-' i -'
Epigraphe
« ... Aucune constitution n'est restée telle
qu'elle a été faite. Sa
marche est toujours subordonnée aux hommes et
aux
circonstances ... »
Napoléon
-' ii -'
Dédicace
Au Créateur du ciel et de la terre, le Dieu tout
puissant, immortel et invisible, qui est la source de toute chose pour nous
avoir inspiré à réaliser ce travail,
A vous mon très chers père Roger YALALA
KYATENDA MUKUMBUKUA, pour tant de sacrifices et d'infatigables
encouragements, pour nous avoir témoigné constamment de votre
amour paternel et pour avoir veillé à notre savoir, à
notre savoir-faire et à notre savoir-être.
A ma très chère et tendre mère
Marie Immaculée MIYA MBILIZI, qui ouvrit mes yeux,
conduit mes premiers pas et supporta mes caprices.
A vous mes frères et soeurs : Victor
KATENDA, Bruno LUKABYA, Julienne
WABIGWA, Zita Jessica BYEZYE et à toute la
famille élargie, pour votre sens profond d'une fraternité
véritable, trouvez dans cette plume l'expression de ma gratitude.
A ma future épouse, la mère de mes enfants, je
dédie ce mémoire !
MUGASA YALALA Pascal
-' iii -'
Remerciements
Il est juste pour un auteur au seuil d'une oeuvre scientifique
de reconnaitre que bien peu de ce qu'il écrit lui appartient en propres,
tant il est redevable aux autres du meilleur de ses idées.
Ainsi, disons-nous que la présentation de ce travail
serait un mythe ou une illusion si nous n'avions pas rencontré la
bienveillance du Professeur Jean-Louis ESAMBO KANGASHE qui, en
dépit de ses multiples occupations tant facultaires
qu'extra-académiques, a daigné accepter de présider avec
compétence et sérieux notre travail ; qu'il trouve à
travers ces lignes l'expression de notre gratitude.
Nous exprimons nos sentiments de gratitudes à toutes
les autorités académiques de l'Université Catholique du
Congo en général et en particulier celles de notre faculté
de Droit, pour l'aide scientifique manifestée à notre endroit.
Nous pensons également à notre encadreur
Claude KOMBA pour sa disponibilité et ses orientations,
qui ont été indispensables pour la réalisation de ce
travail.
Nos sentiments de gratitude se veulent au couple
KIBONGE KINENE pour ses encouragements et soutiens.
Nous gardons un souvenir reconnaissant vis-à-vis des
camarades : Clovis OMBA, Gédéon
MANDJA, Josué NDAMUKIA et LOLEKOLA Modeste.
Que tous ceux qui, nombreux dans le silence, n'ont jamais
cessé de nous témoigner leur affection trouvent ici l'expression
de notre reconnaissance.
~ iv ~
Liste des Abréviations et Sigles utilises
·
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AGI
|
: Accord global et inclusif
|
·
|
CENCO
|
: Conférence épiscopale nationale du Congo
|
·
|
CNS
|
: Conférence nationale souveraine
|
·
|
Ed
|
: Editions
|
·
|
HCR
|
: Haut conseil de la République
|
·
|
MLC
|
: Mouvement de libération du Congo
|
·
|
MPR
|
: Mouvement populaire de la révolution
|
·
|
OP.CIT
|
: Opus citatum
|
·
|
OUA
|
: Organisation de l'unité africaine
|
·
|
P
|
: Page
|
·
|
RCD
|
: Rassemblement congolais pour la démocratie
|
·
|
RCD/ML
|
: Rassemblement congolais pour la démocratie/Mouvement de
libération
|
·
|
RCD/N
|
: Rassemblement congolais pour la démocratie/National
|
·
|
RDC
|
: République démocratique du Congo
|
·
|
UA
|
: Union africaine
|
·
|
UCB
|
: Université catholique de Bukavu
|
·
|
UCC
|
: Université catholique du Congo
|
·
|
UDPS
|
: Union pour la démocratie et le progrès social
|
5
INTRODUCTION
Cette introduction présente la position du
problème (I), une justification du choix de l'étude (II) et de la
délimitation de la recherche (III), des hypothèses (IV), de
l'identification des méthodes et techniques de recherche (V), ainsi que
de la subdivision du travail (VI) avant l'annonce du plan
détaillé (VII).
I. POSITION DU PROBLEME
Si en droit constitutionnel congolais la nomination du premier
ministre a toujours été une compétence du président
de la République, sa désignation quant à elle, n'a jamais
été automatique1. En effet, la pratique
constitutionnelle congolaise a ses particularités par rapport au droit
constitutionnel en général en ce sens qu'elle consacre la
différence entre la désignation, la présentation et la
nomination du premier ministre ainsi que son investiture par le
président de la République.
La présentation du premier ministre au président
de la République constitue la dernière étape de la
procédure de sa désignation, qui a varié selon les
Constitutions2 ; et l'étape finale va de sa nomination
à son investiture par le président de la République.
Cette longue procédure, semble s'expliquer, outre la
théorie de la séparation des pouvoirs et la diversité des
régimes politiques, par le fait que le souci qui a toujours animé
le constituant congolais, à savoir la participation des forces
politiques et des représentants du peuple dans la formation du
gouvernement ; afin d'éviter l'arbitraire
1 Cela s'explique par le fait que l'histoire
constitutionnelle congolaise fait état de plusieurs modalités de
désignation du premier ministre, qui précède sa nomination
par le président de la République ; entre autres
l'élection du premier ministre par la CNS, sa désignation par les
forces politiques nationales, sa désignation au sein de la
majorité parlementaire et sa nomination par le choix volontaire du
président de la République.
2 Pour l'Acte portant dispositions
constitutionnelles relatives à la période de transition, le
premier ministre est élu par la Conférence Nationale Souveraine
; Pour la Loi n°93-001 du 02 avril 1993 portant Acte Constitutionnel
harmonisé relatif à la période de transition, c'est au
président de la République qu'il revient de nommer le premier
ministre après consultation des forces politiques de la nation ;
Pour la Constitution de la RDC du 24 juin 1967 et le Décret-loi
constitutionnel n°003 du 27 mai 1997 relatif à l'organisation du
pouvoir en RDC, le Président est lui-même le Chef du
Gouvernement ; Pour la Constitution du 18 février 2006, le
Premier ministre est issu de la majorité parlementaire.
6
que peut user le président de la République dans
la nomination du chef du gouvernement.
En effet, Dans les jeunes Etats africains et asiatiques, le
président de la République jouit non seulement de pouvoirs
considérables, mais aussi, très souvent, d'un prestige immense au
près de la population qui l'entoure parfois d'un véritable
culte.3
D'où le souci du constituant congolais d'écarter
toute tentative d'abus du pouvoir dans le chef du président de la
République, à la lumière des faits qui se sont
déroulés dans l'histoire politique congolaise4 ; mais
aussi puisque la tendance est que les gouvernants ne souhaitent pas être
placés sous l'autorité de la nation et contrôlés par
ses représentants.5
C'est pourquoi, le constituant congolais a toujours
consacré une procédure spéciale en cette matière,
allant de la désignation6 jusqu'à la
présentation au président de la République d'un premier
ministre qu'il sera appelé à nommer.
Dans la même veine, quelques questionnements
présideront notre étude, d'abord celui de savoir s'il existe une
différence entre la désignation et la nomination du Premier
ministre. En d'autres termes, le président de la République est
constitutionnellement obligé de suivre le choix lui
présenté ; ensuite la question du contenu de l'article 78 de la
Constitution du 18 février 2006 concernant la nomination d'un premier
ministre issu de la majorité parlementaire et enfin la
problématique du non respect des prévisions constitutionnelles
concernant la nomination du premier ministre.
3 CHANTEBOUT B., Droit constitutionnel et
science politique, Paris, 14ème édition, Armand
Colin, 1991, 1997, p. 307.
4 Nous faisons ici allusion à la crise
politique institutionnelle qui a prévalu sous l'emprise de la Loi
fondamentale du 19 mai 1960 relative aux structures du Congo où le chef
de l'État et le premier ministre se sont réciproquement
révoqués.
5 GICQUEL J. et GICQUEL J-E., Droit
constitutionnel et institutions politiques, Paris, 23ème
édition, Montchrestien, 2009, p. 388.
6 Cela a été surtout une
réalité en RDC dans la deuxième République avec le
Marechal MOBUTU, qui devenait de plus en incontrôlable ; sans
négliger certaines traces de la dictature observées aussi dans la
troisième République.
