72
Conclusion
L'état des lieux de la végétation
pérenne dans la localité de Houdouvou a permis de faire ressortir
les caractéristiques floristiques, les richesses spécifiques, les
abondances dominances des familles d'espèces, les types de formations
pérennes, l'état biologique de ces formations et les
caractéristiques dendrométriques. Les travaux de relevés
botaniques ont permis de faire ressortir une liste de 30 espèces
réparties en 16 familles et 632 individus pour les 36 placettes. Les
formations végétales claires, denses et d'alignements ont
été identifiées et l'état biologique des ligneux
pérennes a fait ressortir les ligneux vivants (395), morts (44) et
souffrant (193). Pour faire une meilleure appréciation de la disposition
dendrométrique des ligneux en contexte de dégradation, il fallait
avoir une zone plus ou moins dégradées. La hauteur
générale des ligneux montre que les individus de moins de 1
mètres sont au nombre de 94, ceux de 1 à 10 sont au nombre de
237, ceux de 13 à 20 sont au nombre de 143 et ceux de plus de 20
mètres sont au nombre de 158. Pour ce qui est des diamètres, les
individus de diamètre inférieure à 5 centimètres
sont au nombre de 129, ceux de 10 à 20 sont au nombre de 268, ceux de 20
à 30 sont au nombre de 119 et ceux de plus de 30 centimètres sont
au nombre de 116. Nonobstant, plusieurs agents entre dans le processus de
dégradation de ces ligneux.
73
Chapitre 2. Processus de dégradation des ligneux
pérennes
Introduction
La dégradation des ressources naturelle est un
problème qui taraude de plus en
plus la communauté scientifique. Au sahel, les
écosystèmes offrent d'énormes potentialités en
produits forestiers ligneux et non ligneux. Malheureusement, la zone est
confrontée à un déficit pluviométrique
particulièrement sévère et à une forte croissance
démographique corrélée à une demande de plus en
plus élevée en terres agricoles. Ces conditions ont
entrainé une perte de biodiversité et des modifications de la
végétation. La ressource ligneuse n'est pas exempte de cette
dégradation. Les ligneux de type pérenne voient leurs
espérances de vie de plus en plus réduite de fait de plusieurs
facteurs. Localité à forte péjoration climatique, les
ligneux pérenne de la localité de Houdouvou connaissent une
dégradation accélérée dans l'espace et dans le
temps. De ce fait, plusieurs procédés interviennent dans la
dégradation de ces ligneux. L'analyse du processus de dégradation
des ligneux pérennes consistera à faire une étude
diachronique de la dégradation des ligneux entre 2001 et 2021, à
analyser le processus naturel de la dégradation et les processus
anthropiques.
2.1. Etat du couvert ligneux en 2001 et 2021
La végétation de la localité de Houdouvou a
subi plusieurs mutations qui ont
conduite à une évolution régressive. Un
feed-back de vingt ans permet de mieux apprécier le degré de
recouvrement de la végétation. Ainsi, on retrouve des zones
à végétation denses, faibles et des zones
déradées.
2.1.2. Etat du couvert ligneux en 2001
L'analyse diachronique du couvert ligneux entre 2001 et 2021
permet d'apprécier
d'un coup d'oeil le niveau de dégradation de la
végétation pérenne dans la localité de Houdouvou.
L'état du couvert du ligneux en 2001 est illustré dans la figure
25.
74
Figure 25. Etat du couvert ligneux en 2001
2.1.3. Etat du couvert ligneux en 2021
L'état des lieux du couvert ligneux en 2021 permet
d'observer plus clairement
le niveau d'érosion de la végétation
pérenne. Figure 26.
75
Figure 26. Etat du couvert ligneux en 2021
76
L'analyse diachronique du couvert ligneux de 2001 à
2021 permet d'observer une réelle dégradation spatiale du couvert
ligneux. L'analyse des deux cartes permet de voir une réelle
augmentation des zones dégradée (Figure 26), une diminution des
zones à forte et à faible végétation. La figure 25
quant à elle montre une faible proportion des zones
dégradées et un niveau important des zones à faible et
à forte végétation. Cet écart est expliqué
par des processus naturels et anthropiques.
Tableau 6.Évolution spatiale des superficies reparties
en fonction des zones de végétations identifiées dans la
localité de Houdouvou.
Classe de Végétation
|
Superficie en ha (2001)
|
Pourcentage
|
Superficie en ha2021
|
Pourcentage
|
Ecart
|
Forte végétation
|
623
|
35,46
|
545
|
31,02
|
78
|
Faible végétation
|
520
|
29,60
|
465
|
26,47
|
55
|
Zone dégradée
|
614
|
34,95
|
747
|
42,52
|
-133
|
Total
|
1757
|
100
|
1757
|
100
|
0
|
|
Source : Analyses des images Landsat de 2001 et
2021.
L'analyse diachronique de l'occupation du sol en fonction de
la couverture végétale sur une échelle temporelle de 20
ans permet de mieux apprécier le niveau de dégradation de la
végétation. Le tableau 6 ci-dessus fait ressortir les
différentes superficies occupées par les fortes
végétations, les faibles végétations et les zones
sans végétation de l'année 2001 et 2021. Les surfaces de
fortes végétations occupaient en 2001, 623 hectares, soit 35, 46
% et en 2021, cette surface s'est réduite à 545 hectares soit 31,
02 % avec un écart de 78 hectares. Pour ce qui est des surfaces de
faibles végétations la superficie en 2001 était de 520
hectares soit 29, 60 % tandis que celle de 2021 était de 465 soit 26,
47% avec un écart de 55 hectares. Les zones dégradées en
2001 occupaient 614 hectares avec 34, 95 % et en 2021, ces zones occupaient 747
hectares soit 42, 52 % avec un écart de -133 hectares.
