CONCLUSION GÉNÉRALE
Les centrales électriques au Liban s'avèrent des
infrastructures touchées par des crises structurelles. Elles sont mal
entretenues et perdent avec le temps leur capacité de production.
L'offre d'électricité doit satisfaire les demandes et non pas les
réduire pour s'adapter à l'offre. C'est le moment de
procéder à un changement de paradigme et d'adopter une politique
de réforme du secteur électrique libanais. Il est temps de se
tourner vers des énergies durables qui respectent les normes
internationales du point de vue de l'impact environnemental.
Notre connaissance personnelle du pays et notre
expérience du terrain ont permis d'appuyer notre étude sur des
bases solides, qui prennent en compte des problématiques aussi bien
topographique qu'économiques, environnementales ou culturelles. Notre
étude propose l'exploitation de l'énergie éolienne comme
solution supplémentaires à d'autres sources d'énergie.
Nous avons élaboré une pré-étude pour situer
globalement les zones ayant le meilleur potentiel éolien. Malgré
les limites énoncées dans la discussion, nous avons pu aboutir
à des conclusions intéressantes. Le choix des critères et
de la méthode de pondération a été une étape
fondamentale de notre étude. Nous avons obtenu le résultat en
croisant des critères économiques, sociaux et
environnementaux.
Nos résultats estiment que ces zones potentielles
n'occupent que 2,6% de la superficie totale du pays. Elles sont situées
au nord du Liban (Akkar), au centre de la plaine de Bekaa et au sud du pays.
Toutefois, les contraintes et les critères restent modifiables à
la faveur des décideurs régionaux. La sélection des sites
est conséquence de la méthode AHP qui a donné la
priorité au facteur vent, ce qui a mis en valeur les sites les plus
venteux. Notre méthode n'est pas exhaustive, cependant elle nous a
permis d'avoir une vue d'ensemble sur la potentialité éolienne du
pays. Il serait donc intéressant de renouveler cette étude sur
une échelle plus fine afin de mieux prévoir la faisabilité
d'un projet et avoir recours à des réalités de terrain.
Le développement de cette énergie peut
être une des solutions à la crise de l'électricité
au Liban. Une seule machine puissante a la capacité d'alimenter
plusieurs foyers. Cette énergie peut être surtout efficace pour
les régions marginalisées n'ayant pas accès à
l'électricité. Nous pouvons également prévoir des
conséquences directes sur l'environnement (émission de gaz
polluants dans l'air, rejet des déchets en mer, etc.) et sur les
économies locales (création d'emploi, être moins
dépendants des énergies fossiles importées, etc.).
Pour des études futures possibles plus avancées,
comme le Liban a un long front maritime (220 km), il serait donc pertinent de
mener en premier une étude complémentaire pour l'implantation
d'éoliennes Offshore, parce qu'il n'y a pas de blocage et la situation
de vent est favorable, puis d'étudier le couplage éolien et
photovoltaïque, puisque les heures d'ensoleillement au Liban sont
fréquentes tout au long de l'année.
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