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La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boula௠(Est-Cameroun): 1977-2019


par Bienvenu BELNDANGA GARBA
Université de Ngaoundéré - Master 2 2020
  

Disponible en mode multipage

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DÉDICACE

À

Mon cher père Belndanga Dubois Jean

Ma très chère mère Mouna Marie

Mes frères et soeurs

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire est la contribution de plusieurs personnes que je tiens à remercier pour leur générosité. En m'exprimant de la sorte, je pense tout particulièrement à mon directeur, Docteur Hamoua Dalailou, qui a bien voulu accepter de diriger ce travail. Je le remercie vivement de sa disponibilité, ses orientations et ses conseils pour larédaction de ce mémoire.

Mes remerciements vont à l'endroit du professeur Mamoudou, chef de département d'Histoire pour ses précieux conseils et sa diligence en vue de la finalisation de ce travail.

J'adresse également mes remerciements au corps enseignant du département d'Histoire pour ma formation académique reçue. J'adresse également mes remerciements au corps enseignant du département d'Histoire pour ma formation académique. J'exprime ma gratitude particulièrement aux professeursHamadouAdama,Nisezeté Bienvenu Denis, Mokam David, Taguem Fah,Ouba Abdoul-Bagui, FadiboPierre, MbengueNguimé Martin, AbdouramanHalirou, TegnaÉdith Mireille, AtoukamTchefenjem Liliane Dalis. Les docteurs :WamMandeng Patrice, BetgaDjenkwe Noël, MvotoThérèse,Babarou, Hassana, AminaDjoulde Christelle, TassiSotherine Rolande,HarounaBarka. Aux enseignants assistants, Andjeng Honoré Désiré, DjouberouNarcisse.

Ma gratitude s'adresse à mes informateurs, pour leurs précieuses informations qu'ils m'ont fournies. Nous pensons aux Mesdames et Messieurs Adaré Gassawilly Mireille, Bazama Solange, Assatou, BarbouDoko JeanÉlé André, Souleymanou, Koh Benjamin, Toué Boré.

Je profite de cette opportunité pour saluer le soutien de mes frères et soeurs : BelndangaGandiri Sylvain,KoékéZolo Nicéphore, Assoura Jean Baudelaire, Dubois Aldou, MbiangoFrancois, Gomna Léon, Bilamo Abraham pour leur appui fraternel qui a constitué pour nous une véritable locomotive pendant la rédaction de ce mémoire.

Je ne saurais oublier mes camarades de la promotion 2014, pour l'entraide et la solidarité qui ont prévalu durant nos années académiques. Je pense ici principalement à Issa Iliassou, Abatcha, Ayouba Tchibiya, Batoul Bouba, Bissa Isabelle Blanche, Beemkou Michael, Nadège, Francois Souley, Inna Aissatou, Samira Aboubacar, Bago Lingui Frédéric, Sanda, Rabiyatou.

Que tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à l'élaboration de cette oeuvre scientifique trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

SOMMAIRE

DÉDICACE Erreur ! Signet non défini.

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE iii

SIGLES ET ABRÉVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES FIGURES vii

RÉSUMÉ viii

ABSTRACT ix

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE. 19

I-L'ÉTUDE DU MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ 20

II-L'ÉTUDE DU MILIEU HUMAIN DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ 25

III-LES INFRASTRUCTURES DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI 34

IV- LA SITUATION DU SYSTÈME EDUCATIF CAMEROUNAIS 36

CHAPITRE II : LES FACTEURS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULA. 40

I-LES FACTEURS PERSONNELS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 41

II-LES FACTEURS SCOLAIRES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 43

II- LES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 52

IV-LES FACTEURS FAMILIAUX DE LA DEPERDITION SCOLAIRE 59

CHAPITRE III : LES CONSÉQUENCES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI. 61

I-LE TAUX DE CHÔMAGEÉLEVÉ COMME CONSÉQUENCE PRINCIPALE DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 62

II-LA RÉDUCTION DE L'AUTORITE PARENTALE 64

III- LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE 64

IV-L'ATTRAIT AU BANDITISME, VOL ET AU PHÉNOMÈNE D'ENFANT DE LA RUE 65

V-LA PROSTITUTION ET LE PHÉNOMÈNE FILLE-MÈRE 66

VI-L'ACTIVITE DE MOTO-TAXI COMME CONSÉQUENCE DE DÉPERDITION SCOLAIRE. 67

VII-L'ANALPHABÉTISME DES DÉCROCHEURS ET L'EXTRÊME PAUVRETE FAMILIALE 69

CHAPITRE 4 : LES SOLUTIONS À LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI 72

I-LE RÔLE DES PARENTS ET ENSEIGNANTS DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 73

II-LE RÔLE DE L'ÉTAT 82

III-LE RÔLE DES ÉLÈVES DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 88

IV-LA SOLUTION AU MANQUE D'ACTE DE NAISSANCE 88

CONCLUSION GÉNÉRALE 91

SOURCES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIQUES 95

ANNEXES 106

TABLE DES MATIÈRES 116

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

AME: Associations de Mères Éducatrices

APE : Association des Parents d'Élèves

APEE : Association des Parents d'Élèves et d'Enseignants

CE1 : Cours Élémentaire 1ère année

CE2 : Cours Élémentaire 2ème année

CEP : Certificat d'Études Primaires

CM1 : Cours Moyen 1ère Année

CM2 : Cours Moyen 2ème Année

CP : Cours Préparatoire

CPS : Cours Préparatoire Spécial

E.P.P : École Primaire Publique

E.P.P : École Privée Protestante

FALSH : Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines

GCE A: Level General Certificate of Education, Advanced Level

GCE O: Level General Certificate of Education, Ordinary Level

GREFAAD : Groupe de Recherche d'études de Formation et d'appui aux actions de Développent.

HCR : Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés

IAEB : Inspection d'Arrondissement de l'Éducation de Base

IGE : Inspection Générale des Enseignements

IGS : Inspection Générale des Services

INS : Institut National de la Statistique

MINEDUB : Ministère de l'Éducation de base

MINEFOP : Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle

MINESEC : Ministère des Enseignements secondaires

OCDE : Organisation de Coopération et Développement Économique

OIT : Organisation Internationale du Travail

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCA : La Pédagogie Centrée sur l'Apprenant

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PRODERE AO : Programme de Développement des Réseaux pour l'éducation en Afrique de l'Ouest

SIL : Section d'Initiation au Langage

TBS : Taux Brut de Scolarisation

TIC : Technologie de l'Information et de la Communication

TNS : Taux Net de Scolarisation

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les espèces fauniques 3

Tableau 2 : liste des personnels de commandement ayant servi comme chef de district à Garoua-Boulaï. 27

Tableau 3 : liste des sous-préfets de l'arrondissement de Garoua-Boulaï 28

Tableau 4 : Les repères historiques de la commune de Garoua-Boulaï 29

Tableau 5 : carte scolaire de la commune de Garoua-Boulaï 34

Tableau 6 : taux d'échecs au primaire dans l'arrondissement de Garoua-Boulaï de 1977 à 2019. 37

Tableau 7 : tableau Récapitulatif à la question aux enseignants : « Le nombre de redoublants s'élevait à combien l'année dernière dans votre classe ? » 39

Tableau 8 : Ratio élèves/salles de classe dans quelques arrondissements de l'Adamaoua, Est et Extrême-nord. 45

Tableau 9 : Taux brut de scolarisation, nombre de redoublants et taux de redoublements au Cameroun de 1980 à 2000. 46

Tableau 10 : statistique des principales raisons d'abandon scolaire 56

Tableau 11 : conséquence principale de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï 63

Tableau 12 : activités menées par les décrocheurs après l'abandon de l'école 68

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de la région de l'Est 3

Figure 2 : carte de localisation de la commune de Garoua-Boulaï. 22

Figure 3 : Hôtel de ville de Garoua-Boulaï 26

Figure 4 : Répartition des réfugiés dans la commune de Garoua-Boulai 32

RÉSUMÉ

Le présent travail qui nous incombe porte sur « La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est-Cameroun) : 1977-2019».Cette étude a pour objet d'étudede cerner le nombre d'élèves ayant abandonné l'école dans la commune de Garoua-Boulaï en 2019. L'étude que nous conduisions se fixe pour objectif général d'examinerles facteurs et conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. La problématique retenue est la suivante, quels sont les facteurs et les conséquences de la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier ?Ainsi, nous avons distingué plusieurs facteurs de ce phénomèneregroupés en quatre catégories à savoir :lesfacteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs socio-économiques et les facteurs familiaux.Plusieurs conséquences découlent de cette déperdition scolaire. Il s'agit dutaux de chômage élevé, la réduction de l'autorité parentale, la délinquancejuvénile, l'attrait au banditisme, vol et au phénomène d'enfant de la rue, la prostitution, pour ne citer que celles-là, la liste est loin d'être exhaustive.En ce qui concerne la méthodologie, nous avons fait recours à la méthode systémique et aux techniques d'observation simple, documentaire et à l'entretien. Une analyse minutieuse des données recueillies dans les services de la commune de Garoua-Boulaïdu 25 juillet au 26 septembre 2020 a permis de cerner divers facteurs d'ordres sociaux, économiques, scolaires, personnels et culturels qui sont à l'origine de ce problème. Le recours à quelques théories a été d'un apport certain pour la bonne compréhension de l'objet de cette recherche. Cette étude a été subdivisée en quatre chapitres. Le premier chapitre est consacré à la présentation de la commune de Garoua-Boulaï, le deuxième est dédié à l'identification des facteurs de la déperdition scolaire, le troisième met en exergue les conséquences de ce phénomène et le quatrième chapitre a la charge de proposer les solutions de remédiation à ce fléau social.Pour remédier à ce fléau social, il serait nécessaire que, l'État camerounais, les parents, les élèves eux-mêmes et les enseignants tiennent compte de leurs rôles respectifs envue d'assurer l'égalité de chance à tous les enfants face à l'institution scolaire.

Mots clés : Abandon scolaire,commune, déperdition scolaire, élèves, maitres, parents école.

ABSTRACT

The present work which falls to us relates to«The school dropout in the municipality of Garoua-Boulaï (East-Cameroon): 1977-2019». The purpose of this study is to identify the number of students who dropped out of school in the municipality of Garoua-Boulaï in 2019. The study we were conducting sets the general objective of examining the factors and consequences of dropout in the municipality of Garoua-Boulaï. The problematic selected is as follows, what are the factors and of dropout in Cameroon in general and in the municipality of Garoua-Boulaï in particular? Thus, we have distinguished several factors of this phenomenon grouped into four categories namely: personal factors, school factors, socio-economic factors and family factors. Several consequences flow from this school dropout. These are the high unemployment rate, the reduction of parental authority, parental delinquency, the attraction to banditry, theft and the phenomenon of street children, prostitution, to name but a few, the list is far from exhaustive. Regarding the methodology, we used the systemic method and the techniques of simple observation, documentary and interview. A careful analysis of the data collected in the services of the municipality of Garoua-Boulaï from July 25 to September 26, 2020 made it possible to identify various social, economic, educational, personal and cultural factors which are at the origin of this problem. The use of a few theories was a definite contribution to a good understanding of the object of this research. This study has been subdivided into four chapters. The first chapter is devoted to the presentation of the municipality of Garoua-Boulaï, the second is dedicated to the identification of the factors of school dropout, the third highlights the consequences of this phenomenon and the fourth chapter is responsible for proposing remedial solutions to this social scourge. To remedy this social scourge, it would be necessary for the Cameroonian state, the parents, the pupils themselves and the teachers to take into account their respective roles in order to ensure equality of opportunity for all children in the face of the crisis educational institution.

Key words: school dropout, municipality, school dropout, pupils, teachers, parents and school.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

I-PRÉSENTATION DU SUJET

L'éducation est le socle de l'épanouissement individuel de tout homme en vue des transformations de la société. C'est dans cette optique que l'éducation occupe une place primordiale dans le développement économique et sociale des nations. La déclaration universelle des droits de l'homme adoptée en 1948 par l'Organisation des Nations-Unies stipule en son article 26 que « Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire »1(*). La convention relative aux droits de l'enfant, ratifiée par tous les pays du monde à l'exclusion de la Somalie et des États-Unis quant à elle, reconnaît, en son article 28, le droit des enfants à l'éducation et exige à tous les pays signataires la mise en application d'une scolarisation élémentaire et obligatoire sans discrimination aucune. C'est dans cette optique que, les pays en voie dedéveloppement, notamment les pays africains, peuvent espérer progresser vers les idéaux de liberté, de paix, de justice sociale et sortir de leur sous-développement. Les compétences acquises uniquement à l'école primaire ne permettant pas à un individu de s'épanouir et de se prendre en charge. Cela affecte négativement le développement socioéconomique. À ce titre, les jeunes ne terminant pas les cours primaires et secondaires constituent un gaspillage des ressources allouées à l'enseignement et sont à l'origine de plusieurs problèmes sociaux. La déperdition scolaire suscite les problèmes de redoublement et partant l'abandon d'étude. Elle correspond à une sortie prématurée d'une partie des effectifs scolaires engagés dans un cycle 2(*).C'est dans cette perspective qu'on peut affirmer à juste titre qu'au Cameroun les populations rurales éprouvent toujours des difficultés à accéder à l'éducation notamment dans la commune de Garoua-Boulaï. La pauvreté contribue à freiner le taux de scolarisation dans cette localité. Les personnes vulnérables touchées (Handicapés, orphelins) n'ont pas suffisamment de chance d'accès, de réussite et de poursuite aux études. Par conséquent, la plupart des élèves de Garoua-Boulaï mettent fin à leurs études primaires comme secondaires sans avoir validé leurs diplômes et sans aucune qualification requise ; pourtant le diplôme au Cameroun est le seul outil qui jauge le niveau d'études et partant l'instrument incontournable ouvrant la voie à l'entrée à la fonction publique.

Dans la même perspective, Noumba Isidore cite les auteurs tels Blackorby et Wagner, 1996 ; Thurloz et al. 2002 qui ont déclaré que : «  l'abandon scolaire est un phénomène grave. Il est de plus en plus reconnu que abandonner l'école avant la fin du cycle secondaire peut constituer un handicap sérieux pour tout candidat à un emploi »3(*). En effet, l'abandon scolaire est entendu ici comme un problème pouvant entrainer le chômage des jeunes dans la vie sociétale.

Les taux de scolarisation au Cameroun en ce qui concerne l'enseignement secondaire sont très inférieurs à ceux des pays ayant des revenus par habitant comparables. Ceci est dû à un phénomène de déscolarisation au cours des années 1989-99, pratiquement sans précédent dans un pays qui n'a pas été confronté à une guerre ou un conflit civil. Il convient de signaler à signaler à juste titre que les statistiques scolaires sont très peu fiables à cause de l'affaiblissement des capacités institutionnelles de l'administration de l'éducation. Officiellement le taux d'inscription brut au primaire est de 81%, alors qu'il était de 112 % dix ans auparavant4(*). Mais ce taux est fortement gonflé par les redoublements très nombreux, de l'ordre de 28% chaque année.

Les enseignements secondaire et supérieur ne sont pas mieux lotis que le primaire du point de vue des taux d'inscription, quoique la priorité leur a clairement été donnée au moment de la crise. Ainsi, le secondaire est le seul sous-secteur du système éducatif où les inscriptions, le nombre d'école et d'enseignants croissent rapidement dans le secteur public comme privé. Il n'y a jamais eu de suspension du recrutement d'enseignants du secondaire alors que les écoles normales de formation des maitres ont fermé entre 1990 et 1995.

Il est vrai qu'au regard de l'évolution du monde, après avoir atteint son essor pendant le XVIII ème siècle, la courbe de l'intelligence humaine est en pleine régression. C'est dans cette perspective qu'on assiste début à la chute du niveau des jeunes camerounais car le système éducatif dans lequel ils sont inscrits est en panne5(*). Les pays les plus pauvres d'Afrique se caractérisent par des systèmes éducatifs très peu performants (Mook et Jaminson, 1988). En outre, le système éducatif Cameroun dans son ensemble et notamment celui de l'arrondissement de Garoua-Boulaï souffre de nombreux maux auxquels une éducation de qualité pourrait apporter une solution adéquate car « un trésor est caché dedans »6(*). Thomas Paine, alors actif révolutionnaireen France et citoyen français, délégué girondin à la convention, écrit dans ce sens : 

L'ignorance sera bannie des générations à venir et le nombre de pauvres se réduira, car leurs capacités, grâce à l'éducation, seront plus élevées. Une nation sous un bon gouvernement ne devrait permettre à personne de rester sans éducation. Ce sont les gouvernements monarchiques seulement qui requièrent l'ignorance pour se confronter7(*).

Ainsi, Parmi les maux qui minent le système éducatif camerounais figure en bonne place, la déperdition scolaire. C'est dans le but de trouver les solutions à ce fléau que nous inscrivions notre recherche dans ce sillage. Ainsi, notre recherche porte sur «  La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est-Cameroun) :1962-2019 ».

II- MOTIVATIONS DU SUJET

Plusieurs raisons nous ont sous-tendu le choix de ce sujet. Trois raisons sont identifiées à savoir les raisons scientifiques, économiques, sociales et personnelles.

Les raisons scientifiques résident au niveau du manque d'écrit concernant la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Ce travail va contribuer au développement de la scolarisation des jeunes de notre zone d'étude. En effet, nous avons choisi un tel sujet parceque d'après nos multiples recherches, il s'avère que, le sujet que nous avons choisi ici n'a pas encore fait l'objet d'une recherche scientifique.

Les raisons économique et sociale, s'expliquent par le souci de réduire l'analphabétisme et la pauvreté de certains parents et jeunes du Cameroun en général et de la commune de Garoua-Boulaï en particulier ; car l'éducation joue un rôle essentiel dans le développement économique, et constitue l'un des facteurs explicatifs importants des écarts de niveaux de vie entre pays est la plus ou moins grande précocité historique des progrès éducatifs. Si on considère des pays continents de taille et de poids comparables comme les États-Unis, la Russie ou la chine, le fait que le premier soit devenu de loin la première puissance économique mondiale est liée à la mise en place d'un système éducatif primaire généralisé dès le XIX ème siècle8(*).

Enfin, sur le plan personnel, le souci est de réduire la déperdition scolaire des jeunes dans la commune de Garoua-Boulaï parceque nous avons constaté avec amertume que, les jeunes abandonnent précocement leurs études primaires et secondaires dans notre zone d'étude pour se livrer aux activités remunerables telles les moto-taxi, l'extraction de l'or, pour ne citer que celles-là, la liste de ces activités est loin d'être exhaustive. Donc à travers cette étude, nous sensibiliserons la communauté éducative sur l'importance de l'école.

III-CADRE TEMPOREL

Pour la réalisation d'un travail historique, il est très important d'avoir un repère chronologique. C'est dans ce sens que, l'historien Joseph Ki-Zerbo affirmait : « L'historien qui veut remonter le passé sans repère chronologique ressemble au voyageur qui parcourt dans une voiture sans compteur, une piste sans borne kilométrique »9(*).

Cette étude s'étend sur une période de 1977 à 2019. Ces deux bornes ne sont pas choisies au hasard. Ainsi, la première borne est justifiée par plusieurs événements. De prime abord, l'année 1977 marque la date de création de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude. Ensuite, cette date représente du début de la déperdition scolaire dans notre zone d'étude. En effet, c'était en juin 1977 que, l'inspection d'arrondissement de l'éducation de Base de Garoua-Boulaï a enregistré 29,77 %10(*) de cas d'échec au concours du Certificat d'Études Primaires(CEP) pour un effectif de 157 candidats et 22% d'échecs au concours d'entrée en 6èmepour un effectif de 122 candidats ; pendant ce temps-là, l'on enregistrait 30 % 11(*)du taux d'échecs au Brevet d'Études du Premier Cycle(BEPC) au Collège d'Enseignement Secondaire(CES) de Garoua-Boulaï.

Par ailleurs, la deuxième borne c'est-à-dire l'année 2019 quant à elle se justifie par la montée de la déperdition scolaire dans la plupart des écoles de la commune de Garoua-Boulaï. En effet, l'on a enregistré 40 % d'échecs au CEP en 2019 contre 29% en 2017 et 2018. Au secondaire, l'on a enregistré le plus mauvais des résultats du BEPC au CES de Bindiba. En effet, aucun candidat n'a réussi au BEPC au CES bilingue en 2019, donc en un mot c'était le néant dans cet établissement12(*). De même, l'année 2019 est marquée par la chute du résultat de Baccalauréat général, d'ordre de 20%13(*) contre 10% ces deux dernières années.

IV-CADRE SPATIAL DE L'ÉTUDE

La commune de Garoua-Boulaï couvre une superficie de 2 125 km2 pour une population estimée à environ 130 000 habitants en 201914(*). La situation géographique donne à cette commune une position stratégique dans la zone de transition entre le sud Cameroun et le grand nord. Considérée comme commune frontière15(*) avec la RCA, elle est aussi un carrefour en ce qui concerne les destinations de Bertoua, Ngaoundéré, Garoua, Maroua et Ndjamena au Tchad. La commune de Garoua-Boulaï est bâtie sur un plateau dont l'altitude moyenne est de 600 mètres. Situé dans la zone de transition entre les plaines du sud-est et le plateau de l'Adamaoua, le relief de Garoua-Boulaï est de manière générale peu accidenté.La commune de Garoua-Boulaï est limitée au nord par la commune de Meiganga, au sud-ouest par la commune de Bétaré-Oya et à l'est par la commune de Baboua en république centrafricaine(RCA). L'arrondissement de Garoua-Boulaï, est l'un des sept(07) arrondissements du département du Lom et Djerem dans la région de l'Est. Peu marquées et peu présentées vers le sud, les hautes terres jalonnent la majeure partie de la zone nord.La commune de Garoua-Boulaï fait partie de la zone d'éducation prioritaire(ZEP) ayant accueillie depuis l'an 2000 des réfugiés centrafricains.Pour ce qui est des sols, il faut retenir qu'ils sont pour la plupart ferralitiques et latéritiques par endroit, bruns, à horizons très différenciés. Située au milieu de quatre communes aux sols aurifères (Bétaré-Oya, Ngoura, Meiganga et Baboua en République Centrafricaine), Garoua-Boulaï a un sous-sol riche en or. Ce métal précieux de couleur jaune est à l'origine de la déperdition scolaire dans la commune Garoua-Boulaï en général et au village de Bindiba en particulier.

V-CADRE CONCEPTUEL

Pour mieux comprendre notre sujet, il est important de procéder à la définition des concepts clés.

Dans cette partie, l'accent sera mis sur la définition de déperdition scolaire et ses manifestations.

1-1-Définition

Le terme déperdition scolaire selon le dictionnaire de français16(*), Larousse, vient du mot latin deperdere, qui veut dire perdre, avec l'influence de perdition. En effet, la déperdition désigne dans son sens général, une perte, une diminution de matière, d'énergie. Ainsi, la déperdition scolaire désigne la diminution des effectifs d'élèves au cours d'une année scolaire.

En éducation, elle se définit comme l'ensemble des «ressources humaines et matérielles employées ou « gaspillées» pour des élèves qui doivent redoubler une classe ouqui abandonnent l'école avant d'avoir mené à bien un cycle d'enseignement»17(*). Encore appelée «déchet scolaire », «perte en cours de scolarité » ou encore «déperdition d'effectifs, la déperdition scolaire est un phénomène lié à la fréquentation scolaire, car elle ne peut s'observer qu'à partir du moment où l'enfant commence à fréquenter le milieu scolaire18(*).Autrement dit,la déperdition scolaire peut se définir comme la manifestation de 1'incapacité du système éducatif à y maintenir les élèves jusqu'à ce qu'ils aient obtenu leur diplôme de fin d'études. Elles traduisent également la difficulté, pour ce système, d'octroyer à leur population d'âge scolaire le niveau de connaissances leur permettant d'être réellement compétitif sur le marché de l'emploi.

Pour Kantabaze Pierre Claver 19(*), la déperdition scolaire peut se définir comme un phénomène caractérisé par la diminution des effectifs d'élèves suite aux abandons scolaires volontaires ou forcés, aux redoublements, aux décès et au changement du domicile de l'élève au cours de l'année , la non maîtrise des éléments du cursus scolaire et le gaspillage des ressources matérielles allouées à la formation.

À notre entendement, la déperdition scolaire désigne l'abandon temporaire ou définitif des études au premier trimestre, ou au deuxième ou troisième trimestre par un élève inscrit dans une école primaire ou secondaire.

Bref, nous pouvons définir la déperdition scolaire comme le fait qu' un élève inscrit dans une école publique ou privée, primaire ou secondaire, abandonne volontairement ou involontairement, temporairement ou définitivement ses études avant la fin d'année.

1-2-Manifestations

NgoufoYemedi Joël20(*) souligne qu'il est possible d'estimer le niveau de déperditions scolaires d'une année scolaire à travers les redoublements, les abandons prématurés et les retards scolaires.

v Le redoublement:

Le redoublement consiste, pour un élève n'ayant pas réussi aux examens de passage ou n'ayant pas obtenu la note minimale pour accéder en classe supérieure, à reprendre la classe effectuée l'année scolaire antérieure. Le redoublement vise à donner une nouvelle chance de réussite à l'enfant, qui est supposé n'avoir pas assimilé les matières essentielles enseignées au cours de l'année. Il est une forme de recyclage qui permettra à l'élève de mieux assimiler les connaissances qu'il n'a pas pu acquérir la première fois. C'est également une mesure de renforcement de la réussite scolaire future de 1 'élève.Cette mesure du système éducatif ne résout pas pour autant le problème, puisque les causes des redoublements sont diverses. Autrement dit, si un enfant redouble une classe, cela ne signifie pas, de prime abord, qu'il n'a pas acquis le niveau de connaissances nécessaire pour cette classe ou encore qu'il soit médiocre, d'autres facteurs entrent en ligne de compte.

v L'abandon:

C'est le fait pour un élève ayant entamé un cycle d'études donné, de 1'interrompre avant de l'avoir achevé ct/ou obtenu le diplôme le sanctionnant. Il se manifestesous trois formes :

· l'abandon définitif (interruption définitive de la scolarité);

· l'abandon provisoire ou déscolarisation (possibilité pour l'enfantde réintégrer le Système éducatif lorsque les conditions seront plus favorables à sa scolarisation);

· 1 'abandon progressif ou décrochage (caractérisé par un absentéisme répétitif et deplus en plus régulier de l'élève en cours de scolarité, se soldant par un abandon provisoireou définitif).

L'abandon traduit par ailleurs l'incapacité de l'élève à s'adapter ou à supporter lesystème éducatif dans lequel il évolue. Il peut également traduire la déception des parents ou de l'élève face à des redoublements répétitifs. Il peut enfin être la conséquence del'environnement (social, économique et politique) dans lequel vit l'enfant.

v Le retard scolaire :

Il s'agit d'un décalage dans le parcours scolaire de 1 'élève par rapport à ce qui est institué par la législation éducative. Ce décalage s'appréhende à traversl'âge de l'enfant et la durée totale du niveau d'enseignement entamé. Ainsi, si dans une classe donnée, l'âge de l'enfant est supérieur à l'âge normal pour cette classe, il s'agit d'un retardscolaire. De même, si la durée réelle d'un cycle (nombre total d'années réellement effectuépar l'élève pour achever un cycle d'études) est supérieure à la durée légale (nombre totald'années nécessaire pour achever ce cycle), on parlera également de retard scolaire.Ce phénomène est la résultante des redoublements aussi bien que des abandonsprovisoires. La meilleure méthode pour l'estimer consiste à combiner les informations sur l'âge del'élève et sur la durée réelle du cycle.

Dans le cadre de cette étude, nous n'allons pas nous attarder sur cette dernière forme de déperdition scolaire. De ce fait, l'accent sera particulièrement porté sur les déperditions d'effectifssous forme de redoublements, d'abandons et d'exclusions.

