ANNEXES
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ANNEXE 1 : ARTICLE ANALYSE.
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QUID DE LA LIBERTE PROVISOIRE ACCORDEE A MONSIEUR
VITAL
KAMERHE ET L'ETAT DE DROIT EN RDC?
PAR
LEPHA
RE
-
8 DECEMBRE 2021
LA LIBERATION PROVISOIRE ACCORDEE A MONSIEUR VITAL
KAMERHE PAR LA COUR DE CASSATION FAIT PARLER LA MAJORITE DES CONGOLAIS, CHACUN
AVEC CE QU'IL A COMME ELEMENT DE DISCUSSION.
Bon nombre des Congolais pensent à tort ou à
raison que cette libération met à mal « l'Etat de droit
», certains pensent que c'est mal venu pour le bilan du Président
Félix Tshisekedi.
Voilà pourquoi nous nous invitons aussi à ce
débat national, qui est un débat public, afin d'apporter notre
pierre à la réflexion collective et ce au regard d'innombrables
appels téléphoniques que nous ne cessons de recevoir autour de
cette liberté.
D'entrée de jeu, nous aimerions poser un cadre clair
des débats objectifs et
non émotionnels, pour que nous puissions
décortiquer et comprendre ensemble le concept de « l'état de
droit » auquel nous aspirons tous pour notre pays. Loin d'être un
état qui prend corps dans les émotions publiques, il est
plutôt celui qui s'appuie sur tous les moyens juridiques ou mieux
instrument juridique, pour faire valoir un droit.
1- La première question est celle de savoir
qu'est-ce que nous entendons par un « Etat de droit »
Nous serons tous d'accord que c'est un état qui respecte
les textes normatifs
Établis selon leur hiérarchie, la
prééminence du droit, afin de mettre à la disposition de
toute personne, des voies de recours pour contester la légalité
d'une décision.
2- A présent, recherchons la
normativité de ce décret de la Cour de Cassation, sur quel texte
juridique s'est-elle basée pour accorder cette liberté provisoire
à Monsieur Vital Kamerhe?
La réponse est que la Cour de Cassation s'est
basée sur les dispositions des articles 45 et 47 du Décret du 06
août 1959 portant Code de procédure pénale, dans lequel il
est prévu qu'un « condamné qui se trouve en état de
détention préventive ou dont l'arrestation a été
ordonnée par la juridiction d'appel ou par le Ministère public
près cette juridiction, peut introduire, devant la Cour de Cassation,
une requête de mise en liberté ou de mise en liberté
provisoire ».
C'est donc le cas de Monsieur Vital Kamerhe qui avait saisi la
Cour de Cassation dans les délais réglementaires de 48 heures. Ce
qui fait qu'il n'est pas
Encore condamné définitivement.
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3- Dans le cas d'espèce, que faut-il attendre
de la Cour de Cassation qui a été régulièrement
saisi par la requête de Monsieur Vital Kamerhe?
Nous devons savoir que le rôle de la Cour de cassation
est « de vérifier la bonne application du droit » par les
juridictions civiles ou pénales. Contrairement à ce que beaucoup
d'entre nous spéculent, la Cour de cassation ne juge pas l'affaire au
fond, c'est-à-dire qu'elle ne rejuge pas les faits qui ont poussé
à la condamnation de Monsieur Vital Kamerhe, mais plutôt la Cour
vérifie que les lois ont été correctement
appliquées par les juges du premier et du second degré,
c'est-à-dire de Grande Instance et de la Cour d'Appel.
C'est pour cela qu'on dit que la Cour de Cassation juge du
droit et non pas des
faits.
4- Est-ce que Monsieur Vital Kamerhe peut retourner en
prison?
La réponse est oui, mais tout dépend de la
décision du Juge de la Cour de Cassation qui n'a que deux options pour
rendre son arrêt
:
- L'arrêt de rejet: C'est lorsque la Cour de cassation
confirme les décisions qui ont été rendues par les juges
du fond, c'est-à-dire au niveau de la Grande Instance et de la Cour
d'Appel. Par conséquent, on dit que la décision est
frappée de l'autorité de de la chose jugée,
c'est-à-dire que le jugement est entré en force de chose
jugée, autrement dit, il n'est plus question de formuler d'autres voies
de recours, car la Cour de Cassation est la juridiction suprême de
l'ordre judiciaire. Dans ce cas Monsieur Vital Kamerhe rentrera en prison pour
purger sa peine.
- L'arrêt de cassation: Si le juge de la Cour de
Cassation est d'accord avec l'argumentation de Monsieur Vital Kamerhe qui a
formé un pourvoi par une requête, elle rendra dans ce cas ce que
l'on appelle un arrêt de cassation, c'est-à-dire la Cour de
Cassation va casser la décision rendue précédemment par
le
Tribunal de Grande Instance et la Cour d'Appel condamnant
Monsieur Kamerhe, du fait qu'elle aura considéré que les juges
n'auraient pas correctement appliqué la loi.
5- Que faut-il attendre si l'arrêt de cassation
est en faveur de Monsieur Vital Kamereh?
Dans le cas où la Cour de Cassation se prononce par un
arrêt de cassation en faveur de la requête en pourvoi de Monsieur
Vital Kamerhe, le juge dispose encore de deux hypothèses:
- Soit, comme nous l'avons dit ci-haut, le Juge de la Cour de
Cassation n'étant pas le Juge des faits mais plutôt de droit, il
peut renvoyer l'affaire de Monsieur Vital Kamerhe devant les Juges du fond de
la Cour
D'Appel, qui peuvent être les mêmes qui l'avaient
jugé ou alors d'autres.
- Soit le Juge de la Cour de Cassation ne renvoie pas le
dossier et le garde, s'il estime qu'il dispose des éléments
suffisants pour trancher le litige et y mettre fin, sans avoir besoin de saisir
d'autres Juges du fond pour statuer à nouveau sur le fond de l'affaire.
Mais cette hypothèse
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Est rare, le plus en vue est le renvoi devant une autre
juridiction du fond.
6- Quand est ce que le Juge de la Cour de Cassation
va se prononcer sur le fond? C'est là toute la question que
seul le Juge peut répondre en âme et conscience.
7- Pourquoi en âme et conscience alors que
Monsieur Vital
Kamerhe était déjà jugé et
condamné pour faire la prison?
Parce que c'est ça justement l'état de droit,
permettre à toute personne de
Faire valoir ses droits en toute liberté. Quoique
beaucoup estime que Monsieur Vital Kamerhe devait rester en prison, au regard
de notre exposé, vous constaterez que notre compatriote a usé de
ses droits inaliénables de saisir la Cour Constitutionnelle avec des
éléments que ses Avocats ont apportés dans la
requête.
Maintenant, c'est au Juge d'appliquer la loi en « son
âme et conscience » comme le veut l'adage. Quoique cette formule
présente un caractère sacramentel ou ritualisé, elle est
aussi très morale voire civique pour qu'on puisse s'attendre à
une décision très sincère par acquit de conscience pour ne
jamais avoir de regret. En un mot, à ce stade, personne ne peut
s'adresser au Juge pour lui demander quoi que ce soit.
8- Est-ce que l'état de droit est en danger,
est-ce que ce n'est pas une
Insulte à la République?
La réponse est « non », pas du tout, au
contraire, au regard de tout ce que nous avons mentionné ci-haut, tout
est respectueux et conforme à un « état de droit », que
ça soit la requête de Monsieur Vital Kamerhe, que ça soit
sa libération provisoire selon la conviction du Juge en âme et
conscience. Nous vous avons démontré juridiquement ses droits de
saisir l'instance supérieur, c'est un droit et non pas une faveur.
Respecter les textes est loin d'être une insulte
à la République, au contraire, lorsqu'on parle de la
République, on voit le respect de la séparation des pouvoirs.
Dans la république, le chef d'État n'est pas le seul à
détenir le pouvoir comme dans une dictature où les bavures
judiciaires avaient pris corps.
9- Recommandations.
Autant nous comprenons bien la colère de certains d'entre
nous, autant il est de notre devoir d'éclairer les nôtres sur la
marche de l'état de droit que nous prônons et nous souhaitons
tous. C'est toute la différence entre la dictature et l'état de
droit:
- Dans la dictature seuls les humeurs et les émotions
qui comptent, la loi du plus fort est de mise, car elle suffit pour faire force
de loi et statuer sur le sort des personnes, sans même se
référer aux textes qui nous régissent. Dans la dictature,
c'est la loi de la force qui prime en lieu et place de la force de la loi.
- Tandis que dans l'état de droit, c'est le respect des
textes normatifs qui nous régissent.
Il est vrai que l'appareil judiciaire n'a pas encore pris son
envol que l'on attend tous, mais il est aussi important que nous ne confondions
pas la clameur et le droit, car le Juge ne statue pas en fonction de nos
clameurs mais en fonction des textes comme nous l'avions écrit.