L'analyse de ces données permet d'observé que
les surfaces ce sont de plus en plus dégradées durant les
années. Les surfaces de fortes et faibles végétations ont
diminués au profit des surfaces dégradées. La figue 27
permet de mieux apprécier le niveau de cette dégradation.
77
Figure 27.Dynamique du couvert végétal de la
localité de Houdouvou entre 2001 et 2021.
78
2.2. Processus naturel de la
dégradation
Un processus est dit naturel lorsqu'il est le produit de la
nature plutôt que celui des humains. Les mutations climatiques que
connaissent notre ère favorisent la destruction des ligneux. De plus, la
position géographique de la localité de Houdouvou lui
confère un caractère climatique rude qui n'est pas favorable
à l'augmentation des ligneux. En effet, cette localité se situe
dans la région sahélienne du Cameroun caractérisée
par un climat de type tropical semi-aride avec des précipitations
insuffisante et irrégulière et des températures
très élevés.
2.2.1. Insuffisance hydrique et variabilité
climatique importante ? Défoliation des ligneux
pérennes
Les arbres pérennes ont besoin d'eau pour se
développer et se garder en santé. Le manque d'eau a plusieurs
conséquences : réduction de la croissance,
dépérissement des pousses, diminution de la taille et du poids
des ligneux, réduction de la survie et de la croissance des arbres
(jeunes arbres), répercussions négatives sur la qualité
des fruits, carences nutritionnelles, augmentation des dommages. Le fait
d'avoir accès à de l'eau peut aider les arbres à continuer
à se développer au cours des périodes de sécheresse
et à accroître leur résistance aux facteurs de stress.
Ainsi, des ligneux pérennes sont en état de dessèchement
ou de défoliation (Photo 3) dans la localité de Houdouvou du fait
du manque d'eau. Les 36 placettes qui ont été faites ont permis
d'inventorier 44 ligneux morts. La photo 3 montre un ligneux qui subit les
conséquences du manque d'eau.
Long : 10°38'18»ELat :14°10'49»E Al
: 650m
79
Source : Djafnga, 2021
Photo 3. Arbre en défoliation
La photo ci-dessus montre un arbre qui a perdu toutes ces
feuilles pendant la saison sèche. Ainsi, en cas de sécheresse,
les arbres meurent à cause d'un dysfonctionnement hydraulique s'ils ne
s'adaptent pas. Pour s'adapter, la plante doit perdre ces feuilles, sinon elle
veut vivre plus longtemps. Ainsi, les baisses de pluies contribuent à la
dégradation des ligneux pérennes.
La sècheresse provoque une fermeture des
stomates1 des feuilles pour limiter la transpiration. Du même
coup, il n'y a plus d'entrée de CO2, plus de photosynthèse, la
croissance s'arrête. Pour entretenir ses cellules, l'arbre doit puiser
sur ses réserves. Une fois les stomates fermés, l'arbre entre
dans une période de survie difficile. Si la sècheresse persiste,
il continue à se déshydrater et fini par
s'asséché.
1 Structures qui assurent les échangent gazeux
au niveau des feuilles.
80
? Variabilité climatique persistante
Les modifications climatiques dans le monde vont de pair avec
les modifications des pluies dans l'espace et dans le temps. La
pluviométrie de Maroua en générale et celle Houdouvou est
très instable. Les données pluviométriques sur 27 ans
permettent de mieux apprécier la variation de pluie. (Figure 28)
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
NIVEAU DES PRECIPITATIONS
691,2
848,9
847,4 680,1
1193,8
978,3
743,9 606,4
689,1
940,8
1017,9
865,6
898,1
ANNEES
932,8
675,5
737,4
751,1
765,2
766,9
726,8
903,9
633,5 533
765,2
802,2 661,4
435,4
598,8
Source : Aéroport
international de Salak
Figure 28. Variabilité pluviométrique de 1990
à 2017
La figure ci-dessus illustre la distribution moyenne annuelle
des précipitations dans la localité de Maroua. Par extrapolation,
ces données peuvent être appliquées à la
localité de Houdouvou. Ces données sont réparties sur 27
ans allant de 1990 à 2017. On remarque ainsi que la tendance des
précipitations augmente et diminue en fonction des années. Ainsi,
l'année qui a connu une pluviométrie assez élevée
est 1994 avec une moyenne de 1993,8 mm tandis que l'année 2015 n'a que
435,4 soit une différence de 758,4 mm. Le diagramme montre clairement
que le niveau de précipitation est très variable. La diminution
des précipitations dans certaines années contribue largement
à la dégradation des espèces ligneuses pérennes
dans la localité de Houdouvou. La courbe générale des
tendances montre une baisse du niveau des pluies entre 1990 et 2017.
81
2.2.2. Indice de diversité des ligneux
pérenne
Pour une étude minutieuse du processus de
dégradation des ligneux pérenne, le
calcul des indices de diversités s'impose. Ainsi, pour
comparer la diversité des groupes floristiques par placettes, par zones
et par espèces (Annexe 6), les indices de Shannon et
d'équitabilité, les indices de Simpson ont été
calculés. Les résultats obtenus ont permis de déterminer
le degré de dégradation spécifique des ligneux
pérennes dans la localité de Houdouvou. (Tableau 7)
Tableau 7. Indice de diversité par placettes
Placettes
|
Richesse Spécifique
|
Pi
|
Pi2
|
log2Pi
|
-Pi*log2Pi
|
P1
|
14
|
0,022151899
|
0,00049071
|
-1,654589043
|
0,0366523
|
P2
|
14
|
0,022151899
|
0,00049071
|
-1,654589043
|
0,0366523
|
P3
|
23
|
0,036392405
|
0,00132441
|
-1,438989242
|
0,0523683
|
P4
|
26
|
0,041139241
|
0,00169244
|
-1,38574373
|
0,0570084
|
P5
|
16
|
0,025316456
|
0,00064092
|
-1,596597096
|
0,0404202
|
P6
|
14
|
0,022151899
|
0,00049071
|
-1,654589043
|
0,0366523
|
P7
|
12
|
0,018987342
|
0,00036052
|
-1,721535832
|
0,0326874
|
P8
|
18
|
0,028481013
|
0,00081117
|
-1,545444573
|
0,0440158
|
P9
|
7
|
0,011075949
|
0,00012268
|
-1,955619038
|
0,0216603
|
P10
|
7
|
0,011075949
|
0,00012268
|
-1,955619038
|
0,0216603
|
P11
|
16
|
0,025316456
|
0,00064092
|
-1,596597096
|
0,0404202
|
P12
|
10
|
0,015822785
|
0,00025036
|
-1,800717078
|
0,0284924
|
P13
|
10
|
0,015822785
|
0,00025036
|
-1,800717078
|
0,0284924
|
P14
|
12
|
0,018987342
|
0,00036052
|
-1,721535832
|
0,0326874
|
P15
|
17
|
0,026898734
|
0,00072354
|
-1,570268157
|
0,0422382
|
P16
|
20
|
0,03164557
|
0,00100144
|
-1,499687083
|
0,0474585
|
P17
|
24
|
0,037974684
|
0,00144208
|
-1,420505837
|
0,0539433
|
P18
|
13
|
0,02056962
|
0,00042311
|
-1,686773726
|
0,0346963
|
P19
|
17
|
0,026898734
|
0,00072354
|
-1,570268157
|
0,0422382
|
P20
|
23
|
0,036392405
|
0,00132441
|
-1,438989242
|
0,0523683
|
P21
|
16
|
0,025316456
|
0,00064092
|
-1,596597096
|
0,0404202
|
P22
|
23
|
0,036392405
|
0,00132441
|
-1,438989242
|
0,0523683
|
P23
|
25
|
0,039556962
|
0,00156475
|
-1,40277707
|
0,0554896
|
P24
|
42
|
0,066455696
|
0,00441636
|
-1,177467788
|
0,0782494
|
P25
|
27
|
0,042721519
|
0,00182513
|
-1,369353314
|
0,0585009
|
P26
|
24
|
0,037974684
|
0,00144208
|
-1,420505837
|
0,0539433
|
P27
|
15
|
0,023734177
|
0,00056331
|
-1,624625819
|
0,0385592
|
P28
|
33
|
0,05221519
|
0,00272643
|
-1,282203138
|
0,0669505
|
P29
|
18
|
0,028481013
|
0,00081117
|
-1,545444573
|
0,0440158
|
P30
|
15
|
0,023734177
|
0,00056331
|
-1,624625819
|
0,0385592
|
|
82
P31
13
|
0,02056962
|
0,00042311
|
-1,686773726
|
0,0346963
|
P32
|
22
|
0,034810127
|
0,00121174
|
-1,458294397
|
0,0507634
|
P33
|
10
|
0,015822785
|
0,00025036
|
-1,800717078
|
0,0284924
|
P34
|
5
|
0,007911392
|
6,259E-05
|
-2,101747074
|
0,0166277
|
P35
|
19
|
0,030063291
|
0,0009038
|
-1,521963477
|
0,0457552
|
P36
|
12
|
0,018987342
|
0,00036052
|
-1,721535832
|
0,0326874
|
TOTAL
|
632
|
1
|
1
|
0
|
0
|
Indice de Shannon H'=-?Pilog2Pi
|
1,51889135
|
|
|
|
|
Indice de Simpson D= ?iPi2
|
0,0327772
|
|
|
|
|
Equitabilité E=H'/ log2S
|
0,16325528
|
|
|
|
|
|
Source : Relevés
botaniques, juillet 2021
La diversité des espèces par placette dans la
localité de Houdouvou est faible car l'indice de Shannon H'= 1,51889135
correspond à la formule : H< 3bit lorsque la
diversité floristique est faible. Pour ce qui est de l'indice de
Simpson, elle permet dans notre cas étude d'apprécier la
probabilité de ne pas rencontrer deux individus de la même
espèce dans la placette. Plus la valeur tend vers 0, moins la
probabilité de rencontrer deux individus de la même espèce
est élevée. Dans notre cas, l'indice de Simpson est D =
0,0327772. Ce qui voudrait dire que le risque de rencontrer deux individus de
la même espèce dans une placette est réduit.
La valeur de l'équitabilité dans les placettes
est faible : EQ= 0,461068745. Ce qui signifie que l'ensemble des relevés
sont composés d'espèces à faible dominance ou rares, cette
faiblesse est causée par la dégradation. Cette rareté des
espèces est peut-être la preuve d'une forte anthropisation
observée dans la localité.
L'indice de diversité floristique permet
d'apprécier le niveau de diversité des espèces et leur
dégradation dans les zones échantillonnées. Cet indice a
fait l'objet de trois calculs : les indices de diversité par placettes
(Annexe 5), les indices de diversité par espèces (Annexe 6), et
les indices de diversités par zone (Tableau 8).
83
Tableau 8. Indice de diversité par zones
Zones
|
Individus
|
Pi
|
Pi2
|
log2Pi
|
-Pi*log2Pi
|
Zone de reboisement
|
144
|
0,227848101
|
0,05191476
|
-2,133855747
|
0,486195
|
zone dégradé
|
169
|
0,267405063
|
0,07150547
|
-1,902901312
|
0,5088454
|
Champs
|
149
|
0,235759494
|
0,05558254
|
-2,084612228
|
0,4914671
|
Zone d'habitation
|
170
|
0,268987342
|
0,07235419
|
-1,894389812
|
0,5095669
|
TOTAL
|
632
|
1
|
1
|
0
|
0
|
Indice de Shannon H'=-?Pilog2Pi
|
1,996074429
|
Indice de Simpson D= ?Pi2
|
0,251356954
|
Equitabilité E=H'/ log2S
|
0,21454444
|
|
Source : Relevés
botaniques, juillet 2021
L'indice de diversité de Shannon est égal
à H' = 1,996074429 bit. Cette valeur correspond
à la condition si H< 3bit. Cela traduit une diversité
floristique faible. Le calcul des indices de diversités de Shannon par
placettes (Annexe 5) et par espèces (Annexe 6), donne une vue globale de
cette diversité. Cependant, les calculs par zone permettent de mieux
apprécié les impacts de la pression sur les espèces
végétales. De façon globale cette diversité est
faible car H'<3bit. Il ressort de la lecture du tableau 8
que la majorité des espaces sont anthropisés et la zone de
reboisement est la moins anthropisés.
2.2.3. Les densités de peuplement des
espèces
Il est question ici de ressortir deux types de
densités : les densités selon les placettes et les
densités en fonction des zones de formations.
? Densités des peuplements selon les placettes
La densité est le rapport du nombre total des
espèces par la superficie. Dans le cadre de ce travail, les placettes
ont une superficie de 30m × 30m équivaut à 900m2, soit
0,09ha. Le tableau suivant montre les déférentes densités
en fonction des placettes.
84
Tableau 9. Densité par placette
|
|
Densités (Tiges/ha)
|
|
|
|
|
Densité moyenne
195 tiges/ha
|
|
|
|
|
|
|
|
Nombre des individu Ni
|
|
|
14
|
156
|
|
14
|
156
|
|
23
|
256
|
|
26
|
289
|
|
16
|
178
|
|
14
|
156
|
|
12
|
133
|
|
18
|
200
|
|
7
|
78
|
|
7
|
78
|
|
16
|
178
|
|
10
|
111
|
|
10
|
111
|
|
12
|
133
|
|
17
|
189
|
|
20
|
222
|
|
24
|
267
|
|
13
|
144
|
|
17
|
189
|
|
23
|
256
|
|
16
|
178
|
|
23
|
256
|
|
25
|
278
|
|
42
|
467
|
|
27
|
300
|
|
24
|
267
|
|
15
|
167
|
|
33
|
367
|
|
18
|
200
|
|
15
|
167
|
|
13
|
144
|
|
22
|
244
|
|
10
|
111
|
|
P34
5
56
P35
19
211
P36
12
133
TOTAL
632
2 528
La densité moyenne de l'ensemble des placettes
calculées est de 195 tiges par
hectares (tiges/ha). Les résultats issus de ce tableau
montrent clairement une
hétérogénéité entre les
différentes placettes avec pour borne minimale 56 tiges par
85
hectares (placette 34) ce qui traduit une faible
densité et la borne maximale de 467 tiges par hectares présent
dans la placette P24. L'interprétation qui découle de ces
résultats est qu'il y a plus de placettes aux densités faibles
que de placettes aux densités élevées. Ceci s'explique par
la dégradation des ligneux dans la localité de Houdouvou.
? Densités des peuplements par zone
Pour une analyse efficiente de la densité, il est
nécessaire de se baser sur une analyse par répartition zonale car
la simple densité par placette (Tableau 8) ne donne pas assez
d'indications. Le tableau 10 présente ainsi les densités par
zones.
Tableau 10. Densité par zones
Zones
|
Individus
|
Densités (Tiges/ha)
|
Zone de reboisement
|
144
|
1600
|
zone dégradé
|
169
|
1878
|
Champs
|
149
|
1656
|
Zone d'habitation
|
170
|
1889
|
TOTAL
|
632
|
7022
|
|
Source : Relevés
botaniques, juillet 2021
L'analyse de la densité des ligneux pérennes
par zone permet de relever que les ligneux sont plus denses dans les zones
dégradées et les zones d'habitations que dans les zones de
reboisement et les zones de champs. Les zones dégradées sont
composées des ligneux pérennes rabougrie à formation
ouverte alors que les zones de reboisement sont composées des ligneux
pérennes de taille moyenne à formation moins dense. La
densité des espèces par familles (Tableau 11) permet de mettre en
relief les familles d'espèces les moins denses et les plus
dégradées dans la localité.