VI-CADRE THÉORIQUE

De nombreuses théories ont été mises au point pour saisir le phénomène de déperdition scolaire et surtout appréhender les causes qui lui sont attribuées. Une synthèse de ces théories théoriques est prise en compte dans cette sous-partie.Au début des années 1960, les sociologues de l'éducation se préoccupaient du rôle actif joué par l'école dans la reproduction des inégalités sociales.De ce fait on parle de la théorie de la représentation. Les études des sociologues Bourdieu et Passeron21(*) dans un article« La reproduction, éléments pour une théorie du système d'enseignement», sont déterminantes dans ce sens et ont une influence notoire sur les idées de l'époque. Ces auteurs montrent que, les élèves issus des milieux dits « défavorisés » ne possèdent pas de bases culturelles, à l'instar de ceux des bonnes familles, nécessaires pour aborder les matières inscrites au programme scolaire. Ils montrent que la société se reproduit à travers l'école.Autrement dit, l'école a une fonction d'imposition idéologique et de reproduction des rapports sociaux. Elle favorise des enfants issus des classes dominantes au détriment de ceux issus des classes inférieures. Les enfants des classes dominantes ont donc la chance et le privilège de mieux réussir à l'école grâce à l'héritage culturel légué par leurs parents au regard de la société française à l'inverse, la sous- représentation des classes populaires ou défavorisées sont des signes indiquant la sélection sociale. On constate que, la majorité des enfants issus des milieux ou des familles à fort capital culturel accèdent facilement à l'université au détriment de ceux des milieux pauvres qui sont sur-sélectionnés.

Par ailleurs, la théorie de la mobilité sociale22(*)démontre que, celle-ci à travers l'école vient donc réparer ou corriger les inégalités ou les injustices présentes dans la société humaine.Par mobilité sociale il faudrait entendre le changement de degré ou de statut dans la société. De ce fait, l'individu ne reste pas stable dans une strate (couche, classe) ; soit il émerge (mobilité ascendante) ; soit il régresse (mobilité descendante). Au Cameroun, par exemple, la gratuité de l'enseignement primaire vise à combattre les inégalités inhérentes à la société, favorisant ainsi l'accès à l'éducation pour tous. C'est ainsi que les enfants issus des milieux défavorisés pourraient se hisser au sommet de la pyramide à travers ce phénomène de la mobilité sociale. Cette théorie ne touche pas la dimension économique de la déperdition scolaire.

Cependant, la théorie économique quant à elle insiste sur l'influence des facteurs économiques de la réussite scolaire d'un apprenant. Les auteurs comme Boudon et Bisseret soulignent à juste titre que le degré du pouvoir économique engendre un système d'attitude de l'apprenant vis-à-vis de l'école. Ces auteurs avancent que la position de l'élève dans le système économique confèrent à ce dernier la possession ou non de l' « avoir » et du « savoir ». La possession permet de réaliser des grands projets avec des plans précis d'exécution ; alors que la non- possession n'autorise que des petits projets dont la réalisation semble aléatoire.

En claire, la théorie économique soutient que les apprenants issus d'un milieu socioéconomique aisé réussissent mieux à l'école que ceux issus d'un milieu économiquement faible.

Les auteurs tels Beaudelot et Establet23(*), quant à eux s'engagent dans la théorie sociale pour expliquer les facteurs de la déperdition scolaire. Ils montrent que, l'environnement familial ainsi que les membres de la famille durant l'enfance, ont une influence sur le rendement scolaire des élèves et que cet environnement peut devenir une cause de l'abandon scolaire. Dans le même ordre de pensée, Parlant des pratiques langagières des familles et de la culture de l'école, Basile Bernestein24(*) a révélé que les familles populaires transmettaient à leurs enfants un langage différent de celui des familles favorisées. Selon cet auteur, les premiers bénéficient d'un langage restreint et les seconds jouissent d'un langage élaboré.

Enfin, la théorie du capital humain a contribué à expliquer la croissance économique et la formation des rémunérations individuelles. Elle suppose que les individus peuvent améliorer leur productivité par des actes volontaires d'investissement dans l'éducation ou la formation. Suivant les nouvelles théories de la croissance économique, auxquelles sont associés les noms de Romer, Barro et Lucas, le capital humain est un facteur déterminant de la croissance économique. Joseph Stiglitz définit le capital humain comme «  L'ensemble des compétences et de l'expérience accumulées qui ont pour effets de rendre les salariés plus productifs »25(*). Selon la définition de l'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), le capital humain recouvre «  l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et caractéristiques individuelles qui facilitent la création du bien-être personnel, social et économique ».

Les recherches et les théories sur l'échec scolaire et partant sur le redoublement ont mis en évidence les causes probables de ce phénomène. Il reste à voir si ces dernières conviennent aussi dans la commune de Garoua-Boulaï.

VII-PROBLÉMATIQUE

Les populations des groupes vulnérables, vivant principalement dans les Zones d'Éducations Prioritaires(ZEP), font face aux barrières socioculturelles qui les empêchent de scolariser leurs enfants. L'étude sur les comportements, les aptitudes et les pratiques sur la scolarisation des enfants, particulièrement les filles, menée dans les ZEP propose l'intensification de la communication et de la sensibilisation, à travers les organisations de la société civile et les leaders communautaires, en vue de la promotion du droit à l'éducation de tous les enfants26(*). À notre avis, il s'avère que la déperdition scolaire perdure encore de nos jours dans la région de l'Est du Cameroun. À cet effet, la commune de Garoua-Boulaï n'est pas épargnée de ce phénomène d'ordre social. La déperdition scolaire est une bombe à retardement, un danger pour l'avenir de la jeunesse au vu du grand nombre d'enfants qui abandonne le navire scolaire en pleine navigation. Cette situation très inquiétante nous a conduit à formuler la problématique suivante, quels sont les facteurs et les conséquences de la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier ?

VIII-INTÉRÊT DU SUJET

L'intérêt de ce sujet est de quatre ordres à savoir : scientifique, économique, sociale et didactique.

Sur le plan scientifique, ce travail est d'une importance capitale. En effet, il apporte une contribution notoire à l'historiographie de la région de l'Est en général et à celle de la commune de Garoua-Boulaï en particulier.

Sur le plan économique, ce sujet permet de lutter contre la pauvreté intellectuelle et financière des élèves et parents du Cameroun en général et de la commune de Garoua-Boulaï en particulier.

De plus, sur le plan social, ce travail aborde l'histoire de l'institution scolaire dans le but de proposer les solutions adéquatesà ce fléau social (déperdition scolaire) qui minela bonne marche de la politique éducative au Cameroun de manière globale et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï.

Enfin, il ressort en dernier lieu, son intérêt didactique. En effet, cette étude nous a initiéà mener des recherches scientifiques. Ce travail nous a également permis de maitriser la méthodologie de rédaction de mémoires en histoire.

IX- REVUE DE LA LITTÉRATURE

Un certain nombre de travaux ont été effectués dans le domaine de la déperdition scolaire en Afrique en général et au Cameroun en particulier. En ce qui concerne spécialement la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï : 1962-2019, on ne retrouve pas une littérature très abondante. Dans cette optique, la préoccupation est de s'intéresser aux travaux antérieurs en la matière et de faire état des différentes contributions scientifiques y affèrent. Pour rendre plus original cette étude, nous avons exploité la documentation suivante.

Siméon Boris Nguéhan27(*), met en relief les stratégies de réussite à l'école comme méthode de lutte contre le décrochage scolaire à New-Bell (Douala). En effet, cet auteur a mis en exergue les facteurs qui conduisent au décrochage scolaire à New-Bell et a mis sur pieds, les stratégies pour s'assurer d'une réussite scolaire par ceux qui vivent dans cet environnement. De ce fait, il attire l'attention de toute la communauté éducative à savoir les parents, les gouvernements, les élèves sur l'ampleur du décrochage scolaire qui règne au quartier New-Bell. En effet, démontre que le décrochage scolaire, entendu comme la sortie du système éducatif sans aucune qualification ou sans diplôme est devenue un problème public au Cameroun.Cependant, ce mémoire n'a pas mis l'accent sur les conséquences de l'abandon scolaire à New-Bell.

Gabriel Siakeu28(*), dans un article portant sur, Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun (2000), tirait la sonnette d'alarme sur des chiffres inquiétants des enfants déscolarisés. Dans la deuxième partie de son travail, il souligne les activités auxquelles ces enfants déscolarisés s'adonnent. En effet, ces chiffres inquiétants des enfants déscolarisés selon Gabriel Siakeu s'expliquent par le fait suivant. Officiellement, le taux d'inscription brut au primaire est de 81%, alors qu'il était de 112% dix ans auparavant.ce taux est fortement gonflé par les redoublements très nombreux, de l'ordre de 28% chaque année.

Noumba Isidore29(*), pour sa part a dressé le profil de l'abandon scolaire au Cameroun. Si les résultats auxquels il aboutit (par exemple que le taux d'abandon scolaire le plus élevé se trouve dans les familles pauvres) sont un peu surprenants, force est de constater que ce profil se saurait être une référence pour un pays aux disparités socio-économiques et culturelles importantes.

Manon Théorêt et Mohamed Hrimech30(*) insistent quant à eux, surl'interprétation de l'abandon scolaire de jeunes décrocheurs et décrocheuses du secondaire de la région de Montréal. La question de l'abandon des études est examinée sous l'angle de la socialisation différentielle des sexes31(*).ces auteurs soutiennent que : «  les filles désavantagées dans les rapports sociaux de sexe, réussissent mieux à l'école et l'abandonnent en moins grand nombre que les garçons ». Plutôt que de tenter de favoriser un sexe ou l'autre, il faudrait mettre l'accent sur l'origine systémique des différentes difficultés des filles et des garçons. On pourrait donc voir la problématique de l'abandon scolaire à travers la lunette du genre, c'est-à-dire du sexe socialisé par des pratiques éducatives différenciées. En relevant les aboutissements des pratiques éducatives, la lunette du genre permet de voir comment l'éducation oriente les filles et les garçons dans deux trajectoires scolaires aux conséquences bien différentes. Les pressions inverses sur les garçons et sur les filles, cohérentes avec la socialisation différenciée et ses manifestations familiales, scolaires et socioprofessionnelles, seraient suffisantes pour produire les résultats d'abandon scolaire différencié. Ces auteurs ont mis l'accent essentiellement sur la pression exercée sur les garçons et les filles comme cause de l'abandon scolaire.

Koura Diallo32(*) insiste sur l'association entre les facteurs familiaux, scolaires et individuels et l'abandon scolaire chez les filles en milieu rural au Mali. Ainsi, les résultats de son étude ont permis d'obtenir quatre variables prédicatrices qui contribuent à la prédiction de l'abandon scolaire en milieu rural de la région de Ségou. Pour cette auteure, l'intérêt et la préoccupation scolaires du père avec la collaboration de la mère avec l'école, favoriserait la réduction du taux d'abandon scolaire des filles à Ségou(Mali). Elle n'insiste que sur les facteurs de l'abandon scolaire chez filles à Ségou au Sénégal.

Ngoufo Yemedi Joëlle33(*) souligne dans son mémoire, les estimations de niveau et les facteurs socio-économiques de la déperdition scolaire au Cameroun. Pour ce qui est de facteur démographique, il souligne à juste titre que, l'abondance d'enfants dans une famille est un facteur de la déperdition scolaire.

L'association Mahanaim Cameroun a rédigé un rapport d'enquête portant sur les : déterminants de la déperdition scolaire dans le centre-ville de la commune de Garoua-Boulaï35(*). Les facteurs et solutions à la déperdition scolaire à Garoua-Boulaï soulevés dans ce rapport sont loin d'être exhaustifs.

Maman Joël 36(*) dans son mémoire démontre que, la déscolarisation des jeunes dans l'arrondissement de MBE est un phénomène qui entrave le développement de cette localité. Dans sa démonstration, Maman Joël révèle la pauvreté, les facteurs socioéconomiques, l'inefficacité de la carte scolaire, la crise de la solidarité, les facteurs culturels et pédagogiques, les facteurs familiaux et le faible quotient intellectuel comme différentes causes de la déscolarisation dans l'arrondissement de MBE. Mais les solutions que ce dernier a proposées pour réduire voire éradiquer ce phénomène sont insuffisantes.

Selon nos humbles constats, la problématique de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï : 1962-2019 n'a pas encore fait l'objet d'une recherche ni scientique ni historique. C'est donc pour cette raison que nous inscrivions notre recherche dans ce sillage afin de pallier ce fléau qui mine le système éducatif dans cet arrondissement en particulier et au Cameroun en général.

X-OBJECTIFS

Un travail scientifique ne peut être élaboré sans objectifs. Pour répondre à la problématique ci-dessus, il serait judicieux pour nous, de fixer un certain nombre d'objectifs à atteindre dans le cadre de ce travail.

1-Objectif général

L'objectif principal de ce travail consiste à identifier et analyser les différents facteurs et les conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

2-Objectifs spécifiques

De manière spécifique, cette étude s'inscrit dans le but de :

-Présenter la commune de Garoua-Boulai ;

-Identifier et analyserles facteurs de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ;

-Releverles conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ;

-Répertorier les Solutions de remédiation à cette déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

XI-MÉTHODOLOGIE

Le travail effectué dans la commune de Garoua-Boulaï s'est fait sur la base de l'élaboration d'un calendrier de recherche. Cette étude avait pour but majeur de cerner les facteurs de la déperdition scolaire dans les écoles primaires et secondaires de la commune de Garoua-Boulaï. La collecte des données a commencé le 25 Juillet 2020 et s'est achevée le 26 septembre 2020.

Un travail scientifique comprend à la fois l'utilisation des méthodes et techniques pour parvenir à une bonne appréhension du phénomène étudié. Dans les lignes qui suivent, nous détaillerons la méthode, techniques et la taille de l'échantillon de notre travail.

§ Méthode

La méthode d'après Benoit Verhaegen est l'ensemble des règles et des principes qui organisent le mouvement d'ensemble de la connaissance c'est-à-dire les relations entre l'objet de recherche et le chercheur, entre les informations concrètes rassemblées à l'aide des techniques et le niveau de la théorie et des concepts.

Dans le cadre de notre étude, nous avons adopté la méthode systémique. On peut appeler ainsi toute recherche théorique ou empirique qui part du postulat que la réalité sociale présente les caractères d'un système pour interpréter et expliquer les phénomènes sociaux par les liens d'interdépendance qui les relient et qui les constituent.

Dans le cadre de notre étude, nous considérons que le système politique demeure en corrélation avec les économiques et éducations. Lorsqu'un des systèmes est en dysfonctionnement, le reste des éléments est également affecté par des perturbations. Tel est le cas de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï causée par la pauvreté galopante de certains parents suite à la dégradation des structures économiques (dévaluation du franc CFA en 1995 par exemple).

§ Techniques

Les techniques sont définies par Verhaegen comme l'ensemble des moyens et des procédés qui permettent à un chercheur de rassembler des informations originales ou de seconde main sur un sujet donné. Dans notre étude, nous avons utilisé les techniques d'observation directe, indirecte et d'entretien.

La technique d'observation directe nous a permis d'obtenir des informations concernant notre objet d'étude.

La technique documentaire ou d'observation indirecte nous a fourni des informations utiles par le biais des documents écrits à savoir : ouvrages, articles de revues scientifiques, mémoires, thèses de doctorat et des documents écrits en ligne sur internet.

La technique d'entretien est celle qui nous a permis d'entrer en contact direct avec une proportion importante de personnes dans la commune de Garoua-Boulaï  et qui nous ont fourni des informations très utiles sur l'historique de la commune, les facteurs, les conséquences et les solutions de la déperdition scolaire dans cette localité du Cameroun. Nous avons élaboré trois différentes fiches d'entretien à savoir : les guides réservés aux élèves (cf.annexe 3), les guides réservés aux parents (cf. annexe 4) etceux des enseignants (cf. annexe 3).

§ Taille de l'échantillon

La taille de notre échantillon est de 55.En effet, nous avons interrogé cinquante-six (56) personnes dont vingt(20) élèves, cinq(05) étudiants, vingt-quatre(24) enseignants et sept(07) parents,par le bais des guides d'entretien.Les guides d'entretien réservés aux enseignants comprenaient chacun14 questions. Chaque guide d'entretien destiné aux parents était constitué de 11 questions et celui des élèves avait 17 questions.

XII-DIFFICULTÉS

Pour la réalisation de ce travail, plusieurs difficultés ont été rencontrées. Tout d'abord, nous avons l'insuffisance des documents traitant de la déperdition scolaire au niveau des bibliothèques de l'université de Ngaoundéré notamment à la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines( FALSH) et à la bibliothèque centrale. Cette insuffisance explique le retard que nous avons accusé pour le dépôt de ce mémoire.

Ensuite, nous avons rencontré comme deuxième difficulté, l'indisponibilité de certains informateurs dans la commune de Garoua-Boulaï due en partie à l'avènement de la pandémie de Coronavirus37(*) ou de Covid 19.

Enfin, nous avons également rencontré comme difficultés, l'insuffisance de moyens financiers et le délestage fréquent dans la ville de Garoua-Boulaï et même à Ngaoundéré. C'est pourquoi un retard dans la réalisation du présent document est observé par rapport à notre propre calendrier.

XIII-PLAN DU TRAVAIL

La recherche scientifique est une démarche intellectuelle ordonnée. Ce travail qui nous incombe s'articule autour de quatre(04) chapitres.

Le premier chapitre est consacré à la présentation de notre zone d'étude, la commune de Garoua-Boulaï.Il est question dans ce premier chapitre d'étudier, les milieux physiques et humains, les infrastructures et la situation du système scolaire camerounais.

Le deuxième chapitre est relatif à la détermination des facteurs de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Il insistera sur les facteurs personnels, les facteurs scolaires, les facteurs socio-économiques et les facteurs familiaux.

Ensuite, le troisième chapitre abordera les conséquences de ce phénomène.Il se focalisera sur,le taux de chômage élevé comme conséquence principale de la déperdition scolaire, la réduction de l'autorité parentale, la délinquance juvénile, l'attrait au banditisme, vol et au phénomène d'enfants de la rue, la prostitution et le phénomène fille-mère, l'activité de moto-taxi comme conséquence de déperdition scolaire et l'analphabétisme des décrocheurs et l'extrême pauvreté familiale.

Enfin, le dernier chapitre a la charge d'exposer les solutions à la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï afin de réduire ce phénomène qui gangrène l'éducation et assurer le retour des élèves ayant décroché. Il insistera essentiellement sur le rôle des parents, enseignants, État, élèves et proposera la solution au manque d'acte de naissance.

CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE

Ce chapitre est consacré à la présentation de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude. Il a pour préoccupation principale de présenter ladite commune de Garoua-Boulaï. Il est question ici d'étudier les milieux physiques et humains, les infrastructures et la situation du système scolaire camerounais.

I-L'ÉTUDE DU MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ

Pour une bonne maitrise de cette thématique, il est judicieux de connaitre le milieu physique de la commune de Garoua-Boulaï.

1-La localisation géographique de la commune de Garoua-Boulaï

La Commune de Garoua-Boulaï est limitée au Nord par la commune de Meiganga, au Sud- Ouest par la commune de Bétaré-Oya et à l'Est par la commune de Baboua en République Centrafricaine. La ville de Garoua-Boulaï est située à 244 km du chef-lieu Bertoua. Garoua-Boulaï est une ville du Cameroun située dans la région de l'Est et le département de Lom et Djerem, à la frontière avec la république centrafricaine. L'arrondissement de Garoua-Boulaï fait partie des quatre arrondissements que compte la région de l'Est. Cette dernière a été créée en 1920 et a pour capitale Bertoua38(*). La région de l'Est a pour superficie 109.002 km2.En 1965, le département du Lom et Kadey éclate en deux : le Lom et Djerem (chef-lieu : Bertoua) et la Kadey (chef-lieu : Batouri). La région de l'Est compte désormais quatre(04) départements.

La figure 1 qui suit représente, la carte de cette région de l'Est.

Figure 1 : Carte de la région de l'Est

Source : https://www.osidimbea.cm/collectivites/

La figure 1 ci-dessus, localise la région de l'Est. Les quatre départements de la région de l'Est que sont : Lom et Djerem, Abong-Mbang, Haut-Nyong et Kadey sont localisé sur cette carte en couleur bleue.

La commune de Garoua-Boulaï aurait été créée selon certains informateurs le 28 juin 1977 et aurait été administrée par un conseil municipal. Le maire est élu pour un mandat de cinq (05) parmi les vingt-cinq (25) membres du dit conseil.Outre Garoua-Boulaïproprement dit, la commune comprend les localités suivantes :Abbo-Boutila, Badan, Bindiba, Daboloé, Gado-Badzéré, Gandong, Garoua-Bethel, Gbabio, Illa, Komboul, Mbassi, Mbonga, Mborguéné, Mboussa, Mombal, Nagonda, Nanamoya, Nadoungué, Nganko, Sabal-Sud, Taparé, Yoko-Siré et Zamboi.

La figure qui suit, localise la commune de Garoua-Boulaï sur la carte du Cameroun.

Figure 2 : carte de localisation de la commune de Garoua-Boulaï.

f

Source :conception, Minfegue, 2019/Fond de carte : IN

La figure 2 ci-contre permet de localiser la commune de Garoua-Boulaïau Cameroun. À cet effet, le point en rond, situé entre la région de l'Adamaoua et la république centrafricaine(RCA), représente donc cette commune de Garoua-Boulaï.

2- Le climat

La Commune est située à la lisière entre la forêt équatoriale et la zone sahélienne mais subit l'influence d'un climat équatorial de type guinéen à quatre saisons d'inégales durées :


· une grande saison sèche de décembre à février;


· une petite saison pluvieuse de mars à juin;


· une petite saison sèche de juillet à août ;


· une grande saison pluvieuse de septembre à novembre.

La moyenne annuelle des précipitations se situe autour de 1400 mm. La température moyenne annuelle est de 20°C avec une amplitude moyenne annuelle de 2,5°C. Ce climat est propice à deux (2) campagnes agricoles au cours de l'année : de mi-Août à mi-juin et de mi-Août à mi-novembre.

3-Le relief et sols

Situé dans la zone de transition entre les plaines du sud-est et le plateau de l'Adamaoua, le relief de Garoua-Boulaï est globalement peu accidenté39(*). Il est constitué de plateaux entaillés de vallées peu profondes et de vastes zones de dépression que sont les bas-fonds. Peu marquées et peu présentes vers le sud, les hautes terres jalonnent la majeure partie de la zone nord.

Les sols sont pour la plupart ferralitiques et latéritiques par endroit, bruns, à horizons très différenciés. On distingue généralement du haut vers le bas :

- L'horizon superficiel (sombre) ;

- L'horizon brun plus ou moins appauvri à cause du lessivage.

Des collines vers les plaines, nous avons deux grands types de sols :

- Les sols fermes (non marécageux) ;

- Les sols hydro morphes (gorgés d'eau) dans les zones marécageuses;

4-L'hydrographie, végétation et faune

Le réseau hydrographique est assez dense et est constitué de cours d'eau non navigables dont la Kadey, Mbali, Nguli, Bah, Meloumba, Bakoumba et le Lom qui est l'un des affluents de la Sanaga. Il existe par ailleurs un vaste réseau de ruisseaux dont très peu subsistent à la saison sèche.

La végétation dans cette Commune présente des alternances de savane herbeuse, de savane arbustive et arborées par endroit. De nombreuses forêts de galerie sont identifiées surtout le long des cours d'eau et des marécages.

Les espèces herbeuses dominantes sont Pennisetumpurpureum, Hyparhényarufa, Chromolaenaodorata(Bocassa), Mimosa et de nombreuses graminées. Les principales formations végétales rencontrées sont : la plaine herbacée parsemée d'arbustes, la forêt marécageuse (zones périodiquement inondées dans le voisinage des cours d'eau, les bas-fonds et les vallées), la raphide marécageuse (raphia) zones marécageuses, les jachères autour des maisons et les galeries forestières.

Les espèces fauniques sont diversifiées. Cependant, elles sont quelque peu rares. On y trouve cependant des zones giboyeuses (Zamboï, Mborguene, Nanamoya). On y recense quelques espèces de mammifères, espèces d'oiseaux et espèces de poissons. Les plus rencontrées40(*) sont données dans le suivant.

Tableau 1 : Les espèces fauniques

Nom commun

Nom scientifique

Mamba Vert

Rendroaspisjanesoni

Épervier

Accipitererythropus

Tortue

Chelonlidae

Varaan

Varanus niloticus

Vipère

Bitisgabonica

Pangolin

Nanistricuspis

Porc épic

hystriacristata

Aulacaudes

Aulacaudes

Civette

Viverracivetta

Chimpanzé

Pan troglodytes

Céphalophe de Peter

Cephalophuscallipygis

Éléphants

 

Source : Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD.

Le tableau ci-dessus montre qu'on peut dénombrer douze(12) espèces fauniques dans la commune de Garoua-Boulaï. Ces espèces représentent le patrimoine naturelle du Cameroun en général et notamment de la région de l'Est.

II-L'ÉTUDE DU MILIEU HUMAIN DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ

L'examen minutieux du milieu humain de la zone de notre étude sera pris en compte dans cette partie.

1-L'historique de la commune de Garoua-Boulaï

La figure 3 ci-dessous représente l'hôtel de ville de la commune de Garoua-Boulaï, situé dans le quartier Bindiki. Ce bâtiment représente le bureau d'administration de ladite commune. Bien avant celui-ci, le bâtiment qui abritait l'hôtel de ville de la commune de Garoua-Boulaï était trois fois moins grand que l'actuel. L'ancien bâtiment de l'hôtel de ville de Garoua-Boulaï était situé au quartier Sabal-ville et est de nos jours occupé par le commissariat spécial de Garoua-Boulaï. La figure qui suit représente l'hôtel de ville de Garoua-Boulaï qui selon nos informateurs aurait été construite en 2011.

Figure 3 : Hôtel de ville de Garoua-Boulaï

Source : BelndangaGarba B., 1er septembre 2020 à Garoua-Boulaï.

La fin du 19ème et le début du 20èmesiècle enregistrent un important mouvement de populations qui s'achève par la création de nombreuses agglomérations. Parmi les causes de ces mouvements l'on peut citer entre autres :

· les discordes entre leaders ou clans ;

· la recherche de meilleures conditions d'existence (terres agricoles fertiles, les meilleurs pâturages et zones de chasse, le rapprochement des infrastructures comme les centres de santé, les marchés ou la route).

Peu avant, les populations avaient dû migrer à NyambakaMboulaï vers l'Adamaoua à cause des contraintes économiquescar éloignées des grandes agglomérations. C'est sur les conseils de l'administration coloniale que le Chef Mboulaï ramena ses populations sur le site actuel, convaincu des opportunités qu'allaient porter l'ouverture des routes reliant non seulement le nord et le sud du Cameroun mais aussi le Cameroun à la République Centrafricaine, ce qui faisait de Garoua-Boulaï un grand carrefour.

Garoua-Boulaï tient son nom de son hospitalité41(*). En effet, c'est en remerciant le Chef Mboulaï qui leur avait donné un repas copieux que les porteurs qui accompagnaient des colons Français dirent en langue Mboum «Mi Garwa-Mboulaï» qui signifie en français que nous sommes rassasiés Mboulaï. C'est à partir de cette expression que les colons donnèrent un nom pour identifier cette localité d'où Garoua-Boulaï, le nom que porte cette ville aujourd'hui.

Le tableau suivant, représente la liste des personnels de commandement ayant servi comme chef de district à Garoua-Boulaï.

Tableau 2 : liste des personnels de commandement ayant servi comme chef de district à Garoua-Boulaï.

Nom et Prénom

Grade

Date de prise de service

Date de départ

1

MBENG ANIEL

Adjoint d'administration

1967

28/11/1967

2

EBANG ISAAC

Adjoint d'administration

28/11/1967

10/07/1970

3

ATEBA ATANGANA

Commis d'administration

10/07/1970

30/08/1971

4

MBENGA JEAN GEORGES

Adjoint d'administration

30/08/1971

22/06/1974

5

MFOU'OU ZANGA G.

Adjoint d'administration

22/06/1974

28/09/1976

6

GUEGUIM SYLVERE

Adjoint d'administration

28/09/1976

08/01/1980

Source : Entretien avec Diyen Jam Lawrence, le sous-préfet à Garoua-Boulaï, 24/08/2020.