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Lorsqu'il y a clameur, ce sont les Magistrats qui se
saisissent d'office pour instruire à charge et à décharge,
ce qui signifie qu'il doit ramener des éléments de preuves qui
lui permettront à la fin de son instruction de considérer s'il y
a ou non des charges suffisantes contre une personne et envoyer le dossier au
Tribunal.
Restons unis et confiants aux Institutions de notre pays, il
est vrai que certains qui nous avaient habitués aux règles des
jeux des dictatures pendant 54 ans, ils sont confus et perdus dans
l'apprentissage de la démocratie et de l'état de droit, tout cela
est compréhensif, du fait que le passage entre les
ténèbres et la lumière n'est pas très facile, on
recourt souvent aux pratiques d'habitudes, alors que l'on vit un autre monde,
celui du droit.
Nous savons que beaucoup ne seront pas d'accord avec notre
exposé, chose que nous serons obligés de comprendre vu que nous
amorçons à peine une nouvelle ère qui nous sort de
l'ancien ordre de la dictature vers un nouvel ordre de l'état de droit
avec ses principes. Notre devoir n'est pas d'accompagner les nôtres dans
les émotions, mais plutôt de continuer à
véhiculer
« L'état de droit » pour lequel nous nous
sommes battus pendant des années, afin de bâtir des structures
fortes, solides et fiables comme bases, auxquelles nous nous appuierons pour
ériger les murs du développement intégral de notre pays.
Ayons confiance aux Institutions de la République et à leur
indépendance.
Que Dieu bénisse la République
Démocratique du Congo.
Jean Louis Tshimbalang
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ACTUALITÉ POLITIQUE SÉCURITÉ
ÉCONOMIE LIBERTE PROVISOIRE DE VITAL KAMERHE: PEUT-ON ACCORDER LA
LIBERTE PROVISOIRE A UN CONDAMNE?
MARDI 7 DECEMBRE 2021 - 17 :14
Justice
Siégeant en chambre de conseil en pourvoi en cassation, la
plus haute juridiction de l'ordre judiciaire, la Cour de cassation a
décidé, souverainement, d'accorder la liberté provisoire
au Sieur Vital
KAMERHE moyennant une caution de 500.000 dollars
américains.
Ph. ACTUALITE.CD
I. Liminaire
Cette actualité judiciaire a intéressé
beaucoup de congolais, plus singulièrement les juristes dont notamment
le Professeur Ordinaire Eddy Mwanzo que je viens de lire sa brillante plume
à ce propos.
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Sans pour autant revenir dans des petites notions, qui du
reste sont bien élucidées dans notre publication du 17 avril 2020
et postée dans notre mur, nous avons l'agréable devoir
d'éclairer la lanterne de ceux qui veulent savoir si un condamné
peut bénéficier d'une liberté provisoire, en se situant
sur le cas de Vital KAMERHE et en évoquant sûrement, d'autres cas
pouvant advenir dans des juridictions autres que la Cour de cassation.
II. De la liberté provisoire accordée
à Vital Kamerhe
La Cour de cassation n'a violé aucun texte juridique
procédural pour la simple raison que, la liberté provisoire peut
être accordée à un inculpé (devant le parquet) et
à un prévenu (devant les juges du premier et second degré
ainsi que devant le juge de la cassation). Il ne faut pas perdre de vue qu'en
droit de procédure pénale, la liberté est la règle,
tandis que la détention en est l'exception.
Vital Kamerhe ayant sollicité la liberté
provisoire au TGI et à la Cour d'appel, celle-ci ne lui a pas
été accordée.
En effet, au niveau de la Cour de cassation, la loi
n°13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure
devant la Cour de cassation, particulièrement en son article 47
alinéa 5em prévoit que : ....le condamné qui se trouve en
état de détention préventive où dont l'arrestation
a été ordonnée par la juridiction d'appel ou par le
Ministère public près cette juridiction peut introduire, devant
la Cour de cassation, une requête de mise en liberté où de
mise en liberté provisoire, avec ou sans cautionnement.
L'alinéa 7em de cette disposition légale nous
renvoie aux dispositions des articles 45 et 47 du décret du 06
août 1959 portant code de procédure pénale tel que
modifié et complété à ce jour.
Aux termes de l'article 45 alinéa 2 dudit
décret, le prévenu incarcéré peut demander au
tribunal saisi, soit la mainlevée de la détention
préventive, soit sa mise en liberté provisoire...
Si le tribunal accorde la liberté provisoire, les
dispositions de l'article 32 (la liberté provisoire est accordée
à charge pour l'inculpé de ne pas entraver l'instruction et de ne
pas occasionner de scandale par sa conduite...) s'applique, prévoit
l'alinéa 4em de l'article 46 sous examen.
Par contre, la personne qui a bénéficié
de la liberté provisoire qui manque aux charges qui lui ont
été imposées par la juridiction saisie de la poursuite,
peut être incarcérée par l'Officier du Ministère
public conformément à l'article 47 alinéa 1er.
Ne perdons pas de vue qu'en matière répressive
et contrairement en matière de droit privé, le délai et
l'exercice du pourvoi sont suspensifs de l'exécution de la
décision à l'égard de toutes les parties suivant l'article
47 alinéa 1er. Conséquemment, lorsqu'une décision est
suspendue, la personne condamnée reste moins à l'état lui
placé par le juge (détention où acquittement).
Eu égard aux dispositions légales et
impératives sus-évoquées, la liberté provisoire
accordée à Vital Kamerhe est conforme et suffisamment justifiable
en droit procédural congolais.
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Pour clore ce point, il est logique de comprendre qu'une
personne condamnée mais dont le jugement ou arrêt n'est pas
coulé en force des choses jugées (non susceptible des voies de
recours), peut bénéficier de la liberté provisoire au
degré d'appel ou devant la Cour de cassation.
III. Les condamnés des juridictions
inférieures peuvent bénéficier de la liberté devant
ces dernières?
La réponse est affirmative.
Nombreux juristes ignorent qu'une juridiction (Tripaix, TGI,
Cour d'appel) qui prononce le jugement de condamnation, peut accorder à
une personne la liberté provisoire. Quel en est la base juridique?
Aux termes de l'article 85 alinéa 3 du décret
du du 06 août 1959 portant code de procédure pénale tel que
modifié et complété à ce jour, tout en ordonnant
l'arrestation immédiate, le tribunal peut ordonner que le
condamné, s'il le demande, sera néanmoins mis en liberté
provisoire sous les mêmes conditions et charge que celles prévues
à l'article 32, jusqu'au jour où le jugement aura acquis force de
chose jugée. Dans cette hypothèse, le condamné peut verser
une caution et peut être incarcéré par le Ministère
public lorsqu'il manque aux charges qui lui ont été
imposées.
IV. La liberté provisoire d'un condamné
signifie-t-elle une liberté conditionnelle ou condamnation
conditionnelle?
Les trois notions précédemment
évoquées créent inéluctablement des confusions pour
leur compréhension: la liberté provisoire, la liberté
conditionnelle et la condamnation conditionnelle.
1. Prévue à l'article 42 du décret du 30
janvier 1940 tel que modifié et complété par la loi
n°15/022 du 31 décembre 2015, la condamnation conditionnelle ou le
sursis, est un mécanisme légal qui consiste pour le juge
lorsqu'il prononce une peine de servitude pénale inférieure
à 12 mois et que le prévenu n'ait jamais été
condamné précédemment pour une autre peine de servitude
pénale principale d'ordonner le sursis (suspension) à
l'exécution de la décision de condamnation.
Clairement, la personne est condamnée mais elle ne va
pas purger sa peine en prison. Bref, la condamnation conditionnelle est
prononcée par le juge de fond (elle est
judiciaire comme liberté provisoire).
2. La liberté conditionnelle ou libération
conditionnelle est une mesure légale et administrative qui permet
à une personne déjà condamnée et ayant purgé
le quart de ces peines de bénéficier d'une liberté sous
conditions suivant l'esprit des articles 35 et suivants du décret du 30
janvier 1940.
Ici, il faut que la décision de condamnation soit
coulée en force de chose jugée et que ladite liberté soit
accordée par le Ministre de la justice pour les condamnés des
juridictions civiles après avis du Procureur général
près la cour de cassation ou par le Ministre de la défense
nationale pour les condamnés des juridictions militaires après
avis de l'Auditeur Général des FARDC (mesure administrative et
non judiciaire).
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3. La liberté provisoire est accordée soit par
le Ministère public dans la phase pré juridictionnelle, soit par
le juge en chambre de conseil ou encore par ce dernier saisi au fond.
V. Péroraison
Dans les lignes qui précèdent, nous avons
répondu à la question de savoir si une personne condamnée
peut bénéficier de la liberté provisoire, la
réponse a été affirmative.
En même temps, nous non seulement affirmé que la
mise en liberté provisoire de Vital Kamerhe par la Cour de cassation est
légale et régulière, mais aussi, il a été de
notre devoir de s'appesantir sur le distinguo qui existe entre la
liberté provisoire, la liberté conditionnelle et la condamnation
conditionnelle ou sursis.
Bref, Vital Kamerhe est justement en liberté provisoire
et non en liberté conditionnelle car la décision le condamnant au
degré d'appel n'est pas coulée en force de chose jugée.
D'ailleurs, il est actuellement en cassation. La Cour de cassation va examiner
son pourvoi en regardant si la loi a été ou non respectée
devant les juridictions ayant condamné Vital Kamerhe.
Me Edmond Mbokolo Elima
Avocat au Barreau de l'Equateur/Mbandaka
Assistant à la faculté de
droit/Unimba
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RDC: KAMERHE A PASSE SA PREMIERE NUIT CHEZ LUI APRES
SA LIBERATION CONDITIONNELLE
(PROCHES)
LE PRESIDENT DE L'UNION POUR LA NATION CONGOLAISE
(UNC) A OBTENU LA LIBERTE CONDITIONNELLE LE 6 DECEMBRE 2021. UNE DECISION DE LA
COUR DE LA CASSATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
Quelques après cette annonce, soit vers 23h heure de
Kinshasa, l'ancien directeur de cabinet du chef de l'État a
regagné son domicile où il a passé nuit.
Dans l'entourage de l'ancien président de
l'Assemblée nationale, cette décision de la Justice est
saluée.
"Notre président est déjà de retour
chez lui depuis hier vers 23h. Nous ne pouvons qu'être satisfaits au
stade actuel. Mais ce n'est pas encore tout. Nous avons toujours soutenu que
notre leader était innocent", a dit à 7SUR7.CD sous anonymat
un des proches de Vital Kamerhe ce mardi. Pour Jean-Baudouin Mayo Mambeke,
cadre de l'UNC, cette libération doit être
célébrée par les militants du parti.
"Les membres de l'UNC, avons le droit légitime de
nous réjouir de la libération conditionnelle de notre
président national Vital Kamerhe, l'obligation de rendre grâce
à Dieu et de féliciter la Cour de cassation pour son humanisme.
Appelons les collègues de l'Union Sacrée de la
Nation à durcir le bloc derrière le chef de
l'Etat", a écrit J-B Mayo via Twitter. Signalons par ailleurs
qu'une caution de 500.000 USD devait être payée par le
président national de l'UNC avant de bénéficier de cette
libération conditionnelle. Pour rappel, l'ancien directeur du cabinet du
président Tshisekedi avait vu sa peine réduite en appel à
13 ans de travaux forcés, alors qu'il avait été
condamné à 20 ans en première instance, pour
détournement des fonds dans le cadre du Programme de 100
jours. Jephté Kitsita
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ANALYSE SUR LA LIBERTE PROVISOIRE ACCORDEE A VITAL
KAMERHE
PUBLIE LE MER, 08/12/2021 - 19:46 | MODIFIE LE MER,
08/12/2021 - 19:46 SHARE TWEET
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VITAL KAMERHE, PRESIDENT NATIONAL DE L'UNC, LORS DE
TRAVAUX DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF A KINSHASA, LE 14/12/2016. RADIO
OKAPI/PH. JOHN BOMPENGO
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La Cour de cassation a décidé lundi dernier,
d'accorder une liberté provisoire à Vital Kamhere. Selon les
sources de cette Cour, cette liberté est assortie d'une grande caution
et de certaines conditions. Décision saluée par le Conseil de
l'ancien Directeur de cabinet du chef de l'Etat. Me Jean-Marie Kabengela, l'un
de ses avocats a dans une déclaration à Radio Okapi ce mardi,
affirmé que Vital Kamerhe fait confiance à la justice congolaise
que si les règles de droit sont appliquées correctement. Il
souligne que son client est innocent sur toute la ligne. De son coté,
Georges Kapiamba, coordonnateur de l'association congolaise pour l'accès
à la justice (ACAJ) pense que la liberté provisoire
accordée à Vital Kamerhe par la Cour de cassation est un nouveau
scandale judicaire qui a un précédent fâcheux. Pour lui,
cette libération vient porter un coup dur au projet de la lutte contre
la corruption prônée par le chef de l'Etat. Questions:
-Quelle lecture faites-vous de la décision d'accorder
la liberté provisoire à Vital Kamerhe?