7
Telle est l'économie générale des
réflexions qui portent sur cette étude et à ce stade, il
convient d'annoncer la raison d'être et du choix par nous de ce sujet.
II. INTERET DE L'ETUDE
Comme tout travail scientifique, cette étude
présente un double intérêt à la fois
théorique et pratique.
Sur le plan théorique, la recherche a vocation de
contribuer à la vulgarisation de la Constitution en ce qui concerne la
procédure de nomination du premier ministre, principalement les
dispositions organisant les attributs du Chef de l'Etat dans ce domaine.
En effet, il est hors de doute que ces notions
échappent à la majorité des intellectuels, voire une
partie des juristes en formation ; d'où l'intérêt
théorique de cette étude, celui de ressusciter l'histoire
politique congolaise dans ce domaine précis.
Sur le plan pratique, l'étude se propose de faire une
analyse critique des causes et des conséquences de la pratique politique
consistant à passer outre les prévisions constitutionnelles dans
la nomination du premier ministre, pratique ayant revêtu la casquette
d'une coutume constitutionnelle.
Dans ce cadre, la recherche portera la marque d'une
contribution aux prochaines études sur la même question, car nous
estimons que l'effort conjugué est de mettre à la disposition de
la communauté scientifique certaines informations relatives à
cette question.
Cette étude, ne pouvant être menée sans
limite sur le plan temporel et spatial, une délimitation s'impose.
8
III. DELIMETATION DE L'ETUDE
Dans le souci de nous conformer aux exigences scientifiques
de circonscrire notre étude, nous l'avons délimité dans le
temps et dans l'espace.
Sur le plan temporel, notre étude va de la
première République à nos jours. En d'autres termes, il
s'agira d'analyser à la lumière du dispositif constitutionnel, le
régime juridique de la désignation du premier ministre depuis la
première République à nos jours.
Sur le plan spatial comme on peut le constater, nous allons
nous limiter à interroger et à analyser le droit positif
congolais et la pratique politique en la matière.
A ce stade, il convient de donner des hypothèses par
rapport aux problèmes soulevés dans la problématique.
IV. HYPOTHESE DE L'ETUDE
A ce niveau, nous envisageons de répondre
hypothétiquement aux questionnements soulevés dans la
problématique par une hypothèse, qui sera bien approfondie au
cours de cette étude.
En effet, la pratique de la désignation et de la
nomination du premier ministre en droit positif congolais semble toujours
être inconstitutionnelle, dans la mesure où elle n'a que
très peu obéit aux procédures consacrées par la
Constitution dont les causes explicatives seront exposées dans cette
étude.7 Et aussi aux nominations politiques, qui
obéissent aux clauses issues des accords politiques qu'à la
Constitution en vigueur.8
De ce fait, il nous semble que la procédure de
désignation et la nomination du premier ministre peut être
qualifiée dans une certaine mesure, de coutume
7 L'histoire politique de la RDC fait état
d'une part des contestations dans la désignation et la
présentation du premier ministre au président de la
République, appelé à le nommer. Ce qui donnait l'occasion
à cette autorité de passer parfois outre les prévisions
constitutionnelles.
8 La mise en place des gouvernements issus des
accords politiques a toujours été une solution en cas de crise
politique en RDC. Cela peut expliquer certains non respect des
prévisions constitutionnelles dans ce cas d'espèce.
9
constitutionnelle dans ce sens qu'elle se présente
comme une règle de droit non écrite résultant de
précédents concordants auxquels les pouvoirs publics se
soumettent ou acquiescent.9 A cela s'ajoute le fait que cette
pratique a été répétée pendant une assez
longue durée (depuis l'indépendance) au point de donner
le sentiment que cette pratique semble devenir obligatoire.10
En effet, il est évident que la Constitution trouve sa
souplesse dans l'habitude de son adaptation aux situations nouvelles à
ses prévisions ; dans ce cas précis, on fait
référence aux dialogues organisés en vue de solutionner
des crises politiques. De ce fait, cette coutume constitutionnelle trouve son
importance dans sa résolution des lacunes posées par
l'application de la Constitution.
Les hypothèses étant proposées, il serait
convenable que nous identifiions les méthodes et les techniques
d'approches.
V. METHODES ET TECHNIQUES
Dans le souci de bien mener nos investigations, nous allons
recourir à deux approches, à savoir l'approche juridique qui,
dans le cadre de ce travail ne se bordera que sur la méthode
exégétique, et l'approche de science politique, qui ne fera appel
qu'à la méthode empirique.
1. La méthode
exégétique
Etant donné que nos recherches se pencheront plus
à l'analyse des textes juridiques (les Constitutions congolaises et
certains accords politiques), nous optons pour la méthode
juridique, qui s'intéresse à la manière dont le droit
positif entend solutionner une question soulevée.11
Cette méthode nous permettra de faire une analyse
comparative des différentes Constitutions congolaises en rapport avec la
désignation du premier ministre depuis
9 NTUMBA-LUABA LUMU A., Droit constitutionnel
général, Kinshasa, éditions universitaires
africaines, 2007, p. 124.
10 HAMON F. et TROPER M., Droit
constitutionnel, Paris, 32ème édition, Lextenso
éditions, 2011, p. 59.
11 Cette méthode concerne aussi
l'interprétation philologique ou doctrinale d'un texte juridique dont le
sens parait obscur.
10
l'indépendance jusqu'à ce jour ; pour aboutir
à une conclusion selon laquelle soit il y a toujours eu violation de la
constitution à chaque nomination du premier ministre ; soit encore le
contraire dans la mesure du possible.
Pour ce faire, la technique qui nous semble la meilleure est
celle documentaire, elle trouvera sa consistance dans la lecture d'un nombre
important d'ouvrages, articles et les constitutions congolaises, pour atteindre
notre finalité scientifique, à savoir celle de découvrir
les causes et les conséquences de cette pratique politique contredisant
toutes les lois fondamentales connues par la République
démocratique du Congo.
2. La méthode empirique
Cette méthode, qui ne s'appui que sur
l'expérience et l'observation de la réalité politique en
se passant des théories et raisonnements, va nous permettre de
confronter les prévisions constitutionnelles concernant la mise en place
de l'exécutif avec les différentes nominations du premier
ministre depuis l'indépendance, ainsi que les raisons politiques de
toutes ces nominations dans la pratique politique congolaise.
Dans le sens de spécifier les matières ainsi que
la nature des données qui seront traitées dans notre
étude, il nous est indéniable de subdiviser notre travail.
VI. SUBDIVISION DE L'ETUDE
Cette étude se divise en deux chapitres :
? Le premier chapitre traitera le régime juridique de
la désignation du premier ministre par l'analyse de la question tant en
régime présidentiel que parlementaire ;
? Le second portera sur l'examen des modalités
pratiques de désignation du premier ministre aussi bien en régime
présidentiel que parlementaire.
Et notre étude sera bouclée par une conclusion,
qui déterminera si la pratique de désignation du premier ministre
est du domaine constitutionnel ou de la coutume constitutionnelle en droit
positif congolais.
11
VII. DIFFICULTES RENCONTREES
Pour mener cette étude, qui porte sur la
désignation du premier ministre en droit positif congolais, nous nous
sommes à bien des difficultés, notamment :
- L'accessibilité difficile à certains textes
juridiques et constitutionnels, ainsi qu'aux accords politiques ;
- Un autre problème est celui de la documentation
nécessaire, du fait que les éléments nécessaires
à cette étude sont éparpillés.
Du moins, les éléments et textes
constitutionnels trouvés nous ont permis de réaliser cette
modeste étude, dont nous pensons être une contribution
considérable en ce qui concerne l'histoire politique
12
PLAN DETAILLE DU TRAVAIL
Introduction
Chapitre I : Le régime juridique de la
désignation du premier ministre Section I : Désignation du
premier ministre en régime présidentiel
§1. Désignation du premier ministre par le
président de la République
A. Cas de la majorité présidentielle au
Parlement
B. Cas d'absence de la majorité présidentielle au
Parlement
§2. Désignation du premier ministre par le
Parlement
A. Cas d'un premier ministre non parlementaire
B. Cas d'un premier ministre parlementaire
Section II : Désignation du premier ministre en
régime parlementaire
§1. Désignation du premier ministre dans la
majorité parlementaire
A. Garantie de la stabilité
B. La problématique de la variation de la majorité
parlementaire
§2. Désignation du premier ministre dans la
classe politique
A. La consultation de la classe politique
B. Le dialogue entre la classe politique et la
société civile
Chapitre II : Des modalités pratiques de la
désignation du premier ministre en droit positif congolais
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