Il se dégage du tableau ci-haut que, de 1967 à 1980, il y a eu six(06) personnels de commandement qui ont servi comme chef de district de Garoua-Boulaï.

Le district de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 66/DF/435 du 26 aout 1966, avec une superficie de 1 125 km2. Ce district a été érigé en arrondissement en 1979. En effet, l'arrondissement de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 79/469 du 14 novembre 197942(*). Le tableau ci-après représente la liste des personnels de commandement ayant servi dans l'arrondissement de Garoua-Boulaï en tant que sous-préfet.

Tableau 3 :liste des sous-préfets de l'arrondissement de Garoua-Boulaï

Nom et Prénom

Grade

Date de prise de service

Date de départ

Nature de départ

1

YENE ESSOMBA VICTOR

Secrétaire d'administration principal

08/01/1980

30/07/1982

Muté

2

TCHOUASSI CHRISTOPHE

Secrétaire d'administration

30/07/1982

04/10/1985

Muté

3

BIWOLE EYA M.

Secrétaire d'administration

04/10/1985

19/02/1988

Muté

4

ZOM A PON PIERRE

Secrétaire d'administration

19/02/1988

17/05/1991

Muté

5

MBONG II HANS

Secrétaire d'administration principal

17/05/1991

12/01/1994

Muté

6

NGANGUE VICTOR MARCEL MENDEL

Administrateur civil

12/01/1994

29/09/1995

Relevé

7

BOUBA NASROU

Administrateur civil

29/09/1995

12/09/1996

Muté

8

EDOA BONIFACE

Administrateur civil

12/10/1996

22/09/2000

Muté

9

MEKA BASILE

Secrétaire d'administration principal

23/06/2004

03/10/2008

Muté

10

NDIMBEU DIEFE JEAN-MARIE

Administrateur civil principal

03/10/2008

08/02/2011

Muté

11

KAMSU DAVID

Administrateur civil principal

08/02/2011

18/10/2012

Décédé

12

VIANG MEKALA

Administrateur civil principal

14/05/2013

04/08/2014

Muté

13

NGOMO YACOUBOU

Secrétaire d'administration civil

22/09/2000

23/06/2004

Muté

14

DIYEN JAM LAWRENCE

Administrateur civil principal

22/09/2014

 
 

Source : Entretien avec Diyen Jam Lawrence, le sous-préfet à Garoua-Boulaï, 24/08/2020.

L'analyse qui se dégage de ce tableau 3 montre à juste titre que, de 1980 à 2019, la commune de Garoua-Boulaï a recensé quatorze(14) sous-préfets. Parmi ces chefs de terre ayant servi dans cette localité du Cameroun, deux d'entre eux ont laissé une histoire mémorielle. Car l'un a été éteint dans cette ville et l'autre a été relevé de ses fonctions. Il s'agit respectivement de Kamsu David en 2012 et Ngangué Victor Marcel Mendel en 1995.

Pour mieux comprendre l'histoire de la commune de Garoua-Boulaï, il faut se référer au tableau ci-après :

Tableau 4 : Les repères historiques de la commune de Garoua-Boulaï

Vers 1908

construction de la route du sud, reliant Bertoua à Garoua-Boulaï

1944

Construction du pont sur le fleuve Lom par les Français

1963

Construction du pont métallique sur le Lom par l'Etat du Cameroun et bitumage de 12 kilomètres de la route sur le versant côté sud du pont

1968

Construction d'un aérodrome à Nagonda par les Missionnaires Protestants de l'Église Évangélique Luthérienne

Vers 1970

actes barbares des coupeurs de têtes

Juin 1977

création de la Commune de Garoua-Boulaï

1995

réseau public de distribution d'eau géré par la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) tombe en panne

1997

l'épidémie de méningite à Taparé cause l'exode des populations

1999

achèvement du bitumage de la route reliant Bertoua à Garoua-Boulaï

2000

arrivée des réfugiés dans la zone sud

2003

afflux de réfugiés Centrafricains dans la zone nord

2003

mort accidentelle de 30 jeunes manoeuvres sur 40 venus de Komboul, travaillant à HEVECAM (Kribi)

2003

Déploiement du bataillon d'Intervention Rapide (BIR)

2010

construction du marché frontalier

2010

festival culturel du peuple Gbaya du Cameroun et de la République Centrafricaine

Source : Plan de développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD.

Le tableau 4 ci-dessus présente l'historiographie de la commune de Garoua-Boulaï sur une échelle allant de 1902 à 2010.

2-Population

Avec une population totale estimée à environ 130 000habitantsrépartie en 35 chefferies traditionnelles de 3èmedégré la Commune de Garoua-Boulaï a une densité de 35 habitants au km2. Le taux de croissance de la population est de 2.1%,avec un taux brut de natalité de 20°/00, et un taux brut de mortalité de 3°/00. La population de la commune de Garoua-Boulaï est très jeune. Ceci qui est un sérieux défi pour les pouvoirs publics notamment en ce qui concerne la construction et la mise à disposition des infrastructures sociales telles que les hôpitaux, les écoles, les points d'eau aménagés, etc. Allogènes et Autochtones vivent en parfaite harmonie dans la commune.

En effet, crée en 1966 et composé de 38 villages, Garoua-Boulaï est une commune stratégique pour le Cameroun. Elle est située à la frontière avec la république centrafricaine au nord du département du Lom et Djerem avec une superficie d'environ 2 125 km2et une population estimée à environ 80 000 habitants. Cependant, avec l'afflux massif de réfugiés centrafricains depuis 2013, cette population avoisine déjà près de « 130 000 habitants »43(*). Compte tenu de sa position géographique comme carrefour entre le grand nord et la RCA, Garoua-Boulaïest devenue un grandpôle économique.

Le principal groupe ethnique qui représente les autochtones étant les Gbaya et les allogènes étant représenté par les Foulbés. De façon générale, le centre urbain abrite une population peu diversifiée où des expatriés (Norvégiens, Libanais, etc.) sont peu représentés. Les autres ethnies du Cameroun (Bamiléké, Foulbé, Bamoun, etc.) se retrouvent aussi dans la ville. En effet, Plusieurs ethnies cohabitent dans la localité de Garoua-Boulaï44(*). Les enquêtés en sont ressortissants de 31 bien distinctes. Avec une population s'élevant à 38% de l'effectif total, les « Gbaya » sont les plus représentés, suivi des « Peuhls » à 24, 3%, des « Foulbés » à 7,8% et enfin des « Haoussas » à 7,3% soit un total de quatre ethnies majoritaires. Les 27 autres ethnies se partagent les 22,4% restant de la population.

Avec l'arrivée massive des réfugiés centrafricains Garoua-Boulaï depuis l'an 2000, l'on a assisté au boom démographique de ladite commune. La figure ci-contre représente, la répartition des réfugiés dans toute la commune de Garoua-Boulaï en 2019.

Figure 4 : Répartition des réfugiés dans la commune de Garoua-Boulai

Source : Les données collectées auprès de M. Souleymane à la mairie de Garoua-Boulaï, 26/08/2020.

La figure 4 ci-dessus montre la répartition des réfugiés dans la commune de Garoua-Boulaï en 2019 d'après nos données collectées sur le terrain. La lecture de cette figure laisse croire que, c'est la ville de Garoua-Boulaï qui abrite le plus grand nombre important de réfugiés centrafricains dans la commune de Garoua-Boulaï.

3-Les Activités économiques

3-1-L'agriculture

L'agriculture est la principale activité économique de la commune. Elle implique plus de 80% de la population45(*). Il s'agit essentiellement des cultures vivrières utilisées pour la consommation locale et avec très peu de transformation. Parmi les cultures on peut citer : les racines et tubercules tels que le manioc, l'igname ou la patate (produits dans tous les villages de la commune), les céréales notamment le maïs (avec quatre bassins de production : Nadoungué, Mborguene, Bindiba et Gado Badzere) et les oléagineux (arachide).

3-2-L'exploitation minière

Le sous-sol de la commune de Garoua-Boulaï contient un potentiel important en ressources aurifères. Toutefois, son potentiel n'est pas évalué et les techniques d'exploitation restent artisanales. L'extraction artisanale de ce précieux métal entraine la déperdition scolaire dans toute la commune de Garoua-Boulaï en général et notamment à Bindiba, Nanamoya, Mborguéné et Gandong.

3-3-L'élevage

Les vaste savanes herbeuses de Garoua-Boulaï offrent des pâturages propices à l'élevage des bovins, des caprins et des ovins. L'élevage bovin reste néanmoins prépondérant du point de vue économique et de l'espace occupé.

Pour améliorer la productivité et la rentabilité de leurs activités les actions à entreprendre sont : l'encadrement adéquat des éleveurs, l'appui matériel en produits vétérinaires et en équipements de production appropriés, la mise en place des installations hydrauliques et de traitement, l'introduction des cultures fourragères et la lutte contre les mauvaises herbes et le renforcement des capacités organisationnelles des éleveurs.

3-4-La Pêche

La pêche est très peu développée dans la commune de Garoua-Boulaï. Elle est pratiquée de manière artisanale autour du Lom et les autres cours d'eau. La production halieutique ne permet pas de couvrir les besoins locaux en poisson. Les étangs piscicoles sont peu développés et les cours d'eau sont pour la plupart asséchés pendant la saison sèche.

Les populations pratiquent pour la plupart la petite pêche de subsistance et utilisent des techniques peu mécanisées (pêche à la ligne, pêche à la nasse...). Les espèces rencontrées sont entre autre, le capitaine, les silures, les Tilapias, les crevettes et les crabes. Les principales contraintes pour la pisciculture sont la non maîtrise des techniques améliorées de production et le manque des alevins de qualité et les vols répétés.

3-5-Le Petit commerce

Les échanges commerciaux sont basés pour la plupart sur les produits agropastoraux et de première nécessité. La vente des produits de première nécessité (savon, huile, sucre, viande, poisson, etc) semble avoir un poids économique plus important. La proximité de la RCA fait du marché de Garoua-Boulaï un marché centrafricain46(*). Les ménages centrafricains s'y approvisionnent régulièrement surtout les weekends. Il s'agit là d'une opportunité pour les opérateurs économique de la localité. D'autre part, l'achat des bovins en RCA approvisionne le marché local.

III-LES INFRASTRUCTURES DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ

La commune de Garoua-Boulaïdispose plusieurs infrastructures. Dans le cas de cette étude, nous allons mettre l'accent sur quelques-unes seulement les infrastructures scolaires, sanitaires et infrastructures de l'eau et énergie.

1-Les infrastructures scolaires

On distingue trois niveaux d'enseignement (maternel, primaire et secondaire) au sein de la commune rurale de Garoua-Boulaï. La carte scolaire de la commune se présente comme l'indique le tableau ci-après.

Tableau 5 : carte scolaire de la commune de Garoua-Boulaï

Année

Effectifs des écoles maternelles publiques et privées

Effectifs des écoles primaires publiques et privées

Effectifs des écoles secondaires publiques et privées

1977

/

06

/

1982

/

12

01

1996

/

17

02

2000

02

27

03

2010

10

29

04

2015

20

32

07

2019

28

43

09

Source : travaux de terrain

L'analyse du tableau ci-dessus montre que, les toutes premières écolesde la commune de Garoua-Boulaï ont été créées en 1977.Selon les données recueillies auprès des instituteurs, il s'agit de l'École Primaire Privée(EPP) Saint-Paul, l'École Primaire Publique groupe 1, l'École Primaire Publique groupe2, l'École Primaire Privée Protestante, l'École Primaire Publique de Gado-Badzéré  et l'École Primaire Publique de Nadoungué47(*). La commune de Garoua-Boulaï a connu une explosion non seulement de sa population mais aussi de ses établissements scolaire depuis l'arrivée des réfugiés centrafricains dans les années 2000.

De ce fait, la carte scolaire de cette commune se présente de nos jours comme suit :

§ 28 écoles maternelles48(*) dont :

o 12 centres préscolaires communautaires(CPC) avec un effectif de 1 058 élèves dont 558 filles et 500 garçons ;

o 04 écoles maternelles privées avec un effectif de 720 élèves dont 386 filles et 334 garçons ;

o 12 écoles maternelles publiques avec un effectif de 680 élèves dont 368 filles et 312 garçons.

§ 43 écoles primaires49(*) pour un effectif de 24 754 élèves soit 12 007 filles et 12 747 garçons réparties de la façon suivante :37 écoles primaires publiques avec 21 533 élèves dont 10 501 filles et 11 032 garçons, 76 enseignants ; et 6 écoles primaires privées avec 3 221 élèves dont 1 500 filles et 1 715 garçons.

§ 09 établissements secondaires50(*) dont :

- 02 CES avec 600 élèves dont 224 filles et 376 garçons ;

- 02 Lycées d'enseignement général avec 1 059 élèves dont 375 filles et 684 garçons ;

- 03 collèges d'enseignement privé avec 645 élèves dont 276 filles et 369 garçons ;

- 01 CETIC avec 35 élèves dont 05 filles et 30 garçons ;

- 01 Lycée technique avec 426 élèves dont 123 filles et 303 garçons.

2-Les infrastructures sanitaires

La commune de Garoua-Boulaï compte 13 formations sanitaires51(*) dont : 03 hôpitaux (01 hôpital de district, 01 hôpital protestant, 01 hôpital privé catholique), 01 hôpital protestant), 05 centres de santé intégrés, 04 centres de santé, 01 pharmacie.

3-Les infrastructures de l'Eau et Énergie

Du point de vue de l'hydraulique, la commune compte : 59 forages52(*) (15 non fonctionnels) ; 13 puits équipés de pompe à motricité humaine (dont 02 non fonctionnels) et 03 adductions d'eau. Une Seule adduction d'eau privée est fonctionnelle. Il a également été identifié 21 sources assez souvent non aménagées. Pour satisfaire les besoins des populations, il faudrait réhabiliter 20 puits et forage, aménager 20 sources d'eau.

Sur le plan énergétique, la commune dispose d'un réseau d'électrification AES-SONEL dans l'espace urbain de Garoua-Boulaï. Ce réseau d'électrification est remplacé depuis quelques années par ENEO. Depuis ces trois dernières années, les élèves de la commune de Garoua-Boulaï souffrent énormément de délestagetrès grave. Ce délestage d'électricité explique en partie la hausse de taux de redoublement dans cette partie du pays.

IV- LA SITUATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF CAMEROUNAIS

1-La présentation du système éducatif camerounais

Hérité de l'époque coloniale, le système éducatif camerounais comprend deux sous-systèmes :

- le sous-système francophone ;

-le sous-système anglophone.


· Le sous-système francophone :

- Il est initialement circonscrit aux 8 régions francophones du pays

- La durée des études est de 6 à 9 ans ;

- L'enseignement maternel et primaire dispensé est sanctionné par le certificat de fin d'études primaires (CEP).


· Le sous-système anglophone :

- Il se limitait jadis aux deux régions anglophones du pays

- Après 7 ans d'études le diplôme délivré est le First school living certificate(FSLC)

Après l'avènement des écoles bilingues on observe une interpénétration des deux sous

Systèmes.Chacun des deux sous-systèmes comprend trois niveaux d'enseignement :

- le préscolaire (enseignement maternel) ;

- le primaire ;

- le normal (formation des enseignants).

Dans chacun de ces niveaux les secteurs public et privé (laïc ou confessionnel) se partagent la population scolaire.Depuis l'an 2000, l'enseignement primaire est gratuit au Cameroun.

2-L'ampleur de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï

Les données de notre enquête montrent que sur les 40 élèvesinterviewés,28 ont abandonnés en 2019. Le nombre de décrocheurs au primaire est de 30 contre 85 au secondaire. Le tableau qui suit donne le nombre de décrocheurs au primaire de 1962 à 2019.

Tableau 6 : Taux d'échecs au primaire dans l'arrondissement de Garoua-Boulaï de 1977 à 2019.

Années scolaires

Taux de réussite àl'examen et concours

Taux d'échecs aux examens et concours

1977-1978

55 %

45 %

1978-1979

56 %

44%

1978-1979

60 %

40%

1979-1980

60%

40%

1981-1982

62 %

38%

1982-1983

60 %

40 %

1984-1985

60%

40%

1986-1987

61 %

39%

1988-1989

62 %

38 %

1990-1991

40 %

60 %

1991-1992

50%

50%

1992-1993

55%

45%

1993-1994

60%

40%

1994-1995

62%

38 %

1995-1996

62 %

38%

1996-1997

61%

39 %

1997-1998

63 %

37 %

1999-2000

63%

37%

2000-2001

64%

36%

2001-2002

70,20%

30,80%

2002-2003

70, 29 %

30,69%

2003-2004

70 %

30%

2004-2005

82 %

18%

2005-2006

82 %

18%

2006-2007

83 %

17%

2007-2008

84 %

16%

2008-2009

84%

16%

2009-2010

85%

15%

2010-2011

85%

15%

2011-2012

84%

16%

2012-2013

83%

17%

2013-2014

84%

16%

2014-2015

85%

15%

2015-2016

85%

15%

2016-2017

60%

40%

2017-2018

50%

50%

2018-2019

40%

60%

Source : Données recueillies à la délégation départementale de Lom et Djerem du MINEBASE, 22 /10/2020, à Bertoua.

Le tableau 6 ci-haut souligne les taux d'échecs aux examens et concours dans la commune de Garoua-Boulaïdurant la période allant de 1977 à 2019. Il met en évidence, le dégré de déperdition scolaire dans cette localité qui s'exprime à travers les échecs aux concours et examens. Il se dégage après analyse de ce tableau que, les taux d'échecs aux concours et examens sont très croissants de 2016 à 2019. Allant dans le même sens, uneenquête que nous avions menéeauprèsde 200 enseignantspermet également de saisir l'ampleur de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Le tableau qui suit est une belle illustration de cet argument.

Tableau 7 : Tableau Récapitulatif à la question aux enseignants : « Le nombre de redoublants s'élevait à combien l'année dernière dans votre classe ? »

Taux de redoublants

Effectifs (ni)

Effectifs (%)

Primaire

100

33,33%

Secondaire

200

66,66%

Total

300

100 %

Source : travaux de terrain, Septembre 2020.

Après l'analyse des résultats obtenus dans le tableau ci-dessus, nous constatons que, les taux de redoublement sont plus élevésdans les établissements secondaires car son effectifen pourcentage est de 66,66% contre 33,33 % au primaire.

En définitive, la présentation de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude, dans toutes ses facettes a été au coeur de ce premier chapitre. Il en ressort après analyse que, le district de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 66/DF/435 du 26 aout 1966, avec une superficie de 1 125 km2. Ce district a été érigé en arrondissement en 1979.L'arrondissement de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 79/469 du 14 novembre 1979. Cet arrondissement s'étend sur une superficie de 2 125 km2 pour une population de 130 000 habitants. Ville frontalière et cosmopolite, Garoua-Boulaï est aussi un bel exemple d'intégration nationale et d'hospitalité. Ici, deux grands groupes ethniques que sont les Gbaya et Foulbé, vivent en parfaite harmonie avec d'autres tribus venues des autres régions du Cameroun et des pays voisins. Ce chapitre nous a permis de comprendre la carte scolaire de la commune de Garoua-Boulaï. Cette dernière comprend 28 écoles maternelles, 43 écoles primaires et 09 écoles secondaires. En dernier ressort, ce chapitre a présenté le dégré de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

Dans le chapitre suivant, nous allons nous intéresser à étudier et à analyser les facteurs qui sous-tendent la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

CHAPITRE II : LES FACTEURS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULA

La déperdition scolaire est un phénomène très observé tous ces derniers temps dans la société camerounaise et mérite une attention particulière de la part des chercheurs en sciences sociales et humaines. En effet, depuis plus de trois décennies, le système éducatif camerounais fait face à ce phénomène qui ne cesse de s'amplifier et de produire des méfaits irréparables. Elle est une bombe à retardement, un danger pour l'avenir de la jeunesse au vu du grand nombre d'enfants qui abandonne le navire scolaire en pleine navigation dans la commune de Garoua-Boulaï. Il est donc question dans ce second chapitre de cerner les facteurs de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Les causes potentielles les plus souvent identifiées dans les écrits et selon nos données collectées peuvent être regroupées selon quatre grandes catégories de facteurs. Il s'agit defacteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs socio-économiques et facteurs familiaux. L'examen minutieux de chacun de ces facteurs sera pris en compte dans ce chapitre.

I-LES FACTEURS PERSONNELS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE

Les facteurs personnels de la déperdition scolaire sont entre autres : le milieu social,le manque d'intérêt pour l'école et le libertinage des enfants. Dans les lignes qui suivent, nous examinerons ces trois facteurs personnels.

1-Le milieu social

L'environnement social immédiat de l'élève, appréhendé par les caractéristiques des parents, a un effet important sur le risque de déperdition scolaire. En général, cet effet est approché à partir des revenus des parents, du statut social des professions qu'ils exercent et de leur niveau de diplôme. L'ensemble des recherches est unanime quant à l'effet du milieu socio-économique sur le risque de décrochage : ce risque est plus important pour les familles dont le statut socio-économique, mesuré par les indicateurs précédents, est le plus faible. Le risque de déperdition scolaire est plus élevé pour un enfant issu de milieux populaires que pour celui issu d'un milieu favorisé. Par exemple Croninger et Lee en 2001, utilisent un « indice de risque social » fondé sur cinq attributs : appartenance à une minorité ethnique, appartenance à une minorité linguistique, pauvreté, famille monoparentale, absence de diplôme pour au moins un des deux parents. Ces auteurs montrent que, la probabilité de décrocher augmente de 66 % pour les élèves ayant au moins un des attributs par rapport à ceux n'ayant aucun facteur de risque, et ceci pour un même niveau scolaire et les mêmes comportements vis-à-vis de l'école à l'adolescence. Il est d'ailleurs possible que les différences de compétences scolaires, acquises très tôt pendant le parcours scolaire des enfants, traduisent également des inégalités sociales initiales. Pour trancher cette question, il est nécessaire de réaliser des études permettant un suivi d'individus de leur naissance à l'âge adulte, ce qui est rarement possible. On peut citer cependant l'étude de Ratcliffe et McKernan conduite en qui, à partir d'un suivi de cohorte de la naissance à l'âge de trente ans, montre que les personnes nées pauvres ont trois fois plus de risque de sortir de l'école sans diplôme que les autres.Parmi les indicateurs de milieu social, le niveau de diplôme des parents, et particulièrement celui de la mère, semble être le plus déterminant, au Cameroun particulièrement à Garoua-Boulaï. Ce résultat peut être rapproché de ceux mettant en avant le rôle des pratiques éducatives. En effet, ces pratiques sont fortement différenciées selon le milieu social. Une implication familiale importante (aide aux devoirs, contrôle du travail scolaire), des attentes positives vis-à-vis de l'école, une réactivité des parents aux difficultés scolaires, une attitude encourageante et valorisante diminue le risque d'abandon scolaire.

Cependant, ce sont précisément ces pratiques qui sont plus fréquentes dans les milieux socialement favorisés, et moins répandues dans les milieux populaires. Ces facteurs de différenciation sociale interviennent tôt dans la vie de l'enfant, avant même la scolarité élémentaire.

2-Le manque d'intérêt pour l'école

Godbout dans son étude sur l'abandon scolaire conduite en 1991 en vue de promouvoir les moyens d'intervention, cite plusieurs facteurs de la déperdition scolaire parmi lequel la volonté personnelle de l'élève d'abandonner l'école.En effet, les causes de la déperdition scolaire peuvent se retrouver dans la personnalité de l'apprenant à travers de multiples échecs, la démotivation, les problèmes familiaux, le manque de confiance en soi- même et des absences chroniques.

3-Le libertinage des enfants

L'un des facteurs prédominant favorisant l'abandon des classes par nos jeunes enfants dans la commune de Garoua-Boulaï est le libertinage des enfants causé par la déclinaison des responsabilités observées chez la plupart de nos parents. Nous avons constaté avec amertume que certains parents rejoignent les campagnes pour les travaux champêtres abandonnant ainsi les enfants seuls aux villages ou en ville vivant dans le sauve qui peut. Dépassés, ces enfants sont obligés d'abandonner les classes pour rejoindre leurs parents. Comme cela ne suffisait pas, les frais des APEE fixés à 5 000 FCFA dans les écoles primaires et 15 000 FCFA pour le secondaire fait à ce que les parents trient les enfants à faire inscrire suivant les moyens en sa possession.

II-LES FACTEURS SCOLAIRES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE

Ici l'accent sera mis surle manque criard des enseignants, les effectifs pléthoriques, la panne du système éducatif camerounais, les violences de genres en milieu scolaire et la violence en milieu scolaire.

1-Le manque criard des enseignants

Pendant la décennie 1990-2000, les défis majeurs de notre système éducatif sont variés, liés les uns à l'héritage colonial, les autres à la croissance rapide des effectifs, nous citerons:

- l'insuffisance des structures d'accueil (la plupart des écoles primaires sont encore construites en matériaux provisoires);

- l'insuffisance qualitative et quantitative du personnel enseignant53(*);

- la construction et l'équipement de nouvelles salles de classe pour améliorer les ratios maître/élèves et classe/salle de classe; en vue d'offrir aux jeunes camerounais une éducation de qualité tout en facilitant l'accès à l'éducation;

- la réouverture des Écoles Normales d'Instituteurs de l'Enseignement Général (ENIEG), fermées en 1987 en raison de la récession économique;

- la recherche des voies et moyens pour réduire l'écart entre le taux de scolarisation des filles et celui des garçons, avec l'appui de l'UNICEF, surtout dans les zones dites sous-scolarisées du «Grand Nord et de l'Est». Ce manque criard d'instituteurs est observé dans presque tous les rapports de fin d'année trouvés au niveau de l'inspection de l'éducation de base d'arrondissement de Garoua-Boulaï. Le tableau situé au niveau de l'annexe 7 est une émanation de ce manque d'enseignants de la commune de Garoua-Boulaï.

2-Les effectifs pléthoriques

Malgré les efforts du gouvernement camerounais en faveur de l'amélioration de l'offre scolaire, nous avons contacté que les enseignants éprouvent toujours des difficultés dans l'encadrement pédagogique des élèves ceci à cause des effectifs pléthoriques constatés à cet effet. C'est ce qui entraîne la démotivation particulière et réelle chez l'enseignant et dont l'implication directe serait l'absence d'un bon encadrement pédagogique des élèves.De ce constat émane des opinions qui tentent d'expliquer ce phénomène.

Selon d'autres enseignants, ces effectifs pléthoriques conduisent à des notes qui ne reflètent pas le niveau véritable des élèves.Au Cameroun, la question des effectifs pléthoriques porte essentiellement sur le nombre trop important d'élèves dans une salle de classe. Dans les écoles Primaires publiques, l'enseignant se retrouve avec plus d'une centaine d'élèves dans la classe. Le surpeuplement des classes54(*) est généralisé dans la ville de Garoua-Boulaï à cause l'insuffisance des écoles, du taux de natalité élevé et de la densité élevée de la population urbaine.Dès lors on se demande comment un enseignant peut accorder la parole à chacun des élèves de la classe, pendant le déroulement de l'enseignement et apprentissage. Dans de telles situations, il est certain que l'effectif s'interfère très fortement l'activité pédagogique.Mais l'Afrique, continent de forte démographie, où se trouve un nombre important de Pays en voie de développement et parfois vivant en dessous du seuil de pauvreté, ne peut pas respecter les normes prévues par l'UNESCO en 2010. La taille d'une classe ne devrait pas dépasser 25/30 élèves.La très forte demande en éducation et l'exigence de l'école primaire gratuite pour tous ont servi de prétextes à certains chefs d'établissement pour recruter un nombre important d'élèves.Cette situation est en rupture totale avec les principes pédagogiques. Quand un enseignant donne son cours, il doit circuler dans la salle pour contrôler les élèves, et s'assurer qu'ils captent bien le message qu'il délivre souligne-t-elle.

La situation des effectifs pléthoriques dans les écoles dans la ville de Garoua-Boulaï est observée dans les écoles pratiquant la double vacation communément appelée mi-temps.L'un de nos informateurs avait affirmé avec certitude lors de notre entretien que : 

Toutes les écoles publiques primaires et secondaires du centre-ville de Garoua-Boulaï sont menacées par le problème d'effectifs pléthoriques. Ceci s'explique en partie par l'arrivée des réfugiés centrafricains au Cameroun en général et dans la région de l'Est en particulier. Cette situation est très grave au niveau des écoles primaires parceque les élèves sont assis à même le sol55(*).