-Quel pourrait être son impact sur la lutte contre la
corruption en RDC?
Invités:
-Alfred Maisha, député national élu de
Bukavu et porte-parole de l'UNC en République démocratique du
Congo.
-Guerschom Kahebe, Acteur politique indépendant
résident aux Etats-Unis.
-Christian Moleka, analyste. Il est coordonnateur de la
Dynamique des politologues de la RDC.
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Pas un pas sans la prospérité.
Chaque jour, du lundi à samedi, reprise des
publications quotidiennes
|
KAMERHE : LIBERTE PROVISOIRE CONFIRMEE !
Chris Mutombo7 DÉCEMBRE 2021
`'Vital Kamerhe quitte le Centre Nganda (interné pour
les soins). Liberté provisoire accordée par la Cour de Cassation.
Le Ministère de la Justice en prend acte par la personne du
Vice-Ministre de la Justice. Décision exécutée par le
Directeur Adjoint a.i de la Prison de Makala», écrit Amato
Bayubasire Mirindi, dans un tweet posté sur la toile hier, lundi 6
décembre 2021, en fin de la soirée.
Aux dernières nouvelles, tout été a fait.
Car, depuis hier, Vital Kamerhe a réellement quitté le Centre
Hospitalier en direction de sa résidence où il a passé sa
première nuit, en retrouvant l'ambiance familiale.
Déjà, en début d'après-midi, peu
après les premières bribes d'informations glanées sur les
réseaux sociaux au sujet de cette libération, le siège de
l'UNC, son parti politique, celui-là même qui fut son fer de lance
dans la conclusion de ses alliances politiques de Nairobi et de Kinshasa avant,
pendant et après l'élection de Félix Antoine Tshisekedi
Tshilombo, aujourd'hui devenu Président de la République, Chef de
l'Etat, depuis le 24 janvier 2019, a été pris d'assaut par des
militants et autres affidés, venus de tous les coins de la capitale pour
exprimer leur joie.
Dans le microcosme politique, cette liberté, soit-elle
provisoire ou sous caution, a suscité un tollé
général et, même divisé, les acteurs politiques en
deux blocs.
Pour les uns, à l'instar de Me Jean-Claude Katende et
Georges Kapiamba, cette liberté est conforme aux lois de la
République. Surtout que Vital Kamerhe, condamné en appel à
13 ans de prison, sans compter à d'autres sanctions reprises dans le
jugement, avait introduit, à maintes reprises, sa demande liberté
provisoire pour des raisons de santé, conformément aux
règles édictées par les lois et règlements du
pays.
D'ailleurs, à ce propos, rappellent-on, cette demande a
été, plusieurs fois, rejetée. Mais si, aujourd'hui, la
Cour de Cassation, siégeant à bon escient, y a
réservé une suite favorable, ce que les circonstances et les
motivations ont pu trouver des raisons fondées.
Mais, pour les autres, par contre, cette libération est
un blanc-seing donné à tous les crimes et autres actes
dégradants dont le cas de Vital Kamerhe fera, certainement, des
émules, tôt ou tard.
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Dans cette même acception, les plus extrémistes,
tout en reconnaissant à la justice le pouvoir de dire le droit,
estiment, néanmoins, que la caution estimée à environ cinq
cents mille dollars américains que devrait, dorénavant, payer
Vital Kamerhe, serait en deçà des sommes détournées
et pour lesquelles, il en est arrivé jusqu'au point d'être
trainé en justice et d'écoper des peines devant le Tribunal de
Grande Instance de Kinshasa/Gombe dont la dextérité et la
mémoire du Juge Yanyi, d'heureuse mémoire, ne devraient ni
être oubliées, ni être désacralisées. Quoi
qu'il en soit, `'Kamerhe, dans sa vitalité légendaire, est,
désormais, libre. Très prochainement, dès que la
santé le lui permettra, il ne manquera pas de retrouver sa place sur
l'agora politique en RD. Congo», confie, sur fond d'une note de
satisfaction, un des ses proches qui, sous l'ambiance de son allégresse
d'hier, a requis l'anonymat.