86
Tableau 11. Densité des principales familles
d'espèces
Famille
|
Nombre des individu Ni
|
Densités (Tiges/ha)
|
Densité moyenne
|
Arecaceae
|
11
|
122
|
826 tiges/ha
|
Malvacées
|
6
|
67
|
|
69
|
767
|
|
102
|
1133
|
|
158
|
1756
|
|
7
|
78
|
|
5
|
56
|
|
48
|
533
|
|
49
|
544
|
|
74
|
822
|
|
14
|
156
|
|
4
|
44
|
|
28
|
311
|
|
6
|
67
|
|
34
|
378
|
|
17
|
189
|
|
632
|
7022
|
|
Source : Relevés
botaniques, juillet 2021
L'étude de la densité des familles
d'espèces permet de mieux expliquer le processus de dégradation
des ligneux pérennes afin de déterminer les familles les plus
denses et les familles les moins denses et en voie de dégradation et de
raréfaction. La lecture du tableau 11 montre ainsi que le processus de
dégradation des ligneux pérenne est plus
accéléré pour les ligneux de la famille des
Malvacées, Balanitaceae, Moracée, Celastraceae, Rubiaceae.
Les familles d'espèces ayant une bonnes densité sont :
Fabaceae, Meliaceae, Myrtaceae, Tilaceae, Anacardiaceae, Rhamnaceae.
Ainsi, si la dégradation suit sont cour normal, les ligneux
appartenant à ces 6 familles seront parmi les derniers à se
dégrader.
Le processus de dégradation des ligneux prennes
associe des facteurs naturels comme le niveau de précipitation avec des
fluctuations qui causent des sécheresses et des fortes
précipitations à l'origine de l'érosion hydrique. De plus,
la capacité de la plante à s'adapter dans ces conditions entre
dans le système de dégradation des ligneux
pérennes. Par ailleurs, il faut mettre en relation les
éléments a anthropiques pour mieux expliquer ce processus.
2.3. Processus anthropique de la dégradation
des ligneux pérenne
La dégradation des ligneux pérennes n'est pas
faite que par des éléments naturels, l'homme est devenu un acteur
qui occupe une place importante dans le processus de destruction des ligneux
pérennes. A l'ère de l'anthropocène1, les
actions de l'homme, notamment l'agriculture, l'urbanisation, l'emprise du
bâtit dégradent dans un court laps de temps de grande
quantité d'espaces. Le processus anthropique de la dégradation
des ligneux pérennes s'explique par un prélèvement de plus
en plus accru de la ressource végétale, par une croissance
exorbitante de la population et par les systèmes agricoles qui
prévaut à Houdouvou.
2.3.1. Prélèvement croissant des
ligneux
Le prélèvement croissant des ligneux est une
activité importante dans le processus de dégradation
spatio-temporelle des ligneux pérennes.
? Proportion des individus élagués
Les besoins de plus en plus criarde de bois d'oeuvres, de
bois de chauffages et de pâturages dans la localité de Houdouvou
accélèrent la main de l'homme sur les ressources pérennes.
Les gardiens de la zone de reboisement font remarqués que les
populations, notamment les femmes pénètrent dans la
réserve malgré les interdictions des autorités des eaux et
forêts. Les femmes y vont la nuit à l'insu des gardiens. Les
placettes (Figure 29) qui ont été faite dans cette zone montrent
les traces de ces femmes.
87
1Anthropocène : Nouvelle époque
géologique qui se caractérise par l'avènement des hommes
comme principale force de changement sur terre, surpassant les forces
géophysiques.
NOMBRE DES INDIVIDUS
16
15
11
9
8
8
8
7
7
5
5
4
4
3
3
4
3
2
0
0
0
0
0
0
0
0
13
8
6
2
5
4
4
2
5
1
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8
P9P10P11P12P13P14P15P16P17P18P19P20P21P22P23P24P25P26P27P28P29P30P31P32P33P34P35P36
PLACETTES
88
Source : Relevés botaniques,
juillet 2021
Figure 29. Nombre des individus élagué dans les
placettes
La figure ci-dessus montre le nombre des individus
élagués dans les différentes placettes. Les 18
premières placettes recensent le plus grand nombre des ligneux
élagués. Les actions de l'homme sont plus criardes à ce
niveau. Les 10 premières placettes ont été faites dans les
zones de reboisement. Les populations ont beaucoup élagué les
ligneux pour se procuré du bois de chauffe. Les placettes faites dans
les zones dégradées n'ont pas beaucoup de ligneux
élagué du fait de la raréfaction des ligneux. Le
prélèvement des ligneux se fait aussi dans les zones de cultures
(photo 4). En effet, les populations vont fréquent coupé les
branches dans les champs du fait de la raréfaction des ligneux. Les
champs sont devenues les lieux par excellence du prélèvement du
bois parce que les ligneux sont de plus en plus rares aux environs des lieux
d'habitations. De plus, il est plus facile de se procurer du bois dans les
champs car, ils sont loin du contrôle des autorités des eaux et
forêts. Au retour des champs, les femmes coupent les branches et tiges
des arbres et arbustes pour faire la cuisine. La photo suivante montre ainsi
les branches d'un arbre coupé par les cultivateurs.
Long : 10°38'12»E Lat :14°10'39»E Al
: 650m
89
Source : Djafnga, 2021
Photo 4. Arbre élagué
La photo ci-dessus montre un arbre dont toutes les
branches ont été élaguées. En effet, les riverains
de Houdouvou élaguent les arbres pour la cuisson des aliments, la vente
ou pour la construction du bâtit. La photo ci-dessus illustre ainsi le
processus de dégradation des ligneux pérennes.
? Mode de prélèvement des ligneux
pérennes
L'accès aux ressources ligneuses pérennes
à Houdouvou se fait par coupe en taillis, par dessouchage, par
ébranchage et par émondage. (Figure 30)
Mode de prélèvement
|
Coupe en taillis Déssouchage Ebranchage
Emondage
|
|
|
|
|
0 10 20 30 40 50 60 70
Nombre des individus
90
Source : Enquête de
terrain, juillet 2021
Figure 30. Mode de prélèvement des ligneux
pérennes
Les ligneux pérennes sont prélevés de
quatre manières. Ainsi, les paysans font plus recours à
l'ébranchage pour avoir accès aux ligneux. Sur 120 personnes
enquêtés, 60 coupent les branches des arbres, 24 enlèvent
jusqu'à la souche de l'arbre, 23 font une coupe en taillis et seulement
15 ont besoins de l'écorce des arbres.
