source :conception, Minfegue, 2019/Fond de
carte : IN
La figure 2 ci-contre permet de localiser la commune de
Garoua-Boulaïau Cameroun. À cet effet, le point en rond,
situé entre la région de l'Adamaoua et la république
centrafricaine(RCA), représente donc cette commune de
Garoua-Boulaï.
2- Le climat
La Commune est située à la lisière entre
la forêt équatoriale et la zone sahélienne mais subit
l'influence d'un climat équatorial de type guinéen à
quatre saisons d'inégales durées :
· une grande saison sèche de décembre
à février;
· une petite saison pluvieuse de mars à juin;
· une petite saison sèche de juillet à
août ;
· une grande saison pluvieuse de septembre à
novembre.
La moyenne annuelle des précipitations se situe autour
de 1400 mm. La température moyenne annuelle est de 20°C avec une
amplitude moyenne annuelle de 2,5°C. Ce climat est propice à deux
(2) campagnes agricoles au cours de l'année : de mi-Août à
mi-juin et de mi-Août à mi-novembre.
3-Le relief et
sols
Situé dans la zone de transition entre les plaines du
sud-est et le plateau de l'Adamaoua, le relief de Garoua-Boulaï est
globalement peu accidenté39(*). Il est constitué de plateaux entaillés
de vallées peu profondes et de vastes zones de dépression que
sont les bas-fonds. Peu marquées et peu présentes vers le sud,
les hautes terres jalonnent la majeure partie de la zone nord.
Les sols sont pour la plupart ferralitiques et
latéritiques par endroit, bruns, à horizons très
différenciés. On distingue généralement du haut
vers le bas :
- L'horizon superficiel (sombre) ;
- L'horizon brun plus ou moins appauvri à cause du
lessivage.
Des collines vers les plaines, nous avons deux grands types de
sols :
- Les sols fermes (non marécageux) ;
- Les sols hydro morphes (gorgés d'eau) dans les
zones marécageuses;
4-L'hydrographie,
végétation et faune
Le réseau hydrographique est assez dense et est
constitué de cours d'eau non navigables dont la Kadey, Mbali, Nguli,
Bah, Meloumba, Bakoumba et le Lom qui est l'un des affluents de la Sanaga. Il
existe par ailleurs un vaste réseau de ruisseaux dont très peu
subsistent à la saison sèche.
La végétation dans cette Commune présente
des alternances de savane herbeuse, de savane arbustive et arborées par
endroit. De nombreuses forêts de galerie sont identifiées surtout
le long des cours d'eau et des marécages.
Les espèces herbeuses dominantes sont
Pennisetumpurpureum, Hyparhényarufa,
Chromolaenaodorata(Bocassa), Mimosa et de nombreuses
graminées. Les principales formations végétales
rencontrées sont : la plaine herbacée parsemée d'arbustes,
la forêt marécageuse (zones périodiquement inondées
dans le voisinage des cours d'eau, les bas-fonds et les vallées), la
raphide marécageuse (raphia) zones marécageuses, les
jachères autour des maisons et les galeries forestières.
Les espèces fauniques sont diversifiées.
Cependant, elles sont quelque peu rares. On y trouve cependant des zones
giboyeuses (Zamboï, Mborguene, Nanamoya). On y recense quelques
espèces de mammifères, espèces d'oiseaux et espèces
de poissons. Les plus rencontrées40(*) sont données dans le suivant.
Tableau 1 : Les
espèces fauniques
Nom commun
|
Nom scientifique
|
Mamba Vert
|
Rendroaspisjanesoni
|
Épervier
|
Accipitererythropus
|
Tortue
|
Chelonlidae
|
Varaan
|
Varanus niloticus
|
Vipère
|
Bitisgabonica
|
Pangolin
|
Nanistricuspis
|
Porc épic
|
hystriacristata
|
Aulacaudes
|
Aulacaudes
|
Civette
|
Viverracivetta
|
Chimpanzé
|
Pan troglodytes
|
Céphalophe de Peter
|
Cephalophuscallipygis
|
Éléphants
|
|
Source : Plan du développement de la
commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD.
Le tableau ci-dessus montre qu'on peut dénombrer
douze(12) espèces fauniques dans la commune de Garoua-Boulaï. Ces
espèces représentent le patrimoine naturelle du Cameroun en
général et notamment de la région de l'Est.
II-L'ÉTUDE DU MILIEU
HUMAIN DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ
L'examen minutieux du milieu humain de la zone de notre
étude sera pris en compte dans cette partie.
1-L'historique de la
commune de Garoua-Boulaï
La figure 3 ci-dessous représente l'hôtel
de ville de la commune de Garoua-Boulaï, situé dans le quartier
Bindiki. Ce bâtiment représente le bureau d'administration de
ladite commune. Bien avant celui-ci, le bâtiment qui abritait
l'hôtel de ville de la commune de Garoua-Boulaï était trois
fois moins grand que l'actuel. L'ancien bâtiment de l'hôtel de
ville de Garoua-Boulaï était situé au quartier Sabal-ville
et est de nos jours occupé par le commissariat spécial de
Garoua-Boulaï. La figure qui suit représente l'hôtel de
ville de Garoua-Boulaï qui selon nos informateurs aurait
été construite en 2011.
Figure 3 : Hôtel de
ville de Garoua-Boulaï
Source : BelndangaGarba B., 1er
septembre 2020 à Garoua-Boulaï.
La fin du 19ème et le début du
20èmesiècle enregistrent un important mouvement de
populations qui s'achève par la création de nombreuses
agglomérations. Parmi les causes de ces mouvements l'on peut citer entre
autres :
· les discordes entre leaders ou clans ;
· la recherche de meilleures conditions d'existence
(terres agricoles fertiles, les meilleurs pâturages et zones de chasse,
le rapprochement des infrastructures comme les centres de santé, les
marchés ou la route).
Peu avant, les populations avaient dû migrer à
NyambakaMboulaï vers l'Adamaoua à cause des contraintes
économiquescar éloignées des grandes
agglomérations. C'est sur les conseils de l'administration coloniale que
le Chef Mboulaï ramena ses populations sur le site actuel, convaincu des
opportunités qu'allaient porter l'ouverture des routes reliant non
seulement le nord et le sud du Cameroun mais aussi le Cameroun à la
République Centrafricaine, ce qui faisait de Garoua-Boulaï un grand
carrefour.
Garoua-Boulaï tient son nom de son
hospitalité41(*).
En effet, c'est en remerciant le Chef Mboulaï qui leur avait donné
un repas copieux que les porteurs qui accompagnaient des colons Français
dirent en langue Mboum «Mi Garwa-Mboulaï» qui signifie
en français que nous sommes rassasiés Mboulaï. C'est
à partir de cette expression que les colons donnèrent un nom pour
identifier cette localité d'où Garoua-Boulaï, le nom que
porte cette ville aujourd'hui.
Le tableau suivant, représente la liste des personnels
de commandement ayant servi comme chef de district à
Garoua-Boulaï.
Tableau 2 : liste des
personnels de commandement ayant servi comme chef de district à
Garoua-Boulaï.
N°
|
Nom et Prénom
|
Grade
|
Date de prise de service
|
Date de départ
|
1
|
MBENG ANIEL
|
Adjoint d'administration
|
1967
|
28/11/1967
|
2
|
EBANG ISAAC
|
Adjoint d'administration
|
28/11/1967
|
10/07/1970
|
3
|
ATEBA ATANGANA
|
Commis d'administration
|
10/07/1970
|
30/08/1971
|
4
|
MBENGA JEAN GEORGES
|
Adjoint d'administration
|
30/08/1971
|
22/06/1974
|
5
|
MFOU'OU ZANGA G.
|
Adjoint d'administration
|
22/06/1974
|
28/09/1976
|
6
|
GUEGUIM SYLVERE
|
Adjoint d'administration
|
28/09/1976
|
08/01/1980
|
Source : Entretien avec Diyen Jam
Lawrence, le sous-préfet à Garoua-Boulaï,
24/08/2020.
Il se dégage du tableau ci-haut que, de 1967 à
1980, il y a eu six(06) personnels de commandement qui ont servi comme chef de
district de Garoua-Boulaï.
Le district de Garoua-Boulaï a été
créé par décret N° 66/DF/435 du 26 aout 1966, avec
une superficie de 1 125 km2. Ce district a été
érigé en arrondissement en 1979. En effet, l'arrondissement de
Garoua-Boulaï a été créé par décret
N° 79/469 du 14 novembre 197942(*). Le tableau ci-après représente la
liste des personnels de commandement ayant servi dans l'arrondissement de
Garoua-Boulaï en tant que sous-préfet.
Tableau 3 :liste des
sous-préfets de l'arrondissement de Garoua-Boulaï
N°
|
Nom et Prénom
|
Grade
|
Date de prise de service
|
Date de départ
|
Nature de départ
|
1
|
YENE ESSOMBA VICTOR
|
Secrétaire d'administration principal
|
08/01/1980
|
30/07/1982
|
Muté
|
2
|
TCHOUASSI CHRISTOPHE
|
Secrétaire d'administration
|
30/07/1982
|
04/10/1985
|
Muté
|
3
|
BIWOLE EYA M.
|
Secrétaire d'administration
|
04/10/1985
|
19/02/1988
|
Muté
|
4
|
ZOM A PON PIERRE
|
Secrétaire d'administration
|
19/02/1988
|
17/05/1991
|
Muté
|
5
|
MBONG II HANS
|
Secrétaire d'administration principal
|
17/05/1991
|
12/01/1994
|
Muté
|
6
|
NGANGUE VICTOR MARCEL MENDEL
|
Administrateur civil
|
12/01/1994
|
29/09/1995
|
Relevé
|
7
|
BOUBA NASROU
|
Administrateur civil
|
29/09/1995
|
12/09/1996
|
Muté
|
8
|
EDOA BONIFACE
|
Administrateur civil
|
12/10/1996
|
22/09/2000
|
Muté
|
9
|
MEKA BASILE
|
Secrétaire d'administration principal
|
23/06/2004
|
03/10/2008
|
Muté
|
10
|
NDIMBEU DIEFE JEAN-MARIE
|
Administrateur civil principal
|
03/10/2008
|
08/02/2011
|
Muté
|
11
|
KAMSU DAVID
|
Administrateur civil principal
|
08/02/2011
|
18/10/2012
|
Décédé
|
12
|
VIANG MEKALA
|
Administrateur civil principal
|
14/05/2013
|
04/08/2014
|
Muté
|
13
|
NGOMO YACOUBOU
|
Secrétaire d'administration civil
|
22/09/2000
|
23/06/2004
|
Muté
|
14
|
DIYEN JAM LAWRENCE
|
Administrateur civil principal
|
22/09/2014
|
|
|
Source : Entretien avec Diyen Jam
Lawrence, le sous-préfet à Garoua-Boulaï,
24/08/2020.
L'analyse qui se dégage de ce tableau 3 montre à
juste titre que, de 1980 à 2019, la commune de Garoua-Boulaï a
recensé quatorze(14) sous-préfets. Parmi ces chefs de terre ayant
servi dans cette localité du Cameroun, deux d'entre eux ont
laissé une histoire mémorielle. Car l'un a été
éteint dans cette ville et l'autre a été relevé de
ses fonctions. Il s'agit respectivement de Kamsu David en 2012 et
Ngangué Victor Marcel Mendel en 1995.
Pour mieux comprendre l'histoire de la commune de
Garoua-Boulaï, il faut se référer au tableau
ci-après :
Tableau 4 : Les
repères historiques de la commune de Garoua-Boulaï
Vers 1908
|
construction de la route du sud, reliant Bertoua à
Garoua-Boulaï
|
1944
|
Construction du pont sur le fleuve Lom par les
Français
|
1963
|
Construction du pont métallique sur le Lom par l'Etat
du Cameroun et bitumage de 12 kilomètres de la route sur le versant
côté sud du pont
|
1968
|
Construction d'un aérodrome à Nagonda par les
Missionnaires Protestants de l'Église Évangélique
Luthérienne
|
Vers 1970
|
actes barbares des coupeurs de têtes
|
Juin 1977
|
création de la Commune de Garoua-Boulaï
|
1995
|
réseau public de distribution d'eau géré
par la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) tombe en
panne
|
1997
|
l'épidémie de méningite à
Taparé cause l'exode des populations
|
1999
|
achèvement du bitumage de la route reliant Bertoua
à Garoua-Boulaï
|
2000
|
arrivée des réfugiés dans la zone sud
|
2003
|
afflux de réfugiés Centrafricains dans la zone
nord
|
2003
|
mort accidentelle de 30 jeunes manoeuvres sur 40 venus de
Komboul, travaillant à HEVECAM (Kribi)
|
2003
|
Déploiement du bataillon d'Intervention Rapide (BIR)
|
2010
|
construction du marché frontalier
|
2010
|
festival culturel du peuple Gbaya du Cameroun et de la
République Centrafricaine
|
Source : Plan de développement de la
commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD.
Le tableau 4 ci-dessus présente l'historiographie de la
commune de Garoua-Boulaï sur une échelle allant de 1902 à
2010.
2-Population
Avec une population totale estimée à environ 130
000habitantsrépartie en 35 chefferies traditionnelles de
3èmedégré la Commune de Garoua-Boulaï a
une densité de 35 habitants au km2. Le taux de croissance de
la population est de 2.1%,avec un taux brut de natalité de 20°/00,
et un taux brut de mortalité de 3°/00. La population de la commune
de Garoua-Boulaï est très jeune. Ceci qui est un sérieux
défi pour les pouvoirs publics notamment en ce qui concerne la
construction et la mise à disposition des infrastructures sociales
telles que les hôpitaux, les écoles, les points d'eau
aménagés, etc. Allogènes et Autochtones vivent en parfaite
harmonie dans la commune.
En effet, crée en 1966 et composé de
38 villages, Garoua-Boulaï est une commune stratégique pour le
Cameroun. Elle est située à la frontière avec la
république centrafricaine au nord du département du Lom et Djerem
avec une superficie d'environ 2 125 km2et une population
estimée à environ 80 000 habitants. Cependant, avec l'afflux
massif de réfugiés centrafricains depuis 2013, cette population
avoisine déjà près de « 130 000
habitants »43(*). Compte tenu de sa position géographique comme
carrefour entre le grand nord et la RCA, Garoua-Boulaïest devenue un
grandpôle économique.
Le principal groupe ethnique qui représente les
autochtones étant les Gbaya et les allogènes étant
représenté par les Foulbés. De façon
générale, le centre urbain abrite une population peu
diversifiée où des expatriés (Norvégiens, Libanais,
etc.) sont peu représentés. Les autres ethnies du Cameroun
(Bamiléké, Foulbé, Bamoun, etc.) se retrouvent aussi dans
la ville. En effet, Plusieurs ethnies cohabitent dans la localité de
Garoua-Boulaï44(*).
Les enquêtés en sont ressortissants de 31 bien distinctes. Avec
une population s'élevant à 38% de l'effectif total, les «
Gbaya » sont les plus représentés, suivi des « Peuhls
» à 24, 3%, des « Foulbés » à 7,8% et enfin
des « Haoussas » à 7,3% soit un total de quatre ethnies
majoritaires. Les 27 autres ethnies se partagent les 22,4% restant de la
population.
Avec l'arrivée massive des réfugiés
centrafricains Garoua-Boulaï depuis l'an 2000, l'on a assisté au
boom démographique de ladite commune. La figure ci-contre
représente, la répartition des réfugiés dans toute
la commune de Garoua-Boulaï en 2019.
Figure 4 :
Répartition des réfugiés dans la commune de
Garoua-Boulai
Source : Les données collectées
auprès de M. Souleymane à la mairie de Garoua-Boulaï,
26/08/2020.
La figure 4 ci-dessus montre la répartition des
réfugiés dans la commune de Garoua-Boulaï en 2019
d'après nos données collectées sur le terrain. La lecture
de cette figure laisse croire que, c'est la ville de Garoua-Boulaï qui
abrite le plus grand nombre important de réfugiés centrafricains
dans la commune de Garoua-Boulaï.
3-Les Activités
économiques
3-1-L'agriculture
L'agriculture est la principale activité
économique de la commune. Elle implique plus de 80% de la
population45(*). Il s'agit
essentiellement des cultures vivrières utilisées pour la
consommation locale et avec très peu de transformation. Parmi les
cultures on peut citer : les racines et tubercules tels que le manioc, l'igname
ou la patate (produits dans tous les villages de la commune), les
céréales notamment le maïs (avec quatre bassins de
production : Nadoungué, Mborguene, Bindiba et Gado Badzere) et les
oléagineux (arachide).
3-2-L'exploitation
minière
Le sous-sol de la commune de Garoua-Boulaï contient un
potentiel important en ressources aurifères. Toutefois, son potentiel
n'est pas évalué et les techniques d'exploitation restent
artisanales. L'extraction artisanale de ce précieux métal
entraine la déperdition scolaire dans toute la commune de
Garoua-Boulaï en général et notamment à Bindiba,
Nanamoya, Mborguéné et Gandong.
3-3-L'élevage
Les vaste savanes herbeuses de Garoua-Boulaï offrent des
pâturages propices à l'élevage des bovins, des caprins et
des ovins. L'élevage bovin reste néanmoins
prépondérant du point de vue économique et de l'espace
occupé.
Pour améliorer la productivité et la
rentabilité de leurs activités les actions à entreprendre
sont : l'encadrement adéquat des éleveurs, l'appui
matériel en produits vétérinaires et en équipements
de production appropriés, la mise en place des installations
hydrauliques et de traitement, l'introduction des cultures fourragères
et la lutte contre les mauvaises herbes et le renforcement des capacités
organisationnelles des éleveurs.
3-4-La
Pêche
La pêche est très peu développée
dans la commune de Garoua-Boulaï. Elle est pratiquée de
manière artisanale autour du Lom et les autres cours d'eau. La
production halieutique ne permet pas de couvrir les besoins locaux en poisson.
Les étangs piscicoles sont peu développés et les cours
d'eau sont pour la plupart asséchés pendant la saison
sèche.
Les populations pratiquent pour la plupart la petite
pêche de subsistance et utilisent des techniques peu
mécanisées (pêche à la ligne, pêche à
la nasse...). Les espèces rencontrées sont entre autre, le
capitaine, les silures, les Tilapias, les crevettes et les crabes. Les
principales contraintes pour la pisciculture sont la non maîtrise des
techniques améliorées de production et le manque des alevins de
qualité et les vols répétés.
3-5-Le Petit
commerce
Les échanges commerciaux sont basés pour la
plupart sur les produits agropastoraux et de première
nécessité. La vente des produits de première
nécessité (savon, huile, sucre, viande, poisson, etc) semble
avoir un poids économique plus important. La proximité de la RCA
fait du marché de Garoua-Boulaï un marché
centrafricain46(*). Les
ménages centrafricains s'y approvisionnent régulièrement
surtout les weekends. Il s'agit là d'une opportunité pour les
opérateurs économique de la localité. D'autre part,
l'achat des bovins en RCA approvisionne le marché local.
III-LES INFRASTRUCTURES DE
LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ
La commune de Garoua-Boulaïdispose plusieurs
infrastructures. Dans le cas de cette étude, nous allons mettre l'accent
sur quelques-unes seulement les infrastructures scolaires, sanitaires et
infrastructures de l'eau et énergie.
1-Les infrastructures
scolaires
On distingue trois niveaux d'enseignement (maternel, primaire
et secondaire) au sein de la commune rurale de Garoua-Boulaï. La carte
scolaire de la commune se présente comme l'indique le tableau
ci-après.
Tableau 5 : carte scolaire
de la commune de Garoua-Boulaï
Année
|
Effectifs des écoles maternelles publiques et
privées
|
Effectifs des écoles primaires publiques et
privées
|
Effectifs des écoles secondaires publiques et
privées
|
1977
|
/
|
06
|
/
|
1982
|
/
|
12
|
01
|
1996
|
/
|
17
|
02
|
2000
|
02
|
27
|
03
|
2010
|
10
|
29
|
04
|
2015
|
20
|
32
|
07
|
2019
|
28
|
43
|
09
|
Source : travaux de terrain
L'analyse du tableau ci-dessus montre que, les toutes
premières écolesde la commune de Garoua-Boulaï ont
été créées en 1977.Selon les données
recueillies auprès des instituteurs, il s'agit de l'École
Primaire Privée(EPP) Saint-Paul, l'École Primaire Publique groupe
1, l'École Primaire Publique groupe2, l'École Primaire
Privée Protestante, l'École Primaire Publique de
Gado-Badzéré et l'École Primaire Publique de
Nadoungué47(*). La
commune de Garoua-Boulaï a connu une explosion non seulement de sa
population mais aussi de ses établissements scolaire depuis
l'arrivée des réfugiés centrafricains dans les
années 2000.
De ce fait, la carte scolaire de cette commune se
présente de nos jours comme suit :
§ 28 écoles maternelles48(*) dont :
o 12 centres préscolaires communautaires(CPC) avec un
effectif de 1 058 élèves dont 558 filles et 500
garçons ;
o 04 écoles maternelles privées avec un effectif
de 720 élèves dont 386 filles et 334 garçons ;
o 12 écoles maternelles publiques avec un effectif de
680 élèves dont 368 filles et 312 garçons.
§ 43 écoles primaires49(*) pour un effectif de
24 754 élèves soit 12 007 filles et 12 747
garçons réparties de la façon suivante :37
écoles primaires publiques avec 21 533 élèves dont
10 501 filles et 11 032 garçons, 76 enseignants ; et 6
écoles primaires privées avec 3 221 élèves
dont 1 500 filles et 1 715 garçons.
§ 09 établissements secondaires50(*) dont :
- 02 CES avec 600 élèves dont 224 filles et 376
garçons ;
- 02 Lycées d'enseignement général avec
1 059 élèves dont 375 filles et 684 garçons ;
- 03 collèges d'enseignement privé avec 645
élèves dont 276 filles et 369 garçons ;
- 01 CETIC avec 35 élèves dont 05 filles et 30
garçons ;
- 01 Lycée technique avec 426 élèves dont
123 filles et 303 garçons.
2-Les infrastructures
sanitaires
La commune de Garoua-Boulaï compte 13 formations
sanitaires51(*)
dont : 03 hôpitaux (01 hôpital de district, 01 hôpital
protestant, 01 hôpital privé catholique), 01 hôpital
protestant), 05 centres de santé intégrés, 04 centres de
santé, 01 pharmacie.
3-Les infrastructures de
l'Eau et Énergie
Du point de vue de l'hydraulique, la commune compte : 59
forages52(*) (15 non
fonctionnels) ; 13 puits équipés de pompe à
motricité humaine (dont 02 non fonctionnels) et 03 adductions d'eau. Une
Seule adduction d'eau privée est fonctionnelle. Il a également
été identifié 21 sources assez souvent non
aménagées. Pour satisfaire les besoins des populations, il
faudrait réhabiliter 20 puits et forage, aménager 20 sources
d'eau.
Sur le plan énergétique, la commune dispose d'un
réseau d'électrification AES-SONEL dans l'espace urbain de
Garoua-Boulaï. Ce réseau d'électrification est
remplacé depuis quelques années par ENEO. Depuis ces trois
dernières années, les élèves de la commune de
Garoua-Boulaï souffrent énormément de
délestagetrès grave. Ce délestage
d'électricité explique en partie la hausse de taux de
redoublement dans cette partie du pays.