Où est Jammal? Mais, où sont les autres
co-détenus dont Masaro et conso
rts ? Telles sont des questions auxquelles les contours de
cette libération provisoire se devront de répondre pour dissiper
tout malentendu. Car, au demeurant, cette libération de l'accusé
principal insinue également celle des autres, même si cela
pourrait se faire graduellement, pour les mêmes raisons de santé
ou d'autres motivations. D'aucuns sont ceux qui, comme Noël Tshiani,
craignent qu'à cette allure, l'Etat de droit tant prôné
sous l'impulsion de Félix Tshisekedi ne soit qu'un pur leurre ou un
simple crédo.
LPM
77
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HomeEn lignePolitique EN LIGNEPOLITIQUE
RDC: Kamerhe pressenti coordonnateur de l'Union
sacrée
* Libéré le lundi 6 décembre 2021, Vital
Kamerhe est déjà pressenti coordonnateur pour piloter l'Union
sacrée de la nation (USN)
* Selon certaines indiscrétions, à en croire
notre confrère en ligne Ouragan, le président national de l'UNC
aura pour mission d'appuyer Félix Tshisekedi et consolider les forces
politiques de l'Union sacrée en perspective de la présidentielle
de 2023
La libération provisoire le lundi 6 décembre,
après avoir passé 20 mois en détention, Vital Kamerhe Lwa
Kanyiginyi Nkingi, né le 4 mars 1959 à Bukavu, a
été célébrée lundi soir à Kinshasa,
à Goma, Bukavu et dans une certaine mesure à Kisangani, Butembo
et dans les différentes représentations fédérales
et locales de son parti politique, l'Union pour la nation congolaise (UNC).
Motards et automobilistes se sont directement rués sur les principales
artères routières de quelques villes du pays pour exprimer leur
joie enfin de retrouver leur leader en liberté et surtout qu'ils
attendent le voir rebondir illico dans l'arène politique.
L'évènement signale également une
nouvelle tournure dans la gestion des affaires politiques sous le leadership de
Félix-Antoine Tshisekedi. L'animal politique Vital Kamerhe pourrait
être la pièce convenable pour apaiser les quelques tensions
perceptibles notamment au sein de l'Union sacrée où la crise de
leadership demeure une grande préoccupation. Equiper confortablement
l'influence politique du régime Tshisekedi à l'Est où les
habitants semblent avoir tourné le dos au pouvoir actuel par manque de
réponses rassurantes aux questions récurrentes de
l'insécurité et de bienêtre collectif.
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Faire baisser les velléités de tribalisme de
plus en plus décriées dans notre système de gouvernance
politique. Proposer des mécanismes d'accompagnement efficient de la
nouvelle CENI dont l'action demeure en berne. Mobiliser les populations de
l'Est à soutenir massivement les opérations militaires de traque
contre les rebelles étrangers (ADF notamment) avec le soutien
affirmé des armées toujours contestées en provenance des
pays voisins notamment l'Ouganda. Contribuer à la stabilisation des
provinces dont les gouvernements provinciaux sont en perpétuelle
déliquescence et qui semblent manquer d'interlocuteurs crédibles
dans la ceinture politique immédiate du président de la
République. Consolider les rapports entre le pouvoir et les deux
confessions religieuses (catholique et protestante) non encore suffisamment
rassurées par le nouveau leadership de la CENI etc.
L'Union sacrée en danger, il faut vite se
ressaisir
Les leaders politiques membres de l'Union sacrée de la
nation ne cachent plus leur désarroi de constater qu'en dépit de
leur apport remarquable dans le basculement de la majorité
parlementaire, la méga-plateforme politique a toujours du mal à
fonctionner convenablement. D'une part, les réunions de la structure
sont conjoncturelles et opportunistes, et d'autre part, celle-ci (l'Union
sacrée) ressemble à une boîte à crabes où
tous les coups sont permis. Plusieurs zones de frustration y sont
répertoriées depuis les mécontentements liés
notamment aux nominations au gouvernement Sama Lukonde; la répartition
des postes à la CENI n'a pas satisfait tous les sociétaires.
Raison pour laquelle certains leaders politiques sont tous yeux et oreilles
ouverts sur les nominations en cours dans les entreprises publiques et dans la
diplomatie de la République. Même la stratégie pour le
soutien au candidat Félix Tshisekedi à l'élection
présidentielle de 2023 ne parait pas bien articulée à
l'interne et plusieurs soutiens disparates s'affichent sans une bonne
coordination des acteurs, des forces politiques et des mouvements sociaux
favorables à une réélection de Tshisekedi en 2023.
D'autres ténors de l'Union sacrée n'arrêtent de
dénoncer en coulisses, le manque d'une vision claire, pas de charte qui
sert de boussole.
D'autres encore, vont jusqu'à redouter un virage
à 180% vers la pensée unique.
Justement, Vital Kamerhe a plusieurs cordes dans son arc pour
savoir comment jongler avec les événements, les circonstances,
les hommes et les ressources afin de parvenir à l'objectif
recherché par leur leader Félix Tshisekedi.
L'Union sacrée est en panne de leadership actif.
Même les efforts comptabilisés à l'actif de Jean-Marc
Kabund, Modeste Bahati Lukwebo et de Christophe Mboso Nkodia n'ont pas pu
véritablement stabiliser le navire. En dépit de leur « bonne
volonté » affichée. Leurs charges politiques respectives ne
peuvent leur permettre de tout scruter au quotidien et à tout instant.
Surtout que certains d'entre-eux s'y prennent très mal jusqu'en à
abuser. Ils accusent d'un manque criant de la politique de caresser les
partenaires politiques dans le sens du poil, dont nombreux sont venus à
l'USN par opportunisme et/ou pour positionnement politique.
Or, la politique, c'est d'abord une question de
disponibilité et de réponses immédiates aux improvisations
des besoins conjoncturels, saisonniers et même atmosphériques
du
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jeu politique. Selon certaines indiscrétions assez
avares d'informations détaillées, le président pourrait
donc charger son ancien directeur de cabinet de conduire, innover et
révolutionner la structuration politique de la baraque. Les mêmes
indiscrétions soulignent que Kamerhe bien que devenu un personnage
âgé qui pourrait ne plus donner le meilleur de lui-même pour
tout remettre sur les rails, mais il ne demeure pas moins que son étoffe
serait inévitablement toujours précieuse et sa volupté
politique pour réanimer l'Union sacrée.
Kamerhe, serait-il d'attaque pour 2023?
Tout pourrait se jouer entre Félix Tshisekedi et Vital
Kamerhe. En effet, le président de la République aurait
développé de puissants réseaux pour préparer ses
perspectives politiques pour les prochaines années. Tshisekedi est
candidat. Il l'a déjà déclaré à Goma. Le
travail serait très avancé à l'international pour chercher
à s'attaquer présentement aux réalités et
défis internes. Le président n'a pas encore sillonné
l'ensemble des provinces. Il est donc attendu partout et tout de suite.
Arrêté le mercredi 8 avril 2020 au soir, Vital Kamerhe n'a pas
cessé de bénéficier de la sympathie de son chef,
Félix Tshisekedi. Le jeudi 1er juillet 2021 à Goma, le
président avait parlé avec son coeur pour qualifier son
collaborateur d'homme encore utile à la nation: « Kamerhe est un
homme sérieux et honnête ».
Ces bonnes intentions présidentielles à
l'égard de Kamerhe n'arrangent pas forcément tous les caciques de
l'actuel régime. Lundi soir et mardi matin, il n'a pas été
surprenant de constater que des groupuscules de combattants du parti au pouvoir
(Udps) ont manifesté leur colère suite à la
libération de Kamerhe.
Ceci explique que le retour de bulldozer politique, le faiseur
de roi, ne manquerait pas de gêner certains parmi les membres influents
de la cour politique immédiate du chef de l'Etat. Pourtant, il est de
notoriété publique que Kamerhe pourrait beaucoup apporter
à la machine Tshisekedi aujourd'hui en grandes difficultés.
Il faut le dire, la prison a requinqué politiquement VK
d'une nouvelle vitalité politique renforcée par sa victimisation
pénitentiaire et les nombreux soutiens générés par
chaque épisode de son procès très médiatisé.
Kamerhe pourrait vite se reconstituer et se lancer à grande pompe dans
de nouvelles enjambées politiques sur le plan national et international.
Autant d'atouts qui font de l'homme un acteur majeur dans une grande
coordination stratégique de la campagne électorale de
Félix Tshisekedi.
Cependant, l'homme a aussi ses défauts. Kamerhe a ses
excès qui n'arrangent pas ses concurrents politiques les plus proches.
Les observateurs politiques préviennent VK qu'il devrait assainir ses
propres ambitions et harmoniser avec son ex-patron Félix Tshisekedi.
Car, pour le parti présidentiel, Kamerhe prenait déjà des
allures d'un présidentiable inattaquable. Sa famille, ses proches et
partenaires devraient comprendre que son heure politique n'a pas encore
sonné. Et qu'avec Tshisekedi, il est possible de tout gagner dans
l'avenir.
Ouragan
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