B- La coopération interparlementaire
La coopération interparlementaire au sein des
institutions interparlementaires représente un enjeu central du
processus visant à promouvoir l'état de droit et une gestion
consensuelle et participative au sein des nouvelles démocraties. Ainsi,
par le biais de la coopération interparlementaire les Etats occidentaux
qui ont une longue expérience démocratique essaient d'apporter
aux institutions parlementaires des Etats en émergence ou en
consolidation démocratique un appui technique, permettant le
renforcement de leur fonctionnement sur les plans parlementaires et
administratifs.
La coopération interparlementaire est donc un moyen
d'établir un processus de transfert de savoir-faire technique favorable
aux institutions parlementaires aux démocraties récentes. Elle
s'inscrit dans le cadre de fournir des conseils sur les meilleures
façons d'organiser et de faire fonctionner un Parlement ; procède
à des expertises faites par des députés ou des
fonctionnaires dépêchés sur place ; organise des
séminaires et des stages au profit des parlementaires et fonctionnaires
étrangers.
Ce faisant, l'AN du Burkina Faso a initié et a
participé à plusieurs activités de coopération
interparlementaire au sein de ces institutions interparlementaires. Dans de
nombreux cas, cette coopération s'est réalisée en
étroite collaboration avec l'APF, l'APP/ACP-UE, l'UPCI, l'UIP et avec
certains Etats membres.
En relation avec les Etats membres, nous notons les visites de
travail de parlementaires et les stages pour les fonctionnaires parlementaires
du Burkina Faso durant l'année 2010 avec l'Assemblée nationale
française. En outre, avec le Parlement Canadian, le Burkina Faso a
78 Statuts de l'UIP, largement révisés
en octobre 1983 et modifiés en avril 2003, octobre 2013, mars 2016,
avril 2017, mars et octobre 2018, et octobre 2019
79 Ibidem
23
bénéficié de divers projets de
coopération interparlementaire. Il s'agit notamment de la tenue de
séminaires parlementaires, d'ateliers de formation à l'intention
des parlementaires et des fonctionnaires et à la participation à
des missions d'observation électorale etc.
En relation avec les institutions interparlementaires, notons
quelques exemples.
- La 11ème conférence des
présidents d'assemblées et de Section de la Région Afrique
de l'APF tenue à Ouagadougou au Burkina Faso le 26 Avril 2019
d'où il était question de discuter sur la problématique
sécuritaire au Sahel, l'intégration régional et
l'épineuse question d'état civil.80 - La
38ème session de l'APP/ACP-UE du 17 novembre 2019 à
Kigali au Rwanda où les parlementaires se sont entretenues sur l'Etat de
la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le contexte de la
production agricole ; la promotion de la participation active des jeunes
citoyens à la vie publique dans les pays ACP et de
l'Union.81
- Pour l'UPCI, il s'agit de la 15ème session
de la Conférence, tenue à Ouagadougou au Burkina Faso
placé sous le thème « les jeunes, l'avenir de l'UPCI »
a accordé une place de voix aux problèmes des femmes et des
jeunes dans les débats.82
- L'UIP, à sa 139ème session tenue le
14 Octobre 2018 à Genève en Suisse a été l'objet de
plusieurs débats sur le rôle primordial des parlements dans la
promotion de la paix et du développement à l'ère de
l'innovation et du changement technologique. Plusieurs résolutions et
décisions ont été prises afin de permettre à
l'Union d'atteindre ses objectifs.83
Au terme de cet aperçu sur les relations
multilatérales à caractère institutionnalisé
auxquelles l'AN a été partie prenante, les contours du rôle
que joue le Parlement dans la diplomatie à travers ces organisations
interparlementaires structurées se dessinent de manière assez
perceptible. Tout part dans le sens que les députés participent
aux grandes sphères de décisions internationales. En marge de
cette coopération parlementaire multilatérale, se trouve la
diplomatie parlementaire bilatérale (Section 2).
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