Enjeux des nouvelles pratiques religieuses dans l’église catholique romaine à Cotonou.par Yaovi Martin CAPO Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise en Sociologie-Anthropologie 2018 |
1.2. Délimitation thématiqueDans cette recherche, il ne s'agit pas d'aborder toutes les pratiques de religiosité populaire qui existent dans l'Eglise catholique romaine, ni d'appréhender l'institution dans son entièreté. Mais il semble opportun de focaliser essentiellement l'attention sur les nouvelles pratiques religieuse ainsi que certaines pratiques populaires anciennes, qui sont aujourd'hui revitalisées et passent pour la chasse gardée des mouvements charismatiques de l'Eglise. De ce fait, l'intérêt sera porté sur les cultes populaires qui privilégient les expériences spirituelles exceptionnelles, les guérisons miraculeuses, la dévotion personnelle, et toutes sortes de charismes. A la lumière de tout ce qui précède, le sujet de cette recherche s'inscrit certes dans la sociologie des religions, mais, vu qu'il porte sur le catholicisme dans une approche comparative avec les NMR, il se retrouve dans la sociologie du christianisme. 1.3. Pertinence de la rechercheElle renferme la justification du choix du sujet, du cadre de la recherche, et la pertinence sociale et scientifique du sujet. 1.3.1. Justification du choix du sujetL'Eglise catholique romaine a toujours été confrontée aux mouvements schismatiques ou sectaires. Son histoire en est remplie depuis les Apôtres jusqu'à notre époque. Mais elle n'a jamais été aussi mise à l'épreuve du sectarisme qu'elle ne l'est depuis plus de cinq décennies. Dans tous les pays, comme au Bénin, on constate la désaffection des Eglises catholiques locales au profit des NMR dont la prolifération paraît remarquable. Un véritable défi semble lancé à toutes les institutions religieuses historiques. Ainsi le développement de nouvelles pratiques religieuses acceptées par le clergé et qui relèvent souvent de l'initiative des laïcs semble redonner espoir à plus d'un tant du côté des autorités de l'Eglise que du côté des fidèles. C'est la raison fondamentale du choix d'investiguer sur les probables enjeux qui encourageraient une telle ouverture aux pratiques qui parfois dérogent à l'orthodoxie de l'Eglise. 1.3.2. Justification du choix du cadreNous avons choisi la ville de Cotonou parce qu'elle est située dans « l'archidiocèse de Cotonou, [qui est] la circonscription ecclésiale la plus ancienne, la plus peuplée, et la plus active du pays » (Alladaye, 2003, p. 299). Aussi faut-il reconnaître que cette ville est le foyer d'émergence de toutes sortes de NMR à l'image des grandes métropoles du monde2(*). Au surplus, les menaces qui secouent l'Eglise catholique locale commencent toujours dans les villes avant de s'étendre vers les zones périurbaines et villageoises. De même les nouvelles pratiques de religiosité les plus remarquables dans l'Eglise catholique locale ont aussi émergé dans les villes, en l'occurrence Cotonou, dans un contexte de crise sociopolitique et de pauvreté inhérente à la vie citadine. En conséquence, Cotonou offre plus d'opportunités pour observer le phénomène de l'effervescence religieuse et la concurrence que se livrent ostensiblement ou non les différentes Eglises présentes dans le champ religieux. La facilité d'avoir accès aux informations a motivé ce choix. * 2 « En effet, que ce soit le catholicisme tout d'abord, l'Église adventiste (...), les Assemblées de Dieu (...), puis l'Église évangélique (...) et enfin le Renouveau catholique (...), toutes ces formations religieuses [s'implantent] dans les principales villes, comme les « grains d'un chapelet » » (Perretant-Aubourg 2011, p. 186) |
|