La formation initiale des professeurs du post-primaire et du secondaire. Les enjeux pour un enseignement-apprentissage de qualité.par Sansan Didier Da Ecole Normale Supérieure/Université Norbert Zongo - Certificat d'aptitude inspectorat enseignement secondaire 2018 |
I.4. La qualification du personnel enseignantSelon le « Tableau de bord des enseignements post-primaire et secondaire année scolaire 2013-2014 », sur les 13 910 enseignants du post-primaire et du secondaire au titre de l'année scolaire 2013-2014, 50,3% ont un titre de capacité professionnelle (CAPES/CAPET/CAP/CEG/CAET/...). La proportion des enseignants ayant un titre de capacité est en baisse de 0,3 point par rapport à 2012/2013, passant ainsi de 50,6% à 50,3% en 2013/2014. Cette proportion est en constante baisse durant les trois dernières années car elle avait atteint 52,7% en 2010/20119(*). Au vu de ce tableau, à peine la moitié des professeurs des lycées et collèges sont titulaires d'un certificat d'aptitude pédagogique. L'autre moitié navigue à vue avec tout ce que cela peut engendrer comme inconvénients dans les enseignements-apprentissages. Dans le rapport de synthèse (Juillet 2017) de la Commission d'enquête parlementaire sur le système d'enseignement au Burkina Faso, il ressort qu' « au niveau du post primaire, avec le déficit prononcé, de nombreux enseignants ont été recrutés et envoyés directement sur le terrain, sans formation initiale. La formation continue tout comme les conférences pédagogiques et les visites de classe qui auraient pu suppléer ce manque font défaut. Ces derniers n'entrent généralement en contact avec les encadreurs pédagogiques que le jour de leur examen professionnel pratique. Aussi, cette année scolaire 2016/2017, 4500 jeunes diplômés non formés ont été recrutés comme enseignants dans le cadre du programme de création d'emploi pour jeunes (PEJEN). Les professeurs de CEG, même formés, éprouvent des difficultés pour enseigner la deuxième matière qu'ils n'ont pas étudiée à l'université ». Les résultats de ce rapport mettent en exergue l'importance et la nécessité de la formation initiale professionnelle sans laquelle les résultats scolaires ne sauraient être améliorés. En effet, selon le bilan de l'année scolaire 2016-2017, les taux de redoublement sont très élevés dans le post primaire : 22,5% en 6ème, 22,7% en 5ème, 23,3% en 4e et 35,3% en 3ème. Au niveau du secondaire, on constate une tendance à la baisse, sauf en classe de terminale où il est de 31,9%, à cause de l'échec au baccalauréat. Les taux d'abandon sont également élevés : 13,7% en 6e, 8,4% en 5e, 20,6% en 3e, 10,4% en 2nde et 25,5%. Le niveau d'échec à l'examen du BEPC est relativement élevé. Seulement un tiers des candidats environ sont admis à chaque session. Pour la session 2017, le taux de réussite est de 28 ,85%. Pour le Baccalauréat, l'année 2017 a vu un taux de réussite de 38,13%. Les causes de ces mauvais résultats scolaires sont certes multiples, mais il est certain que le manque de formation initiale des enseignants influe négativement sur la qualité des apprentissages. * 9 Cette baisse de pourcentage d'enseignants ayant un titre de capacité professionnelle est due au fait que de plus en plus l'État recrute des enseignants sans formation initiale. |
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