IV- LA SITUATION DU
SYSTÈME ÉDUCATIF CAMEROUNAIS
1-La présentation du
système éducatif camerounais
Hérité de l'époque coloniale, le
système éducatif camerounais comprend deux sous-systèmes
:
- le sous-système francophone ;
-le sous-système anglophone.
· Le sous-système francophone :
- Il est initialement circonscrit aux 8 régions
francophones du pays
- La durée des études est de 6 à 9
ans ;
- L'enseignement maternel et primaire dispensé est
sanctionné par le certificat de fin d'études primaires (CEP).
· Le sous-système anglophone :
- Il se limitait jadis aux deux régions anglophones du
pays
- Après 7 ans d'études le diplôme
délivré est le First school living certificate(FSLC)
Après l'avènement des écoles bilingues on
observe une interpénétration des deux sous
Systèmes.Chacun des deux sous-systèmes comprend
trois niveaux d'enseignement :
- le préscolaire (enseignement maternel) ;
- le primaire ;
- le normal (formation des enseignants).
Dans chacun de ces niveaux les secteurs public et privé
(laïc ou confessionnel) se partagent la population scolaire.Depuis l'an
2000, l'enseignement primaire est gratuit au Cameroun.
2-L'ampleur de la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï
Les données de notre enquête montrent que sur les
40 élèvesinterviewés,28 ont abandonnés en 2019. Le
nombre de décrocheurs au primaire est de 30 contre 85 au secondaire. Le
tableau qui suit donne le nombre de décrocheurs au primaire de 1962
à 2019.
Tableau 6 :
Taux d'échecs au primaire dans l'arrondissement de
Garoua-Boulaï de 1977 à 2019.
Années scolaires
|
Taux de réussite àl'examen et concours
|
Taux d'échecs aux examens et concours
|
1977-1978
|
55 %
|
45 %
|
1978-1979
|
56 %
|
44%
|
1978-1979
|
60 %
|
40%
|
1979-1980
|
60%
|
40%
|
1981-1982
|
62 %
|
38%
|
1982-1983
|
60 %
|
40 %
|
1984-1985
|
60%
|
40%
|
1986-1987
|
61 %
|
39%
|
1988-1989
|
62 %
|
38 %
|
1990-1991
|
40 %
|
60 %
|
1991-1992
|
50%
|
50%
|
1992-1993
|
55%
|
45%
|
1993-1994
|
60%
|
40%
|
1994-1995
|
62%
|
38 %
|
1995-1996
|
62 %
|
38%
|
1996-1997
|
61%
|
39 %
|
1997-1998
|
63 %
|
37 %
|
1999-2000
|
63%
|
37%
|
2000-2001
|
64%
|
36%
|
2001-2002
|
70,20%
|
30,80%
|
2002-2003
|
70, 29 %
|
30,69%
|
2003-2004
|
70 %
|
30%
|
2004-2005
|
82 %
|
18%
|
2005-2006
|
82 %
|
18%
|
2006-2007
|
83 %
|
17%
|
2007-2008
|
84 %
|
16%
|
2008-2009
|
84%
|
16%
|
2009-2010
|
85%
|
15%
|
2010-2011
|
85%
|
15%
|
2011-2012
|
84%
|
16%
|
2012-2013
|
83%
|
17%
|
2013-2014
|
84%
|
16%
|
2014-2015
|
85%
|
15%
|
2015-2016
|
85%
|
15%
|
2016-2017
|
60%
|
40%
|
2017-2018
|
50%
|
50%
|
2018-2019
|
40%
|
60%
|
Source : Données recueillies
à la délégation départementale de Lom et Djerem du
MINEBASE, 22 /10/2020, à Bertoua.
Le tableau 6 ci-haut souligne les taux d'échecs aux
examens et concours dans la commune de Garoua-Boulaïdurant la
période allant de 1977 à 2019. Il met en évidence, le
dégré de déperdition scolaire dans cette localité
qui s'exprime à travers les échecs aux concours et examens. Il se
dégage après analyse de ce tableau que, les taux d'échecs
aux concours et examens sont très croissants de 2016 à 2019.
Allant dans le même sens, uneenquête que nous avions
menéeauprèsde 200 enseignantspermet également de saisir
l'ampleur de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.
Le tableau qui suit est une belle illustration de cet argument.
Tableau 7 :
Tableau Récapitulatif à la question aux
enseignants : « Le nombre de redoublants s'élevait
à combien l'année dernière dans votre
classe ? »
Taux de redoublants
|
Effectifs (ni)
|
Effectifs (%)
|
Primaire
|
100
|
33,33%
|
Secondaire
|
200
|
66,66%
|
Total
|
300
|
100 %
|
Source : travaux de terrain, Septembre
2020.
Après l'analyse des résultats obtenus dans le
tableau ci-dessus, nous constatons que, les taux de redoublement sont plus
élevésdans les établissements secondaires car son
effectifen pourcentage est de 66,66% contre 33,33 % au primaire.
En définitive, la présentation de la
commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude, dans toutes ses
facettes a été au coeur de ce premier chapitre. Il en ressort
après analyse que, le district de Garoua-Boulaï a
été créé par décret N° 66/DF/435 du 26
aout 1966, avec une superficie de 1 125 km2. Ce district a
été érigé en arrondissement en
1979.L'arrondissement de Garoua-Boulaï a été
créé par décret N° 79/469 du 14 novembre 1979. Cet
arrondissement s'étend sur une superficie de 2 125 km2
pour une population de 130 000 habitants. Ville frontalière et
cosmopolite, Garoua-Boulaï est aussi un bel exemple d'intégration
nationale et d'hospitalité. Ici, deux grands groupes ethniques que sont
les Gbaya et Foulbé, vivent en parfaite harmonie avec d'autres tribus
venues des autres régions du Cameroun et des pays voisins. Ce chapitre
nous a permis de comprendre la carte scolaire de la commune de
Garoua-Boulaï. Cette dernière comprend 28 écoles
maternelles, 43 écoles primaires et 09 écoles secondaires. En
dernier ressort, ce chapitre a présenté le dégré de
la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.
Dans le chapitre suivant, nous allons nous intéresser
à étudier et à analyser les facteurs qui sous-tendent la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.
CHAPITRE II : LES FACTEURS DE LA DÉPERDITION
SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULA
La déperdition scolaire est un phénomène
très observé tous ces derniers temps dans la
société camerounaise et mérite une attention
particulière de la part des chercheurs en sciences sociales et humaines.
En effet, depuis plus de trois décennies, le système
éducatif camerounais fait face à ce phénomène qui
ne cesse de s'amplifier et de produire des méfaits irréparables.
Elle est une bombe à retardement, un danger pour l'avenir de la jeunesse
au vu du grand nombre d'enfants qui abandonne le navire scolaire en pleine
navigation dans la commune de Garoua-Boulaï. Il est donc question dans ce
second chapitre de cerner les facteurs de la déperdition scolaire dans
la commune de Garoua-Boulaï. Les causes potentielles les plus souvent
identifiées dans les écrits et selon nos données
collectées peuvent être regroupées selon quatre grandes
catégories de facteurs. Il s'agit defacteurs personnels, facteurs
scolaires, facteurs socio-économiques et facteurs familiaux. L'examen
minutieux de chacun de ces facteurs sera pris en compte dans ce chapitre.
I-LES FACTEURS PERSONNELS DE
LA DÉPERDITION SCOLAIRE
Les facteurs personnels de la déperdition scolaire sont
entre autres : le milieu social,le manque d'intérêt pour
l'école et le libertinage des enfants. Dans les lignes qui suivent, nous
examinerons ces trois facteurs personnels.
1-Le milieu
social
L'environnement social immédiat de
l'élève, appréhendé par les caractéristiques
des parents, a un effet important sur le risque de déperdition scolaire.
En général, cet effet est approché à partir des
revenus des parents, du statut social des professions qu'ils exercent et de
leur niveau de diplôme. L'ensemble des recherches est unanime quant
à l'effet du milieu socio-économique sur le risque de
décrochage : ce risque est plus important pour les familles dont le
statut socio-économique, mesuré par les indicateurs
précédents, est le plus faible. Le risque de déperdition
scolaire est plus élevé pour un enfant issu de milieux populaires
que pour celui issu d'un milieu favorisé. Par exemple Croninger et Lee
en 2001, utilisent un « indice de risque social » fondé sur
cinq attributs : appartenance à une minorité ethnique,
appartenance à une minorité linguistique, pauvreté,
famille monoparentale, absence de diplôme pour au moins un des deux
parents. Ces auteurs montrent que, la probabilité de décrocher
augmente de 66 % pour les élèves ayant au moins un des attributs
par rapport à ceux n'ayant aucun facteur de risque, et ceci pour un
même niveau scolaire et les mêmes comportements vis-à-vis de
l'école à l'adolescence. Il est d'ailleurs possible que les
différences de compétences scolaires, acquises très
tôt pendant le parcours scolaire des enfants, traduisent également
des inégalités sociales initiales. Pour trancher cette question,
il est nécessaire de réaliser des études permettant un
suivi d'individus de leur naissance à l'âge adulte, ce qui est
rarement possible. On peut citer cependant l'étude de Ratcliffe et
McKernan conduite en qui, à partir d'un suivi de cohorte de la naissance
à l'âge de trente ans, montre que les personnes nées
pauvres ont trois fois plus de risque de sortir de l'école sans
diplôme que les autres.Parmi les indicateurs de milieu social, le niveau
de diplôme des parents, et particulièrement celui de la
mère, semble être le plus déterminant, au Cameroun
particulièrement à Garoua-Boulaï. Ce résultat peut
être rapproché de ceux mettant en avant le rôle des
pratiques éducatives. En effet, ces pratiques sont fortement
différenciées selon le milieu social. Une implication familiale
importante (aide aux devoirs, contrôle du travail scolaire), des attentes
positives vis-à-vis de l'école, une réactivité des
parents aux difficultés scolaires, une attitude encourageante et
valorisante diminue le risque d'abandon scolaire.
Cependant, ce sont précisément ces pratiques qui
sont plus fréquentes dans les milieux socialement favorisés, et
moins répandues dans les milieux populaires. Ces facteurs de
différenciation sociale interviennent tôt dans la vie de l'enfant,
avant même la scolarité élémentaire.
2-Le manque
d'intérêt pour l'école
Godbout dans son étude sur l'abandon scolaire conduite
en 1991 en vue de promouvoir les moyens d'intervention, cite plusieurs facteurs
de la déperdition scolaire parmi lequel la volonté personnelle de
l'élève d'abandonner l'école.En effet, les causes de la
déperdition scolaire peuvent se retrouver dans la personnalité de
l'apprenant à travers de multiples échecs, la
démotivation, les problèmes familiaux, le manque de confiance en
soi- même et des absences chroniques.
3-Le libertinage des
enfants
L'un des facteurs prédominant favorisant l'abandon des
classes par nos jeunes enfants dans la commune de Garoua-Boulaï est le
libertinage des enfants causé par la déclinaison des
responsabilités observées chez la plupart de nos parents. Nous
avons constaté avec amertume que certains parents rejoignent les
campagnes pour les travaux champêtres abandonnant ainsi les enfants seuls
aux villages ou en ville vivant dans le sauve qui peut. Dépassés,
ces enfants sont obligés d'abandonner les classes pour rejoindre leurs
parents. Comme cela ne suffisait pas, les frais des APEE fixés à
5 000 FCFA dans les écoles primaires et 15 000 FCFA pour le
secondaire fait à ce que les parents trient les enfants à faire
inscrire suivant les moyens en sa possession.
II-LES FACTEURS SCOLAIRES DE
LA DÉPERDITION SCOLAIRE
Ici l'accent sera mis surle manque criard des enseignants, les
effectifs pléthoriques, la panne du système éducatif
camerounais, les violences de genres en milieu scolaire et la violence en
milieu scolaire.
1-Le manque criard des
enseignants
Pendant la décennie 1990-2000, les défis majeurs
de notre système éducatif sont variés, liés les uns
à l'héritage colonial, les autres à la croissance rapide
des effectifs, nous citerons:
- l'insuffisance des structures d'accueil (la plupart des
écoles primaires sont encore construites en matériaux
provisoires);
- l'insuffisance qualitative et quantitative du personnel
enseignant53(*);
- la construction et l'équipement de nouvelles salles
de classe pour améliorer les ratios maître/élèves et
classe/salle de classe; en vue d'offrir aux jeunes camerounais une
éducation de qualité tout en facilitant l'accès à
l'éducation;
- la réouverture des Écoles Normales
d'Instituteurs de l'Enseignement Général (ENIEG), fermées
en 1987 en raison de la récession économique;
- la recherche des voies et moyens pour réduire
l'écart entre le taux de scolarisation des filles et celui des
garçons, avec l'appui de l'UNICEF, surtout dans les zones dites
sous-scolarisées du «Grand Nord et de l'Est». Ce manque
criard d'instituteurs est observé dans presque tous les rapports de fin
d'année trouvés au niveau de l'inspection de l'éducation
de base d'arrondissement de Garoua-Boulaï. Le tableau situé au
niveau de l'annexe 7 est une émanation de ce manque d'enseignants de la
commune de Garoua-Boulaï.
2-Les effectifs
pléthoriques
Malgré les efforts du gouvernement camerounais en
faveur de l'amélioration de l'offre scolaire, nous avons contacté
que les enseignants éprouvent toujours des difficultés dans
l'encadrement pédagogique des élèves ceci à cause
des effectifs pléthoriques constatés à cet effet. C'est ce
qui entraîne la démotivation particulière et réelle
chez l'enseignant et dont l'implication directe serait l'absence d'un bon
encadrement pédagogique des élèves.De ce constat
émane des opinions qui tentent d'expliquer ce
phénomène.
Selon d'autres enseignants, ces effectifs pléthoriques
conduisent à des notes qui ne reflètent pas le niveau
véritable des élèves.Au Cameroun, la question des
effectifs pléthoriques porte essentiellement sur le nombre trop
important d'élèves dans une salle de classe. Dans les
écoles Primaires publiques, l'enseignant se retrouve avec plus d'une
centaine d'élèves dans la classe. Le surpeuplement des
classes54(*) est
généralisé dans la ville de Garoua-Boulaï à
cause l'insuffisance des écoles, du taux de natalité
élevé et de la densité élevée de la
population urbaine.Dès lors on se demande comment un enseignant peut
accorder la parole à chacun des élèves de la classe,
pendant le déroulement de l'enseignement et apprentissage. Dans de
telles situations, il est certain que l'effectif s'interfère très
fortement l'activité pédagogique.Mais l'Afrique, continent de
forte démographie, où se trouve un nombre important de Pays en
voie de développement et parfois vivant en dessous du seuil de
pauvreté, ne peut pas respecter les normes prévues par l'UNESCO
en 2010. La taille d'une classe ne devrait pas dépasser 25/30
élèves.La très forte demande en éducation et
l'exigence de l'école primaire gratuite pour tous ont servi de
prétextes à certains chefs d'établissement pour recruter
un nombre important d'élèves.Cette situation est en rupture
totale avec les principes pédagogiques. Quand un enseignant donne son
cours, il doit circuler dans la salle pour contrôler les
élèves, et s'assurer qu'ils captent bien le message qu'il
délivre souligne-t-elle.
La situation des effectifs pléthoriques dans les
écoles dans la ville de Garoua-Boulaï est observée dans les
écoles pratiquant la double vacation communément appelée
mi-temps.L'un de nos informateurs avait affirmé avec certitude lors de
notre entretien que :
Toutes les écoles publiques primaires et secondaires du
centre-ville de Garoua-Boulaï sont menacées par le problème
d'effectifs pléthoriques. Ceci s'explique en partie par l'arrivée
des réfugiés centrafricains au Cameroun en général
et dans la région de l'Est en particulier. Cette situation est
très grave au niveau des écoles primaires parceque les
élèves sont assis à même le sol55(*).
On peut également saisir la gravité du
problème de déperdition scolaire à travers le ratio
élèves/salles de classes. Le tableau ci-après
représente le ratio élèves/salles de classes dans quelques
arrondissements des régions suivantes : Adamaoua, Est et
Extrême-nord.
Tableau 8 : Ratio
élèves/salles de classe dans quelques arrondissements de
l'Adamaoua, Est et Extrême-nord.
Région
|
Arrondissement
|
Effectifs scolarisés
|
Salles de classe disponibles
|
Ratio moyen élèves/salles de classe
|
Adamaoua
|
Djohong(Borgop)
|
8,933
|
77
|
116
|
Meiganga(Ngam)
|
30,032
|
235
|
128
|
Est
|
Garoua-Boulaï(Gado)
|
17,676
|
116
|
152
|
Bombe(Lolo)
|
9,709
|
66
|
147
|
Kette (Timmangolo)
|
12,733
|
101
|
126
|
Extrême-nord
|
Mora
|
44,528
|
278
|
167
|
Makary
|
17,693
|
110
|
161
|
Mayo-Moskota
|
14,997
|
83
|
181
|
Source:Annuairesstatistiques MINEDUB,
2017-2018.
Le tableau ci-dessus, nous permet de cerner le niveau de ratio
élèves/salles de classe dans l'arrondissement de
Garoua-Boulaï. En effet, ce tableau montre que, le ratio moyen
élèves/salles de classe 152 c'est-à-dire qu'une salle de
classe comprend 152 élèves. Cet effectif décourage les
enseignants à bien assurer leur tâche de transmission de
connaissance à ses élèves.
3-La panne du
système éducatif camerounais
Les autres causes des déperditions scolaires sont
généralement attribuées au système éducatif
en tant qu'instance d'offre et de gestion des services éducatifs, et
structure chargée de répondre à la demande scolaire. Les
principaux indicateurs qui permettent souvent d'estimer l'offre et la demande
scolaire sont le taux brut de scolarisation(TBS) et le taux net de
scolarisation (TNS). Nous verrons dans le tableau qui suit, les taux bruts de
scolarisation, nombre de redoublants et le taux de redoublements au Cameroun de
1980 à 2000.
Tableau 9 : Taux brut de
scolarisation, nombre de redoublants et taux de redoublements au Cameroun de
1980 à 2000.
ANNEE SCOLAIRE
|
Taux brut de scolarisation
|
Nombre d'élèves
|
Nombre de redoublants
|
Taux de redoublement
|
1980/1981
|
98
|
1 379 205
|
413 356
|
30
|
1985/1986
|
102
|
1 705 319
|
499 474
|
29
|
1987/1988
|
105
|
1 875 221
|
545 463
|
29
|
1989/1990
|
103
|
1 946 301
|
557 265
|
29
|
1990/1991
|
1001
|
1 964 146
|
573 163
|
29
|
1999/2000
|
100
|
2 237 083
|
596 184
|
27
|
Source : les déperditions scolaires au
Cameroun : estimations et recherche des déterminants par J.
NgoufoYemedi en 2004.
Il ressort de ce tableau 13 que, lorsque les TBS sont
supérieurs à 100%, cela signifie que le cycle d'études
comporte des enfants n'ayant plus l'âge légal pour ce cycle. Ils
traduisent ainsi les effets des redoublements ou encore des retards de
scolarité dans le système. Cette valeur du TBS peut
également témoigner de la transgression de la loi
éducative car elle suppose que des élèves sont admis
auPrimaire avant l'âge légal d'admission pour ce cycle ou encore
qu'au-delà de 14 ans, certains enfants y sont maintenus (étant
donné que 14 ans est fixé comme âge limite d'inscription
dans l'enseignement primaire).Ce que nous tenons à préciser
à ce niveau, c'est un ensemble de difficultés connues par le
système éducatif camerounais, et qui sont susceptibles d'avoir eu
une incidence tant sur le rendement scolaire des élèves que sur
l'évolution des déperditions. Selon Gabriel Siakeu56(*) ; on peut citer: la
fermeture des écoles normales de formation des instituteurs entre 1990
et 1995 ayant entraîné une chute du recrutement des maîtres
d'écoles primaires ; la suppression des indemnités
accordées aux enseignants exerçant dans des régions
autres que leur région d'origine, provoquant du fait même, un
repli progressif desenseignants des régions les plus
éloignées vers les grandes villes, la fermeture des écoles
rurales et l'accentuation des disparités dans la répartition des
enseignants au sein du territoire.
En effet, certains enseignants refusent de regagner leur poste
d'affectation dans les régions les plus reculées du pays, sous le
prétexte des conditions de vie assez rudes ou encore pour des raisons
matrimoniales (les enseignantes pouvant demander à être
affectées dans le lieu de résidence de leur époux) ;
le monnayage57(*) du
transfert des enseignants a également contribué à
1'enlisement de cette disparité dans la répartition des
enseignants. Certains parents se sont finalement trouvés dans
l'obligation de payer le salaire d'une partie des enseignants. À titre
d'exemple 61% et 13% des enseignants étaient
rémunérés par les parents, respectivement dans la
région de l'Extrême-nord et celle du Centre ;
l'absentéisme des enseignants quant à lui, a provoqué une
baisse de la durée des enseignements.
En effet, il arrive que les élèves victimes de
cette situation ne reçoivent en moyenne que 25 semaines de cours dans
les villes et 20 semaines en zones rurales; alors qu'officiellement, il est
prévu 36 semaines ; Et l'augmentation du cout d'écolage de
1996 à 2010 et (passant de 1 500 à 5 000 FCFA) a freiné
l'action des Associations des Parents d'Élèves (APE) dans la
contribution au financement des besoins en éducation, dans la mesure
où les parents trouvaient superflu de payer plus les frais d'inscription
et de devoir en même temps contribuer comme auparavant aux frais de
I'APE. Même si un ensemble de mesures (suppression des frais
d'écolage au primaire; programme d'éducation de base,
accès à l'éducation parentale et maternelle, lancement
d'un projet d'élaboration de la carte scolaire) ont été
prises par le gouvernement afin d'améliorer le niveau de scolarisation
des enfants, il n'en demeure pas moins que ces difficultés persistent et
sont parfois il l'origine de situations désagréables pour le
fonctionnement du système éducatif, à l'instar des
rendements scolaires faibles.
La courbe de l'intelligence humaine au Cameroun est
en pleine régression. La chute de niveau des jeunes camerounais depuis
la dernière décennie peut s'observer sur un certain nombre de
changements progressifs justifiés par les soucis de modernisation voire
de performance cependant toujours nocifs à la qualité de
l'éducation même s'il faut l'avoué, ils favorisent
grandement l'essor de cette dernière.
Commençons par le primaire, avec le
Ministère de l'éducation de Base(MINEBASE) qui a confié et
continue d'ailleurs à confier l'éducation à des jeunes
vacataires recrutés çà et là (souvent au gré
de la corruption) mais toujours sans aucune qualité requise ;
seulement en quête de matricule pour la fonction publique. On trouve de
nos jours, des maitres d'école qui sont incapables d'écrire une
phrase sans faute et encore moins de produire un texte qui suscite le gout de
lire ; chose inconcevable il y a quelques années plutôt.
Le CEP dont le détenteur était supposé
être capable de maitriser à l'écrit comme à l'oral,
la langue française pour les francophones, de débattre en public
sur des faits d'actualités en homme instruit n'est aujourd'hui qu'un
vulgaire titre sans aucune valeur car 75%58(*) de ses détenteurs ne maitrisent même pas
l'orthographe de leur propre nom.
Ensuite, au niveau du secondaire, le gouvernement pratique la
politique de la promotion collective chez les anglophones et le résultat
de cet état de chose est ce que d'aucun nomme de nos jours «
diplômés illettrés ». À cela s'ajoutent,
les effets de la mondialisation qui vulgarisant les avancées
technologiques concoure peut être à la mondialisation de nos
sociétés, mais des sociétés dans lesquels les
apprenants sont devenus évasifs, assimilés,
aliénés, paresseux et occupés par des véritables
affaires inutiles.
Un autre changement est l'accroissement du nombre des
établissements scolaires. Les lycées et collèges qui par
exemple, il y a quelques années étaient des perles rares se
retrouvent aujourd'hui dans tous les coins les plus reculés du pays. Le
côté négatif de cet état de chose est que la plupart
de ces lycées et collèges fonctionnent généralement
dans des zones dépourvu d'approvisionnement en eau et ou en
électricité, avec des salles de classes aux constructions
inachevées. Pour couronner le tout, l'enseignement est confié
à des jeunes vacataires qui dans leur majorité n'ont de souci que
celui de joindre les deux bouts, dans un pays où leur avenir ne leur
appartient toujours pas.
Enfin, au supérieur, tout est ouvert et
curieusement beaucoup réussissent tant bien que mal (corruption
aidant)59(*). Toujours
est-il que dépourvu de toute ouverture d'esprit, renfermé sur
eux-mêmes et animé par le désir de prospérer tout de
même, ces grands diplômés ne pouvant prendre aucune
initiative ne rêvent que de la vie facile. Cette dernière se
décline généralement en deux ouvertures dont la
première est la fonction publique et la seconde, l'expatriation vers
l'étranger.
4-Les violences de genres
en milieu scolaire
Dans de nombreux pays, les données disponibles
révèlent que les jeunes filles sont victimes de formes de
violences autour ou au coeur de leur établissement scolaire, qui nuisent
à leur bonne scolarisation et les poussent même parfois à
abandonner l'école. Les violences de genre en milieu scolaire mettent en
jeu des dimensions multiples : économique (cas du sexe transactionnel),
socioculturelle (tabou sur la sexualité, absence d'éducation
à la sexualité, inégalités de genre) et sanitaire.
Elles interviennent dans et autour de l'école, tant de la part des
personnels enseignants, de personnels des écoles, d'adultes autour de
l'école, que d'élèves masculins. Ces violences de genre en
milieu scolaire ont une influence directe sur la scolarisation des filles,
puisqu'elles provoquent souvent leur retrait de l'école. Elles
apparaissent ainsi et doivent être considérées comme un
obstacle majeur à la scolarisation des filles. Banalisées, elles
restent fréquemment un sujet « tabou », ce qui rend difficile
leur identification, leur reconnaissance et leur prise en charge.
La prévalence, la fréquence et
l'intensité de la violence dans les écoles n'ont pas encore fait
l'objet d'une étude approfondie et systématique en Afrique
occidentale et centrale. Or, il s'avère désormais indispensable
et urgent de procéder à une collecte de données fiables au
niveau national dans chaque pays d'Afrique. De plus, même si de nombreux
instruments juridiques internationaux et régionaux de protection des
enfants existent, ils font l'objet d'une faible mobilisation politique et ne
sont pas dotés de moyens suffisants pour leur mise en oeuvre efficace.
La reconnaissance des violences de genre en milieu scolaire comme facteur de
déscolarisation est souvent insuffisante et peu prise en compte dans les
politiques et les programmes d'Éducation pour Tous.
Pour faire face à cette grave
problématique des violences de genre en milieu scolaire, des mesures
préventives et de prise en charge (psycho-sociale, médicale,
juridique et judiciaire) doivent rapidement être mises en oeuvre. Les
jeunes filles continuent en effet de rencontrer des difficultés dans
l'accès aux services de soins et de prises en charge psychologiques du
fait de l'insuffisance, voire de l'inexistence de ces services au sein des
écoles, de la faible capacité financière des familles, des
pesanteurs socioculturelles et de la stigmatisation persistante qui
pèsent sur les victimes des violences (notamment dans un contexte d'une
forte prévalence VIH/SIDA) mais aussi en raison de l'éloignement
des centres de santé et du comportement des personnels de santé.
Il est donc désormais plus que nécessaire d'améliorer la
situation dans les écoles africaines, si l'on veut qu'elles deviennent
des environnements sûrs et protecteurs pour les enfants et notamment pour
les filles. La présence ou l'absence de violences étant un
facteur de déperdition scolaire.
Si les institutions éducatives sont reconnues comme des
lieux d'apprentissage, de développement et d'autonomisation, les
écoles sont trop souvent des espaces de discrimination et de violence,
notamment envers des filles. En 2004, le rapport de l'UNICEF sur la situation
des enfants dans le monde indiquait que « la violence sexuelle, physique
et psychologique perpétrée par des enseignants à
l'égard des filles est courante »60(*). Deux ans plus tard, en 2006, le rapport du
Secrétaire Général des Nations Unies sur la violence
à l'encontre des enfants faisait lui aussi état de nombreuses
violences subies dans le cadre scolaire, tels que les châtiments
corporels, les brimades, les mauvais traitements et les violences sexuelles.
Les enquêtes de terrain menées dans les écoles d'Afrique
subsaharienne indiquent de leur côté que les violences de genre
sont répandues, quotidiennes et frappent en tout premier lieu les jeunes
filles.Les violences de genre en milieu scolaire ont lieu au sein de
l'école, pendant et après les cours, et sur le chemin de
l'école. Toutes les zones où les élèves se trouvent
au cours de la journée d'école ou sur le chemin de l'école
sont des espaces potentiels où les violences de genre peuvent se
produire. Au collège Van Heigen, situé dans la ville de
Garoua-Boulaï, plus précisément au quartier Bindiki, la zone
environnante de cette école étant constituée d'une brousse
reconnue comme une « aire protégée par la
commune » représente d'après l'un de nos informateurs,
« l'hôtel où les élèves s'envoient en
l'air »61(*).
Les abus sexuels, en particulier, sont perpétrés dans des lieux
tels que les salles de classe, les couloirs, les résidences
d'enseignants, les dortoirs, les toilettes, ainsi que dans les bois ou les
buissons à proximité de l'établissement. Les toilettes
scolaires ont été identifiées comme des zones à
haut risque dans plusieurs établissements de la région. Les zones
communément craintes sont le périmètre du terrain de
l'école, les toilettes, les salles de classe vides et les dortoirs. Les
filles y sont plus susceptibles d'être exposées au
harcèlement et aux abus par des élèves de sexe masculin et
les enseignants.
D'après les différentes études et travaux
disponibles, on peut en distinguer deux types d'auteurs de violences : les
élèves masculins et les professeurs, souvent auteur de forme
d'abus sexuels transactionnels. D'après les données disponibles,
les violences d'élèves à élèves sont plus
fréquentes, cependant le personnel enseignant est aussi très
souvent identifié comme auteur de violences. Toutes les études
disponibles dans la région confirment que les abus sexuels contre les
filles sont essentiellement perpétrés par des hommes, qu'il
s'agisse d'enseignants ou de membres du personnel de l'établissement,
d'autres hommes de la communauté (jeunes hommes, soldats en faction
à des postes de contrôle, chauffeurs d'autobus,
commerçants, ou des élèves de sexe masculin. Au Cameroun,
selon l'étude cité par le Docteur MbassaMenick dans l'article
« Les abus sexuels en milieu scolaire au Cameroun : résultats d'une
recherche-action à Yaoundé », 72,5 % des 15,9 % de victimes
d'abus sexuel avant l'âge de 16 ans sont des filles. Leurs âges au
moment de l'abus varient entre 4 et 15 ans (moyenne d'âge de 11,6
ans)62(*).Les
attouchements63(*)
constituent le mode d'abus sexuel le plus fréquent (54,6 %), suivis par
les viols (38,7 %).
5-La violence en milieu
scolaire
La violence est un phénomène observable
partout : elle se trouve à la fois dans la société et
à l'école. Elle se présente sous diverses formes et se
définit de différentes manières. D'aucuns pensent à
tort que blesser quelqu'un n'est pas une forme de violence, au contraire les
paroles sont souvent porteuses de violence. La violence64(*) prend de l'ampleur en milieu
scolaire et se présente sous les formes suivantes :
· La violence physique : elle se
manifeste à travers les bagarres, les disputes ;
· Le vandalisme : c'est un acte de
destruction de la propriété d'autrui ou des édifices
publics ou privés ;
· L'intimidation : c'est le fait
d'inspirer à une personne de l'effroi par la force à fin de lui
faire perdre son assurance ;
· Le mépris : qui se
définit comme étant une attitude arrogante envers une personne,
sentiment qui permet de sous-estimer quelqu'un.
Toutes ces formes de violences sont observées
dans nos écoles et sont par ailleurs parmi les causes les plus
importantes de la déperdition scolaire au Cameroun en
général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier.
Les propos que nous avons recueillis auprès de M. Ndouyang, professeur
d'orientation au lycée de Garoua-Boulaï sont un bel exemple de la
violence en milieu scolaire parmi tant d'autres. Ce dernier
déclare :
J'ai été victime d'une terrible bagarre ici au
lycée de Garoua-Boulaï l'année dernière de la part
d'un élève juste parce que je l'ai surpris en train de fumer du
chanvre indien dans la douche du bloc administratif et je l'ai
influencé en lui disant qu'il sera traduit au conseil de
discipline65(*).
Il se dégage de ce point de vue que la violence est
sujet d'exclusion d'un élève pouvant même entrainer sa
démission définitive du circuit scolaire où il est
inscrit. Toute violence perpétrée dans l'enceinte d'un
établissement scolaire est condamnée par le règlement
intérieur de l'école.
II- LES FACTEURS
SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
Les facteurs socio-économiques de la déperdition
scolaire nombreux. Dans cette seconde partie, nous soulignerons les facteurs
socio-économiques suivants : la pauvreté et chômage
des jeunes diplômés,
1-La pauvreté et
chômage des jeunes diplômés
La pauvretéest bien connue de tous comme le
principal facteur de déperdition scolaire. Elle se manifeste de la
façon suivante : les enfants doivent parcourir des
kilomètres pour aller à l'école, en plus des travaux
ménagères qui les attendent chez eux, une fille est de 25% moins
susceptible d'être à l'école qu'un garçon,
principalement en raison des attitudes sociales, le mariage précoce, les
instituteurs ne sont pas payés et finissent par ne plus enseigner ou
optent pour des activités rentables etl'État des
écoles est pitoyable, coté infrastructures66(*). Les élèves sont
assis à même le sol dans les établissements où l'on
pratique la double vacation dans la commune de Garoua-boulai.
En 1990, le Cameroun a vécu une
véritable régression économique. Cette situation s'est
aggravée en 1994 avec la dévaluation du franc CFA. La
pauvreté déjà si dramatique a cédé sa place
à la misère. Les salaires des fonctionnaires ont connu une baisse
de l'ordre de 70% en général. Les premières victimes de
cette conjoncture ont été les enfants qui ont vu leur droit
à l'éducation bafoué.Au Cameroun, la moyenne de famille
est de sept(07) personnes. Lorsque l'on sait que « la table du pauvre
est maigre et le lit de la misère est fécond », on peut
facilement comprendre que cette moyenne est élevée en zones
rurales où l'on peut compter plus de dix(10) enfants dans une famille.
Il est évident que le bien-être de ces enfants ne peut être
assuré totalement.
Par ailleurs, puisque les caisses de l'Etat sont vides, ce
sont les parents qui sont invités à construire les
établissements scolaires, si non les enfants sont obligés de
parcourir des dizaines de kilomètres pour se rendre à
l'école voisine. L'enseignement de base, annoncé gratuit, est
frappé par un taux élevé des frais de scolarité qui
n'est pas à la portée des parents et oblige ceux-ci à
choisir parmi ses progénitures trois(03) ou quatre (04) parmi ses
dix(10) enfants qui pourront bénéficier des bienfaits de
l'école. Évidemment, il va privilégier les garçons
au détriment des filles. À cet effet, on va assister à
deux types d'abandons scolaires67(*) : volontaire et involontaire.
En ce qui concerne le chômage des jeunes
diplômés en tant que facteur de déperdition scolaire,
KomlatseKomla, dans son livre68(*)Ce que l'école aurait dû nous
enseigner démontre que l'école ne sert qu'à
former les chômeurs dans le monde en général et en Afrique
particulièment. À cet effet, il déclare :
J'ai écrit ce livre pour attirer l'attention de la
jeunesse (africaine) sur le fait que le système éducatif dans
lequel nous sommes inscrits est loin de nous « garantir
unavenircertain» comme on nous le fait croire, mais en fait qu'il ne
s'agit que d'une étape précédente de notre vie active, ne
nous enseignant presque rien de concret sur cette dernière.Figurez-vous
que le système éducatif produit des millions de «
diplômés-chômeurs » chaque année dans l'espoir
qu'ils trouvent un emploi, au lieu d'enseigner à ces derniers comment
créer de la richesse (avec ou sans diplôme), ce qu'il faut faire
lorsque les diplômes deviennent « inutiles »69(*).
Il est donc temps que le monde se rende compte que le
système éducatif actuel, ironiquement plus cher que celui
d'avant, a été vidé de sa substance et n'est plus qu'un
lieu pour apprendre à lire et à écrire débouchant
sur l'obtention d'un diplôme de « consolation ».Si aujourd'hui
le taux du chômage en Afrique Subsaharienne est l'un des plus
élevés au monde (la jeunesse compte pour 60% del'ensemble des
chômeurs en Afrique Subsaharienne et 80% auMadagascar .ce ne sont
pourtant pas les ressources ni les opportunités qui manquent. Le vrai
problème réside dans le fait que nous avons été
éduqués pour concentrer toute notre énergie uniquement sur
le peu que nos diplômes peuvent nous rapporter et rien d'autre.Le
système éducatif continue de produire de plus en plus de «
rêveurs » que de préparer les apprenants à pouvoir
créer de la richesse, même étant encore sur les bancs. Les
propos recueillis auprès d'une élève lors de nos
investigations est très subtile à cet égard. C'est ainsi,
qu'elle a pu déclarer que :
J'ai abandonné l'école pour m'adonner
à l'agriculture parceque non seulement le président de la
république du Cameroun, son excellence Paul Biya l'a mentionné
lors de ses discours adressés à la jeunesse camerounaise que, la
terre ne trompe pas, mais aussi parceque mes deux grands frères qui ont
même la licence depuis 2010 n'ont toujours pas trouvé un emploi.
Ils ont essayé presque tous les concours du pays mais en vain. Cette
situation me décourage de poursuivre mon cursus scolaire70(*).
Bref, la pauvreté extrême des parents et le
chômage des jeunes constituent des facteurs entrainant la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.
2-L'exploitation artisanale
de l'or
Les propos recueillis lors de nos recherches au près
d'un instituteur à l'inspection de l'éducation de Base
d'arrondissement de Garoua-Boulaï confirment la pratique d'exploitation de
l'or comme facteur de déperdition scolaire non seulement dans la commune
de Garoua-Boulaï mais aussi dans toute la région de l'Est. Il
déclare à juste titre que :
Plusieurs causes expliquent la déperdition scolaire
dans notre arrondissement. La première cause est l'exploitation abusive
et artisanale de l'or. Les enfants qui sont dans les zones où on creuse
de l'or (zones minières) préfèrent aller chercher de
l'argent brut dans les trous d'or au lieu de venir perdre le temps à
l'école. La seconde cause est sans doute, le mariage précoce. En
effet, beaucoup de parents pensent que la fille est faite uniquement pour aller
en mariage. Nous vivons des cas où 50% des filles peuvent commencer les
cours à la Section d'Initiation au Langage(SIL) mais celles qui vont
arriver au Cours Moyen 2ème année (CM2) sont à
peine 10, 5 ou 6 vont réussir le CEP. Enfin, la troisième cause
de cette déperdition scolaire est le manque d'intérêt que
certains parents et élèves accordent à l'école. Ils
considèrent que l'école est un perd temps pour celui ou celle qui
veut gagner rapidement sa vie71(*).
En somme, l'exploitation artisanale du précieux
métal de couleur jaune qu'est l'or entraine l'abandon de l'école
dans la commune de Garoua-Boulaï et notamment dans les villages tels que
Bindiba, Nanamoya, Gandong et Mborguéné.
3- Les mariages et
grossesses précoces
Les mariages précoces et les grossesses précoces
constitueraient selon la plupart de nos informateurs, l'un des facteurs sociaux
de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Avant d'y
arriver, il convient pour nous de clarifier ces termes afin de mieux saisir ce
facteur social.
Le Mariage : le mariage est un acte par
lequel un homme et une femme établissent entre eux une union
régie par les dispositions juridiques en vigueur dans leur pays. Le
mariage nécessite le consentement libre et éclairé des
époux.
Le Mariage d'enfants : il s'agit
essentiellement d'une union entre une fille de moins de 15 ans et un homme
mur.
Le Mariage forcé : le mariage
forcé se définit comme l'union de deux personnes dont une au
moins n'a pas consenti entièrement et librement à se marier. Le
mariage forcé est entaché de vice du consentement, puisque le
consentement d'un des deux époux ou conjoints n'est pas libre et n'a
été donné que suite à des pressions psychologiques,
des violences physiques, etc. la fille de moins de 15 ans est
généralement concernée, alors que l'âge légal
de la fille a été fixé à 15 ans par la loi au
Cameroun et à 18 ans au niveau régional africain par l'union
africaine. Ce mariage est désigné sous des appellations diverses
suivant les pays ou régions : mariage traditionnel, mariage
coutumier, mariage de raison, mariage de convenance, mariage précoce,
mariage d'enfant, mariage blanc, mariage indésirable, mariage
arrangé ou le mariage par enlèvement.Ce phénomène
du mariage forcé concernant particulièrement des mineurs (entre
10 et 15 ans) ainsi que des jeunes majeures n'est pas marginal. Même s'il
est difficile actuellement d'en apprécier l'importance exacte, encore
plus de le déchiffrer.Selon L'Institut Nationale de la Statistique(INS),
2011 : 17% des femmes étaient déjà en union en
atteignant 15 ans et 6% des hommes l'étaient en atteignant 18 ans. Les
filles victimes des MEPF72(*) mariées très jeunes ne possèdent
pas souvent d'acte de naissance (ni leurs enfants), de carte nationale
d'identité, ne participent pas aux élections. Elles sont
généralement violées, répudiées,
exposées au VIH/SIDA et deviennent frivoles ; elles ne connaissent
pas leurs droits (étant privées ainsi de la pension alimentaire
après répudiation) ; elles ne sont pas
protégées par la loi, de façon
générale : les lois existantes, d'ailleurs discriminatoires
et généralement inadaptées à leurs besoins ne sont
pas appliquées lorsqu'elles sont favorables.
Cette pratique traduit un manque de respect de :
· La loi nationale (article 52 de l'ordonnance n°
81/062 du 29 juin 1981) qui fixe l'âge minimum au mariage à 15 ans
pour les femmes et à 18 ans pour les hommes.
· Ainsi que de la convention ratifiée par le
Cameroun sur le plan régional, le protocole à la charte africaine
des droits de l'homme et des peuples et relatifs aux droits de la femme ou
protocole de Maputo, article 6 qui fixe cet âge à 18 ans.
Le tableau qui suit représente permet comprendre les
raisons d'abandon de l'école dans la commune de Garoua-boulai. Ledit
tableau contient les données quantitatives recueillies lors de l'une de
nos investigations auprès de vingt(20) élèves.
Tableau 10 :
statistique des principales raisons d'abandon scolaire
Raisons d'abandon scolaire
|
Effectifs (ni)
|
Fréquence relative(%)
|
Manque de travail au Cameroun
|
1
|
5%
|
Manque d'acte de naissance
|
1
|
5%
|
Parents analphabètes
|
3
|
15%
|
Pauvreté
|
4
|
20%
|
Travaux champêtres
|
2
|
10%
|
Exploitation de l'or
|
3
|
15%
|
Mariage précoce
|
1
|
5%
|
Grossesse précoce
|
3
|
15%
|
Redoublement de classe
|
1
|
5%
|
Domicile séparant le domicile de l'école
|
1
|
5%
|
Total
|
20
|
100%
|
Source : données du
terrain,2020.
L'analyse du tableau ci-dessus nous permet d'affirmer que, la
pauvreté est le principal facteur de la déperdition scolaire dans
toute la commune de Garoua-Boulaï car sa fréquence relative est de
20%. Ensuite, viennent respectivement, l'analphabétisme des parents,
l'exploitation de l'or et la grossesse précoce.
4-Le manque d'acte de
naissance
Au Cameroun, selon les résultats de la MICS 2014, le
taux d'enregistrement à la naissance des enfants de moins de 5 ans qui
était en baisse continuelle depuis 20 ans, passant successivement de 70%
en 2006 à 61% en 2011 a connu une légère hausse à
66% en 2014 au niveau national. Ceci pourrait être lié à la
révision de la loi sur l'état civil au Cameroun en 2011 qui a
porté les délais légaux d'enregistrement des naissances de
30 jours à 90 jours. Les taux d'enregistrement les plus bas se
retrouvent dans les régions de l'extrême-nord(42%) et du
sud-ouest(55%)73(*).
Le manque d'acte de naissance dans la commune de
Garoua-Boulaï ne date pas d'aujourd'hui. Son histoire remonte aux
années 70, aux temps durègne du premier président de la
république du Cameroun, son excellence Amadou Babatoura Ahidjo, paix
à son. D'après nos informateurs, le manque d'acte de naissance
est un problème qui date depuis la création de la mairie de
Garoua-Boulaï en 1977. Pour officiers d'états civils
rencontréslorsde nos investigations, 5 enfants sur 10 n'ont pas d'acte
de naissance74(*). Les
risques auxquels sont exposés les enfants qui ne sont pas
enregistrés sont énormes et peuvent entraver leur accès
à d'autres droits de l'enfant.Les propos recueillis auprès d'un
de nos informateurs, est un bel exemple parmi tant d'autres. Il avait
déclaré : « nous rejetons
immédiatement les dossiers des candidats n'ayant pas d'actes de
naissance, qui nous parviennent ici l'inspection, que ce soit pour les
candidats réguliers ou les candidats libres »75(*). Allant dans le même
sens, les propos recueillis auprès d'un élève peuvent
renchérir cette perspective. À cet effet, il affirma
que : « j'ai abandonné les cours au CM2 parceque je
n'avais pas d'acte de naissance pour déposer mes dossiers du CEP et
d'entrée en 6ème »76(*).De même, l'admission
d'un élève à la Section d'Initiation au Langage (SIL) se
fait par le visa de l'acte de naissance par les directeurs ou directrices de
l'établissement concerné, mais les exceptions ne manquent
guère. Allant dans le même sens, l'actuel maire de la commune de
Garoua-Boulaï déclare : « 70% des enfants en
âge scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï sont dépourvus
d'acte de naissance »77(*).
Seulement 61% de nouveau-nés sont
enregistrés à leur naissance au Cameroun. Les taux
d'enregistrement les plus bas se retrouvant dans les régions de
l'extrême-nord(38,2%) et de l'Est (56%), selon une étude sur le
système local de l'état civil78(*).
Donc, le manque d'acte de naissance constitue un réel
problème pour la scolarisation des enfants dans la commune de
Garoua-Boulaï et explique en partie la déperdition scolaire de ces
derniers dans cette localité du Cameroun.
