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Les relations cubano-américaines


par Silke Pijck, Amina Ibragimova, Celia Ghezzal, Anaïs G
Université Grenoble Alpes  - Licence LEA  2021
  

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Conclusion

Tout au long de ce mémoire, nous avions pour principal objectif d'analyser le fondement des relations entre la grande puissance des États-Unis et l'île de Cuba à travers la période que l'on nomme l'embargo. Cette notion a dû être définie, puis associée à cette partie de l'histoire comme un tournant dans la position de Cuba face aux États-Unis, mais également face au monde entier.

Depuis 1962 l'île vit sous les restrictions de son voisin nord-américain et n'a jamais réellement eu l'opportunité de renverser la tendance. Attirés par l'avantage économique et géostratégique que représentait Cuba, les États-Unis ont procédé à de nombreux moyens pour s'accaparer toute l'île, notamment par le biais de lois, amendements ou doctrines. L'Amendement Platt de 1901 fait partie des premiers écrits ayant fait du tort à Cuba.

Les États-Unis ont dû faire face à plusieurs obstacles qui les freinent dans leur quête d'apprivoisement de l'île. L'alliance de Cuba avec l'URSS, ennemi numéro 1 des États-Unis, en est l'une d'entre elles. Mais malgré les différentes oppositions, les États-Unis ont su montrer leur puissance en profitant des avantages qu'offrait l'île durant une longue période. Entre sanctions économiques terribles et une isolation totale du reste du monde, Cuba s'est retrouvée à plusieurs reprises très affaiblie par l'impérialisme Américain.

Mais cela semblait s'améliorer avec l'arrivée au pouvoir d'une personnalité représentant la diversité du pays, le président Barack Obama. Tout au long de ses mandats, il a bien fait savoir que la normalisation des relations avec Cuba était primordiale pour le bon fonctionnement de chacun des États respectifs. Lors de son discours du 17 décembre 2014, il déclarait : « Nous ne pouvons pas, et ne devons pas, ignorer les différences très réelles que nous avons - sur la façon dont nous organisons nos gouvernements, nos économies et nos sociétés. Cuba a un système de parti unique ; les États-Unis sont une démocratie avec plusieurs partis. Cuba a un modèle économique socialiste ; les États-Unis ont un marché ouvert. Cuba a mis l'accent sur le rôle et les droits de l'État ; les États-Unis sont fondés sur les droits de l'individu ». Lorsque l'on perçoit ces différences entre les deux États, on se doute que le changement ne se fera pas rapidement.

Cependant, cet élan diplomatique avec l'île ne fut pas vain. On peut même considérer les démarches étatsuniennes comme une réussite. Les avancées historiques entreprises par les deux dirigeants ne sont pas sans conséquences et ont permis bien plus d'opportunités que durant les cinquante années de tension.

À l'arrivée du président Donald Trump en janvier 2017, la tendance revient à changer. Le chef d'État américain remet en vigueur toutes les restrictions levées par le président Obama, et va jusqu'à en rajouter d'autres à l'aide de lois et d'amendements (entière application de la loi Helms-Burton). Ces mesures reviennent même à introduire les pays qui au départ ne se sentaient pas impliqués par l'embargo. En effet, à l'international, de plus en plus d'États viennent se positionner en faveur de la levée de l'embargo car désormais celui-ci affecte également les dimensions économiques et idéologiques de ces derniers. L'Assemblée Générale va jusqu'à accuser les États-Unis de crime contre l'humanité et réprime toutes les

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dispositions mises en place contre l'île. Les pays d'Europe y sont très investis et l'URSS veut également empêcher son principal rival qui est le gouvernement américain de s'emparer du potentiel que représente Cuba.

Nous pourrions nous demander à quel point les relations entre les deux pays pourraient-elles être « normalisées» à l'avenir et si réellement ces relations pourront être normalisées un jour. Aujourd'hui, alors que le monde traverse une crise sanitaire importante, on ne se concentre plus autant sur l'embargo comme auparavant car les États sont focalisés sur leur propre survie économique et pendant ce temps laissent aux États-Unis une réelle marge d'avance sur la situation.

Un assouplissement des politiques migratoires pourrait effectivement permettre à ces deux États de consolider leur relation pour de potentielles alliances économiques et politiques notamment en supprimant toutes les restrictions qui sont liées aux transferts démographiques et financiers entre l'île et l'État de Floride, l'État le plus convoité par les cubains depuis l'exode de la grande bourgeoisie cubaine de 1959 à 1962. Dans ce cas là, on peut affirmer que les relations entre les deux États pourraient être amenées à s'apaiser à l'issue de prises de décisions sur le plan politique. Reste à savoir si dans cette optique, alors qu'historiquement plusieurs fenêtres d'opportunité ont eu l'occasion de s'ouvrir avec Cuba, le prochain président des États-Unis d'Amérique, Joe Biden va-t-il poursuivre la stratégie d'isolement remise en place par l'administration de Donald Trump ou va t'il continuer ce que la présidence Obama a entamé ?

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Glossaire

Accords Castro-Mikoyan: En 1962, après la crise des missiles, un accord a été conclu entre Fidel Castro et Anastas Mikoyan (un homme d'État soviétique). Les accords conclus concernaient les relations entre Cuba et les États-Unis et stipulaient que Cuba devait s'abstenir de négocier avec les États-Unis au sujet de la crise des missiles.

Amendement Platt: Ce document juridique datant de 1901, indique les modalités de retrait des États-Unis de Cuba en échange de sept conditions de la part des États-Unis. Ces conditions tournent principalement autour de la position diplomatique, de l'appropriation de certaines terres de l'île, de la présence militaire...

Article 53, Constitution Cubaine: Cet article de la constitution cubaine de 1976 stipule que : "Les citoyens ont la liberté d'expression et de la presse, conformément aux objectifs de la société socialiste. Les conditions matérielles de l'exercice de ce droit sont assurées par le fait que la presse, la radio, la télévision, le cinéma et les autres organes de communication sont propriété de l'État ou de la société et ne peuvent jamais être propriété privée. Cela assure leur utilisation au service exclusif des travailleurs et dans l'intérêt de la société."

Accord de location entre Cuba et les EU: Signé en 1903 entre Cuba et les États-Unis, cet accord stipule la location de terres sur le territoire Cubain aux États-Unis. Ces terres étaient louées aux États-Unis afin qu'ils puissent construire des bases militaires et navales sur l'île.

Loi sur les investissements étrangers. No. 118: Cette législation concerne les opérations d'investissement ainsi que la diversification et l'expansion des marchés d'exportation. Elle s'articule autour de 11 secteurs clés : agriculture et sylviculture, industrie alimentaire, énergie et mines, industrie sucrière, industries légères, chimiques et électriques, industrie pharmaceutique, commerce de gros, soins de santé, construction, tourisme et transport.

Loi sur les crédits de sécurité mutuelle (1951): De 1951 à 1961, cette loi a conduit à la création de programmes américains d'aide à l'étranger qui ont bénéficié à de multiples pays. Elle a été signée par Harry S. Truman et constituait une sorte de "plan Marshall" renouvelé. Cette loi avait pour but de contenir le communisme en aidant financièrement d'autres pays dans le besoin afin de garder une influence sur eux.

Loi d'Ajustement Cubaine (Cuban Adjustment Act) : datant de 1966, cette loi permettait aux Cubains et à leur famille (femmes et enfants) de devenir de véritables résidents permanents, par le biais d'un ajustement de leur statut fait grâce à une demande de visa.

Loi Helms-Burton: Bill Clinton a signé cette loi en 1996. Son but est d'interdire l'internationalisation des entreprises cubaines et de décourager les investissements en provenance de pays étrangers. Clinton voulait par ces moyens forcer Cuba à devenir une démocratie et à élire un nouveau président en accord avec les valeurs américaines.

Loi sur le commerce humanitaire cubain: Cette loi modifie la loi sur l'aide étrangère de

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1961. Cette modification vise à permettre l'exemption de l'embargo sur l'importation de certaines catégories de marchandises à Cuba, telles que la nourriture, les équipements médicaux et les médicaments.

Loi sur le commerce humanitaire cubain: Cette loi modifie la loi sur l'aide étrangère de 1961. Cette modification vise à permettre l'exemption de l'embargo sur l'importation de certaines catégories de marchandises à Cuba, telles que la nourriture, les équipements médicaux et les médicaments.

Loi sur les crédits de sécurité mutuelle: Cette loi a été promulguée en 1951 par le 82ème Congrès des États-Unis. Elle était axée sur le maintien de la sécurité, la promotion du bien-être et la création de politiques étrangères. Elle visait les pays jugés "amis" par les États-Unis et constituait un moyen pour eux de promouvoir la paix et la sécurité internationales.

Loterie des cartes vertes: La loterie créée par les États-Unis en 1990 permet aux participants de recevoir une carte de résident permanent

PSYOP: Une opération psychologique (PSYOP), c'est lorsqu'un partie cherche à diffuser des informations partielles à un autre groupe afin d'influencer leurs opinions, émotions et raisonnement objectif.

Politique de pieds secs, pieds mouillés (Wet foot/dry foot policy) : loi sur la migration permettant la migration légale des Cubains aux États-Unis sous certaines conditions (les personnes ne pouvaient rester aux États-Unis que si elles avaient réussi à se trouver sur le sol américain, et si ces personnes étaient ramassées en mer, elles étaient expulsées vers Cuba)

Sommet des Amériques: Il s'agit d'un événement au cours duquel les dirigeants et les chefs d'État américains se réunissent pour discuter publiquement de questions relatives à l'élaboration des politiques, aux accords et à l'engagement sur des valeurs communes afin de maintenir des relations multilatérales stables.

Traité sur les relations cubano-américaines: Ce traité a été signé en 1934 par les États-Unis et Cuba. Ce traité a remplacé le traité cubano-américain de 1903. Il répète les 7 mêmes conditions que les États-Unis avaient précédemment imposées à Cuba. Ces obligations concernaient l'impossibilité pour les pays étrangers d'avoir une base navale à Cuba et que les actions militaires cubaines doivent être approuvées par les États-Unis entre autres.

Règlement sur le contrôle des avoirs cubains: Cette réglementation a été mise en place par le département du Trésor américain en 1917. Son but est de réguler les relations entre les États-Unis et Cuba. C'est aussi un moyen de permettre aux États-Unis de renforcer l'embargo imposé à Cuba.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite