Organisation des élections et regroupements politiques en RDC. Cas des élections de 2018.par Jacques NKULU NKASA Université de Likasi - Licence 2020 |
CHAPITRE II. LE CADRE D'ETUDESection I. cadre historique et politique de la RDC I.1. Aperçue historique et politiqueLe Congo Kinshasa a connu quatre grandes périodes au cours de son histoire moderne. Mentionnons une première tentative de la colonisation de la part des Belges, puis la période de l'Etat libre du Congo alors qu'il était sous la souveraineté personnelle de Léopold II roi des Belges et des Congolais, la période du Congo Belge et Congo indépendant à partir de 196025. Etant donné que les trois premières périodes ne font nullement allusion aux élections, nous nous attarderons sur la dernière période. I.1.1. Le douloureux lendemain de l'indépendance 1960-1965En mai 1960, les élections donnèrent la victoire au mouvement national Congolais (MNC) de Patrice LUMUMBA qui céda la présidence à Joseph KASAVUBU après proclamation de l'indépendance à Léopoldville le 30 juin 1960. LUMUMBA fut nommé premier ministre, puis les violences se multiplient, tandis que le parti politique du gouvernement contribuait à attirer le feu, de plusieurs provinces qui demandaient leur indépendance, dont le cas du Katanga et les révoltes des forces armées Congolaise. 25 http://www.studiant.rug.ab/als/archives/97/21/dossier.21.htm 24 Effectivement dès juillet 1960, la province du Katanga avec à sa tête Moise TSHOMBE fit sécession. Dans le sud Kasaï, les tentatives sécessionnistes et des morcèlements du territoire se furent senti. Le 4 septembre 1965 le colonel Joseph Désiré MOBUTU commandant en chef s'empara du pouvoir et après avoir destitué le président KASAVUBU, il se proclama lui-même président du Congo-Belge. I.1.2. MOBUTU et la politique de l'authenticité de 1965 à 1997Lorsque le colonel MOBUTU SESESEKO, Joseph Désiré dit SESESEKO KUKUNGWEDU WA ZABANGA, ce qui signifie « guerrier qui va des victoires en victoires sans que personne ne puisse l'arrêter » prit le pouvoir en 1965. Appuyé par les Etats extérieurs dont (la Belgique, la France et les Etats-Unis) instaura un régime autoritaire du type présidentiel fondé sur un parti unique, le mouvement populaire de la révolution (MPR) et entériné par une nouvelle constitution de 1967. Il fait apparaitre le concept officiel du « recours à l'authenticité ». Cette authenticité fut définie comme désir d'affirmer « l'Africanité Congolaise » et le refus d'adopter les valeurs d'ailleurs (d'occident). En 1970, MOBUTU devenu général élu pour un mandat présidentiel de 7 ans, lança un vaste programme d'Africanisation. Dès l'année suivante, le pays changea même de nomination, le Congo Belge devient officiellement république du Zaïre. Ainsi le Gouvernement rebaptisa les noms de grandes villes, (par exemple ex Léopoldville, Kinshasa, Elisabethville, Lubumbashi, Stanley ville, Kisangani, Jadotville, Likasi, Port-Franqui ; Ilebo...). La prise du pouvoir politique pour MOBUTU s'est également traduite par une prise du pouvoir linguistique. En 1962, les quatre langues nationales, c'est adire le Swahili, Lingala, Kikongo et Tshiluba furent réintégrées officiellement partout au pays dans l'enseignement primaire, cet enseignement resta conformé aux premières années du premier cycle. 25 En 1990, le président MOBUTU annonçait la mise en place du multipartisme et c'est suite à des nombreuses manifestations Anti MOBUTU, on assista à la convocation d'une conférence nationale souveraine qui verra naitre près des 400 partis politiques dont plusieurs créés sur des bases ethniques. En janvier 1992, la conférence a été suspendue. En 1994 la nouvelle constitution proclamait ainsi la langue officielle du pays c'est le Français. Les 32 ans de règne autoritaire avaient rendu MOBUTU très impopulaire avec sa grande élection présidentielle mono-ethnique composée uniquement d'éléments originaire de son village ou de son ethnie et l'armée nationale. Il s'est enrichi démesurément au point où l'on peut parler « de kleptocrate » c'est-à-dire utilisé les fruits du travail de ses sujets en prélevant des lourds impôts sans les redistribuer. MOBUTU a été destitué en 1997, par Laurent Désiré KABILA qui prit le pouvoir. Ce dernier fut assassiné en 2001 et c'est son fils Joseph KABILA KABANGE qui prit ensuite le pouvoir. Celui-ci à son tour organisa les première élections libres et transparentes en 2006, 2011 et en 2018 et c'est Félix TSHISEKEDI qui prendra la commande du pays. |
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