Les raisons pour lesquelles les enfants n'ont pas d'acte
de naissance dans la commune de Garoua-Boulaï et par tout ailleurs sont
multiples. Tout d'abord, nous avons le manque d'information concernant la
déclaration et l'enregistrement des naissancesn'est pas universellement
perçu comme un droit fondamental. Les parents ne connaissent pas les
conséquences liées à l'absence d'enregistrement des
naissances de leurs enfants. Plus grave encore, certains parents voient la
déclaration des naissances « une comme une pure
formalité administrative »79(*). Ensuite, nous avons comme deuxième raison,
les barrières économiques. Ainsi, pour certains parents,
l'enregistrement coute cher, notamment en zone rurale, quand il faut parcourir
parfois de longues distances pour accéder aux services d'état
civil, ce d'autant plus lorsque la délivrance d'acte d'état civil
est payant. Parfois, la corruption vient encore augmenter les frais
imposés aux familles.
IV-LES FACTEURS FAMILIAUX DE
LA DEPERDITION SCOLAIRE
On distingue dans le cadre de cette étude, deux
facteurs de la déperdition scolaire qui sont d'ordre scolaire. Il s'agit
de la structure familiale et l'analphabétisme de certains parents.
1-La structure
familiale
D'une part les enfants issus de familles monoparentales
semblent avoir un risque de déperdition plus élevé.
Cependant, une fois contrôlé le statut socio-économique,
cet effet est relativement faible. Il est même nul, selon Rumberger, une
fois prises en compte les caractéristiques scolaires des enfants, ce
qui, selon lui, montre que la monoparentalité a d'abord un effet sur
l'expérience scolaire (plus de redoublement, plus de changements
d'établissements), et donc, indirectement, sur le risque de
déperdition scolaire. D'autre part, l'appartenance à une famille
recomposée augmente significativement le risque de déperdition
scolaire au sein de la commune de Garoua-Boulaï.
2-L'analphabétisme
de certains parents
L'analphabétisme désigne par définition,
l'incapacité ou la difficulté à lire, à
écrire et à compter, le plus souvent par manque d'apprentissage.
Il se distingue de l'illettrisme, terme utilisé en France quand la
personne a été scolarisée en français mais que cet
apprentissage n'a pas conduit à la lecture ou que cette maitrise a
été perdue.L'analphabétisme des parents constitue l'un des
facteurs de déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaïparceque ces derniers ne peuvent pas aider leurs fils ou
filles à traiter leurs exercices à la maison, ni à les
encourager lors de la remise des bulletins de notes trimestrielles. Ces
analphabètes n'ont aucun intérêt pour l'école
d'où la plus grande difficulté d'inscrire leurs enfants à
l'école. Cette pauvreté intellectuelle de la part de certains
parents pousse souvent leurs enfants à abandonner temporairement voire
définitivement l'institution scolaire. En effet, Un autre indicateur
d'analphabétisme des parents est constitué par le niveau de
diplôme de ces derniers. On enregistre des écarts
considérables dans ce domaine, manifestant par-là la reproduction
intergénérationnelle des inégalités scolaires.
Selon les données de notre enquête, 38,4 % des enfants dont la
mère n'a aucun diplôme décrochent de l'école, contre
5,9 % de ceux dont la mère est diplômée de l'enseignement
secondaire, soit un rapport de 1 à 6,5.Pour la population
âgée de plus de 11 ans, le taux d'analphabétisme80(*) dans l'ensemble du pays est de
50% pour les femmes, contre 30,3 % pour les hommes. En zone urbaine,
l'analphabétisme est de 26,1% pour les femmes et de 12,4 % pour les
hommes. En zone rurale, il est de 63,1 % pour les femmes et de 42,9 % pour les
hommes. Pour la population spécifique de la tranche des 6 à 14
ans, l'analphabétisme est de 10,7 % en zone urbaine et 35,8% en zone
rurale.
Parvenu au terme de ce chapitre dont l'objectif était
de cerner les différents facteurs de déperdition scolaire au sein
de la commune de Garoua-Boulaï, nous avons pu distinguer quatre
catégories de facteurs. Il s'agit des facteurs personnels,
facteurs scolaires,facteurs socio-économiques et les facteurs familiaux.
En ce qui concerne les facteurs personnels, nous avons mis l'accent sur
le milieu social, le manque d'intérêt pour l'école et le
libertinage des enfants. Les facteurs scolaires se résument en
manque criard des enseignants, les effectifs pléthoriques, le
système éducatif camerounais en panne, les violences de genres en
milieu scolaire et la violence en milieu scolaire. Les facteurs
socio-économiques se déclinent en la pauvreté
extrême de certains parents et le chômage des jeunes
diplômés, l'exploitation artisanale de l'or et les Mariages et
les grossesses précoces. Enfin, comme facteurs familiaux l'accent a
été mis sur la structure familialeet l'analphabétisme
de certains parents.Dans le chapitre suivant, il sera question d'étudier
de fond en comble, les conséquences de cette déperdition scolaire
dans la commune de Garoua-Boulaï.
CHAPITRE III : LES
CONSÉQUENCES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAÏ
La déperdition scolaire provoque inévitablement
des répercussions dévastatrices pour l'élève et
pour la société. Pour l'individu, cet échec se soldera par
un revenu évidemment plus faible que les jeunesdiplômés.
Encore, faut-il que l'individu ait réussi à obtenir un emploi
légal.Plusieurs conséquences découlent à la suite
de la déperdition scolaire des élèves au Cameroun en
générale et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï. Ce
chapitre se fixe pour objectifs de passer en revue ces dites
conséquences.
I-LE TAUX DE
CHÔMAGEÉLEVÉ COMME CONSÉQUENCE PRINCIPALE DE LA
DÉPERDITION SCOLAIRE
Le chômage guette donc les décrocheurs
scolaires, et cela plus que jamais. En fait, le taux de chômage au
Québec est plus élevé chez les jeunes sans diplôme
que chez les adultes sans diplôme qui ont déjà
été sur le marché du travail un certain temps. Ceci fait
ressortir avec beaucoup d'acuité l'importance du problème qui
comporte des conséquences nettement plus graves pour un
décrocheur des années 1990 que pour un décrocheur des
décennies passées. En effet, un jeune décrocheur scolaire
aujourd'hui risque deux fois plus de se retrouver au chômage que son
compagnon de classe qui, lui, a terminé ses études secondaires.
Tout ceci porte à réfléchir et permet de comprendre les
préoccupations montantes face au décrochage scolaire depuis
quelques années au Québec.Ampleur du problème comme il
n'existe pas de mode d'évaluation ou de mesure normalisée, ceci
rend difficile une connaissance précise de l'étendue du
problème. De plus, ce qui ne facilite en rien les choses, la
définition du décrocheur scolaire peut varier parfois
passablement d'un auteur à l'autre. Pour preuve, on n'a qu'à
comparer les deux principales sources d'information généralement
utilisées aux États-Unis pour connaître le taux de
décrochage scolaire dans ce pays. En 1984, le Département
fédéral du recensement définissait le décrocheur
comme « un élève d'un groupe d'âge donné
qui ne fréquente pas l'école durant le mois d'octobre de
l'année scolaire en cours et n'a pas obtenu de diplôme
d'études secondaires ni de certificat
d'équivalence »81(*). Ceci résultait en un taux de
décrochage de 6.8% chez les 16-17 ans et de 15.2% chez les 18-19 ans.
Pourtant, pour la même année, le Département de
l'Éducation américain arrivait à des résultats bien
différents82(*).
Lors de nos investigations, portant sur les
conséquences de la déperdition scolaire au sein de la commune de
Garoua-Boulaï, certains informateurs affirment avec certitude que le
chômage des jeunes est parmi les conséquences directes de cette
sortie précoce du système éducatif dans cette
localité. Le tableau qui suit est une belle illustration de ce point de
vue.En effet, lors de notre investigation, nous avons interrogécinquante
sept(07) parents sur la question : quelle est selon vous, la principale
conséquence de l'abandon scolaire parmi les propositions suivantes dans
la commune de Garoua-Boulaï ?Selon ces derniers, le taux
élevéde chômage serait la conséquence principale de
ce phénomène. Le tableau qui suit,est une belle illustration.
Tableau 11 :
conséquence principale de déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï
Conséquence principale de déperdition
scolaire
|
Nombre de personnes ayant choisi cette conséquence
|
Le Chômage
|
2
|
Le vol et le banditisme
|
1
|
La délinquance juvénile
|
1
|
La prostitution
|
1
|
La pauvreté
|
1
|
L'Analphabétisme
|
1
|
Total
|
7
|
Source :
données du terrain, à Garoua-Boulaï, 25/08/2020.
Il ressort clairement de ce tableau que, le chômage
(2/7) est la principale conséquence de la déperdition scolaire
dans la commune de Garoua-Boulaï.
II-LA RÉDUCTION DE
L'AUTORITE PARENTALE
Les enfants frappés par la déperdition scolaire
finissent dans la plupart des cas à changer de comportement vis_à
vis des parents et de la société. Ils ressentent à la
longue lassitude, le découragement, le rejet et l'esprit de vengeance
à l'endroit de tous ceux qu'ils jugent de près ou de loin comme
responsables de leur situation.C'est pour cette fameuse raison que les parents
passent pour la cible soit disant qu'ils n'ont pas assuré leurs
responsabilités comme géniteurs. Cette incapacité de
prendre en charge les besoins scolaires des enfants sont perçus par
ceux-ci comme une fuite de responsabilité et les amènent au
mépris des parents et à la désobéissance.À
cet effet, l'esprit de révolte accapare les enfants qui vont vivre en
contradiction avec les parents. Ces parents à leur tour perdent leur
autorité et cessent d'être des modèles aux yeux de leurs
enfants qui les accusent de tous les maux.
III- LA DÉLINQUANCE
JUVÉNILE
Le terme délinquance juvénile83(*) désigne un comportement
illégal d'un enfant ou d'un adolescent. En France la
responsabilité pénale est personnelle et n'a aucune limite
d'âge, elle fait néanmoins appel à la notion de
discernement. À partir de 10 ans, l'enfant peut faire l'objet de
mesures éducatives. La sanction pénale dont
l'incarcération peut intervenir à partir de l'âge de 13
ans. Le juge pour enfant qui traite des affaires judiciaires concernant les
mineurs a été créé en France en 1945.
La forme de délinquance qui préoccupe le plus
depuis toujours le politique c'est l'organisation en bande(gang) pour commettre
des délits et ce dans l'ensemble des pays occidentaux. Parmi les
délinquants, nombreux sont ceux qui souffrent de trouble mentaux et ne
sont pas nécessairement diagnostiqués.Les infractions à
caractère et les violes commises par les jeunesrestent mal connues pour
le moment. Même les experts n'arrivent pas correctement à y voir
clair. Les phénomènes ne sont pas pourtant nouveaux dans leur
forme et leur intensité. Ces derniers temps, on enregistre une
montée84(*) de la
délinquancejuvénile dans la capitale. Dans les quartiers
périphériques, on dénonce les agissements de ces enfants
« criminels » qui sèment la terreur. Ils se
déplacent par bande de quatre ou cinq. Et chose curieuse, ces petits ont
déjà un savoir-faire pour détrousser les passants. Les
informations recueilliesauprès des forces de l'ordre indiquent qu'avant
d'agir, ces petits désoeuvrés ont des
« profs », plus clairement, des personnes
âgées qui leur indiquent comment faire pour détrousser une
dame, par exemple.
Dans la ville de Garoua-Boulaï, le constat de ce
phénomène dont on parle est amer. Les jeunes décrocheurs
c'est-à-dire les jeunes ayant abandonné l'école sans
obtenir un diplôme sont très nombreux dans la
société. Ils représentent un danger dans cette
société camerounaise. Ils passent leur temps à voler au
marché, dans les agences de voyages et parfois même à
l'église et à la mosquée. Parfois, ces jeunes
délinquants se livrent au jeu de cartes communément
appelé « jeu de hasard » et au poker,
le fait de parier une pièce de 100 Franc CFA en la jetant dans une
machine pour faire sortir beaucoup d'autres pièces. Un autre groupe
s'intéresse au port du pantalon laissant voir les fesses, les
écouteurs desBluethoothcollés aux oreilles font des va
et vient dans les marchés en quête des personnes naïves
à qui ils peuvent soutirer quelques billets dans leurs poches ou portes
monnaie.
IV-L'ATTRAIT AU BANDITISME,
VOL ET AU PHÉNOMÈNE D'ENFANT DE LA RUE
Le banditisme désigne par définition, l'ensemble
des activités illégales des bandits. Le vol85(*) quant à lui est une
infraction pénale qui consiste à s'approprier frauduleusement
appartenant à autrui. Et le phénomène d'enfant de la
ruedésigne de façon générale un enfant qui vit dans
la rue. On parle de nos jours d'enfant en situations de rue en distinguant
trois types : les enfants de la rue vivent et habitent dans la rue, les
enfants dans la rue travaillent dans la rue mais ont une famille et un
domicile, les enfants à la rue sont en situation de fugue temporaire
mais par rester dans la rue.
Le nombre total d'enfants des rues86(*) est inconnu mais selon
l'UNICEF il s'élève à plusieurs dizaines de millions dans
le monde. Il n'y a pas de recensement de ces enfants, et les seules sources
sont des estimations provenant d'associations locales, faites au niveau d'une
ville. Mais les chiffres varient selon la définitionemployée et
sont parfois exagérés pour « mieux »
défendre leur cause. Les estimations ont fait ainsi état de 11
millions d'enfants des rues en inde, 445 000 au Bangladesh, 250 000
au Maroc et 200 000 à Kinshasa etc.La majorité des enfants
des rues sont des garçons, les conditions de survie dans la rue
contraignant les filles à chercher des abris ou des protecteurs
très rapidement.
Les enfants qui abandonnent l'école au sein de la
commune de Garoua-Boulaï empruntent le plus souvent le chemin de la vie
facile pour subvenir à leurs besoins. Cette soit disant vie facile se
déclineen grand banditisme, le vol et au phénomène
d'enfant de la rue vulgairement appeléNanga-Boko. Selon le
commandant de brigadeHusseini : « les agressions et les vols
à main armée dans la ville de Garoua-Boulaï et partout dans
cet arrondissement, sont perpétrés par les jeunesgarçons
dont l'âge varie entre 15 et 25 ans ».Les propos du
sous-préfet de l'arrondissement de Garoua-Boulaïexpliquent en
partie le dégré du grand banditisme et
l'insécurité qui règnent dans cette localité
du pays. Sur ce, il déclare : « le banditisme, le
vol et l'insécurité sont là les maux qui minent à
la société dans la ville de Garoua-Boulaï. La preuve en est
que les prises d'otages, les vols et les agressions se multiplient dans cette
circonscription administrative »87(*).
V-LA PROSTITUTION ET LE
PHÉNOMÈNE FILLE-MÈRE
L'une des conséquences néfastes de la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï est la
prostitution88(*) des
jeunes filles.Il est difficile voire impossible de retenir les enfants à
la maison lorsqu'ils ne fréquentent plus l'école car celle-ci
leur permet d'être occupés avec des travaux à domicile.Les
jeunes filles qui abandonnent temporairement ou définitivement
l'école se prostituent89(*) pour subvenir à leurs besoins personnels.
D'aprèsnos données collectées sur le terrain, ce sont
beaucoup plus, les filles centrafricaines qui se prostituent dans la ville de
Garoua-Boulaï pour des raisons variées. La première raison,
est le décès de leur parent suite à la guerre civile en
RCA. La deuxième raison est la pauvretématérielle et
financière au sein de leur famille.
La prostitution dans la ville de Garoua-Boulaï aurait
pris naissance depuis l'arrivée des refugiés centrafricains en
l'an 2000. Ce phénomène de « poteau »
courammentappelé par la plupart de nos informateurs s'est
amplifié en 2019 et consiste par l'attente d'un éventuel client
sollicitant le sexe par les jeunes filles plantées aux bords des grands
axes. Cette pratiquetrès lucrative attire beaucoup d'autres jeunes
filles à s'y adhérer pour un gain facile. Ceci est l'une des
conséquences les plus désastreuses de l'abandon définitif
de l'école car les victimes sont tellement exposées aux
nombreuses maladies pouvant même entrainer leur décès. Les
propos recueillisauprès d'une élève montrent bel et bien,
l'ampleur de cette prostitution dans cette localité. Elle
déclare :
J'ai arrêté mes études en classe de
1ere A4 Espagnol au lycée classique de
Garoua-Boulaïdepuis 2015 parcequemes parents n'avaient plus d'argent pour
me faire inscrire et déposer mon dossier du probatoire. Pour
alléger ma charge scolaire, j'ai donc décidé de me lancer
dans la vie de nuit comme certaines de mes camarades font depuis la nuit des
temps90(*).
Bref, la prostitution est sans doute l'une des
conséquences néfastes de la déperdition scolaire dans la
commune de Garoua-Boulaï. Toutefois, elle n'est pas l'une
conséquence de ce phénomène.
Cependant, une fille-mère est une
mère célibataire qui n'a pas de mari. Le terme fille-mère
est péjoratif et désuet. Le terme mère célibataire
est préférable même si la situation est subie. Elle est
généralement définie comme une mère
célibataire, c'est-à-dire une femme non mariée qui
élève seule ses enfants. Ainsi, les filles qui abandonnent
l'école suite à la grossesse précoce ou
indésirées vieillissenttrès rapidement et elles ont le
plus souvent deux enfants avant d'atteindre l'âge de mariage fixé
à 18 ans en Afrique.
VI-L'ACTIVITE DE MOTO-TAXI
COMME CONSÉQUENCE DE DÉPERDITION SCOLAIRE.
Le phénomène de moto-taxi se présente
à première vue comme un phénomène ordinaire ou
banal. Mais du point de vue de l'analyse sociologique, il revêt un sens
ou une puissance qui mérite d'être décrypté.
L'analyse fait en premier lieu un aperçu des facteurs structurels et
conjoncturels qui ont historiquement structuré l'émergence des
moto-taxi au Cameroun. Cette activité attire un nombre important de
jeunes parceque devenir moto-taximan n'exige pas de formation
particulière. Beaucoup estiment qu'il suffit de trouver une moto d'un
ami ou d'un parent, d'apprendre à conduire pendant quelques jours et les
jours qui suivent, un patron peut vous céder une moto contre une recette
journalière. Parce qu'ils ont appris à contourner les
dispositions institutionnelles, nombre de jeunes intègrent facilement
l'activité sans se sentir obligés de s'inscrire dans une
auto-école. Les observations de terrain permettent d'admettre qu'exercer
l'activité de moto-taxi est donc apparu comme un dernier recours
d'emploi chez la plupart des jeunes Benskineurs(moto-taximen). Pour les
diplômés, bacheliers et licenciés rencontrées sur le
terrain, cette activité de moto-taxi est une stratégie
transitoire qui leur permet de joindre les « deux bouts »
en attendant de trouver un emploi décent.Alternatives à la crise
de l'emploi, les motos taxis permettent aujourd'hui à des milliers de
jeunes et ménages camerounais de survivre au quotidien. Les acteurs,
préoccupés par la satisfaction des besoins existentiels offrent
des tarifs de transport très compétitifs avec pour seul objectif
d'accumuler le maximum de recettes financières.L'activité de
moto-taxi fait partie des conséquences de l'abandon des études au
Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en
particulier.
La coiffure et le call Box sont les autres activités
menées par les potentiels décrocheurs dans notre zone
d'étude. Le tableau qui suit représente la liste des
activités menées par les élèves qui ont
abandonné l'école dans la commune de Garoua-Boulaï.Ledit
tableau est le résultat d'une enquête que nous avions
menéeauprès de vingt-quatre (24)enseignants.
Tableau 12 :
activités menées par les décrocheurs après
l'abandon de l'école
Activité menéeaprès l'abandon de
l'école
|
Effectifs (ni)
|
Fréquence relative en %
|
Moto-taxi
|
6
|
25%
|
commerce
|
3
|
12,5%
|
coiffure
|
3
|
12 ,5%
|
agriculture
|
2
|
8,33%
|
Call Box
|
1
|
4,16%
|
Escroquerie
|
1
|
4,16%
|
Prostitution
|
3
|
12,5%
|
Banditisme/Vol
|
4
|
16,66%
|
Aucune activité
|
1
|
4,16%
|
TOTAL
|
24
|
100%
|
Source : données du terrain, 2020.
Le tableau ci-dessus montre que, selon les enseignants,
l'activité de Moto-taxi est la principale activité
menéepar les décrocheurs dans la commune de
Garoua-Boulaï ; par cette activité représente à
elle seule 25%.
VII-L'ANALPHABÉTISME DES DÉCROCHEURS ET
L'EXTRÊME PAUVRETE FAMILIALE
Une recherche menée au tour de 200 enseignants dans la
commune de Garoua-Boulaï sur les conséquences de la
déperdition scolaire à travers les fiches d'enquêtes
écrites qui leurs étaient destinées montre que,
l'analphabétisme des décrocheurs serait également l'une
des conséquences de ce phénomène de sortie précoce
du système scolaire. Sur cet échantillon, 4% de ces enseignants
ont choisi l'analphabétisme des décrocheurs comme
conséquence de l'abandon de l'école.Un exemple phare de cela est
en aucun doute, les propos recueillis auprès d'une enseignante. Elle
avait déclaré à juste titre que :
La plupart des élèves que nous accueillons au
Cours Moyen 1ère Année(CM1) ne savent même pas
écrièrent leurs propres noms et ne maitrisent non plus les
alphabets français. Le coté obscure de l'état des choses
est que dès que les directeurs d'école les renvoient à la
SIL, ils abandonnent définitivement l'école ; et je vous
rassure qu'ils seront toujours analphabètes91(*).
L'analphabétisme a des conséquences sociales et
économiques :
-L'exclusion de la société d'une partie des
citoyennes et citoyens : les personnes ayant des difficultés de
lecture ;
-des services de santé inaccessibles, dont les
coûts augmentent : les personnes ne sont pas en mesure de prendre soin de
leur santé92(*). La
situation s'aggrave avec l'augmentation du nombre de personnes
âgées. On retrouve parmi elles une forte proportion de personnes
peu alphabétisées. En outre, on leur demande d'être
autonomes de plus en plus longtemps.
-chômage ou aide sociale, risques d'accident de travail,
détérioration des conditions de vie, etc., causés par
l'exclusion du marché du travail et la précarité de la
situation en emploi des personnes peu alphabétisées ;
-inaccessibilité de certains services en raison de la
complexité des documents administratifs et des formulaires à
remplir et de l'information difficile à comprendre sur les services
publics. Les personnes ayant des compétences très faibles en
littératie93(*)
sont plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé.Dans la
même perspective, un enseignant nous avait déclaré lors de
notre entretien que : « Dans un contexte où la
société se complexifie et devient de plus en plus exigeante, le
fait d'être une personne peu ou pas alphabétisée rend
l'exercice de ses différents rôles sociaux extrêmement
difficile »94(*).
L'une des conséquences néfastes de l'abandon
d'étude est l'extrêmepauvreté familiale. En effet, les
élèves qui ont abandonné l'école avant d'obtenir un
diplôme vont demeurer pauvres et appauvriront leur famille. Les parents
ont donc gaspillé leurs ressources allouées à
l'enseignement des enfants qui ont décroché.
En somme, il était question pour nous dans ce chapitre
de dégager les conséquences de la déperdition scolaire
dans la commune de Garoua-Boulaï. Il en ressort après analyse qu'il
existe plusieurs conséquences de cette déperdition scolaire. Il
s'agit de : le taux de chômage élevé comme
conséquence principale de la déperdition scolaire, la
réduction de l'autorité parentale, la
délinquancejuvénile, l'attrait au banditisme, vol et au
phénomène d'enfant de la rue, la prostitution et le
phénomène fille-mère, l'activité de moto-taxi comme
conséquence de déperdition scolaire et
l'analphabétisme des décrocheurs et l'extrême
pauvreté familiale.Dans le dernier chapitre qui suit, nous soulignerons
les solutions à ce phénomène au Cameroun en
général et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï en
particulier.
