IV-1-source de l'événement
Selon les sources historiques, au moment où
éclate la première guerre en Europe, Kribi demeure la ville de
prédilection des colons allemands (ONDOUA, P., 1988:63). Par la suite,
les combats pour la prise de la ville avaient fait rage entre les troupes
alliées et les troupes allemandes avec une progression significative des
forces d'occupation. L'étau qui se resserrait progressivement sur les
Allemands aurait eu du succès si ces derniers n'avaient pas pris la
décision d'utiliser les populations locales comme bouclier humain. Cette
situation engendra de nombreuses morts d'hommes, de femmes et d'enfants. Et
face à cette cruauté, les alliées décidèrent
de venir en aide aux populations locales (dont les Bapuku en font partie) afin
de les sauver du massacre. La traversée vers les nouveaux sites
d'accueil fut rude et beaucoup de personnes en moururent. Les passagers furent
entassés dans les cales et sur le pont des bateaux comme de vulgaires
sacs de cacao. Pendant le voyage et l'exil, l'on souffrait de froid,
d'épidémies et surtout de famine.
Toutes ces péripéties traversées par ces
peuples ont servi de coup d'accélérateur et les ont
poussés à instituer la date de leur retour comme un jour de
fête, de commémoration des personnes disparues et comme un moment
d'expression de leurs savoir faire.
IV-2-Commémoration des fêtes
Les populations de Londji I dans leurs manifestations
culturelles exhibent des signes et symboles porteurs de nombreux sens.
IV-3-Activités phares
Parmi les manifestations organisées le jour de la
célébration, les populations mettent l'accent sur un certain
nombre d'actions: la natation, la course des pirogues, le bain populaire, la
lutte traditionnelle, la course de vitesse, la course des pirogues etc.
IV-3-1- La natation.
La compétition permet de tester leur
efficacité, de perfectionner le talent de défense personnelle.
Dans une autre perspective et celle dont les populations mettent en
scène, c'est qu'au moment où ces dernières regagnaient
leur terre natale après une période de déportation,
nombreux étaient ceux qui avaient rejoint les côtes à la
nage. Car, ils ne pouvaient plus attendre la fin des différentes
manoeuvres d'accostage des bateaux. La nage a de ce fait permis
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aux plus futés d'atteindre rapidement la plage, ce qui
marqua la fin de leur calvaire. C'est la raison principale pour laquelle les
populations côtières y mettent un accent pendant ces
commémorations.
IV-3-2-La course des pirogues
Elle constitue une étape importante dans la vie du
futur pêcheur au milieu des eaux. A travers l'assistance des
aînés pendant la pêche, les jeunes apprennent à
pagayer. Pendant les grandes cérémonies culturelles notamment,
celles relatives à la fête des Batanga, la course des pirogues
occupe une grande place. Elle peut être organisée entre les
personnes de classes d'âges différentes afin de susciter
l'échange d'expérience mais aussi et surtout de mesurer la
performance de la jeune génération. Dans l'ensemble, ce qui
occasionne la victoire d'une équipe réside autour du degré
d'engagement, le courage, la rapidité, la cohérence dans la
coordination des actions ou la maîtrise de l'utilisation de la pagaie. A
cause du caractère cosmopolite du village Londji I, chacune des
entités culturelles présentes participe à la manifestation
en se constituant en une équipe concurrente (photo:5).
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