? Source de bois de chauffe
Le contexte socio-économique de la localité de
Houdouvou ne permet pas aux populations d'avoir accès à d'autres
sources d'énergie pour la cuisson des aliments. En effet, le bois
énergie utilisé directement comme bois de chauffe ou
transformé en charbon constitue la principale source d'énergie
pour la cuisson des aliments dans les ménages. De plus, la demande en
bois du centre urbain accélère la pression sur les ligneux
pérennes a fait remarquer le chef de village. Pour avoir ainsi
accès aux ressources en bois de chauffe, les populations ramassent plus
les bois morts (Tableau 12) du fait des restrictions des autorités des
eaux et forêts.
91
Tableau 12. Sources d'accès au bois de chauffe
Moyen d'accès
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Ramassage de bois mort
|
45
|
37,5
|
37,5
|
Coupe de bois vert
|
36
|
30,0
|
30,0
|
Emondage des arbres
|
24
|
20,0
|
20,0
|
Achat des arbres au marché
|
15
|
12,5
|
12,5
|
Total
|
120
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Enquête de
terrain, juillet 2021
Le tableau ci-dessus illustre les moyens d'accès aux
bois de chauffe dans la localité de Houdouvou. Les enquêtes de
terrains ont permis de relever que le ramassage de bois mort est le principal
moyen pour avoir accès au bois de chauffe. Sur 120 personnes
enquêtées, 45 ramassent du bois mort pour la cuisson, 36 coupent
du bois vert, 24 utilisent les écorces des arbres et seulement 15
personnes achètent sur le marché. En effet, le ramassage de bois
mort est le principal moyen parce que les autorités des eaux et
forêt interdisent la coupe abusive du bois. Cependant, l'achat de bois au
marché occupe une faible proportion parce que la quasi-majorité
des paysans partent chercher du bois et d'autres vendent ces produits ligneux
aux personnes qui quittent de la ville de Maroua pour s'approvisionner en bois
de chauffe.
2.3.2. Les pratiques agricoles
L'agriculture est un élément qui agit
grandement dans la mutation du couvert végétal dans la
localité de Houdouvou. De par les modes de préparation des
champs, les cultures pratiquées et lieux par excellence de
prélèvement des ligneux, les zones de cultures se voient de plus
en plus vidés de leurs ressources ligneuses.
? Mode de préparation des champs
L'agriculture est une activité qui nécessite
des terres nues sans obstacles. De ce fait, l'abondance des ligneux sur un
espace agricole constitue un obstacle dans la pratique de l'agriculture. Pour y
remédier, les populations font recours à des techniques pour la
préparation des parcelles. (Figure 31)
72
80
Nombres de personnes
|
70 60 50 40
|
|
33
|
|
|
|
|
15
|
|
10
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Déssouchage Brulis
Défrichement
Mode de préparation
92
Source : Enquête de
terrain, juillet 2021
Figure 31. Mode de préparation des champs
La figure ci-dessus illustre les principaux modes de
préparation des champs avant les semis. Les ligneux,
généralement les petits arbustes sont dessouchés par les
agriculteurs, d'autres défrichent tout simplement et d'autre
brûles. Ainsi, 72 personnes sur 120 défrichent les champs avant de
semé, 33 procèdent par dessouchage et 15 brulent. Ces moyens de
préparation des champs favorisent la destruction de jeunes plans qui
veulent grandir dans les champs. De plus, les feuilles des grands arbres dans
les champs bloquent la croissance des cultures. Pour y remédier, les
cultivateurs élaguent les arbres (Planche photographique 4) pour
favoriser l'arrivée du soleil sur les jeunes plants.
Les techniques de défrichement sont sommaires et
occasionnent de véritables dégâts sur l'environnement.
L'installation d'un nouveau champ entraîne la destruction des arbres. Les
espèces jugées gênantes pour les cultures sont abattues,
séchées et brûlées. Les rejets de souches sont
arrachés chaque année lors de la préparation des champs,
ce qui finit par tuer l'arbre.
Long : 10°38'11»E Lat
:14°10'59»E Al : 540m Photo A. Arbre élagué
dans un champ
Long : 10°38'65»ELat :14°10'35»E Al
: 550m
Photo B. Eucalyptucus globulus
élagué
A
Long : 10°38'18»ELat :14°10'30»E Al
: 630m
Photo B. Arbre coupé dans un champ
C
B
93
Source : Djafnga, juillet
2021
Planche photographique 4. Mode de préparation des
champs
La planche ci-dessus illustre les modes de
préparation des champs dans la localité de Houdouvou. La photo A
montre les branches d'un arbre coupé pour favoriser la croissance des
jeunes plants. La photo B par contre montre un jeune arbre qui a
été coupé jusqu'au tronc et la photo C montre deux
Eucalyptus globulus coupés et dont les
94
tiges ont repoussé. Ces différentes
pratiques agricoles favorisent une forte érosion des ligneux.