On peut également saisir la gravité du problème de déperdition scolaire à travers le ratio élèves/salles de classes. Le tableau ci-après représente le ratio élèves/salles de classes dans quelques arrondissements des régions suivantes : Adamaoua, Est et Extrême-nord.

Tableau 8 : Ratio élèves/salles de classe dans quelques arrondissements de l'Adamaoua, Est et Extrême-nord.

Région

Arrondissement

Effectifs scolarisés

Salles de classe disponibles

Ratio moyen élèves/salles de classe

Adamaoua

Djohong(Borgop)

8,933

77

116

Meiganga(Ngam)

30,032

235

128

Est

Garoua-Boulaï(Gado)

17,676

116

152

Bombe(Lolo)

9,709

66

147

Kette (Timmangolo)

12,733

101

126

Extrême-nord

Mora

44,528

278

167

Makary

17,693

110

161

Mayo-Moskota

14,997

83

181

Source:Annuairesstatistiques MINEDUB, 2017-2018.

Le tableau ci-dessus, nous permet de cerner le niveau de ratio élèves/salles de classe dans l'arrondissement de Garoua-Boulaï. En effet, ce tableau montre que, le ratio moyen élèves/salles de classe 152 c'est-à-dire qu'une salle de classe comprend 152 élèves. Cet effectif décourage les enseignants à bien assurer leur tâche de transmission de connaissance à ses élèves.

3-La panne du système éducatif camerounais

Les autres causes des déperditions scolaires sont généralement attribuées au système éducatif en tant qu'instance d'offre et de gestion des services éducatifs, et structure chargée de répondre à la demande scolaire. Les principaux indicateurs qui permettent souvent d'estimer l'offre et la demande scolaire sont le taux brut de scolarisation(TBS) et le taux net de scolarisation (TNS). Nous verrons dans le tableau qui suit, les taux bruts de scolarisation, nombre de redoublants et le taux de redoublements au Cameroun de 1980 à 2000.

Tableau 9 : Taux brut de scolarisation, nombre de redoublants et taux de redoublements au Cameroun de 1980 à 2000.

ANNEE SCOLAIRE

Taux brut de scolarisation

Nombre d'élèves

Nombre de redoublants

Taux de redoublement

1980/1981

98

1 379 205

413 356

30

1985/1986

102

1 705 319

499 474

29

1987/1988

105

1 875 221

545 463

29

1989/1990

103

1 946 301

557 265

29

1990/1991

1001

1 964 146

573 163

29

1999/2000

100

2 237 083

596 184

27

Source : les déperditions scolaires au Cameroun : estimations et recherche des déterminants par J. NgoufoYemedi en 2004.

Il ressort de ce tableau 13 que, lorsque les TBS sont supérieurs à 100%, cela signifie que le cycle d'études comporte des enfants n'ayant plus l'âge légal pour ce cycle. Ils traduisent ainsi les effets des redoublements ou encore des retards de scolarité dans le système. Cette valeur du TBS peut également témoigner de la transgression de la loi éducative car elle suppose que des élèves sont admis auPrimaire avant l'âge légal d'admission pour ce cycle ou encore qu'au-delà de 14 ans, certains enfants y sont maintenus (étant donné que 14 ans est fixé comme âge limite d'inscription dans l'enseignement primaire).Ce que nous tenons à préciser à ce niveau, c'est un ensemble de difficultés connues par le système éducatif camerounais, et qui sont susceptibles d'avoir eu une incidence tant sur le rendement scolaire des élèves que sur l'évolution des déperditions. Selon Gabriel Siakeu56(*) ; on peut citer: la fermeture des écoles normales de formation des instituteurs entre 1990 et 1995 ayant entraîné une chute du recrutement des maîtres d'écoles primaires ; la suppression des indemnités accordées aux enseignants exerçant dans des régions autres que leur région d'origine, provoquant du fait même, un repli progressif desenseignants des régions les plus éloignées vers les grandes villes, la fermeture des écoles rurales et l'accentuation des disparités dans la répartition des enseignants au sein du territoire.

En effet, certains enseignants refusent de regagner leur poste d'affectation dans les régions les plus reculées du pays, sous le prétexte des conditions de vie assez rudes ou encore pour des raisons matrimoniales (les enseignantes pouvant demander à être affectées dans le lieu de résidence de leur époux) ; le monnayage57(*) du transfert des enseignants a également contribué à 1'enlisement de cette disparité dans la répartition des enseignants. Certains parents se sont finalement trouvés dans l'obligation de payer le salaire d'une partie des enseignants. À titre d'exemple 61% et 13% des enseignants étaient rémunérés par les parents, respectivement dans la région de l'Extrême-nord et celle du Centre ; l'absentéisme des enseignants quant à lui, a provoqué une baisse de la durée des enseignements.

En effet, il arrive que les élèves victimes de cette situation ne reçoivent en moyenne que 25 semaines de cours dans les villes et 20 semaines en zones rurales; alors qu'officiellement, il est prévu 36 semaines ; Et l'augmentation du cout d'écolage de 1996 à 2010 et (passant de 1 500 à 5 000 FCFA) a freiné l'action des Associations des Parents d'Élèves (APE) dans la contribution au financement des besoins en éducation, dans la mesure où les parents trouvaient superflu de payer plus les frais d'inscription et de devoir en même temps contribuer comme auparavant aux frais de I'APE. Même si un ensemble de mesures (suppression des frais d'écolage au primaire; programme d'éducation de base, accès à l'éducation parentale et maternelle, lancement d'un projet d'élaboration de la carte scolaire) ont été prises par le gouvernement afin d'améliorer le niveau de scolarisation des enfants, il n'en demeure pas moins que ces difficultés persistent et sont parfois il l'origine de situations désagréables pour le fonctionnement du système éducatif, à l'instar des rendements scolaires faibles.

La courbe de l'intelligence humaine au Cameroun est en pleine régression. La chute de niveau des jeunes camerounais depuis la dernière décennie peut s'observer sur un certain nombre de changements progressifs justifiés par les soucis de modernisation voire de performance cependant toujours nocifs à la qualité de l'éducation même s'il faut l'avoué, ils favorisent grandement l'essor de cette dernière.

Commençons par le primaire, avec le Ministère de l'éducation de Base(MINEBASE) qui a confié et continue d'ailleurs à confier l'éducation à des jeunes vacataires recrutés çà et là (souvent au gré de la corruption) mais toujours sans aucune qualité requise ; seulement en quête de matricule pour la fonction publique. On trouve de nos jours, des maitres d'école qui sont incapables d'écrire une phrase sans faute et encore moins de produire un texte qui suscite le gout de lire ; chose inconcevable il y a quelques années plutôt.

Le CEP dont le détenteur était supposé être capable de maitriser à l'écrit comme à l'oral, la langue française pour les francophones, de débattre en public sur des faits d'actualités en homme instruit n'est aujourd'hui qu'un vulgaire titre sans aucune valeur car 75%58(*) de ses détenteurs ne maitrisent même pas l'orthographe de leur propre nom.

Ensuite, au niveau du secondaire, le gouvernement pratique la politique de la promotion collective chez les anglophones et le résultat de cet état de chose est ce que d'aucun nomme de nos jours «  diplômés illettrés ». À cela s'ajoutent, les effets de la mondialisation qui vulgarisant les avancées technologiques concoure peut être à la mondialisation de nos sociétés, mais des sociétés dans lesquels les apprenants sont devenus évasifs, assimilés, aliénés, paresseux et occupés par des véritables affaires inutiles.

Un autre changement est l'accroissement du nombre des établissements scolaires. Les lycées et collèges qui par exemple, il y a quelques années étaient des perles rares se retrouvent aujourd'hui dans tous les coins les plus reculés du pays. Le côté négatif de cet état de chose est que la plupart de ces lycées et collèges fonctionnent généralement dans des zones dépourvu d'approvisionnement en eau et ou en électricité, avec des salles de classes aux constructions inachevées. Pour couronner le tout, l'enseignement est confié à des jeunes vacataires qui dans leur majorité n'ont de souci que celui de joindre les deux bouts, dans un pays où leur avenir ne leur appartient toujours pas.

Enfin, au supérieur, tout est ouvert et curieusement beaucoup réussissent tant bien que mal (corruption aidant)59(*). Toujours est-il que dépourvu de toute ouverture d'esprit, renfermé sur eux-mêmes et animé par le désir de prospérer tout de même, ces grands diplômés ne pouvant prendre aucune initiative ne rêvent que de la vie facile. Cette dernière se décline généralement en deux ouvertures dont la première est la fonction publique et la seconde, l'expatriation vers l'étranger.

4-Les violences de genres en milieu scolaire

Dans de nombreux pays, les données disponibles révèlent que les jeunes filles sont victimes de formes de violences autour ou au coeur de leur établissement scolaire, qui nuisent à leur bonne scolarisation et les poussent même parfois à abandonner l'école. Les violences de genre en milieu scolaire mettent en jeu des dimensions multiples : économique (cas du sexe transactionnel), socioculturelle (tabou sur la sexualité, absence d'éducation à la sexualité, inégalités de genre) et sanitaire. Elles interviennent dans et autour de l'école, tant de la part des personnels enseignants, de personnels des écoles, d'adultes autour de l'école, que d'élèves masculins. Ces violences de genre en milieu scolaire ont une influence directe sur la scolarisation des filles, puisqu'elles provoquent souvent leur retrait de l'école. Elles apparaissent ainsi et doivent être considérées comme un obstacle majeur à la scolarisation des filles. Banalisées, elles restent fréquemment un sujet « tabou », ce qui rend difficile leur identification, leur reconnaissance et leur prise en charge.

La prévalence, la fréquence et l'intensité de la violence dans les écoles n'ont pas encore fait l'objet d'une étude approfondie et systématique en Afrique occidentale et centrale. Or, il s'avère désormais indispensable et urgent de procéder à une collecte de données fiables au niveau national dans chaque pays d'Afrique. De plus, même si de nombreux instruments juridiques internationaux et régionaux de protection des enfants existent, ils font l'objet d'une faible mobilisation politique et ne sont pas dotés de moyens suffisants pour leur mise en oeuvre efficace. La reconnaissance des violences de genre en milieu scolaire comme facteur de déscolarisation est souvent insuffisante et peu prise en compte dans les politiques et les programmes d'Éducation pour Tous.

Pour faire face à cette grave problématique des violences de genre en milieu scolaire, des mesures préventives et de prise en charge (psycho-sociale, médicale, juridique et judiciaire) doivent rapidement être mises en oeuvre. Les jeunes filles continuent en effet de rencontrer des difficultés dans l'accès aux services de soins et de prises en charge psychologiques du fait de l'insuffisance, voire de l'inexistence de ces services au sein des écoles, de la faible capacité financière des familles, des pesanteurs socioculturelles et de la stigmatisation persistante qui pèsent sur les victimes des violences (notamment dans un contexte d'une forte prévalence VIH/SIDA) mais aussi en raison de l'éloignement des centres de santé et du comportement des personnels de santé. Il est donc désormais plus que nécessaire d'améliorer la situation dans les écoles africaines, si l'on veut qu'elles deviennent des environnements sûrs et protecteurs pour les enfants et notamment pour les filles. La présence ou l'absence de violences étant un facteur de déperdition scolaire.

Si les institutions éducatives sont reconnues comme des lieux d'apprentissage, de développement et d'autonomisation, les écoles sont trop souvent des espaces de discrimination et de violence, notamment envers des filles. En 2004, le rapport de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde indiquait que « la violence sexuelle, physique et psychologique perpétrée par des enseignants à l'égard des filles est courante »60(*). Deux ans plus tard, en 2006, le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la violence à l'encontre des enfants faisait lui aussi état de nombreuses violences subies dans le cadre scolaire, tels que les châtiments corporels, les brimades, les mauvais traitements et les violences sexuelles. Les enquêtes de terrain menées dans les écoles d'Afrique subsaharienne indiquent de leur côté que les violences de genre sont répandues, quotidiennes et frappent en tout premier lieu les jeunes filles.Les violences de genre en milieu scolaire ont lieu au sein de l'école, pendant et après les cours, et sur le chemin de l'école. Toutes les zones où les élèves se trouvent au cours de la journée d'école ou sur le chemin de l'école sont des espaces potentiels où les violences de genre peuvent se produire. Au collège Van Heigen, situé dans la ville de Garoua-Boulaï, plus précisément au quartier Bindiki, la zone environnante de cette école étant constituée d'une brousse reconnue comme une « aire protégée par la commune » représente d'après l'un de nos informateurs, « l'hôtel où les élèves s'envoient en l'air »61(*). Les abus sexuels, en particulier, sont perpétrés dans des lieux tels que les salles de classe, les couloirs, les résidences d'enseignants, les dortoirs, les toilettes, ainsi que dans les bois ou les buissons à proximité de l'établissement. Les toilettes scolaires ont été identifiées comme des zones à haut risque dans plusieurs établissements de la région. Les zones communément craintes sont le périmètre du terrain de l'école, les toilettes, les salles de classe vides et les dortoirs. Les filles y sont plus susceptibles d'être exposées au harcèlement et aux abus par des élèves de sexe masculin et les enseignants.

D'après les différentes études et travaux disponibles, on peut en distinguer deux types d'auteurs de violences : les élèves masculins et les professeurs, souvent auteur de forme d'abus sexuels transactionnels. D'après les données disponibles, les violences d'élèves à élèves sont plus fréquentes, cependant le personnel enseignant est aussi très souvent identifié comme auteur de violences. Toutes les études disponibles dans la région confirment que les abus sexuels contre les filles sont essentiellement perpétrés par des hommes, qu'il s'agisse d'enseignants ou de membres du personnel de l'établissement, d'autres hommes de la communauté (jeunes hommes, soldats en faction à des postes de contrôle, chauffeurs d'autobus, commerçants, ou des élèves de sexe masculin. Au Cameroun, selon l'étude cité par le Docteur MbassaMenick dans l'article « Les abus sexuels en milieu scolaire au Cameroun : résultats d'une recherche-action à Yaoundé », 72,5 % des 15,9 % de victimes d'abus sexuel avant l'âge de 16 ans sont des filles. Leurs âges au moment de l'abus varient entre 4 et 15 ans (moyenne d'âge de 11,6 ans)62(*).Les attouchements63(*) constituent le mode d'abus sexuel le plus fréquent (54,6 %), suivis par les viols (38,7 %).

5-La violence en milieu scolaire

La violence est un phénomène observable partout : elle se trouve à la fois dans la société et à l'école. Elle se présente sous diverses formes et se définit de différentes manières. D'aucuns pensent à tort que blesser quelqu'un n'est pas une forme de violence, au contraire les paroles sont souvent porteuses de violence. La violence64(*) prend de l'ampleur en milieu scolaire et se présente sous les formes suivantes :

· La violence physique : elle se manifeste à travers les bagarres, les disputes ;

· Le vandalisme : c'est un acte de destruction de la propriété d'autrui ou des édifices publics ou privés ;

· L'intimidation : c'est le fait d'inspirer à une personne de l'effroi par la force à fin de lui faire perdre son assurance ;

· Le mépris : qui se définit comme étant une attitude arrogante envers une personne, sentiment qui permet de sous-estimer quelqu'un.

Toutes ces formes de violences sont observées dans nos écoles et sont par ailleurs parmi les causes les plus importantes de la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier. Les propos que nous avons recueillis auprès de M. Ndouyang, professeur d'orientation au lycée de Garoua-Boulaï sont un bel exemple de la violence en milieu scolaire parmi tant d'autres. Ce dernier déclare : 

J'ai été victime d'une terrible bagarre ici au lycée de Garoua-Boulaï l'année dernière de la part d'un élève juste parce que je l'ai surpris en train de fumer du chanvre indien dans la douche du bloc administratif  et je l'ai influencé en lui disant qu'il sera traduit au conseil de discipline65(*).

Il se dégage de ce point de vue que la violence est sujet d'exclusion d'un élève pouvant même entrainer sa démission définitive du circuit scolaire où il est inscrit. Toute violence perpétrée dans l'enceinte d'un établissement scolaire est condamnée par le règlement intérieur de l'école.

II- LES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE

Les facteurs socio-économiques de la déperdition scolaire nombreux. Dans cette seconde partie, nous soulignerons les facteurs socio-économiques suivants : la pauvreté et chômage des jeunes diplômés,

1-La pauvreté et chômage des jeunes diplômés

La pauvretéest bien connue de tous comme le principal facteur de déperdition scolaire. Elle se manifeste de la façon suivante : les enfants doivent parcourir des kilomètres pour aller à l'école, en plus des travaux ménagères qui les attendent chez eux, une fille est de 25% moins susceptible d'être à l'école qu'un garçon, principalement en raison des attitudes sociales, le mariage précoce, les instituteurs ne sont pas payés et finissent par ne plus enseigner ou optent pour des activités rentables etl'État des écoles est pitoyable, coté infrastructures66(*). Les élèves sont assis à même le sol dans les établissements où l'on pratique la double vacation dans la commune de Garoua-boulai.

En 1990, le Cameroun a vécu une véritable régression économique. Cette situation s'est aggravée en 1994 avec la dévaluation du franc CFA. La pauvreté déjà si dramatique a cédé sa place à la misère. Les salaires des fonctionnaires ont connu une baisse de l'ordre de 70% en général. Les premières victimes de cette conjoncture ont été les enfants qui ont vu leur droit à l'éducation bafoué.Au Cameroun, la moyenne de famille est de sept(07) personnes. Lorsque l'on sait que « la table du pauvre est maigre et le lit de la misère est fécond », on peut facilement comprendre que cette moyenne est élevée en zones rurales où l'on peut compter plus de dix(10) enfants dans une famille. Il est évident que le bien-être de ces enfants ne peut être assuré totalement.

Par ailleurs, puisque les caisses de l'Etat sont vides, ce sont les parents qui sont invités à construire les établissements scolaires, si non les enfants sont obligés de parcourir des dizaines de kilomètres pour se rendre à l'école voisine. L'enseignement de base, annoncé gratuit, est frappé par un taux élevé des frais de scolarité qui n'est pas à la portée des parents et oblige ceux-ci à choisir parmi ses progénitures trois(03) ou quatre (04) parmi ses dix(10) enfants qui pourront bénéficier des bienfaits de l'école. Évidemment, il va privilégier les garçons au détriment des filles. À cet effet, on va assister à deux types d'abandons scolaires67(*) : volontaire et involontaire.

En ce qui concerne le chômage des jeunes diplômés en tant que facteur de déperdition scolaire, KomlatseKomla, dans son livre68(*)Ce que l'école aurait dû nous enseigner  démontre que l'école ne sert qu'à former les chômeurs dans le monde en général et en Afrique particulièment. À cet effet, il déclare : 

J'ai écrit ce livre pour attirer l'attention de la jeunesse (africaine) sur le fait que le système éducatif dans lequel nous sommes inscrits est loin de nous « garantir unavenircertain» comme on nous le fait croire, mais en fait qu'il ne s'agit que d'une étape précédente de notre vie active, ne nous enseignant presque rien de concret sur cette dernière.Figurez-vous que le système éducatif produit des millions de « diplômés-chômeurs » chaque année dans l'espoir qu'ils trouvent un emploi, au lieu d'enseigner à ces derniers comment créer de la richesse (avec ou sans diplôme), ce qu'il faut faire lorsque les diplômes deviennent « inutiles »69(*).

Il est donc temps que le monde se rende compte que le système éducatif actuel, ironiquement plus cher que celui d'avant, a été vidé de sa substance et n'est plus qu'un lieu pour apprendre à lire et à écrire débouchant sur l'obtention d'un diplôme de « consolation ».Si aujourd'hui le taux du chômage en Afrique Subsaharienne est l'un des plus élevés au monde (la jeunesse compte pour 60% del'ensemble des chômeurs en Afrique Subsaharienne et 80% auMadagascar .ce ne sont pourtant pas les ressources ni les opportunités qui manquent. Le vrai problème réside dans le fait que nous avons été éduqués pour concentrer toute notre énergie uniquement sur le peu que nos diplômes peuvent nous rapporter et rien d'autre.Le système éducatif continue de produire de plus en plus de « rêveurs » que de préparer les apprenants à pouvoir créer de la richesse, même étant encore sur les bancs. Les propos recueillis auprès d'une élève lors de nos investigations est très subtile à cet égard. C'est ainsi, qu'elle a pu déclarer que : 

 J'ai abandonné l'école pour m'adonner à l'agriculture parceque non seulement le président de la république du Cameroun, son excellence Paul Biya l'a mentionné lors de ses discours adressés à la jeunesse camerounaise que, la terre ne trompe pas, mais aussi parceque mes deux grands frères qui ont même la licence depuis 2010 n'ont toujours pas trouvé un emploi. Ils ont essayé presque tous les concours du pays mais en vain. Cette situation me décourage de poursuivre mon cursus scolaire70(*).

Bref, la pauvreté extrême des parents et le chômage des jeunes constituent des facteurs entrainant la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

2-L'exploitation artisanale de l'or

Les propos recueillis lors de nos recherches au près d'un instituteur à l'inspection de l'éducation de Base d'arrondissement de Garoua-Boulaï confirment la pratique d'exploitation de l'or comme facteur de déperdition scolaire non seulement dans la commune de Garoua-Boulaï mais aussi dans toute la région de l'Est. Il déclare à juste titre que : 

Plusieurs causes expliquent la déperdition scolaire dans notre arrondissement. La première cause est l'exploitation abusive et artisanale de l'or. Les enfants qui sont dans les zones où on creuse de l'or (zones minières) préfèrent aller chercher de l'argent brut dans les trous d'or au lieu de venir perdre le temps à l'école. La seconde cause est sans doute, le mariage précoce. En effet, beaucoup de parents pensent que la fille est faite uniquement pour aller en mariage. Nous vivons des cas où 50% des filles peuvent commencer les cours à la Section d'Initiation au Langage(SIL) mais celles qui vont arriver au Cours Moyen 2ème année (CM2) sont à peine 10, 5 ou 6 vont réussir le CEP. Enfin, la troisième cause de cette déperdition scolaire est le manque d'intérêt que certains parents et élèves accordent à l'école. Ils considèrent que l'école est un perd temps pour celui ou celle qui veut gagner rapidement sa vie71(*).

En somme, l'exploitation artisanale du précieux métal de couleur jaune qu'est l'or entraine l'abandon de l'école dans la commune de Garoua-Boulaï et notamment dans les villages tels que Bindiba, Nanamoya, Gandong et Mborguéné.

3- Les mariages et grossesses précoces

Les mariages précoces et les grossesses précoces constitueraient selon la plupart de nos informateurs, l'un des facteurs sociaux de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Avant d'y arriver, il convient pour nous de clarifier ces termes afin de mieux saisir ce facteur social.

Le Mariage : le mariage est un acte par lequel un homme et une femme établissent entre eux une union régie par les dispositions juridiques en vigueur dans leur pays. Le mariage nécessite le consentement libre et éclairé des époux.

Le Mariage d'enfants : il s'agit essentiellement d'une union entre une fille de moins de 15 ans et un homme mur.

Le Mariage forcé : le mariage forcé se définit comme l'union de deux personnes dont une au moins n'a pas consenti entièrement et librement à se marier. Le mariage forcé est entaché de vice du consentement, puisque le consentement d'un des deux époux ou conjoints n'est pas libre et n'a été donné que suite à des pressions psychologiques, des violences physiques, etc. la fille de moins de 15 ans est généralement concernée, alors que l'âge légal de la fille a été fixé à 15 ans par la loi au Cameroun et à 18 ans au niveau régional africain par l'union africaine. Ce mariage est désigné sous des appellations diverses suivant les pays ou régions : mariage traditionnel, mariage coutumier, mariage de raison, mariage de convenance, mariage précoce, mariage d'enfant, mariage blanc, mariage indésirable, mariage arrangé ou le mariage par enlèvement.Ce phénomène du mariage forcé concernant particulièrement des mineurs (entre 10 et 15 ans) ainsi que des jeunes majeures n'est pas marginal. Même s'il est difficile actuellement d'en apprécier l'importance exacte, encore plus de le déchiffrer.Selon L'Institut Nationale de la Statistique(INS), 2011 : 17% des femmes étaient déjà en union en atteignant 15 ans et 6% des hommes l'étaient en atteignant 18 ans. Les filles victimes des MEPF72(*) mariées très jeunes ne possèdent pas souvent d'acte de naissance (ni leurs enfants), de carte nationale d'identité, ne participent pas aux élections. Elles sont généralement violées, répudiées, exposées au VIH/SIDA et deviennent frivoles ; elles ne connaissent pas leurs droits (étant privées ainsi de la pension alimentaire après répudiation) ; elles ne sont pas protégées par la loi, de façon générale : les lois existantes, d'ailleurs discriminatoires et généralement inadaptées à leurs besoins ne sont pas appliquées lorsqu'elles sont favorables.

Cette pratique traduit un manque de respect de :

· La loi nationale (article 52 de l'ordonnance n° 81/062 du 29 juin 1981) qui fixe l'âge minimum au mariage à 15 ans pour les femmes et à 18 ans pour les hommes.

· Ainsi que de la convention ratifiée par le Cameroun sur le plan régional, le protocole à la charte africaine des droits de l'homme et des peuples et relatifs aux droits de la femme ou protocole de Maputo, article 6 qui fixe cet âge à 18 ans.

Le tableau qui suit représente permet comprendre les raisons d'abandon de l'école dans la commune de Garoua-boulai. Ledit tableau contient les données quantitatives recueillies lors de l'une de nos investigations auprès de vingt(20) élèves.

Tableau 10 : statistique des principales raisons d'abandon scolaire

Raisons d'abandon scolaire

Effectifs (ni)

Fréquence relative(%)

Manque de travail au Cameroun

1

5%

Manque d'acte de naissance

1

5%

Parents analphabètes

3

15%

Pauvreté

4

20%

Travaux champêtres

2

10%

Exploitation de l'or

3

15%

Mariage précoce

1

5%

Grossesse précoce

3

15%

Redoublement de classe

1

5%

Domicile séparant le domicile de l'école

1

5%

Total

20

100%

Source : données du terrain,2020.

L'analyse du tableau ci-dessus nous permet d'affirmer que, la pauvreté est le principal facteur de la déperdition scolaire dans toute la commune de Garoua-Boulaï car sa fréquence relative est de 20%. Ensuite, viennent respectivement, l'analphabétisme des parents, l'exploitation de l'or et la grossesse précoce.

4-Le manque d'acte de naissance

Au Cameroun, selon les résultats de la MICS 2014, le taux d'enregistrement à la naissance des enfants de moins de 5 ans qui était en baisse continuelle depuis 20 ans, passant successivement de 70% en 2006 à 61% en 2011 a connu une légère hausse à 66% en 2014 au niveau national. Ceci pourrait être lié à la révision de la loi sur l'état civil au Cameroun en 2011 qui a porté les délais légaux d'enregistrement des naissances de 30 jours à 90 jours. Les taux d'enregistrement les plus bas se retrouvent dans les régions de l'extrême-nord(42%) et du sud-ouest(55%)73(*).

Le manque d'acte de naissance dans la commune de Garoua-Boulaï ne date pas d'aujourd'hui. Son histoire remonte aux années 70, aux temps durègne du premier président de la république du Cameroun, son excellence Amadou Babatoura Ahidjo, paix à son. D'après nos informateurs, le manque d'acte de naissance est un problème qui date depuis la création de la mairie de Garoua-Boulaï en 1977. Pour officiers d'états civils rencontréslorsde nos investigations, 5 enfants sur 10 n'ont pas d'acte de naissance74(*). Les risques auxquels sont exposés les enfants qui ne sont pas enregistrés sont énormes et peuvent entraver leur accès à d'autres droits de l'enfant.Les propos recueillis auprès d'un de nos informateurs, est un bel exemple parmi tant d'autres. Il avait déclaré : «  nous rejetons immédiatement les dossiers des candidats n'ayant pas d'actes de naissance, qui nous parviennent ici l'inspection, que ce soit pour les candidats réguliers ou les candidats libres »75(*). Allant dans le même sens, les propos recueillis auprès d'un élève peuvent renchérir cette perspective. À cet effet, il affirma que : « j'ai abandonné les cours au CM2 parceque je n'avais pas d'acte de naissance pour déposer mes dossiers du CEP et d'entrée en 6ème  »76(*).De même, l'admission d'un élève à la Section d'Initiation au Langage (SIL) se fait par le visa de l'acte de naissance par les directeurs ou directrices de l'établissement concerné, mais les exceptions ne manquent guère. Allant dans le même sens, l'actuel maire de la commune de Garoua-Boulaï déclare : « 70% des enfants en âge scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï sont dépourvus d'acte de naissance »77(*).

