3. Le rôle primordial de la presse
antisémite dans l'écartement des juifs de la sphère
sportive
Dès juillet 1940, à la suite des lois sur le
statut des Juifs51, certaines maisons d'édition
françaises commencent à être « aryanisées
»52. Alors nombres d'ouvrages sont interdits de publications et
retirés de la vente. Malgré cela, les juifs sont petit à
petit écarté d'une partie de la sphère sportive.
3.1. La presse antisémite cherche à
épurer le sport entre 1938-1943
Le mot « juif » et le mot « sport » sont
deux termes considéré comme opposé53. Tout
simplement comme le feu et l'eau. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu
de personnes Juives dans le sport. Mais la presse antisémite a alors
médiatisé et communiquer de nombreux messages et propos haineux
envers la communauté juive. Les antisémites ont donc choisi la
presse et le sport pour véhiculer un sentiment de domination et
d'oppression afin d'épurer la pratique du sport.
Dans la revue « Pitre du sports »54,
Tristan BERNARD55 nous révèle que « les juifs
ne sont pas forcément doués en sport et que les personnes
doué représente une part minime » ou bien qu'il
« faut travailler dure pour être le premier, plus dure encore
pour le rester. A la moindre faiblesse, un rival passe. Rien de tel chez les
juifs ». Dans ces deux citations, nous comprenons que le juif comme
tel ne possède aucun don particulier.
51 Ou prennent d'elles-mêmes l'initiative.
52 Loi du 3 octobre 1940, appelée par les
historiens « premier statut des Juifs », est un acte
édicté par le régime de Vichy.
53 Les personnes juives sont considérées
comme des personnes inapte à la pratique du sport.
54 Revivre n° spécial, Edition CEA, par
Jean DAUVIN publié en 1943 s'intitulé Pitres du sport.
55 Et un dramaturge et romancier juif qui est
célèbre pour ses mots d'esprit
18
Le juif est perçu comme une personne faible qui ne peut
pas persister pour réussir. En effet, elle est considérée
comme une race pusillanime56. Or le sport, c'est l'école de
l'abnégation, le sacrifice de l'individu au rendement de l'équipe
mais également la perpétuelle recherche d'une occasion de se
surpasser. Les personnes juives avaient quand même un sport de
prédilection, la boxe. Mais les antisémites par le biais de la
presse vont réussir à contourner le problème. En effet, la
boxe est un sport qui devient lucratif. Alors, elle n'est plus
considérée comme un sport mais comme une entreprise fructueuse.
Dans l'hebdomadaire français « Au pilori »57, il
est dit « Bafouée, traquée, malmenée, la race
maudite trouvait, pour la première fois, dans la boxe, une occasion de
rendre coup pour coup »58, ou encore « Ainsi, la juiverie
alimentera les rings ».
A travers ses dires, la boxe qui devient le sport
emblématique des juifs n'est plus reconnue comme un sport mais comme une
pratique violente contrôlé par l'argent.
La presse par la suite parlera de l'infériorité
physique de la race. Toujours dans la revue « Pitre du sport », des
différences physiques sont exposées afin de mettre en valeur la
race aryenne, « Aryens et nègres dominent la situation,
voilà un reproche que qu'on ne saurait faire au juif, Le nègre
est un grand enfant. Mais la race juive n'approche pas des performances des
nègres et surtout des blancs aryens ». Dans cette citation c'est la
qualité même de la race juive qui est remis en cause.
Les antisémites vont même aller encore plus
profond dans les différences physiques en parlant de personnes juives
comme un croisement consanguins perpétuel59, « Leur
infériorité est permanente, parce que les moyens physiques de la
race sont de qualité inférieure. Le juif est le produit
d'éternels croisements consanguins, d'un perpétuel
réchauffage en circuit fermé des mêmes germes et des
mêmes microbes ».
56 Personnes qui craignent les risques, les
responsabilités. Une personne de lâche.
57 Journal hebdomadaire français, 1938 à
1944, politique et antisémite.
58 La boxe permet aux personnes juives
d'évacué toute la colère qu'ils ressentent.
59 L'idée que les juifs se reproduisent
uniquement entre eux
Par la suite nous observons rapidement que la presse
antisémite souhaite faire réagir l'Etat afin que les
sociétés sportives ne soient plus accessibles aux personnes
juives. L'un des extraits de la revue « Pitre du sports »
s'intitulant « Nettoyage » démontre que « l'on arrive
à ce résultat paradoxal que, tant que les sociétés
sportives subventionnées seront ouvertes aux juifs, le gouvernement se
trouvera encouragé de ses derniers l'amélioration de la race
à laquelle nous devons tous nos malheurs »60. Cela
annonce des interdictions pour les juifs et donc d'une épuration des
juifs dans le sport avec l'interdiction de pratiquer dans des associations.
Enfin, la presse antisémite ne cherche pas à
épurer uniquement le sport mais tout type d'association quelle qu'il
soit61. Dans l'hebdomadaire français « Au pilori »,
un paragraphe s'intitule « Nettoyage » et dit que « une loi
nouvelle en Croatie, évince les juifs de toutes associations
culturelles, sportives, commerciales, et de toutes les associations en
général ».
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