Partie III : Résultats d'hypothèses
Voici maintenant les résultats des hypothèses que
je me suis posées.
Hypothèse 1 : Les conditions de
vie actuelles des gens vivant dans les zones à risques et à
proximité de la Rivière Haut-du-Cap représentent-elles une
bonne image pour le pays ?
La population d'Haïti est la plus pauvre de la
région. Le revenu annuel par habitant, soit 250 $ des EU, est nettement
inférieur à un dixième de la moyenne pour les pays de
l'Amérique Latine. La pauvreté rurale est encore plus
prononcée que la pauvreté urbaine puisque 80% de la population
rurale haïtienne vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette
pauvreté est accentuée par une situation sociale
désastreuse : espérance de vie de 54 ans ; 47.8% des adultes
alphabétisés ; 63% de la population privée d'accès
à l'eau potable ; 55% des services de santé et 75% de
l'assainissement... On assiste également à une dégradation
accélérée de l'environnement. La pauvreté ambiante
affecte significativement efforts et investissements consentis pour lancer tout
processus de développement économique et social durable.
Le problème des risques et des catastrophes (naturels
ou anthropiques) est une question cruciale en Haïti. En effet, de par sa
position géographique et sa structure géologique, le pays est
exposé et est sous la menace permanente de nombreux risques naturels
qui, du fait même de la dégradation de l'environnement et de la
situation politique et socio-économique générale, causent
des dégâts importants. L'accroissement constant de la population
rend le problème encore plus épineux. Par ailleurs, on constate
l'absence des mesures significatives pour réduire les
vulnérabilités et diminuer du même coup l'impact de tels
phénomènes.
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Une partie de l'eau de pluie ou de la neige est retenue par le
sol, absorbée par la végétation, ou évaporée
; le reste, l'eau de ruissellement, atteint le lit des cours d'eau. Les crues
se produisent lorsque
De nombreux désastres naturels ont frappé ce
pays. Cyclones, inondations, sécheresses, glissements de terrain sont
parmi les plus courants. En même temps, la situation d'extrême
pauvreté aggrave les menaces. Ainsi, la déforestation croissante
augmente la récurrence des inondations et glissements de terrain. Le
niveau de pauvreté crée un état chronique de
vulnérabilité. Cette vulnérabilité accrue est due
à de nombreux facteurs qui entretiennent et maintiennent la
pauvreté : la dette, la précarité des finances publiques,
l'insécurité alimentaire, les conflits agraires, la destruction
des marchés locaux par le dumping des pays riches, l'accès
réduit aux services sociaux de base, le chômage, le taux de
séropositivité, etc.
Pour répondre à cette hypothèse, de toute
franchise, il faut dire non, qu'en aucun cas les conditions de vie actuelles
des gens vivant dans les zones à risques et à proximité de
la Rivière Haut-du-Cap ne représentent pas une bonne image pour
le pays voire la ville du Cap. En économie politique, on parle de
chômage déguisé. Eh bien ! C'est de même pour ces
gens là qui habitent dans ces zones à risques, dans des petits
logis sans aucune norme et surtout ceux construits, dirais-je, dans le lit de
la Rivière, leurs conditions de vie révèle à clair
qu'ils vivent une vie déguisée (infernale) et inhumaine.
Car par le biais d'un sondage mené auprès de la
population Capoise en Septembre 2015 sur un échantillon de 130 personnes
80.76% ont déclaré qu'ils n'habitent pas une zone confortable
parce que l'absence des services, des infrastructures et les inondations leur
rendent très vulnérables et inquiets. 80.76% disaient que s'ils
trouvaient un autre endroit confortable pour habiter, un éventuel
déplacement ne leur dérangera pas ; et qu'ils espèrent une
autre image de la ville et désirent contribuer à cette fin
à 100%.
Donc suite aux interviews réalisées avec les
professionnels du secteur, et avec l'aide du tableau analytique et de la
matrice SWOT, on peut considérer que l'hypothèse est
validée. Les conditions de vie actuelles de ces gens dans ces zones est
une mauvaise image pour le pays d'Haïti.
Hypothèse 2 : En plus du
problème de mauvais ou pas de logement, il y a les
phénomènes d'inondation. Inondation, invasion d'un
territoire par les eaux, due à une crue des cours d'eau ou à
l'avancée de la mer.
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le sol et la végétation ne peuvent pas assimiler
toute l'eau de ruissellement et provoquent une élévation du lit
du cours d'eau. Le plus souvent, celui-ci ne déborde pas, mais l'eau
ruisselle parfois dans des quantités qui ne peuvent être
transportées dans les lits des rivières ni retenues dans les
bassins naturels et les réservoirs artificiels situés
derrière les barrages. Le cours d'eau déborde et il se produit
alors une inondation.
Environ 30 p. 100 des précipitations ruissellent, et
à cette quantité peuvent encore s'ajouter des masses de neige
fondue. Beaucoup de rivières connaissent des crues périodiques au
printemps et débordent de leur lit pour atteindre leur plaine
d'inondation. Ces plaines d'inondation sont, ou devraient être, exemptes
de toute construction. Les inondations subites, qui peuvent survenir en automne
dans les régions méditerranéennes, sont
généralement dues à des précipitations intenses sur
une zone relativement réduite. Les pratiques agricoles intensives
diminuent la capacité du terrain à retenir l'eau et augmentent le
ruissellement. La maîtrise des inondations passe par le reboisement et
par la mise en oeuvre de méthodes efficaces de traitement des sols et de
conservation, et de reboisement.
Les régions côtières sont
occasionnellement inondées par des marées anormalement hautes
produites par des vents violents à la surface des océans, par des
tsunamis, provoqués par des tremblements de terre sous-marins, ou par
des cyclones. Ces derniers occasionnent périodiquement la montée
des eaux de l'océan..., entraînant parfois, la mort de centaines
de milliers de personnes.
Les effets des inondations ne se limitent pas aux dommages
matériels et humains directs ou indirects à la suite des
épidémies provoquées par le manque d'eau potable. Les eaux
de ruissellement rapides entraînent l'érosion du sol ainsi que des
problèmes de dépôts de sédiments, surtout en aval.
Les frayères à poissons et les autres habitats de la vie sauvage
sont souvent détruits. Lorsqu'elles se prolongent, les inondations
retardent la circulation, endommagent les systèmes de drainage et
compromettent les pratiques agricoles. Les culées de ponts, les rives,
les embouchures d'égouts sont endommagées ; la navigation et
l'approvisionnement en énergie hydroélectrique sont compromis.
Les méthodes fondamentales de contrôle des
inondations ont été mises en pratique depuis longtemps, notamment
le reboisement et la construction de levées, barrages, réservoirs
et canaux d'inondation (canaux artificiels qui détournent l'eau des
crues).
Les Chinois construisirent des levées pour
surélever les rives du Huang he en supposant qu'ainsi confiné le
fleuve creuserait son lit afin de contenir un débit maximal. Le
résultat, cependant, fut une élévation du lit du fleuve,
parce que les dépôts sédimentaires de sols alluviaux, qui
se répartissaient avant sur l'intégralité de la plaine
d'inondation lors des crues annuelles, furent alors confinés sur le lit
du fleuve. En quatre mille ans, le niveau du fleuve s'éleva
jusqu'à plus de 10 m au-dessus de la plaine environnante. En 1887, la
rupture des levées entraîna la mort de plus d'un million de
personnes.
Des levées furent construites voilà quelques
siècles sur la Loire, le Pô, le Danube, le Rhin, le Rhône et
la Volga, et complétées par le reboisement et par des
réservoirs de retenue. Les inondations de la Garonne, qui submergea
Toulouse en 1875, sont redoutables. Le Rhin a vu son cours déborder ces
dernières années. La Seine, pourtant plus paisible, inonda Paris
en 1910. Depuis, des barrages furent construits en amont de la capitale. Les
levées sont toujours utilisées de façon intensive,
notamment sur le Mississippi, où le fleuve a été
confiné en un lit étroit, creusé et dragué.
Les barrages sont utilisés depuis plusieurs
siècles comme réservoirs d'eau pour l'irrigation et pour produire
de l'énergie. Ce n'est que récemment que certains ont
été construits spécifiquement pour le contrôle des
inondations. Une méthode efficace de contrôle des crues, et plus
généralement de distribution de l'eau, consiste à
bâtir des barrages et des réservoirs sur le cours supérieur
des cours d'eau, de façon à stocker l'eau pendant les
périodes de ruissellement intense et à la libérer
progressivement pendant les saisons sèches. C'est le cas de
l'aménagement du Rhône, des réservoirs du projet
hydroélectrique La Grande, au Québec, et des barrages de la
Tennessee Valley Authority, aux États-Unis. Quand les affluents sont
à leur niveau normal, ces barrages ne servent qu'à produire de
l'énergie et à fournir de l'eau pour des utilisations
variées. Quand le niveau monte, le débit est
régulé. Les barrages les plus proches des sources des affluents
contiennent les eaux d'inondation, tandis que ceux placés en aval vident
lentement leurs réservoirs normaux et sont drainés. Par
conséquent, les eaux d'inondation sont libérées en
direction de chaque barrage successif et se déversent finalement dans la
rivière principale, dont la capacité a été accrue
par redressement et creusement.
La construction de canaux d'inondation sur les parties
inférieures des rivières permet de détourner les eaux
d'inondation. Le lit des rivières est élargi à certains
endroits et les rivières peuvent déborder sans dommage.
L'inondation de certaines zones confinées empêche celle d'autres
zones. Les Égyptiens ont utilisé le principe de l'inondation
contrôlée pendant des milliers d'années. La
fertilité constante de la vallée du Nil dépendait
d'inondations périodiques, qui déposaient le limon, très
riche, par sédimentation. Depuis les années 1960, cependant, la
réduction dramatique de la quantité de sédiments
atteignant le cours inférieur du fleuve en raison de la création
du lac Nasser derrière le grand barrage d'Assouan a souligné
combien l'Homme peut perturber l'équilibre d'un système dynamique
naturel comme celui d'un fleuve sujet à des crues
régulières.
Sur les littoraux, des digues peuvent être construites
pour lutter contre l'avancée de la mer. Le plan Delta est un projet
néerlandais commencé en 1958 et terminé en 1985 qui
consiste en une série de barrages géants qui relient les
îles situées dans le delta du Rhin, de la Maas et de l'Escaut. Une
énorme barrière de 9 km de long est abaissée en cas de
prévision d'inondation marine. En temps normal, les marées ne
sont pas arrêtées (47).
Nous venons de faire un long parcours sur le vocable
inondation et nous voyons aussi comment les autorités des pays
sérieux du monde ont procédé pour affaiblir ou
gérer ces genres de catastrophes. Lorsque nous considérons les
zones à risques de la ville du Cap-Haïtien, nous voyons des
constructions anarchiques et très entrelacées, elles se trouvent
construites même dans le lit de la Rivière, c'est le cas du
quartier de Blue Hills. Le pire, c'est que ces maisonnettes représentent
les rivages même de celle-ci, à la longueur de la rue 5 Boulevard
à Haut-du-Cap. Quel danger et quelle imprudence ! J'ai ma tante qui
possède une maison à « Cité du peuple » au
littoral de la Rivière, et quand elle est en crue les eaux couvrent
presque totalement le rez-de-chaussée.
47 . "inondation." Microsoft® Études 2009
[DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
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Normalement, pour dire la vérité, toute la
vérité et rien que la vérité, ces espaces où
les gens ont construit malhonnêtement ont été
remblayés avec des fatras, où ils ont poussé la
Rivière et la mer avec ces genres de matière qui ne sont pas
durables et solides, ils connaissent des moments noires et sont toujours la
proie aux inondations et aux marées montantes.
Certains n'en ont même pas de logement. Prenons cet
exemple palpable : beaucoup de personnes quittent leurs zones (communes) et
entrent à Cap-Haïtien où ils louent pour 2000 à 2500
gourdes, aux bords de la mer ou de la Rivière Haut-du-Cap, une petite
chambre construite en palette ou en bois, sans latrine en faisant leurs besoins
à même le sol, en vue d'assurer l'éducation de plusieurs
enfants tout en polluant l'environnement. D'ailleurs, il n'est pas de mise
surtout en ce XXIe, qu'une famille de plusieurs enfants habite une
seule chambre et même sans structures. C'est la promiscuité ; et
ces conditions de vie sont très alarmantes et critiques au sein du pays,
notamment à Cap-Haïtien. C'est la raison pour laquelle nous
lançons un S.O.S. à tous les agents de développement du
monde en vue de voler au secours de la ville de manière solidaire.
L'hypothèse deux est donc validée. Il faut
effectivement que l'État Haïtien prenne sa responsabilité en
main en vue de restaurer le cadre de vie de ces gens en extrême
difficulté, pour afficher Haïti au rang des nations soeurs de la
Caraïbe.
Hypothèse 3 : Le concept d'un
déplacement des gens est un élément prioritaire de la
population, car il permettra une amélioration de leur cadre de vie et de
créer ainsi une attraction touristique et de parvenir au
développement durable.
a) L'analyse des réponses obtenues
- Parmi les personnes enquêtées, 73% ont
déjà entendu parler des conditions de vie saines. - 92.3% ont
déclaré que leur environnement est actuellement malsain.
- 96.15% ont dit qu'il n'existe pas des groupes chargés
de ramassage ou de traitement des déchets en vue de protéger leur
environnement.
- 69.23% ont dit oui qu'à plusieurs fois elles ont
été frappées d'inondations ; et 26.92% ont dit qu'elles en
ont été frappées environ deux fois d'inondations.
- 80.76% ont dit non qu'elles ne se sentent pas habiter une
zone confortable, parce que l'absence des services, des infrastructures et les
inondations leur rendent très vulnérables et inquiets.
- 53.84% ont dit que la qualité de leurs maisons est
mauvaise ; et 38.46% ont dit que la qualité de leurs maisons est plus ou
moins.
- 38.46% ont déclaré que lorsque Haut-du-Cap
inonde ces quartiers à risques et lors des autres cas des forces
majeures, les autorités étatiques distribuent des nourritures ;
61.53% disent qu'elles gardent le calme comme si rien n'était ; et ne
montent aucun projet de redressement et d'amélioration de la
situation.
- 65.38% disent qu'elles ne voient pas que le Cap en tant que
deuxième ville projette une image positive en ce qui a trait à la
propreté, l'environnement, la sécurité, les modes de
constructions etc.
- 100% ont déclaré qu'elles veulent trouver un
développement durable de cette ville.
- 80.76% ont déclaré que si elles trouvent un
autre endroit confortable pour habiter, un éventuel déplacement
ne leur dérangera pas.
- 100% ont dit qu'elles veulent délibérément
contribuer à ce changement de la ville du Cap-Haïtien.
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b) Présentation des graphiques du sondage
Nombre d'enquêtées : 130 personnes
1) Avez-vous déjà entendu parler des conditions de
vie saines ?
|
|
Oui 95 / 73%
Non 35 / 26.92%
|
2) Comment est actuellement votre environnement ?
|
|
Propre 10 / 7.69%
Malsain 120 / 92.3%
|
3) Existe-t-il très souvent et toujours des groupes
chargés de ramassage ou de traitement des déchets en vue de
protéger votre environnement ?
|
|
Oui 5 / 3.84%
Non 125 / 96.15%
|
4) Avez-vous déjà été frappé
d'inondations ?
|
|
Oui, plusieurs fois 90 / 69.23%
Environ deux fois 35 / 26.92%
Non 5 / 3.84%
|
5) Sentez-vous vous habiter dans une zone confortable ?
|
|
Oui, parce que toutes les conditions sont réunies
Non, parce que l'absence des services, des infrastructures et
les inondations nous rendent très
vulnérables et inquiets 105 / 80.76%
Je ne sais pas) 25 / 19.23%
|
6) Comment est la qualité de votre maison ?
|
|
Bonne qualité 10 / 7.69%
Plus ou moins 50 / 38.46%
Mauvaise qualité 70 / 53.84%
|
7) Comment comportent les autorités étatiques
lorsque Haut-du-Cap inonde ces quartiers à risques et lors des autres
cas des forces majeures ?
|
|
|
Elles distribuent des nourritures 50 / 38.46%
Elles montent des projets de redressement et
d'amélioration de la situation
Elles gardent le calme comme si rien n'était 80 /
61.53%
|
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8) Voyez-vous que le Cap en tant que deuxième ville
projette une image positive en ce qui a trait à la propreté,
l'environnement, la sécurité, les modes de constructions etc.
?
Oui
Non 85 / 65.38%
Je ne sais pas 45 / 34.61%
|
9) Voulez-vous trouver un développement durable de cette
ville ?
|
|
Oui 130 / 100%
|
|
Non
|
10) Si vous trouvez un autre endroit confortable pour habiter,
un éventuel déplacement ne vous
|
dérangera pas ?
|
|
Oui 10 / 7.69%
|
|
Non 105 / 80.76%
|
|
Je ne sais pas 15 / 11.53%
|
11) Voulez-vous délibérément contribuer
à ce changement de la ville ?
|
Oui 130 / 100%
|
Non
|
12) Vous êtes : collégien/lycéen,
étudiant, cadre, en recherche d'emploi, profession libérale ?
|
Collégien/lycéen 15 / 11.53%
|
Étudiant 20 / 15.38%
|
Cadre 10 / 7.69%
|
En recherche d'emploi 55 / 42.30%
|
Profession libérale 30 / 23%
|
13) Vous êtes : un homme, une femme ?
|
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Un homme 65 / 50%
|
Une femme 65 / 50%
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Donc l'hypothèse trois est validée. On constate
un très grand réveil des consciences de tous les gens des zones
à risques. Les gens sont prêts à protéger leurs vies
et l'environnement de manière à ce que le blason de la ville du
Cap soit redoré, alors que ce n'étais pas leur
préoccupation principale dont il y a de cela quelques décennies
depuis que l'essentiel étais négligé.
|