Seulement 61% de nouveau-nés sont enregistrés à leur naissance au Cameroun. Les taux d'enregistrement les plus bas se retrouvant dans les régions de l'extrême-nord(38,2%) et de l'Est (56%), selon une étude sur le système local de l'état civil78(*).

Donc, le manque d'acte de naissance constitue un réel problème pour la scolarisation des enfants dans la commune de Garoua-Boulaï et explique en partie la déperdition scolaire de ces derniers dans cette localité du Cameroun.

Les raisons pour lesquelles les enfants n'ont pas d'acte de naissance dans la commune de Garoua-Boulaï et par tout ailleurs sont multiples. Tout d'abord, nous avons le manque d'information concernant la déclaration et l'enregistrement des naissancesn'est pas universellement perçu comme un droit fondamental. Les parents ne connaissent pas les conséquences liées à l'absence d'enregistrement des naissances de leurs enfants. Plus grave encore, certains parents voient la déclaration des naissances « une comme une pure formalité administrative »79(*). Ensuite, nous avons comme deuxième raison, les barrières économiques. Ainsi, pour certains parents, l'enregistrement coute cher, notamment en zone rurale, quand il faut parcourir parfois de longues distances pour accéder aux services d'état civil, ce d'autant plus lorsque la délivrance d'acte d'état civil est payant. Parfois, la corruption vient encore augmenter les frais imposés aux familles.

IV-LES FACTEURS FAMILIAUX DE LA DEPERDITION SCOLAIRE

On distingue dans le cadre de cette étude, deux facteurs de la déperdition scolaire qui sont d'ordre scolaire. Il s'agit de la structure familiale et l'analphabétisme de certains parents.

1-La structure familiale

D'une part les enfants issus de familles monoparentales semblent avoir un risque de déperdition plus élevé. Cependant, une fois contrôlé le statut socio-économique, cet effet est relativement faible. Il est même nul, selon Rumberger, une fois prises en compte les caractéristiques scolaires des enfants, ce qui, selon lui, montre que la monoparentalité a d'abord un effet sur l'expérience scolaire (plus de redoublement, plus de changements d'établissements), et donc, indirectement, sur le risque de déperdition scolaire. D'autre part, l'appartenance à une famille recomposée augmente significativement le risque de déperdition scolaire au sein de la commune de Garoua-Boulaï.

2-L'analphabétisme de certains parents

L'analphabétisme désigne par définition, l'incapacité ou la difficulté à lire, à écrire et à compter, le plus souvent par manque d'apprentissage. Il se distingue de l'illettrisme, terme utilisé en France quand la personne a été scolarisée en français mais que cet apprentissage n'a pas conduit à la lecture ou que cette maitrise a été perdue.L'analphabétisme des parents constitue l'un des facteurs de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaïparceque ces derniers ne peuvent pas aider leurs fils ou filles à traiter leurs exercices à la maison, ni à les encourager lors de la remise des bulletins de notes trimestrielles. Ces analphabètes n'ont aucun intérêt pour l'école d'où la plus grande difficulté d'inscrire leurs enfants à l'école. Cette pauvreté intellectuelle de la part de certains parents pousse souvent leurs enfants à abandonner temporairement voire définitivement l'institution scolaire. En effet, Un autre indicateur d'analphabétisme des parents est constitué par le niveau de diplôme de ces derniers. On enregistre des écarts considérables dans ce domaine, manifestant par-là la reproduction intergénérationnelle des inégalités scolaires. Selon les données de notre enquête, 38,4 % des enfants dont la mère n'a aucun diplôme décrochent de l'école, contre 5,9 % de ceux dont la mère est diplômée de l'enseignement secondaire, soit un rapport de 1 à 6,5.Pour la population âgée de plus de 11 ans, le taux d'analphabétisme80(*) dans l'ensemble du pays est de 50% pour les femmes, contre 30,3 % pour les hommes. En zone urbaine, l'analphabétisme est de 26,1% pour les femmes et de 12,4 % pour les hommes. En zone rurale, il est de 63,1 % pour les femmes et de 42,9 % pour les hommes. Pour la population spécifique de la tranche des 6 à 14 ans, l'analphabétisme est de 10,7 % en zone urbaine et 35,8% en zone rurale.

Parvenu au terme de ce chapitre dont l'objectif était de cerner les différents facteurs de déperdition scolaire au sein de la commune de Garoua-Boulaï, nous avons pu distinguer quatre catégories de facteurs. Il s'agit des  facteurs personnels, facteurs scolaires,facteurs socio-économiques et les facteurs familiaux. En ce qui concerne les facteurs personnels, nous avons mis l'accent sur  le milieu social, le manque d'intérêt pour l'école et le libertinage des enfants. Les facteurs scolaires se résument en  manque criard des enseignants, les effectifs pléthoriques, le système éducatif camerounais en panne, les violences de genres en milieu scolaire et la violence en milieu scolaire. Les facteurs socio-économiques se déclinent en la pauvreté extrême de certains parents et le chômage des jeunes diplômés, l'exploitation artisanale de l'or et les Mariages et les grossesses précoces. Enfin, comme facteurs familiaux l'accent a été mis sur la structure familialeet l'analphabétisme de certains parents.Dans le chapitre suivant, il sera question d'étudier de fond en comble, les conséquences de cette déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

CHAPITRE III : LES CONSÉQUENCES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ

La déperdition scolaire provoque inévitablement des répercussions dévastatrices pour l'élève et pour la société. Pour l'individu, cet échec se soldera par un revenu évidemment plus faible que les jeunesdiplômés. Encore, faut-il que l'individu ait réussi à obtenir un emploi légal.Plusieurs conséquences découlent à la suite de la déperdition scolaire des élèves au Cameroun en générale et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï. Ce chapitre se fixe pour objectifs de passer en revue ces dites conséquences.

I-LE TAUX DE CHÔMAGEÉLEVÉ COMME CONSÉQUENCE PRINCIPALE DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE

Le chômage guette donc les décrocheurs scolaires, et cela plus que jamais. En fait, le taux de chômage au Québec est plus élevé chez les jeunes sans diplôme que chez les adultes sans diplôme qui ont déjà été sur le marché du travail un certain temps. Ceci fait ressortir avec beaucoup d'acuité l'importance du problème qui comporte des conséquences nettement plus graves pour un décrocheur des années 1990 que pour un décrocheur des décennies passées. En effet, un jeune décrocheur scolaire aujourd'hui risque deux fois plus de se retrouver au chômage que son compagnon de classe qui, lui, a terminé ses études secondaires. Tout ceci porte à réfléchir et permet de comprendre les préoccupations montantes face au décrochage scolaire depuis quelques années au Québec.Ampleur du problème comme il n'existe pas de mode d'évaluation ou de mesure normalisée, ceci rend difficile une connaissance précise de l'étendue du problème. De plus, ce qui ne facilite en rien les choses, la définition du décrocheur scolaire peut varier parfois passablement d'un auteur à l'autre. Pour preuve, on n'a qu'à comparer les deux principales sources d'information généralement utilisées aux États-Unis pour connaître le taux de décrochage scolaire dans ce pays. En 1984, le Département fédéral du recensement définissait le décrocheur comme « un élève d'un groupe d'âge donné qui ne fréquente pas l'école durant le mois d'octobre de l'année scolaire en cours et n'a pas obtenu de diplôme d'études secondaires ni de certificat d'équivalence »81(*). Ceci résultait en un taux de décrochage de 6.8% chez les 16-17 ans et de 15.2% chez les 18-19 ans. Pourtant, pour la même année, le Département de l'Éducation américain arrivait à des résultats bien différents82(*).

Lors de nos investigations, portant sur les conséquences de la déperdition scolaire au sein de la commune de Garoua-Boulaï, certains informateurs affirment avec certitude que le chômage des jeunes est parmi les conséquences directes de cette sortie précoce du système éducatif dans cette localité. Le tableau qui suit est une belle illustration de ce point de vue.En effet, lors de notre investigation, nous avons interrogécinquante sept(07) parents sur la question : quelle est selon vous, la principale conséquence de l'abandon scolaire parmi les propositions suivantes dans la commune de Garoua-Boulaï ?Selon ces derniers, le taux élevéde chômage serait la conséquence principale de ce phénomène. Le tableau qui suit,est une belle illustration.

Tableau 11 : conséquence principale de déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï

Conséquence principale de déperdition scolaire

Nombre de personnes ayant choisi cette conséquence

Le Chômage

2

Le vol et le banditisme

1

La délinquance juvénile

1

La prostitution

1

La pauvreté

1

L'Analphabétisme

1

Total

7


Source :
données du terrain, à Garoua-Boulaï, 25/08/2020.

Il ressort clairement de ce tableau que, le chômage (2/7) est la principale conséquence de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

II-LA RÉDUCTION DE L'AUTORITE PARENTALE

Les enfants frappés par la déperdition scolaire finissent dans la plupart des cas à changer de comportement vis_à vis des parents et de la société. Ils ressentent à la longue lassitude, le découragement, le rejet et l'esprit de vengeance à l'endroit de tous ceux qu'ils jugent de près ou de loin comme responsables de leur situation.C'est pour cette fameuse raison que les parents passent pour la cible soit disant qu'ils n'ont pas assuré leurs responsabilités comme géniteurs. Cette incapacité de prendre en charge les besoins scolaires des enfants sont perçus par ceux-ci comme une fuite de responsabilité et les amènent au mépris des parents et à la désobéissance.À cet effet, l'esprit de révolte accapare les enfants qui vont vivre en contradiction avec les parents. Ces parents à leur tour perdent leur autorité et cessent d'être des modèles aux yeux de leurs enfants qui les accusent de tous les maux.

III- LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE

Le terme délinquance juvénile83(*) désigne un comportement illégal d'un enfant ou d'un adolescent. En France la responsabilité pénale est personnelle et n'a aucune limite d'âge, elle fait néanmoins appel à la notion de discernement. À partir de 10 ans, l'enfant peut faire l'objet de mesures éducatives. La sanction pénale dont l'incarcération peut intervenir à partir de l'âge de 13 ans. Le juge pour enfant qui traite des affaires judiciaires concernant les mineurs a été créé en France en 1945.

La forme de délinquance qui préoccupe le plus depuis toujours le politique c'est l'organisation en bande(gang) pour commettre des délits et ce dans l'ensemble des pays occidentaux. Parmi les délinquants, nombreux sont ceux qui souffrent de trouble mentaux et ne sont pas nécessairement diagnostiqués.Les infractions à caractère et les violes commises par les jeunesrestent mal connues pour le moment. Même les experts n'arrivent pas correctement à y voir clair. Les phénomènes ne sont pas pourtant nouveaux dans leur forme et leur intensité. Ces derniers temps, on enregistre une montée84(*) de la délinquancejuvénile dans la capitale. Dans les quartiers périphériques, on dénonce les agissements de ces enfants « criminels » qui sèment la terreur. Ils se déplacent par bande de quatre ou cinq. Et chose curieuse, ces petits ont déjà un savoir-faire pour détrousser les passants. Les informations recueilliesauprès des forces de l'ordre indiquent qu'avant d'agir, ces petits désoeuvrés ont des « profs », plus clairement, des personnes âgées qui leur indiquent comment faire pour détrousser une dame, par exemple.

Dans la ville de Garoua-Boulaï, le constat de ce phénomène dont on parle est amer. Les jeunes décrocheurs c'est-à-dire les jeunes ayant abandonné l'école sans obtenir un diplôme sont très nombreux dans la société. Ils représentent un danger dans cette société camerounaise. Ils passent leur temps à voler au marché, dans les agences de voyages et parfois même à l'église et à la mosquée. Parfois, ces jeunes délinquants se livrent au jeu de cartes communément appelé «  jeu de hasard » et au poker, le fait de parier une pièce de 100 Franc CFA en la jetant dans une machine pour faire sortir beaucoup d'autres pièces. Un autre groupe s'intéresse au port du pantalon laissant voir les fesses, les écouteurs desBluethoothcollés aux oreilles font des va et vient dans les marchés en quête des personnes naïves à qui ils peuvent soutirer quelques billets dans leurs poches ou portes monnaie.

IV-L'ATTRAIT AU BANDITISME, VOL ET AU PHÉNOMÈNE D'ENFANT DE LA RUE

Le banditisme désigne par définition, l'ensemble des activités illégales des bandits. Le vol85(*) quant à lui est une infraction pénale qui consiste à s'approprier frauduleusement appartenant à autrui. Et le phénomène d'enfant de la ruedésigne de façon générale un enfant qui vit dans la rue. On parle de nos jours d'enfant en situations de rue en distinguant trois types : les enfants de la rue vivent et habitent dans la rue, les enfants dans la rue travaillent dans la rue mais ont une famille et un domicile, les enfants à la rue sont en situation de fugue temporaire mais par rester dans la rue.

Le nombre total d'enfants des rues86(*) est inconnu mais selon l'UNICEF il s'élève à plusieurs dizaines de millions dans le monde. Il n'y a pas de recensement de ces enfants, et les seules sources sont des estimations provenant d'associations locales, faites au niveau d'une ville. Mais les chiffres varient selon la définitionemployée et sont parfois exagérés pour « mieux » défendre leur cause. Les estimations ont fait ainsi état de 11 millions d'enfants des rues en inde, 445 000 au Bangladesh, 250 000 au Maroc et 200 000 à Kinshasa etc.La majorité des enfants des rues sont des garçons, les conditions de survie dans la rue contraignant les filles à chercher des abris ou des protecteurs très rapidement.

Les enfants qui abandonnent l'école au sein de la commune de Garoua-Boulaï empruntent le plus souvent le chemin de la vie facile pour subvenir à leurs besoins. Cette soit disant vie facile se déclineen grand banditisme, le vol et au phénomène d'enfant de la rue vulgairement appeléNanga-Boko. Selon le commandant de brigadeHusseini : «  les agressions et les vols à main armée dans la ville de Garoua-Boulaï et partout dans cet arrondissement, sont perpétrés par les jeunesgarçons dont l'âge varie entre 15 et 25 ans ».Les propos du sous-préfet de l'arrondissement de Garoua-Boulaïexpliquent en partie le dégré du grand banditisme et l'insécurité qui règnent dans cette localité du pays. Sur ce, il déclare : «  le banditisme, le vol et l'insécurité sont là les maux qui minent à la société dans la ville de Garoua-Boulaï. La preuve en est que les prises d'otages, les vols et les agressions se multiplient dans cette circonscription administrative »87(*).

V-LA PROSTITUTION ET LE PHÉNOMÈNE FILLE-MÈRE

L'une des conséquences néfastes de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï est la prostitution88(*) des jeunes filles.Il est difficile voire impossible de retenir les enfants à la maison lorsqu'ils ne fréquentent plus l'école car celle-ci leur permet d'être occupés avec des travaux à domicile.Les jeunes filles qui abandonnent temporairement ou définitivement l'école se prostituent89(*) pour subvenir à leurs besoins personnels. D'aprèsnos données collectées sur le terrain, ce sont beaucoup plus, les filles centrafricaines qui se prostituent dans la ville de Garoua-Boulaï pour des raisons variées. La première raison, est le décès de leur parent suite à la guerre civile en RCA. La deuxième raison est la pauvretématérielle et financière au sein de leur famille.

La prostitution dans la ville de Garoua-Boulaï aurait pris naissance depuis l'arrivée des refugiés centrafricains en l'an 2000. Ce phénomène de « poteau » courammentappelé par la plupart de nos informateurs s'est amplifié en 2019 et consiste par l'attente d'un éventuel client sollicitant le sexe par les jeunes filles plantées aux bords des grands axes. Cette pratiquetrès lucrative attire beaucoup d'autres jeunes filles à s'y adhérer pour un gain facile. Ceci est l'une des conséquences les plus désastreuses de l'abandon définitif de l'école car les victimes sont tellement exposées aux nombreuses maladies pouvant même entrainer leur décès. Les propos recueillisauprès d'une élève montrent bel et bien, l'ampleur de cette prostitution dans cette localité. Elle déclare :

J'ai arrêté mes études en classe de 1ere A4 Espagnol au lycée classique de Garoua-Boulaïdepuis 2015 parcequemes parents n'avaient plus d'argent pour me faire inscrire et déposer mon dossier du probatoire. Pour alléger ma charge scolaire, j'ai donc décidé de me lancer dans la vie de nuit comme certaines de mes camarades font depuis la nuit des temps90(*).

Bref, la prostitution est sans doute l'une des conséquences néfastes de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Toutefois, elle n'est pas l'une conséquence de ce phénomène.

Cependant, une fille-mère est une mère célibataire qui n'a pas de mari. Le terme fille-mère est péjoratif et désuet. Le terme mère célibataire est préférable même si la situation est subie. Elle est généralement définie comme une mère célibataire, c'est-à-dire une femme non mariée qui élève seule ses enfants. Ainsi, les filles qui abandonnent l'école suite à la grossesse précoce ou indésirées vieillissenttrès rapidement et elles ont le plus souvent deux enfants avant d'atteindre l'âge de mariage fixé à 18 ans en Afrique.

VI-L'ACTIVITE DE MOTO-TAXI COMME CONSÉQUENCE DE DÉPERDITION SCOLAIRE.

Le phénomène de moto-taxi se présente à première vue comme un phénomène ordinaire ou banal. Mais du point de vue de l'analyse sociologique, il revêt un sens ou une puissance qui mérite d'être décrypté. L'analyse fait en premier lieu un aperçu des facteurs structurels et conjoncturels qui ont historiquement structuré l'émergence des moto-taxi au Cameroun. Cette activité attire un nombre important de jeunes parceque devenir moto-taximan n'exige pas de formation particulière. Beaucoup estiment qu'il suffit de trouver une moto d'un ami ou d'un parent, d'apprendre à conduire pendant quelques jours et les jours qui suivent, un patron peut vous céder une moto contre une recette journalière. Parce qu'ils ont appris à contourner les dispositions institutionnelles, nombre de jeunes intègrent facilement l'activité sans se sentir obligés de s'inscrire dans une auto-école. Les observations de terrain permettent d'admettre qu'exercer l'activité de moto-taxi est donc apparu comme un dernier recours d'emploi chez la plupart des jeunes Benskineurs(moto-taximen). Pour les diplômés, bacheliers et licenciés rencontrées sur le terrain, cette activité de moto-taxi est une stratégie transitoire qui leur permet de joindre les « deux bouts » en attendant de trouver un emploi décent.Alternatives à la crise de l'emploi, les motos taxis permettent aujourd'hui à des milliers de jeunes et ménages camerounais de survivre au quotidien. Les acteurs, préoccupés par la satisfaction des besoins existentiels offrent des tarifs de transport très compétitifs avec pour seul objectif d'accumuler le maximum de recettes financières.L'activité de moto-taxi fait partie des conséquences de l'abandon des études au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier.

La coiffure et le call Box sont les autres activités menées par les potentiels décrocheurs dans notre zone d'étude. Le tableau qui suit représente la liste des activités menées par les élèves qui ont abandonné l'école dans la commune de Garoua-Boulaï.Ledit tableau est le résultat d'une enquête que nous avions menéeauprès de vingt-quatre (24)enseignants.

Tableau 12 : activités menées par les décrocheurs après l'abandon de l'école

Activité menéeaprès l'abandon de l'école

Effectifs (ni)

Fréquence relative en %

Moto-taxi

6

25%

commerce

3

12,5%

coiffure

3

12 ,5%

agriculture

2

8,33%

Call Box

1

4,16%

Escroquerie

1

4,16%

Prostitution

3

12,5%

Banditisme/Vol

4

16,66%

Aucune activité

1

4,16%

TOTAL

24

100%

Source : données du terrain, 2020.

Le tableau ci-dessus montre que, selon les enseignants, l'activité de Moto-taxi est la principale activité menéepar les décrocheurs dans la commune de Garoua-Boulaï ; par cette activité représente à elle seule 25%.

VII-L'ANALPHABÉTISME DES DÉCROCHEURS ET L'EXTRÊME PAUVRETE FAMILIALE

Une recherche menée au tour de 200 enseignants dans la commune de Garoua-Boulaï sur les conséquences de la déperdition scolaire à travers les fiches d'enquêtes écrites qui leurs étaient destinées montre que, l'analphabétisme des décrocheurs serait également l'une des conséquences de ce phénomène de sortie précoce du système scolaire. Sur cet échantillon, 4% de ces enseignants ont choisi l'analphabétisme des décrocheurs comme conséquence de l'abandon de l'école.Un exemple phare de cela est en aucun doute, les propos recueillis auprès d'une enseignante. Elle avait déclaré à juste titre que : 

La plupart des élèves que nous accueillons au Cours Moyen 1ère Année(CM1) ne savent même pas écrièrent leurs propres noms et ne maitrisent non plus les alphabets français. Le coté obscure de l'état des choses est que dès que les directeurs d'école les renvoient à la SIL, ils abandonnent définitivement l'école ; et je vous rassure qu'ils seront toujours analphabètes91(*).

L'analphabétisme a des conséquences sociales et économiques :

-L'exclusion de la société d'une partie des citoyennes et citoyens : les personnes ayant des difficultés de lecture ;

-des services de santé inaccessibles, dont les coûts augmentent : les personnes ne sont pas en mesure de prendre soin de leur santé92(*). La situation s'aggrave avec l'augmentation du nombre de personnes âgées. On retrouve parmi elles une forte proportion de personnes peu alphabétisées. En outre, on leur demande d'être autonomes de plus en plus longtemps.

-chômage ou aide sociale, risques d'accident de travail, détérioration des conditions de vie, etc., causés par l'exclusion du marché du travail et la précarité de la situation en emploi des personnes peu alphabétisées ;

-inaccessibilité de certains services en raison de la complexité des documents administratifs et des formulaires à remplir et de l'information difficile à comprendre sur les services publics. Les personnes ayant des compétences très faibles en littératie93(*) sont plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé.Dans la même perspective, un enseignant nous avait déclaré lors de notre entretien que : « Dans un contexte où la société se complexifie et devient de plus en plus exigeante, le fait d'être une personne peu ou pas alphabétisée rend l'exercice de ses différents rôles sociaux extrêmement difficile »94(*).

L'une des conséquences néfastes de l'abandon d'étude est l'extrêmepauvreté familiale. En effet, les élèves qui ont abandonné l'école avant d'obtenir un diplôme vont demeurer pauvres et appauvriront leur famille. Les parents ont donc gaspillé leurs ressources allouées à l'enseignement des enfants qui ont décroché.

En somme, il était question pour nous dans ce chapitre de dégager les conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Il en ressort après analyse qu'il existe plusieurs conséquences de cette déperdition scolaire. Il s'agit de : le taux de chômage élevé comme conséquence principale de la déperdition scolaire, la réduction de l'autorité parentale, la délinquancejuvénile, l'attrait au banditisme, vol et au phénomène d'enfant de la rue, la prostitution et le phénomène fille-mère, l'activité de moto-taxi comme conséquence de déperdition scolaire et l'analphabétisme des décrocheurs et l'extrême pauvreté familiale.Dans le dernier chapitre qui suit, nous soulignerons les solutions à ce phénomène au Cameroun en général et notamment dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier.

CHAPITRE 4 : LES SOLUTIONS À LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI

Dans ce dernier chapitre, il s'agira de proposer les solutions de remédiation à la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier.D'ailleurs en guise de rappel, lutter contre la déperdition scolaire fait partie de l'objet principal qu'on s'est fixé dès l'entame de cette recherche.L'accent sera mis sur les rôles des acteurs de la communauté éducativeci-après : le rôle des parents et enseignants, le rôle de l'État et celui des élèves. En dernier lieu, nous proposerons les solutions aux manques d'acte de naissance. L'examen de chacun de ces rôles sera pris en compte dans ce dernier chapitre.

I-LE RÔLE DES PARENTS ET ENSEIGNANTS DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE

Dans cette partie, nous allons mettre en évidence, le rôle des parents et celui des enseignants dans le cadre de la lutte contre la déperdition scolaire.

1-Le rôle des parents

La famille se définit comme un groupe social comprenant le père, la mère et les enfants. Elle est autant que l'école, l'église, les associations et autre groupe, des cadres au sein desquels s'opèrent la socialisation, l'instruction et l'éducation des enfants. Les parents en tant que géniteurs et éducateurs premiers de leurs enfants ont un rôle très important et fondamental dans la réussite scolaire de ces derniers. Mais, toutes les familles n'ont pas les mêmes moyens financiers, les mêmes expériences, les mêmes difficultés, elles ne vivent pas dans les mêmes conditions et elles n'ont pas aussi le même passé. Elles sont différentes ; mais la plupart d'entre elles cherchent d'une manière ou d'une autre à favoriser le succès de leurs enfants à l'école et plus tard dans le monde du travail. Elles le font aussi parceque les enfants sont la couronne et le sujet d'honneur des parents. Quand on dit d'un enfant : «  cet enfant sage et intelligent, de qui est-il fils ? », on cherche là à honorer son père et non lui-même. C'est ainsi que les parents peuvent adopter face aux situations et parcours scolaires de leurs enfants, des réactions diverses qui peuvent aller d'un sentiment de félicitation à un sentiment de sanction manifeste à leur égard. Ces réactions variées peuvent avoir des conséquences dans la vie scolaire des enfants ; ceux-ci peuvent alors adopter à leur tour des attitudes de méfiance suivant le cas. Cela dit, la manière dont les parents s'occupent des études de leurs enfants peut influencer favorablement ou défavorablement le parcours scolaire de ces derniers. Comment les parents peuvent-ils alors aider leurs enfants à réussir à l'école ? Quel est leur rôle ?Le rôle des parents et celui des enseignants dans l'éducation des enfants se complètent. Ni l'un ni l'autre n'est suffisant pour assurer pleinement l'épanouissement de l'enfant sur tous les plans. Beaucoup des parents, dès qu'ils terminent l'inscription de leurs enfants, ne s'occupent plus du reste. Ils n'attendent que les résultats sans chercher à connaitre le chemin et les efforts qu'ils adoptent et fournissent pour parvenir à ces résultats. D'autres d'ailleurs ne se préoccupent même pas de ces résultats. Les parents ont un rôle à jouer dans la vie scolaire de leurs progénitures. Il s'agit de les aider à trouver leur motivation profonde, de les aider à évoluer jusqu'à ce qu'ils atteignent une autonomie. Il s'agit en d'autres termes, de les aider à parvenir à leur auto-épanouissement et de leurs actions qui peuvent concourir à la transformation de leurs conditions de vie et de leur famille, de leur société et de leur pays. Voici en quoi peut consister le rôle des parents. Mais alors, comment peuvent-ils arriver à jouer ce rôle ?

1-1- Favoriser la stabilité affective de l'enfant

L'attention, l'affection, la paix, la chaleur, l'harmonie et l'amour dans la famille sont les premiers éléments à accorder aux enfants. Il faut cependant se méfier des excès. Beaucoup d'échecs soudains ou passagers s'expliquent au départ par une absence ou une rupture de cet équilibre affectif. Quand cette condition affective n'existe pas, les capacités que l'enfant ne se sent pas en sécurité. Dans ce cas, les capacités que l'enfant devrait mobiliser pour ses études, il les utilise plutôt pour résoudre ses problèmes affectifs et tenter d'assurément sa sécurité affective. Les disputes fréquentes, les querelles, les mésententes, le manque d'amour entre les parents, leur divorce, les déménagements en cours d'année peuvent déséquilibrer l'enfant et remettre en cause son apprentissage et ses études. Dans ces conditions, les échecs des enfants deviennent inconsciemment des appels au secours, des moyens pour attirer l'attention, des moyens pour indiquer et rappeler que l'on existe aussi. Seuls les regards des parents, leur attention, leur considération et leur amour renforcent le sentiment d'identité de l'enfant.