CHAPITRE 4 : LES SOLUTIONS À LA DÉPERDITION
SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI
Dans ce dernier chapitre, il s'agira de proposer les solutions
de remédiation à la déperdition scolaire au Cameroun en
général et dans la commune de Garoua-Boulaï en
particulier.D'ailleurs en guise de rappel, lutter contre la déperdition
scolaire fait partie de l'objet principal qu'on s'est fixé dès
l'entame de cette recherche.L'accent sera mis sur les rôles des acteurs
de la communauté éducativeci-après : le rôle
des parents et enseignants, le rôle de l'État et celui des
élèves. En dernier lieu, nous proposerons les solutions aux
manques d'acte de naissance. L'examen de chacun de ces rôles sera pris en
compte dans ce dernier chapitre.
I-LE RÔLE DES PARENTS
ET ENSEIGNANTS DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
Dans cette partie, nous allons mettre en évidence, le
rôle des parents et celui des enseignants dans le cadre de la lutte
contre la déperdition scolaire.
1-Le rôle des parents
La famille se définit comme un groupe social
comprenant le père, la mère et les enfants. Elle est autant que
l'école, l'église, les associations et autre groupe, des cadres
au sein desquels s'opèrent la socialisation, l'instruction et
l'éducation des enfants. Les parents en tant que géniteurs et
éducateurs premiers de leurs enfants ont un rôle très
important et fondamental dans la réussite scolaire de ces derniers.
Mais, toutes les familles n'ont pas les mêmes moyens financiers, les
mêmes expériences, les mêmes difficultés, elles ne
vivent pas dans les mêmes conditions et elles n'ont pas aussi le
même passé. Elles sont différentes ; mais la plupart
d'entre elles cherchent d'une manière ou d'une autre à favoriser
le succès de leurs enfants à l'école et plus tard dans le
monde du travail. Elles le font aussi parceque les enfants sont la couronne et
le sujet d'honneur des parents. Quand on dit d'un
enfant : « cet enfant sage et intelligent, de qui est-il
fils ? », on cherche là à honorer son père
et non lui-même. C'est ainsi que les parents peuvent adopter face aux
situations et parcours scolaires de leurs enfants, des réactions
diverses qui peuvent aller d'un sentiment de félicitation à un
sentiment de sanction manifeste à leur égard. Ces
réactions variées peuvent avoir des conséquences dans la
vie scolaire des enfants ; ceux-ci peuvent alors adopter à leur
tour des attitudes de méfiance suivant le cas. Cela dit, la
manière dont les parents s'occupent des études de leurs enfants
peut influencer favorablement ou défavorablement le parcours scolaire de
ces derniers. Comment les parents peuvent-ils alors aider leurs enfants
à réussir à l'école ? Quel est leur
rôle ?Le rôle des parents et celui des enseignants dans
l'éducation des enfants se complètent. Ni l'un ni l'autre n'est
suffisant pour assurer pleinement l'épanouissement de l'enfant sur tous
les plans. Beaucoup des parents, dès qu'ils terminent l'inscription de
leurs enfants, ne s'occupent plus du reste. Ils n'attendent que les
résultats sans chercher à connaitre le chemin et les efforts
qu'ils adoptent et fournissent pour parvenir à ces résultats.
D'autres d'ailleurs ne se préoccupent même pas de ces
résultats. Les parents ont un rôle à jouer dans la vie
scolaire de leurs progénitures. Il s'agit de les aider à trouver
leur motivation profonde, de les aider à évoluer jusqu'à
ce qu'ils atteignent une autonomie. Il s'agit en d'autres termes, de les aider
à parvenir à leur auto-épanouissement et de leurs actions
qui peuvent concourir à la transformation de leurs conditions de vie et
de leur famille, de leur société et de leur pays. Voici en quoi
peut consister le rôle des parents. Mais alors, comment peuvent-ils
arriver à jouer ce rôle ?
1-1- Favoriser la
stabilité affective de l'enfant
L'attention, l'affection, la paix, la chaleur, l'harmonie et
l'amour dans la famille sont les premiers éléments à
accorder aux enfants. Il faut cependant se méfier des excès.
Beaucoup d'échecs soudains ou passagers s'expliquent au départ
par une absence ou une rupture de cet équilibre affectif. Quand cette
condition affective n'existe pas, les capacités que l'enfant ne se sent
pas en sécurité. Dans ce cas, les capacités que l'enfant
devrait mobiliser pour ses études, il les utilise plutôt pour
résoudre ses problèmes affectifs et tenter d'assurément sa
sécurité affective. Les disputes fréquentes, les
querelles, les mésententes, le manque d'amour entre les parents, leur
divorce, les déménagements en cours d'année peuvent
déséquilibrer l'enfant et remettre en cause son apprentissage et
ses études. Dans ces conditions, les échecs des enfants
deviennent inconsciemment des appels au secours, des moyens pour attirer
l'attention, des moyens pour indiquer et rappeler que l'on existe aussi. Seuls
les regards des parents, leur attention, leur considération et leur
amour renforcent le sentiment d'identité de l'enfant.
Ainsi, beaucoup d'enfants qui sont victimes de ce manque
d'affection parentale orientent l'énergie qu'ils devraient mobiliser
dans le domaine de l'éducation vers d'autres domaines comme le sexe,
l'alcool, le banditisme, le sport... pour ainsi faire comprendre et signifier
qu'ils existent aussi.
1-2- Accompagner et suivre
l'enfant
Quand les parents inscrivent leurs enfants à
l'école, ils doivent aussi les accompagner et les suivre. Pour pouvoir
accompagner l'enfant à l'école, il ne s'agit pas d'avoir
été à l'école. Les parents peuvent accompagner
leurs enfants de plusieurs manières :
Ø En assurant leur inscription, c'est-à-dire
s'acquitter des frais d'inscription, des frais relatifs aux Association des
Parents d'Élèves (APE) ;
Ø En procurant à l'enfant les fournitures
scolaires nécessaires (de bons cahiers en nombre suffisant, stylos
à bille, règles gradueuses, matériels de dessein,
livres) ;
Ø En assurant que l'enfant part à l'école
et étudie régulièrement ;
Ø En créant des conditions qui lui permettent
d'arriver à l'heure à l'école et d'avoir du temps pour
vaquer95(*) pleinement
à ses études, en l'encourageant à faire ses
devoirs ;
Ø En les suivant dans ses cahiers, ses notes, les
appréciations des enseignants et les bulletins de notes
trimestriels ;
Ø En les récompensant quand c'est le cas et en
les encourageant à redoubler d'efforts quand ça ne va pas.
Donc, il y a plein d'actions et de petits trucs que les
parents peuvent faire pour inciter leurs enfants à aimer
l'école.
1-3- Apporter un soutien
moral aux enfants
Quand un enfant ou un adolescent sait que ses parents lui
accordent de l'attention et de l'estime, il ne le rejette pas ; au
contraire, il les écoute. Dans ces conditions, des conseils et des
reproches peuvent être facilement donnés. Les deux parents doivent
renforcer ce soutien en adoptant la même attitude, le même
comportement
2-Le rôle des
enseignants
Un enseignant n'est pas seulement un transmetteur de
connaissances, mais un médiateur entre le savoir et
l'élève ; il/elle doit assurer les rôles de :
· facilitateur de la construction des savoirs (guidage
didactique) ;
· gestionnaire des apprentissages des
élèves (guidage cognitif) ;
· organisateur des conditions d'apprentissage (guidage
pédagogique) ;
· organisateur de la vie et du travail dans les groupes
(condition des apprentissages).
Le référentiel de métier
représente le profil attendu de tout enseignant dans l'exercice de
saprofession. Dans le but de lutter contre la déperdition scolaire dans
la commune de Garoua-Boulaï et partout ailleurs, les enseignants doivent
exercer les différents rôles ci-après :
2-1-Sensibilisation des
jeunes filles sur le calcul du cycle menstruel.
Pour lutter contre les grossesses précoces, les
enseignants doivent apprendre aux jeunes filles comment calculer le cycle
menstruel. En effet, pour éradiquer la déperdition scolaire au
Cameroun en général et dans la région de l'est en
particulier, les enseignants doivent consacrer une leçon à
l'étude du cycle menstruel. Le cycle menstruel est l'ensemble des
phénomènes physiologiques, servant le plus souvent de
façon périodique, qui préparent l'organisme de la femme
à une éventuelle fécondation. La manifestation la plus
visible de ces modifications est la menstruation. Le cycle menstruel commence
à la puberté et prend fin à ménopause par
épuisement des follicules ovariens à l'action des gonadophines.
Le cycle menstruel ne se réduit pas au cycle endométrial, puisque
préparant l'organisme à une éventuelle grossesse, il
entraine des modifications non seulement dans l'utérus mais dans la
glande mammaire également. Ce cycle est contrôlé par des
hormones. Sa durée de référence est de 28 jours. Un cycle
menstruel normal dure entre 21 et 35 jours. Ainsi une femme avec un cycle de 28
jours aura ses règles toutes les quatre semaines alors qu'une femme
avec un cycle de 21 jours aura ses règles toutes les trois semaines.
Quand les médecins parlent de la durée du cycle, ils incluent
les jours des règles.
La plupart des femmes ovulent environ 13 à 14 jours
avant leurs prochaines règles, mais l'ovulation peut survenir entre 12
et 16 jours avant les règles. Si une a un cycle de 28 jours, l'ovulation
se produira probablement juste au milieu du cycle. Par contre si vous avez un
cycle de 22 jours, vous pourrez ovuler juste quelques jours après ou
pendant les règles. Qu'est-ce que l'ovulation ?L'ovulation96(*) désigne tout simplement
ou l'ovule est exposé par l'ovaire, après quoi il emprunte les
trompes de Fallope pour aller jusque dans l'utérus ou il pourra
être fécondé. L'ovulation est donc l'instant à
partir duquel la femme est fécondable. Quand a lieu l'ovulation ?
En se basant sur un cycle d'une durée de 28 jours représentant la
moyenne des femmes, l'ovulation survient en général le 4eme jour
après le début des règles. Mais les femmes n'ayant pas
toutes la même durée de cycle, il se peut que l'ovulation
survienne plutôt ou tard après les menstruations. Ainsi, une femme
dont le cycle est de 24 jours ovulera le 10 jour, et une autre dont le cycle
dure 30 jours ovulera pour sa part au 16eme jour. Combien de temps est- on
fécondable après l'ovulation ? L'ovule exposé ne vit
en moyenne que 24 heures mais la période de fécondité est
tout de même un peu plus longue, puisqu'elle débute
généralement 3 à 4 jours avant l'ovulation et
s'achève le jour suivant. Vous l'aurez compris, ces quelques jours sont
donc le moment idéal pour faire l'amour si l'on veut avoir un enfant ou
éviter de le faire si l'on n'en veut pas.
Le calcul du cycle menstruel97(*) est très simple. Il s'agit de cocher dans un
calendrier 4 à 6 dates de vos règles afin de déterminer
combien de jour dure votre cycle pour pouvoir calculer aisément votre
date d'ovulation. Pour quoi 4 à 6 date ? Pour vérifier que
votre cycle est vraiment régulier afin d'être sure de votre date
d'ovulation.
Par exemple, si tu couchais le 15 juillet, puis le 12 Aout,
puis le 8 septembre, puis le 5 octobre, tu constateras que tes règles
viennent tous les 28 jours et qu'elles sont fidèles à ces
dates ; là on dira que dira que vous avez un cycle régulier
de 28 jours . Il peut y avoir de petits décalages de 1 à 2
jours voire une semaine dus au stress, à la fatigue, à la peur
d'être enceinte, etc Mais ça n'empêche pas que vous avez un
cycle régulier. Par contre, si vous cochez le 15 juillet, 12 aout, 15
septembre, 3 octobre. On parlera de cycle irrégulier et si votre cycle
est vraiment très irrégulier, alors connaitre votre date sera un
peu compliquée.Si votre cycle est régulier avant de calculer la
période féconde, il faut d'abord calculer votre date d'ovulation.
Le calcul de la date d'ovulation de tous les cycles s'effectue en reliant 14
jours du nombre de jours de votre cycle.Par exemple, si vous avez un cycle de
21 jours, calcul simplement : 21-14 = 7. L'ovulation a lieu le 7eme
jour. Si votre cycle dure 28 jours, l'ovulation aura lieu le 14eme jour. Une
fois la date d'ovulation trouvée, la période féconde
commencera 4 jours avant et se terminera 1 jour après la phase
d'ovulation.
2-2-La Sensibilisation des
filles sur la prévention des grossesses précoces
Les mesures de prévention des grossesses
précoces, étant l'un des facteurs de déperdition scolaire
soulignées au niveau du chapitre 2, selon AdakouApedo-Amah98(*) dans son ouvrage
Guide de travail des Maris modèles en matière de lutte contre
les Mariages d'Enfants, des Mariages Précoces et
Forcés(MEMPF) sont :
§ Réduction du nombre de mariages avant
l'âge de 18 ans ;
§ Réduction des rapports sexuels forcés
chez les adolescents ;
§ Encouragement du dialogue sur la sexualité au
sein de la famille et en milieu scolaire ;
§ Encouragement des jeunes à s'abstenir le plus
longtemps possible, car un seul rapport sexuel peut entrainer beaucoup de
problème possible et détruire ou pourrir toute une vie ;
§ Encouragement des jeunes sexuellement actifs à
se protéger correctement et systématiquement ;
§ Sensibilisation des jeunes sur les risques d'une
sexualité précoce et mal gérée ;
§ Promotion du test de VIHauprès des groupes
spécifiques des jeunes(filles et garçons).
Le rôle du mari modèle dans la prévention
des grossesses précoces :
o Sensibiliser les hommes et les garçons sur les
conséquences des grossesses précoces ;
o Orienter les victimes dans le centre de planification
familiale99(*) et le
centre d'écoute des parajuristes ;
o Accompagner les hommes, les garçons et leurs
partenaires dans l'adoption des comportements préventifs.
Selon un instituteur, pour lutter efficacement contre la
déperdition scolaire, il faut:
il faut que les parents évitent d'envoyer leurs
filles trèstôt en mariage ou que leurs garçons se marient
aussi étant très jeunes ;d'interdire aux jeunes enfants
d'aller dans les chantiers d'or lorsqu'ils ont encore l'âged'aller
à l'école ; éviter que leurs enfants mènent
des activités telles que la vente des denrées alimentaires
pendant les journées ouvrables des classes100(*).
2-3-L'application de la
pédagogique centrée sur l'apprenant
C'est une méthode universelle qui consiste à
fonder l'acte éducatif à partir des échecs. Par exemple,
sur 100 candidats, 63 sont admis et 27 refusés. Il s'agit pour chaque
enseignant de déceler toutes les raisons d'échecs afin
d'éviter la perte définitive de l'apprenant; d'où la
nécessite de considérer chaque cas sur tous les plans dans la
mesure du possible. Mais l'échec concerne peut -être
considérer à toutes les formes d'évaluation que ce soit
normatives, que ce soit sommative.
La Pédagogie Centrée sur l'Apprenant (PCA) fait
des apprenants actifs de leur propre apprentissage, leur éducation
étant le fruit de leurs intérêts, de leurs connaissances
antérieures et de leur recherche active. Ces dernières
décennies, elle s'est répandue dans le monde101(*), largement
considérée comme « bonne pratique »
éducative par les acteurs du développement international et par
les gouvernements. Si nous voulons aider les enseignants à adopter la
PCA dans leur classe, il nous faut :
-Reconnaitre le défi de taille que constitue le fait de
demander aux enseignants de comprendre et mettre en oeuvre une pédagogie
dont ni eux ni leurs formateurs n'ont fait l'expérience et investir dans
un développement professionnel des enseignants qui leur permette une
plus grande implication, un fondement théorique, du débat, de la
réflexion et un soutien aux pratiques de PCA en classe ;
-Localiser le localisme mondialisé : au lieu de
tenter futilement de balayer les pratiques pédagogiques existantes et de
les remplacer par la PCA, il nous faut écouter les enseignants,
comprendre et respecter leurs réalités locales, adapter les
principes d'une approche centrée sur l'apprenant ;
-Incarner le changement que nous aimerions voir dans les
classes. Les formations d'enseignants ayant une approche de transmission sont
nombreuses. Il nous faut former les enseignants comme nous aimerions les voir
enseigner, afin d'inspirer le changement, de former les pratiques
pédagogiques et de donner le contrôle aux enseignants en tant que
participants actifs de leur propre apprentissage ;
-Valoriser et renforcer les fondamentaux : la
planification des séances est essentielle à l'enseignement. Il
s'agit de détailler un programme en séquences logiques de
leçons, produire un objectif d'apprentissage spécifique pour les
élèves à chaque leçon, concevoir des
activités et des évaluations utiles pour chaque leçon dans
la perspective de l'objectif d'apprentissage et planifier la leçon
suivante selon les avancées ;
-L'enseignant commence par établir toutes les
activités correspondant au cours. Ces activités seront
effectuées par tous les apprenants que ce soit à l'oral ou
à l'écrit. On peut choisir la méthode participative ou le
BrainStorming102(*). Ainsi on découvre jusqu'à la
moindre faille. Les activités réussies se traduisent en
compétences à leur tour seront guides pour se transformer en
capacité. Et les capacités se traduisent en objectif
général. Prenons un exemple simple: Objectif
général Capacité:
- Élève capable de faire une addition en
colonne.
Les activités nécessaires par ordre croissant
sont :
- Identifier et placer les signes des
opérations ;
- Placer le trait horizontal sous le dernier chiffre ;
- Identifier dans un nombre, le chiffre qui représente
les unités, les dizaines, les centaines.
Placer les chiffres d'une même classe les uns sous les
autres.
Ce type de méthode pédagogique qui conduit
à voir tous les cas favorise des relations de confiance, la prise en
compte des erreurs éventuelles, l'égalité de chance, la
réduction des taux d'échecs, la participation de tous les
élèves. Toute activité réussie moindre qu'elle
soit, sera félicitée.
2-4-L'enseignement
pratique
Contrairement à l'enseignement livresque, purement
théorique, on essayera de donner un enseignement pratique, les
connaissances seront vécues. II est important d'accorder plus de place
aux objectifs psychomoteurs par rapport aux objectifs cognitifs. D'où
:
- La recherche de cours s'adaptent immédiatement a la
vie pratique ; exemple :
a- Les cours de lecture permettront à
l'élève de lire et de comprendre la Bible ;
b- Les cours de physique seront dispensés en vue d'un
usage utilitaire dans la vie pratique ;
II est à remarquer que les écoles, dans la
mesure du possible, devront disposer des moyens pour mener à bien des
applications pratiques.
c- Pour les Sciences naturelles, outre le laboratoire pour
l'observation, l'établissement doit avoir des champs de culture
permettant aux élèves de vivre l'expérience en contact
direct avec la nature, Cela leur permettra de comprendre davantage la puissance
et l'amour de Dieu le Créateur, et doublement de profiter du bien
être des exercices physiques faits en plein air. Notons la
nécessite et les valeurs des travaux pratiques et manuels dans notre
enseignement. En fait, l'équilibre entre travail intellectuel et travail
manuel assure une croissance saine chez les jeunes. Il faut aussi chercher
à les encourager à trouver dans ce genre d'occupation des valeurs
: valeur pratique, valeur spirituelle, valeur morale. En fait le travail manuel
favorise l'esprit d'économie103(*), de patience et de confiance en soi, il donne
l'élan à l'altruisme parce que le talentueux veut toujours se
prononcer. Le travail manuel n'était pas considère par les juifs
comme quelque chose d'inhabituel ou d'avalisant. Moise avait appris aux
Hébreux à inculquer ce principe à leurs enfants.
C'était même commettre un pêché que de permettre aux
jeunes gens de grandir dans I' ignorance de ce genre de travail. Ce sont certes
de nouvelles matières, surtout pour les élèves à
ajouter à notre emploi du temps, mais combien elles sont
nécessaires, surtout pour les élèves nécessiteux
qui, par ces moyens, pourront être orientes vers d'autres branches.
Certaines de nos écoles disposent a cet effet du plan d'écolage.
Dans notre institution, il y a toujours certains petits travaux : nettoyage,
entretien, réparation, jardinage qui nécessite des occupations
systématiques. Au lieu d'engager des salariés, On
préfère former des élèves
défectionnaires104(*) de regagner les bancs de l'école et de
bénéficier d'une éducation altérée pour
qu'ils puissent y trouver leur compte et qu'ils finissent à obtenir des
diplômes.
II-LE RÔLE DE
L'ÉTAT
Pour lutter efficacement contre la déperdition scolaire
au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï
en particulier, le gouvernement doit jouer les
rôlesci-après :
1-Le recrutement massif des
enseignants
Le recrutement105(*) est une démarche d'adaptation entre les
besoins et l'offre. C'est un processus par lequel on attire et
sélectionne des candidats potentiels à un poste de travail au
sein d'une entreprise ou d'une organisation. Affecter une personne sur un poste
sous-entend théoriquement une adéquation entre le profil du poste
et les compétences de la personne qui va l'occuper. Par rapport à
la gestion des ressources humaines dans le secteur éducatif, le
recrutement joue un rôle clé : Il s'agit de planifier en amont le
recrutement d'enseignants en nombre suffisant et de qualité afin
qu'à chaque rentrée scolaire tous les établissements du
primaire et du secondaire soient dotés du nombre de personnels
qualifiés correspondant à ses besoins pour accomplir efficacement
sa mission.
Le Marasme économique (1996-2005), la crise
économique des années 90 a affecté la politique des
personnels enseignants au Cameroun par :
- Le gel des recrutements dans la Fonction Publique,
provoquant ;
- Le déficit accru des personnels enseignants,
provoquant ;
- La recherche de solutions de rechange au niveau des pouvoirs
publics.
L'avènement des Instituteurs Vacataires avec ou sans
formation initiale recrutés avec un mandat de deux ans renouvelable une
fois et rémunérés sur des fonds propres de l'État
ou sur les fonds PPTE. Cette période de morosité
économique a néanmoins été marquée par deux
vagues de recrutements de 1700 enseignants chacune en 2003 et en 2005. Les
candidats avaient en commun d'être des enseignants justifiant d'une
formation initiale.
Au niveau de la communauté éducative, les forces
vives se sont organisées partout pour ne pas voir mourir l'école
dans au niveau de la communauté éducative : leur localité.
Des solutions endogènes ont été mises en place pour
pallier le déficit sans cesse accru en enseignants. D'où
l'avènement de différentes catégories d'enseignants
à désigner par leur rattachement à leur employeur.
- Les Maîtres des Parents (recrutés et
rémunérés par les Associations de Parents
d'Élèves) ;
- Les Maîtres Communaux (recrutés et
rémunérés par les communes) ;
- Les Maîtres des Entreprises
Agro-industrielles ;
- Les Maîtres de la Défense (recrutés et
rémunérés par le budget du Ministère de la
Défense pour les écoles des casernements militaires ;
- Les Maîtres bénévoles formés ou
non formés. Il s'agit de personnes ayant regagné leur village au
moment de la crise économique et s'étant mis
bénévolement au service de l'école.Avec une telle
diversité d'enseignants, de types d'enseignants, et dans un contexte de
relâchement de l'encadrement pédagogique, faute de moyens et la
qualité de l'éducation ne pouvait que souffrir de cette
situation. En 2003 par exemple on trouvait des classes ayant un effectif de 140
à 200 élèves pour un enseignant. Le déficit en
personnel se chiffrait à 30.000106(*).
En matière de recrutement des enseignants de
l'éducation de base, le Cameroun malgré des épisodes
difficiles - dispose d'un important vivier d'enseignants qualifiés qui
l'autorise à ne recruter que des enseignants formés. Par contre
c'est au niveau du recyclage que se situe le problème du Cameroun :
celui d'assurer un recyclage des personnels formés ayant perdu pour
diverses raisons la pratique du métier, sans oublier la formation
continuée nécessaire de tous les enseignants. Les
recueillisauprès de madame le proviseur du lycée classique de
Garoua-Boulaï lors de notre entretien sont un bon plaidoyer pour le
recrutement des enseignants. Il déclare :
Pour résoudre le problème de manque criard des
instituteurs au Cameroun, la meilleure solution serait le recrutement de
cinquante 50 000 instituteurs formés. Et il faudrait que le
gouvernement lance le concours d'ENIEG uniquement aux bacheliers ou aux
licenciés. En ce qui concerne le cas du secondaire, l'Etat doit recruter
seulement les candidats ayant la licence et le master 2par voie du concours
d'école normale supérieure(ENS)107(*).
Donc selon cette dernière, pour résoudre le
problème de baisse de niveau des élèves au Cameroun, le
concours d'ENIEG doit êtreréservé uniquement aux bacheliers
ou licenciés ; au niveau du secondaire, la licence et le master
sont requis pour postuler au poste de Professeur des Lycées
d'Enseignement Général(PLEG) dans les différentes
Écoles Normales Supérieures(ENS).
2-La suppression des frais
des APEE et l'urgence d'une réelle gratuité de l'enseignement
primaire
§ Plaidoyer pour la suppression des frais des APEE
Ce n'est un secret pour personne que l'éducation de
base en général et en particulier la gouvernance des fonds y
relatifs souffre de tous les maux, avec des conséquences directes sur
l'accès à l'enseignement primaire. L'accès à
l'enseignement primaire fondamental gratuit et de qualité est devenu une
vue de l'esprit et un idéal difficile à atteindre pour la plupart
des camerounais qui en ont pourtant besoin. En fait, loin d'être un
simple besoin, c'est d'abord et avant tout un droit.Le droit à
l'éducation est un véritable droit fondamental de
l'homme108(*), car nous
sommes convaincus qu'une mauvaise éducation participe à la
construction d'un mauvais citoyen et donc d'une mauvaise citoyenneté.
Or, une bonne éducation suppose un financement adéquat du
système éducatif et l'efficience de ces financements n'est
possible qu'en présence d'une bonne gouvernance des fonds
mobilisés. Ce droit est d'ailleurs protégé par plusieurs
instruments juridiques internationaux auxquels le Cameroun est Etat-partie. De
la DéclarationUniverselle des Droits de l'Homme à la Charte
Africaine des Droits et du bienêtre de l'enfant, en passant par le Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la
Convention internationale sur les droits de l'enfant, le Cameroun s'est
engagé à protéger et à garantir non seulement le
droit à l'éducation mais aussi et surtout à s'engager
à « fournir un enseignementprimaire gratuit et obligatoire »
aux enfants camerounais.
Par ailleurs, conformément aux provisions
constitutionnelles, le Cameroun s'est effectivement lancé dans la
décentralisation, avec en prime le transfert de compétences et de
ressources des services centraux aux collectivités territoriales
décentralisées. Le secteur de l'éducation de base est
parmi les domaines entièrement transférés aux communes.
Les communes qui normalement devraient être plus proches des populations
et plus aptes à répondre plus efficacement à leurs
besoins. Dans la même veine, le Cameroun s'est formellement engagé
dans cette voie à travers l'affirmation solennelle de la gratuité
de l'enseignement primaire par le Chef de l'Etat, lors de son traditionnel
discours à la Nation du 10 février 2000 ; cet engagement
politique s'est d'ailleurs concrétisé avec la signature quelque
temps après du décret le matérialisant.Il est donc
incompréhensible que plus d'une décennie après, les
réalités et pratiques sur le terrain soient tout simplement
contraires à l'esprit et à la lettre dudit texte.Il convient de
rappeler que dans le cadre de ce projet, une étude préalable sur
l'état de lieux des fonds scolaires a été menée ;
ses résultats attestent de la nécessité et de l'urgence
d'agir. Cette étude commande l'Action en faveur de
l'amélioration quantitative et qualitative de la
participation/implication des citoyens/parents dans les politiques publiques
relatives à l'éducation de base. Cette participation/implication
des parents est d'ailleurs consacrée dans la politique de
l'éducation au Cameroun. Elle se fait actuellement à travers les
Associations de Parents d'Élèves d'abord et Associations de
Parents d'Élèves et Enseignants ensuite. Cette
institutionnalisation de l'implication des parents d'élèves dans
le système éducatif a été saluée et
encouragée par la société civile.Au regard des
spécificités des maux liés à l'enseignement
primaire au Cameroun, force est de constater que l'option de la
gratuité109(*)
choisie par l'Etat était une décision judicieuse. En effet, bien
plus qu'un simple arrimage à des agendas internationaux, cette
décision était indispensable et urgente. Les données sur
l'éducation primaire au Cameroun montrent, que «ce secteur est
caractérisé par un accès à l'école primaire
sans disparités sociales prononcées. Mais après
l'accès à l'école, si les disparités selon le genre
continuent de rester modérées, ce n'est pas le cas de celles
selon le milieu de résidence et selon le niveau de richesse des parents
qui s'avèrent relativement importantes dans l'ensemble des autres
instances qui structurent les flux scolaires ; et cela vaut pour la
rétention en cours de primaire.» Le rapport produit par laBanque
Mondiale (2014) sur la question révèle :
· Les disparités au
niveaurégional
Les comparaisons entre régions montrent qu'en 2011 le
taux d'achèvement des études primaires dans les Zones d'Education
Prioritaire (malgré l'attention accrue accordée) allait de 46 %
(dans l'Extrême-Nord) à 81 % (à l'Est), contre plus de 94 %
dans chacune des autres régions du pays. Or ces ZEP sont aussi les
régions les plus pauvres du pays.
· Les inégalitéssociales
S'agissant des résultats scolaires, les
différences entre catégories de revenus sont davantage
marquées. Alors que la quasi-totalité (97 %) des
élèves appartenant au groupe des 20 % des ménages les plus
riches achève le cycle primaire, seuls 40 % du quintile le plus pauvre
de la population y parviennent ;
· La pauvreté en tant que principal facteur
d'abandon de l'école
Dans certaines zones rurales reculées du pays, on
compte un seul enseignant pour 150 élèves ou plus. Aussi, dans
les zones défavorisées, il n'existe pratiquement pas de manuels
dans les salles de classe ou un seul manuel est disponible pour 50 ou 100
élèves. Ainsi, les parents des enfants des écoles
primaires doivent prendre en main de nombreuses charges. Ce coût
élevé de la scolarisation dans le primaire empêche de
nombreuses familles d'envoyer leurs enfants à l'école et/ou de
les maintenir. Selon la dernière enquête sur l'emploi et le
secteur informel, le manque de moyens financiers est 48,6% (principale cause)
responsable de non fréquentation et d'abandon scolaire.
Il apparaît de toute évidence que si rien n'est
fait, l'enseignement primaire au Cameroun risque de devenir progressivement un
mécanisme d'exclusion et notamment des couches
défavorisées.L'effectivité de la gratuité de
l'enseignement primaire demeure de ce fait un impératif.L'Etat gagnerait
alors à mieux encadrer cette gratuité et les citoyens à se
l'approprier.En fin de compte, l'enseignement primaire au Cameroun
connaît des difficultés spécifiques.La résolution de
ces derniers interpelle les différents acteurs de la communauté
éducative dans leurs missions respectives.
Cependant, face aux discours institutionnels inadéquats
à leurs réalités, lesAPEE peinent à se
réapproprier du système éducatif au niveau local. Sans
cadre juridico légal adéquat pour leur participation dans les
écoles, elles restent incapables de remplir leurs missions qu'elles
ignorent d'ailleurs. Ceci laisse place à toutes sortes d'abus dans leur
fonctionnement. Elles restent de ce fait incapables de contribuer à une
amélioration de l'accès à l'enseignement et la
qualité de l'éducation dans le champ de l'enseignement primaire ;
et ce malgré la décentralisation qui privilégie une
démocratie participative au niveau local. Toutes choses qui concourent
à des frustrations et démotivations chez les parents,
entraînant leur distanciation de l'école avec son lot de
conséquences pour le système éducatif.
C'est fort de tout ce qui précède qu'il est
proposé d'initier des réformes, en vue d'améliorer le
système éducatif de base au Cameroun. Ladite réforme peut
avoir de nombreuses approches et notamment celle de l'approche par acteurs.
3-La multiplication des
emplois au Cameroun et l'interdiction de vente et de consommation des
drogues
La multiplication des emplois et l'interdiction de vente et de
consommation des drogues sont des solutions très importantes de lutte
contre la déperdition scolaire au Cameroun. Lors de nos investigations,
sur les 302 personnes interrogées, 150 personnes affirment la
multiplication des emplois et l'interdiction de vente de drogues au Cameroun
seraient une solution à ce phénomène. Les propos
recueillisauprèsd'une élève de la classe de
5ème au Lycée bilingue de Garoua-Boulaï, est
très important cet égard. Cette dernière affirme :
« une meilleure façonde redonner le goût de
l'école aux élèves selon moi serait sans doute la
création des nouveaux emplois. Cette mesure luttera contre la
pauvreté et le chômage des jeunes
diplômés »110(*).
En ce qui concerne, la délinquance juvénile, une
meilleure façon d'en empêcher cette pratique est l'interdiction de
vente et de consommation des drogues par le gouvernement. Telles ne sont les
seules solutions à la déperdition scolaire observée dans
la commune de Garoua-Boulaï. Venons-en au rôle des
élèves dans ce sillage.
Bref, pour lutter contre la déperdition scolaire, la
principale solution consiste à recourir au service civique. Ainsi, les
jeunes pourront se revaloriser en réalisant des missions
d'intérêt général. Le service civique encourage
également des jeunes à se fixer un objectif qui les pousseront
à se former. Du reste, la prévention, reste la meilleure
solution. Pour ce faire, il est primordial de réviser les programmes
scolaires et les systèmes de notation des élèves111(*).
III-LE RÔLE DES
ÉLÈVES DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
Pour éviter la déperdition scolaire aux primaire
et secondaire, les élèves doivent respecter un certain nombre de
paramètres parmi lesquels le respect des conseils des parents ou des
pères éducateurs et respecter scrupuleusement le règlement
intérieur de l'école.Cheval de bataille de toute structure de
formation, la discipline apparait comme la voie royale qui assure le plein
épanouissement des élèves. S'il est vrai qu'aucune
armée ne peut gagner la moindre bataille dans le désordre, il est
aussi vrai qu'aucun bon résultat à l'école n'est possible
dans l'indiscipline, aussi la moralisation des comportements des
élèves doit-elle aujourd'hui plus qu'hier être la
préoccupation majeure de tout enseignant. Le professeur doit cultiver
chez l'élève le sens de l'effort, le gout du travail bien fait et
le respect d'autrui, valeurs essentielles pour l'insertion de celui-ci dans le
milieu scolaire et dans la communauté.
IV-LA SOLUTION AU MANQUE
D'ACTE DE NAISSANCE
Les solutions concrètes garantissant l'accès
à l'enregistrement des naissances. Ces solutions peuvent
être :
1-La campagne d'inscription
à l'état civil
Il faut que les organisations internationales et le
gouvernement camerounais organisent des campagnes de sensibilisations portant
sur l'inscription à l'état civil. C'est le cas par excellence, de
la campagne d'inscription à l'état civil de l'Association
humanitaire SOS enfants au Camerounprécisément au Foyer
Notre-Dame de la Foret(FONDAF) à Bipindi. Ladite campagne s'est
déroulée en six phases distinctes :
-identification des enfants ;
-travail de sensibilisation auprès des autorités
compétentes ;
-attestation d'âge apparent par le médecin chef
du centre médical de Bipindi ;
-attestations de non enregistrement de naissance ;
-jugements supplétifs ;
-inscription des enfants au registre d'état civil.
2-La campagne nationale de
sensibilisation aux actes d'état civil
Le Cinéma Numérique(CNA) a organisé une
campagne de sensibilisation à l'état civil dans les dix
régions du Cameroun entre avril et juillet 2016112(*). Ceci ayant pour objectif
d'améliorer le taux d'enregistrement d'état civil. Chaque
région a accueilli dix projections-débats dans dix
localités différentes, pour un total de 100 séances.
À cet effet, une série de trois courts films de 15 minutes chacun
a été produit, sous la réalisation de Cyrille Masso. Ils
ont sensibilisé sur l'établissement des actes de naissance, acte
de mariage et acte de décès. Les projections
cinématographiques se sont déroulés en plein air et se
sont suivi de causeries éducatives.
Nous recommandons :
Aux organisations de la société
civile :
-l'organisation de projets de recensement des enfants sans
acte de naissance dans toutes les parties du pays ;
-l'organisation de grandes campagnes de sensibilisation des
populations et du personnel médical sur la sensibilisation des parents
concernant la déclaration de naissance des enfants.
Aux États :
-la gratuité de l'enregistrement des naissances dans un
délai précis ;
-le rapprochement des services d'état civil et des
populations rurales ou autochtones par la création des postes locaux
d'état civil.
En somme, présenter les solutions à la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaïa fait l'objet
de ce dernier chapitre. Toutes proportions gardées,
révèlent que, cette recherche a permis de repérer
plusieurs solutions. En effet, l'accent a été mis sur les
rôles des parents, des enseignants, de l'État et celui des
élèves eux-mêmes. Les grandes lignes de ce chapitre ont
été focalisées sur les points suivants : la
suppression des frais d'APEE, la lutte contre le chômage, la
sensibilisation des parents et élèves sur les biens fondés
de l'école, la sensibilisation des filles sur les moyens de
prévention des grossesses précoces, le recrutement des
enseignants formés dès la fin de leur formation et l'interdiction
de vente et de consommation des drogues.
Le gouvernement doit s'efforcer de hiérarchiser les
besoins en matière d'éducation des familles vulnérables,
d'améliorer les normes d'éducation et de s'attaquer au
problème de disparité entre les sexes. Les solutions à
mener par le gouvernement sont nombreuses113(*) :
-chaque enfant doit avoir accès à une
éducation gratuite et de haute qualité, où les programmes
devraient êtreconçus pour stimuler à penser de façon
critique et créative.
-la cantine scolaire gratuite et une belle initiative pour la
motivation des enfants, mais aussi des parents ;
- Une aide aux enfants pour les effets scolaires de bases tels
que les cartables, cahiers, stylos, crayon, etc ;
-les écoles devraient être équipées
et rénovées (bancs, tables, toilettes, pharmacie, salle de classe
et bureau des enseignants).
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Dans cette étude qui a porté sur la
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï(Est-
Cameroun) : 1962-2019, notre préoccupation majeureétait
d'identifier et d'analyser les facteurs et les conséquences de la
déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la
commune de Garoua-Boulaï en particulier. De manière
spécifique, cette étude avait pour objectifs de : cerner les
facteurs de la déperdition scolaire, de dégager ses
conséquences et de proposer les solutions de remédiation.
Comme nous l'avons souligné au niveau du
résumé, cette étude avait comme objet d'étude de
cerner le nombre d'élèves ayant abandonné leurs
études en 2019. Les résultats de nos investigations sur le
terrain montrent à juste titre que, trois cents(300)
élèves ont abandonné le navire scolaire en pleine
navigation dans la commune de Garoua-Boulaï durant l'année scolaire
2019/2020.
C'est depuis longtemps que nous observons ce
phénomène récurrent qui ne cesse de s'amplifier au
Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en
particulier. Ce constat nous a conduit à élaborer la
problématique suivante, quels sont les facteurs qui expliquent la
déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la
commune de Garoua-Boulaï en particulier ? Ce travail a
été articulé autour de quatre chapitres.
Le premier chapitre était consacré à la
présentation de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone
d'étude. Il en ressort après analyse que, le district de
Garoua-Boulaï a été créé par décret
N° 66/DF/435 du 26 aout 1966, avec une superficie de 1 125
km2. Ce district a été érigé en
arrondissement en 1979. L'arrondissement de Garoua-Boulaï a
été créé par décret N° 79/469 du 14
novembre 1979. Cet arrondissement s'étend sur une superficie de
2 125 km2 pour une population de 130 000 habitants. Ville
frontalière et cosmopolite, Garoua-Boulaï est aussi un bel exemple
d'intégration nationale et d'hospitalité. Ici, deux grands
groupes ethniques que sont les Gbaya et Foulbé, vivent en parfaite
harmonie avec d'autres tribus venues des autres régions du Cameroun et
des pays voisins. Ce chapitre nous a permis de comprendre la carte scolaire de
la commune de Garoua-Boulaï. Cette dernière comprend 28
écoles maternelles, 43 écoles primaires et 09 écoles
secondaires.Il nous a également permis de comprendre, le
dégré de la déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï.
Le chapitre 2, quant à lui était destiné
à l'identification et analyse des différents facteurs de
déperdition scolaire dans de la commune de Garoua-Boulaï.Nous avons
identifié et analysé quatre catégories de facteurs. Il
s'agit des facteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs
socio-économiques et les facteurs familiaux. En ce qui concerne les
facteurs personnels, nous avons mis l'accent sur le milieu social, le
manque d'intérêt pour l'école et le libertinage des
enfants. Les facteurs scolaires se résument en manque criard des
enseignants, les effectifs pléthoriques, le système
éducatif camerounais en panne, les violences de genres en milieu
scolaire et la violence en milieu scolaire. Les facteurs
socio-économiques se déclinent en la pauvreté
extrême de certains parents et le chômage des jeunes
diplômés, l'exploitation artisanale de l'or et les Mariages et
les grossesses précoces. Enfin, comme facteurs familiaux l'accent a
été mis sur la structure familiale et
l'analphabétisme de certains parents.
Le troisième chapitre a porté surles
conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de
Garoua-Boulaï. Il en ressort après analyse qu'il existe plusieurs
conséquences de cette déperdition scolaire. Il s'agit de, le taux
de chômage élevé, la réduction de l'autorité
parentale, la délinquancejuvénile, l'attrait au banditisme, vol
et au phénomène d'enfant de la rue, la prostitution et le
phénomène fille-mère, l'activité de
moto-taxi,l'analphabétisme des décrocheurs et
l'extrême pauvreté familiale.
Le dernier chapitre avait la charge de trouver les solutions
à ce fléau social.Ainsi, l'accent a été mis sur le
rôle des parents, des enseignants, de l'État et celui des
élèves eux-mêmes. Les grandes lignes de ce chapitre ont
été focalisées sur les points suivants : la
suppression des frais d'APEE, la lutte contre le chômage, la
sensibilisation des parents et élèves sur les biens fondés
de l'école, la sensibilisation des filles sur les moyens de
prévention des grossesses précoces, le recrutement des
enseignants formés dès la fin de leur formation et l'interdiction
de vente et de consommation des drogues.
Le gouvernement doit s'efforcer de hiérarchiser les
besoins en matière d'éducation des familles vulnérables,
d'améliorer les normes d'éducation et de s'attaquer au
problème de disparité entre les sexes. Les solutions à
mener par le gouvernement sont nombreuses:
-chaque enfant doit avoir accès à une
éducation gratuite et de haute qualité, où les programmes
devraient être conçus pour stimuler à penser de
façon critique et créative.
-la cantine scolaire gratuite et une belle initiative pour la
motivation des enfants, mais aussi des parents ;
- Une aide aux enfants pour les effets scolaires de bases tels
que les cartables, cahiers, stylos, crayon ;
-Sensibilisation de la population sur l'enregistrement des
naissances afin d'établir des actes de naissances gratuits aux
enfants.
En ce qui concerne la méthodologie, nous avons fait
recours à la méthode systémique et aux techniques
d'observation simple, documentaire et à l'entretien à travers les
guides d'entretien élaborés au préalable. La
compréhension de la déperdition scolaire tient à la
logique systémique qui met en relief les liens d'interdépendance
entre les différents éléments.
Nous sommes convaincus que notre étude n'a pas
insisté sur le cas de déperdition scolaire des filles dans la
commune de Garoua-Boulaï. De plus, notre étude n'a pas
insisté sur le rôle des organisations internationales dans la
lutte contre la déperdition scolaire. D'autres travaux viendront combler
nos lacunes dans l'avenir.
En dernier ressort, il convient de retenir que, pour
remédierdéfinitivement à ce fléau social qui mine
le système éducatif camerounais, nous pensons qu'il serait
nécessaire que, l'État camerounais, les parents
d'élèves, les élèves eux-mêmes et les
enseignants tiennent compte de leurs rôles respectifs envue d'assurer
l'égalité de chance à tous les enfants face à
l'institution scolaire.
SOURCES ET
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIQUES
I-SOURCES ORALES
N°
|
Nom et Prénom
|
Age
|
Statut socio-professionnel
|
Date et lieu d'entretien
|
1
|
Adamou Abdon
|
50 ans
|
Actuel maire de Garoua-Boulaï
|
27/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
2
|
Azimi Bingué
|
40 ans
|
Directrice de l'E.P.P Saint-Paul de Garoua-Boulaï
|
28/07/2020
|
3
|
Ayissi Bruno
|
38 ans
|
PLEG de Géographie
|
28/07/2020 au lycée classique de Garoua-Boulaï
|
4
|
Amina Djida
|
15 ans
|
élève
|
22/10/2020 au lycée bilingue de Garoua-Boulaï
|
5
|
Asta Falatia
|
17 ans
|
élève
|
12/09/2020 à Bindiki
|
6
|
Adaré Gassawilly Mireille
|
46 ans
|
Directrice de l'E.P.P groupe 1 de Garoua-Boulaï
|
23/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
7
|
Alida
|
31 ans
|
institutrice
|
23/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
8
|
Assoura Jean Baudelaire
|
17 ans
|
élève
|
18/10/2020 à Goza
|
9
|
Aïssatou Y.L. Épse Yoko
|
47 ans
|
Proviseur du lycée classique de Garoua-Boulaï
|
11/08/2020 au lycée
|
10
|
Barbou Doko Jean
|
54 ans
|
Instituteur
|
16/08/2020 à l'inspection
|
11
|
Bago Lingui Frédéric
|
26 ans
|
PLEG de Géographie
|
16/09/2020 au quartier Lycée de Garoua-Boulaï
|
12
|
Bazama Solange
|
45 ans
|
institutrice
|
15/08/2020 à l'inspection
|
13
|
Belndanga Dubois Jean
|
60 ans
|
instituteur
|
10/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
14
|
Belndanga Gandiri Sylvain
|
29 ans
|
instituteur
|
12/09/2020 à Bindiba
|
15
|
Dari Yadji Mariam Ester
|
31 ans
|
commerçante
|
12/09/2020 à Sabal-ville
|
16
|
Diyen jam Lawrence
|
50 ans
|
Sous-préfet
|
14/09/2020 à la Sous-préfecture de
Garoua-Boulaï
|
17
|
Dockwenna Jean Claude
|
16 ans
|
élève
|
25/09/2020 à Garoua-Boulaï
|
18
|
Doko Olsen Yerima Nasser
|
15 ans
|
élève
|
29/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
19
|
Doudou Yasmine
|
14 ans
|
élève
|
19/10/2020
|
20
|
Dubois chérif Tamaï
|
22 ans
|
Ancien élève
|
29/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
21
|
Dubois Aldou
|
24 ans
|
étudiant
|
29/08/2020 àGado-Badzéré
|
22
|
Élé André
|
40 ans
|
PLEG de Chimie
|
21/08/2020 au lycée technique de Garoua-Boulaï
|
23
|
El Hadj Haman Elie
|
26 ans
|
étudiant
|
23/10/2020 à Ndanga-Gbakobo
|
24
|
Florence
|
18 ans
|
Ancienne élève
|
19/08/2020 à Bindiba
|
25
|
Gbéwéssé Donatien
|
23 ans
|
élève
|
19/08/2020 à Gado- Badzéré
|
26
|
Gomna Léon
|
10 ans
|
élève
|
20/09/2020 à Garoua-Boulaï
|
27
|
Hamza Ali
|
17 ans
|
Ancien élève
|
17/08/2020 à Bindiki
|
28
|
Haïto André Sylvain
|
26 ans
|
étudiant
|
17/08/2020 à Zamboï
|
29
|
Hamadou Ézéchiel
|
26 ans
|
Gendarme
|
17/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
30
|
Husseini
|
44 ans
|
Commissaire de police
|
19/09/2020 à Garoua-Boulaï
|
31
|
Jonace
|
39 ans
|
instituteur
|
18/08/2020 à Garoua-Boulaï
|
32
|
Kemagno Bata Roméo
|
16 ans
|
élève
|
19/09/2020 à Sabal-ville
|
32
|
Koh Benjamin
|
38 ans
|
directeur
|
12/09/2020 à Illa
|
34
|
Lema Marie Noël
|
22 ans
|
Ancienne élève
|
12/09/2020 à Goza
|
35
|
Manga Engolo Jeremy
|
52 ans
|
instituteur
|
1er /09/2020 à l'inspection
|
36
|
Mbellé Valery
|
22 ans
|
élève
|
12/09/2020 à Bindiki
|
37
|
Mbiango François
|
32 ans
|
étudiant
|
13/09/2020 au marché-central
|
38
|
Mengapché Joseph
|
27 ans
|
instituteur
|
13/09/2020 à Bindiki
|
39
|
Mezala Oumarou Dubois
|
28 ans
|
Ancien élève
|
13/09/2020 à Béthanie
|
40
|
Motokouendj Maximin
|
50 ans
|
Inspecteur de l'éducation de base
|
14/09/2020 à l'inspection
|
41
|
Ndanga Mano Josep
|
37 ans
|
instituteur
|
14/09/2020 à Nagonda
|
42
|
Ndjiki Marguerite
|
23 ans
|
institutrice
|
14/09/2020 à Bindiki
|
43
|
Ndiffo Hilaire
|
48 ans
|
PLEG de Littérature
|
18/09/2020 à Garoua-Boulaï
|
44
|
Ndouyang
|
39 ans
|
PLEG d'orientation
|
18/09/2020 à Garoua-Boulaï
|
45
|
Samuel Mboulaï
|
65 ans
|
instituteur
|
20/09/2020 à Garoua-Boulaï
|
46
|
Souleymanou
|
42 ans
|
Chef de service d'urbanisme à la mairie
|
15/10/2020 à Garoua-Boulaï
|
47
|
Sodéa Ziziwa Emmanuel
|
33 ans
|
Ancien élève
|
15/10/2020 à Garoua-Boulaï
|
48
|
Sophie Songou
|
10 ans
|
élève
|
15/10/2020 à Bindiki
|
49
|
Tidike Samuel Hamadou
|
57 ans
|
Chef
|
16/10/2020 à Bindiki
|
50
|
Toby Adamou Joséphine
|
26 ans
|
étudiante
|
16/10/2020 à l'école soudan
|
51
|
Toué Félix
|
27 ans
|
élève
|
16/10/2020 à Goza
|
52
|
Yaffo Ndoé Esther
|
54 ans
|
Ex -maire
|
20/10/2020 à Garoua-Boulaï
|
53
|
Zarmo Cathérine
|
19 ans
|
élève
|
21/10/2020
|
54
|
Zongagnina Odile Claire
|
23 ans
|
institutrice
|
21/10/2020 à Garoua-Boulaï
|
55
|
Zibo Grégoire
|
14 ans
|
élève
|
22/10/2020 à Garoua-Boulaï
|
56
|
Zengoé Pauline
|
11 ans
|
élève
|
22/10/2020 à Garoua-Boulaï
|
I. SOURCES ECRITES
1. Ouvrages
-AdakouApedo-Amah & C. WandjiNjomou,
2015, Guide de travail des « Maris modèles » en
matière de lutte contre les MEMPF,Women on the Move for
EqualDevelopment(WOMED), avec l'appui du fond canadien d'initiatives locales.
p.13.
-AdakouApedo-Amah et C.WandjiNjomou, 2015,
Projet de réduction des Mariages d'Enfants, des Mariages
Précoces et Forcés (MEMPF) à travers des actions pour le
changement de comportement des populations et la prise en charge des victimes
à Garoua-Boulaï, Women on the Move for EqualDevelopment
(WOMED), pp.20, 21.
-Déclaration universelle des droits de
l'homme, Droits de l'enfant, manueld'éducation civique, UERP, 1994, p
23.
- Étude sur Ia déperdition et
non-fréquentation scolaire, UNICEF-MEM,
- FRAGNIÈRE Jean-Pierre, Comment faire un
mémoire ?, Lausanne : Éditions
RéalitésSociales, 2000.
- FRAGNIÈRE Jean-Pierre, Comment réussir un
mémoire : comment présenter une thèse, comment
rédiger un rapport, Paris : Dunod, 1991.
-GREFAAD,plan du développement de la
commune de Garou-Boulaï, pp 12- 16.
- Hallack, J., À qui profite
l'école ?, bibliothèque de la FALSH, université
de Ngaoundéré.
-KomlatseKomla, 2017, Ce que l'école aurait
dû nous enseigner, les éditions Togo en vogue, p.8.
- MACCIO Charles, Savoir écrire un livre, un
rapport, un mémoire. De la pensée à
l'écriture, Lyon : Chronique sociale, 4e édition, 2003.
- Mbarga, E., 1976, cours d'histoire des institutions du
Cameroun, Yaoundé, université de
Ngaoundéré.
- Paul, L. et Brimer, M.A., 1971, La déperdition
scolaire : un problème mondial, paris ; UNESCO.
-Tournier, B.& G. Gottelmann-Duret,
2015, Recrutement et formation des enseignants : questions et options,
p.14.
-ANONYME,Guide de rédaction et d'évaluation
d'un mémoire recherche en vue de l'obtention du Diplôme de
Professeur des Lycées d'Enseignement Secondaire Général de
deuxième grade (DI.P.E.S. II) Filière : Histoire,
Université de Yaoundé I.
Avril1995, p. 13.
-Bourdieu P. et Passeron, J.C. La reproduction,
éléments pour une théorie du système
d'enseignement, Paris, Édition de Minuit, 1970.
-DjansiOuya, L., Tout sur la sexualité,
Éditions TDF, p.3.
-DORSELAER Jacques, Méthodologie pour
réaliser un travail de fin d'études,Bruxelles : Ed. du
C.R.I.D, 2002.
-GEFA & ENGINEERING Sarl, 2015, Programmation des
besoins et formation des scenarii d'aménagement, mairie de
Garoua-Boulaï, p.68.
-MINEBASE et la Coopération française, 2007,
La professionnalisation des enseignants de l'éducation de
base : les recrutements sans formation initiale, séminaire
international du 11 au 15 juin 2007, pp.2, 3.
2. Articles
- Winnykamen, F., 1982,
«l'apprentissage par observation», Revue française de
pédagogie, N°59.
- Royer, E. et Leclerc, D., 1999, «Risque d'abandon
scolaire, style parental et participation parentale au suivi scolaire»,
Revue canadienne de l'éducation, N° 24, pp. 441-453.
- Janosz, M., 2000, «l'abandon scolaire chez les
adolescents : perspective nord-américaine», VEI enjeux,
septembre, n° 122, pp. 105-127.
-Pierre Yves Bernard, 2017, «le
décrochage scolaire en France : du problème institutionnel
aux politiques éducatives», pp. 17 -20.
- Mbassamenick, d., 2002, les abus sexuels en
milieu scolaire au Cameroun: résultats d'une recherche-action à
Yaoundé.
- NzegeGbiako, y. Et p. YamozeYalome,
P., « Effectifs pléthoriques et ses conséquences
sur l'Encadrement Pédagogique des élèves du Primaire de
Gbadolite », p.5.
- Royer, E. et Leclerc, D., 1999, « Risque d'abandon
scolaire, style parental et participation parentale au suivi scolaire»,
Revue canadienne de l'éducation, N° 24, p. 44-453.
-Edition spéciale Plaidoyer Droit
à l'éducation, 2015 « Plaidoyer pour réforme de
l'APEE et effectivité de la gratuité », l'école
primaire gratuite au Cameroun : c'est un droit de l'homme, vol 1,
pp.12-13.
-M. Yakouba Yaya, 1999,« bilan de l'éducation en
Afrique étude des cas du Cameroun»,Revue étude
prospective p.5
-Devers, M.E., et Hofmann, H.E., 2012, Les violences de
genre en milieu scolaire comme facteur de déscolarisation en Afrique
subsaharienne francophone,
triennaledel'éducationetformationenAfrique(Ouagadougou,BurkinaFaso).
-Manon Théorêt et Mohamed Hrimech, s.d. «Les
paradoxes de l'abandon scolaire : trajectoires de filles et de garçons
du secondaire», dans Revue canadienne de l'éducation 24,3
(1999) vol. 24, No. 3, pp.251-264.
-Noumba, I., 2008, Un profil de l'abandon scolaire au
Cameroun, Dans Revue d'économie du Développement, 2008/1
(Vol. 16), pp. 37-62, https://www.cairn.info/revue-d-econo consulté le
07 juillet 2020.
-NzegeGbiako, Y. et Yamoze Yalome, P.,
Effectifs pléthoriques et ses conséquences sur
l'Encadrement Pédagogique des élèves du Primaire de
Gbadolite, université de Gbadolite.
3. Rapport d'études
- Association MAHANAIM Cameroun 28/02/2019,
Rapport d'enquête sur les déterminants de la déperdition
scolaire dans le centre-ville de la commune de Garoua-Boulaï.
- Décrochage scolaire :
genèse et logique des parcours, rapport de recherche pour la DPD/MEN,
novembre 2002(PDF).
-Moisan, C., 2011, « comment en finir avec
l'échec scolaire : les mesures efficaces », projet de
rapport national de base de la France », dans le cadre de
l'activité de l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE).
-BelndangaGarba, B. et al., 2016, Rapport de stage
de vacance dans la commune de Garoua-Boulaï, p.7.
-Motokouendj M., 2019, Rapport de rentrée scolaire
2019-2020, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de
Garoua-Boulaï.
-Bazama S. et Barbou Doko, J., 2016, Rapport de fin
d'année, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de
Garoua-Boulaï.
-Motokouengj, M., 2017, Rapport de rentrée scolaire
2016-2017, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de
Garoua-Boulaï.
-Élé, A., 2019, Rapport de fin d'année
scolaire 2018/2019, lycée technique de Garoua-Boulaï.
-Ndiffo H., 2009, Rapport de rentrée scolaire
2008/2009, lycée classique de Garoua-Boulaï.
-Belndanga D. J., et al 2010, «Rapport de
rentrée scolaire 2009/2010», inspection d'arrondissement de
l'éducation de base de Garoua-Boulaï.
-Bouba Gidantang, 2003, rapport de la rentrée scolaire
2002/2003, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de
Garoua-Boulaï, p. 7.
4. Mémoires et thèses de
doctorats
- Djeou, P., 2002, « la
déperdition scolaire dans la plaine de MBE : enjeux pour le
développement local», maitrise en sociologie, université de
Ngaoundéré.
-Chansophat Yin, 2005, « étude des facteurs de
l'abandon scolaire au niveau primaire au Cambodge», mémoire
présenté à l'université du Québec à
Chicoutimi comme exigence partielle de la maîtrise en éducation,
p.50.
-D. Doucet, 1993, «Rôle du style parental dans le
phénomène de l'abandon scolaire chez les adolescents»,
mémoire présenté à l'université de
Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle de la
maitrise en psychologie, pp. 6, 7.
-Kantabazé Claver, P., 2010, « Déperditions
scolaires dans le secteur de l'élémentaire au Burundi : cas
de la mairie de Bujumbura», thèse de doctorat en science de
l'éducation, université Cheik AntaDiop Dakar, pp.33, 35.
-Koura Diallo, 2010, «L'influence des facteurs familiaux,
scolaires et individuels sur l'abandon scolaire des filles en milieu rural, de
la région de Ségou au Mali », thèse de Doctorat
(Ph.D) à l'université de Montréal, en sciences de
l'éducation.
-Maman, J., 2017, ? La déscolarisation des jeunes et la
question du développement dans l'arrondissement de MBE »,
mémoire en sociologie, université de Ngaoundéré,
p.91.
-NgoufoYemedi, J., 2004, « Les déperditions
scolaires au Cameroun : estimation du niveau et recherche des
déterminants'', mémoire de fin d'études
spécialisé en démographie, université de
Yaoundé II, Institut de Formation et Recherche démographiques,
pp. 14, 15.
-Nguéhan, 2007, B.S, « Environnement
social précaire, décrochage scolaire et stratégies de
réussite: une étude exploratoire du phénomène au
quartier New-Bell de Douala», mémoire master II en psychologie
sociale, université de Douala pp.14-17 en ligne sur
https://www.memoireonline.com
consulté le 04 juillet 2020.
-Pamphile Nkusi, 1995, « L'environnement
alcoolique et l'abandon scolaire au Rwanda» , Mémoire de
Maitrise en éducation, Université du Québec, pp.9-12.
-ZahSawadogo, M., 2013, «Analyse des déterminants
socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues
des zones périurbaines de Ouagadougou : cas des
établissements d'enseignement secondaire de la commune rurale de
Saaba », mémoire de master online, Université de
Koudougou, consulté sur
www.memoireonline.com, le
22/09/2020.
5. Webographie
-
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/vol-(droit),
consulté le 26/10/2020.
-Kouagheu, 2019, «Du Cameroun à la Centrafrique,
le voyage retour des réfugiés»,
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/29/du-cameroun-a-la-centrafrique-le-voyage-retour-des-refugies-6017359-3212.html,
consulté le 17 juillet 2020.
-
http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com,
consulté le 15/10/2020.
- S. Chi Elvido, 2020, Municipales 2020 : l'UNDP remplace
le RDPC à Garoua-Boulaï, consulté sur le site
https://datacameroon.com/municipales-2020-lundp-remplace-le-rdpc-a-garoua-boulai/
, le 17 juillet 2020.
-y. NzegeGbiako et p. YamozeYalome, « Effectifs
pléthoriques et ses conséquences sur l'Encadrement
Pédagogique des élèves du Primaire de
Gbadolite », consulté sur le site
www.congovirtuel.com , le 12/
10/2020
-
http://lymvision.unblog.fr/2012/03/30/les-problemes-de-l'education-au-cameroun/
mis en ligne en mars 2012, consulté le 15 septembre 2020.
- L'abandon scolaire : causes et conséquences,
www.didac.mip.fr , consulté
le 22/09/2020.
-G. Siakeu,« Les enfants en déperdition
scolaire au Cameroun »,
http://portail-eip-org/SNC/eipafrique/Cameroun/déperdition.html,
consulté le 06/10/2020.
-
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Délinquance-juvénile
, consulté, le 09/09/2020.
-Dossier : Délinquance juvénile, cause et
prévention rédigé par rédaction Midi Madagasikara,
2015, sur
www.midi-madagasikara.mg
consulté le 18/10/2020.
-
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enfant-des-rues,
consulté le 12/10/2020.
-
https://www.congovirtuel.com/page-rapport-travaux/page-tfc-manga.php
, consulté le 22/09/2020.
-- Brasseul, J., « Le rôle de
l'éducation dans le développement économique des
États-Unis : le cas du G1 Bill»,
RevueMondesFrancophones.com, consulté sur
https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill,
le 12/12/2020.
-
http://bv.cdeacf.ca/documents/PDF/rayonalpha/,
consulté le 15/10/2020.
-
https://www.globalpartnership.org/fr/blog/la-pedagogie-centree-sur-l'apprenant-un-localisme-mondialise,
consulté le 15/10/2020.
- L'abandon scolaire : causes et conséquences,
consulté sur
https://www.didac-mip.fr/causes-et-conséquences/labandon-scolaire-causes-et-consequences,
consulté le 25 octobre 2020.
-Comment lutter contre l'abandon scolaire ?, sur
www.didac-mip.fr , consulté
le 29/10/2020
6. Autres documents
-Dictionnaire universel ;
- Dictionnaire de français(Wiktionnaire) ;
-Cours de Gandiri, S., 2015, la sociologie de
l'éducation, ENIEG de Tibati ;
-Règlement intérieur du lycée bilingue de
Garoua-Boulaï.
ANNEXES
Annexe 1 : Attestation de recherche de Belndanga
Garba Bienvenu
Annexe 2 : Ordonnancede mener des
recherches dans la commune de Garoua-Boulaï
ANNEXE 3 : GUIDED'ENTRÉTIEN
RESERVÉAUX ELEVES
Fiche N° :
Nom et prénoms du chercheur : BELNDANGA
GARBA Bienvenu
Adresse : étudiant à
l'université de Ngaoundéré.
Chers élèves, nous vous prions de bien vouloir
répondre à toutes ces questions, afin que nous puissions
collecter des informations, en vue de la rédaction de notre
Mémoire portant sur : « La
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est
-Cameroun) : 1962-2019 ».
Date et lieu d'entretien :
1-Nom et prénoms :
2-Nationalité :
3-école fréquentée :
4-Age :
5-Genre :
6- Quelle est la langue que vous parlez le plus à la
maison ?
Français
|
|
Anglais
|
|
Langue maternelle
|
|
7-quel est le niveau d'instruction de votre père ?
Analphabète
|
|
Primaire
|
|
Secondaire
|
|
universitaire
|
|
8- quel est le niveau d'instruction de votre
mère ?
Analphabète
|
|
Primaire
|
|
Secondaire
|
|
universitaire
|
|
9- quelle est la profession de votre père ?
10- quelle est la profession de votre mère ?
11- Si oui, en quelle classe avez-vous cessé les
études ?
12-Quel est votre diplôme le plus
élevé ?
13- Selon vous, quelles sont les six(06) principales raisons
pour lesquelles les élèves abandonnent l'école dans
cette localité ? (cochez six cases correspondantes)
Le manque du travail au Cameroun
|
|
Le manque d'intérêt pour l'école de la
part des parents
|
|
Parents analphabètes
|
|
La pauvreté
|
|
Les travaux champêtres
|
|
Pour l'exploitation de l'or de Bindiba
|
|
Le Mariage précoce
|
|
La Grossesse précoce
|
|
|
Le redoublement de classe
|
|
La distance séparant le domicile de l'école
|
|
Autre raison à préciser :
14- si vous avez abandonné l'école
temporairement ou définitivement, veuillez indiquer six(06) raisons pour
lesquelles vous l'avez abandonné :
- La pauvreté matérielle et financière
- Le décès des parents
- Le manque du travail au Cameroun
-Mes parents ont divorcé
-c'était trop loin de chez moi
- Échecs répétés
-Je suis parti pour être scolarisé à
l'école coranique
- Mes amis ont abandonné
-J'ai été agressée sexuellement
-j'ai rejoint un programme professionnel
- tout simplement à cause du mariage
- L'exclusion de l'établissement
- Mes parents n'aimaient pas l'école
15- quelles solutions proposeriez-vous pour mettre fin
à l'abandon scolaire ?
L'octroi des primes d'excellence aux meilleurs
élèves de la commune de Garoua-Boulai lors de la remise des
bulletins de notes du troisième trimestre
|
|
La prise en charge des enfants démunis par l'Etat
|
|
La gratuité des écoles primaires et
secondaires
|
|
Le recrutement direct des instituteurs directement
après la fin de leurs formations dans les ENIEG
|
|
La création des nouvelles écoles
|
|
Les parents doivent surveiller régulièrement
leurs enfants et les inciter à faire leur devoir
|
|
16- prenez-vous un déjeuner avant de venir à
l'école ?
17- quelles activités font les élèves qui
ont abandonné leurs études dans cette localité ?
-Moto
-Commerce
-Coiffure
-Agriculture
-Call Box
-Soudure
- Prostitution
-Aucune activité
-Autres à préciser :
ANNEXE 4 : GUIDE D'ENTRÉTIEN
RESERVÉ AUX PARENTS
Fiche N° :
Chers parents, nous vous prions de bien vouloir
répondre à toutes ces questions, afin que nous puissions
collecter des informations, en vue de la rédaction de notre
Mémoire portant sur : « La
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est
-Cameroun) : 1962-2019 ».
Nom et prénoms de l'enquêteur : Belndanga
Garba Bienvenu
Adresse : étudiant à l'université de
Ngaoundéré
Date et lieu d'entretien :
Identification de l'informateur
1-Nom et prénoms :
2-Nationalité :
3-Age :
4-Genre :
5- Que faites-vous dans la vie ?
6- En quelle année la ville de Garoua-Boulaï
a-t-elle été créée ?
7- avez-vous des enfants en Age scolaire ?
Si oui, combien sont-ils ?
8- Tous vos enfants vont-t-ils à
l'école ?
9-Si non pourquoi ?
10-Selon vous, quelles sont les conséquences de
l'abandon de l'école ?
11-quels rôles proposeriez-vous aux acteurs
ci-après pour éradiquer la déperdition scolaire dans la
commune de Garoua-Boulaï ?
A- Le gouvernement/l'Etat
B- Les enseignants
C- C- Les élèves
D- Les parents d'élèves
Annexe 5 :GUIDE D'ENTRÉTIEN
RÉSERVÉ AUX ENSEIGNANTS
Fiche N° :
Chers enseignants, nous vous prions de bien vouloir
répondre à toutes ces questions, afin que nous puissions
collecter des informations, en vue de la rédaction de notre
Mémoire portant sur : « La
déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est
-Cameroun) : 1962-2019 ».
Nom et prénoms de l'enquêteur : BELNDANGA
GARBA Bienvenu
Adresse : étudiant à l'université de
Ngaoundéré
Date et lieu d'entretien :
Identification de l'enseignant
1-Nom et prénom :
2-Age :
3-École :
4-Titulaire de la classe de :
5-Genre
6-l'année dernière l'effectif des
élèves de votre classe s'élevait à
combien ?
Garçons :
Filles :
7-Le nombre de redoublants s'élevait à
combien ?
Garçons :
Filles :
8- Qui abandonne plus facilement les études dans votre
école ?
Filles :
Garçons :
9- cochez les risques susceptibles de causer l'abandon
scolaire dans votre école.
-Bâtiments inadaptés -Injures
- conditions insalubres -Risques
d'enlèvement
-Violences
-Rejet des nouveaux
10-Quelles sont les stratégies que vous mettiez en
place pour aider les enfants en difficulté d'apprentissage ?
11- Êtes-vous satisfaits de votre
métier ?
Si non, pourquoi ?
12-présenter brièvement quelques facteurs de la
déperdition scolaire dans votre école sur le plan
économique et culturel.
13-Quelles peuvent être les conséquences de ce
phénomène ?
14- Quels rôles proposeriez-vous aux acteurs
ci-après pour éradiquer la déperdition scolaire dans la
commune de Garoua-Boulaï ?
A- La commune de Garoua-Boulaï
B- Le gouvernement/l'Etat
C- Les instituteurs/institutrices
D- Les élèves
E- Les parents d'élèves
ANNEXE 6:Tableau N° 12: Besoin en
enseignants, salles de classe et tables bancs dans la commune
Besoins
|
Total
|
Enseignants
|
73
|
Salles de classe
|
122
|
Tables-bancs
|
3996
|
Blocs de latrines
|
22
|
Aires de jeu
|
22
|
Logements d'astreintes
|
22
|
Bureaux
|
19
|
Bacs à ordures
|
44
|
Reboisement
|
22
|
Point d'eau
|
22
|
Bibliothèques
|
5
|
Source : Synthèse de besoins
d'éducation, 2019.
Annexe 7 : Figure représentant la taille
d'échantillon de notre enquête
TABLE DES
MATIÈRES
DÉDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SOMMAIRE
iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
v
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES FIGURES
vii
RÉSUMÉ
viii
ABSTRACT
ix
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
1
CHAPITRE I
: PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE.
19
I-L'ÉTUDE DU MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAÏ
20
1-La localisation géographique de la commune
de Garoua-Boulaï
20
2- Le climat
23
3-Le relief et sols
23
4-L'hydrographie, végétation et
faune
23
II-L'ÉTUDE DU MILIEU HUMAIN DE LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAÏ
25
1-L'historique de la commune de
Garoua-Boulaï
25
2-Population
30
3-Les Activités économiques
32
3-1-L'agriculture
32
3-2-L'exploitation minière
33
3-3-L'élevage
33
3-4-La Pêche
33
3-5-Le Petit commerce
33
III-LES INFRASTRUCTURES DE LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAI
34
1-Les infrastructures scolaires
34
2-Les infrastructures sanitaires
36
3-Les infrastructures de l'Eau et Énergie
36
IV- LA SITUATION DU SYSTÈME EDUCATIF
CAMEROUNAIS
36
1-La présentation du système
éducatif camerounais
36
2-L'ampleur de la déperdition scolaire dans
la commune de Garoua-Boulaï
37
CHAPITRE II
: LES FACTEURS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULA.
40
I-LES FACTEURS PERSONNELS DE LA DÉPERDITION
SCOLAIRE
41
1-Le milieu social
41
2-Le manque d'intérêt pour
l'école
42
3-Le libertinage des enfants
42
II-LES FACTEURS SCOLAIRES DE LA DÉPERDITION
SCOLAIRE
43
1-Le manque criard des enseignants
43
2-Les effectifs pléthoriques
44
3-La panne du système éducatif
camerounais
46
4-Les violences de genres en milieu scolaire
49
5-La violence en milieu scolaire
51
II- LES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA
DÉPERDITION SCOLAIRE
52
1-La pauvreté et chômage des jeunes
diplômés
52
2-L'exploitation artisanale de l'or
54
3- Les mariages et grossesses précoces
55
4-Le manque d'acte de naissance
57
IV-LES FACTEURS FAMILIAUX DE LA DEPERDITION
SCOLAIRE
59
1-La structure familiale
59
2-L'analphabétisme de certains parents
59
CHAPITRE III
: LES CONSÉQUENCES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE
GAROUA-BOULAI.
61
I-LE TAUX DE CHÔMAGEÉLEVÉ COMME
CONSÉQUENCE PRINCIPALE DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
62
II-LA RÉDUCTION DE L'AUTORITE PARENTALE
64
III- LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE
64
IV-L'ATTRAIT AU BANDITISME, VOL ET AU
PHÉNOMÈNE D'ENFANT DE LA RUE
65
V-LA PROSTITUTION ET LE PHÉNOMÈNE
FILLE-MÈRE
66
VI-L'ACTIVITE DE MOTO-TAXI COMME CONSÉQUENCE
DE DÉPERDITION SCOLAIRE.
67
VII-L'ANALPHABÉTISME DES
DÉCROCHEURS ET L'EXTRÊME PAUVRETE FAMILIALE
69
CHAPITRE
4 : LES SOLUTIONS À LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE
DE GAROUA-BOULAI
72
I-LE RÔLE DES PARENTS ET ENSEIGNANTS DANS LA
LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
73
1-Le rôle des parents
73
1-1- Favoriser la stabilité affective de
l'enfant
74
1-2- Accompagner et suivre l'enfant
75
1-3- Apporter un soutien moral aux enfants
75
2-Le rôle des enseignants
75
2-1-Sensibilisation des jeunes filles sur le calcul
du cycle menstruel.
76
2-2-La Sensibilisation des filles sur la
prévention des grossesses précoces
77
2-3-L'application de la pédagogique
centrée sur l'apprenant
79
2-4-L'enseignement pratique
80
II-LE RÔLE DE L'ÉTAT
82
1-Le recrutement massif des enseignants
82
2-La suppression des frais des APEE et l'urgence
d'une réelle gratuité de l'enseignement primaire
84
3-La multiplication des emplois au Cameroun et
l'interdiction de vente et de consommation des drogues
87
III-LE RÔLE DES ÉLÈVES DANS LA
LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE
88
IV-LA SOLUTION AU MANQUE D'ACTE DE NAISSANCE
88
1-La campagne d'inscription à l'état
civil
88
2-La campagne nationale de sensibilisation aux actes
d'état civil
89
CONCLUSION
GÉNÉRALE
91
SOURCES
ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIQUES
95
ANNEXES
106
TABLE DES MATIÈRES
116
* 1La déclaration
universelle des droits de l'homme adoptée à paris le 10
décembre 1948 par 58 États membres de l'Assemblée
générale.
* 2M. Kaboré Konkobo,
2008, « les causes et les conséquences de la déperdition en
Afrique : cas du Burkina,
https://pascallonkou.blog4ever.com/les-causes-et-les-consequences-de-la-deperdition-en-afrique-cas-du-burkina,
consulté le 12/11/2020.
* 3I. Noumba,
2008« Un profil de l'abandon scolaire au
Cameroun »,Revue d'économie du Développement,
2008/1 (Vol. 16), pp. 37-62, https://www.cairn.info/revue-d-econo
consulté le 07 juillet 2020.
* 4G.Siakeu, «Les enfants
en déperdition scolaire au Cameroun»,
http://portail-eip-org/SNC/eipafrique/Cameroun/déperdition.html,
consulté le 06 /10/2020.
* 5Lymvision, 2002, Les
problèmes de l'éducation au Cameroun, consulté sur
http://lymvision.unblog.fr/les-problemes-de-leducation-au-cameroun/,
consulté le 22/09/2020.
* 6J. Delors, 1996, «
L'éducation, un trésor est caché dedans», paris,
Éditions Odile Jacob, pp.23-62.
* 7 J. Brasseul, « Le
rôle de l'éducation dans le développement économique
des États-Unis : le cas du G1
Bill»,MondesFrancophones.com,
https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill,
consulté le 12/12/2020.
* 8J. Brasseul, « Le
rôle de l'éducation dans le développement économique
des États-Unis : le cas du G1
Bill»,MondesFrancophones.com,
https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill,
consulté le 12/12/2020.
* 9 J. Ki-Zerbo, 1978,
Histoire de l'Afrique noire d'hier à Demain, Paris, Hatier, p.16.
* 10Bouba Gidantang et
Belndanga Dubois, rapport de fin d'année scolaire 1980-19981, p.13.
* 11Les archives du
lycée classique de Garoua-Boulaï, le 25 septembre 2020.
* 12Bordereau de
réussite au BEPC 2019, lycée de Garoua-Boulaï,
consulté le 16 octobre 2020.
* 13Bordereaux de
réussite au Baccalauréat général 2017,2018et
2019.
* 14Entretien avec Adamou
Abdon, l'actuel maire de la commune de Garoua-Boulaï, 27/08/2020.
* 15 Zone séparant le
Cameroun avec la République centrafricaine ; plan du
développement de la commune de Garou-Boulaï réalisé
par GREFAAD, pp 12-16.
* 16Dictionnaire Larousse,
https://www.larousse.fr/francais/deperdition,
consulté le 12/10/2020.
* 17J. Ngoufo Yemedi, 2004,
« Les déperditions scolaires au Cameroun : estimations du
niveau et recherche des déterminants», mémoire de fin
d'études à l'Institut de Formation et de Recherche
Démographiques(IFORD), université de Yaoundé 2, p.14.
* 18Ibid.
* 19 Kantabazé
Claver, P., 2010, « Déperditions scolaires dans le secteur de
l'élémentaire au Burundi : cas de la mairie de
Bujumbura», thèse de doctorat en science de l'éducation,
université Cheik Anta Diop Dakar, pp.33, 35
* 20 J .Ngoufo Yemedi, 2004,
p.15.
* 21P. Bourdieu et J.-C
Passeron J.-C (1970), La reproduction, éléments pour
une théorie du système d'enseignement, Paris, Édition
de Minuit, p.35.
* 22Cours de S, Gandiri sur
la sociologie de l'éducation, ENIEG de Tibati, 2015.
* 23 Chansophat Yin, 2005,
« étude des facteurs de l'abandon scolaire au niveau primaire au
Cambodge», mémoire présenté à
l'université du Québec à Chicoutimi comme exigence
partielle de la maîtrise en éducation, p.50.
* 24B. Bernstein, 1976«
Langage et classes sociales, codes sociolinguistiques et contrôle
social», Revue française de Pédagogie,N°
35-Avril-Mai-Juin 1976, pp. 44-48.
* 25S. Fraisse-D'Olimpio,
2009, « Les fondements théoriques du concept de capital
humain», sur ses.ens-
lyon.fr/articles/les-fondements-théoriques-du-concept-de-capital-humain-partie-168302,
consulté le 15/12/2020.
* 26MINEDUB et UNICEF, 2019,
projet soumis au partenariat Mondial pour l'Education, pour un financement
accéléré d'un montant de 7,760 millions de dollars
américains constituant une partie de l'allocation indicative sous forme
d'un don en faveur de la république du Cameroun, p.22.
* 27B.S.Nguéhan,
2007, « Environnement social précaire, décrochage
scolaire et stratégies de réussite: une étude exploratoire
du phénomène au quartier New-Bell de Douala», met en relief
les stratégies de réussite à l'école comme
méthode de lutte contre le décrochage scolaire à
Douala». Mémoire master II en psychologie sociale,
université de Douala pp.14-17,
https://www.memoireonline.com
consulté le 04 juillet 2020.
* 28G. Siakeu, Les enfants
en déperdition scolaire au Cameroun,
http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com,
consulté le 22/10/2020.
* 29I. Noumba, 2008.
* 30Manon
Théorêt et Mohamed Hrimech, « Les paradoxes de l'abandon
scolaire : trajectoires de filles et de garçons du
secondaire », dans Revue canadienne de l'éducation
24,3 (1999) :251-264.
* 31La socialisation
différentielle est un concept visant à expliquer que la
socialisation des individus est différente en fonction du genre et du
milieu social. À titre d'exemple, une petite fille sera incitée
à jouer à la poupée et à aimer la rose alors qu'un
petit garçon aura une chambre bleue et sera vivement incitée
à ne pas pleurer car pleurer est réservé aux filles. Les
filles et les garçons ne pas socialisés de la même
manière.
* 32Koura Diallo,
2010,«L'influence des facteurs familiaux, scolaires et individuels sur
l'abandon scolaire des filles en milieu rural, de la région de
Ségou(Mali)», thèse de Doctorat (Ph.D) à
l'université de Montréal, en sciences de l'éducation.
* 33J. Ngoufo
Yemedi34 dans son mémoire de fin d'études
supérieures spécialisées en Démographie à
l'IFORD intitulé : « Les Déperditions scolaires au
Cameroun : estimations du niveau et recherche des
déterminants » ne porte que son étude sur les causes de
la déperdition scolaire au Cameroun
* 35 ASMAH, 2019, rapport
d'enquête sur Déterminants de la déperdition scolaire dans
le centre-ville de la commune de Garoua-Boulaï, p.18.
* 36J. Maman, 2017, ?la
déscolarisation des jeunes et la question du développement dans
l'arrondissement de MBE», mémoire en sociologie, université
de Ngaoundéré, p.91.
* 37Est une immense famille
de virus, dont certains infectent différents animaux, d'autres l'homme.
Un troisième coronavirus agressif et transmissible à l'homme a
émergé en chine en mi- décembre 2019. Il s'agit d'un
proche cousin du sars-cov, baptisé Co v2. La maladie qu'il entraine est
quant à elle nommée Covid 19.
* 38Osidimbea, la
mémoire du Cameroun, région de l'Est,
https://www.osidimbea.cm/collectivites/,
consulté le 18/11/2020.
* 39Plan du
développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé
par GREFAAD, p.16.
* 40 Plan du
développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé
par GREFAAD, p.17.
* 41Plan du
développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé
par GREFAAD, p.18.
* 42 Cf. tableau d'affichage
de la sous-préfecture de Garoua-Boulaï.
* 43S. Chi Elvido, 2020,
Municipales 2020 : l'UNDP remplace le RDPC à Garoua-Boulaï,
https://datacameroon.com/municipales-2020-lundp-remplace-le-rdpc-a-garoua-boulai/,
consulté le 17 juillet 2020.
* 44Association MAHANAIM
Cameroun, rapport d'enquête sur déterminants de la
déperdition scolaire dans le centre-ville de Garoua-Boulaï,
p.19.
* 45 Plan
développement de la commune de Garoua-Boulaï, réalisé
par GREFAAD, p.23.
* 46Plan
développement de la commune de Garoua-Boulaï, réalisé
par GREFAAD, p.24.
* 47Bouba Gidantang, 2003,
rapport de la rentrée scolaire 2002/2003, inspection d'arrondissement de
l'éducation de base de Garoua-Boulaï, p. 7.
* 48 GEFA &
ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la
commune de Garoua-Boulaï, p.61.
* 49 Ibid., p.62.
* 50 Ibid.,p.64
* 51GEFA &
ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la
commune de Garoua-Boulaï, p.65.
* 52GEFA &
ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la
commune de Garoua-Boulaï, p.32.
* 53G. Siakeu, Les enfants
en déperdition scolaire au Cameroun,
http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com,
consulté le 22/10/2020.
* 54 Autre appellation de
l'effectif pléthorique ; y. Nzege Gbiako et p. Yamoze
Yalome, « Effectifs pléthoriques et ses
conséquences sur l'Encadrement Pédagogique des
élèves du Primaire de Gbadolite »,
www.congovirtuel.com,
consulté le 12/ 10/2020, p.5.
* 55Entretien avec B., Koh,
le 12 septembre 2020 à Illa.
* 56 Cet auteur est
cité par J. NgoufoYemedi, 2004, «les déperditions scolaires
au Cameroun : estimations et recherche des déterminants'',
mémoire de fin d'études, Institut de Formation et de Recherche
Démographiques, Université de Yaoundé II.
* 57Bel exemple de la
corruption des enseignants du Cameroun.
* 58Lymvision,2002, Les
problèmes de l'éducation au Cameroun,
http://lymvision.unblog.fr/2012/03/30/les-problemes-de-l'education-au-cameroun/,
consulté le 15 septembre 2020.
* 59Ibid.
* 60M. Devers et al.
2012,Les violences de genre en milieu scolaire comme facteur de
déscolarisation en Afrique subsaharienne francophone,Association pour le
développement de l'éducation en Afrique (ADEA), pp14-17.
* 61 Entretien avec Dokwenna
J.C., élève au collège Van Heigen, Garoua-Boulaï, le
25 Aout 2020.
* 62M. Devers et al. 2012, p
18.
* 63 Les attouchements
désignent les caresses sexuelles sans pénétration
effectuées sans le consentement de celui ou celle qui les subit qu'il y
ait violence ou non.
* 64J.Maman, 2017, « La
déscolarisation des jeunes et la question du développement dans
l'arrondissement de MBE », mémoire de master recherche en
sociologie, Université de Ngaoundéré, pp.98, 98
* 65Entretien avec Ndouyang
à Garoua-Boulaï, le 25/09/2020.
* 66L'abandon
scolaire : causes et conséquences,
www.didac.mip.fr , consulté
le 22/09/2020.
* 67G.Siakeu,« Les
enfants en déperdition scolaire au Cameroun»,
http://portail-eip-org/SNC/eipafrique/Cameroun/déperdition.html,
consulté le 06/09/2020.
* 68KomlatseKomla, 2017,
« Ce que l'école aurait dû nous
enseigner » Les éditions TOGO en vogue,
p.8.
* 69Ibid.
* 70 Entretien avec
O .Zongagnina claire, ancienne élève au Lycée
bilingue de Garoua-Boulaï, le 13 septembre 2020.
* 71Entretien avec J. Manga
Engolo, instituteur en service à l'inspection de l'éducation de
base, Garoua-Boulaï, 12 septembre 2020.
* 72Adakou Apedo-Amah et
C.Wandji Njomou, 2015, «Projet de réduction des Mariages
d'Enfants, des Mariages Précoces et Forcés (MEMPF) à
travers des actions pour le changement de comportement des populations et la
prise en charge des victimes à Garoua-Boulaï, Women on the
Move for Equal Development (WOMED)», pp.20, 21.
* 73UNICEF, 2018, «
Note d'information pour chaque enfant, un acte de naissance»,
https://reliefweb.int//report/cameroon/unicef-note,
consulté le 22/10/2020.
* 74Entretien avec E. Yaffo
Ndoé, l'ancien maire de Garoua-Boulaï, 15 septembre 2020.
* 75Entretien avec M.
Motokouengj, inspecteur d'arrondissement de l'éducation de Base,
Garoua-Boulaï, 14 septembre 2020.
* 76Entretien avec A. Hamza,
Garoua-Boulaï, 17 aout 2020.
* 77Entretien avec A. Abdon,
le nouveau maire de Garoua-Boulaï, le 12 septembre 2020.
* 78Gankep Kapya Hourielle,
stagiaire à l'Association Nationale de Promotion et de
Production(ANAPRODH), rapport sur les meilleures pratiques et les mesures
concrètes visant à garantir l'accès à
l'enregistrement des naissances, p.6.
* 79Ibid., p.6.
* 80M. Yakouba Yaya, 1999,
«Étude des cas du Cameroun», Revue étude
prospective bilan de l'éducation en Afrique p.5.
* 81D. Doucet, 1993,
«Rôle du style parental dans le phénomène de l'abandon
scolaire chez les adolescents»,mémoire présenté
à l'université du Québec à Trois-Rivières
comme exigence partielle De la maîtrise en psychologie, pp.6, 7.
* 82D. Doucet, 1993, p.9.
* 83
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Délinquance-juvénile
, consulté, le 22/09/2020.
* 84Dossier :
Délinquance juvénile, cause et prévention
rédigé par rédaction Midi Madagasikara, 2015,
www.midi-madagasikara.mg,
consulté le 18/10/2020.
* 85
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/vol-(droit),
consulté le 26/10/2020.
* 86
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enfant-des-rues,
consulté le 12/10/2020.
* 87 Entretien L. Diyen Jam,
le sous-préfet, Garoua-Boulaï, 14 septembre 2020.
* 88Par prostitution, il
faut entendre une forme d'échange économico-sexuel ponctuelle,
explicite et préalablement négociée.
* 89
https://www.congovirtuel.com/page-rapport-travaux/page-tfc-manga.php,
consulté le 22/09/2020.
* 90Entretien avec Florence,
à Bindiba, 19 Aout 2020.
* 91Entretien avec M.
Adaré Gassawilly, directrice de l'E.P.P groupe1, le 23/08/2020 à
Garoua-Boulaï
* 92 Les personnes qui ne
savent ni lire ni écrire éprouvent toujours des
difficultés à respecter la prise de médicaments offerts
par les médecins, de plus ils ne sauront pas si ces médicaments
sont périmés ou pas,
http://bv.cdeacf.ca/documents/PDF/rayonalpha/mondealpha/ma19/ma19p.pdf,
consulté le 15/10/2020.
* 93la littératie est
définie comme la capacité de comprendre, d'évaluer,
d'utiliser et de s'engager dans des textes écrits pour participer
à la société, pour accomplir ses objectifs et pour
développer ses connaissances et son potentiel » (OCDE, 2013, p.
64).
* 94Entretien avec A.
Élé, au Lycée technique de Garoua-Boulaï, le
21/08/2020.
* 95 Vaquer veut dire tout
simplement s'adonner à une activité.
* 96L. Djansi Ouya.,
Tout sur la sexualité, Éditions TDF, p.3.
* 97L. Djansi Ouya.,
Tout sur la sexualité, Éditions TDF, p.5.
* 98AdakouApedo-Amah &
C. Wandji Njomou., Guide de travail des « Maris
modèles » en matière de lutte contre les MEMPF,
p.13.
* 99La planification
familiale est un ensemble de méthodes qui permet de décider quand
est-ce qu'un couple aimerait avoir des enfants et combien d'enfants
aimerait-t-il avoir ?
* 100Entretien avec J. Manga
Engolo, agent de bureau à l'inspection d'arrondissement de
l'éducation de Base, Garoua-Boulaï, 1er septembre 2020.
* 101
https://www.globalpartnership.org/fr/blog/la-pedagogie-centree-sur-l'apprenant-un-localisme-mondialise,
consulté le 15/10/2020.
* 102Le
brainStorming ou remue-méninges est une technique formalisée
de résolution créative et collective de problème. Elle fut
élaborée àpartir de 1940 par Alex Osborn.
* 103 R. Andrianjakazafy,
du 11au 22 juillet 1999, «La déperdition scolaire : étude de
cas à Madagascar», préparé pour Le 25
èmeséminaire international sur l'intégration de la foi
dans l'enseignement et les études Bingerville - Abidjan, côte
d'ivoire, pp.7, 8.
* 104Par
Élèves défectionnaires, il faudrait entendre les
élèves déserteurs et récalcitrants.
* 105B. Tournier & G.
Gottelmann-Duret, 2015,« recrutement et formation des
enseignants :questions et options», p.14.
* 106B. Tournier & G.
Gottelmann-Duret, 2015,p.18.
* 107Entretien avec Y.L.
Aissatou. Épse Yoko, proviseur, Garoua-Boulaï, 11/08/2020.
* 108Edition
spéciale. Plaidoyer Droit à l'éducation, «Plaidoyer
pour réforme de l'APEE et effectivité de la
gratuité», pp.12-13.
* 109Edition
spéciale. Plaidoyer Droit à l'éducation, «Plaidoyer
pour réforme de l'APEE et effectivité de la
gratuité», pp. 14, 15.
* 110Entretien avec Asta
Falatia, Garoua-Boulaï 12 septembre 2020.
* 111L'abandon scolaire :
causes et conséquences,
https://www.didac-mip.fr/causes-et-conséquences/labandon-scolaire-causes-et-consequences,
consulté le 25 octobre 2020.
* 112Gankep Kapya
Hourielle, pp.4-5.
* 113Comment lutter contre
l'abandon scolaire,
www.didac-mip.fr, consulté
le 29/10/2020.
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