En outre, les enquêtes de terrain ont permis de montrer
que le principal lieu d'approvisionnement en date reste et demeure les zones de
cultures. (Figure 32)
5%
15%
10%
70%
Champs Vergers
Espace reboisé Achat de bois
Source : Enquête de
terrain, juillet 2021
Figure 32. Lieu de prélèvement des ligneux
pérennes
La figue ci-dessus montre les principaux lieux
d'approvisionnement en bois de chauffe des populations de Houdouvou. Le premier
lieu concerne les champs avec 70%. Le deuxième lieu concerne les zones
de reboisement avec 15%, le troisième, l'achat du bois avec 10 % et
enfin les vergers avec seulement 5%. On remarque ainsi que l'activité
agricole contribue grandement dans le processus de l'érosion des ligneux
pérennes. De plus, l'agriculture occupe une place très importante
dans la localité car elle est l'activité économique la
plus pratiquées par les riverains. Les femmes en rentrent des champs
font des fagots de bois pour préparer à la maison.
Les principales activités dans la localité sont
l'agriculture, l'élevage, le commerce et la vente de bois. Parmi ces
activités, l'agriculture occupe une place de choix comme le montre le
tableau suivant.
95
Tableau 13. Principales activités économique
Activités économique
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Agriculture
|
75
|
62,5
|
Elevage
|
15
|
12,5
|
Commerce
|
15
|
12,5
|
Vente de bois et charbons
|
15
|
12,5
|
Total
|
120
|
100,0
|
|
Source : Enquête de
terrain, juillet 2021
La proportion qu'occupe l'agriculture dans la localité
de Houdouvou est très importante. Elle représente à plus
de 60 % de l'activité des populations locale. Pendant les saisons de
cultures, la quasi-totalité du village se retrouve dans les champs pour
travailler. L'élevage, le commerce, la vente de bois et du charbon
occupe la même proportion, soit 12.5%. Les ligneux de la localité
de Houdouvou sont utilisés pour satisfaire les besoins des
populations.
Dans le prisme des travaux champêtre, la clôture
des champs pour éviter la destruction des cultures nécessite la
coupe d'arbres. On assiste dans la localité à une augmentation de
la production de cultures maraîchères au cours de la saison
sèche. Traditionnellement, ces cultures sont protégées des
animaux, qui divaguent librement à cette époque de
l'année, par une clôture faite de branches d'arbres
épineux, ce qui augmente la pression qui existe sur la ressource
ligneuse. La même technique est appliquée pendant les saisons de
pluies pour protéger les cultures qui se trouvent aux alentours des
lieux d'habitations. (Planche photographique 5)
Long : 10°38'11»ELat :14°10'03»E Al
: 630m
Photo A. Clôture d'un champ et d'une
maison
Long : 10°38'13»ELat :14°10'05»E Al
: 630m
Photo B. Clôture d'un champ avec des
épines
B
A
96
Source : Djafnga, juillet
2021
Planche photographique 5. Clôture des champs avec des
ligneux pérennes
La planche ci-dessus montre les différentes
méthodes utilisées pour la clôture des parcelles de
cultures qui se trouvent à côté des lieux d'habitations.
Ainsi, la photo A montre des ligneux pérennes ayant servi à
clôturer une parcelle de culture et une maison et la photo B quand elle
illustre des épines issues des ligneux pérennes et qui servent
à clôturer une vaste parcelle de culture. La coupe des branches de
ces ligneux pour la clôture des champs favorise ainsi la
dégradation et la raréfaction des ligneux
pérennes.
97
En effet, les productions doivent être
protégées contre les animaux qui sont laissés en
liberté dans la localité. Traditionnellement, les paysans
érigent des haies mortes, c'est-à-dire des clôtures faites
de branches d'arbres épineux ou de résidus de culture. Ce type de
protection est d'une efficacité restreinte puisqu'il subit l'attaque des
termites et doit être reconstruit chaque année et aggrave ainsi le
processus de destruction des ligneux pérennes.
2.3.3. Importance socio-économique des ligneux
pérennes
Le rôle que joue les ligneux pérennes contribue
grandement dans leur processus de dégradation. En effet, les arbres
pérennes permettent la survie des populations à travers la
construction des habitats et la cuisson des aliments. Ces besoins augmentent la
demande des populations en bois de chauffe. Le figure 33 montre les principaux
usages des ligneux pérennes.
Pharmacopée Bois de chauffe Bois d'oeuvre
Fourrage
20%
45%
3%
32%
Source : Enquête de
terrain, juillet 2021
Figure 33. Principaux usages des ligneux pérennes
La figure 33 illustre les principaux usages des ligneux
pérennes par les populations riveraines. Ainsi, le principal usage des
ligneux pérenne est la cuisson des aliments avec une proportion de 45%.
Le bois d'oeuvre vient en troisième position avec 20% après les
utilisations pour besoin sanitaire ave 32%. Le fourrage occupe ainsi la
dernière place avec 3%. Ainsi, les besoins des populations en
énergie sont de plus en plus grandissante et par ricochet, la
dégradation des ligneux pérennes est
accélérée.
98
En outre, les populations font recours aux ligneux
pérennes pour la construction du toit des maisons ou pour la
construction des hangars comme le montre la photo suivante.
Long : 103827N Lat : 141024E Al : 460m
Source : Djafnga, 2021
Photo 5. Construction d'un hangar avec les ligneux
pérennes
La photo 5 montre un hangar construit avec des ligneux
pérennes. La construction d'un tel logis nécessite de couper les
branches d'arbres et souvent des troncs entiers pour les arbres de petite
circonférence. La coupe de ces arbres contribue à la
raréfaction de ces ligneux.
Nonobstant, l'utilisation anarchique et abusive des ligneux
pérennes dans la localité de Houdouvou est favorisée par
les limites de la législation en matière de protection des
ressources ligneuses.
99
2.4. Les défaillances administratives ?
Les limites administratives
La dégradation des ligneux pérennes est aussi
favorisée par un laxisme et un manque de civisme de certaine
autorités chargées de la protection des forêts. Les
interviews (Encadré 1) menées avec les personnes ressources de la
localité ont permis de déceler ces manquements.
Encadré 1. Interview des gardiens de la zone de
reboisement
On travaille beaucoup dans la zone de reboisement. Nous
protégeons la zone depuis sa création et nous n'avons pas
été payés depuis le 22 octobre 2019. La commune est
chargée de nous payer. On nous payait après un an un montant de
180 milles. Avant que la commune ne prenne le relai, le
délégué nous payait 30 milles FCFA chaque fin du mois.
Depuis que la commune a pris le relais, les choses ont changées. On
supporte juste avec. Les autres sont entrain de cultiver et nous on garde la
réserve pour ne rien avoir à la fin. Le 20 mars, nous avons
écrit au maire et il a refusé de prendre la lettre. Dans les
documents du projet, le budget est de 13 millions par an pour payer les
gardiens. Nous nous résignons à protéger la réserve
juste par amour, pour ne pas que toutes les espèces disparaissent.
Gardiens de la réserve
Les interviews avec les gardiens de la zone de reboisement
ont permis de déceler une défaillance du système de
gestion des ligneux après le projet de reboisement Sahel Vert dans la
localité. En effet, la gabegie financière de certaines
autorités les pousses à sous-payer les agents de contrôle
des ressources ligneuses dans la zone de reboisement. Cette exploitation
à pousser des gardiens à abandonner leur poste. Sont resté
que ceux de bonne foi. Ce manque de civisme cause une surveillance insuffisante
et la réserve et par ricochet la surexploitation des ligneux
pérennes par les populations riveraines.
De plus, le laxisme de certains agents de contrôle des
eaux et forêt favorise une coupe exagérée des ligneux
pérenne souligne le chef du village.
100
? Les limites de la législation
La réglementation en matière de protection des
ligneux pérennes dans la localité est souvent taillée sur
mesure en fonction des besoins individuel des agents. On observe ainsi des bois
en ventes à vue de profusion. (Planche photographique 6)
Long: 10°38'52»N Lat: 14°10'56»E Al:
461 m
Photo A. Vente en détail
A
Long : 10°38'70»N Lat : 14°10'63»E
Al : 561 m
Photo B. Vente en gros
B
Source : Djafnga, juillet
2021
Planche photographique 6. Vente incontrôlée des
ligneux pérennes
La planche photographique ci-dessus illustre les lieux de
vente de bois dans la localité de Houdouvou. La photo A montre des
ligneux attachés pour être vendu en détail tandis que la
photo B montre un grand tas de ligneux destiné à être vendu
en gros. Le payement d'un supplément d'argent permet aux paysans d'avoir
accès de manière illimité au bois. Cet accès
illimité cause la surexploitation des ligneux comme le montre la photo
B.
101
Encadré 2. Interview du chef du village de Houdouvou
La végétation dans mon village est devenue
rare, les Nîmes sont les nombreux. Les brousses sont de plus en plus
vides. Il faut s'enfoncer de plus en plus loin pour avoir du bois. Il y a un
agent des eaux et forêt qui reste sur les routes pour contrôler
ceux qui passent avec du bois et un autre se promène dans les brousses.
Cependant, ce sont ces mêmes agents qui vendent les bois. Si par exemple
une personne remet 200 FCFA, il a la possibilité de couper du bois
pendant une semaine. Si elle remet 500 FCFA, elle a la possibilité de
couper du bois pendant un mois. Si chaque personne donne 500 FCFA et coupe du
bois pendant un mois, il ne restera plus rien en brousse en fin d'année.
Ce sont ces agents qui ont vendu tous ces bois et causent la raréfaction
des arbres.
Chef du village
L'interview ci-dessus montre les réalités du
milieu et les défaillances du système mis en place pour la
protection des ligneux. L'amour de l'argent et la recherche du profit
individuel l'emporte sur la protection de l'environnement. L'incivisme de
certains agents cause une surexploitation des ligneux pérennes et de
facto sa dégradation. Les limites de cette législation
forestière entrent dans l'engrenage de la dégradation
spatio-temporelle des ligneux dits pérennes.
L'analyse du processus naturel et du processus anthropique de
la dégradation des ligneux pérennes permet de conclure que le
processus anthropique dégrade plus les ligneux pérennes que le
naturel. (Figure 34)
NOMBRE DES INDIVIDUS
30
21
69
BAISSE DES ARIDITÉ DU SOL
ACTIVITÉS
PLUIES HUMAINES
PROCESSUS DE DÉGRADATION
102
Source : Enquête de
terrain, juillet 2021
Figure 34. Processus de dégradation des ligneux
pérenne
La figure ci-dessus montre les principaux
éléments entrant dans la dégradation spatio-temporelle des
ligneux pérennes dans la localité de Houdouvou. Les deux premiers
éléments (Baisse des pluies et aride du sol) entrent dans le
processus naturel de la dégradation tandis que les activités
humaines se rangent dans le processus anthropique. On observe ainsi que ce sont
les activités humaines qui dégradent plus les ligneux
pérennes. De plus, la somme du pourcentage des deux
éléments du processus naturel (51) n'atteint pas celui du
processus anthropique (69). En effet, la forte croissance démographique
dans la localité s'accompagne d'une forte pression sur les ligneux
pérennes et entraine par ricochet sa dégradation.
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