Ainsi, beaucoup d'enfants qui sont victimes de ce manque d'affection parentale orientent l'énergie qu'ils devraient mobiliser dans le domaine de l'éducation vers d'autres domaines comme le sexe, l'alcool, le banditisme, le sport... pour ainsi faire comprendre et signifier qu'ils existent aussi.

1-2- Accompagner et suivre l'enfant

Quand les parents inscrivent leurs enfants à l'école, ils doivent aussi les accompagner et les suivre. Pour pouvoir accompagner l'enfant à l'école, il ne s'agit pas d'avoir été à l'école. Les parents peuvent accompagner leurs enfants de plusieurs manières :

Ø En assurant leur inscription, c'est-à-dire s'acquitter des frais d'inscription, des frais relatifs aux Association des Parents d'Élèves (APE) ;

Ø En procurant à l'enfant les fournitures scolaires nécessaires (de bons cahiers en nombre suffisant, stylos à bille, règles gradueuses, matériels de dessein, livres) ;

Ø En assurant que l'enfant part à l'école et étudie régulièrement ;

Ø En créant des conditions qui lui permettent d'arriver à l'heure à l'école et d'avoir du temps pour vaquer95(*) pleinement à ses études, en l'encourageant à faire ses devoirs ;

Ø En les suivant dans ses cahiers, ses notes, les appréciations des enseignants et les bulletins de notes trimestriels ;

Ø En les récompensant quand c'est le cas et en les encourageant à redoubler d'efforts quand ça ne va pas.

Donc, il y a plein d'actions et de petits trucs que les parents peuvent faire pour inciter leurs enfants à aimer l'école.

1-3- Apporter un soutien moral aux enfants

Quand un enfant ou un adolescent sait que ses parents lui accordent de l'attention et de l'estime, il ne le rejette pas ; au contraire, il les écoute. Dans ces conditions, des conseils et des reproches peuvent être facilement donnés. Les deux parents doivent renforcer ce soutien en adoptant la même attitude, le même comportement

2-Le rôle des enseignants

Un enseignant n'est pas seulement un transmetteur de connaissances, mais un médiateur entre le savoir et l'élève ; il/elle doit assurer les rôles de :

· facilitateur de la construction des savoirs (guidage didactique) ;

· gestionnaire des apprentissages des élèves (guidage cognitif) ;

· organisateur des conditions d'apprentissage (guidage pédagogique) ;

· organisateur de la vie et du travail dans les groupes (condition des apprentissages).

Le référentiel de métier représente le profil attendu de tout enseignant dans l'exercice de saprofession. Dans le but de lutter contre la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï et partout ailleurs, les enseignants doivent exercer les différents rôles ci-après :

2-1-Sensibilisation des jeunes filles sur le calcul du cycle menstruel.

Pour lutter contre les grossesses précoces, les enseignants doivent apprendre aux jeunes filles comment calculer le cycle menstruel. En effet, pour éradiquer la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la région de l'est en particulier, les enseignants doivent consacrer une leçon à l'étude du cycle menstruel. Le cycle menstruel est l'ensemble des phénomènes physiologiques, servant le plus souvent de façon périodique, qui préparent l'organisme de la femme à une éventuelle fécondation. La manifestation la plus visible de ces modifications est la menstruation. Le cycle menstruel commence à la puberté et prend fin à ménopause par épuisement des follicules ovariens à l'action des gonadophines. Le cycle menstruel ne se réduit pas au cycle endométrial, puisque préparant l'organisme à une éventuelle grossesse, il entraine des modifications non seulement dans l'utérus mais dans la glande mammaire également. Ce cycle est contrôlé par des hormones. Sa durée de référence est de 28 jours. Un cycle menstruel normal dure entre 21 et 35 jours. Ainsi une femme avec un cycle de 28 jours aura ses règles toutes les quatre semaines alors qu'une femme avec un cycle de 21 jours aura ses règles toutes les trois semaines. Quand les médecins parlent de la durée du cycle, ils incluent les jours des règles.

La plupart des femmes ovulent environ 13 à 14 jours avant leurs prochaines règles, mais l'ovulation peut survenir entre 12 et 16 jours avant les règles. Si une a un cycle de 28 jours, l'ovulation se produira probablement juste au milieu du cycle. Par contre si vous avez un cycle de 22 jours, vous pourrez ovuler juste quelques jours après ou pendant les règles. Qu'est-ce que l'ovulation ?L'ovulation96(*) désigne tout simplement ou l'ovule est exposé par l'ovaire, après quoi il emprunte les trompes de Fallope pour aller jusque dans l'utérus ou il pourra être fécondé. L'ovulation est donc l'instant à partir duquel la femme est fécondable. Quand a lieu l'ovulation ? En se basant sur un cycle d'une durée de 28 jours représentant la moyenne des femmes, l'ovulation survient en général le 4eme jour après le début des règles. Mais les femmes n'ayant pas toutes la même durée de cycle, il se peut que l'ovulation survienne plutôt ou tard après les menstruations. Ainsi, une femme dont le cycle est de 24 jours ovulera le 10 jour, et une autre dont le cycle dure 30 jours ovulera pour sa part au 16eme jour. Combien de temps est- on fécondable après l'ovulation ? L'ovule exposé ne vit en moyenne que 24 heures mais la période de fécondité est tout de même un peu plus longue, puisqu'elle débute généralement 3 à 4 jours avant l'ovulation et s'achève le jour suivant. Vous l'aurez compris, ces quelques jours sont donc le moment idéal pour faire l'amour si l'on veut avoir un enfant ou éviter de le faire si l'on n'en veut pas.

Le calcul du cycle menstruel97(*) est très simple. Il s'agit de cocher dans un calendrier 4 à 6 dates de vos règles afin de déterminer combien de jour dure votre cycle pour pouvoir calculer aisément votre date d'ovulation. Pour quoi 4 à 6 date ? Pour vérifier que votre cycle est vraiment régulier afin d'être sure de votre date d'ovulation.

Par exemple, si tu couchais le 15 juillet, puis le 12 Aout, puis le 8 septembre, puis le 5 octobre, tu constateras que tes règles viennent tous les 28 jours et qu'elles sont fidèles à ces dates ; là on dira que dira que vous avez un cycle régulier de 28 jours . Il peut y avoir de petits décalages de 1 à 2 jours voire une semaine dus au stress, à la fatigue, à la peur d'être enceinte, etc Mais ça n'empêche pas que vous avez un cycle régulier. Par contre, si vous cochez le 15 juillet, 12 aout, 15 septembre, 3 octobre. On parlera de cycle irrégulier et si votre cycle est vraiment très irrégulier, alors connaitre votre date sera un peu compliquée.Si votre cycle est régulier avant de calculer la période féconde, il faut d'abord calculer votre date d'ovulation. Le calcul de la date d'ovulation de tous les cycles s'effectue en reliant 14 jours du nombre de jours de votre cycle.Par exemple, si vous avez un cycle de 21 jours, calcul simplement : 21-14 = 7. L'ovulation a lieu le 7eme jour. Si votre cycle dure 28 jours, l'ovulation aura lieu le 14eme jour. Une fois la date d'ovulation trouvée, la période féconde commencera 4 jours avant et se terminera 1 jour après la phase d'ovulation.

2-2-La Sensibilisation des filles sur la prévention des grossesses précoces

Les mesures de prévention des grossesses précoces, étant l'un des facteurs de déperdition scolaire soulignées au niveau du chapitre 2, selon AdakouApedo-Amah98(*) dans son ouvrage   Guide de travail des Maris modèles en matière de lutte contre les Mariages d'Enfants, des Mariages Précoces et Forcés(MEMPF) sont :

§ Réduction du nombre de mariages avant l'âge de 18 ans ;

§ Réduction des rapports sexuels forcés chez les adolescents ;

§ Encouragement du dialogue sur la sexualité au sein de la famille et en milieu scolaire ;

§ Encouragement des jeunes à s'abstenir le plus longtemps possible, car un seul rapport sexuel peut entrainer beaucoup de problème possible et détruire ou pourrir toute une vie ;

§ Encouragement des jeunes sexuellement actifs à se protéger correctement et systématiquement ;

§ Sensibilisation des jeunes sur les risques d'une sexualité précoce et mal gérée ;

§ Promotion du test de VIHauprès des groupes spécifiques des jeunes(filles et garçons).

Le rôle du mari modèle dans la prévention des grossesses précoces :

o Sensibiliser les hommes et les garçons sur les conséquences des grossesses précoces ;

o Orienter les victimes dans le centre de planification familiale99(*) et le centre d'écoute des parajuristes ;

o Accompagner les hommes, les garçons et leurs partenaires dans l'adoption des comportements préventifs.

Selon un instituteur, pour lutter efficacement contre la déperdition scolaire, il faut:

 il faut que les parents évitent d'envoyer leurs filles trèstôt en mariage ou que leurs garçons se marient aussi étant très jeunes ;d'interdire aux jeunes enfants d'aller dans les chantiers d'or lorsqu'ils ont encore l'âged'aller à l'école ; éviter que leurs enfants mènent des activités telles que la vente des denrées alimentaires pendant les journées ouvrables des classes100(*).

2-3-L'application de la pédagogique centrée sur l'apprenant

C'est une méthode universelle qui consiste à fonder l'acte éducatif à partir des échecs. Par exemple, sur 100 candidats, 63 sont admis et 27 refusés. Il s'agit pour chaque enseignant de déceler toutes les raisons d'échecs afin d'éviter la perte définitive de l'apprenant; d'où la nécessite de considérer chaque cas sur tous les plans dans la mesure du possible. Mais l'échec concerne peut -être considérer à toutes les formes d'évaluation que ce soit normatives, que ce soit sommative.

La Pédagogie Centrée sur l'Apprenant (PCA) fait des apprenants actifs de leur propre apprentissage, leur éducation étant le fruit de leurs intérêts, de leurs connaissances antérieures et de leur recherche active. Ces dernières décennies, elle s'est répandue dans le monde101(*), largement considérée comme «  bonne pratique » éducative par les acteurs du développement international et par les gouvernements. Si nous voulons aider les enseignants à adopter la PCA dans leur classe, il nous faut :

-Reconnaitre le défi de taille que constitue le fait de demander aux enseignants de comprendre et mettre en oeuvre une pédagogie dont ni eux ni leurs formateurs n'ont fait l'expérience et investir dans un développement professionnel des enseignants qui leur permette une plus grande implication, un fondement théorique, du débat, de la réflexion et un soutien aux pratiques de PCA en classe ;

-Localiser le localisme mondialisé : au lieu de tenter futilement de balayer les pratiques pédagogiques existantes et de les remplacer par la PCA, il nous faut écouter les enseignants, comprendre et respecter leurs réalités locales, adapter les principes d'une approche centrée sur l'apprenant ;

-Incarner le changement que nous aimerions voir dans les classes. Les formations d'enseignants ayant une approche de transmission sont nombreuses. Il nous faut former les enseignants comme nous aimerions les voir enseigner, afin d'inspirer le changement, de former les pratiques pédagogiques et de donner le contrôle aux enseignants en tant que participants actifs de leur propre apprentissage ;

-Valoriser et renforcer les fondamentaux : la planification des séances est essentielle à l'enseignement. Il s'agit de détailler un programme en séquences logiques de leçons, produire un objectif d'apprentissage spécifique pour les élèves à chaque leçon, concevoir des activités et des évaluations utiles pour chaque leçon dans la perspective de l'objectif d'apprentissage et planifier la leçon suivante selon les avancées ;

-L'enseignant commence par établir toutes les activités correspondant au cours. Ces activités seront effectuées par tous les apprenants que ce soit à l'oral ou à l'écrit. On peut choisir la méthode participative ou le BrainStorming102(*). Ainsi on découvre jusqu'à la moindre faille. Les activités réussies se traduisent en compétences à leur tour seront guides pour se transformer en capacité. Et les capacités se traduisent en objectif général. Prenons un exemple simple: Objectif général Capacité:

- Élève capable de faire une addition en colonne.

Les activités nécessaires par ordre croissant sont :

- Identifier et placer les signes des opérations ;

- Placer le trait horizontal sous le dernier chiffre ;

- Identifier dans un nombre, le chiffre qui représente les unités, les dizaines, les centaines.

Placer les chiffres d'une même classe les uns sous les autres.

Ce type de méthode pédagogique qui conduit à voir tous les cas favorise des relations de confiance, la prise en compte des erreurs éventuelles, l'égalité de chance, la réduction des taux d'échecs, la participation de tous les élèves. Toute activité réussie moindre qu'elle soit, sera félicitée.

2-4-L'enseignement pratique

Contrairement à l'enseignement livresque, purement théorique, on essayera de donner un enseignement pratique, les connaissances seront vécues. II est important d'accorder plus de place aux objectifs psychomoteurs par rapport aux objectifs cognitifs. D'où :

- La recherche de cours s'adaptent immédiatement a la vie pratique ; exemple :

a- Les cours de lecture permettront à l'élève de lire et de comprendre la Bible ;

b- Les cours de physique seront dispensés en vue d'un usage utilitaire dans la vie pratique ;

II est à remarquer que les écoles, dans la mesure du possible, devront disposer des moyens pour mener à bien des applications pratiques.

c- Pour les Sciences naturelles, outre le laboratoire pour l'observation, l'établissement doit avoir des champs de culture permettant aux élèves de vivre l'expérience en contact direct avec la nature, Cela leur permettra de comprendre davantage la puissance et l'amour de Dieu le Créateur, et doublement de profiter du bien être des exercices physiques faits en plein air. Notons la nécessite et les valeurs des travaux pratiques et manuels dans notre enseignement. En fait, l'équilibre entre travail intellectuel et travail manuel assure une croissance saine chez les jeunes. Il faut aussi chercher à les encourager à trouver dans ce genre d'occupation des valeurs : valeur pratique, valeur spirituelle, valeur morale. En fait le travail manuel favorise l'esprit d'économie103(*), de patience et de confiance en soi, il donne l'élan à l'altruisme parce que le talentueux veut toujours se prononcer. Le travail manuel n'était pas considère par les juifs comme quelque chose d'inhabituel ou d'avalisant. Moise avait appris aux Hébreux à inculquer ce principe à leurs enfants. C'était même commettre un pêché que de permettre aux jeunes gens de grandir dans I' ignorance de ce genre de travail. Ce sont certes de nouvelles matières, surtout pour les élèves à ajouter à notre emploi du temps, mais combien elles sont nécessaires, surtout pour les élèves nécessiteux qui, par ces moyens, pourront être orientes vers d'autres branches. Certaines de nos écoles disposent a cet effet du plan d'écolage. Dans notre institution, il y a toujours certains petits travaux : nettoyage, entretien, réparation, jardinage qui nécessite des occupations systématiques. Au lieu d'engager des salariés, On préfère former des élèves défectionnaires104(*) de regagner les bancs de l'école et de bénéficier d'une éducation altérée pour qu'ils puissent y trouver leur compte et qu'ils finissent à obtenir des diplômes.

II-LE RÔLE DE L'ÉTAT

Pour lutter efficacement contre la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier, le gouvernement doit jouer les rôlesci-après :

1-Le recrutement massif des enseignants

Le recrutement105(*) est une démarche d'adaptation entre les besoins et l'offre. C'est un processus par lequel on attire et sélectionne des candidats potentiels à un poste de travail au sein d'une entreprise ou d'une organisation. Affecter une personne sur un poste sous-entend théoriquement une adéquation entre le profil du poste et les compétences de la personne qui va l'occuper. Par rapport à la gestion des ressources humaines dans le secteur éducatif, le recrutement joue un rôle clé : Il s'agit de planifier en amont le recrutement d'enseignants en nombre suffisant et de qualité afin qu'à chaque rentrée scolaire tous les établissements du primaire et du secondaire soient dotés du nombre de personnels qualifiés correspondant à ses besoins pour accomplir efficacement sa mission.

Le Marasme économique (1996-2005), la crise économique des années 90 a affecté la politique des personnels enseignants au Cameroun par :

- Le gel des recrutements dans la Fonction Publique, provoquant ;

- Le déficit accru des personnels enseignants, provoquant ;

- La recherche de solutions de rechange au niveau des pouvoirs publics.

L'avènement des Instituteurs Vacataires avec ou sans formation initiale recrutés avec un mandat de deux ans renouvelable une fois et rémunérés sur des fonds propres de l'État ou sur les fonds PPTE. Cette période de morosité économique a néanmoins été marquée par deux vagues de recrutements de 1700 enseignants chacune en 2003 et en 2005. Les candidats avaient en commun d'être des enseignants justifiant d'une formation initiale.

Au niveau de la communauté éducative, les forces vives se sont organisées partout pour ne pas voir mourir l'école dans au niveau de la communauté éducative : leur localité. Des solutions endogènes ont été mises en place pour pallier le déficit sans cesse accru en enseignants. D'où l'avènement de différentes catégories d'enseignants à désigner par leur rattachement à leur employeur.

- Les Maîtres des Parents (recrutés et rémunérés par les Associations de Parents d'Élèves) ;

- Les Maîtres Communaux (recrutés et rémunérés par les communes) ;

- Les Maîtres des Entreprises Agro-industrielles ;

- Les Maîtres de la Défense (recrutés et rémunérés par le budget du Ministère de la Défense pour les écoles des casernements militaires ;

- Les Maîtres bénévoles formés ou non formés. Il s'agit de personnes ayant regagné leur village au moment de la crise économique et s'étant mis bénévolement au service de l'école.Avec une telle diversité d'enseignants, de types d'enseignants, et dans un contexte de relâchement de l'encadrement pédagogique, faute de moyens et la qualité de l'éducation ne pouvait que souffrir de cette situation. En 2003 par exemple on trouvait des classes ayant un effectif de 140 à 200 élèves pour un enseignant. Le déficit en personnel se chiffrait à 30.000106(*).

En matière de recrutement des enseignants de l'éducation de base, le Cameroun malgré des épisodes difficiles - dispose d'un important vivier d'enseignants qualifiés qui l'autorise à ne recruter que des enseignants formés. Par contre c'est au niveau du recyclage que se situe le problème du Cameroun : celui d'assurer un recyclage des personnels formés ayant perdu pour diverses raisons la pratique du métier, sans oublier la formation continuée nécessaire de tous les enseignants. Les recueillisauprès de madame le proviseur du lycée classique de Garoua-Boulaï lors de notre entretien sont un bon plaidoyer pour le recrutement des enseignants. Il déclare :

Pour résoudre le problème de manque criard des instituteurs au Cameroun, la meilleure solution serait le recrutement de cinquante 50 000 instituteurs formés. Et il faudrait que le gouvernement lance le concours d'ENIEG uniquement aux bacheliers ou aux licenciés. En ce qui concerne le cas du secondaire, l'Etat doit recruter seulement les candidats ayant la licence et le master 2par voie du concours d'école normale supérieure(ENS)107(*).

Donc selon cette dernière, pour résoudre le problème de baisse de niveau des élèves au Cameroun, le concours d'ENIEG doit êtreréservé uniquement aux bacheliers ou licenciés ; au niveau du secondaire, la licence et le master sont requis pour postuler au poste de Professeur des Lycées d'Enseignement Général(PLEG) dans les différentes Écoles Normales Supérieures(ENS).

2-La suppression des frais des APEE et l'urgence d'une réelle gratuité de l'enseignement primaire

§ Plaidoyer pour la suppression des frais des APEE

Ce n'est un secret pour personne que l'éducation de base en général et en particulier la gouvernance des fonds y relatifs souffre de tous les maux, avec des conséquences directes sur l'accès à l'enseignement primaire. L'accès à l'enseignement primaire fondamental gratuit et de qualité est devenu une vue de l'esprit et un idéal difficile à atteindre pour la plupart des camerounais qui en ont pourtant besoin. En fait, loin d'être un simple besoin, c'est d'abord et avant tout un droit.Le droit à l'éducation est un véritable droit fondamental de l'homme108(*), car nous sommes convaincus qu'une mauvaise éducation participe à la construction d'un mauvais citoyen et donc d'une mauvaise citoyenneté. Or, une bonne éducation suppose un financement adéquat du système éducatif et l'efficience de ces financements n'est possible qu'en présence d'une bonne gouvernance des fonds mobilisés. Ce droit est d'ailleurs protégé par plusieurs instruments juridiques internationaux auxquels le Cameroun est Etat-partie. De la DéclarationUniverselle des Droits de l'Homme à la Charte Africaine des Droits et du bienêtre de l'enfant, en passant par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la Convention internationale sur les droits de l'enfant, le Cameroun s'est engagé à protéger et à garantir non seulement le droit à l'éducation mais aussi et surtout à s'engager à « fournir un enseignementprimaire gratuit et obligatoire » aux enfants camerounais.

Par ailleurs, conformément aux provisions constitutionnelles, le Cameroun s'est effectivement lancé dans la décentralisation, avec en prime le transfert de compétences et de ressources des services centraux aux collectivités territoriales décentralisées. Le secteur de l'éducation de base est parmi les domaines entièrement transférés aux communes. Les communes qui normalement devraient être plus proches des populations et plus aptes à répondre plus efficacement à leurs besoins. Dans la même veine, le Cameroun s'est formellement engagé dans cette voie à travers l'affirmation solennelle de la gratuité de l'enseignement primaire par le Chef de l'Etat, lors de son traditionnel discours à la Nation du 10 février 2000 ; cet engagement politique s'est d'ailleurs concrétisé avec la signature quelque temps après du décret le matérialisant.Il est donc incompréhensible que plus d'une décennie après, les réalités et pratiques sur le terrain soient tout simplement contraires à l'esprit et à la lettre dudit texte.Il convient de rappeler que dans le cadre de ce projet, une étude préalable sur l'état de lieux des fonds scolaires a été menée ; ses résultats attestent de la nécessité et de l'urgence d'agir. Cette étude commande l'Action en faveur de l'amélioration quantitative et qualitative de la participation/implication des citoyens/parents dans les politiques publiques relatives à l'éducation de base. Cette participation/implication des parents est d'ailleurs consacrée dans la politique de l'éducation au Cameroun. Elle se fait actuellement à travers les Associations de Parents d'Élèves d'abord et Associations de Parents d'Élèves et Enseignants ensuite. Cette institutionnalisation de l'implication des parents d'élèves dans le système éducatif a été saluée et encouragée par la société civile.Au regard des spécificités des maux liés à l'enseignement primaire au Cameroun, force est de constater que l'option de la gratuité109(*) choisie par l'Etat était une décision judicieuse. En effet, bien plus qu'un simple arrimage à des agendas internationaux, cette décision était indispensable et urgente. Les données sur l'éducation primaire au Cameroun montrent, que «ce secteur est caractérisé par un accès à l'école primaire sans disparités sociales prononcées. Mais après l'accès à l'école, si les disparités selon le genre continuent de rester modérées, ce n'est pas le cas de celles selon le milieu de résidence et selon le niveau de richesse des parents qui s'avèrent relativement importantes dans l'ensemble des autres instances qui structurent les flux scolaires ; et cela vaut pour la rétention en cours de primaire.» Le rapport produit par laBanque Mondiale (2014) sur la question révèle :

· Les disparités au niveaurégional 

Les comparaisons entre régions montrent qu'en 2011 le taux d'achèvement des études primaires dans les Zones d'Education Prioritaire (malgré l'attention accrue accordée) allait de 46 % (dans l'Extrême-Nord) à 81 % (à l'Est), contre plus de 94 % dans chacune des autres régions du pays. Or ces ZEP sont aussi les régions les plus pauvres du pays.

· Les inégalitéssociales 

S'agissant des résultats scolaires, les différences entre catégories de revenus sont davantage marquées. Alors que la quasi-totalité (97 %) des élèves appartenant au groupe des 20 % des ménages les plus riches achève le cycle primaire, seuls 40 % du quintile le plus pauvre de la population y parviennent ;

· La pauvreté en tant que principal facteur d'abandon de l'école 

Dans certaines zones rurales reculées du pays, on compte un seul enseignant pour 150 élèves ou plus. Aussi, dans les zones défavorisées, il n'existe pratiquement pas de manuels dans les salles de classe ou un seul manuel est disponible pour 50 ou 100 élèves. Ainsi, les parents des enfants des écoles primaires doivent prendre en main de nombreuses charges. Ce coût élevé de la scolarisation dans le primaire empêche de nombreuses familles d'envoyer leurs enfants à l'école et/ou de les maintenir. Selon la dernière enquête sur l'emploi et le secteur informel, le manque de moyens financiers est 48,6% (principale cause) responsable de non fréquentation et d'abandon scolaire.

Il apparaît de toute évidence que si rien n'est fait, l'enseignement primaire au Cameroun risque de devenir progressivement un mécanisme d'exclusion et notamment des couches défavorisées.L'effectivité de la gratuité de l'enseignement primaire demeure de ce fait un impératif.L'Etat gagnerait alors à mieux encadrer cette gratuité et les citoyens à se l'approprier.En fin de compte, l'enseignement primaire au Cameroun connaît des difficultés spécifiques.La résolution de ces derniers interpelle les différents acteurs de la communauté éducative dans leurs missions respectives.

Cependant, face aux discours institutionnels inadéquats à leurs réalités, lesAPEE peinent à se réapproprier du système éducatif au niveau local. Sans cadre juridico légal adéquat pour leur participation dans les écoles, elles restent incapables de remplir leurs missions qu'elles ignorent d'ailleurs. Ceci laisse place à toutes sortes d'abus dans leur fonctionnement. Elles restent de ce fait incapables de contribuer à une amélioration de l'accès à l'enseignement et la qualité de l'éducation dans le champ de l'enseignement primaire ; et ce malgré la décentralisation qui privilégie une démocratie participative au niveau local. Toutes choses qui concourent à des frustrations et démotivations chez les parents, entraînant leur distanciation de l'école avec son lot de conséquences pour le système éducatif.

C'est fort de tout ce qui précède qu'il est proposé d'initier des réformes, en vue d'améliorer le système éducatif de base au Cameroun. Ladite réforme peut avoir de nombreuses approches et notamment celle de l'approche par acteurs.

3-La multiplication des emplois au Cameroun et l'interdiction de vente et de consommation des drogues

La multiplication des emplois et l'interdiction de vente et de consommation des drogues sont des solutions très importantes de lutte contre la déperdition scolaire au Cameroun. Lors de nos investigations, sur les 302 personnes interrogées, 150 personnes affirment la multiplication des emplois et l'interdiction de vente de drogues au Cameroun seraient une solution à ce phénomène. Les propos recueillisauprèsd'une élève de la classe de 5ème au Lycée bilingue de Garoua-Boulaï, est très important cet égard. Cette dernière affirme : « une meilleure façonde redonner le goût de l'école aux élèves selon moi serait sans doute la création des nouveaux emplois. Cette mesure luttera contre la pauvreté et le chômage des jeunes diplômés »110(*).

En ce qui concerne, la délinquance juvénile, une meilleure façon d'en empêcher cette pratique est l'interdiction de vente et de consommation des drogues par le gouvernement. Telles ne sont les seules solutions à la déperdition scolaire observée dans la commune de Garoua-Boulaï. Venons-en au rôle des élèves dans ce sillage.

Bref, pour lutter contre la déperdition scolaire, la principale solution consiste à recourir au service civique. Ainsi, les jeunes pourront se revaloriser en réalisant des missions d'intérêt général. Le service civique encourage également des jeunes à se fixer un objectif qui les pousseront à se former. Du reste, la prévention, reste la meilleure solution. Pour ce faire, il est primordial de réviser les programmes scolaires et les systèmes de notation des élèves111(*).

III-LE RÔLE DES ÉLÈVES DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE

Pour éviter la déperdition scolaire aux primaire et secondaire, les élèves doivent respecter un certain nombre de paramètres parmi lesquels le respect des conseils des parents ou des pères éducateurs et respecter scrupuleusement le règlement intérieur de l'école.Cheval de bataille de toute structure de formation, la discipline apparait comme la voie royale qui assure le plein épanouissement des élèves. S'il est vrai qu'aucune armée ne peut gagner la moindre bataille dans le désordre, il est aussi vrai qu'aucun bon résultat à l'école n'est possible dans l'indiscipline, aussi la moralisation des comportements des élèves doit-elle aujourd'hui plus qu'hier être la préoccupation majeure de tout enseignant. Le professeur doit cultiver chez l'élève le sens de l'effort, le gout du travail bien fait et le respect d'autrui, valeurs essentielles pour l'insertion de celui-ci dans le milieu scolaire et dans la communauté.

IV-LA SOLUTION AU MANQUE D'ACTE DE NAISSANCE

Les solutions concrètes garantissant l'accès à l'enregistrement des naissances. Ces solutions peuvent être :

1-La campagne d'inscription à l'état civil

Il faut que les organisations internationales et le gouvernement camerounais organisent des campagnes de sensibilisations portant sur l'inscription à l'état civil. C'est le cas par excellence, de la campagne d'inscription à l'état civil de l'Association humanitaire SOS enfants au Camerounprécisément au Foyer Notre-Dame de la Foret(FONDAF) à Bipindi. Ladite campagne s'est déroulée en six phases distinctes :

-identification des enfants ;

-travail de sensibilisation auprès des autorités compétentes ;

-attestation d'âge apparent par le médecin chef du centre médical de Bipindi ;

-attestations de non enregistrement de naissance ;

-jugements supplétifs ;

-inscription des enfants au registre d'état civil.

2-La campagne nationale de sensibilisation aux actes d'état civil

Le Cinéma Numérique(CNA) a organisé une campagne de sensibilisation à l'état civil dans les dix régions du Cameroun entre avril et juillet 2016112(*). Ceci ayant pour objectif d'améliorer le taux d'enregistrement d'état civil. Chaque région a accueilli dix projections-débats dans dix localités différentes, pour un total de 100 séances. À cet effet, une série de trois courts films de 15 minutes chacun a été produit, sous la réalisation de Cyrille Masso. Ils ont sensibilisé sur l'établissement des actes de naissance, acte de mariage et acte de décès. Les projections cinématographiques se sont déroulés en plein air et se sont suivi de causeries éducatives.

Nous recommandons :

Aux organisations de la société civile :

-l'organisation de projets de recensement des enfants sans acte de naissance dans toutes les parties du pays ;

-l'organisation de grandes campagnes de sensibilisation des populations et du personnel médical sur la sensibilisation des parents concernant la déclaration de naissance des enfants.

Aux États :

-la gratuité de l'enregistrement des naissances dans un délai précis ;

-le rapprochement des services d'état civil et des populations rurales ou autochtones par la création des postes locaux d'état civil.

En somme, présenter les solutions à la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaïa fait l'objet de ce dernier chapitre. Toutes proportions gardées, révèlent que, cette recherche a permis de repérer plusieurs solutions. En effet, l'accent a été mis sur les rôles des parents, des enseignants, de l'État et celui des élèves eux-mêmes. Les grandes lignes de ce chapitre ont été focalisées sur les points suivants : la suppression des frais d'APEE, la lutte contre le chômage, la sensibilisation des parents et élèves sur les biens fondés de l'école, la sensibilisation des filles sur les moyens de prévention des grossesses précoces, le recrutement des enseignants formés dès la fin de leur formation et l'interdiction de vente et de consommation des drogues.

Le gouvernement doit s'efforcer de hiérarchiser les besoins en matière d'éducation des familles vulnérables, d'améliorer les normes d'éducation et de s'attaquer au problème de disparité entre les sexes. Les solutions à mener par le gouvernement sont nombreuses113(*) :

-chaque enfant doit avoir accès à une éducation gratuite et de haute qualité, où les programmes devraient êtreconçus pour stimuler à penser de façon critique et créative.

-la cantine scolaire gratuite et une belle initiative pour la motivation des enfants, mais aussi des parents ;

- Une aide aux enfants pour les effets scolaires de bases tels que les cartables, cahiers, stylos, crayon, etc ;

-les écoles devraient être équipées et rénovées (bancs, tables, toilettes, pharmacie, salle de classe et bureau des enseignants).

CONCLUSION GÉNÉRALE

Dans cette étude qui a porté sur la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï(Est- Cameroun) : 1962-2019, notre préoccupation majeureétait d'identifier et d'analyser les facteurs et les conséquences de la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier. De manière spécifique, cette étude avait pour objectifs de : cerner les facteurs de la déperdition scolaire, de dégager ses conséquences et de proposer les solutions de remédiation.

Comme nous l'avons souligné au niveau du résumé, cette étude avait comme objet d'étude de cerner le nombre d'élèves ayant abandonné leurs études en 2019. Les résultats de nos investigations sur le terrain montrent à juste titre que, trois cents(300) élèves ont abandonné le navire scolaire en pleine navigation dans la commune de Garoua-Boulaï durant l'année scolaire 2019/2020.

C'est depuis longtemps que nous observons ce phénomène récurrent qui ne cesse de s'amplifier au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier. Ce constat nous a conduit à élaborer la problématique suivante, quels sont les facteurs qui expliquent la déperdition scolaire au Cameroun en général et dans la commune de Garoua-Boulaï en particulier ? Ce travail a été articulé autour de quatre chapitres.

Le premier chapitre était consacré à la présentation de la commune de Garoua-Boulaï, notre zone d'étude. Il en ressort après analyse que, le district de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 66/DF/435 du 26 aout 1966, avec une superficie de 1 125 km2. Ce district a été érigé en arrondissement en 1979. L'arrondissement de Garoua-Boulaï a été créé par décret N° 79/469 du 14 novembre 1979. Cet arrondissement s'étend sur une superficie de 2 125 km2 pour une population de 130 000 habitants. Ville frontalière et cosmopolite, Garoua-Boulaï est aussi un bel exemple d'intégration nationale et d'hospitalité. Ici, deux grands groupes ethniques que sont les Gbaya et Foulbé, vivent en parfaite harmonie avec d'autres tribus venues des autres régions du Cameroun et des pays voisins. Ce chapitre nous a permis de comprendre la carte scolaire de la commune de Garoua-Boulaï. Cette dernière comprend  28 écoles maternelles, 43 écoles primaires et 09 écoles secondaires.Il nous a également permis de comprendre, le dégré de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï.

Le chapitre 2, quant à lui était destiné à l'identification et analyse des différents facteurs de déperdition scolaire dans de la commune de Garoua-Boulaï.Nous avons identifié et analysé quatre catégories de facteurs. Il s'agit des  facteurs personnels, facteurs scolaires, facteurs socio-économiques et les facteurs familiaux. En ce qui concerne les facteurs personnels, nous avons mis l'accent sur  le milieu social, le manque d'intérêt pour l'école et le libertinage des enfants. Les facteurs scolaires se résument en  manque criard des enseignants, les effectifs pléthoriques, le système éducatif camerounais en panne, les violences de genres en milieu scolaire et la violence en milieu scolaire. Les facteurs socio-économiques se déclinent en la pauvreté extrême de certains parents et le chômage des jeunes diplômés, l'exploitation artisanale de l'or et les Mariages et les grossesses précoces. Enfin, comme facteurs familiaux l'accent a été mis sur la structure familiale et l'analphabétisme de certains parents.

Le troisième chapitre a porté surles conséquences de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï. Il en ressort après analyse qu'il existe plusieurs conséquences de cette déperdition scolaire. Il s'agit de, le taux de chômage élevé, la réduction de l'autorité parentale, la délinquancejuvénile, l'attrait au banditisme, vol et au phénomène d'enfant de la rue, la prostitution et le phénomène fille-mère, l'activité de moto-taxi,l'analphabétisme des décrocheurs et l'extrême pauvreté familiale.

Le dernier chapitre avait la charge de trouver les solutions à ce fléau social.Ainsi, l'accent a été mis sur le rôle des parents, des enseignants, de l'État et celui des élèves eux-mêmes. Les grandes lignes de ce chapitre ont été focalisées sur les points suivants : la suppression des frais d'APEE, la lutte contre le chômage, la sensibilisation des parents et élèves sur les biens fondés de l'école, la sensibilisation des filles sur les moyens de prévention des grossesses précoces, le recrutement des enseignants formés dès la fin de leur formation et l'interdiction de vente et de consommation des drogues.

Le gouvernement doit s'efforcer de hiérarchiser les besoins en matière d'éducation des familles vulnérables, d'améliorer les normes d'éducation et de s'attaquer au problème de disparité entre les sexes. Les solutions à mener par le gouvernement sont nombreuses:

-chaque enfant doit avoir accès à une éducation gratuite et de haute qualité, où les programmes devraient être conçus pour stimuler à penser de façon critique et créative.

-la cantine scolaire gratuite et une belle initiative pour la motivation des enfants, mais aussi des parents ;

- Une aide aux enfants pour les effets scolaires de bases tels que les cartables, cahiers, stylos, crayon ;

-Sensibilisation de la population sur l'enregistrement des naissances afin d'établir des actes de naissances gratuits aux enfants.

En ce qui concerne la méthodologie, nous avons fait recours à la méthode systémique et aux techniques d'observation simple, documentaire et à l'entretien à travers les guides d'entretien élaborés au préalable. La compréhension de la déperdition scolaire tient à la logique systémique qui met en relief les liens d'interdépendance entre les différents éléments.

Nous sommes convaincus que notre étude n'a pas insisté sur le cas de déperdition scolaire des filles dans la commune de Garoua-Boulaï. De plus, notre étude n'a pas insisté sur le rôle des organisations internationales dans la lutte contre la déperdition scolaire. D'autres travaux viendront combler nos lacunes dans l'avenir.

En dernier ressort, il convient de retenir que, pour remédierdéfinitivement à ce fléau social qui mine le système éducatif camerounais, nous pensons qu'il serait nécessaire que, l'État camerounais, les parents d'élèves, les élèves eux-mêmes et les enseignants tiennent compte de leurs rôles respectifs envue d'assurer l'égalité de chance à tous les enfants face à l'institution scolaire.

SOURCES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIQUES

I-SOURCES ORALES

Nom et Prénom

Age

Statut socio-professionnel

Date et lieu d'entretien

1

Adamou Abdon

50 ans

Actuel maire de Garoua-Boulaï

27/08/2020 à Garoua-Boulaï

2

Azimi Bingué

40 ans

Directrice de l'E.P.P Saint-Paul de Garoua-Boulaï

28/07/2020

3

Ayissi Bruno

38 ans

PLEG de Géographie

28/07/2020 au lycée classique de Garoua-Boulaï

4

Amina Djida

15 ans

élève

22/10/2020 au lycée bilingue de Garoua-Boulaï

5

Asta Falatia

17 ans

élève

12/09/2020 à Bindiki

6

Adaré Gassawilly Mireille

46 ans

Directrice de l'E.P.P groupe 1 de Garoua-Boulaï

23/08/2020 à Garoua-Boulaï

7

Alida

31 ans

institutrice

23/08/2020 à Garoua-Boulaï

8

Assoura Jean Baudelaire

17 ans

élève

18/10/2020 à Goza

9

Aïssatou Y.L. Épse Yoko

47 ans

Proviseur du lycée classique de Garoua-Boulaï

11/08/2020 au lycée

10

Barbou Doko Jean

54 ans

Instituteur

16/08/2020 à l'inspection

11

Bago Lingui Frédéric

26 ans

PLEG de Géographie

16/09/2020 au quartier Lycée de Garoua-Boulaï

12

Bazama Solange

45 ans

institutrice

15/08/2020 à l'inspection

13

Belndanga Dubois Jean

60 ans

instituteur

10/08/2020 à Garoua-Boulaï

14

Belndanga Gandiri Sylvain

29 ans

instituteur

12/09/2020 à Bindiba

15

Dari Yadji Mariam Ester

31 ans

commerçante

12/09/2020 à Sabal-ville

16

Diyen jam Lawrence

50 ans

Sous-préfet

14/09/2020 à la Sous-préfecture de Garoua-Boulaï

17

Dockwenna Jean Claude

16 ans

élève

25/09/2020 à Garoua-Boulaï

18

Doko Olsen Yerima Nasser

15 ans

élève

29/08/2020 à Garoua-Boulaï

19

Doudou Yasmine

14 ans

élève

19/10/2020

20

Dubois chérif Tamaï

22 ans

Ancien élève

29/08/2020 à Garoua-Boulaï

21

Dubois Aldou

24 ans

étudiant

29/08/2020 àGado-Badzéré

22

Élé André

40 ans

PLEG de Chimie

21/08/2020 au lycée technique de Garoua-Boulaï

23

El Hadj Haman Elie

26 ans

étudiant

23/10/2020 à Ndanga-Gbakobo

24

Florence

18 ans

Ancienne élève

19/08/2020 à Bindiba

25

Gbéwéssé Donatien

23 ans

élève

19/08/2020 à Gado- Badzéré

26

Gomna Léon

10 ans

élève

20/09/2020 à Garoua-Boulaï

27

Hamza Ali

17 ans

Ancien élève

17/08/2020 à Bindiki

28

Haïto André Sylvain

26 ans

étudiant

17/08/2020 à Zamboï

29

Hamadou Ézéchiel

26 ans

Gendarme

17/08/2020 à Garoua-Boulaï

30

Husseini

44 ans

Commissaire de police

19/09/2020 à Garoua-Boulaï

31

Jonace

39 ans

instituteur

18/08/2020 à Garoua-Boulaï

32

Kemagno Bata Roméo

16 ans

élève

19/09/2020 à Sabal-ville

32

Koh Benjamin

38 ans

directeur

12/09/2020 à Illa

34

Lema Marie Noël

22 ans

Ancienne élève

12/09/2020 à Goza

35

Manga Engolo Jeremy

52 ans

instituteur

1er /09/2020 à l'inspection

36

Mbellé Valery

22 ans

élève

12/09/2020 à Bindiki

37

Mbiango François

32 ans

étudiant

13/09/2020 au marché-central

38

Mengapché Joseph

27 ans

instituteur

13/09/2020 à Bindiki

39

Mezala Oumarou Dubois

28 ans

Ancien élève

13/09/2020 à Béthanie

40

Motokouendj Maximin

50 ans

Inspecteur de l'éducation de base

14/09/2020 à l'inspection

41

Ndanga Mano Josep

37 ans

instituteur

14/09/2020 à Nagonda

42

Ndjiki Marguerite

23 ans

institutrice

14/09/2020 à Bindiki

43

Ndiffo Hilaire

48 ans

PLEG de Littérature

18/09/2020 à Garoua-Boulaï

44

Ndouyang

39 ans

PLEG d'orientation

18/09/2020 à Garoua-Boulaï

45

Samuel Mboulaï

65 ans

instituteur

20/09/2020 à Garoua-Boulaï

46

Souleymanou

42 ans

Chef de service d'urbanisme à la mairie

15/10/2020 à Garoua-Boulaï

47

Sodéa Ziziwa Emmanuel

33 ans

Ancien élève

15/10/2020 à Garoua-Boulaï

48

Sophie Songou

10 ans

élève

15/10/2020 à Bindiki

49

Tidike Samuel Hamadou

57 ans

Chef

16/10/2020 à Bindiki

50

Toby Adamou Joséphine

26 ans

étudiante

16/10/2020 à l'école soudan

51

Toué Félix

27 ans

élève

16/10/2020 à Goza

52

Yaffo Ndoé Esther

54 ans

Ex -maire

20/10/2020 à Garoua-Boulaï

53

Zarmo Cathérine

19 ans

élève

21/10/2020

54

Zongagnina Odile Claire

23 ans

institutrice

21/10/2020 à Garoua-Boulaï

55

Zibo Grégoire

14 ans

élève

22/10/2020 à Garoua-Boulaï

56

Zengoé Pauline

11 ans

élève

22/10/2020 à Garoua-Boulaï

I. SOURCES ECRITES

1. Ouvrages

-AdakouApedo-Amah & C. WandjiNjomou, 2015, Guide de travail des « Maris modèles » en matière de lutte contre les MEMPF,Women on the Move for EqualDevelopment(WOMED), avec l'appui du fond canadien d'initiatives locales. p.13.

-AdakouApedo-Amah et C.WandjiNjomou, 2015, Projet de réduction des Mariages d'Enfants, des Mariages Précoces et Forcés (MEMPF) à travers des actions pour le changement de comportement des populations et la prise en charge des victimes à Garoua-Boulaï, Women on the Move for EqualDevelopment (WOMED), pp.20, 21.

-Déclaration universelle des droits de l'homme, Droits de l'enfant, manueld'éducation civique, UERP, 1994, p 23.

- Étude sur Ia déperdition et non-fréquentation scolaire, UNICEF-MEM,

- FRAGNIÈRE Jean-Pierre, Comment faire un mémoire ?, Lausanne : Éditions RéalitésSociales, 2000.

- FRAGNIÈRE Jean-Pierre, Comment réussir un mémoire : comment présenter une thèse, comment rédiger un rapport, Paris : Dunod, 1991.

-GREFAAD,plan du développement de la commune de Garou-Boulaï, pp 12- 16.

- Hallack, J., À qui profite l'école ?, bibliothèque de la FALSH, université de Ngaoundéré.

-KomlatseKomla, 2017, Ce que l'école aurait dû nous enseigner, les éditions Togo en vogue, p.8.

- MACCIO Charles, Savoir écrire un livre, un rapport, un mémoire. De la pensée à l'écriture, Lyon : Chronique sociale, 4e édition, 2003.

- Mbarga, E., 1976, cours d'histoire des institutions du Cameroun, Yaoundé, université de Ngaoundéré.

- Paul, L. et Brimer, M.A., 1971, La déperdition scolaire : un problème mondial, paris ; UNESCO.

-Tournier, B.& G. Gottelmann-Duret, 2015, Recrutement et formation des enseignants : questions et options, p.14.

-ANONYME,Guide de rédaction et d'évaluation d'un mémoire recherche en vue de l'obtention du Diplôme de Professeur des Lycées d'Enseignement Secondaire Général de deuxième grade (DI.P.E.S. II) Filière : Histoire, Université de Yaoundé I.

Avril1995, p. 13.

-Bourdieu P. et Passeron, J.C. La reproduction, éléments pour une théorie du système d'enseignement, Paris, Édition de Minuit, 1970.

-DjansiOuya, L., Tout sur la sexualité, Éditions TDF, p.3.

-DORSELAER Jacques, Méthodologie pour réaliser un travail de fin d'études,Bruxelles : Ed. du C.R.I.D, 2002.

-GEFA & ENGINEERING Sarl, 2015, Programmation des besoins et formation des scenarii d'aménagement, mairie de Garoua-Boulaï, p.68.

-MINEBASE et la Coopération française, 2007, La professionnalisation des enseignants de l'éducation de base : les recrutements sans formation initiale, séminaire international du 11 au 15 juin 2007, pp.2, 3.

2. Articles

- Winnykamen, F., 1982, «l'apprentissage par observation», Revue française de pédagogie, N°59.

- Royer, E. et Leclerc, D., 1999, «Risque d'abandon scolaire, style parental et participation parentale au suivi scolaire», Revue canadienne de l'éducation, N° 24, pp. 441-453.

- Janosz, M., 2000, «l'abandon scolaire chez les adolescents : perspective nord-américaine», VEI enjeux, septembre, n° 122, pp. 105-127.

-Pierre Yves Bernard, 2017, «le décrochage scolaire en France : du problème institutionnel aux politiques éducatives», pp. 17 -20.

- Mbassamenick, d., 2002, les abus sexuels en milieu scolaire au Cameroun: résultats d'une recherche-action à Yaoundé.

- NzegeGbiako, y. Et p. YamozeYalome, P., « Effectifs pléthoriques et ses conséquences sur l'Encadrement Pédagogique des élèves du Primaire de Gbadolite », p.5.

- Royer, E. et Leclerc, D., 1999, « Risque d'abandon scolaire, style parental et participation parentale au suivi scolaire», Revue canadienne de l'éducation, N° 24, p. 44-453.

-Edition spéciale Plaidoyer Droit à l'éducation, 2015 « Plaidoyer pour réforme de l'APEE et effectivité de la gratuité », l'école primaire gratuite au Cameroun : c'est un droit de l'homme, vol 1, pp.12-13.

-M. Yakouba Yaya, 1999,« bilan de l'éducation en Afrique étude des cas du Cameroun»,Revue étude prospective p.5

-Devers, M.E., et Hofmann, H.E., 2012, Les violences de genre en milieu scolaire comme facteur de déscolarisation en Afrique subsaharienne francophone, triennaledel'éducationetformationenAfrique(Ouagadougou,BurkinaFaso).

-Manon Théorêt et Mohamed Hrimech, s.d. «Les paradoxes de l'abandon scolaire : trajectoires de filles et de garçons du secondaire», dans Revue canadienne de l'éducation 24,3 (1999)  vol. 24, No. 3, pp.251-264.

-Noumba, I., 2008, Un profil de l'abandon scolaire au Cameroun, Dans Revue d'économie du Développement, 2008/1 (Vol. 16), pp. 37-62, https://www.cairn.info/revue-d-econo consulté le 07 juillet 2020.

-NzegeGbiako, Y. et Yamoze Yalome, P., Effectifs pléthoriques et ses conséquences sur l'Encadrement Pédagogique des élèves du Primaire de Gbadolite, université de Gbadolite.

3. Rapport d'études

- Association MAHANAIM Cameroun 28/02/2019, Rapport d'enquête sur les déterminants de la déperdition scolaire dans le centre-ville de la commune de Garoua-Boulaï.

- Décrochage scolaire : genèse et logique des parcours, rapport de recherche pour la DPD/MEN, novembre 2002(PDF).

-Moisan, C., 2011, « comment en finir avec l'échec scolaire : les mesures efficaces », projet de rapport national de base de la France », dans le cadre de l'activité de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

-BelndangaGarba, B. et al., 2016, Rapport de stage de vacance dans la commune de Garoua-Boulaï, p.7.

-Motokouendj M., 2019, Rapport de rentrée scolaire 2019-2020, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de Garoua-Boulaï.

-Bazama S. et Barbou Doko, J., 2016, Rapport de fin d'année, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de Garoua-Boulaï.

-Motokouengj, M., 2017, Rapport de rentrée scolaire 2016-2017, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de Garoua-Boulaï.

-Élé, A., 2019, Rapport de fin d'année scolaire 2018/2019, lycée technique de Garoua-Boulaï.

-Ndiffo H., 2009, Rapport de rentrée scolaire 2008/2009, lycée classique de Garoua-Boulaï.

-Belndanga D. J., et al 2010, «Rapport de rentrée scolaire 2009/2010», inspection d'arrondissement de l'éducation de base de Garoua-Boulaï.

-Bouba Gidantang, 2003, rapport de la rentrée scolaire 2002/2003, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de Garoua-Boulaï, p. 7.

4. Mémoires et thèses de doctorats

- Djeou, P., 2002, « la déperdition scolaire dans la plaine de MBE : enjeux pour le développement local», maitrise en sociologie, université de Ngaoundéré.

-Chansophat Yin, 2005, « étude des facteurs de l'abandon scolaire au niveau primaire au Cambodge», mémoire présenté à l'université du Québec à Chicoutimi comme exigence partielle de la maîtrise en éducation, p.50.

-D. Doucet, 1993, «Rôle du style parental dans le phénomène de l'abandon scolaire chez les adolescents», mémoire présenté à l'université de Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle de la maitrise en psychologie, pp. 6, 7.

-Kantabazé Claver, P., 2010, « Déperditions scolaires dans le secteur de l'élémentaire au Burundi : cas de la mairie de Bujumbura», thèse de doctorat en science de l'éducation, université Cheik AntaDiop Dakar, pp.33, 35.

-Koura Diallo, 2010, «L'influence des facteurs familiaux, scolaires et individuels sur l'abandon scolaire des filles en milieu rural, de la région de Ségou au Mali », thèse de Doctorat (Ph.D) à l'université de Montréal, en sciences de l'éducation.

-Maman, J., 2017, ? La déscolarisation des jeunes et la question du développement dans l'arrondissement de MBE », mémoire en sociologie, université de Ngaoundéré, p.91.

-NgoufoYemedi, J., 2004, « Les déperditions scolaires au Cameroun : estimation du niveau et recherche des déterminants'', mémoire de fin d'études spécialisé en démographie, université de Yaoundé II, Institut de Formation et Recherche démographiques, pp. 14, 15.

-Nguéhan, 2007, B.S, « Environnement social précaire, décrochage scolaire et stratégies de réussite: une étude exploratoire du phénomène au quartier New-Bell de Douala», mémoire master II en psychologie sociale, université de Douala pp.14-17 en ligne sur https://www.memoireonline.com consulté le 04 juillet 2020.

-Pamphile Nkusi, 1995, « L'environnement alcoolique et l'abandon scolaire au Rwanda» , Mémoire de Maitrise en éducation, Université du Québec, pp.9-12.

-ZahSawadogo, M., 2013, «Analyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des zones périurbaines de Ouagadougou : cas des établissements d'enseignement secondaire de la commune rurale de Saaba », mémoire de master online, Université de Koudougou, consulté sur www.memoireonline.com, le 22/09/2020.

5. Webographie

- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/vol-(droit), consulté le 26/10/2020.

-Kouagheu, 2019, «Du Cameroun à la Centrafrique, le voyage retour des réfugiés», https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/29/du-cameroun-a-la-centrafrique-le-voyage-retour-des-refugies-6017359-3212.html, consulté le 17 juillet 2020.

- http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com, consulté le 15/10/2020.

- S. Chi Elvido, 2020, Municipales 2020 : l'UNDP remplace le RDPC à Garoua-Boulaï, consulté sur le site https://datacameroon.com/municipales-2020-lundp-remplace-le-rdpc-a-garoua-boulai/ , le 17 juillet 2020.

-y. NzegeGbiako et p. YamozeYalome, « Effectifs pléthoriques et ses conséquences sur l'Encadrement Pédagogique des élèves du Primaire de Gbadolite », consulté sur le site www.congovirtuel.com , le 12/ 10/2020 

- http://lymvision.unblog.fr/2012/03/30/les-problemes-de-l'education-au-cameroun/ mis en ligne en mars 2012, consulté le 15 septembre 2020.

- L'abandon scolaire : causes et conséquences, www.didac.mip.fr , consulté le 22/09/2020.

-G. Siakeu,« Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun », http://portail-eip-org/SNC/eipafrique/Cameroun/déperdition.html, consulté le 06/10/2020.

- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Délinquance-juvénile , consulté, le 09/09/2020.

-Dossier : Délinquance juvénile, cause et prévention rédigé par rédaction Midi Madagasikara, 2015, sur www.midi-madagasikara.mg consulté le 18/10/2020.

- https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enfant-des-rues, consulté le 12/10/2020.

- https://www.congovirtuel.com/page-rapport-travaux/page-tfc-manga.php , consulté le 22/09/2020.

-- Brasseul, J., « Le rôle de l'éducation dans le développement économique des États-Unis : le cas du G1 Bill», RevueMondesFrancophones.com, consulté sur https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill, le 12/12/2020.

- http://bv.cdeacf.ca/documents/PDF/rayonalpha/, consulté le 15/10/2020.

- https://www.globalpartnership.org/fr/blog/la-pedagogie-centree-sur-l'apprenant-un-localisme-mondialise, consulté le 15/10/2020.

- L'abandon scolaire : causes et conséquences, consulté sur https://www.didac-mip.fr/causes-et-conséquences/labandon-scolaire-causes-et-consequences, consulté le 25 octobre 2020.

-Comment lutter contre l'abandon scolaire ?, sur www.didac-mip.fr , consulté le 29/10/2020

6. Autres documents

-Dictionnaire universel ;

- Dictionnaire de français(Wiktionnaire) ;

-Cours de Gandiri, S., 2015, la sociologie de l'éducation, ENIEG de Tibati ;

-Règlement intérieur du lycée bilingue de Garoua-Boulaï.

ANNEXES

Annexe 1 : Attestation de recherche de Belndanga Garba Bienvenu

Annexe 2 : Ordonnancede mener des recherches dans la commune de Garoua-Boulaï

ANNEXE 3 : GUIDED'ENTRÉTIEN RESERVÉAUX ELEVES

Fiche N° :

Nom et prénoms du chercheur : BELNDANGA GARBA Bienvenu

Adresse : étudiant à l'université de Ngaoundéré.

