c. Les valeurs partagées
Pour en revenir aux valeurs partagées lors de ces
évènements, elles sont en général partagées
par tous les amateurs de musiques électroniques et participants de ces
évènements. Par exemple, la première valeur
prônée est celle de l'amour en général. L'amour de
son prochain, l'amour de soi, l'amour de la musique, et de tout ce qui nous
entoure. L'entraide, l'équité aussi bien sociale que raciale ou
religieuse, l'altruisme ou encore le relâchement de soi font partie de
ces valeurs. Tout cela est possible grâce à l'impression
donnée d'être hors du monde où nous vivons tous les jours,
hors d'atteinte des jugements et problèmes de la vie réelle. Ces
regroupements sont des lieux de découverte et de partage. Là-bas
les rencontres, les amitiés créées, les bons moments
partagées se font sur un aspect d'affinités, et non par filiation
ou dépendance à une tradition, religion, culture ou classe
sociale déterminée. En réalité, on constate que
cette communauté (pas celle des membres d'un collectif, mais celle des
participants aux évènements) est fictive. La plupart des
individus n'y croient pas mais font semblant. Sans cette imaginaire
nécessaire, la fête serait bien différente et bien plus
difficile, voire impossible. L'important est la relation en soi. Les rencontres
sont hasardeuses et éphémères, juste le temps de s'amuser
l'espace d'une nuit, d'un week-end ou d'une semaine pour les plus gros
festivals/teknivals. Malgré la présence physique et
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synchronique des individus, les relations se rapprochent de
celles des internautes. Les participants communiquent, partagent,
échanges, puis se « zappent » facilement. Ils peuvent
être proches et anonymes. Cela explique donc le sentiment de
liberté ressenti dans ces évènements. De plus, il est
très fréquent d'associer la musique électronique et la
spiritualité. Il n'est pas rare de voir apparaitre le symbole AUM
(provenant du bouddhisme) dérivé de toute sorte : en festival,
free party, tatouage, bijoux, vêtements, etc...
En claire, il n'est pas simple de parler de « culture de
la musique électronique » de par ses nombreuses formes. Bien que
comme partout l'on puisse des personnes n'ayant que faire de cet aspect
culturel ou des valeurs véhiculées, et qui ne pensent qu'à
s'amuser quitte à en empêcher les autres, il serait plus juste
d'imager les rassemblements de musiques électroniques comme des
sanctuaires ouverts à tous. Avec des valeurs propres et définies
mais clairement pas imposées, où les classes sociales, races et
religieux sont entremêlés et oubliés, créant des
évènements hors du temps, où des individus de tous
horizons se rencontrent, échangent, partagent et s'oublient, et surtout
se caractérisent comme « le peuple qui danse ».
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