1.2 Evaluation des sites potentiels
Il ne reste que 2,6 % (264 km2) de la superficie
totale du Liban à évaluer. Les résultats des meilleurs
sites d'implantation d'éoliennes sont issus par chevauchement des
critères avec des poids différents. Les critères pris en
compte sont : la vitesse du vent, la distance aux routes, aux villes, aux
réseaux d'électricités et la pente. Chaque critère
est ordonné en cinq classes de potentialité : 1 = très
faible ; 2 = faible ; 3 = moyen ; 4 = fort et 5 = très fort.
Suite à la méthode AHP, et comme indiqué
dans la Figure 21, nous nous sommes servis de l'extension Easy AHP
dans QGIS qui fournit l'analyse analytique de l'AHP. Tant que CR=0,06
(inférieur à 0,1) la matrice de corrélation est bonne.
Nous avons obtenu comme résultat les poids suivants : le vent est le
facteur dominant, il a obtenu le plus haut score (0,49) suivi par la distance
aux réseaux électriques (0,22), la distance aux villes (0,14), la
pente (0,093) et la distance aux routes (0,053). Il reste à mentionner
que les valeurs de la matrice de corrélation sont des choix personnels
basés sur des lectures bibliographiques.
Figure 21 : Matrice de corrélation à partir
de l'extension Easy AHP dans QGIS, cette matrice va calculer le poids de
chaque critère
Enfin la méthode CLP (Carte potentielle = ?[
critères X poids ] fl carte des contraintes (Booléenne)) est
appliquée à l'aide de la calculatrice raster. La Figure 22
illustre le résultat du produit de chaque critère par son propre
poids, multiplié par la carte booléenne.
La potentialité nulle représente les sites
contraints au début de l'étude, et les cinq classes de
potentialités sont réparties conformément à leur
capacité d'exploitation et leur facilité d'accès.
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Figure 22 : Les sites potentiels à l'implantation
des éoliennes au Liban (la potentialité
nulle représente les sites éliminés)
Sources des données utilisées : SDATL,
OpenStreetMap, EDL et les valeurs de la vitesse moyenne du vent
extrapolées à 50 m par Zohbi
Quelques statistiques sur la
potentialité
Dans une approche plus orientée vers
l'aménagement du territoire, et puisqu'il existe des districts moins
favorisés notamment en électricité surtout à
l'extrême nord et sud du pays, nous avons calculé la superficie
(km2) des sites fortement à très fortement potentiels
par districts. Elles sont représentées sous forme d'histogramme
à colonnes sur le Figure 23. L'énergie
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éolienne peut alors assurer les besoins
énergétiques surtout pour la région de Akkar victime d'une
marginalisation en termes de développement et d'aménagent.
Figure 23 : La distribution des histogrammes à
colonnes indiquant la part (km2) des sites fortement à
très fortement potentiels par districts au Liban (le nombre 11 indique
l'échelle de la colonne maximale)
Sources des données utilisées : SDATL,
OpenStreetMap, EDL et les valeurs de la vitesse moyenne du vent
extrapolées à 50 m par Zohbi
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D'après les résultats des Figures 22 et 23, les
sites potentiels sont ceux dont les valeurs du pixel par facteur sont les plus
élevées. C'est surtout le facteur de la vitesse du vent ayant le
poids le plus lourd (0,49) qui a qualifié les sites. De ce fait, les
sites potentiels sont situés au nord du Liban (district de Akkar) et aux
alentours de Marjayoun (district de Marjayoun et Nabatiye) et de Dahr el Baydar
(district de Zahle et Beqaa el Gharbe). Les sites à potentialité
faible sont situés dans la partie nord de la plaine de la Bekaa, sur la
plaine côtière, et sur le versant ouest du Mont-Liban.
La Figure 24 résume le pourcentage de
potentialité de la superficie du Liban. La zone non potentielle couvre
97,4% de la superficie totale, soit 9 899 km2. Les sites
classés à très fortes et fortes potentialités sont
candidats à l'implantation d'éoliennes, et représentent
une superficie de 49,9 km2.
Figure 24 : La part de la superficie du Liban (en
pourcentage) indiquant la potentialité des sites à
l'implantation d'éoliennes au Liban
Source : Les valeurs ont été calculées
à partir de la table attributaire de la carte finale, où la
quantité des pixels est multipliée par sa dimension
Il existe des fonctions mathématiques pour estimer la
capacité que peut apporter une certaine superficie, et prévoir la
production de l'électricité. Cela dépend de la vitesse du
vent, de la taille et de la puissance de l'aérogénérateur.
La direction du vent joue un rôle dans la position et la dispersion des
machines. Si la direction du vent est parallèle au plan de
l'éolienne, la distance entre les aérogénérateurs
installés doit être 6 à 9 fois son diamètre [Zohbi,
2014]. Si la direction est perpendiculaire au plan de l'éolienne, la
distance devrait être 3 à 5 fois le diamètre de
l'éolienne [Ibid.].
En effet, une petite superficie mais non négligeable
(49,9 km2) du pays est potentielle à implanter des
éoliennes. Ces dernières sont situées dans des
régions globalement désavantagées par les politiques
d'aménagement. Ainsi, l'énergie éolienne s'avère
une solution qui s'offre aux pouvoirs locaux afin d'améliorer la gestion
de l'électricité.
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