L'impact de la zone de libre-échange sur la coopération internationale de la RDCpar Tim MBOMBO KASANKIDI MBOKAS Université officielle de Mbujimayi - Graduat 2009 |
§1. DéfinitionEtymologiquement du latin : liber signifie libre ; etexcambriaresignifie échanger ou troquer. De cela, le libre-échange est un système économique qui prône la libre circulation des produits et services au sein d'une zone géographique par la suppression des barrières douanières (droits et taxes) et de tout ce qui peut entraver le commerce.48(*) Si nous pouvons bien saisir cette définition, nous arriverons à comprendre que le libre-échange est un système dans lequel les économies des Etats entrent en compétition des unes aux autres ; et par contre, un Etat qui n'a pas développé son économie ne peut pas se retrouver dans une zone de libre-échange vis-à-vis de son intérêt national. §2. HistoriqueLe libre-échange comme tel est un système dans lequel son histoire est vaste dans le monde, car il est compris et défini de plusieurs manières selon les conceptions des auteurs. C'est pourquoi ici, nous aurons à présenter une brève histoire de la zone de libre-échange depuis les origines et son développement avec les différents auteurs. De prime abord, le libre-échange classique s'est constitué théoriquement au 17èmesiècle sous l'influence des philosophes de lumière, principalementbritanniques : John LOCKE, Davis HUME, Adam SMITH ; et français : TURGOT, Abbé de CONDILLAC, MONTESQUIEU. Sa position découle d'un raisonnement philosophique articulant des principes généraux applicables à tous les hommes, en tous les temps, en tous les lieux et à toutes les activités humaines.49(*) C'est dans ce même ordre d'idée que CHRISTIAN VAN LIERDE soutient cette position en disant : « le libre-échange date du 18ème siècle avec l'avènement de la révolution française de 1789 qui avait sa première devise : la liberté. Le libre-échange va de pair avec l'économie ».50(*) Sur cette base, lelibéralismeconsiste en l'application aux actes économiques des principes philosophiques et politiques libéraux qui découlent de la primauté de la liberté individuelle sur toutes les formes des pouvoirs. Aux temps moderne, voulant montrer que, par de là l'arbitraire et l'absolutisme du souverain, le libre jeu des intérêts individuels dans la société civile conduit à un ordre et non au chaos ; le libéralisme classique conteste à la fois la légitimité et l'efficacité de l'action de l'Etat et cette contestation est absolue. Fréderic BASTIAT dans : Harmonies économiques (1850) résume mieux cette position classique « N'attendre de l'Etat que deux choses : liberté et sécurité. Et bien voir que l'on ne saurait au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième ».51(*) Le libéralisme économique néoclassique est une approche plus récente, née au 20èmesiècle, qui cherche à donner une justification scientifique reposant sur la théorie de l'équilibre général proposé à la fin du 19ème siècle par Léon WALRAS, VILFREDO PARETO et actuellement ARROW, DEBREU, qui ont établi de façon rigoureuse les conditions d'existence et stabilité de cet équilibre.52(*) Pour les néoclassiques, »le marché est essentiellement un processus cognitif de découverte,d'échange, de conservation et de traitement d'information dans lequel le système des prix oriente les comportements individuels vers les agissements trouvés les plus utiles par la société, tout en réalisant une suffisante économie d'information et d'organisation, puisque toutes les informationsprivées sont condensées en un seul indicateur disponible à tous.53(*) Ayant démontré que le libre jeu des acteurs économiques conduit à une situation d'optimum économique au sens de PARETO ; les néoclassiques en déduisent le précepte libéral que l'Etat ne doit pas intervenir dans le fonctionnement du marché, sous peine de dégrader la situation globale (une situation d'équilibre optimal au sens de PARETO, existe lorsqu'il n'est pas possible d'augmenter l'utilité d'un individu sans dégrader celle d'au moins un autre individu). Le libre-échangisme a été développé par les physiocrates de 18ème siècle qui faisaient de l'agriculture la principale source de richesse, commeFrançois QUESNAY (1694-1774) ; et les économistes libéraux du 19ème siècle qui défendaient la liberté du commerce et de l'entreprise comme, David RICARDO (1772-1873)54(*) Amorcé par les physiocrates, amélioré par les classiques anglais ; le libre-échange devient la pièce maîtresse du libéralisme du 19ème siècle et du néolibéralisme contemporain. Il faut toutefois, retenir que le contraire ou l'opposé du libre-échange c'est le protectionnisme économique. Le libre-échange adresse trois critiques essentielles au protectionnisme qui sont : 1) La protection est désavantageuse du point de vue de la production nationale. Elle détruit l'esprit de concurrence, développe les privilèges et endort l'économie, c'est-à-dire, le système économique du protectionnisme écarte l'idée primordialede concurrence des économies des Etats dans la zone de libre-échange prônait par les libéralistes ;alors qu'à partir d'une concurrence des économies, un Etat peut évaluer le degré de son économie ;comme l'affirme le secrétaire au Trésor américain Alexander HAMILTON : « livrée à elle-même, l'industrieaméricaine n'est pas en mesure de concurrencer sur son propre territoire l'industrie britannique en raison de son manque d'expérience et de savoir-faire.»55(*) ; 2)La protection nuit aux consommateurs nationaux. Le produit protégé connait une hausse de son prix de vente à l'intérieur du pays ; 3) La protection est une menace pour la paix internationale, elle suscite des rivalités internationales diverses ; alors que le monde entier est entrain de promouvoir la mondialisation économique qui concrétisera celle dite politique. Il existe quelques recommandations formulées en faveur du libre-échange par les différents auteurs : Ø ADAM SMITH recommande le libre-échange, mais justifie les actes de navigation anglaise au nom de la sécurité de l'Etat ; Ø JOHN STUART MILL recommande le libre-échange, mais admet la protection pour les peuples jeunes ainsi que pour les industries naissantes, à condition qu'elles conviennent aux conditions dans lesquelles se trouvent les pays considérés ; Ø En France, LEROYBEAULIEU pense que la science économique montre suffisamment les avantages de la liberté du commerce international pour toutes les considérées globalement, mais qu'elle ne prétendepas que cette liberté soit sans risque pour des nations particulières. LEROY BEAULIEU admet par ailleurs, commeADAM SMITH une protection fondée sur des raisons de sécurité ou de puissance nationale.56(*) * 48www.toupie.org. * 49 MWALABA, K.J., Théorie de l'échange international, L1 Economie, UNILU/UOM, 2007-2008, Inédit. * 50 VAN LIERDE, C., Economie politique, Ed. CRP, Kinshasa, 1984, p.3O. * 51 BASTIAT, F., cité par MWALABA, K.J., Op.cit., Inédit. * 52 MWALABA, K.J., Op.cit., Inédit. * 53 BERTHAUD, C., Le marché commundes origines à nos jours, 4ème Ed. Masson, Paris, 1991, p. 23. * 54 www.toupie.org, art.cit * 55www.wikipedia.org. * 56www.wikipedia.org. |
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