Chers élèves, nous vous prions de bien vouloir répondre à toutes ces questions, afin que nous puissions collecter des informations, en vue de la rédaction de notre Mémoire portant sur : « La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est -Cameroun) : 1962-2019 ».

Date et lieu d'entretien :

1-Nom et prénoms :

2-Nationalité :

3-école fréquentée :

4-Age :

5-Genre :

Masculin

 

Féminin

 

6- Quelle est la langue que vous parlez le plus à la maison ?

Français

 

Anglais

 

Langue maternelle

 

7-quel est le niveau d'instruction de votre père ?

Analphabète

 

Primaire

 

Secondaire

 

universitaire

 

8- quel est le niveau d'instruction de votre mère ?

Analphabète

 

Primaire

 

Secondaire

 

universitaire

 

9- quelle est la profession de votre père ?

10- quelle est la profession de votre mère ?

11- Si oui, en quelle classe avez-vous cessé les études ?

12-Quel est votre diplôme le plus élevé ?

13- Selon vous, quelles sont les six(06) principales raisons pour lesquelles les élèves abandonnent l'école dans cette localité ? (cochez six cases correspondantes)

Le manque du travail au Cameroun

 

Le manque d'intérêt pour l'école de la part des parents

 

Parents analphabètes

 

La pauvreté

 

Les travaux champêtres

 

Pour l'exploitation de l'or de Bindiba

 

Le Mariage précoce

 

La Grossesse précoce

 
 

Le redoublement de classe

 

La distance séparant le domicile de l'école

 

Autre raison à préciser :

14- si vous avez abandonné l'école temporairement ou définitivement, veuillez indiquer six(06) raisons pour lesquelles vous l'avez abandonné :

- La pauvreté matérielle et financière - Le décès des parents

- Le manque du travail au Cameroun -Mes parents ont divorcé

-c'était trop loin de chez moi - Échecs répétés

-Je suis parti pour être scolarisé à l'école coranique

- Mes amis ont abandonné

-J'ai été agressée sexuellement

-j'ai rejoint un programme professionnel

- tout simplement à cause du mariage

- L'exclusion de l'établissement

- Mes parents n'aimaient pas l'école

15- quelles solutions proposeriez-vous pour mettre fin à l'abandon scolaire ?

L'octroi des primes d'excellence aux meilleurs élèves de la commune de Garoua-Boulai lors de la remise des bulletins de notes du troisième trimestre

 

La prise en charge des enfants démunis par l'Etat

 

La gratuité des écoles primaires et secondaires

 

Le recrutement direct des instituteurs directement après la fin de leurs formations dans les ENIEG

 

La création des nouvelles écoles

 

Les parents doivent surveiller régulièrement leurs enfants et les inciter à faire leur devoir

 

16- prenez-vous un déjeuner avant de venir à l'école ?

Oui

 

Non

 

17- quelles activités font les élèves qui ont abandonné leurs études dans cette localité ?

-Moto

-Commerce

-Coiffure

-Agriculture

-Call Box

-Soudure

- Prostitution

-Aucune activité

-Autres à préciser :

ANNEXE 4 : GUIDE D'ENTRÉTIEN RESERVÉ AUX PARENTS

Fiche N° :

Chers parents, nous vous prions de bien vouloir répondre à toutes ces questions, afin que nous puissions collecter des informations, en vue de la rédaction de notre Mémoire portant sur : « La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est -Cameroun) : 1962-2019 ».

Nom et prénoms de l'enquêteur : Belndanga Garba Bienvenu

Adresse : étudiant à l'université de Ngaoundéré

Date et lieu d'entretien :

Identification de l'informateur

1-Nom et prénoms :

2-Nationalité :

3-Age :

4-Genre :

Masculin

 

Féminin

 

5- Que faites-vous dans la vie ?

6- En quelle année la ville de Garoua-Boulaï a-t-elle été créée ?

7- avez-vous des enfants en Age scolaire ?

Oui

 

Non

 

Si oui, combien sont-ils ?

8- Tous vos enfants vont-t-ils à l'école ?

Oui

 

Non

 

9-Si non pourquoi ?

10-Selon vous, quelles sont les conséquences de l'abandon de l'école ?

11-quels rôles proposeriez-vous aux acteurs ci-après pour éradiquer la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ?

A- Le gouvernement/l'Etat

B- Les enseignants

C- C- Les élèves

D- Les parents d'élèves

Annexe 5 :GUIDE D'ENTRÉTIEN RÉSERVÉ AUX ENSEIGNANTS

Fiche N° :

Chers enseignants, nous vous prions de bien vouloir répondre à toutes ces questions, afin que nous puissions collecter des informations, en vue de la rédaction de notre Mémoire portant sur : « La déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï (Est -Cameroun) : 1962-2019 ».

Nom et prénoms de l'enquêteur : BELNDANGA GARBA Bienvenu

Adresse : étudiant à l'université de Ngaoundéré

Date et lieu d'entretien :

Identification de l'enseignant

1-Nom et prénom :

2-Age :

3-École :

4-Titulaire de la classe de :

5-Genre 

Masculin

 

Féminin

 

6-l'année dernière l'effectif des élèves de votre classe s'élevait à combien ?

Garçons : Filles :

7-Le nombre de redoublants s'élevait à combien ?

Garçons :

Filles :

8- Qui abandonne plus facilement les études dans votre école ?

Filles : Garçons :

9- cochez les risques susceptibles de causer l'abandon scolaire dans votre école.

-Bâtiments inadaptés -Injures

- conditions insalubres -Risques d'enlèvement

-Violences

-Rejet des nouveaux

10-Quelles sont les stratégies que vous mettiez en place pour aider les enfants en difficulté d'apprentissage ?

11- Êtes-vous satisfaits de votre métier ?

Oui

 

Non

 

Si non, pourquoi ?

12-présenter brièvement quelques facteurs de la déperdition scolaire dans votre école sur le plan économique et culturel.

13-Quelles peuvent être les conséquences de ce phénomène ?

14- Quels rôles proposeriez-vous aux acteurs ci-après pour éradiquer la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï ?

A- La commune de Garoua-Boulaï

B- Le gouvernement/l'Etat

C- Les instituteurs/institutrices

D- Les élèves

E- Les parents d'élèves

ANNEXE 6:Tableau N° 12: Besoin en enseignants, salles de classe et tables bancs dans la commune

Besoins

Total

Enseignants

73

Salles de classe

122

Tables-bancs

3996

Blocs de latrines

22

Aires de jeu

22

Logements d'astreintes

22

Bureaux

19

Bacs à ordures

44

Reboisement

22

Point d'eau

22

Bibliothèques

5

Source : Synthèse de besoins d'éducation, 2019.

Annexe 7 : Figure représentant la taille d'échantillon de notre enquête

TABLE DES MATIÈRES

DÉDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SOMMAIRE iii

SIGLES ET ABRÉVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES FIGURES vii

RÉSUMÉ viii

ABSTRACT ix

INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA ZONE D'ÉTUDE. 19

I-L'ÉTUDE DU MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ 20

1-La localisation géographique de la commune de Garoua-Boulaï 20

2- Le climat 23

3-Le relief et sols 23

4-L'hydrographie, végétation et faune 23

II-L'ÉTUDE DU MILIEU HUMAIN DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAÏ 25

1-L'historique de la commune de Garoua-Boulaï 25

2-Population 30

3-Les Activités économiques 32

3-1-L'agriculture 32

3-2-L'exploitation minière 33

3-3-L'élevage 33

3-4-La Pêche 33

3-5-Le Petit commerce 33

III-LES INFRASTRUCTURES DE LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI 34

1-Les infrastructures scolaires 34

2-Les infrastructures sanitaires 36

3-Les infrastructures de l'Eau et Énergie 36

IV- LA SITUATION DU SYSTÈME EDUCATIF CAMEROUNAIS 36

1-La présentation du système éducatif camerounais 36

2-L'ampleur de la déperdition scolaire dans la commune de Garoua-Boulaï 37

CHAPITRE II : LES FACTEURS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULA. 40

I-LES FACTEURS PERSONNELS DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 41

1-Le milieu social 41

2-Le manque d'intérêt pour l'école 42

3-Le libertinage des enfants 42

II-LES FACTEURS SCOLAIRES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 43

1-Le manque criard des enseignants 43

2-Les effectifs pléthoriques 44

3-La panne du système éducatif camerounais 46

4-Les violences de genres en milieu scolaire 49

5-La violence en milieu scolaire 51

II- LES FACTEURS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 52

1-La pauvreté et chômage des jeunes diplômés 52

2-L'exploitation artisanale de l'or 54

3- Les mariages et grossesses précoces 55

4-Le manque d'acte de naissance 57

IV-LES FACTEURS FAMILIAUX DE LA DEPERDITION SCOLAIRE 59

1-La structure familiale 59

2-L'analphabétisme de certains parents 59

CHAPITRE III : LES CONSÉQUENCES DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI. 61

I-LE TAUX DE CHÔMAGEÉLEVÉ COMME CONSÉQUENCE PRINCIPALE DE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 62

II-LA RÉDUCTION DE L'AUTORITE PARENTALE 64

III- LA DÉLINQUANCE JUVÉNILE 64

IV-L'ATTRAIT AU BANDITISME, VOL ET AU PHÉNOMÈNE D'ENFANT DE LA RUE 65

V-LA PROSTITUTION ET LE PHÉNOMÈNE FILLE-MÈRE 66

VI-L'ACTIVITE DE MOTO-TAXI COMME CONSÉQUENCE DE DÉPERDITION SCOLAIRE. 67

VII-L'ANALPHABÉTISME DES DÉCROCHEURS ET L'EXTRÊME PAUVRETE FAMILIALE 69

CHAPITRE 4 : LES SOLUTIONS À LA DÉPERDITION SCOLAIRE DANS LA COMMUNE DE GAROUA-BOULAI 72

I-LE RÔLE DES PARENTS ET ENSEIGNANTS DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 73

1-Le rôle des parents 73

1-1- Favoriser la stabilité affective de l'enfant 74

1-2- Accompagner et suivre l'enfant 75

1-3- Apporter un soutien moral aux enfants 75

2-Le rôle des enseignants 75

2-1-Sensibilisation des jeunes filles sur le calcul du cycle menstruel. 76

2-2-La Sensibilisation des filles sur la prévention des grossesses précoces 77

2-3-L'application de la pédagogique centrée sur l'apprenant 79

2-4-L'enseignement pratique 80

II-LE RÔLE DE L'ÉTAT 82

1-Le recrutement massif des enseignants 82

2-La suppression des frais des APEE et l'urgence d'une réelle gratuité de l'enseignement primaire 84

3-La multiplication des emplois au Cameroun et l'interdiction de vente et de consommation des drogues 87

III-LE RÔLE DES ÉLÈVES DANS LA LUTTE CONTRE LA DÉPERDITION SCOLAIRE 88

IV-LA SOLUTION AU MANQUE D'ACTE DE NAISSANCE 88

1-La campagne d'inscription à l'état civil 88

2-La campagne nationale de sensibilisation aux actes d'état civil 89

CONCLUSION GÉNÉRALE 91

SOURCES ET RÉFÉRENCES BIBLIOGRAHIQUES 95

ANNEXES 106

TABLE DES MATIÈRES 116

* 1La déclaration universelle des droits de l'homme adoptée à paris le 10 décembre 1948 par 58 États membres de l'Assemblée générale.

* 2M. Kaboré Konkobo, 2008, « les causes et les conséquences de la déperdition en Afrique : cas du Burkina, https://pascallonkou.blog4ever.com/les-causes-et-les-consequences-de-la-deperdition-en-afrique-cas-du-burkina, consulté le 12/11/2020.

* 3I. Noumba, 2008« Un profil de l'abandon scolaire au Cameroun »,Revue d'économie du Développement, 2008/1 (Vol. 16), pp. 37-62, https://www.cairn.info/revue-d-econo consulté le 07 juillet 2020.

* 4G.Siakeu, «Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun», http://portail-eip-org/SNC/eipafrique/Cameroun/déperdition.html, consulté le 06 /10/2020.

* 5Lymvision, 2002, Les problèmes de l'éducation au Cameroun, consulté sur http://lymvision.unblog.fr/les-problemes-de-leducation-au-cameroun/, consulté le 22/09/2020.

* 6J. Delors, 1996, « L'éducation, un trésor est caché dedans», paris, Éditions Odile Jacob, pp.23-62.

* 7 J. Brasseul, « Le rôle de l'éducation dans le développement économique des États-Unis : le cas du G1 Bill»,MondesFrancophones.com, https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill, consulté le 12/12/2020.

* 8J. Brasseul, « Le rôle de l'éducation dans le développement économique des États-Unis : le cas du G1 Bill»,MondesFrancophones.com, https://mondesfrancophones.com/espaces/politiques/le-role-de-l'education-dans-le-developpement-economique-des-etats-unis-le-cas-du-gi-bill, consulté le 12/12/2020.

* 9 J. Ki-Zerbo, 1978, Histoire de l'Afrique noire d'hier à Demain, Paris, Hatier, p.16.

* 10Bouba Gidantang et Belndanga Dubois, rapport de fin d'année scolaire 1980-19981, p.13.

* 11Les archives du lycée classique de Garoua-Boulaï, le 25 septembre 2020.

* 12Bordereau de réussite au BEPC 2019, lycée de Garoua-Boulaï, consulté le 16 octobre 2020.

* 13Bordereaux de réussite au Baccalauréat général 2017,2018et 2019.

* 14Entretien avec Adamou Abdon, l'actuel maire de la commune de Garoua-Boulaï, 27/08/2020.

* 15 Zone séparant le Cameroun avec la République centrafricaine ; plan du développement de la commune de Garou-Boulaï réalisé par GREFAAD, pp 12-16.

* 16Dictionnaire Larousse, https://www.larousse.fr/francais/deperdition, consulté le 12/10/2020.

* 17J. Ngoufo Yemedi, 2004, « Les déperditions scolaires au Cameroun : estimations du niveau et recherche des déterminants», mémoire de fin d'études à l'Institut de Formation et de Recherche Démographiques(IFORD), université de Yaoundé 2, p.14.

* 18Ibid.

* 19 Kantabazé Claver, P., 2010, « Déperditions scolaires dans le secteur de l'élémentaire au Burundi : cas de la mairie de Bujumbura», thèse de doctorat en science de l'éducation, université Cheik Anta Diop Dakar, pp.33, 35

* 20 J .Ngoufo Yemedi, 2004, p.15.

* 21P. Bourdieu et J.-C Passeron J.-C (1970),  La reproduction, éléments pour une théorie du système d'enseignement, Paris, Édition de Minuit, p.35.

* 22Cours de S, Gandiri sur la sociologie de l'éducation, ENIEG de Tibati, 2015.

* 23 Chansophat Yin, 2005, « étude des facteurs de l'abandon scolaire au niveau primaire au Cambodge», mémoire présenté à l'université du Québec à Chicoutimi comme exigence partielle de la maîtrise en éducation, p.50.

* 24B. Bernstein, 1976« Langage et classes sociales, codes sociolinguistiques et contrôle social», Revue française de Pédagogie,N° 35-Avril-Mai-Juin 1976, pp. 44-48.

* 25S. Fraisse-D'Olimpio, 2009, « Les fondements théoriques du concept de capital humain», sur ses.ens- lyon.fr/articles/les-fondements-théoriques-du-concept-de-capital-humain-partie-168302, consulté le 15/12/2020.

* 26MINEDUB et UNICEF, 2019, projet soumis au partenariat Mondial pour l'Education, pour un financement accéléré d'un montant de 7,760 millions de dollars américains constituant une partie de l'allocation indicative sous forme d'un don en faveur de la république du Cameroun, p.22.

* 27B.S.Nguéhan, 2007, « Environnement social précaire, décrochage scolaire et stratégies de réussite: une étude exploratoire du phénomène au quartier New-Bell de Douala», met en relief les stratégies de réussite à l'école comme méthode de lutte contre le décrochage scolaire à Douala». Mémoire master II en psychologie sociale, université de Douala pp.14-17, https://www.memoireonline.com consulté le 04 juillet 2020.

* 28G. Siakeu, Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun, http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com, consulté le 22/10/2020.

* 29I. Noumba, 2008.

* 30Manon Théorêt et Mohamed Hrimech, « Les paradoxes de l'abandon scolaire : trajectoires de filles et de garçons du secondaire », dans Revue canadienne de l'éducation 24,3 (1999) :251-264.

* 31La socialisation différentielle est un concept visant à expliquer que la socialisation des individus est différente en fonction du genre et du milieu social. À titre d'exemple, une petite fille sera incitée à jouer à la poupée et à aimer la rose alors qu'un petit garçon aura une chambre bleue et sera vivement incitée à ne pas pleurer car pleurer est réservé aux filles. Les filles et les garçons ne pas socialisés de la même manière.

* 32Koura Diallo, 2010,«L'influence des facteurs familiaux, scolaires et individuels sur l'abandon scolaire des filles en milieu rural, de la région de Ségou(Mali)», thèse de Doctorat (Ph.D) à l'université de Montréal, en sciences de l'éducation.

* 33J. Ngoufo Yemedi34 dans son mémoire de fin d'études supérieures spécialisées en Démographie à l'IFORD intitulé : « Les Déperditions scolaires au Cameroun : estimations du niveau et recherche des déterminants » ne porte que son étude sur les causes de la déperdition scolaire au Cameroun

* 35 ASMAH, 2019, rapport d'enquête sur Déterminants de la déperdition scolaire dans le centre-ville de la commune de Garoua-Boulaï, p.18.

* 36J. Maman, 2017, ?la déscolarisation des jeunes et la question du développement dans l'arrondissement de MBE», mémoire en sociologie, université de Ngaoundéré, p.91.

* 37Est une immense famille de virus, dont certains infectent différents animaux, d'autres l'homme. Un troisième coronavirus agressif et transmissible à l'homme a émergé en chine en mi- décembre 2019. Il s'agit d'un proche cousin du sars-cov, baptisé Co v2. La maladie qu'il entraine est quant à elle nommée Covid 19.

* 38Osidimbea, la mémoire du Cameroun, région de l'Est, https://www.osidimbea.cm/collectivites/, consulté le 18/11/2020.

* 39Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD, p.16.

* 40 Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD, p.17.

* 41Plan du développement de la commune de Garoua-Boulaï réalisé par GREFAAD, p.18.

* 42 Cf. tableau d'affichage de la sous-préfecture de Garoua-Boulaï.

* 43S. Chi Elvido, 2020, Municipales 2020 : l'UNDP remplace le RDPC à Garoua-Boulaï, https://datacameroon.com/municipales-2020-lundp-remplace-le-rdpc-a-garoua-boulai/, consulté le 17 juillet 2020.

* 44Association MAHANAIM Cameroun, rapport d'enquête sur déterminants de la déperdition scolaire dans le centre-ville de Garoua-Boulaï, p.19.

* 45 Plan développement de la commune de Garoua-Boulaï, réalisé par GREFAAD, p.23.

* 46Plan développement de la commune de Garoua-Boulaï, réalisé par GREFAAD, p.24.

* 47Bouba Gidantang, 2003, rapport de la rentrée scolaire 2002/2003, inspection d'arrondissement de l'éducation de base de Garoua-Boulaï, p. 7.

* 48 GEFA & ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la commune de Garoua-Boulaï, p.61.

* 49 Ibid., p.62.

* 50 Ibid.,p.64

* 51GEFA & ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la commune de Garoua-Boulaï, p.65.

* 52GEFA & ENGINEERING-Sarl, 2019, élaboration du plan sommaire d'urbanisme de la commune de Garoua-Boulaï, p.32.

* 53G. Siakeu, Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun, http://portail-eip.org/SNC/eipafrique.com, consulté le 22/10/2020.

* 54 Autre appellation de l'effectif pléthorique ; y. Nzege Gbiako et p. Yamoze Yalome, « Effectifs pléthoriques et ses conséquences sur l'Encadrement Pédagogique des élèves du Primaire de Gbadolite », www.congovirtuel.com, consulté le 12/ 10/2020, p.5.

* 55Entretien avec B., Koh, le 12 septembre 2020 à Illa.

* 56 Cet auteur est cité par J. NgoufoYemedi, 2004, «les déperditions scolaires au Cameroun : estimations et recherche des déterminants'', mémoire de fin d'études, Institut de Formation et de Recherche Démographiques, Université de Yaoundé II.

* 57Bel exemple de la corruption des enseignants du Cameroun.

* 58Lymvision,2002, Les problèmes de l'éducation au Cameroun, http://lymvision.unblog.fr/2012/03/30/les-problemes-de-l'education-au-cameroun/, consulté le 15 septembre 2020.

* 59Ibid.

* 60M. Devers et al. 2012,Les violences de genre en milieu scolaire comme facteur de déscolarisation en Afrique subsaharienne francophone,Association pour le développement de l'éducation en Afrique (ADEA), pp14-17.

* 61 Entretien avec Dokwenna J.C., élève au collège Van Heigen, Garoua-Boulaï, le 25 Aout 2020.

* 62M. Devers et al. 2012, p 18.

* 63 Les attouchements désignent les caresses sexuelles sans pénétration effectuées sans le consentement de celui ou celle qui les subit qu'il y ait violence ou non.

* 64J.Maman, 2017, « La déscolarisation des jeunes et la question du développement dans l'arrondissement de MBE », mémoire de master recherche en sociologie, Université de Ngaoundéré, pp.98, 98

* 65Entretien avec Ndouyang à Garoua-Boulaï, le 25/09/2020.

* 66L'abandon scolaire : causes et conséquences, www.didac.mip.fr , consulté le 22/09/2020.

* 67G.Siakeu,« Les enfants en déperdition scolaire au Cameroun», http://portail-eip-org/SNC/eipafrique/Cameroun/déperdition.html, consulté le 06/09/2020.

* 68KomlatseKomla, 2017, « Ce que l'école aurait dû nous enseigner » Les éditions TOGO en vogue, p.8.

* 69Ibid.

* 70 Entretien avec O .Zongagnina claire, ancienne élève au Lycée bilingue de Garoua-Boulaï, le 13 septembre 2020.

* 71Entretien avec J. Manga Engolo, instituteur en service à l'inspection de l'éducation de base, Garoua-Boulaï, 12 septembre 2020.

* 72Adakou Apedo-Amah et C.Wandji Njomou, 2015, «Projet de réduction des Mariages d'Enfants, des Mariages Précoces et Forcés (MEMPF) à travers des actions pour le changement de comportement des populations et la prise en charge des victimes à Garoua-Boulaï, Women on the Move for Equal Development (WOMED)», pp.20, 21.

* 73UNICEF, 2018, « Note d'information pour chaque enfant, un acte de naissance», https://reliefweb.int//report/cameroon/unicef-note, consulté le 22/10/2020.

* 74Entretien avec E. Yaffo Ndoé, l'ancien maire de Garoua-Boulaï, 15 septembre 2020.

* 75Entretien avec M. Motokouengj, inspecteur d'arrondissement de l'éducation de Base, Garoua-Boulaï, 14 septembre 2020.

* 76Entretien avec A. Hamza, Garoua-Boulaï, 17 aout 2020.

* 77Entretien avec A. Abdon, le nouveau maire de Garoua-Boulaï, le 12 septembre 2020.

* 78Gankep Kapya Hourielle, stagiaire à l'Association Nationale de Promotion et de Production(ANAPRODH), rapport sur les meilleures pratiques et les mesures concrètes visant à garantir l'accès à l'enregistrement des naissances, p.6.

* 79Ibid., p.6.

* 80M. Yakouba Yaya, 1999, «Étude des cas du Cameroun», Revue étude prospective bilan de l'éducation en Afrique p.5.

* 81D. Doucet, 1993, «Rôle du style parental dans le phénomène de l'abandon scolaire chez les adolescents»,mémoire présenté à l'université du Québec à Trois-Rivières comme exigence partielle De la maîtrise en psychologie, pp.6, 7.

* 82D. Doucet, 1993, p.9.

* 83 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Délinquance-juvénile , consulté, le 22/09/2020.

* 84Dossier : Délinquance juvénile, cause et prévention rédigé par rédaction Midi Madagasikara, 2015, www.midi-madagasikara.mg, consulté le 18/10/2020.

* 85 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/vol-(droit), consulté le 26/10/2020.

* 86 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Enfant-des-rues, consulté le 12/10/2020.

* 87 Entretien L. Diyen Jam, le sous-préfet, Garoua-Boulaï, 14 septembre 2020.

* 88Par prostitution, il faut entendre une forme d'échange économico-sexuel ponctuelle, explicite et préalablement négociée.

* 89 https://www.congovirtuel.com/page-rapport-travaux/page-tfc-manga.php, consulté le 22/09/2020.

* 90Entretien avec Florence, à Bindiba, 19 Aout 2020.

* 91Entretien avec M. Adaré Gassawilly, directrice de l'E.P.P groupe1, le 23/08/2020 à Garoua-Boulaï

* 92 Les personnes qui ne savent ni lire ni écrire éprouvent toujours des difficultés à respecter la prise de médicaments offerts par les médecins, de plus ils ne sauront pas si ces médicaments sont périmés ou pas, http://bv.cdeacf.ca/documents/PDF/rayonalpha/mondealpha/ma19/ma19p.pdf, consulté le 15/10/2020.

* 93la littératie est définie comme la capacité de comprendre, d'évaluer, d'utiliser et de s'engager dans des textes écrits pour participer à la société, pour accomplir ses objectifs et pour développer ses connaissances et son potentiel » (OCDE, 2013, p. 64).

* 94Entretien avec A. Élé, au Lycée technique de Garoua-Boulaï, le 21/08/2020.

* 95 Vaquer veut dire tout simplement s'adonner à une activité.

* 96L. Djansi Ouya., Tout sur la sexualité, Éditions TDF, p.3.

* 97L. Djansi Ouya., Tout sur la sexualité, Éditions TDF, p.5.

* 98AdakouApedo-Amah & C. Wandji Njomou., Guide de travail des « Maris modèles » en matière de lutte contre les MEMPF, p.13.

* 99La planification familiale est un ensemble de méthodes qui permet de décider quand est-ce qu'un couple aimerait avoir des enfants et combien d'enfants aimerait-t-il avoir ?

* 100Entretien avec J. Manga Engolo, agent de bureau à l'inspection d'arrondissement de l'éducation de Base, Garoua-Boulaï, 1er septembre 2020.

* 101 https://www.globalpartnership.org/fr/blog/la-pedagogie-centree-sur-l'apprenant-un-localisme-mondialise, consulté le 15/10/2020.

* 102Le brainStorming ou remue-méninges est une technique formalisée de résolution créative et collective de problème. Elle fut élaborée àpartir de 1940 par Alex Osborn.

* 103 R. Andrianjakazafy, du 11au 22 juillet 1999, «La déperdition scolaire : étude de cas à Madagascar», préparé pour Le 25 èmeséminaire international sur l'intégration de la foi dans l'enseignement et les études Bingerville - Abidjan, côte d'ivoire, pp.7, 8.

* 104Par Élèves défectionnaires, il faudrait entendre les élèves déserteurs et récalcitrants.

* 105B. Tournier & G. Gottelmann-Duret, 2015,« recrutement et formation des enseignants :questions et options», p.14. 

* 106B. Tournier & G. Gottelmann-Duret, 2015,p.18. 

* 107Entretien avec Y.L. Aissatou. Épse Yoko, proviseur, Garoua-Boulaï, 11/08/2020.

* 108Edition spéciale. Plaidoyer Droit à l'éducation, «Plaidoyer pour réforme de l'APEE et effectivité de la gratuité», pp.12-13.

* 109Edition spéciale. Plaidoyer Droit à l'éducation, «Plaidoyer pour réforme de l'APEE et effectivité de la gratuité», pp. 14, 15.

* 110Entretien avec Asta Falatia, Garoua-Boulaï 12 septembre 2020.

* 111L'abandon scolaire : causes et conséquences, https://www.didac-mip.fr/causes-et-conséquences/labandon-scolaire-causes-et-consequences, consulté le 25 octobre 2020.

* 112Gankep Kapya Hourielle, pp.4-5.

* 113Comment lutter contre l'abandon scolaire, www.didac-mip.fr, consulté le 29/10/2020.






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci