Année Académique
2018-2019
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION Département des Sciences
Économiques
Option : Industrielle
B.P. 832 KINSHASA XI
OKOLONGO ONADINGA Boni
Finaliste du deuxième cycle en économie
industrielle
« La problématique de l'industrialisation du
secteur minier en RD Congo sous l'extraversion »
Mémoire présenté et
défendu publiquement en vue de l'obtention de titre de Licencié
en Économie Industrielle.
Directeur et Rapporteur : Docteur KUPA MUKADI
Augustin
BONIFACE OKOLONGO ONADINGA
[1]
IN MEMORIUM
« Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les
morts le grand berger des brebis, par le sang d'une alliance éternelle
notre seigneur Jésus »
Hébreux : 13-20
A toi ma regrettée maman NDJEKA LUFUNGULA OYAYA THERSE,
malgré ton affection incomparable, le monde a été Jaloux
de toi ma mère, tu as semé ce que tu ne devais pas
récolter alors que tu m'encourager que j'aille plus loin que possible
dans mes études mais de qui le sort m'a séparé
prématurément avant même mon premier couronnement scolaire
et en fin tu as disparue de ce monde ingrat d'amour.
A toi mon PAPA ONADINGA OKOLONGO JEAN-PIERRE qui m'a
quitté malgré tes conseils et encadrements tant moral que
idéologique qui restent gravés dans mon coeur.
A mon MAITRE PROFESSEUR NZANDA BUANA kelemba, qui a bien voulu
accepter diriger ce mémoire malgré ses multiples occupations,
mais qui aujourd'hui nous a laissé sans arriver à la fin de ce
labeur.
Oh Jésus de Nazareth, vous qui avait promis la
résurrection des morts, nous croyons se retrouver un jour avec tous ces
êtres qui nous sont chers dans ton royaume seigneur.
Que la terre de nos ancêtres vous soie douce et que le
miséricordieux vous accordent tous, toute la direction dans la vie
céleste.
[2]
DEDICACE
A vous cher PAPA Michel DIANGA pour les efforts que vous ne
cessez de ménager pour faire de vos enfants des hommes, pour votre souci
de nous avoir formés, pour tant des privations, d'amour et des
sacrifices.
A vous cher grand frère PLACIDE PENGADIOWO DIANGA pour
tes soutiens financiers et encouragements pour me donner l'Esprit d'affronter
la vie;
A vous oncle Alexis KIMBOLO et ma grande soeur Chérie
bibiche ATANDJO ONADINGA pou vos marques d'encouragement et d'attachement, pour
vos soutiens pendant ces 2O ans d'absence de maman théthé ;
A mes frères et soeurs Merveille OHANDJO
ONADINGA, MARTIN OWELE, FLORANCE OSAKO DIANGA, MARIA PESE
DIANGA, MARTHE KOHO DIANGA, EXAUCE AKENDA DIANGA, HERITIER OMOMBO,
BÉNÉDICTE DIANGA, PIERRE DIANGA, MICHEL, DANIEL DIANGA, JOHN
NDOLO DIANGA, MERVEILLE OHANGA, PIERRO DIMOKE neveux et nièces PATY
ALOMBO, MICHEL PENGADIOWO, GRACE ONADINGA, CRUNOVI NDJOLO, DANIELLA ET
CHRISTEVIE, JOSIAS NDJOLO DIANGA, DJOULIA ROBERTA, SHEKINA ONADINGA pour votre
amour et estime à notre égard, que ceci vous serve d'exemple et
que vous puissiez faire mieux ;
A la future mère de mes enfants et vous tous qui
êtes miens ;
Je dédie ce travail
BONIFACE OKOLONGO ONADINGA
.
[3]
REMERCIEMENTS
Nous avons jugé bon de manifester notre gratitude à
toutes les personnes qui de près ou de loin ont concouru à
l'élaboration de ce travail car une oeuvre scientifique est le fruit
d'un parcours au cours duquel le concours des uns et des autres sont
indispensables, le quel mérite une reconnaissance. C'est pour cette
raison que cette page de remerciements est ouverte.
Nos remerciements vont en premier lieu à l'endroit du
corps professionnel de l'Université de Kinshasa, celui de la
faculté des Sciences Economiques et de Gestion en particulier pour les
connaissances dont nous avons tiré profit tout au long de notre parcours
de ce deuxième cycle universitaire.
De façon très particulière, nous tenons
à remercier le DOCTEUR Augustin KUPA MUKADI qui a
accepté d'assumer la direction de ce travail en dépit de ses
multiples occupations.
Nos remerciements vont tout droit à l'égard
MERVEILLE BONGOLI, oncle OMOMBO OKOLONGO, Oncle PAUL OKITAYOMBO, et à
mes deux belles VERO SAKA et Mado.
Nos splendeurs remerciements à tous nos amis et amies,
compagnons de lutte avec qui nous passions de moment crucial tant au cours que
partout ailleurs entre autres : Patrick ENYEKA, LEMBRICE KAYOKO, BWENE
ABSOULAY, ERICK KITOKO, CHRISTIAN KIZAMINA, ERLIN BAKU LOKATO, OSCAR LOKONDA,
THOMA ETAMBELE, HERMES MBANIMA, LEANDRE MUBIDI, PHILO SHOKO, ESTHER BONGOLI,
DOLANNE WENDO, PATRICK EYENGA.
En fin, que tous ceux qui n'ont pas été cité
dans ce travail tout en ayant contribué de près ou de loin
à l'élaboration de cette oeuvre trouvent à travers
celle-ci l'éclat de leur fierté et qu'ils sachent que nous leur
en sommes très reconnaissants.
[4]
BONIFACE OKOLONGO ONADINGA
Liste des principales abréviations et
acronymes
BCC: Banque Centrale du Congo
CAMI: Cadastre minier
FMN : Firme multinationale
IGF : Inspection générale des finances
ITIE : Initiative pour la transparence des industries
extractives
OCC : Office congolais de contrôle
OIT : Organisations internationales du travail
ONG : Organisations non gouvernementales
PIB: Produit Intérieur Brut
PNB: Produit National Brut
RDC : République Démocratique du Congo
SMA : Secteur minier artisanal
TFM: Tenke Fungurume Mining
[5]
GRAPHIQUES TABLEAUX et SHEMAS
Graphique 1. Evolution de la production du cuivre de 2003
à 2017 -46-
Graphique 2. Evolution de l'exportation de l'or de 2003 à
2017 -47- Graphique 3. Evolution de différentes taxes et redevances
versées par la GECAMINES au
trésor public en % total des recettes budgétaires
de 1967 à 2001 -52- Graphique 4. Contribution du secteur minier aux
recettes propres réalisées (ressources
internes) sur le budget de 2011 à 2017 -53- Graphique
5. Implications des politiques fiscales actuelles dans le secteur minier sur
les
finances publiques -55- Graphique 6. Investissements directs
étrangers (IDE) et rapatriement de profits en RDC
2011-2019 -58-
Tableau 1 : Réserves des substances minérales de la
RDC -30-
Tableau 2 : Services étatiques du secteur minier -32-
-
Tableau 3 : Décomposition du taux de croissance 2017-2020
-50- Tableau 4 : Pertes de capitaux par rapatriements de profits et
ventes
59-
Schémas 1 : Structure organisationnelle du secteur minier
-33-
Schémas 2 : Effets d'entrainement d'un choc sur le secteur
minier
1
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
A l'aube de l'ère industrielle, l'homme formait le
grand espoir de devenir le maître absolu de toute chose, grâce au
progrès scientifique et technique, l'humanité a réellement
franchi un pas gigantesque vers la modernité et le bien-être. Le
schéma du développement basé sur l'industrialisation
renvoi au problème de choix d'unité de production selon qu'elle
soit de grande taille ou de petite taille. L'industrialisation, conçue
à la fois comme une multiplication des activités industrielles et
comme transformation des processus de production par l'utilisation des
machines, est au coeur du développement économique de tout
pays.
En effet, Le débat sur l'industrialisation de la RDC au
regard de son potentiel en ressources et minerais continue de susciter beaucoup
de questionnements, l'analyse de la structure de l'industrie minière
congolaise laisse entrevoir que l'indépendance acquise en 1960 n'a pas
modifié les articulations et la logique qui a gouverné
l'économie coloniale1. Au départ, le secteur moderne
de l'économie est né et s'est développé pour
répondre aux grands besoins du marché mondial, il est donc
naturellement concentré sur l'exploitation des ressources naturelles
particulièrement, celles dont les pays importateurs ne disposent pas
tels que : gisement miniers et cultures tropicales.
L'exportation de produits miniers devait permettre le
développement d'une industrie extractive dont les effets d'entrainement
pouvaient impulser une industrialisation plus diversifiée dans
l'ensemble du pays. Cet alors que, ce secteur industriel d'exploitation des
ressources minérales est structuré autour des industries
extractives de grande taille. La structure économique congolaise s'est
inscrite aisément dans un schéma d'industrialisation extravertie
caractérisée par les voies de communication et transport
tournées vers l'extérieur, la production nationale visant
essentiellement le marché extérieur, les intrants et les
financements provenant d'office de l'extérieur. Cette situation
désigne « l'extraversion » (structure extravertie d'une
économie ou une économie dépendante) qui indique le fait
qu'un pays exporte en état brut ses ressources naturelles sans aucune
transformation et sans quelconque valeur ajoutée
générée significativement.
Hélas, l'exportation de produits miniers en état
brut n'a forcément pas favorisé l'industrialisation
diversifiée en RDC, compte tenu de sa situation économique
actuelle caractérisée par une insuffisance d'infrastructures
économiques et sociales de bases
1 AMITIE LUNDA Fabrice,
mémoire en ligne, L'extraversion de l'économie Congolaise et son
sous-développement, 2010, P. 3 UNIKIN.
2
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
(route, électricité, chemins de fer,
école et hôpitaux) surtout dans des zones minières du pays.
Aussi l'incapacité du pays à transformer les innombrables
ressources naturelles dont il dispose, le pousse toujours à vendre du
brut à un prix bas pour acheter très cher d'autres produits
manufacturés ou finis de l'étranger.
La RD. Congo éprouve d'énorme difficulté
pour transformer en richesse ses potentialités minières afin de
la mettre au service de son développement économique. La
contribution des exportations minières aux recettes du trésor ne
permet pas à l'Etat congolais d'investir dans l'exploitation, dans le
traitement et dans la transformation des minerais dont il dispose, et de
financer aussi les infrastructures économiques de base (route,
école et l'électricité). Mais il faut nous dire que la
contribution du secteur minier au budget de l'Etat et sa place dans
l'économie congolaise, ont toujours été
capitales2. L'impéritie politique, les vicissitudes des cours
des métaux, la mauvaise gestion des entreprises publiques et les
conflits ont précipité son déclin.
A l'aube du nouveau millénaire, dans un pays exsangue
et meurtri, il fallut le relancer. Sous la férule de la Banque mondiale,
le nouveau code et règlement miniers furent adoptés en 2002 ; une
politique libérale favorisant les investissements étrangers fut
alors préconisée dans le but de réenclencher
l'exploitation minière industrielle et, à sa suite,
l'économie du pays ; certains contrats léonins furent
revisités. Dix ans après, à la faveur d'une bonne tenue
des cours des matières premières sur le marché mondial,
d'aucuns ont parlé de super-cycle des matières
premières3, ce secteur (principalement le cuivre et le
cobalt) connaît un regain de sa production (en 2011 : 522.000 tonnes de
Cu, 110.000 tonnes de Co)4. Pourtant, la rente budgétaire que
cette relance est censée générer suscite un sentiment de
perplexité quant à son niveau jugé trop bas. Par ailleurs,
le 17 avril 2013, le Congo a été suspendu pour un an de l'ITIE
(Initiative pour la transparence dans l'industrie extractive) dont le conseil
d'administration déplorait dans le communiqué de presse
annonçant la décision que la « RDC ne [percevait]
étonnamment que très peu de ses ressources minérales
»5. Prévarication, opacité, collusion, gabegie,
optimisations fiscales et autres montages financiers6 expliquent ce
constat.
2 H., ANDRÉ-DUMONT,
« Le régime incitatif du secteur minier de la RDC en voie de
révision », CBLACP, 48ième année, Avril/Mai/Juin
2013, Bruxelles, 2013, p. 17.
3 AFRICA Progress Panel,
Equité et industries extractives en Afrique. Pour une gestion au service
de tous, Rapport 2013 sur les progrès en Afrique, Genève, 2013,
p. 39
4 Ministère des Mines,
2018, La Coordination de CTCPM, P14, PDF. Consulté le 20/11/2019
à 12h
5 F., KABUYA KALALA, M.,
TSHIUNZA, « Ressources naturelles, gouvernance et défis d'une
croissance soutenue en RDC », L'Afrique des Grands Lacs, Annuaire
2008-2009, Le Harmattan, Paris, 2009, p p. 75 ;
www.eiti.org/fr/news/
la-r-publique-d-mocratique-du-congo-est-suspendue-titre-temporaire.telechangement
PDF le 22/10/2019 à 13H
6. AFRICA Progress Panel, op.
Cite. p. 51.
3
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Au demeurant, le contexte international semble avoir mis au
coeur de ses préoccupations la transparence dans le secteur
extractif.
En outre, la faible diversification des activités
génératrices d'emplois et de valeur ajoutée reste l'unique
caractéristique de l'économie de la République
Démocratique du Congo. Sa croissance dépend essentiellement des
résultats du secteur des mines, d'où sa
vulnérabilité aux chocs conjoncturels extérieurs, tels que
la baisse des cours mondiaux des métaux et autres minerais. La
diversification industrielle pose problème et reste embryonnaire, ce qui
rend la croissance encore fragile, comme l'ont montré les moindres chocs
observés en cours de la décennie précédente avec la
chute des prix des produits miniers.
Ce secteur minier qui contribue en grande partie dans la
croissance économique et aux recettes publiques, est dominé par
des investissements étrangers, ce qui explique le transfert des profits
vers extérieur. La participation marginale de l'Etat au capital des
entreprises extractives soit de 5% selon le code minier 2002, le manque des
investisseurs nationaux de grande envergure dans le secteur minier et la faible
contribution des exportations minières aux recettes du trésor
sont des facteurs négatifs à la croissance inclusive du pays et
cela explique en grande partie le sous-développement de ce grand pays
d'Afrique centrale.
Maintenir la stabilité macroéconomique en
intensifiant les efforts pour diversifier l'économie,
accélérer la croissance tout en dynamisant le secteur des mines
reste donc un défi majeur pour la RDC.
Mais la complexité des grandes opérations
multinationales oblige les pays riches en ressources minérales à
développer des capacités institutionnelles suffisantes pour
établir et gérer des dispositifs contractuels, juridiques et
fiscaux efficaces, et aussi de surveiller les activités des entreprises.
La nature épuisable, non renouvelable des ressources minérales
soulève également des questions complexes autour de
l'équité intergénérationnelle, de la
détermination des taux d'extraction optimaux, et de la viabilité
budgétaire à long terme, aussi bien à l'affectation des
recettes issues des ressources minérales aux investissements, à
la consommation et à l'épargne.
En dépit de tout ce qui précède, il y a
possibilité de s'industrialiser de manière significative
actuellement que lorsqu'on tient compte de l'état de lieu de
l'économie mondiale caractérisée par une forte pression
concurrentielle induite par la libéralisation des échanges des
biens ou des capitaux, de technologie et la création d'une main d'oeuvre
qualifiée ainsi que la disponibilité des circuits commerciaux
à l'échelle internationale.
4
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Comprenons que, le contexte dans lequel se sont
développés certains pays industriels du globe diffère de
celui d'aujourd'hui où nous constatons tant des perturbations que la
croissance économique enregistre, du fait que les plus forts avalent les
faibles. C'est dans ce contexte que nous analysons l'industrialisation
extravertie du secteur minier congolais du fait que ses exportations non
compétitives ne contribuent pas à son développement. La
présente étude tentera d'indiquer la voie de passage vers une
industrialisation complète, responsable et prometteuse du
développement. Dès lors, nous proposons de répondre
à la préoccupation suivante :
? La contribution de l'activité minière au
budget de l'Etat en RDC est-elle à la hauteur de sa potentialité
?
? L'industrialisation extravertie dans le secteur minier,
est-elle propice au développement du pays ?
2. REVUE DE LITTERATURE
L'esprit humain ne ressent jamais la curiosité de
savoir, mais éprouve aussi les besoins de bien appréhender
l'événement, la soif de synthèse. Il est certain qu'avant
nous, d'autres chercheurs ont eu d'une manière ou d'une autre à
réfléchir et à écrire sur notre objet
d'étude.
D'où il s'est avéré impérieux de
citer certains chercheurs qui nous ont précédés dans ce
domaine : BABI MBAYI qui a écrit sur : l'industrialisation
autocentrée et le développement de la RDC7. L'auteur
pense que l'économie de la RDC se trouve à une étape de
son évolution caractérisée par un « blocage » du
processus d'industrialisation et que le dynamisme économique ne peut
être assuré que par l'émergence d'industries de biens de
production convenablement choisies.
Jean Coussy a parlé de l'« Extraversion
économique et inégalité de puissance. Essai de bilan
théorique ». Il a fait une analyse systématique et critique
des effets de l'extraversion qui sont considérés comme
asymétrique dans les pays dominants et dans les pays dominés. A
l'issue de cette analyse, les résultats confirment que l'extraversion
d'un pays développé est une source d'enrichissement et de
puissance alors que celle d'un pays pauvre est un instrument de
dépendance durable et de vulnérabilité8.
LOKOTA EKOT'E dans sa publication « La crise de
l'industrialisation, la problématique des activités informelles
et perspectives du développement endogène en
7 BABI MBAYI ;
Industrialisation autocentrée et développement économique
de la RDC, Kinshasa RDC, éd Saint Paul, 1999, P.4
8 Coussy Jean.
Extraversion économique et inégalité de puissance. Essai
de bilan théorique. In: Revue française de science politique, 28e
année, n°5, 1978
5
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Afrique Subsaharienne : Cas du Zaïre », il
établit une démarcation d'industries et la prolifération
des activités informelles en Afrique subsaharienne frein au
développement endogène de cette région. En particulier, il
a remarqué qu'au Congo-Zaïre, le processus de «
désindustrialisation » qui provoque une réduction de la
production nationale, explique la malnutrition dans le pays ce qui engendre les
activités informelles qui freinent le développement du
pays9
La différence entre notre travail et ceux des auteurs
ci-haut est que notre étude se propose d'établir une relation de
cause à effet entre l'industrialisation extravertie du secteur minier et
le sous-développement du pays en vue de proposer la voie de passage vers
une industrialisation complète, responsable et prometteuse du
développement.
3. OBJET D'ETUDE
L'objet d'étude est de faire une analyse critique de la
contribution des exportations minières aux recettes propres du budget de
l'Etat, vu l'augmentation des exportations minières enregistrée
au cours de ces deux décennies.
4. OBJECTIFS POURSUIVIS
L'objectif général est d'évaluer la
contribution de l'activité minière sur les indicateurs
économique nationaux tels que (le Budget de l'Etat, et PIB), et saisir
les retombées engendrées par l'industrialisation extravertie du
secteur minier de la RD Congo.
L'objectif spécifique poursuivi est de présenter
les défauts de l'industrialisation extravertie du pays et de montrer
comment ce modèle industriel contribue en grande partie au
sous-développement de la RDC.
5. HYPOTHESES
Les hypothèses constituent pour un travail scientifique
des réponses provisoires que le chercheur se propose quant aux questions
soulevées dans la problématique. Dans le cadre de cette
étude, les hypothèses ci-dessous peuvent être émises
:
? Depuis la libéralisation, la contribution du secteur
minier au budget de l'Etat n'est pas significative en raison du
désengagement de l'Etat dans ledit secteur.
? L'industrialisation extravertie du secteur minier congolais
n'est pas de nature à créer le développement
économique de la RDC, suite aux pertes de capitaux par rapatriements de
profits.
9
http://books.google.co.uk/books/about/Lacrisedelindustrialisationlaprobl.html?id=c6zuAAAAMAAJ&re
di , consulté le 12/01/2020. À 21H00
6
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
6. METHODES ET TECHNIQUES
Pour atteindre les objectifs visés, la présente
étude va recourir aux méthodes suivantes :
? La méthode descriptive suivant son approche
explicative, une méthode scientifique consistant à décrire
le comportement d'un sujet sans l'influencer d'aucune façon. Les
résultats de cette méthode ne peuvent en aucun cas être
utilisés comme réponse définitive ou pour infirmer une
hypothèse. Pour cela, elle a permis de saisir le fonctionnement de la
structure extravertie du secteur minier pour asseoir la base
théorique.
? La Méthode Analytico-Comparative, qui est une
démarche cognitive par laquelle on s'efforce à comprendre un
phénomène par la confrontation des situations différentes.
C'est cette méthode qui nous a permis d'analyser et de comparer la
période avant la réforme du secteur minier et celle après
pour stigmatiser son caractère extraverti comparativement à la
situation économique actuelle de l'économie Congolaise.
Quant aux techniques, nous allons recourir à la fois
aux techniques documentaires et de navigation sur internet lesquelles nous
permettent d'obtenir les informations utiles à notre recherche. Mais
aussi la Technique d'Observation, celle-ci a consisté en une
contemplation systématique du terrain (la RD. Congo) pour tirer des
éléments d'information dont on a besoin dans son
investigation.
7. INTERET DU SUJET
La présente étude comporte aussi bien un
intérêt personnel, scientifique que pratique.
? L'intérêt personnel que nous accordons à
cette étude est essentiellement lié au souci qui nous anime,
d'améliorer, d'enrichir et d'approfondir nos connaissances sur le mode
d'exploitation et de l'extraction en état brut de produits miniers en
République Démocratique du Congo.
? L'intérêt théorique : Notre
présente étude doit apporter certaines connaissances relatives
aux difficultés rencontrées par la RDC pour avoir extrait ses
minerais en état brut. Mais aussi d'apporter des nouvelles informations
capables d'influencer et d'inspirer les congolais à une
industrialisation endogène et responsable de ce secteur extractif, qui
sera génératrice d'emplois et créatrice des valeurs
ajoutées.
8. DELIMITATION DU SUJET
Notre recherche a des limites d'ordre spatial et temporel ;
Comme l'indique l'intitulé du sujet, notre travail se limite sur le plan
spatial à la RDC et du point de vue temporel, il n'a pas de limitation
précise. Nous aborderons le sujet en faisant appel à
7
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
l'histoire et aux événements actuels pour mieux
prédire l'extraversion du secteur minier et son impact sur
l'économie de la RD Congo.
9. CANEVAS DU SUJET
Outre l'introduction et la conclusion, nous avons
subdivisé notre travail en quatre chapitres.
Le premier portera sur les considérations
générales ; d'où on a l'aise de définir les
principaux concepts d'analyse.
Le second parle de la présentation du secteur minier
qui est notre champ
d'étude.
Le troisième qui porte sur le secteur minier et ses
déficits, met en exergue la structure extravertie du secteur minier, en
montrant l'état de lieu de l'industrie minière après la
réforme de 2002 jusqu'à la révision en 2018.
Enfin le quatrième chapitre qui analyse l'impact de
l'activité minière sur le développement de la RD Congo,
cette dernière partie va nous montrer la contribution de cette
activité au budget de l'Etat, si cela procure à l'Etat les moyens
nécessaires pour investir dans ce secteur levier de l'économie
nationale au-delà de ses différentes dépenses
publiques.
8
9
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
CHAPITRE 1: LES CONSIDERATIONS GENERALES
Ici nous présentons quelques concepts clés en
rapport avec notre thème de recherche en donnant quelques exemples
concrets.
SECTION 1. L'INDUSTRIALISATION
Le Dictionnaire Universel, définit l'industrialisation
comme « processus d'Extension et d'Intensification des activités
industrielles10.
L'industrialisation est l'ensemble du processus de fabrication
de produits
manufacturés, allant du prototype à la
série, en recherchant une forte productivité du
travail11.
Au-delà de ces définitions, nous
considérons l'industrialisation à la fois comme une
multiplication des activités industrielles et comme transformation des
processus de production par utilisation de machines. Pour un pays en
développement, l'industrialisation signifie plus que le simple fait
d'augmenter le revenu et le volume de production. Elle constitue pour lui un
moyen de moderniser sa structure primitive de production et de transformer
toute la tradition socio- économique qui y est associée.
L'industrialisation serait alors synonyme de la modernisation,
de la croissance, de démarrage et du développement pour certaines
régions du globe. Certainement, l'industrialisation est l'action
d'industrialiser, de moderniser en faisant reculer les sociétés
traditionnelles, action considérée comme l'accroissement de
l'importance du secteur industriel dans l'économie d'une région
et/ou d'une société donnée ; elle est aussi un
déplacement du noyau industriel vers d'autres contrées du monde
et qui génère une
création des nouveaux noyaux industriels ayant chacun
ses propres processus industriels locaux12.
1.1 HISTORIQUE
L'industrialisation commence en Grande-Bretagne dans les
décennies 17501780, avec le recours aux machines à vapeur
alimentées par la houille, qui pallie l'insuffisante production de
charbon de bois. Elle se propage dans l'Europe de l'Ouest à partir de
1820 et accélère grâce au boom ferroviaire des
années 1840.
Apres que ce processus eût occupé toute l'Europe,
le noyau industriel s'est dirigé vers d'autres espaces du globe,
notamment l'Amérique du nord, l'Australie et nouvelle Zélande,
des espaces inoccupées possédant des caractéristiques
géographiques et climatiques semblables à celles de l'Europe.
10Dictionnaire Universel,
2010, p.
11
www.wikipedia.com,
dictionnaire en ligne de Wikipédia, consulté 05 décembre
2019
12 NZANDA BUANA KALEMBA,
Notes de cours, histoire comparée et théories de
l'industrialisation, cours L1, P.7, UNIKIN, 2018, Edition revue et
augmentée KINSHASA XI
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Autres régions sont l'Afrique, l'Amérique du sud
et l'Asie, des espaces occupées et même très
peuplées mais ayant des systèmes économiques
séculaires, mais tous de nature précapitaliste et des
caractéristiques géographiques et climatiques différentes
à celles de l'Europe.
L'expansion du noyau industriel a donné deux
résultats conformément aux trois directions qu'il a pris :
? La première direction marque la ligne suivie par le
développement en Europe Occidentale, l'industrialisation a fait
éclater le système de l'organisation de l'économie
artisanale précapitaliste en absorbant progressivement des anciens
facteurs de production libérés au profit d'une
amélioration très sensible de leur productivité
(l'industrialisation-développement).
? La deuxième direction marque la ligne du
développement des espaces inoccupées possédant des
caractéristiques géographiques et climatiques semblables à
celles de l'Europe, l'industrialisation au modèle européen a
généré dans ces espaces une
industrialisation-développement-progrès, même
supérieurs à ceux de l'Europe Mère à cause de
l'abondance de matière première et à leurs couts plus bas
qu'en Europe.
? La troisième direction est celle de la ligne
d'expansion du noyau industriel
occidental, cette ligne explique a posteriori ce que la voie
suivie par la formation de l'économie moderne africaine avec
l'industrialisation ratée ayant produit le sous-développement.
Souvent mêmes il y a eu l'ouverture de simples lignes de commerce ; et
dans nombre des cas, c'était les unités de production, pouvant
être industrielles dans les
limites voulues, mais spécialement pour la production
des matières premières pour l'exportation en état
brut.13
1.2 TYPOLOGIES DES STRATEGIES D'INDUSTRIALISATION
Avant les années 1970, les situations
économiques des pays du tiers monde sont proches. Tous affichent des
niveaux de développement économique faibles.
Les États nouvellement indépendants prennent
à bras le corps la question du développement industriel. Comme
l'indique Henri Rouillé D'Orfeuil « Presque tous les pays du tiers
monde ont mis l'accent sur l'industrialisation dans leurs premiers plans de
développement »14.
En matière d'industrialisation, plusieurs
stratégies sont mises en oeuvre au lendemain des indépendances.
Car la puissance industrielle d'une nation réside dans
l'applicabilité de certaines stratégies industrielles favorisant
un développement industriel autocentré, tel que le cas de la
Corée du sud avec sa stratégie développait en 1970,
combinant la promotion des exportations et l'essor des industries lourdes et de
biens
13 NZANDA BUANA KALEMBA,
Notes de cours, histoire comparée et théories de
l'industrialisation, cours L1, P.42, UNIKIN, 2018, Edition revue et
augmentée KINSHASA XI.
14 Edwige Dubos-Paillard,
Cours de master 1, L'industrie dans les pays du tiers monde, p.21,
consulté en ligne le 30 Septembre 2019. A 20h
10
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
durables (à l'abri des barrières
douanières) pour faire évoluer et favoriser la diversification de
ses exportations.
La combinaison de modèles de développement
industriel a souvent été favorable pour les pays en
développement afin de se mettre à l'abri de leur misère et
leur carence de la modernité.
Ainsi, le dernier quart du XXème siècle a
été marqué par des développements différents
des pays du sud en matière d'industrie, mais nous constatons que dans
tous ces pays il y a moins d'industries lourdes qui peuvent favoriser le
développement industriel autocentré.
a. La stratégie de substitution d'importations
et de remontée des filières
Ce modèle industriel se fonde sur des Barrières
tarifaires ou non tarifaires permettant au pays de produire lui-même ce
qu'il importe à l'origine créant un développement
autocentré.
L'industrialisation peut reposer sur une stratégie de
substitution d'importations, c'est-à-dire le remplacement des
importations de produits industriels par des productions locales à
l'abri de barrières protectionnistes.
Pour cela, il faut que le marché national soit
équilibré et que l'Etat joue un rôle
important : Outre, la politique de protection
douanière, il peut mener une politique de monnaie faible afin de limiter
des importations, encourager les industries nouvelles par des investissements,
subventions ou prêts bonifiés.
La substitution s'applique, dans un premier temps, aux biens
de consommation. Dans un second temps, les biens d'équipement sont
à leur tour concernés dans une logique de remontée de
filière. Il s'agit de produire des biens de plus en plus lourds et de
plus en plus complexes. Donc ici on va des industries légères aux
industries lourdes.
La stratégie d'industrialisation par substitution
d'importations, mise en oeuvre dès les années 1930 en
Amérique latine, est appliquée après la seconde guerre
mondiale dans un grand nombre de pays en développement : Corée du
Sud et Taiwan (au cours des années 1950), Egypte, Inde... Dans la
plupart de ces pays, l'industrie progresse.
L'Amérique latine connaît durant les
années 1940 et 1950 un fort rattrapage industriel. On parle de miracle
industriel mexicain, au Brésil, la part de l'industrie dans le PIB est
passée de 10% en 1929 à 40% en 1975. Dans certains pays
asiatiques, l'industrialisation par substitution des importations constitue une
première étape dans le développement de l'industrie
(Corée du sud, Taiwan)15. Mais cette stratégie
connaît plusieurs défaillances à partir des années
1960 :
- le protectionnisme réduit la concurrence entre
entreprises peu productives et favorise l'inflation ; la remontée de
filières se heurte au manque de capitaux et/ou à un
15Edwige Dubos-Paillard,
Cours de master 1, L'industrie dans les pays du tiers monde, p.23,
consulté en ligne le 30 Septembre 2019. A 20h.
11
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
endettement extérieur croissant qui s'alourdit,
dès la fin des années 1970, du fait de la hausse du dollar et des
taux d'intérêt.
- L'exiguïté du marché domestique limite la
croissance. Seuls les très grands pays, par effet de masse,
échappent donc au facteur limitant qu'est l'étroitesse du
marché. Ainsi, l'Inde malgré une faible proportion de population
assez aisée pour consommer des biens industriels durables, offre un
marché suffisant au développement de ce modèle productif.
De même, si 60 % des Brésiliens n'ont pas l'argent
nécessaire pour acheter des biens durables, les 40 % restants sont, en
chiffre absolu, plus nombreux que les Français.
- L'implantation de filiales de firmes multi nationales (FMN)
conduit à des sorties de capitaux (rapatriement vers les maisons
mères) et des importations d'intrants qui peuvent
déséquilibrer les comptes extérieurs.
- Face aux limites de ce modèle d'industrialisation,
une large part des pays ayant opté pour ce modèle se sont ou ont
dû se tourner vers une stratégie d'ouverture et d'exportation. Ces
pays souvent incités par des structures telles que la Banque Mondiale et
le FMI s'insèrent davantage dans la division internationale du travail
à partir des années 1980 pour développer leur
productivité.
b. L'industrialisation par industries
industrialisantes
Pour certains chefs d'Etat, c'est un objectif majeur. L'Inde
de Nehru, l'Algérie de Boumediene, la Chine et les pays socialistes ont
ouvert la voie (fin des années 1940). La création d'«
industries industrialisantes », c'est-à-dire d'une industrie
lourde, est la condition première de la souveraineté industrielle
recherchée. Il s'agit d'un modèle de développement qui
privilégie les industries de base (sidérurgie, chimie de base)
qui doivent produire un entrainement sur les industries en aval.
Le modèle d'industrialisation par les industries dites
industrialisantes suit un cheminement exactement inverse du modèle
précédent. Les investissements se concentrent dans un premier
temps sur les industries amont pour ensuite descendre la filière
industrielle : on va alors des industries lourdes aux industries
légères, des industries de biens intermédiaires et de
biens d'équipement aux industries de biens de
consommation16.
Ce type d'industrialisation est fortement inspiré de
l'exemple soviétique des années 1930 : économie
centralement planifiée (pays dont l'activité économique
est régie par une planification, le plus souvent impérative,
élaborée par l'État, les entreprises sont publiques).
16
wikipedia.org/industrialisation.
Consulté le 12/Décembre/ 2019 à 22H
12
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
La particularité de ce choix de modèle de
développement de l'industrie réside dans le fait qu'il s'agit
d'industries très coûteuses en investissement initial et dont la
rentabilité financière ne peut être attendue qu'à un
terme relativement long.
Ce modèle de développement de l'industrie
comporte des risques importants :
- Les économies d'échelle exigent dès le
départ un dimensionnement des installations dépassant les
capacités d'absorption du marché intérieur. Toutes ces
raisons font que l'État intervient directement. II est le seul à
pouvoir immobiliser pendant longtemps les sommes nécessaires et c'est
donc lui qui investit.
- Par ailleurs, la priorité
accordée à l'industrie lourde bride la croissance
des industries légères et de l'agriculture. « De ce point
de vue, et à court et moyen terme, les industries lourdes ont des effets
que beaucoup jugent négatifs sur les autres branches économiques.
Il est évident, que les sommes investies dans les branches lourdes ne
sont pas disponibles pour les branches légères. Aussi, les
industries de consommation sont-elles en quelque sorte négligées,
au motif que dans une phase ultérieure elles connaîtront un essor
précisément grâce à la capacité productive
qui aura été assurée dans les branches d'amont »,
Presque partout on a fait depuis marche arrière sur le volontarisme et
l'étatisme en matière industrielle et accordé plus de
place au marché pour orienter les choix économiques.
c. L'industrialisation extravertie
Nous pouvons distinguer deux modèles
d'industrialisation basés sur les exportations : le premier repose sur
l'exportation de produits primaires, le second sur l'exportation de produits
manufacturés.
Ces deux modèles ont connu des fortunes diverses :
Selon Montoussé, l'exportation de produits primaires a
rarement favorisé l'industrialisation. De nombreux pays en
développement ont tenté d'asseoir leur développement
économique sur l'exportation de produits primaires pour financer les
investissements dans l'industrie et les importations de biens
d'équipement17. Plusieurs pays exportateurs du pétrole
ont adopté cette stratégie dans les années 1970. C'est
aussi le cas de nombreux pays latino-américains (Brésil,
Argentine...) sans que cela soit leur stratégie prioritaire. Des pays
africains tels que la Côte-d'Ivoire et le Sénégal se sont
engagés sur cette voie dès les années 1960.
Cependant, la dégradation des termes de
l'échange des pays exportateurs de produits primaires au cours des
années 1980 a réduit l'impact de cette stratégie : la
baisse
17 Edwige Dubos-Paillard,
Cours de master 1, L'industrie dans les pays du tiers monde, P.24,
consulté en ligne le 30 septembre 2019 A 20H
13
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
des prix des produits primaires a accru le coût des
importations de biens d'équipement et accentué la dette
extérieure.
Ainsi, selon Konate le modèle d'une croissance
tirée par les exportations de produits primaires/ matières
premières a fortement aggravé les déséquilibres
structurels des pays du Maghreb. Non seulement le niveau de leurs exportations
industrielles s'est réduit sous l'influence de conditions climatiques
fréquemment mauvaises et du ralentissement économique dans les
pays européens, mais en plus, la baisse des prix des principales
matières premières exportées a été
brutale18.
L'industrialisation reposant sur l'exportation de produits
manufacturés vers les pays développés parait plus
efficace. Pour ce faire, il faut tirer parti des meilleures cartes : le faible
coût de la main-d'oeuvre, une législation permissive et une
fiscalité dérisoire. Il faut aussi passer alliance avec les
maîtres internationaux de l'industrie, de la technologie, du commerce et
de la finance.
d. Stratégie d'industrialisation à petite
échelle
Des tendances vers de nouvelles pratiques de
développement voient le jour à l'hémisphère nord.
Ces pratiques sont fondées sur l'artisanat, des connaissances
endogènes, l'ingénierie, la fabrication des pièces,
etc.
Des entreprises de petites tailles, s'adonnent à des
activités similaires, voisines ou regroupées
dans un même espace géographique. De telles petites industries
connaissent les mêmes intérêts ou intérêts
divergents. Elles collaborent grâce à une écoute
réciproque qui l'emporte sur posture. Un climat de confiance s'installe
et favorise la recherche en commun de solutions aux problèmes
rencontrés. Même si les échanges sur une stratégie
connaissent parfois de sérieuses divergences, le dialogue social,
porteur de dynamique favorise les activités industrielles.
Dans le contexte de crise internationale, ces systèmes
montrent une très grande vitalité et un pouvoir de
résistance. En d'autres termes, l'industrialisation à petite
échelle est une nouvelle pratique de développement qui se fonde
notamment sur la concentration spatiale de petites entreprises fortement
interdépendantes et fortement en collaboration.19
L'industrialisation à petite échelle crée des
opportunités d'emploi, facilite les relations entre les parties. Elle
s'inscrit dans une réaction de population concernée devant les
difficultés de tous ordres engendrés par l'épuisement des
politiques volontaires classiques de développement.
18 Idem, P.25
19 FRANCOIS X.MBUYI B.
MUSONGELA, industrialisation et environnement, cours de L2, UNIKIN, 2020,
P.17
14
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
1.3 LES RETOMBEES DE L'INDUSTRIALISATION
Lorsqu'une industrialisation a réussi, elle entraine
d'abord une hausse du revenu national par habitant, une hausse du Produit
National Brut(PNB) et du Produit Intérieur Brut (PIB). Elle entraine
également des changements dans la répartition des ressources,
dans les conditions de vie et de travail, ainsi que dans les comportements et
les réflexes sociaux.
Tels sont les cas de la Grande-Bretagne et d'autres
expériences industrielle. L'industrialisation avait commencé par
provoquer une chute du pouvoir d'achat des ouvriers, une
détérioration de leurs conditions de vie, puis par la suite les
conditions d'existence de classe ouvrière s'améliorèrent
du fait et grâce à l'enrichissement général et aux
luttes ouvrières celles-ci furent le fait d'un syndicalisme en plein
essor et d'un socialisme qui voit l'émergence à la fin du XIXe
siècle, des conceptions marxistes un peu trop
déterministes20.
Mais, ce fut la bourgeoisie, le groupe social victorieux de
l'industrialisation comme des classes dominantes qui contrôlèrent,
à leur profit la banque et l'industrie en unifiant les classes moyens et
leur mode de vie.
L'objectif primordial de tout industriel, est celui de
conserver l'équilibré général par définition
des schémas viables, équitables et vivables qui
réconcilient les trois aspects de la vie de l'homme ; l'aspect
économique, l'aspect social, l'aspect écologique.
1.4 SECTION 2. LE SECTEUR MINIE
Le mot secteur est définit en Economie comme,
l'ensemble d'activités et d'entreprises qui ont un objet commun ou qui
entrent dans la même catégorie (du point de vue de la gestion, du
régime de la propriété). Exemple : Secteur primaire,
secondaire, tertiaire ; Secteur privé (ensemble des entreprises
privées d'un pays) ; Secteur public (ensemble des entreprises qui
dépendent d'une collectivité publique) ; Secteur minier (ensemble
d'activités qui dépendent des ressources minérales) ;
etc.21 On appelle encore « secteur » l'ensemble des
entreprises exerçant à titre principal la même
activité, et « branche » un ensemble d'établissements
fabriquant la même catégorie de produits.22
L'adjectif "minier" ou "minière", définit tout
ce qui est relatif aux mines (Gisement minier). La mine est un gisement le plus
souvent souterrain, d'où l'on extrait une substance métallique ou
minérale.23
20 NZANDA BUANA KALEMBA, op
cite, P.8
21 Paul ROBERT, Dictionnaire
Le Grand Robert, 2ème édition dirigé par Alain REV, Paris,
SEJER, 2005.P.1542
22 TUNGILA NKAMA, Notes de
cours, politique industrielle, cours L2, UNIKIN, 2019,
Inédit
23 Dictionnaire Universel,
op.cit., p.813.
15
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Il s'agit de ce qui est des mines ; qui a rapport aux mines ;
où il y a des mines (Gisement minier, Industrie minière, pays
minier).
Le secteur minier est composé par des exploitations
minières industrielles et à petite échelle, ainsi que par
des exploitations minières artisanales. Il décrit les
activités liées aux exploitations minières notamment des
institutions, des entreprises qui oeuvrent dans le domaine minier. Il s'agit de
l'industrie minière qui constitue le secteur économique
regroupant les activités de prospection et d'exploitation de mines
(l'extraction des minéraux, de terres rares et des métaux dont
par exemple le cuivre, le fer ou l'or), leur activité cadre souvent dans
la plupart des pays par un Code minier.
Dans le but d'éviter des interprétations
diverses, parfois controversées, et pour rendre aisée la
compréhension de ce terme secteur minier, le nouveau Code minier,
conformément à son prédécesseur, innove en
définissant préalablement ces concepts de base «
activités minières et règlement minier », ce qui
permet d'appréhender ce terme « secteur minier ».
Selon l'article 1 aliénant 2 du code minier 2002,
« Activités Minières » sont : tous services,
fournitures ou travaux de l'art des mines directement liés à la
prospection, à la recherche, à l'exploitation minières et
aux substances minérales, y compris les travaux de développement,
de construction et d'infrastructure24.
Et Règlement Minier : l'ensemble des mesures
d'exécution des dispositions du présent Code, prises par
Décret du Président de la République25.
L'industrie minière source importante de revenus
(directe et indirecte), de pollution de l'eau, de l'air, des sols et des
écosystèmes par les métaux. Elle exploite des ressources
fossiles ou non-renouvelables aux échelles humaines de temps, en
nécessitant d'importantes quantité d'énergie et parfois
d'eau.
Elle laisse des séquelles minières, que la
législation demande dans un nombre croissant de pays de réduire,
traiter et compenser au fur et à mesure de l'exploitation ou dans le
cadre de « l'après-mine ».
L'industrie minière joue un rôle
économique important en étant source de la production de nombreux
biens d'équipements et de consommation ; les entreprises qui
contrôlent cette activité jouent un rôle de poids dans
l'économie mondiale et celle de notre pays. Par secteur minier
industriel nous entendons une activité qui engage une ou plusieurs
entreprises auxquelles ont été attribuées une ou plusieurs
concessions minières. L'activité d'exploration, d'exploitation,
voire de transformation, des ressources minérales est
mécanisée en totalité ou en partie.
24Journal Officiel
n°spécial du 15 juilet 2002, P.30 25 Idem,
P.35
16
17
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Le secteur minier artisanal, qui est aussi connu sous le
vocable d'«exploitation minière à petite échelle ou
small scalle minning », désigne toute opération qui consiste
à extraire et concentrer des substances minérales et à en
récupérer les produits marchands pour en disposer, en utilisant
des méthodes et procédés traditionnels ou
manuels.26Par ailleurs, le secteur minier, il s'agit des
exploitations industrielles et artisanales, tous les services produits dans le
domaine des mines. Son fonctionnement dépend des entreprises
minières et des services techniques ou spécifiques qui
dépendent du Ministère des Mines, le cas de notre pays.
SECTION 3. L'EXTRAVERSION
Utilisé en économie, le concept «
extraversion » s'emploie pour désigner la situation d'une
économie dont les structures sont essentiellement tournées vers
l'extérieur.
En effet, le terme d'extraversion semble avoir
été introduit dans la littérature économique
actuelle par F. Perroux et popularisé par son disciple marxiste le plus
connu Samir Amin. Il s'inscrit donc dans une vision critique du
phénomène et s'oppose, de ce fait, aux théories de la
spécialisation internationale (qui estiment généralement
que l'intensification des relations internationales rapproche de l'optimum) de
même qu'il s'oppose aux théories de la diffusion du
développement par le commerce international, les capitaux
étrangers ou l'aide extérieure27.
Pour saisir le contour de ce concept, il est important de
recourir à quelques définitions proposées par certains
chercheurs.
Le professeur BARREL soutient qu'il y a extraversion chaque
fois qu'une industrie ou une agriculture fonde son développement sur
l'exportation. Bernard DROUET et al. Précisent qu'il y a extraversion
économique dès l'instant qu'une grande part de production d'une
économie est exportée afin de financer les importations
destinées aux investissements et à la consommation
nationale28.
Dans leur étude sur les modèles de
développement, Jean Marie ALBERTINI et AHMED SILEM distinguent deux
modèles de développement extraverti29.
Le premier modèle « Exportation primaire »
est basée sur les exportations des produits de base,
caractéristique de l'économie congolaise. Ce modèle est
très fragile car les exportations ne reposent que sur quelques produits,
sujets à des fluctuations des prix
26 M. MAZALTO, La
réforme du secteur minier en République démocratique du
Congo: enjeux de gouvernance et perspectives de reconstruction, GRAMA,
Montréal, Canada, 2008, p.54
27 COUSSY JEAN. Extraversion
économique et inégalité de puissance. Essai de bilan
théorique. In: Revue française de science politique, 28e
année, n°5, 1978 p.1
28 J.M. ALBERTINI et SILEM,
« Lexique d'économie », 4ème édition, Dalloz,
1999, P2.
29 Idem, P2.
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
et parfois à des tendances à la baisse à
long terme. L'activité économique intérieure dépend
principalement des exportations et donc des prix et de la demande des pays
riches.
Le second modèle est celui des nouveaux pays
industrialisés (NPI), basé sur la diversification des
exportations (exportations industrielles, exportations des produits primaires
non traditionnels). Dans le cadre de cette étude, l'analyse se
réfère au premier modèle, qui est celui de l'exportation
primaire.
Au regard de toutes ces définitions, il y a lieu de
préciser qu'une économie extravertie ou une économie sous
l'extractiforme est celle qui a été conçue et
créée pour répondre aux besoins extérieurs.
3.1 ORIGINE ET FONDEMENT
Les différents pays dominés du globe ont connu
la colonisation des pays dominants et puissants sous diverses formes, selon la
philosophie et les méthodes des pays colonisateurs. Il n'y a donc pas eu
une uniformité dans le mode de colonisation.
En effet, la Belgique a imposé, à sa
manière, au Congo des nouvelles structures politico-administratives et
économico-sociales. Toutes ces structures sont réalisées
en prenant soin de ne pas concurrencer la métropole, mais en
créant des complémentarités entre le Congo et la
Belgique.30
Etant donné que l'objectif principal est la recherche
des produits primaires dont les industries de différents pays puissants
avaient besoin pour leur fonctionnement, tout système économique
des pays colonisés sera façonné dans
l'intérêt des pays colonisateurs.
Si les populations locales ont pu bénéficier
d'un accroissement du niveau de vie, et si les pays colonisés ont pu
bénéficier de la mise en valeur de leur territoire dans le
domaine agricole, d'exploitation minière et d'industries
manufacturières, tout cela n'est qu'une conséquence et non un
objectif visé. Du fait que, D'une part, les besoins d'exportations
minières, agricoles et d'autres ont exigé la présence des
populations expatriées ; et d'autre part, l'Administration du territoire
a exigé la présence d'infrastructures de transport.
C'est la conjugaison de tous ces faits qui a concouru à
mettre en place une modernité incomplète, tournée vers
l'extérieur dans ces territoires locaux.
Cependant, l'objectif premier des pays dominants étant
leur intérêt, la conséquence en est que les structures
économiques des pays colonisés seront fortement extraverties avec
une économie dépendante de l'extérieur.
30 MUBAKE MUMEME, Notes de
Cours d'Histoire Economique, 3ème Graduat, UNIKIN, FASEG,
2006.
18
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Partant des origines et du fondement théorique du
concept « extraversion », la réflexion retient trois facteurs
qui ont été à sa base, à savoir :
> La nécessité d'approvisionnement facile en
matières premières des industries européennes (Belges)
;
> La nécessité d'ouvrir des
débouchés aux surplus industriels européens ;
> La nécessité d'avoir une main d'oeuvre bon
marché sinon gratuite.
3.2 CARACTERISTIQUES D'UNE ECONOMIE SOUS L'EXTRAVERSION
(ECONOMIE EXTRAVERTIE)
L'extraversion économique en République
démocratique du Congo se manifeste à travers certaines structures
économiques nationales dont :
+ Les voies de communication et de transport au lieu d'être
tournées vers l'intérieur, elles sont tournées vers
l'extérieur ;
+ La production commercialisée vise essentiellement le
marché extérieur ;
+ Les intrants et le financement viennent essentiellement de
l'extérieur.31
3.3 CONSEQUENCES ET MANIFESTATIONS DE L'EXTRAVERSION
Le terme d'extraversion semble avoir été
introduit dans la littérature économique actuelle par F. Perroux
et popularisé par son disciple marxiste le plus connu Samir Amin. Il
s'inscrit donc dans une vision critique du phénomène et s'oppose,
de ce fait, aux théories de la spécialisation internationale, aux
théories de la diffusion du développement par le commerce
international, les capitaux étrangers ou l'aide extérieure. Le
terme extraversion est, par contre, facilement intégrable aux
théories latino-américaines de la dépendance et à
celles, plus radicales, du développement du
sous-développement.32 L'extraversion telle que
présentée par beaucoup de chercheurs comporte plusieurs
conséquences.
Dans le cadre de cette étude nous examinons deux
seulement :
3.3.1. Le sous-développement
Le sous-développement en République
démocratique du Congo est une conséquence de faits purement
historiques et des politiques gouvernementales antérieures, qui ont
été vulnérables pour un développement
économique autocentré. Le caractère extractif de
l'économie congolaise explique en grande partie cette conséquence
(sous-développement), du fait que ses exportations non
compétitives rendent sa balance commerciale déficitaire.
31 BAKAFWA KWASHIKONA, notes
de cours d'économie de Tiers mondes, G2, UNIKIN, FASEG, 2015
32
https://www.persee.fr/docAsPDF/rfsp.pdf
consulté en ligne le 10/10/2019 à 20H
19
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Cependant, le sous-développement pour la RDC,
s'interprète par ses différents indicateurs :
a. Le Bas Niveau de Vie
La principale caractéristique du
sous-développement est constituée par le bas niveau de vie : dans
les pays sous-développés, le standing de vie de la
majorité de la population est faible comparé au standing de vie
des populations des pays industriels. Pour le cas de la RDC, 50,3% de la
population ont moins de 20 ans. L'âge moyen est 23ans. Le taux de
dépendance est très élevé à Kinshasa : 2,9
contre 1,7 dans les provinces autres. En fin une expérience de vie 60,40
ans selon le palmarès de 2018.33
b. Niveau élevé de Croissance
démographique
Les pays sous-développés font preuve de taux plus
élevés de croissance de leur population, comparés à
leur taux de croissance de la production et au taux de croissance
démographique des pays développés. Les taux annuels moyens
de croissance démographique de pays sous-développés sont
de 2 %, tandis que ceux de pays développés sont inférieurs
à 1 %.34 Mais il existe des pays qui dépassent le 3 %
(Ex : la RDC).
c. Niveau élevé et croissant de
sous-emploi et chômage
Dans les pays sous-développés, le taux de
chômage est supérieur à 20 %. Le chômeur est celui
qui, ayant le désir, compétence et la capacité de
travailler, ne trouve pas d'emploi convenable, ne travaille pas et n'est pas
sur le point d'occuper un poste de travail. Le travailleur sous-employé
est celui qui, par manque d'emploi adéquat, est utilisé
en-dessous de sa capacité de travail (tels que les travailleurs
journaliers).
d. Faible niveau d'infrastructure sociale et
économique de base
Les pays sous-développés éprouvent une
infériorité en matière d'infrastructure sociale et
économique de base. L'infrastructure sociale comprend les
établissements d'enseignement et de formation, les établissements
sanitaires, l'adduction d'eau, les services d'hygiène, ...
L'infrastructure économique est l'ensemble des
équipements généraux ou de logistique qui facilitent les
investissements, comme les moyens de transport, les moyens de communication et
les installations énergétiques.
33
https://www.
Google.com/search ?client= le niveau de vie de la
population en RDC. Consulté le 10/10/2019 à 21H
34 MAKINDU, Cours
d'économie politique II, 2e Graduat, SCA, ISP, 2008.
20
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Le réseau de transport en RDC est constitué de
16 238 kilomètres de voies navigables, de 5 033 kilomètres de
voies ferrées qui datent pour l'essentiel de l'époque coloniale,
de 145 000 kilomètres de routes nationales et régionales et des
pistes secondaires rurales, de 7 400 kilomètres d'axes urbains et de 270
aéroports répartis sur l'ensemble du pays, dont 5
aéroports internationaux (à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Goma
et Gbadolite) La R. D. du Congo est un pays semi-enclavé du fait qu'en
plus de la faible densité de ses réseaux de communication (0,074
km de voies de communication au km2), elle ne possède qu'une
façade maritime, sur l'océan Atlantique, de 37 km35.
Pour un pays aussi vaste (2 345 409 km2), ces infrastructures jouent un
rôle majeur.
Pour l'électricité, la puissance
installée en RDC est 2400MW mais seul 1281MW sont opérationnels,
par exemple, les barrages Inga 1 et Inga 2 sur le fleuve Congo (construit
respectivement en 1972 et 1982) devait fournir 1770 MW (351 pour Inga 1 et 1424
pour Inga 2) d'énergie mais du fait de problème de maintenance ne
fournissent dans les faits que de 1000 MW de puissance. Selon le SNEL, la
capacité installé n'est utilisée qu'a 30%36.
e. Vulnérabilité dans les relations
internationales
Par vulnérabilité, il faut entendre
l'état d'une économie qui est dépendante et très
endettée, et qui résiste mal aux attaques, aux risques et aux
crises, allant même jusqu'à perdre le pouvoir de
négociation et devenant de ce fait incapable de s'opposer aux ambitions
et convoitises des pays développés. La dépendance
économique des pays sous-développés vient du fait que ces
pays produisent principalement des produits de base destiné à
l'exportation, et qu'ils comptent le plus sur ces recettes en devises de ces
exportations. La baisse constatée de la valeur de ces exportations
provoque la détérioration des termes de l'échange, qui est
le fait que les prix moyens auxquels un pays exporte ces biens augmentent moins
vite que les prix moyens auxquels il importe.
3.3.2 L'ECONOMIE DEPENDANTE
La dépendance économique revêt plusieurs
formes en rapport avec le commerce extérieur, les finances, la
technologie, ainsi que l'alimentation.
1. Sur le plan commercial
Le Congo est pourvoyeur des pays industrialisés en
matières premières brutes d'origine agricole et minière.
Il constitue un débouché pour les produits finis (biens
d'équipement) et semi-finis provenant des pays industrialisés.
35
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%
C3%89conomie RD. Congo, consulté le 11/10/2019 à
21H30
36
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/%
C3%89nergie en RD. Congo, consulté le 11/10/2019 à
22H
21
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
La variation de cours de matières premières rend
l'économie congolaise peu stable, fréquemment victime de la
détérioration des termes d'échange.
2. Sur le plan financier
Tout processus de développement industriel implique
l'existence d'une source de financement. Celui-ci peut provenir soit de
l'intérieur, soit de l'extérieur. A titre d'exemple, nous citons
certaines firmes comme la BRALIMA, la BRACONGO, la BAT, ... qui sont des
filiales des multinationales et dépendent des capitaux étrangers.
Ces firmes prélèvent de gros bénéfices qu'ils
rapatrient le plus souvent à l'étranger.
Leurs réinvestissements sur place restent modestes,
sinon nuls37.
La plupart des pays sous-développés ne sont pas
à mesure de constituer une épargne suffisante pour financer leur
croissance économique. Cela implique que leurs recours au mode de
financement externe finissent par les rendre dépendants de
l'extérieur38.
3. Sur le plan technologique
Depuis le début du 20ème siècle, le
monde connaît une évolution technologique spectaculaire. Plusieurs
innovations sont opérées dans divers domaines afin
d'améliorer les techniques et outils de production.
Les pays du tiers-monde dans l'ensemble accusent un retard
considérable dans ce domaine, ce qui les contraint de recourir à
l'extérieur pour acquérir de nouveaux outils de production, des
machines, des biens d'équipement, etc.39
4. Sur le plan alimentaire
Le Professeur TIKER affirme : « les pays
sous-développés sont caractérisés aussi par une
dépendance alimentaire ».40
En effet, avec l'exode rural intense qui vide les campagnes
des hommes jeunes et actives, les pays en développement se trouvent
condamnés de recourir à l'extérieur pour répondre
à la demande alimentaire interne, le Congo-Kinshasa n'en fait pas
exception. Cette situation justifie la dépendance dans laquelle le pays
se trouve plongé.
37 AMITIE LUNDA Fabrice,
L'extraversion de l'économie Congolaise et son
sous-développement, mémoire en ligne, P.11
38 . Leonard KABEYA
TSHINKUNKU, notes de Cours d'analyse des systèmes et structures
économiques, 2ème Licence, FASEG, UNIKIN, 2019,
inédit.
39 Elie KUKUNGAMA, Cours
d'Histoire Comparée d'Industrialisation, 1ère Licence, UNIKIN,
FASEG, 2007
40 TIKER TIKER, Notes de
Cours d'Economie Rurale, 3ème graduat, FASEG, UNIKIN, 2000.
22
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
CHAPITRE 2: PRESENTATION DU SECTEUR MINIER
Le second chapitre nous présentons le champ de notre sujet
de recherche, à
savoir ;
SECTION 1. HISTORIQUE DU SECTEUR MINIE
La République Démocratique du Congo dispose d'un
potentiel minier très diversifié et inégalement
réparti dans toutes les provinces du pays. Son secteur minier national
composé par des exploitations minières industrielles et à
petite échelle, ainsi que par des exploitations minières
artisanales, a toujours eu une importance vitale dans l'économie
nationale. Les ressources minérales dont dispose le sous-sol congolais
ont toujours attiré les convoitises des chercheurs, explorateurs,
investisseurs venant de différents horizons depuis l'époque
coloniale. Ce qui avait poussé l'Etat colonial et plus tard l'Etat
congolais à légiférer sur la recherche et l'exploitation
des substances minérales que regorgent le territoire national dans le
but d'éviter tous les abus et les conflits d'intérêts.
Pendant la période coloniale, il fournissait de 70
à 80 % des recettes à l'exportation41, et Après
l'indépendance dans les années 1970 et 1980, ce même
secteur minier intervenait pour au moins 80 % en valeur dans les exportations
totales du pays, pour 60 % dans les recettes budgétaires et pour 50-55 %
dans son PIB42.Les entreprises publiques créées
à l'époque coloniale ont dominé le secteur minier
jusqu'à très récemment. Ces entreprises publiques
agissaient comme des « gouvernements dans un gouvernement ». Elles
prenaient en charge de multiples services sociaux destinés à
leurs employés et leurs familles : des hôpitaux, des
écoles, des centres sociaux, des adductions d'eau, des centrales
électriques, des routes, des bacs pour traverser les rivières.
Les entreprises privées n'occupaient, par contre qu'une place mineure
dans l'exploitation minière.43
Les entreprises publiques ont progressivement
dépéri à partir de la fin des années 1980. Elles se
sont ensuite complètement délitées dans le courant des
années 1990 et sont à présent moribondes. Ce déclin
s'explique par de piètres pratiques de gestion, par la chute des cours
des matières premières sur les marchés mondiaux et par les
troubles qui ont accompagné l'éviction du Président Mobutu
et le changement de
41 Rapport final sur
l'Evaluation Stratégique Environnementale et Sociale Sectorielle (ESESS)
du secteur minier en RDC, 2012, P.60
42 IDEM
43 F., KUEDIASALA K.,
« Le Code minier, dix ans déjà : quel avenir pour les mines
de la République Démocratique du Congo ? », Conjonctures
congolaises, Cahiers africains, n°80, p. 24.
23
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
régime qui s'ensuivit. La ruine des entreprises
publiques est catastrophique pour l'économie nationale car elle
dépossède l'Etat d'une part importante de ses recettes.
La détérioration de la situation
financière des entreprises publiques prive les populations des services
sociaux que ces compagnies minières fournissaient auparavant à
leurs travailleurs. Le cas de la Société Minière de
Bakwanga (MIBA) est particulièrement éclairant à ce
sujet.
Les équipements de la société sont
tellement vétustes et obsolètes que la production de diamant a
été stoppée de novembre 2008 à février 2011.
La reprise n'a été possible que grâce à un
prêt de l'Etat congolais. La MIBA dont dépendent encore 4 300
salariés actifs a été contrainte de réduire de 50 %
le salaire des travailleurs à temps plein (30 jours travaillés
sur 30) et de 75 % le salaire des travailleurs qui ont accepté de passer
à mi-temps (15 jours travaillés sur 30). Elle est en outre
incapable de solder le passif qui la lie à environ 3 000 travailleurs
pensionnés. L'entreprise soutient encore vaille que vaille un
hôpital, une clinique et 20 dispensaires ainsi que 12 écoles
primaires, une école secondaire et un Institut de Technique
Médicale mais ne paie plus les enseignants.44
Vu l'état de délabrement des entreprises
publiques, la privatisation des entreprises d'Etat moribondes fut
orchestrée à partir de l'année 2000 avec le concours des
institutions financières internationales. La priorité
était désormais donnée aux investissements du secteur
privé. Aux entreprises publiques sont aussi venues s'ajouter une
série de sociétés minières de moindre importance
(« minorées ») qui se sont fortement développées
à la fin des années 1990.
Depuis 2002, des sociétés minières
privées et des entreprises non traditionnelles ont obtenu des droits
miniers ou travaillent dans le cadre de contrats appartenant à des
sociétés privées ou en partenariat avec des
sociétés publiques (principalement au Katanga). Historiquement,
la dégradation de l'environnement dans les régions
minières a commencé à l'époque coloniale. La
gestion de l'environnement par les entreprises minières n'a pas
été considérée comme une priorité par le
gouvernement et le passif environnemental s'est accumulé pendant des
années dans ces régions. Avec l'adoption du Code Minier (2002) et
du Règlement Minier (2003), les sociétés minières
ont été contraintes d'établir un plan de gestion
environnementale, y compris de réhabilitation après clôture
de la mine.
Le gouvernement de la RDC a conclu des accords avec des
entreprises privées pour la réalisation de travaux
infrastructurels en échange du droit d'exploitation des ressources
minières.
44 F., KUEDIASALA K.,
« Le Code minier, dix ans déjà : quel avenir pour les mines
de la République Démocratique du Congo ? », Conjonctures
congolaises, Cahiers africains, n°80, p. 26.
24
25
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
SECTION 2. CONTEXTE ACTUEL DU SECTEUR MINIER
Depuis la promulgation de l'ancien Code Minier en 2002, la
situation de la recherche géologique et minière en RDC a
notablement évolué. Ce code minier et ses mesures d'application
ont attiré un nombre croissant d'explorateurs et exploitants miniers.
L'exploitation industrielle est assurée par des sociétés
minières publiques, mixtes et privées. L'exploitation artisanale
est aussi développée en RDC. La production industrielle à
grande échelle se concentre principalement au Katanga, Sud-Kivu, Maniema
et dans la Province Orientale45
Bien que le Code minier de 2002 soit qualifié
d'incitateur de nombreux investisseurs, il est devenu l'objet de plusieurs
critiques entres autres l'exonération des ressources minières qui
laisse moins de bénéfices au pays et manque des nouveaux
investissements, alors que la croissance économique de laquelle
dépend le développement est fonction du taux
d'investissements.
L'année 2015 a été une année
particulière, riche en événements tant sur le plan
international que national, lesquels événements ont
impacté négativement tous les secteurs de la vie
économique nationale en général et le secteur minier en
particulier. Selon les statistiques minières46
publiées par le ministère des mines, le secteur minier a connu,
de manière générale un ralentissement de sa production et
de ses exportations au cours de la période.
L'application de juillet 2002 au 31 décembre 2016 du
Code minier de 2002, a été à la base de l'augmentation
sensible du nombre des sociétés minières et des droits
miniers et des carrières ainsi que de l'accroissement de la production
minière en République Démocratique du Congo.
Néanmoins, l'essor du secteur minier, censé rapporter à
l'Etat des recettes substantielles pour son développement
économique et social, n'a pas su rencontrer ces attentes.
Cette situation insatisfaisante a conduit à
reconsidérer ce Code minier et son application. Cette
reconsidération a été justifiée par un certain
nombre des lacunes et faiblesses dans son chef.
Il s'agit notamment de47:
- la survivance du régime conventionnel et de celui du
droit commun, ainsi que la clause de stabilité des droits acquis sur une
période des dix ans, impactant régulièrement le rendement
de régime fiscal et douanier ;-l'insuffisance des dispositions relatives
au gel des substances minérales dans les périmètres
couverts par les droits
45 9
http://mines-rdc.cd/fr/index.php/potentialites
46
http://mines-rdc.cd/fr/documents/Statistiques/2015/Statistiques_minieres_annee_2015.pdf
47 Première partie 59e
année n° spécial JOURNAL OFFICIEL de la République
Démocratique du Congo Cabinet du Président de la
République, Kinshasa - 28 mars 2018.
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
miniers et de carrières ;-la modicité de la
quotité de la participation de l'Etat dans le capital social des
sociétés minières ;-le faible taux des droits fixes pour
l'enregistrement des hypothèques et des contrats de cession
;-l'extension, sans conditions préalables, des régimes
privilégiés du Code aux sous-traitants et sociétés
affiliées ainsi qu'aux titulaires des droits miniers en production
depuis plusieurs années ;-l'éligibilité aux droits miniers
et de carrières des personnes physiques, peu susceptibles de disposer
des capacités financières et techniques exigées des droits
miniers et de carrières ;-la question des profits excédentaires
engendrés par des prix du marché en très forte hausse et
leur répartition ;-l'absence d'un contrat type, référence
pour l'élaboration des contrats de partenariat engageant les
sociétés publiques ;-l'absence d'un cahier des charges type
reprenant les obligations socio environnementales des opérateurs miniers
vis à vis des communautés locales ;-le manque de transparence et
le faible profit retiré par l'Etat congolais de l'exploitation des
substances minérales de son sol et de son sous-sol.
Ce Code minier n'a pas donné de résultat
escompté poursuivi par le législateur congolais d'où
l'adoption d'un autre code minier du 09 mars 2018 - Loi n°18/001 modifiant
et complétant la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code
minier. Selon le Code Minier en vigueur, les activités minières
sont exercées par les titulaires d'un droit minier, par les titulaires
des autorisations pour les entités de traitement ou de transformation,
les comptoirs agréés pour l'achat, la vente et l'exportation des
minerais d'exploitation artisanale, et enfin par les Artisanaux et les
Négociants.
2.1 L'EVOLUTION DU CADRE REGLEMENTAIRE DU SECTEUR
MINIER
Le code minier de 2002 était très favorable
à l'industrie minière. Inspiré par la Banque mondiale et
conçu pour attirer les investissements étrangers dans un pays qui
sortait à peine de la guerre, il a favorisé la montée en
puissance du secteur minier. Ces 10 dernières années, l'industrie
minière de RD Congo a été l'une des plus dynamiques en
Afrique sub-saharienne. Les institutions financières internationales
faisaient cependant régulièrement observer que le taux des
redevances sur les minerais était très inférieur par
rapport à ce qu'il était dans d'autres pays producteurs. Pour le
cuivre, par exemple, il était de 2% en RDC, contre 4% en
Indonésie, 6% en Zambie et jusqu'à 14% au Chili.
Un nouveau code minier a été promulgué en
2018. En gestation depuis plusieurs années, il n'a cependant pas
été soumis aux représentants de l'industrie minière
durant les travaux législatifs. Son adoption par le parlement a
provoqué une véritable « levée de boucliers »
lors de sa publication. Les principales entreprises multinationales
minières opérant en RDC ont tenté de s'y opposer en
fédérant leurs revendications dans un groupe de pression ad-hoc.
Celles-ci se sont focalisées sur la suppression de la clause dite «
de stabilité » qui garantissait un droit acquis au maintien des
taxes à leur niveau initial pour une durée de 10 ans à
partir de la modification du code (soit une application du nouveau code de 2018
en 2028). Les miniers considéraient cette garantie comme
26
27
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
indispensable à une bonne prévisibilité
des amortissements des très lourds investissements engagés par
eux.
Le nouveau code, un partage de la valeur minière plus
favorable à l'Etat48 :
? le relèvement des taux sur les minerais
qui passent de 2,5 à 3,5%, de 4 à 6% pour les pierres
précieuses de couleur et jusqu'à 10% pour les minerais «
stratégiques ». Le cobalt dont les cours ont connu une forte
envolée fera, par exemple, partie de cette catégorie. Mais la
liste des minerais stratégiques n'est pas close. Elle sera fixée
par simple décret du Premier Ministre. Une taxe sur les plus-values
minières censée imposer en RDC les profits issus des cessions de
participations de sociétés minières congolaises entre
investisseurs établis à l'étranger est également
instaurée.
? le renforcement des parts de l'Etat dans le capital
social de la société minière passant de 5%
à 10% et le versement de « pas de porte » à l'Etat,
équivalent à 1% de la valeur estimée du gisement.
? des obligations de rapatriement de devises plus
rigoureuses : les entreprises doivent rapatrier 60 % des fonds (contre
40 % en 2002) si elles ont un encours de prêt lié à leurs
investissements. Au cas où leur prêt est remboursé, ce taux
sera alors de 100 %. Le code restreint également l'utilisation des fonds
rapatriés aux seules dépenses domestiques. Cette mesure contraint
l'activité des entreprises qui, dans le cas d'un rapatriement de 100 %
des fonds, ne pourrait plus procéder au règlement d'importations
ou de prestataires étrangers, ni même payer des dividendes
à ses actionnaires étrangers.
? l'introduction d'un impôt de 50% sur les
superprofits lorsque les cours des matières premières
connaissent un accroissement supérieur à 25% par rapport aux
prévisions projetées dans l'étude de
faisabilité.
? de nombreuses dépenses professionnelles ne
sont plus déductibles de l'assiette de l'impôt sur les
bénéfices (frais de transport des produits miniers,
intérêts d'emprunt...).
2.2 ORGANES DE REGULATION DU SECTEUR MINIER
Les organes de régulation dans le Secteur Minier ainsi
que les répartitions de leurs compétences sont stipulés
dans les Articles 8 à 16 du Code minier.
Les différents intervenants sont décrits comme
suit :
a) Président de la République
:
Les prérogatives du Président de la
République sont prévues par l'Article 9 du Code Minier et
concernent essentiellement l'édiction du Règlement Minier, le
classement, déclassement, reclassement et la réservation des
substances minérales et des zones.
48 CODE MINIER 2018, P.2 PDF
en ligne téléchargé le 01/09/2019
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
b) Ministre des Mines :
Les prérogatives du Ministre des Mines sont
prévues par l'article 10 du Code Minier et concernent essentiellement
l'octroi, l'extension, le retrait, et la déchéance des droits
miniers et de carrières, les autorisations des exportations des minerais
à l'état brut, l'agrément des comptoirs d'achat des
produits de l'exploitation artisanale, la réservation des gisements
à soumettre à l'appel d'offres et l'établissement des
zones d'interdiction.
c) Gouverneur de Province :
Les prérogatives du Gouverneur de Province sont
prévues par l'Article 11 du Code Minier et concernent essentiellement la
délivrance des cartes de négociants des produits d'exploitation
artisanale.
d) Cadastre Minier :
Les attributions du Cadastre Minier sont prévues par
l'Article 12 du Code Minier.
Il est essentiellement chargé de l'inscription des
demandes d'octroi, de retrait, annulation et déchéance des droits
miniers et des carrières, des mutations, amodiations et suretés
minières ; de l'instruction cadastrale ; de la certification de la
capacité financière minimale des requérants de droits
miniers et de carrières de recherche ; de la conservation des titres
miniers et de carrières ; et de la tenue régulière de ses
registres et des cartes de ressources minières suivant un cadastre
spécifique national ouvert à la consultation du public.
e) Chef de Division Provinciale des Mines :
Les prérogatives du Chef de Division Provinciale des
Mines sont prévues par l'Article 11 du Code Minier et concernent
essentiellement la délivrance des cartes d'exploitant artisanal et
l'octroi des droits de recherche des produits de carrières et
d'exploitation des carrières permanentes ou temporaires pour les
matériaux de construction à usage courant.
f) Direction des Mines :
Les attributions de la Direction des Mines sont
prévues par l'Article 14 du Code Minier. Elle est essentiellement
chargée de l'inspection et du contrôle des activités
minières et des travaux de carrières en matière de
sécurité, d'hygiène, de conduite de travail, de
production, de transport, de commercialisation et en matière sociale.
Elle est chargée aussi de la compilation et de la
publication des statistiques et informations sur la production et la
commercialisation des produits des mines et de carrières. La Direction
des Mines est la seule habilitée à contrôler et à
inspecter l'exploitation minière industrielle, l'exploitation
minière à petite échelle et l'exploitation artisanale.
g) Direction de Géologie :
Les attributions de la Direction de Géologie sont
prévues par l'Article 13 du Code Minier. Elle est chargée de la
promotion du secteur minier à travers la recherche
28
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
géologique de base, la compilation et la publication
des informations sur la géologie ainsi que de la publication et de la
vulgarisation desdites informations. Elle est seule habilitée à
recevoir ou à réclamer le dépôt des
échantillons témoins de tout échantillon ou de lot
d'échantillons prélevés sur le Territoire National pour
analyse ou essai en donnant visa.
h) Service chargée de la protection de
l'Environnement minier :
Les prérogatives de ce Service sont prévues par
l'Article 15 du Code Minier et concernent essentiellement la définition
et la mise en oeuvre de la réglementation minière en
matière de protection de l'environnement, l'instruction technique du
Plan de Gestion Environnementale de son Projet (PGEP) en relation avec les
opérations de recherches des substances minérales classées
en mines et en carrières et l'instruction technique de l'Etude d'Impact
Environnemental (EIE) présentés par les requérants des
droits miniers et/ou de carrières.
2.3 LES CONTRATS MINIERS
Il existe une politique de divulgation des contrats en RDC
(cf. Décret du Premier Ministre n° 011/26 du 20 mai 2011 portant
obligation de publier tout contrat ayant pour objet les ressources
naturelles).
Aux termes de l'Article 2 dudit Décret, « Tout
contrat conclu entre l'Etat ou une Entreprise du Portefeuille et un ou
plusieurs partenaires privés nationaux ou étrangers, de droit
privé ou public, et ayant pour objet la recherche, l'exploration ou
l'exploitation d'une des ressources naturelles, est publié par le
Ministre en charge du secteur duquel relève l'administration de la
ressource naturelle concernée dans les soixante (60) jours francs qui
suivent la date de son entrée en vigueur. La publication est faite au
Journal Officiel, sur le site Internet du ministère concerné,
dans une ou plusieurs revues spécialisées et dans au moins deux
quotidiens locaux parmi ceux qui jouissent d'une large diffusion.»
Une partie des contrats miniers est publié sur le site
web du Ministère des Mines au lien suivant:
http://mines-rdc.cd/fr/index.php/contrats-des-ressources-naturelles/contrats-miniers49.
D'autres contrats de partenariat conclues par les EPE minières sont
publiés sur le site web du ST au niveau du lien suivant :
http://www.itierdc.net/contrats-ressources-naturelles/.
2.4 LES PRINCIPAUX GROUPES INDUSTRIELS DU SECTEUR MINIER EN
RDC
L'exploitation minière industrielle en RDC est faite
par des entreprises publiques et des entreprises privées que mixtes. Le
marché dominé par la Chine (80%), en partenariat avec la
Gécamines et d'autres partenaires. Les principaux groupes
présents en RDC sont :
49
http://mines-rdc.cd/fr/index.php/contrats-des-ressources-naturelles/contrats-miniers.
29
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
V' Tenke Fungurume Mining (Chine) A
été rachetée à Freeport McMoran (USA) en 2016 par
la China Molybdenum Co. Ltd. (56%) et Affiliate of BHR Parteners (24%) et
Gécamines (20%). Exploite la plus grande mine de cuivre de RDC
(215.364,93 t/Cu en 2017 : soit le 1/5 de la production congolaise.
V' Ivanohé (Canada) : Egalement
présent au Gabon et en Afrique du sud, Ivanohé exploite les mines
de Kamoa Cooper en JV avec Zijin (Chine) à hauteur de 9,7%, et de
Kipushi (68%) et procède à des explorations dans le haut Katanga.
Vient de céder 20% de ses parts dans la mine de Kamoa à CITIC
(Chine) pour 500 M$, ce qui conforte encore la position dominante des
entreprises chinoises dans le Katanga. Cette mine qui devrait devenir
opérationnelle en 2019 pourrait extraire 300 000T/an.
V' Sicomines (Chine) : JV entre un
conglomérat d'entreprises chinoises (80%) et la Gécamines (20%).
Ses mines sont situées dans le Lualaba à Kolwezi.
V' - Kibali Goldmines (Afrique du Sud)
principal acteur industriel pour l'exploitation d'or dans le Kivu sous
forme JV entre Sokimo (10%), Anglogold (45%) et Randgold3 (45%) ; production
attendue de 700 000 onces d'or grâce à la centrale
hydroélectrique d'Azambi. Aurait dégagé un
bénéfice de 288 M$.
V' Glencore (CH) présente via deux
co-entreprises Kamoto Copper Company (KCC) et DRC Copper and Cobalt Project
(DCP ) est devenue un acteur de premier plan en RDC pour l'exploitation du
cobalt. Avec ces mines géantes, Glencore devrait produire près du
tiers de la production mondiale (39 000T). GEM, le géant chinois
spécialisé dans le raffinage et le recyclage de batteries, lui
achètera 1/3 de sa production de Cobalt entre 2018 et 2020, soit 52.800
tonnes en trois ans. Glencore dont la nouvelle mine de cobalt devrait entrer
prochainement en production espère augmenter sa production de cobalt de
+ 67 % durant cette période. Cette société milite pour
« un cobalt propre ». Elle est citée par l'ONG « Global
Witness » pour des pratiques de corruption. Le DOJ des Etats unis a
récemment ouvert une enquête la visant.
V' - Gécamines est le principal acteur
congolais en RDC ; ne produit plus directement mais détient un important
portefeuille de participations dans de nombreuses sociétés
étrangères.
V' - Sokimo, société d'Etat
présente dans l'extraction de l'or.
2.5 LA RESPONSABILITE SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DES
ENTREPRISES MINIERES
Le code minier prévoit un cahier des charges pour les
sociétés minières définissant des actions sociales
et de programme de développement durable pour les communautés
environnantes du projet.
La responsabilité industrielle du titulaire est
prévue pour réparer les dommages causés aux personnes, aux
biens et à l'environnement, du fait de ses activités
minières, selon le principe du « Pollueur-Payeur »
(contaminations, pollutions, maladies).
30
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Le nouveau code minier, qui pose le principe de la RSE
(responsabilité sociale des entreprises) au travers du respect d'un
cahier des charges, pourrait être un levier intéressant à
cet égard si les autorités se donnent les moyens de son
application50. Le ministère des mines s'efforce de faire
correctement indemniser et réinstaller les populations
déplacées par un projet minier.
2.6 RESSOURCES MINERALE
La RDC est l'un des pays du monde qui disposent d'un potentiel
énorme en matière de ressources naturelles, notamment en mines,
hydrocarbures, énergétique, forêts, eau douce, etc. En ce
qui concerne les ressources minérales, la RDC dispose du diamant, du
cuivre, du cobalt, de l'étain, de l'or, de niobium, de l'uranium,
etc.
Concernant les autres substances répertoriées
dans certaines provinces, elles se présentent généralement
sous forme d'indices dont des études approfondies sont
nécessaires pour leur évaluation.
Le Tableau 2 ci-dessous indique une estimation des
réserves des quelques substances minérales.
Tableau n°01 : Réserves des substances
minérales de la RDC
N°
|
Substances minérales
|
Quantités (tonnes)
|
1
|
Cuivre
|
75 000 000
|
2
|
Lithium
|
455 000
|
3
|
Zinc
|
7 000 000
|
4
|
Cobalt
|
6 000 000
|
5
|
Fer (plus de 60 %)
|
10 000 000 000
|
6
|
Cassitérite
|
800 000
|
7
|
Or
|
750
|
8
|
Diamant
|
(Carats) 700 000 000
|
Source : CTCPM (cellule technique de coordination et de
planification minière.) (2016)
Les ressources minières se présentent sous forme
soient d'indices minéraux soit de gîtes minéraux ou de
gisements économiquement exploitables. Lorsqu'on examine la carte
métallo-génique de la RDC qui donne la répartition de
principales
50 CODE MINIER 2018, P.6 PDF
en ligne téléchargé le 01/09/2019
31
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
substances minérales identifiées à ce
jour, on constate que celles-ci ne sont pas régulièrement
réparties sur le territoire national.
Elles sont essentiellement concentrées dans la partie
sud et sud-est du pays (cobalt, cuivre, zinc, argent, germanium et uranium),
à l'est allant vers le nord-est (or, tantale, niobium, étain,
etc.), au centre et au sud-ouest (diamant, platine), la zone littorale à
l'est (phosphates, aluminium, cuivre, or, zinc, vanadium, pétrole et gaz
naturel) et à l'ouest (aluminium, phosphore, sel, diamant, or, plomb,
zinc, vanadium, cuivre, manganèse, fer, marbre, calcaire à
ciment, sables aspartiques, pétrole, gaz naturel, minéraux
industriels). La répartition des indices minéraux est
basée sur des données de la carte de gites minéraux de
LEPERSONNE (1974), des archives du Musée de Tervuren (Belgique) et de
BRGM (France), ainsi que les récentes données provenant de
l'exploitation artisanale ou des autres études sur le terrain (IPIS).
SECTION 3. LE CADRE ORGANISATIONNEL DU SECTEUR
MINIER
En République Démocratique du Congo notre pays,
le secteur minier est régi par le Ministère des mines et parfois
le Ministère des Hydrocarbures. Dans le cadre de cette étude nous
nous baserons spécialement sur le Ministère des mines.
Le ministère des Mines est alors organisé comme
suit 51:
> Le cabinet du ministre des Mines ;
> L'Administration des mines (Secrétariat
général avec des
différentes Directions) au niveau central et provincial
;
> Les Services spécialisés
personnalisés et non Services spécialisés non
personnalisés (voir tableau n°01) ;
> Des entreprises minières publiques et
privées et leurs exploitations.
La dimension organisationnelle du secteur des mines en RDC,
est caractérisée par certaines situations ou conditions rendant
cette organisation incapable de pourvoir assurer un développement
industriel sur l'ensemble du territoire national.
Pour ce, nous pouvons énumérer quelques-unes de ces
conditions :
· La faiblesse dans la gestion des ressources humaines qui
se traduit par : l'insuffisance d'un personnel qualifié dans les
domaines de la géologie, des mines et de la métallurgie ;
· le manque de planification et d'anticipation dans le
remplacement du personnel ; la lourdeur administrative dans la
mécanisation et la reconnaissance des grades au ministère du
Budget ;
51 CTCPM, Plan
stratégique de développement du secteur minier (2016 -
2021), Rapport final R-2, Kinshasa, 2016, p.8.
32
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
? Les conflits de compétence entre la Cellule technique
de
coordination et de planification minière (CTCPM) et la
Direction des études et planification (DEP) relevant de l'Administration
des mines
? La faiblesse du système de contrôle interne ;
? La centralisation des tâches et des décisions ;
? Le manque des moyens financiers et logistiques52.
Tableau n°02 : Services étatiques du Secteur
minier
SIGLE
|
|
SIGNIFICATION
|
C.T.C.P.M.
|
Cellule Technique de Coordination et Planification des
activités Minières (Services spécialisés non
personnalisés)
|
CAMI
|
Cadastre Minier (Services spécialisés
personnalisés)
|
CEEC
|
Centre d'Evaluation, d'Expertise et de Certification des
substances
minérales précieuses et semi-précieuses
(Services spécialisés personnalisés)
|
PROMINES
|
Projet de bonne Gouvernance dans le secteur minier comme
facteur de croissance en RDC
|
SAESSCAM
|
Service d'Assistance et d'Encadrement des Small Scale Mining
(Services spécialisés non personnalisés)
|
CRGM
|
Centre de Recherche Géologique et Minière
|
SNG
|
Service National de Géologie (Services
spécialisés personnalisés pas encore mis en place)
|
ZEA
|
Zone d'Exploitation Artisanale
|
Source : Ministère des Mines - Unité
d'Exécution du Projet « PROMINES ». Audit du Cadre
Institutionnel et Organisationnel régissant le Secteur des Mines. Projet
de rapport final : Proposition de Plan d'Action 2001-2017 du Secteur Minier,
p.5
3.1 Structure organisationnelle
PROMINES propose la mise en place de la structure
organisationnelle ci-
dessous avec notamment le regroupement des fonctions
principales du Secrétariat Général par
métiers/fonctions de sorte que le nombre des directions soit
limité.
52 CTCPM, Plan
stratégique de développement du secteur minier (2016 -
2021), Rapport final R-2, Kinshasa, 2016, P.6
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Par référence à la structure
organisationnelle des Ministères en charge des Mines de l'Afrique du
Sud, du Maroc et de la Zambie53 :
Schéma N°1 : Structure organisationnelle du
secteur minier
Cabinet
SAESSCAM
C.T.C.P.M.
Ministère
Audit interne
C.E.E.C.
CAMI
Secrétariat Général
Direction des Carrières
Direction des Services Généraux
Direction des
Mines
|
|
|
Direction Protection de l'Environnement Minier
|
Direction Promotion et Intégration
|
|
|
Direction Etudes et Planification
|
|
Direction Inspection Générale
|
|
|
|
|
|
|
Division Provinciale
Bureaux locaux
Source : « PROMINES »: Audit du Cadre Institutionnel et
Organisationnel régissant le Secteur des Mines.
33
53 Ministère des Mines
- Unité d'Exécution du Projet « PROMINES ». Audit du
Cadre Institutionnel et Organisationnel régissant le Secteur des Mines.
Projet de rapport final : Proposition de Plan d'Action 201-2017 du Secteur
Minier, p.22.
34
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
CHAPITRE 3 : LE SECTEUR MINIER ET SES DEFICITS
Ce troisième chapitre consiste à mettre en exergue
l'état de lieu de l'industrie
minière après la réforme de 2002
jusqu'à la révision du code minier de 2018 ; et relever
quelques problèmes qui marginalisent la contribution de
l'activité minière aux recettes de
l'Etat.
Pour ce, nous avons restructuré ce chapitre en trois
sections.
y' SECTION 1. Pratique fiscale dans l'industrie
minière.
y' SECTION 2. Les déficits du secteur
minier
y' SECTION 3. L'état actuel de l'industrie
minière
SECTION 1. PRATIQUE FISCALE DANS L'INDUSTRIE
MINIERE
La fiscalité minière est une matière
complexe qui nécessite, dans le chef de l'Etat, une compétence
profonde. La haute ingénierie fiscale à laquelle recourent les
grandes sociétés minières surpasse grandement les
compétences de l'administration congolaise.
1.1 LA PRATIQUE FISCALE DANS L'INDUSTRIE MINIERE APRES LA
REFORME DE 2002
Le Code minier de 2002 est qualifié d'incitatif. Les
avantages fiscaux qu'il consacre sont en effet de nature à pousser les
investisseurs étrangers à prendre le risque d'entreprendre un
projet minier au Congo. Le taux de rentabilité interne doit être
tel qu'il emporte favorablement la décision de l'éventuel
investisseur54.
L'Etat congolais et les entreprises publiques
propriétaires de titres miniers n'étant plus en mesure
d'exploiter elles-mêmes leurs concessions, ont vendu des actifs miniers
et des participations à des investisseurs étrangers ou s'y sont
associés afin de pallier la mauvaise exploitation du sous-sol. A cette
occasion, on a pu constater qu' « aucun pays n'illustre mieux l'importance
des coûts liés à l'opacité du négoce des
concessions que la République démocratique du Congo
»55.
Dans plusieurs cas de vente, ces actifs miniers et autres
participations ont été grandement sous-évalués. A
telle enseigne que, en 2012, le FMI stoppa un programme de prêt en raison
de la non-publication par le gouvernement de l'ensemble des détails d'un
accord minier impliquant la vente par la Gécamines d'une participation
dans une concession de cuivre à l'origine d'une grande suspicion quant
à la régularité de cette
54 Commission
économique pour l'Afrique, Les ressources minérales et le
développement de l'Afrique, Rapport du Groupe d'étude
international sur les régimes miniers en Afrique, Addis-Abeba, 2011, p.
101, PDF téléchargé 12/12/2019 A 15H20
55 Africa Progress Panel,
Equité et industries extractives en Afrique. Pour une gestion au service
de tous, Rapport 2013 sur les progrès en Afrique, Genève, 2013,
p.56
35
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
vente (SICOMINES). Le parlementaire britannique E. JOYCE a
également dénoncé en 2011 une vente d'actifs à des
prix loin en dessous de ceux du marché56.
Le pas-de-porte est un élément incontournable du
secteur minier industriel actuel. Sa base légale ne se situe pourtant
pas dans le Code minier. Découlant de contrats passés entre les
investisseurs privés et les entreprises étatiques
possédant des droits miniers sur certaines concessions, le pas-de-porte
figure en quelque sorte la contre-valeur des droits et titres miniers que
l'entreprise étatique met à la disposition d'une joint-venture.
Son fondement juridique est contractuel et sa détermination est fonction
d'un accord entre parties, toujours entre l'entreprise publique et
l'investisseur privé. La conséquence de l'absence de
règles expressément établies est que le pas-de-porte et
son mode de paiement varient d'un contrat à l'autre. Enfin, dans la
pratique, il est généralement partagé entre l'entreprise
publique et le trésor public57 à
raison de 50% pour chacun d'entre eux.
D'autre part, la pratique fiscale des investisseurs
privés étrangers se situe dans une logique de maximisation et de
rapatriement du bénéfice de leurs investissements. La
réduction de la base imposable est, dès lors, une
impérieuse constante. L'optimisation ou planification fiscale est une
pratique incontournable du secteur de l'industrie extractive mondiale et,
singulièrement, congolaise. A plus forte raison depuis que plusieurs
grands groupes internationaux y opèrent.
« A cause de la mondialisation, il est de plus en plus
difficile de s'assurer que les entreprises transnationales versent une part
équitable des recettes (...). Les pays d'Afrique riches en ressources
naturelles sont très vulnérables à la planification
fiscale agressive et à l'évasion fiscale facilitée par le
recours massif aux sociétés offshore, les hauts niveaux
d'échanges intra-entreprises et le secret commercial entourant
l'investissement étranger 58».
Il est difficile d'estimer la charge fiscale pesant sur les
sociétés minières. Celles-ci ne souhaitent
généralement pas publier de données tant sur leurs
coûts réels de production que sur les prix payés à
leurs fournisseurs (souvent l'entreprise mère), etc. La
discrétion des acteurs du secteur minier empêche, à l'heure
actuelle, une analyse exhaustive et circonstanciée de données
chiffrées. Cependant, certains groupes miniers font auditer leurs bilans
par des entreprises telles : le cabinet Deloitte. Ces bilans sont alors
déposés au greffe du tribunal et consultables. La charge fiscale
subie par les entreprises du secteur minier congolais s'élèverait
approximativement à 13% du chiffre
56
http://ericjoyce.co.uk/2019/11/
congo-fire-sale/; les chiffres qu'il avance devraient probablement être
tempérés. Consulté à 21H le 12/11/2019.
57 E., UMPULA, J.-C., AMISI,
Transparence des revenus miniers en RDC : cas de la Province du Katanga, ACIDH,
Lubumbashi, 2012, pp. 19 sq.
58 Africa Progress Panel, op.
Cite. p. 65.
36
37
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
d'affaires59. Cet exercice révèle la
difficulté à réunir des informations fiables dans ce
secteur qui demeure résolument fermé.
Les investisseurs étrangers candidats à
l'obtention d'un permis d'exploitation doivent non seulement constituer une
société de droit congolais mais sont par surcroît tenus de
céder gratuitement à l'Etat 5% de participation60,
selon l'ancien code minier de 2002.
D'après un rapport de l'OMC du 29 mars 2011 sur les
politiques commerciales de la RDC, « le fardeau fiscal pesant sur le
secteur minier est de l'ordre de 56% des revenus, à quoi s'ajoutent
généralement entre 15 et 25 points de pourcentage sous forme de
paiements informels. La combinaison des deux donne un taux de taxation total
proche de 80%. Selon certaines estimations, la RDC se classerait numéro
deux dans le monde en termes de niveau de taxation du secteur miniers
»61
Enfin, à titre de comparaison, des experts du FMI
estiment, pour leur part, qu'au niveau mondial, le taux d'imposition effectif
dans le secteur minier s'élève généralement entre
45% et 65%62.
1.2 LA PRATIQUE FISCALE DANS L'INDUSTRIE MINIERE APRES LA
REVISION DU CODE MINIER EN 2018
La nouvelle fiscalité minière reprend pour
l'essentiel le contenu du projet de loi 2015, avec quelques modifications en
termes de fiscalité et de modalités d'application, reprises dans
le code minier de 2002. les principales modifications du projet de loi de 2015
concernent l'augmentation du taux de redevance sur les métaux ou
substances « stratégiques » de 5 à 10 pourcents,
l'augmentation de la contribution au développement communautaire de 0,1
à 0,35 pourcents du chiffre d'affaires, la diminution de 35 à 30
pourcents de l'impôt sur les bénéfices et profits (ibp), et
l'application immédiate des amendements du code minier à tous les
titulaires de titres miniers, en dépit des dispositions juridiques de
stabilisation du code minier de 2002 et du régime conventionnel
jusqu'ici en vigueur.
Le nouveau code instaure aussi la participation obligatoire de
personnes physiques de nationalité congolaise. Elles doivent
désormais posséder un minimum de 10 pourcents du capital social
des sociétés minières, dont 5 pourcents peuvent être
acquis par un ou plusieurs congolais capables d'acquérir les parts ou
actions sociales et 5
59 S., MARYSSE, « La
renaissance spectaculaire du secteur minier en RDC. Où va la rente
minière ? », Conjonctures congolaises 2012, Cahiers africains,
n°82, MRAC-ECA-CREAC-L'Harmattan, Tervuren-Paris, 2013, p. 38, graphique
n°8.PDF
60 Art. 158 R.M./ CODE MINIER
2002
61 Organisation mondiale du
commerce, Examen des politiques commerciales. Rapport du secrétariat.
République démocratique du Congo. Révision,
WT/TPR/S/240/Rev.1, p. 79, n° 114, PDF
62 Africa Progress Panel, op.
Cit 2. p. 64.
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
pourcents par des employés des entreprises
minières63. Le nouveau code et son règlement
introduisent des éléments positifs en termes de
développement communautaire et de transparence, qui suivent largement
les recommandations de la société civile depuis le début
du processus de révision du code. Le nouveau régime fiscal
accroit l'assiette d'imposition par rapport au code 2002. Il supprime
l'amortissement accéléré des investissements, introduit la
notion de mine distincte et simplifie l'assiette de la redevance
minière.
Le sous-sol de la RDC est suffisamment riche pour que certains
des projets les plus rentables se poursuivent malgré une pression
fiscale élevée et incertaine, mais la nouvelle fiscalité
minière risque de limiter l'investissement dans des mines de taille
moyenne et donc de brider le développement du secteur minier.
Le gouvernement risque des conflits en arbitrage avec les
sociétés minières qui revendiquent l'application de la
clause de stabilité du code de 2002 ou du régime conventionnel
qui ont été abolis par le nouveau code minier. De tels conflits
pourraient limiter l'application du nouveau code et/ou coûter des
centaines de millions de dollars au trésor congolais. Les
sociétés n'ont proposé d'alternatives crédibles au
régime fiscal de 2002 qu'une fois la loi votée : leur proposition
aurait eu de meilleures chances d'être acceptée si elle avait
été formulée avant 2015, lorsque les
sociétés étaient dans une position de négociation
plus avantageuse.
La leçon que le secteur privé devrait en tirer
est qu'il est plus productif de s'engager pleinement et de façon
constructive dans les consultations publiques que de rester figé sur ses
positions et risquer une radicalisation des positions des autres parties
prenantes64. La nouvelle loi minière sera extrêmement
difficile à mettre en oeuvre. Le niveau élevé du
régime fiscal et l'absence d'un consensus sur son contenu a
créé une forte opposition des entreprises minières
à son application. Les risques de non recouvrement de l'impôt sur
les bénéfices qui représentaient un problème majeur
sous le code minier de 2002 sont toujours présents dans le nouveau
régime fiscal. La fiscalité minière congolaise est
toujours très dépendante de plusieurs impôts basés
sur les profits.
Le contrôle renforcé de la banque centrale sur
les recettes d'exportations ne tient pas compte de la structure transnationale
de l'industrie minière et ne pourra être maintenu sans affecter la
continuité de nombreux projets miniers.
La création d'un fonds pour les
générations futures, la concentration de redevance minière
dans les zones minières et les responsabilités sur les
dépenses de
63 Voir l'article 172 bis du
règlement minier.
64 Randgold, Review of the
Mining Code in the DRC...risks and advantages for private mining companies,
2015:
www.randgoldresources.com/sites/randgoldresources/files/Review%20of%20Mining%20
Code%20in%20the%20DRC%2C%20risks%20and%20advantages%20for%20private%20mining%20
companies.pdf, P.11
38
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
développement communautaire comportent des risques
importants en termes de gouvernance et de gestion. Ces mesures
nécessitent un accompagnement et des structures institutionnelles
adéquats pour atteindre leurs objectifs.
Pour tout dire, le nouveau code, complété par
des textes d'application prévoit en particulier ce qui suit : la
suppression de la clause de stabilité de 10 ans, désormais
limitée à 5 ans ; une augmentation des participations de l'Etat
congolais dans les sociétés d'exploitation qui passe de 5
à 10% ; un nouveau calcul des redevances par le relèvement des
taux sur les minerais qui passent de 2,5 à 3,5%, et jusqu'à 10%
pour les minerais stratégiques comme le cobalt ; l'introduction d'un
impôt de 50% sur les superprofits lorsque les cours des matières
premières connaissent un accroissement supérieur à 25% par
rapport aux prévisions projetées dans l'étude de
faisabilité ; mais c'est une fiscalité moins avantageuse, des
obligations de rapatriement de devises accrues, des possibilités de
sous-traitance limitées à des personnes morales de droit
congolais et à capitaux congolais.
SECTION 2. LES DEFICITS DU SECTEUR MINIER
Dans cette section nous relevons quelques problèmes qui
marginalisent la participation contributive de l'exploitation minière
aux recettes de l'Etat.
2.1 LA SYSTEMATISATION DE LA CORRUPTION DANS LE SECTEUR
INDUSTRIEL MINIER DE LA RDC
La corruption reste le fléau qui a longtemps miné
le développement industriel de la RD. Ainsi selon le classement de
Transparency International sur la corruption dans le monde, le pays est
classé 147ème sur 167 pays avec un score de 22 comme en 2014,
D'après le rapport 2015 de cette organisation publié le 27
janvier 2016. La corruption en RDC est favorisée par une mauvaise
gouvernance, la faiblesse des institutions telles que la police et le
système judiciaire et un manque d'indépendance des
médias.
L'industrie du cuivre et du cobalt en République
démocratique du Congo (RDC) est devenue « une vache à lait
pour les détenteurs du pouvoir à Kinshasa et leurs acolytes dans
les provinces minières du pays», déclarait, en
février 2018, un membre d'une coopérative minière de la
ville de Kolwezi, au micro d'Enough Project. « Ce sont des millions et des
millions de dollars qu'ils se mettent dans les poches depuis des
années65». Un représentant congolais d'une
organisation non gouvernementale oeuvrant à la promotion de la
transparence dans le domaine des ressources naturelles ajoutait :
« La demande croissante de cobalt risque de
déclencher une ruée vers ce minerai, une militarisation accrue
des mines et une multiplication des violations des droits
65 Réunion du
groupe de réflexion d'Enough Project en compagnie des membres d'une
coopérative minière à Kolwezi (RDC), février 2018.
Consultation d'un membre de haut cadre de la coopérative minière
à Kinshasa le 27/11/2018 à 20H00
39
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
humains [...]. La situation politique et sécuritaire au
Congo est très instable, et les organisations de défense et [les
entreprises] peuvent choisir soit de prendre les devants maintenant, soit
d'attendre que la situation devienne incontrôlable *pour
agir+66. » Ces propos illustrent parfaitement le
précipice au bord duquel se trouve l'industrie congolaise du cuivre et
du cobalt.
Aujourd'hui, le cobalt profite à certains des plus
grands réseaux de corruption en RDC et les alimente, et constitue
également une importante source de financement pour le régime du
Président Joseph Kabila67. La grande ampleur du
phénomène de corruption sur le marché du cobalt,
associée aux abus commis sur les sites d'extraction de cobalt et dans
leurs environs, Il est dès lors indispensable de s'attaquer aux
problèmes sous-jacents de la corruption et de l'opacité des
relations d'affaires, de sorte à promouvoir les objectifs connexes de
paix, de respect des droits humains et de bonne gouvernance.
En effet, l'activité minière industrielle ou
à grande échelle manque de transparence en ce qui concerne
plusieurs domaines clés, notamment la passation de marchés, la
sous-traitance et les pratiques en matière de notification des
coentreprises. Si elles sont gérées de façon transparente
et responsable, les recettes générées par le cobalt et le
cuivre peuvent contribuer à la réduction de la pauvreté en
RDC, et constituer un levier pour le développement. Ce qui n'est pas le
cas, pour preuve, entre 2011 et 2014, des centaines de millions de dollars ont
disparu des caisses de Gécamines, la société
minière étatique de RDC68, et des liens directs ont
été établis entre ces sommes manquantes et des
transactions avec des sociétés internationales exploitant le
cuivre et le cobalt.
Les réseaux de corruption s'étendent
au-delà des frontières de la RDC et remontent jusqu'à des
intermédiaires commerciaux étrangers comme Dan Gertler, le
principal bailleur de fonds de Joseph Kabila qui, en 2017, a fait l'objet de
sanctions par les États-Unis pour cause d'enrichissement illicite
à la faveur de transactions minières illégales et opaques
effectuées en RDC69.
66 Enough Project à
Kinshasa (RDC), Mettre un terme à la corruption : éliminer les
risques en matière de transparence et de droits humains, depuis les
mines de cobalt de RDC jusqu'aux chaînes d'approvisionnement mondiales,
2019, P.3, PDF TELECHARGE 20/04/2020.
67 Global Witness,
Distributeur automatique de billets du régime : Comment les exportations
en plein essor de la République démocratique du Congo ne
profitent pas à ses habitants, juillet 2017. Disponible à
l'adresse :
https://www.globalwitness.org/documents/19149/RegimeCashMachineReportV2
French.pdf. P.22, consulté le 09/09/2020 à 11HOO
68 Voir Carter Center, A
State Affair: Privatizing Congo's Copper Sector, novembre 2017. Disponible
à l'adresse :
https://www.cartercenter.org/resources/pdfs/news/peace
publications/democracy/congo- report-carter-center-nov-2017, P.15
.PDF.
69
https://home.treasury.gov/news/press-releases/
sm0243.P.11, consulté 09/09/2020 à 12H30
40
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Par ailleurs, plusieurs sociétés industrielles
d'exploitation de mines de cobalt font actuellement l'objet d'une enquête
aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada en vue de déterminer
leur implication éventuelle dans des activités de corruption en
RDC70.
L'existence de liens entre l'ancien Président Kabila et
les activités minières industrielles a également
été établie71. Des rapports transparents sur
cette question permettraient de mettre en évidence les domaines dans
lesquels les entreprises devraient concentrer leurs efforts en matière
de traçabilité et de devoir de diligence, et de collecter des
données d'exportation plus exactes.
Le code minier congolais de 2018 et les règlements y
relatifs rendent obligatoire la divulgation des informations relatives aux
bénéficiaires effectifs. Une exportation frauduleuse vers le
Rwanda (Usine de transformation) de Cassitérite et de Coltan. Toutefois,
le groupe multipartite ITIE-RDC doit d'abord formuler des recommandations
concernant la structure de ces informations, avant que le Premier Ministre
congolais ne signe le décret de mise en oeuvre.
2.2 LES PROBLEMES TRANSVERSAUX DE LA BONNE GOUVERNANCE DU
SECTEUR MINIER
La gouvernance du secteur minier en RDC a besoin d'une
amélioration substantielle, en particulier dans les domaines de la
participation de l'Etat au capital, la vulgarisation des informations, la
transparence des flux de recettes, les conflits d'intérêt et la
traçabilité des produits miniers.
Dans le cas d'espèce, il est important que nous
insistions sur la participation de l'Etat au capital. Car la bonne gouvernance
dans le secteur minier est la distinction claire entre le rôle de l'Etat
en tant que régulateur du secteur et actionnaire éventuel dans
des coentreprises. L'ancien Code minier congolais requit que 5 pour cent du
capital d'une entreprise qui acquiert un permis d'exploitation soient
attribués à l'Etat, à titre gracieux et sans
possibilité de dilution, au moment de la délivrance du permis.
Ces actions viennent s'ajouter à toute autre part
détenue par des entités publiques en vertu d'un accord de
partenariat. Il n'est pas inhabituel dans de nombreux pays africains de
requérir un certain niveau de participation de l'Etat dans les
entreprises minières. En général, les entreprises ne sont
pas opposées à la participation de l'Etat au capital, à
condition qu'elle ne soit pas excessive, que l'entreprise conserve le
contrôle de la gestion et que les dividendes rattachés aux actions
ne soient payés qu'après que l'entreprise est devenue
rentable.
Toutefois, cette pratique a trois inconvénients
majeurs.
70 Franz Wild et Suzi
Ring,
https://www.sfo.gov.uk/cases/enrc/
(page 12 consultée en octobre 2018) à 15H20.
71 Voir Groupe
d'étude sur le Congo, Les richesses du Président : l'entreprise
familiale des Kabila, juillet 2017. Disponible à l'adresse :
https://allthewealth.congoresearchgroup.org/dist/assets/les-richesses-du-president-FRN.pdf,
P.27, consultée le 03/09/2020 à 20H00
41
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
? Premièrement, il est possible que les dividendes
liés aux parts de
l'Etat ne se matérialisent jamais.
Le niveau de participation de l'Etat est rarement suffisant
pour lui permettre d'avoir une influence significative sur les politiques de
l'entreprise en matière de déclaration et de paiement des
dividendes. Quelques fois, l'entreprise bénéficie
d'exonérations fiscales temporaires ou d'autres incitations en
compensation de l'octroi d'actions gratuites, ce qui diminue à terme les
recettes fiscales de l'Etat. Dans d'autres cas, l'entreprise verse des avances
ou prête les fonds nécessaires à l'Etat pour
acquérir des actions. Certaines entreprises qui appliquent des taux
d'intérêt extrêmement élevés sur ces
prêts aux actionnaires ont usé et abusé de cette
pratique.
? Deuxièmement, il est tout aussi important de
souligner les cas de conflit d'intérêt inhérent aux
obligations de l'Etat en tant qu'actionnaire d'une entreprise commerciale et
à ses devoirs de protection des droits et intérêts de tous
les citoyens. Cela est particulièrement visible lorsque l'Etat est
appelé à arbitrer un conflit ou un problème impliquant
l'entreprise (ou il a des actions) contre d'autres sociétés et/ou
la communauté locale.
? Enfin, de nombreux gouvernements ont des difficultés
à gérer leur participation dans les entreprises. La plupart du
temps, dans le cadre de leurs fonctions régaliennes, les
représentants du ministère des Mines siègent aux conseils
d'administration des entreprises. Dans d'autres circonstances, en particulier
dans le cas où l'Etat détient des actions dans de nombreuses
compagnies, une cellule spéciale est créée au sein du
ministère des Finances pour gérer les investissements de
portefeuille. Toutefois, pour le cas de la RDC, les règles de l'Etat
sont rarement suffisamment claires au sujet des mandats, des pouvoirs et des
paramètres décisionnels qui régissent la participation de
ses représentants au conseil d'administration d'une entreprise.
le Code minier n'interdit pas particulièrement aux
fonctionnaires ou autres responsables de l'Etat de siéger aux conseils
d'administration ou d'occuper des postes de responsabilité dans les
entreprises minières.
Par contre, d'autres textes juridiques et administratifs tels
que les règlements intérieurs des sociétés et/ou
les conventions collectives peuvent contenir de telles interdictions. A moins
que la participation au conseil d'administration de l'entreprise ne fasse
partie des fonctions officielles des représentants de l'Etat au regard
des 5 pour cent d'actions de l'entreprise détenues par ce dernier. Cette
participation pourrait entraîner un véritable conflit
d'intérêt, pourrait faciliter une gestion corrompue et une
ingérence politique dans les sociétés minières, ce
qui nécessite la mauvaise gouvernance. Cette pratique avait
commencé dès l'enclenchement de la Zaïrianisation de toutes
les entreprises publiques, en confiant leur gestion à des cadres
Zaïrois, vient d'atteindre son point culminant.
42
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
2.3 LA FAIBLE CONTRIBUTION DE LA REDEVANCE MINIERE AU
DEVELOPPEMENT DES COMMUNAUTES LOCALES EN RDC
La redevance minière, destinée au
développement des communautés locales,
est en réalité mal partagée par
l'État congolais, à leur détriment. Instituée par
la loi minière pour les intérêts des communautés
environnant les projets miniers, la redevance minière n'apporte
malheureusement aucune contribution à leur développement, comme
voulu par le législateur. Fiscalité destinée, en principe,
au développement des communautés locales, elle est en effet mal
employée par l'État congolais, à leur détriment,
malgré l'existence d'outils pour la mise en place d'une gestion
transparente.
2.3.1 La redevance minière, une fiscalité
destinée au développement des communautés locales.
La redevance minière se présente comme une
contrepartie payée, par les
opérateurs miniers, aux différentes
exonérations et autres avantages fiscaux que l'État leur a
accordés72. Elle constitue ainsi « la seule taxe qui
soit directement proportionnelle à l'activité, car
calculée sur la base des quantités et de la qualité des
produits exportés »73. Elle est versée au
Trésor public qui se charge normalement de la distribuer selon la
clé de répartition suivante : 60 % pour le gouvernement central,
25 % pour la province et 15 % pour la ville (ou le territoire).
Les fonds amassés sont théoriquement
affectés exclusivement à la réalisation des
infrastructures de base d'intérêt communautaire, tel que
prévu par la loi. Cependant, dans les faits, le partage des ressources
financières perçues s'avère tout autre.
2.3.2. Une recette mal partagée par
l'État.
L'État congolais semble en effet s'accaparer l'essentiel
des recettes résultant
de cette disposition fiscale. En dépit de l'intense
exploitation dont ils font l'objet, plusieurs villages demeurent ainsi
sous-équipés. Deux raisons peuvent permettre de mettre en
lumière les rouages de ce partage inéquitable : d'abord,
l'ineffectivité de la rétrocession de la redevance minière
perçue, et ensuite, l'inefficacité de sa gestion.
On observe en premier lieu que le gouvernement central
s'accapare en effet une grande part de la recette. Le rapport établi par
Synergie COSCCET-DEDQ sur la Cité de Sakania l'atteste clairement
lorsqu'il indique que « selon la vérification faite auprès
des
autorités de la Cité, le gouvernement central ne
rétrocède pas les 15 % de la redevance minière
»74.
72 Exposé des motifs
de la Loi N° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier, 2002.
Journal Officiel Spécial. République Démocratique du Congo
[en ligne]. pp.20-21.
http://leganet.cd/Legislation/Droit%20economique/Code%20Minier/cd-codeminier
.PDF
73 Sénat de la
République Démocratique du Congo, 2009. Rapport de la Commission
d'enquête sur le secteur minier. Kinshasa. p. 95
74 Synergie COSCCET-DEDQ,
2016. Projet Frontier : une opportunité perdue pour la RDC. Étude
et analyse des flux fiscaux et parafiscaux du projet Frontier. Rapport [en
ligne]. p. 29
43
44
45
46
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
La mise en oeuvre du retour de fonds vers la communauté
se trouve donc handicapée par cet état de fait consternant. Il en
résulte que l'objectif poursuivi n'est pas atteint, puisque les
communautés restent sous-développées. C'est ce qu'a du
reste fustigé l'association Ressources Naturelles pour le
Développement, dans sa lettre ouverte du 7 avril 2014 adressée au
Premier Ministre : « Malheureusement, nous constatons que dans plusieurs
villages et entités de la province minière du Katanga où
l'exploitation des minerais se réalise, il n'existe pas
d'infrastructures de base comme les écoles et les centres de
santé, les routes, etc., construites par l'État grâce
à la quote-part que lui réserve la loi minière sur la
Redevance Minière. Ces populations pour la plupart n'ont pas
accès à l'eau potable, ni à l'électricité
»75.
L'organisme sans but lucratif s'insurge alors de la situation
: « si la redevance minière pouvait être partagée
conformément à l'esprit et à la lettre de l'article 175 de
la Constitution, on aurait pu déjà, dix ans après
l'entrée en vigueur du Code Minier, assister à un changement
positif »76. Si l'ineffectivité de la perception de la
redevance minière coupe déjà à la source la plupart
des fonds qui autrement pourraient bénéficier aux
communautés locales, l'inefficacité de sa gestion lorsqu'il
arrive qu'elle soit perçue vient encore amoindrir ses possibles
retombées positives.
En effet, par exemple, la loi ne prévoit tout
simplement pas de mesures garantissant aux communautés locales le
bénéfice de la recette que la redevance minière
génère. Face à l'État, les instances locales ne
disposent ainsi d'aucun moyen de recouvrement de la manne financière
existante, la loi ne contraignant d'ailleurs pas l'État à s'y
conformer77.
2.4 LA TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES ENTREPRISES
EXTRACTIVES, UN OBJECTIF REALISTE ?
Certes, il existe bien l'ITIE (Initiative pour la Transparence
des Industries Extractives), qui recommande aux entreprises de publier ce
qu'elles payent à l'État et à ce dernier de faire de
même pour ce qu'il perçoit.
Mais c'est une chose que de publier des opérations de
perception et une autre que d'affecter réellement ces revenus aux
projets qui devraient en bénéficier. D'ailleurs, d'après
Bar, l'ITIE « gagnerait à s'inscrire dans un processus de
contrôle et de validation
http://congomines.org/system/attachments/assets/000/001/208/original/Rapportd%27analysefiscaledup
rojetFrontier.pdf
75 Ressources Naturelles pour
le Développement, 2014. Lettre ouverte [en ligne]. p. 13
www.lephareonline.net/lettre-ouverte-a-matata
[consulté en avril 2019 à 20H].
76 Idem
77 Umpula, E. et Amisi,
J.-C., 2012. Transparence des revenus miniers en RDC: cas de la province du
Katanga. Rapport [en ligne]. P.15.
https://businesshumanrights.org/sites/default/files/media/documents/companyresponses/rapport-acidh-transparence-revenus-miniers-en-rdc-katanga-2-nov-2012.pdf
consulté en avril 2019 à 22H
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
de l'équité du « partage » des revenus
de l'extraction des ressources *...+ en attestant enfin que les paiements et
les recettes traduisent concrètement ces dispositions contractuelles
»78. Mais l'ITIE relève du soft law, c'est-à-dire
du droit dit « mou », considéré comme moins
contraignant. Or, l'État étant souverain, il est, en principe,
libre de la gestion des revenus qu'il perçoit. Profitant de ce «
privilège », le gouvernement central congolais se complait à
contourner une loi dont il est pourtant censé garantir l'application.
Ainsi, même si l'instauration de la redevance
minière constitue en soi une idée porteuse sur le plan du
développement durable au Congo, elle se limite à séduire
la population par l'adoption de bons textes qui, par ailleurs, ne sont pas
appliqués. Pour que cette fiscalité à
velléités développement durable atteigne effectivement ses
objectifs, il y a lieu de soutenir l'idée d'une retenue à la
source. Étant déjà de l'ordre de la taxe, donc non soumise
à la règle de non-affectation, la redevance minière
pourrait en effet bénéficier d'un tel mode de perception. Sa
destination étant déjà précisée, il serait
possible de l'affecter directement aux comptes des communautés locales
bénéficiaires pour leur permettre de la gérer
elles-mêmes.
Mais l'efficacité de cette mesure dépendra de la
volonté de l'État de l'observer. On aura beau réformer les
lois, tant que celles-ci ne seront pas respectées, ces réformes
resteront lettre morte.
C'est pourquoi la bonne gouvernance et la volonté
politique demeurent, au-delà des prescriptions légales, les
vraies clés de résolution de la situation. Car tout le
problème du droit congolais ne réside pas tant dans la
qualité des normes émises que dans le refus de les appliquer.
2.5 L'INSUFFISANCE D'INFRASTRUCTURES DE BASE DANS LE
SECTEUR
En dépit de tout, Il convient de noter que les
opérateurs miniers sont confrontés aux difficultés
liées notamment au déficit de l'énergie électrique
et au coût exorbitant du transport des minerais, c'est un handicap majeur
qui renchérit le coût d'exploitation. Suite au problème du
déficit énergétique, le Gouvernement a dû accorder
un moratoire en rapport avec l'interdiction d'exportation des concentrés
des produits cupro-cobaltifères jusqu'à la résorption
dudit déficit. L'autre difficulté à quelle les
opérateurs miniers sont confrontés résulte de la mauvaise
qualité des infrastructures de transport.
78 Bar, P.G., 2012.
Contribution à l'ITIE et à la gouvernance minière en
Afrique *en ligne]. p. 1.
https://www.eiti.org/sites/default/.../
Contribution- ITIE gouvernance -minière- Afrique-pdf [consulté en
juillet 2019 à 15H30].
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
La RDC, pays semi enclavé, dispose d'une façade
côtière très limitée ce qui le rend tributaire de
différents corridors terrestres de communications nationales pour
acheminer ses minerais ou les produits ayant subi une première
transformation (cathodes de cuivre et cobalt). Les infrastructures terrestres
déficientes rendent plus difficiles les Exportations minières.
SECTION 3. ETAT ACTUEL DE L'INDUSTRIE MINIERE EN
RDC
L'industrie minière est le secteur économique
qui regroupe les activités de prospection et d'exploitation des
minerais, voire leur traitement métallurgique.
Comme d'aucun ne l'ignore, le secteur minier congolais est
actuellement régi par la Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant
Code Minier telle que modifiée et complétée par la Loi
n° 018/001 du 09 mars 2018 et ses mesures d'application.
Le secteur minier national est composé des
exploitations minières industrielles et à petite échelle,
ainsi que des exploitations minières artisanales. L'Exploitation
artisanale est l'oeuvre des Personnes physiques, Coopératives et
Entités de traitement pour les minerais comme Diamant, Or, Cuivre,
Cobalt, Cassitérite, Coltan et wolframite. L'Exploitation Industrielle
est assurée par des Sociétés privées, entreprises
d'Etat et les sociétés mixtes pour les minerais suivants :
Cuivre, Cobalt, Zinc, Diamant, et Or.
Au regard de différentes crises auxquelles
l'économie congolaise était confrontée, il y a lieu d'en
déduire une certaine dépendance aux exportations minières,
du fait que le secteur minier occupe une place de choix dans l'économie
congolaise dans la mesure où une part importante des recettes
d'exportations provient de la production minière. Ainsi, nous allons
aborder l'état de lieux des productions et des exportations selon : les
4 filières ci-après : la Filière cupro-cobaltifère
; la filière des métaux précieux ; la filière des
pierres précieuses ; la filière des stannifères.
3.1. LA FILIERE CUPRO-COBALTIFERE
La filière cupro-cobaltifère explique la
situation au clair de ces deux minerais (cuivre et cobalt). Le sous-sol
congolais égorge une quantité en ressources de plus ou moins 75
millions de tonnes de cuivre et plus ou moins 6 millions de tonnes de cobalt,
selon les informations officielles79.
Avant la libéralisation du secteur minier le cuivre
était produit par GECAMIN et SODIMCO, et en 2001 le cuivre sera produit
par GECAMIN, Anvil Mining et COMISA.
En 2018 déjà, on comptait plus ou moins 44
sociétés qui exploitaient le cuivre selon les informations
officielles. Depuis la réforme de 2002 à travers le code minier,
la production est passée de 20.000 Tonnes à plus de 1.000.000
Tonnes pour le cuivre et le
79 Dona KAMPATA, Exploitation
minière pendant dix dernières années et son impact sur le
développement, ministère de mine, 2018, P.6, PDF
téléchargé le 09/09/2018 à 21h
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
cobalt, accompagnateur du cuivre dans la métallurgie, a
augmenté allant de 1.358T à 82.461 T/ Cobalt en
201780. Malgré leur baisse enregistrée en 2008 et le
ralentissement en 2015 dû à la baisse des cours des
matières premières de base.
Graphique N°1 : évolution de la production
du cuivre de 2003 à 2017
Source : Ministère des Mines, 2018, Par Prof Dona
KAMPATA (La Coordination de CTCPM), « Exploitation minière pendant
dix dernières années et son impact sur le développement
»Page.7
La demande des produits miniers vient de connaitre une nette
croissance ces deux dernières décennies grâce au dynamisme
et à la croissance des économies des pays émergents.
L'évolution de la production du cuivre au cours de cette période
explique au clair la dépendance et l'influence directe qu'ont les
investissements privés et étrangers
dans l'industrie minière. La crise financière de
2008-2009 où les grandes entreprises multinationales ont fortement
réduit leurs budgets de développement et d'investissements
économiques, en 2009 une production minimale observée de
298.127,49Tonnes contre une production observée de 337.430,00tonnes en
2008. Cette baisse de la production du cuivre est due à une baisse
logique d'investissements privés et étrangers en raison de cette
grande crise de subprimes de 2008-2009.
Au-delà de ça il y a un ralentissement en 2015
dû à la baisse des cours des matières premières de
base. La qualité du cuivre exporté s'est améliorée
par rapport aux autres produits miniers (valeurs ajoutées importantes
contrairement au cobalt
80 Dona KAMPATA, Exploitation
minière pendant dix dernières années et son impact sur le
développement, ministère de mine, 2018, P.6, PDF
téléchargé le 09/09/2018 à 21h
47
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
« concentrés », au stannifère «
minerais à l'état brut » voire de l'or non raffiné
titrant jusqu'à 60%). Seule une faible partie de la production
minière est transformée en cobalt métal et en cuivre
affiné sous forme de cathode, les restes des minerais dans l'ensemble
sont exploités, traités, exportés en état brut
(sans transformation). Mais Les exportations du cuivre se sont nettement
améliorées dans la mesure où la RDC exporte jusqu'à
plus de 75% du cuivre affiné sous forme de cathode.
3.2. FILIERE DES METAUX PRECIEUX
Avec l'entrée en production des entreprises du Groupe
BANRO et de KIBALI Gold, les exportations de l'or non raffiné sont
passées de moins de 12 kilos en 2003 à plus de 32.000 kilos en
2017. Ayant un potentiel en ressources de 750 Tonnes, l'exploitation de l'or en
RDC a connu une évolution graduelle liée à l'entrée
d'une nouvelle unité de production industrielle à partir de
2014.
Graphique N°2 : évolution des exportations de
l'or de 2003 à 2017
Source : Ministère des Mines, 2018, Par Prof Dona
KAMPATA (La Coordination de CTCPM). « Exploitation minière pendant
dix dernières années et son impact sur le développement
», P.9, PDF téléchargé 09/09/2018
Le graphique montre clairement que l'exploitation de l'or dans
les dix années écoulées ne profite ni à l'Etat
congolais, ni à sa population. Le manque et l'absence des raffineries
d'or au pays font que les comptoirs d'achat et vente d'or issu de la production
artisanale soient localisés dans les pays voisins ayant des
raffineries.
Toutefois, la production de l'or a comme une croissance
à partir de 2014. Cette évolution graduelle est liée
à l'entrée des nouveaux investisseurs étrangers dans la
production industrielle, ce qui fera que Kibali Goldmine a atteint sa pleine
production avec une projection de 700.000 onces pour l'année 2018. Cette
action ne pourra ni avoir des retombées économiques positives, ni
améliorer le bien-être des Congolais à cause des
dysfonctionnements dans l'administration du secteur qui est handicapée
par des capacités institutionnelles insuffisantes, l'instabilité
politique persistante, la corruption et
48
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
les défaillances fondamentales en matière de
gouvernance, ainsi que l'absence des investissements locaux dans cette
exploitation industrielle d'or.
3.3. LA FILIERE DES PIERRES PRECIEUSES
S'agissant de la production du diamant, ayant un potentiel en
ressources de 700 Millions de Carats selon les informations officielles.
De 2003 à 2017 la production a évolué de
30.162 Carats à 17.924 Carats avec une production maximale de
21.755,00carrats observée en 201281. Cette performance
provient essentiellement de la production artisanale. En 2014, il a
été constaté une production minimale de 16.699,00carrats
et en 2016, une production artisanale de15.414.980 Carats avec une production
industrielle de 3.359.631 Carats82. Cette contre-performance est
imputable aussi bien à la cessation des activités de la MIBA
qu'à la baisse de la production artisanal. La MIBA étant
presqu'en arrêt de production, la production industrielle est
assurée principalement par SACIM, un partenariat « sino-congolais
».
3.4. FILIERE STANNIFERES
Cette filière explique la situation des minerais
suivants : Cassitérite ; Coltan ; Wolframite. Pour la cassitérite
toute la production est artisanale, de 2003 à 2017 la production a
évolué de 2.986Tonnes à 18.893 Tonnes,
avec une production très significative de 19.189.00tonnes
enregistrée en 2008 en raison d'une demande attrayante du minerai au
niveau mondial. La production a connu une régression sensible
jusqu'atteindre un volume de 7.186.00tonnes en 2014. Cette dégradation
est liée à la vétusté de l'outil de production
ainsi que le manque de financement pour ce minerai. Avec une production moins
significative de 279,00tonnes observée en 2010 de Coltan qui s'explique
par l'affaiblissement de la demande du minerai sur le marché mondial
ainsi qu'à une tendance baissière, alors qu'en 2014 elle a
enregistré une progression exponentielle 1.217,00tonnes en raison des
nouveaux investissements réalisés ayant permis d'étendre
les activités dans certains sites. De 2003 à 2017 La production
de Coltan est passée 47Tonnes à 2.174 Tonnes malgré que
cette production soit artisanale.
NB : Il y a une étude de faisabilité
réalisée par la société Alphamin Bisie pour la
Première production industrielle des stannifères prévue en
2019. La valeur des exportations minérales a plus que doublé
entre 2007 et 2014, passant de 5 milliards de dollars à 11,7 milliards
(soit 33% du PIB). Sur la même période, le revenu des facteurs
dans la balance des paiements a augmenté plus de 17 fois. Cet
écart entre la dynamique
81 Dona KAMPATA, Exploitation
minière pendant dix dernières années et son impact sur le
développement, ministère de mine, 2018, P.11, PDF
téléchargé le 09/09/2018 à 21h
82 Ministère des
Mines, 2018, La Coordination de CTCPM, P12, PDF. Consulté le
20/11/2019
49
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
des exportations et celle du revenu des facteurs de production
reflète l'entrée de gros investisseurs industriels
étrangers dans le secteur minier.
Depuis 2017, il n'y a eu aucune décision
d'investissement majeure dans les mines de la RD Congo. Le dernier en date
était celui du canadien ALPHAMIN RESOURCES Corporation, dans le
Nord-Kivu, portant sur 250 millions de dollars pour industrialiser la
production d'étain sur son site de Bise. Les sociétés dont
les mines sont déjà en exploitation, elles ont certes
continué de faire tourner leurs installations à un bon rythme en
2018, 1,2 million de tonnes de cuivre (+ 12,9 % en un an), 106 439 tonnes de
cobalt (+ 43,8 %) et 28,5 tonnes d'or (+ 22,6 %)83, avec une
poursuite des renégociations contractuelles de la Gécamines avec
ses dix-sept grands partenaires internationaux et l'exploitation massive
d'autres sociétés parapubliques: telle que Société
minière de Bakwanga (Miba, détenue à 80 % par
l'État), jadis chef de file de la filière diamantifère au
Kasaï ; mais aussi à la Société minière de
Kilo-Moto (Sokimo), détentrice de nombreux permis aurifères dans
le nord-est du pays. Il est indispensable de reconnaître que le faible
coût d'exploitation, des nombreux gisements de minerais à haute
teneur et la géologie très riche du pays, à la fois par sa
variété et sa complexité, constituent les facteurs
déterminants des décisions d'investissements directs
étrangers en RDC.
Pour ce, les avantages tirés de la relance de la
production minière, sont à relever : la croissance du PIB
enregistrée ces dernières années. A titre indicatif, la
contribution du secteur minier à la croissance a été de
49,6%, aux recettes d'exportations de 84%, au Budget de 20% et au PIB de 24% en
2015 ; la stabilité du cadre macroéconomique soutenue par les
devises tirées des exportations minières avec les effets induits
dans les autres secteurs de l'économie (Banques,
Télécommunication et agriculture); la création d'emplois
directs et indirects. L'année de 2019 a été marquée
par la baisse des cours du cuivre et du cobalt. La chute des cours du cobalt
s'est confirmée de façon continue tout au long de l'année
2019, ceux-ci étant divisés par 3 entre le pic atteint en Mars
2018 (95000 $/t) et les cours actuels (32 000 $/t) ; celle du cuivre a
également connu une baisse par paliers de 6500 $/t en février
à la barre symbolique des 6000 $/t au début de
l'été. Fin décembre, les cours mondiaux du cuivre
étaient à 6200$/t84
83
www.jeuneafrique.
Com/mag/805626/ECO, consulté le 01/12/2019
à 14H30.
84
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/CD/le-secteur-minier-en-rd-congo
consulté 14/09/2014 à 20H
50
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L'INDUSTRIALISATION EXTRAVERTIE
DANS LES MINES DE LA RDC
L'économie de la RDC est moins développée
en raison de l'état faible de son industrie minière et de sa
forte dépendance vis-à-vis du secteur primaire,
particulièrement de l'extraction des ressources minières. Quoique
sa part dans la croissance ait fortement baissé entre 2018 et 2019,
passant de 4,4 à 0,5 points de contribution, celle-ci reste le principal
levier de l'économie du pays.
Tableau N°3. Décomposition du taux de croissance 2017
- 2020
|
Primaire
|
dont minier
|
secondaire
|
Tertiaire
|
Primaire
|
dont minier
|
secondaire
|
tertiaire
|
Croissance
|
|
%
|
Points de croissance
|
|
2017
|
59,5
|
52,5
|
31,6
|
31,9
|
2,22
|
1,96
|
1,18
|
1,19
|
3,5
|
2018
|
81
|
75,8
|
12
|
8,6
|
4,7
|
4,4
|
0,7
|
0,5
|
5,8
|
2019
|
19,5
|
10,8
|
34,8
|
36,9
|
0,9
|
0,5
|
1,6
|
1,7
|
4,6
|
2020 prév.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5,4
|
Source : BCC, 2020, janvier, MATATA PONYO MAPON, Effets
potentiels du coronavirus sur l'économie de la République
démocratique du Congo, 20 mars 2020, P.4, Congo Challenge.
Le rôle joué par l'exploitation des ressources
minières est de plusieurs ordres. Elle (exploitation minière)
contribue non seulement à la création directe de richesses et
d'emplois mais elle sert également de support à d'autres segments
de l'économie de par sa consommation de services divers. Aussi, elle
concourt à l'entrée des devises et par conséquent, son
dynamisme contribue en grande partie dans les finances publiques. Mais une
chose, l'exportation de minerais en état brut en RDC,
révèle la question de la non-compétitivité de ses
exportations sur le marché international ; vu l'importance de ce secteur
minier, tout choc lié à l'extraction minière a toujours
des effets de retombées négatives sur les grands segments de
l'économie nationale.
Schéma 2. Effets d'entrainement d'un choc sur
le secteur minier
Instabilité
Macroéconomique
Détérioration du compte courant
Baisse de la capacité à Financer
l'économie
Baisse ou ralentissement de L'activité
minière
Baisse ou ralentissement de l'activité dans le
secteur des Services: Télécoms,
Transports, Energie
Baisse du volume de transactions
dans le secteur financier
Repli ou ralentissement
de la croissance
Baisse des recettes publiques
Baisse des Réserves
en devises
Source : Matata Ponyo Mapon, Effets potentiels du coronavirus sur
l'économie de la République démocratique du Congo, 20 mars
2020, P.4, Congo Challenge.
51
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
L'utilisation judicieuse des recettes du secteur minier pour
l'amélioration du bien-être des populations et pour contribuer
ainsi à stimuler la croissance économique, n'est pas une action
automatique. De nombreux pays ne parviennent pas à faire bon usage des
recettes tirées des industries extractives. Malheureusement, la
République démocratique du Congo en fait partie.
SECTION 1. L'EVALUATION DE LA CONTRIBUTION DU SECTEUR
MINIER AUX RECETTES DU TRESOR DE LA RDC
L'amélioration des finances publiques par
l'accroissement des revenus dérivés du secteur minier, la
création d'emplois et la fourniture des infrastructures de base, sont
autant d'attentes des populations vis-à-vis des investissements
étrangers dans ce secteur levier de l'économie congolaise.
Mais le système extractif des ressources
minérales en état brut existant en République
Démocratique du Congo est toujours au profit et contribue à
l'enrichissement d'autres économies plus industrialisées du
globe, et rend très difficile le développement économique,
à tel enseigne qu'il y a une absence totale d'infrastructures
économiques et sociales de base (route, électricité,
chemins de fer, école et hôpitaux). Le manque de fonds pour les
investissements publics miniers conduit à une faillite voilée des
toutes entreprises minières d'Etat, du fait que leurs outils de
production sont devenus obsolètes mais, pas des nouveaux pour les
remplacer.
Il nous sera utile de comparer la contribution de ce secteur
aux recettes propres réalisées avant et après l'invasion
des investissements directs étrangers.
1.1. LA CONTRIBUTION AVANT LA REFORME DE 2002
En 1970, la contribution du secteur minier s'élevait
environ à 50% du Produit intérieur brut et à 80% des
exportations. Exprimée en valeur pour la même année, la
contribution des entreprises minières s'élevait à 44,5%
des recettes de l'Etat85.
« Pour les années, 1978, 1979 et 1980, la
contribution des entreprises au budget de l'Etat s'élevait
respectivement à 83,7%, 86,8% des recettes de l'Etat
»86. En 1990, la seule Gécamines représentait
121,4 millions USD de revenus pour l'Etat, soit 14, 8% des recettes
totales87.
En effet, malgré tous ces beaux chiffres sur
l'évolution de la production minière qui existent depuis, la
contribution du secteur minier aux recettes du trésor de façon
générale est très faible par rapport au potentiel, comme
le démontre les graphiques ci-dessous.
85 BAKANDÉJA WA
MPUNGU, G., op. cit., p. 47.
86 USELE MAWISA, «
L'importance du secteur d'économie zaïroise et des perspectives
», Industrie minière et développement au Zaïre, Vol. I,
PUZ, Kinshasa, 1973, p. 108.
87 IDEM
52
« La problématique de l'industrialisation du
secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Graphique 3 : Evolution de différentes taxes et
redevances versées par la GECAMINES au trésor public en % total
des recettes budgétaires de 1967 à 2001
Source : Ministère des Mines, 2018, Par (La
Coordination de CTCPM). Prof Dona KAMPATA, explantations
minières pendant ces dix ans, 2018, P.15
Avec la production du cuivre et ses accompagnateurs, la
GECAMINES avait contribué en moyenne à environ 34% aux recettes
totales du budget national de 1967 à 2001 et pendant sa période
glorieuse cette contribution dépassait 50% du budget. Pendant ces
décennies, le secteur minier, dominé par les entreprises
publiques et parapubliques, contribuait pour au moins 80% en valeur dans les
exportations totales du pays et pour 50-55% dans le Produit National Brut
(PNB). Ces entreprises publiques minières ont créé des
infrastructures sociales (écoles, hôpitaux...) dans les zones
minières et ont impacté significativement la vie sociale des
populations locales88.
Comme c'est dit ci-haut, il s'est passé des
modifications profondes en termes d'ordonnance-loi, des décrets et
d'arrêtés ministériels, qui n'ont pas engendré des
effets nécessaires à l'économie nationale. D'où
l'élaboration et la promulgation du code minier de 2002.
1.2. LA CONTRIBUTION APRES LA REFORME DE 2002
La nouvelle législation minière de 2002 se
voulait plus compétitive, avec des procédures d'octroi des droits
miniers et/ou des carrières objectives, rapides et transparentes, ainsi
qu'un régime fiscal, douanier et de change incitatif pour
l'investisseur. De nombreux contrats associant des investisseurs privés
et des entreprises
88 NKAYILU Mia MATONDO G.L.,
Enjeux de la fiscalité des investissements directs et étrangers
dans le secteur minier en RDC, Pp.46-53.
53
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
publiques dans des "joint-ventures" ont été
conclus, Ces contrats, qualifiés par la suite de "léonins",
furent violemment critiqués, car ils favorisaient trop les
intérêts des multinationales étrangères au
détriment de l'Etat congolais.
La vérité est que par rapport aux recettes
propres générées par l'activité économique,
la contribution du secteur minier dans son ensemble au titre de redevance,
droits, impôts et taxes, représente en moyenne 14,32% pour la
période 2010 à 2017. Ce graphique ci-dessous nous le
démontre.
Graphique 4 : Contribution du secteur minier aux
recettes propres réalisées (ressources internes) sur le Budget de
2011 à 2017
Source : Ministère des Mines, 2018, Par (La
Coordination de CTCPM). Prof Dona KAMPATA, explantations minières
pendant ces dix ans, 2018, P.16
Par rapport au budget national, cette contribution n'est que
de 8,22% pour la période de 2011 à 201689, le secteur
des hydrocarbures a généré une contribution au budget de
l'Etat plus élevée (14,04%) durant l'année 2011 que celle
du secteur minier (13,18%)90. La rente en faveur de l'Etat ne
correspond pas à la reprise de l'activité minière
constatée, l'amorce de la réforme du secteur minier congolais,
les indices de reprise macro-économique du secteur ne traduisent pas
encore les retombées escomptées, malgré une excellente
conjoncture mondiale et un croissement des exportations minières au
cours de ces deux décennies.
Le 17 avril 2013, le Congo fut suspendu de l'ITIE (initiative
de transparence des industries extractives). Dans les pays qui y ont
adhéré, cette institution vise à établir les
correspondances et divergences entre ce que les entreprises minières
prétendent avoir payé comme taxes à l'Etat et celui-ci ce
qu'il dit avoir perçu à ce titre. Cette décision
89 Ministère des
Mines, Dona KAMPATA (La Coordination de CTCPM), explantations minières
pendant ces dix ans, 2018, P.16
90 Banque centrale du Congo -
Direction générale de la Politique monétaire et des
Opérations bancaires Direction des statistiques, Bulletin mensuel
d'informations statistiques, janvier 2012, Kinshasa, P.25
54
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
intervient à l'issue de la publication du
quatrième rapport concernant la RDC dans lequel le conseil
d'administration a estimé, malgré les progrès
réalisés, « (...) que la qualité des rapports ITIE
n'avait pas satisfait (...) les exigences concernant l'exhaustivité et
la qualité des données »91. Quelques jours
auparavant, il a été relevé que 88 millions USD de
redevance effectivement payés par les sociétés
minières n'avaient pas été versés au Trésor
public.
Lorsque l'on compare la situation du secteur minier avant et
après 2002, nous constatons que l'activité minière
contribue peu au Budget de l'Etat après la réforme minière
qu'avant malgré quelques années que les entreprises publiques ont
réalisés des bons résultats. Donc ces entreprises
minières publiques qui disposaient encore un potentiel minier important,
sont à la base de l'hécatombe par l'arrêt de leur
production en cuivre, or, diamant, et cassitérite, etc. Mais aussi la
priorité accordée à la mobilisation du secteur
privé plutôt qu'à l'investissement public dans le secteur
minier a fait que certaines entreprises ont cédé en contrepartie
d'équipements d'exploitation leurs actifs miniers (gisements) vu
qu'elles étaient devenues incapables de financer leur besoin
technique.
Toutefois, les contrats de partenariat qui ont
été conclus entre les entreprises privées et publiques,
pendant que les entreprises publiques rencontraient des difficultés
financières, sont signés aux conditions qui ne reflètent
pas nécessairement la valeur marchande réelle du patrimoine
minier des entreprises publiques. Ces dernières ont en outre
appliqué certaines procédures de passation des marchés qui
ne sont pas conformes au droit congolais. Certaines conventions
prévoient la cession de droits miniers qui remet en question la
possibilité pour l'entreprise publique de récupérer ces
titres en cas de défaillance de la co-entreprise.
Le régime fiscal applicable à l'industrie
minière prévoit un paiement par tranche des taxes dues en 2019,
sur la base des revenus de l'année 2018. Au cours actuel du cobalt, les
paiements effectués par le miniers sous la forme d'avance devraient, par
conséquent, être bien inférieurs et donc se traduire par
des crédits d'impôts, c'est-à-dire par autant de
rentrées fiscales en moins pour l'Etat en 2020.
Les recettes fiscales minière ont
représenté 37% des recettes de l'Etat soit 1,6 Mds$ en
201892.
La contribution marginale du secteur minier aux recettes
propres au budget de l'Etat handicape le financement des dépenses
publiques vu la place qu'occupe l'activité minière dans
l'économie de la RDC. Le résultat de l'exercice 2019, affirme que
le
91
http://eiti.org/fr/news/la-r-publique-d-mocratique-du-congo-est-suspendue-titre-
Consulté le 20/09/2020 A 20H00.
92
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/CD/le-secteur-minier-en-rd-congo
consulté 14/09/2014 à 22H00
55
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
déficit budgétaire de l'Etat s'est accru de 16,7
Millions de dollar américain, ce qui est une conséquence logique
de l'activité minière par la baisse du prix et de la demande des
minerais sur le marché international.
Pour tout dire, il nous faut reconnaitre que les politiques
fiscales définies dans le code minier de 2002, par leur implication ne
donnent pas un profil linéaire aux recettes propres de l'Etat vu la
présence excessive des entreprises privées
étrangères dans ce secteur levier de l'économie
nationale.
1.3. IMPLICATIONS DES POLITIQUES FISCALES DU LE SECTEUR
MINIER SUR LES
FINANCES PUBLIQUES
Le modèle d'analyse budgétaire des industries
des ressources naturelles mis au point par le département des finances
publiques du FMI permet de mettre en lumière les implications des
politiques fiscales de la RDC dans le secteur minier sur les finances
publiques.
Pour un vaste projet de cuivre-cobalt débuté en
2006 - 2007 (le nom du projet est dissimilé pour des raisons de
confidentialité), le modèle démontre la façon dont
ces politiques entraînent un profil non linéaire des recettes
budgétaires générées par le projet.
Graphique 5. : Implications des politiques fiscales
actuelles dans le secteur minier sur les finances publiques
SOURCE : autorités congolaises; et estimations et
projections des services du FMI.
D'après ce modèle d'analyse budgétaire
des industries des ressources naturelles au Congo élaboré
à l'aune du Code minier de 2002 par des experts du FMI, ces experts ont
ainsi conjecturé sur les probables rentrées budgétaires
futures que le secteur minier est susceptible de fournir à l'Etat
congolais.
56
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
A partir de l'analyse d'un projet de cuivre-cobalt
débuté en 2006-2007, un profil non linéaire fut
établi des recettes budgétaires générées par
ce projet.
Dans les premières phases de son développement,
le recours à l'amortissement exceptionnel de 60% pour les
dépenses d'investissement l'année au cours de laquelle les
investissements ont été réalisés occasionne
d'importantes déperditions fiscales pour l'Etat durant ces
premières années93.
Ensuite, les inévitables pertes subies durant cette
phase de développement sont déduites du revenu imposable durant
une période maximale de cinq ans. En conséquence, cette
société n'a, à ce jour (septembre 2012), payé aucun
impôt sur les bénéfices (impôt sur le revenu des
sociétés, retenue à la source sur les dividendes et
participation de l'Etat). Elle a, en revanche, contribué sous forme de
redevances, de droits de douane et d'impôts sur les salaires au budget de
l'Etat.
Néanmoins, après la phase initiale de
développement, les impôts sur le bénéfice augmentent
sensiblement.
D'après cette étude, le total des recettes
recouvrées par l'Etat n'atteint censément son point maximal
qu'une quinzaine d'années après le démarrage de
l'exploitation. Et de déduire que les vastes projets miniers n'ayant
commencé, pour la plupart, à investir fortement qu'au cours des
cinq dernières années, ce profil nettement non linéaire
permettrait de mieux comprendre la raison pour laquelle la contribution du
secteur minier aux recettes budgétaires de l'Etat est relativement
faible par rapport au
PIB94
En outre, les redevances manières de la RDC restent
parmi les basses au monde même après une augmentation du taux,
même le nouveau taux de 3,5% proposé par l'Assemblée
nationale de la RDC les frais seront toujours inférieurs à ceux
pratiqués en Australie et aux Etats unis, selon la base de
données de redevances sur le cuivre et colbats95.
SECTION 2. LA FRAGILITE DE L'EXTRAVERSION MINIERE EN
RDC
Nous avons montré ci-haut qu'une bonne partie de la
rente minière potentielle n'est pas parvenue dans les caisses de
l'État ou a été détournée.
Mais la « mauvaise gouvernance » et les
défauts de politiques fiscales ne sont pas les seuls facteurs
explicatifs de la faible contribution des investissements étrangers
à une croissance inclusive et au développement économique
de la RDC.
93 FMI, «
République démocratique du Congo. Rapport des services du FMI
pour les consultations de 2012 au titre de l'article IV. 4 septembre 2012
», Rapport du FMI, n°13/94, 2013, pp. 56.
94 FMI, «
République démocratique du Congo. Rapport des services du FMI
pour les consultations de 2012 au titre de l'article IV. 4 septembre 2012
», Rapport du FMI, n°13/94, 2013, pp. 57.
95
https://Actualité.cd/2018/03/23/RDC/-«
les vrais problèmes du secteur minier »
57
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
2.1. MANQUE D'INVESTISSEMENTS PUBLICS DANS CE SECTEUR
Le problème n'est plus la rareté des
investissements privés, Le vrai défi est celui des
investissements publics.
Ceci est bien illustré par deux exemples.
Si des entreprises minières investissent dans
l'environnement des sites miniers (routes, écoles, infrastructures de
santé) pour écouler leurs produits, pour fidéliser leurs
travailleurs, pour éviter des conflits locaux, elles ne vont pas
financer des infrastructures publiques, afin de décloisonner des
régions là où elles n'interviennent pas.
Elles paient certes des taxes, mais pas à la hauteur
requise. Une exception apparente est constituée par les contrats chinois
qui « troquent » des concessions minières contre des
infrastructures publiques (routes, réseau ferroviaire,
hôpitaux...).
Mais il s'agit en partie d'un marché de dupes, car
l'État congolais doit, en dernière instance, garantir le
remboursement de la dette dans le cas où les profits de la production
minière sont insuffisants pour financer l'infrastructure publique.
Autre exemple, les investisseurs privés veulent bien
investir dans l'hydroélectricité d'Inga III pour approvisionner,
entre autres, l'Afrique du Sud. Mais qui va financer l'infrastructure de
distribution à l'intérieur du pays pour des consommateurs sans
pouvoir d'achat.
Ces exemples illustrent le vrai goulet d'étranglement,
la capacité de l'État à investir dans des infrastructures
publiques. Comme on l'a montré ailleurs, les besoins en investissements
publics avec de larges externalités positives (réseau routier
digne de ce nom et accès à l'hydroélectricité)
dépassent 200 milliards de dollars, alors que la capacité
d'emprunter du capital pour financer ces infrastructures publiques par
l'État congolais ne dépasse guère 15 milliards de
dollars96.
Comme l'État utilise la quasi-totalité de son
budget pour financer ses besoins de consommation (salaires de fonctionnement
des différents départements santé, éducation,
armée, police, consommation courante), il ne reste pas de budget
d'investissements.
L'État ne peut donc que s'endetter pour financer les
infrastructures publiques. Ceci ne pouvant se faire sur le marché
financier interne, c'est donc la capacité d'endettement extérieur
qui détermine la hauteur des investissements publics, et on a vu, lors
de l'allègement de la dette, que l'État congolais ne peut
emprunter, internationalement plus de 15 milliards de dollars. Or, La
capacité d'endettement dépend de trois sources : l'aide
internationale, les marchés de capitaux internationaux et le budget
national. Comme les besoins des dépenses courantes sont encore loin
d'être
96
http://eiti.org/fr/news/la-r-publique-d-mocratique-du-congo-est-suspendue-titre-
voir Marysse 2012-Consulté le 20/09/2020
58
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
couverts mieux payer et embaucher plus de personnes pour les
services de l'État , il reste peu de marge pour l'investissement
public.
2.2. PERTE DES CAPITAUX PAR LE RAPATRIEMENT ET VENTE DES
ACTIFS MINIERS
Le Code minier congolais de 2002 et les contrats miniers qui
créent le cadre
juridique pour les entreprises étrangères sont
très libéraux en ce qui concerne le rapatriement des profits.
Le graphique 4 montre les conséquences du faible pouvoir
de négociation et la complicité des instances officielles. Ces
données impressionnantes sont tirées des annexes statistiques
d'un rapport du FMI (IMF 2014).
Graphique 6. Investissements directs étrangers
(IDE) et rapatriement de profits en RDC 2011-2019
SOURCE : basé sur les données du Fonds
monétaire international,
Si, jusqu'en 2012, les investissements étrangers
directs (IDE) constituaient un apport net de capital pour la RDC, depuis 2013
les profits rapatriés dépassent les entrées d'IDE. Les
projections sont telles que, vers la fin de la décennie (2019), ces
profits rapatriés devraient être 3 à 3,5 fois plus
importants : deux milliards d'entrées d'IDE et 7 milliards de dollars de
profits rapatriés97.
Pour mettre en perspective cette perte de capital, le tableau
4 compare la valeur actuelle nette (VAN) des investissements et profits
rapatriés avec la perte causée par la « mauvaise gouvernance
» à l'occasion de la vente des actifs miniers par l'État
congolais.
97 FMI (2014), Africa
Progress Panel, P.17, PDF
59
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Tableau 4. Perte de capitaux par rapatriements de
profits et ventes d'actifs miniers (en milliards de dollars)
V.A.N. 1*
|
-17,1
|
V.A.N. 2*
|
-14,9
|
Estimation maximale de perte par la vente des actifs miniers (E.
Joyce)
|
-5,0
|
Estimation minimale de perte par la vente des actifs miniers
(Africa Progress Panel)
|
-1,4
|
Source : calculs VAN 1 et 2 basés sur FMI (2014),
Africa Progress Panel (2013 : 101104), Joyce (2011).
Valeur actuelle nette 1 basée sur un taux d'actualisation
de 3 %, et de 5 % pour VAN 2. Le tableau 4 nous enseigne que la perte nette
occasionnée par les profits rapatriés (après
déduction des entrées des investissements directs
étrangers) dépasse au moins trois fois la perte
occasionnée par la « vente d'actifs miniers » dans des
conditions de mauvaise gouvernance.
Naturellement, il ne faut pas s'étonner outre mesure de
cette hémorragie des profits. Les entreprises étrangères
ont été nécessaires pour faire redémarrer la
production minière, ce dont l'État zaïrois n'était
pas capable, mais le prix pour la RDC est énorme. Si les IFI sont
sincères dans leur discours sur la croissance inclusive, elles doivent
reconnaître que ce n'est pas seulement la fuite des capitaux imputable
aux fraudes et prédations étatiques qui sont en cause. Pour que
le discours sur la croissance inclusive ne soit pas de l'idéologie, les
IFI devraient aider la RDC à renforcer les conditions pour que les
rapports avec les entreprises étrangères soient moins
inéquitables. Cela pourrait se faire, par exemple, en appuyant les
efforts du pays pour une révision des clauses d'un certain nombre de
contrats et donc aller au-delà même de la révision.
Le gouvernement de la République démocratique du
Congo (RDC) a publié le code minier révisé et le
règlement minier en mars et juin 2018. Le code prévoit le
paiement direct de la redevance minière et d'autres revenus aux
entités locales des zones extractives. Si ce code est
adéquatement appliqué, le secteur minier peut significativement
accroître les retombées économiques et sociales aux
communautés riveraines et à l'Etat.
Le gouvernement a créé un fonds minier pour les
générations futures (FOMI), qui doit être alimenté
par 10 % des revenus issus de la redevance minière. La démarche
du gouvernement est certes légitime, mais pour l'heure, la
création du FOMI ne repose ni sur une vision minière de long
terme ni sur une définition des générations futures.
Cependant, il y a un risque important que les divergences sur
les aspects fiscaux monopolisent l'attention des parties prenantes et que la
mise en oeuvre des autres dispositions soit reléguée au second
plan. Par ailleurs, ces avancées et innovations
60
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
législatives ne suffisent pas à elles seules
pour atteindre les objectifs ayant fondé la révision de la
législation minière. Pour que la mise en oeuvre du cadre
légal soit effective, il est urgent que le gouvernement prenne les
mesures d'application restantes et renforce les capacités de
l'administration publique.
SECTION 3. LA REFLEXION SUR L'INDUSTRIALISATION
REPONSABLE DU SECTEUR MINIER DE LA RDC
En dépit de tout, ce modèle économique de
la RDC est resté extraverti, comme du temps de la colonisation. Les
ressources minières sont extraites et exportées à
l'état brut sur le marché international. «La RDC produit ce
qu'elle ne consomme pas et consomme ce qu'elle ne produit pas».
L'état de lieu de l'industrie minière nous
montre que la grande partie des minerais en RDC n'est transformée, en
l'occurrence les métaux de base (Cu, Co, Zn et Ni), les métaux
précieux et les pierres précieuses, ce qui facilite
l'exploitation artisanale informelle de ces minerais et leur exportation
frauduleuse vers les pays qui disposent les industries de traitement. Le manque
d'infrastructures de base et le déficit énergétique
observés dans le secteur minier de la RDC, restent un défi majeur
pour un développement harmonieux de notre pays.
La libéralisation de ce secteur a plus
développé l'industrie de cuivre et de cobalt, ce qui nous a
conduits à réaliser un accroissement des exportations de ces deux
minerais au cours de la période 2003 à 2017. Mais l'augmentation
des exportations minières au cours de cette période
étudiée, n'a pas engendré les retombées
économiques significatives au pays, vu la faible contribution de
l'activité minière au budget de l'Etat, qui n'est que de 8,22%
pour la période de 2011 à 2016 et 37% soit 1,6milliands de
dollars américain en 2018. Les recettes fiscales minières sont
très dépendantes des performances du secteur, diminueraient
mécaniques, alors même que les avances sur recettes fiscales
consenties par les grandes compagnies minières au titre de leurs
impôts ont déjà épuisé une grande part des
marges de manouvre de l'Etat et que les réserves de charges restent
faibles.
Etant donné que l'exploitation minière requiert
un investissement à très forte intensité capitalistique,
de longue période d'une part et que la RDC ne dispose pas des ressources
financières internes suffisantes d'autre part par manque de banque
d'investissement ou spécialisée dans les mines, la seule voie
devant lui permettre de mobiliser suffisamment des moyens demeure le recours
aux investissements directs étrangers. Ceux derniers ont
été à la base de la perte des capitaux, par le
rapatriement de leurs profits et la sous-évaluation des actifs miniers
mis au marché par les entreprises étatiques.
La conséquence majeure est que la RDC est aujourd'hui
dans la queue de tous les palmarès de développement. Nous
proposons pour une sortie de l'enclave dont l'extraversion minière nous
a plongés, une diversification industrielle du secteur qui soit
61
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
propice à court terme si et seulement si la
participation intégrale du pouvoir politique accompagnée de la
bonne gouvernance est effective.
Donc la diversification industrielle du secteur passerait par
l'exploitation d'autres potentialités minière, que regorge le
pays, en créant de la valeur ajoutée aux minerais tels que
cuivres et colbats par leur transformation en produits finis ou semi-finis.
Pour que cette diversification industrielle devienne effective, l'aide
extérieure trouve encore sa place, vu que la RDC ne dispose pas des
ressources financières internes suffisantes pour se doter des
équipements industriels.
Toutefois, si cela est possible, la diversification
industrielle va améliorer la contribution de l'activité
minière aux recettes du budget de l'Etat. Ce dernier pourrait se
procurer des moyens nécessaires pour des investissements publics
miniers. La diversification industrielle offre d'autres avantages, dont une
hausse des échanges commerciaux, une plus grande productivité de
capital et de travail, une meilleure intégration économique
régionale et un moyen d'affronter les impacts des chocs externes.
En effet le passage d'une économie
spécialisée (économie de rente) à une
économie diversifiée est très difficile, demande un grand
investissement sans oublier que les études sur la diversification
économique sont à la fois disparates en matière
d'expériences et de méthodologies98 .
La diversification industrielle de l'économie
congolaise passerait par l'exploitation d'autres potentialités que
regorge le pays où en créant de la valeur ajoutée aux
activités minières en cours d'exploitation.
Pour ce Nous allons de proposer une piste de diversification
qui soit propice à court terme si et seulement la participation
intégrale du pouvoir politique est effectivement accompagnée de
la bonne gouvernance.
3.1. La transformation des minerais localement
En étant un simple exportateur des mi minerais, la RDC
serait condamnée à ne jamais tirer son épingle du jeu dans
l'exploitation minière. Il faut nécessairement créer des
opportunités pour promouvoir la transformation sur place des minerais,
ne serait-ce qu'une transformation légère. La RDC exporte des
lingots de cuivre pour importer des fils électriques ! Ce n'est pas
normal. Le seul préalable pour imposer aux miniers la transformation
à un certain niveau de leurs produits reste la fourniture de
l'énergie électrique nécessaire.
98 URL:
http://revues.imist.ma/index.php?journal=rpe&page=article&op=view&path%5B%5D=11548
, P.9 lire le 27/08/2019 à 16H00
62
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
3.2. La formalisation de l'artisanat minier
Le secteur minier de la RDC est, essentiellement en grande
partie artisanal et informel, présente des spécificités
géographiques, sociales et politiques et des dynamiques qui sont trop
souvent négligées ou ignorées.
En effet, l'activité artisanale d'extraction des
minerais, qui est absolument prépondérante dans les Kivu et au
Nord-Katanga où elle est pratiquée par plusieurs centaines de
milliers de creuseurs, a mauvaise presse à Kinshasa. Le ministère
des Mines se concentre sur le secteur industriel et ne s'intéresse
guère à l'artisanat. Par ailleurs, les autorités
gouvernementales semblent très malhabiles à définir des
zones minières artisanales, alors que cela est stipulé dans le
Code minier. Cette attitude est une des raisons pour lesquelles l'artisanat
minier en RDC demeure dans l'informel, alors que les dispositions
légales pour sa formalisation existent?
La mise en valeur artisanale des zones minières s'est
développée à l'ombre de la faillite de l'État et
à la faveur de l'asphyxie progressive des sociétés
minières dont les actifs miniers ont été
récupérés par des sociétés privées
depuis la libéralisation.
L'activité minière artisanale se
caractérise en outre par son manque de structuration. D'une part, les
exploitants de carrières et puits miniers n'ont pas de titres miniers
légaux ; d'autre part. La question de la réforme du secteur
minier occupe l'actualité congolaise depuis longtemps, mais les actes ne
suivent guère les paroles, comme l'attestent les efforts pas toujours
couronnés de succès de la Banque mondiale pour promouvoir cette
idée. Si le gouvernement congolais a consenti à s'engager dans la
voie de la réforme avec le programme Promines de la Banque mondiale, il
demeure très en retrait sur la question de l'artisanat minier, de
même que beaucoup d'instances de la société civile à
Kinshasa.
Nous disons que la formalisation de l'artisanat minier de la
RDC doit se basée sur la chaîne commerciale, en créant des
points de vente obligés pour les commerçants de minerais, une
implication vive du ministère de mines en structurant l'octroi de droits
miniers aux mineurs artisanats. Offrir un cadre favorable pour une exploitation
minière artisanale formalisée, régulée et
structurée consiste aussi en renforcer les conditions de production par
l'octroi de petit matériel de production, de protection
(sécurité) et de santé pour les transformer en petite
mine, et renforcer les structures d'encadrement des exploitants artisanaux au
travers de coopératives minières (à l'image de
l'EMAK-COOPERATIVE, du CMKK, ...).
63
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
CONCLUSION
Nous voici à la fin de notre étude portant sur
la « La problématique de l'industrialisation du secteur minier en
RDC sous l'extraversion ».
La problématique de la recherche a tourné autour
de deux questions fondamentales qui sont les suivantes :
? La contribution de l'activité minière au
budget de l'Etat en RDC est-elle à la hauteur de sa
potentialité ?
? L'industrialisation extravertie dans ce secteur minier,
est-elle propice au développement du pays ?
Ces questions nous ont conduits à émettre les
hypothèses selon lesquelles :
? Depuis la libéralisation, la contribution du secteur
minier au budget de
l'Etat n'est pas significative en raison du
désengagement de l'Etat dans ledit secteur.
? L'industrialisation extravertie du secteur minier congolais
n'est pas de nature à créer le développement
économique de la RDC, suite aux pertes de capitaux par rapatriements de
profits.
L'objectif de notre travail est d'évaluer la
contribution de l'activité minière sur les indicateurs
économiques nationaux, certainement sur le Budget de l'Etat et, saisir
les retombées engendrées par l'industrialisation extravertie du
secteur minier de la RD Congo.
Pour vérifier notre hypothèse, nous avons
recouru aux méthodes ci-après: La méthode descriptive et
la méthode Analytico-comparative lesquelles méthodes ont
été soutenues par les techniques suivantes :
- La technique documentaire ;
- La technique d'observation ;
- Et la technique de navigation sur Internet
Pour atteindre cet objectif, notre étude s'est
articulée autour de quatre chapitres dont le premier a pu définir
les différents concepts utilisés tout au long de l'analyse afin
de permettre aux lecteurs d'avoir un même entendement que l'auteur.
Nous sommes basés sur l'analyse structurelle du secteur
minier congolais. Il nous a été utile de savoir que : les
activités minières sont exercées par les titulaires d'un
droit minier, par les titulaires des autorisations pour les entités de
traitement ou de transformation, les comptoirs agréés pour
l'achat, la vente et l'exportation des minerais d'exploitation artisanale, et
enfin par les Artisanaux et les Négociants.
La responsabilité industrielle du titulaire est
prévue pour réparer les dommages causés aux personnes, aux
biens et à l'environnement, du fait de ses activités
minières, selon le principe du « Pollueur-Payeur »
(contaminations, pollutions, maladies).
Le Code minier de 2002 est qualifié d'incitateur de
nombreux investisseurs, il est devenu l'objet de plusieurs critiques entres
autres l'exonération des ressources
64
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
minières qui laisse moins de bénéfices au
pays et manque des nouveaux investissements, alors que la croissance
économique de laquelle dépend le développement est
fonction du taux d'investissements. L'application de juillet 2002 au 31
décembre 2016 du Code minier de 2002, a été à la
base de l'augmentation sensible du nombre des sociétés
minières et des droits miniers et des carrières ainsi que de
l'accroissement de la production minière en République
Démocratique du Congo. Néanmoins, l'essor du secteur minier,
censé rapporter à l'Etat des recettes substantielles pour son
développement économique et social, n'a pas su rencontrer ces
attentes.
L'état de lieu de l'industrie minière
après la réforme de 2002 jusqu'à la révision du
code minier de 2018 ; et relever quelques problèmes qui marginalisent la
contribution de l'activité minière aux recettes de l'Etat.
Pour ce, nous avons réalisé que le
problème de la législation congolaise ne réside pas dans
la qualité des normes émises ou le refus de les appliquer. Mais
il nous faut signaler que l'évasion fiscale, la fraude fiscale et le
taux d'imposition effectif élevé dans le secteur minier sont des
facteurs qui influencent négativement sa contribution aux recettes de
l'Etat.
La corruption est favorisée par une mauvaise
gouvernance due à la faiblesse des institutions telles que la police et
le système judiciaire, la mauvaise perception de la redevance
minière, la non-transparence dans ce que les entreprises payent à
l'État et ce que, ce dernier perçoit. La faible participation de
l'Etat au capital des industries extractives et la mauvaise qualité des
infrastructures de transport, sont des déficits de l'industrie
minière qui expliquent en terme réel le désengagement de
l'Etat congolais dans ce secteur levier de l'économie national.
En outre, L'état de lieu de l'industrie minière
nous montre que la grande partie des minerais en RDC n'est pas exploité
par des industries, en l'occurrence les métaux de base (Cu, Co, Zn et
Ni), les métaux précieux et les pierres précieuses, ce qui
facilite l'exploitation artisanale informelle de ces minerais et leur
exportation frauduleuse vers les pays qui disposent les industries de
traitement. Donc le secteur minier congolais est jusqu'à maintenant
semi-industriel, car parmi les 4 filières, seule la filière
cupro-cobaltifère a peu d'industries, les restes sont artisanales. Le
manque d'infrastructures de base et le déficit énergétique
observés dans le secteur minier de la RDC, restent un défi majeur
pour un développement harmonieux de notre pays.
Nous disons que l'économie de la RDC est moins
développée en raison de l'état faible de son industrie
minière et de sa forte dépendance vis-à-vis du secteur
primaire, particulièrement de l'extraction des ressources
minières. L'utilisation judicieuse des recettes du secteur minier pour
améliorer le bien-être des populations et stimuler la croissance
économique, n'est pas une action automatique. De nombreux pays ne
parviennent pas à faire bon usage des recettes tirées des
industries extractives. Malheureusement, la République
démocratique du Congo en fait partie.
65
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
En effet, malgré tous les beaux chiffres sur
l'évolution de la production minière qui existent depuis, la
contribution du secteur minier aux recettes du trésor de façon
générale est très faible par rapport au potentiel, comme
le démontrent les graphiques N°3 et N°4. Lorsque l'on compare
la situation du secteur minier avant et après la réforme
minière 2002, nous constatons que la contribution de l'activité
minière au budget de l'Etat a plus baissé depuis la
libéralisation de ce secteur.
Pendant La période glorieuse de 1967 à 2001, la
contribution de ce secteur dépassait 50% du budget de l'Etat, mais pour
la période 2010 à 2017 dans l'ensemble, au titre de redevance,
droits, impôts et taxes cette contribution a représenté en
moyenne 14,32%.
La contribution marginale du secteur minier aux recettes
propres au budget de l'Etat handicape le financement des dépenses
publiques vu la place qu'occupe l'activité minière dans
l'économie de la RDC. Le résultat de l'exercice 2019, affirme que
le déficit budgétaire de l'Etat s'est accru de 16,7 Millions de
dollar américain, ce qui est une conséquence logique de
l'activité minière par la baisse du prix et de la demande des
minerais sur le marché international.
Il nous faut reconnaitre que les politiques fiscales
définies dans le code minier de 2002, par leur implication ne donnent
pas un profil linéaire aux recettes propres de l'Etat vu la
présence excessive des entreprises privées
étrangères dans ce secteur levier de l'économie
nationale.
La « mauvaise gouvernance » et les défauts de
politiques fiscales ne sont pas les seuls facteurs explicatifs de la faible
contribution des investissements étrangers à une croissance
inclusive et au développement économique de la RDC. Les
rapatriements des profits par les entreprises étrangères
minières freinent le développement économique de la RDC
pour cause des pertes de capitaux issues de ces rapatriements.
Nous proposons pour une sortie de l'enclave dont
l'extraversion minière nous a plongés, une diversification
industrielle du secteur qui soit propice si la participation intégrale
du pouvoir politique est effectivement accompagnée de la bonne
gouvernance. La RDC serait condamnée à ne jamais tirer son
épingle du jeu dans l'exploitation minière, il nous faut alors
une transformation de minerais localement et la formalisation de l'artisanat
minier congolais qui est toujours informel.
66
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
BIBIOGRAPHIE
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« La problématique de l'industrialisation
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à l'adresse
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richesses-du-president-FRN. pdf, consultée le
03/09/202
69
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« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
1. PROBLEMATIQUE 1
2. REVUE DE LITTERATURE 4
3. OBJET D'ETUDE 5
4. OBJECTIFS POURSUIVIS 5
5. HYPOTHESES 5
6. METHODES ET TECHNIQUES 6
7. INTERET DU SUJET 6
8. DELIMITATION DU SUJET 6
9. CANEVAS DU SUJET 7
CHAPITRE 1: LES CONSIDERATIONS GENERALES 8
SECTION 1. L'INDUSTRIALISATION 8
1.1 HISTORIQUE 8
1.2 TYPOLOGIES DES STRATEGIES D'INDUSTRIALISATION 9
a. La stratégie de substitution d'importations et de
remontée des filières 10
b. L'industrialisation par industries industrialisantes 11
c. L'industrialisation extravertie 12
d. Stratégie d'industrialisation a petite
échelle 13
1.3 LES RETOMBEES DE L'INDUSTRIALISATION 14
1.4 SECTION 2. LE SECTEUR MINIE 14
SECTION 3. L'EXTRAVERSION 16
3.1 ORIGINE ET FONDEMENT 17
3.2 CARACTERISTIQUES D'UNE ECONOMIE SOUS L'EXTRAVERSION
(ECONOMIE EXTRAVERTIE)
18
3.3 CONSEQUENCES ET MANIFESTATIONS DE L'EXTRAVERSION 18
3.3.1. Le sous-développement 18
a. Le Bas Niveau de Vie 19
b. Niveau élevé de Croissance
démographique 19
c. Niveau élevé et croissant de sous-emploi et
chômage 19
d. Faible niveau d'infrastructure sociale et
économique de base 19
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
e. Vulnérabilité dans les relations
internationales 20
3.3.2 L'ECONOMIE DEPENDANTE 20
1. Sur le plan commercial 20
2. Sur le plan financier 21
3. Sur le plan technologique 21
4. Sur le plan alimentaire 21
CHAPITRE 2: PRESENTATION DU SECTEUR MINIER 22
SECTION 1. HISTORIQUE DU SECTEUR MINIE 22
SECTION 2. CONTEXTE ACTUEL DU SECTEUR MINIER 24
2.1 L'EVOLUTION DU CADRE REGLEMENTAIRE DU SECTEUR MINIER 25
2.2 ORGANES DE REGULATION DU SECTEUR MINIER 26
2.3 LES CONTRATS MINIERS 28
2.4 LES PRINCIPAUX GROUPES INDUSTRIELS DU SECTEUR MINIER EN
RDC 28
2.5 LA RESPONSABILITE SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE DES
ENTREPRISES MINIERES 29
2.6 RESSOURCES MINERALES 30
SECTION 3. LE CADRE ORGANISATIONNEL DU SECTEUR MINIER 31
3.1 Structure organisationnelle 32
CHAPITRE 3 : LE SECTEUR MINIER ET SES DEFICITS 34
SECTION 1. PRATIQUE FISCALE DANS L'INDUSTRIE MINIERE 34
1.1 LA PRATIQUE FISCALE DANS L'INDUSTRIE MINIERE APRES LA
REFORME DE 2002 34
1.2 LA PRATIQUE FISCALE DANS L'INDUSTRIE MINIERE APRES LA
REVISION DU CODE MINIER
EN 2018 36
SECTION 2. LES DEFICITS DU SECTEUR MINIER 38
2.1 LA SYSTEMATISATION DE LA CORRUPTION DANS LE SECTEUR
INDUSTRIEL MINIER DE LA
RDC 38
2.2 LES PROBLEMES TRANSVERSAUX DE LA BONNE GOUVERNANCE DU
SECTEUR MINIER 40
2.3 LA FAIBLE CONTRIBUTION DE LA REDEVANCE MINIERE AU
DEVELOPPEMENT DES
COMMUNAUTES LOCALES EN RDC 42
2.3.1 La redevance minière, une fiscalité
destinée au développement des communautés
locales. 42
2.3.2. Une recette mal partagée par l'État. 42
71
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
2.4 LA TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES ENTREPRISES
EXTRACTIVES, UN OBJECTIF
REALISTE ? 43
2.5 L'INSUFFISANCE D'INFRASTRUCTURES DE BASE DANS LE SECTEUR
44
SECTION 3. ETAT ACTUEL DE L'INDUSTRIE MINIERE EN RDC 45
3.1. LA FILIERE CUPRO-COBALTIFERE 45
3.2. FILIERE DES METAUX PRECIEUX 47
3.3. LA FILIERE DES PIERRES PRECIEUSES 48
3.4. FILIERE STANNIFERES 48
CHAPITRE 4. ANALYSE DE L'INDUSTRIALISATION EXTRAVERTIE DANS
LES MINES DE LA RDC 50
SECTION 1. L'EVALUATION DE LA CONTRIBUTION DU SECTEUR MINIER
AUX RECETTES DU
TRESOR DE LA RDC 51
1.1. LA CONTRIBUTION AVANT LA REFORME DE 2002 51
1.2. LA CONTRIBUTION APRES LA REFORME DE 2002 52
1.3. IMPLICATIONS DES POLITIQUES FISCALES DU LE SECTEUR MINIER
SUR LES FINANCES
PUBLIQUES 55
SECTION 2. LA FRAGILITE DE L'EXTRAVERSION MINIERE EN RDC 56
2.1. MANQUE D'INVESTISSEMENTS PUBLICS DANS CE SECTEUR 57
2.2. PERTE DES CAPITAUX PAR LE RAPATRIEMENT ET VENTE DES
ACTIFS MINIERS 58
SECTION 3. LA REFLEXION SUR L'INDUSTRIALISATION REPONSABLE DU
SECTEUR MINIER DE
LA RDC 60
3.1. La transformation des minerais localement 61
3.2. La formalisation de l'artisanat minier 62
CONCLUSION 63
BIBIOGRAPHIE 66
1
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
MON EXPOSE DE DEFENSE
Monsieur le président du jury, monsieur membres du
jury, l'auguste assistance
Bonjour !
Avant de me lancer dans le vif de la présentation de
mon travail de mémoire, je souhaiterais rendre gloire à celui qui
est le créateur Dieu tout puissant, qui par sa volonté m'a choisi
pour être parmi les élus de son royaume.
Je tiens également à remercier de vive voix mon
directeur de mémoire, le docteur augustin KUPA pour l'encadrement et le
soutien qu'il m'a apporté pendant l'élaboration de ce labeur
scientifique. Je souhaite par ailleurs profiter de ce temps de parole qui m'est
accordé pour remercier mes parents et tuteurs pour leur volonté
de me payer les frais d'études. Enfin, Je remercie chaleureusement le
public ici présent.
Pour le dire rapidement, mon mémoire porte sur la
problématique de l'industrialisation du secteur minier en RDC sous
l'extraversion.
Le schéma du développement basé sur
l'industrialisation renvoi au problème de choix d'unité de
production selon qu'elle soit de grande taille ou de petite taille.
L'industrialisation, conçue à la fois comme une multiplication
des activités industrielles et comme transformation des processus de
production par l'utilisation des machines, est au coeur du développement
économique de tout pays.
Le débat sur l'industrialisation de la RDC au regard de
son potentiel en ressources et minerais continue de susciter beaucoup de
questionnements. Il nous faut rappeler que la République
Démocratique du Congo dispose d'un potentiel minier très
diversifié et inégalement réparti dans toutes les
provinces du pays. Son secteur minier national composé par des
exploitations minières industrielles et à petite échelle,
ainsi que par des exploitations minières artisanales, a toujours eu une
importance vitale dans l'économie nationale.
Les ressources minérales dont dispose le sous-sol
congolais ont toujours attiré les convoitises des chercheurs,
explorateurs, investisseurs venant de différents horizons depuis
l'époque coloniale. Ce qui avait poussé l'Etat colonial et plus
tard l'Etat congolais à légiférer sur la recherche et
l'exploitation des substances minérales que regorgent le territoire
national dans le but d'éviter tous les abus et les conflits
d'intérêts. En plus L'exportation de produits miniers avait pour
but de développer d'une industrie extractive dont les effets
d'entrainement pouvaient impulser une industrialisation plus diversifiée
dans l'ensemble du pays.
Mais ce qui retient notre attention est de voir que, la RD.
Congo éprouve d'énorme difficulté pour transformer en
richesse ses potentialités minières afin de la mettre au service
de son développement économique. La contribution des exportations
minières aux recettes du trésor ne permet pas à l'Etat
congolais d'investir dans ce secteur levier et de financer les infrastructures
économiques et sociales de base (route, école et
l'électricité).
2
« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
En outre, ce secteur (principalement le cuivre et le cobalt)
connaît un regain de sa production (en 2011 : 522.000 tonnes de Cu,
110.000 tonnes de Co). Pourtant, la rente budgétaire que cette relance
est censée générer suscite un sentiment de
perplexité quant à son niveau jugé trop bas. Ce secteur
minier qui contribue en grande partie dans la croissance économique, est
dominé par des investissements étrangers, ce qui explique le
transfert des profits vers extérieur.
La participation marginale de l'Etat liée au manque des
investissements publics de grande envergure dans le secteur minier et la faible
contribution des exportations minières aux recettes du trésor
sont des facteurs négatifs à la croissance inclusive du pays et
cela explique en grande partie le sous-développement de ce grand pays
d'Afrique centrale.
Nous analysons l'industrialisation extravertie du secteur
minier congolais du fait que ses exportations non compétitives ne
contribuent pas à son développement. La présente
étude tentera d'indiquer la voie de passage vers une industrialisation
complète, responsable et prometteuse du développement. Dès
lors, nous proposons de répondre à la préoccupation
suivante :
? La contribution de l'activité minière au
budget de l'Etat en RDC est-elle à la hauteur de sa potentialité
?
? L'industrialisation extravertie dans ce secteur minier,
est-elle propice au développement du pays ?
Ces questions nous ont conduits à émettre les
hypothèses selon lesquelles :
· Depuis la libéralisation, la contribution du
secteur minier au budget de l'Etat n'est pas significative en raison du
désengagement de l'Etat dans ledit secteur.
· L'industrialisation extravertie du secteur minier
congolais n'est pas de nature à créer le développement
économique de la RDC, suite aux pertes de capitaux par les rapatriements
de profits.
L'objectif de notre travail est d'évaluer la
contribution de l'activité minière sur les indicateurs
économiques nationaux, certainement sur le Budget de l'Etat et, saisir
les retombées engendrées par l'industrialisation extravertie du
secteur minier de la RD Congo.
Pour vérifier notre hypothèse, nous avons
recouru aux méthodes ci-après: La méthode descriptive et
la méthode Analytico-comparative lesquelles méthodes ont
été soutenues par les techniques suivantes :
- La technique documentaire ;
- La technique d'observation ;
- Et la technique de navigation sur Internet
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« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
Pour atteindre cet objectif, notre étude s'est
articulée autour de quatre chapitres dont le premier a pu définir
les différents concepts utilisés tout au long de l'analyse afin
de permettre aux lecteurs d'avoir un même entendement que l'auteur.
Et le second parle de la présentation du secteur minier
qui est notre champ d'étude. Nous sommes basés ici sur l'analyse
structurelle du secteur minier congolais. Il nous a été utile de
savoir que : les activités minières sont exercées par les
titulaires d'un droit minier, par les titulaires des autorisations pour les
entités de traitement ou de transformation, les comptoirs
agréés pour l'achat, la vente et l'exportation des minerais
d'exploitation artisanale, et enfin par les Artisanaux et les
Négociants. La responsabilité industrielle du titulaire est
prévue pour réparer les dommages causés aux personnes, aux
biens et à l'environnement, du fait de ses activités
minières, selon le principe du « Pollueur-Payeur »
(contaminations, pollutions, maladies).
Le troisième qui porte sur le secteur minier et ses
déficits, met en exergue L'état de lieu de l'industrie
minière après la réforme de 2002 jusqu'à la
révision du code minier de 2018 ; et relever quelques problèmes
qui marginalisent la contribution de l'activité minière aux
recettes de l'Etat (ce que nous considérons comme les déficits du
secteur minier).
Pour ce, nous avons réalisé que le
problème de la législation congolaise ne réside pas dans
la qualité des normes émises ou le refus de les appliquer. Mais
il nous faut signaler que l'évasion fiscale, la fraude fiscale et le
taux d'imposition effectif élevé dans le secteur minier sont des
facteurs qui influencent négativement sa contribution aux recettes de
l'Etat.
La corruption est favorisée par une mauvaise
gouvernance due à la faiblesse des institutions telles que la police et
le système judiciaire, la mauvaise perception de la redevance
minière, la non-transparence dans ce que les entreprises payent à
l'État et ce que, ce dernier perçoit. La faible participation de
l'Etat au capital des industries extractives et la mauvaise qualité des
infrastructures de transport, sont des déficits de l'industrie
minière qui expliquent en terme réel le désengagement de
l'Etat congolais dans ce secteur levier de l'économie national. En
outre, l'état de lieu de l'industrie minière nous montre que le
secteur minier congolais est jusqu'à maintenant semi-industriel, car
parmi les 4 filières, seule la filière cupro-cobaltifère a
peu d'industries, les restes sont artisanales. Le manque d'infrastructures de
base et le déficit énergétique observés dans le
secteur minier de la RDC, restent un défi majeur pour un
développement harmonieux de notre pays.
Le quatrième et le dernier chapitre a analysé le
système extractif des ressources minérales en état brut
existant en République Démocratique du Congo. Nous disons que
l'économie de la RDC est moins développée en raison de
l'état faible de son industrie minière. L'utilisation judicieuse
des recettes du secteur minier pour améliorer le bien-être des
populations et stimuler la croissance économique, n'est pas une action
automatique.
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« La problématique de l'industrialisation
du secteur minier en RDC Sous l'extraversion» BONIFACE OKOLONGO
L'INDUSTRIEL
De nombreux pays ne parviennent pas à faire bon usage
des recettes tirées des industries extractives. Malheureusement, la
République démocratique du Congo en fait partie.
En effet, malgré tous les beaux chiffres sur
l'évolution de la production minière qui existent depuis, la
contribution du secteur minier aux recettes du trésor de façon
générale est très faible par rapport au potentiel, comme
le démontrent les graphiques N°3 et N°4. Lorsque l'on compare
la situation du secteur minier avant et après la réforme
minière 2002, nous constatons que la contribution de l'activité
minière au budget de l'Etat a plus baissé depuis la
libéralisation de ce secteur. Pendant La période glorieuse de
1967 à 2001, la contribution de ce secteur dépassait 50% du
budget de l'Etat, mais pour la période 2010 à 2017 dans
l'ensemble, au titre de redevance, droits, impôts et taxes cette
contribution a représenté en moyenne 14,32%.
Il nous faut reconnaitre que les politiques fiscales
définies dans le code minier de 2002, par leur implication ne donnent
pas un profil linéaire aux recettes propres de l'Etat vu la
présence excessive des entreprises privées
étrangères dans ce secteur levier de l'économie
nationale.
La « mauvaise gouvernance » et les défauts de
politiques fiscales ne sont pas les seuls facteurs explicatifs de la faible
contribution des investissements étrangers à une croissance
inclusive et au développement économique de la RDC. Les
rapatriements des profits par les entreprises étrangères
minières freinent le développement économique de la RDC
pour cause des pertes de capitaux issues de ces rapatriements.
Nous proposons pour une sortie de l'enclave dont l'extraversion
minière
nous a plongés, une diversification industrielle du
secteur qui soit propice si la participation intégrale du pouvoir
politique est effective accompagnée de la bonne gouvernance. La RDC
serait condamnée à ne jamais tirer son épingle du jeu dans
l'exploitation minière, il nous faut alors une transformation de
minerais localement et la formalisation de l'artisanat minier congolais qui est
toujours informel.
Monsieur le président du jury, monsieur membres du jury,
l'auguste assistance
Bonjour !
Toute oeuvre humaine étant toujours entachée
d'imperfection, nous n'avons nullement la prétention d'avoir
présenté un travail exempté des fautes, des erreurs, ni
capable de répondre totalement aux besoins des autorités
congolaises, des chercheurs et des-vous. C'est pourquoi nous sollicitons votre
indulgence ainsi que votre contribution pour nous enrichir ou nous
compléter. Nous restons réceptifs et ouvert à vos
critiques, suggestions, conseils et recommandations susceptibles de concourir
à l'amélioration de ce travail.
Je vous dis !
BONOFACE OKOLONGO ONADIGA
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