· AFP : Agence France-Presse
· ANAH : Agence Nationale pour
l'Amélioration de l'Habitat
· BNC : Banque Nationale de Crédit
· BRH : Banque de la République
d'Haïti
· CEPAL : Commission économique pour
l'Amérique Latine et la Caraïbe
· CMU : Couverture Maladie Universelle
· COS : Coefficient d'Occupation des
Sols
· DAL : Droit au logement
· EBCM : Enquête Budget-Consommation des
Ménages
· EPPLS : Un quartier de la ville du Cap
· IHSI : Institut Haïtien de Statistique et de
l'Information
· MDE : Ministère De
l'Environnement
· MEF : Ministère de l'Économie et
des Finances
· OBS : Nouvel Observateur
· OMS : Organisation mondiale de la santé
· ONA : Office National d'Assurance
Vieillesse
· ONG : Organisation Non Gouvernementale
· ONU : Organisation des Nations Unies
· PAS : Programmes d'Ajustement
Structurel
· PEA : Population Économiquement Active
· PIB : Produit Intérieur Brut
· PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
· POS : Plans d'Occupation des Sols
· RMI : Revenu Minimum d'Insertion
· S.N.G.E : Le Système National de Gestion de
l'Environnement
· S.O.S : Save Our Souls « sauvez nos
âmes. »
· SD : Schémas Directeurs
· SDAU : Schémas d'Aménagement et
d'Urbanisme
· SHADA : Société
Haïtiano-Américaine de Développement Agricole
· SWAT : Forces, Faiblesse, Menace, ou
Opportunité
· U.S : Refuse Act
· UEH : Université d'État
d'Haïti
· UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Éducation, la Science et la Culture
Nul n'ignore que l'urbanisme, discipline de la
géographie et de l'architecture dont l'objet est l'aménagement et
l'organisation des villes et de leurs environs. C'est aussi l'ensemble des arts
et des techniques concourant à l'aménagement des espaces urbains
en fonction de données démographiques,
économiques, esthétiques en vue du bien-être
humain et de la protection de l'environnement (1).
Le terme « urbanisme » est une création
récente : il est apparu dans la langue française au cours des
années 1910 pour désigner un champ d'action pluridisciplinaire
nouveau, né des exigences spécifiques de la société
industrielle. Développant une pensée et une méthode de
penser sur la ville, l'urbanisme se présente comme la science de
l'organisation spatiale et comporte une double face théorique et
appliquée. C'est l'art d'aménager et d'organiser les
agglomérations urbaines et, de façon plus précise, l'art
de disposer l'espace urbain ou rural (bâtiments d'habitation, de travail,
de loisirs, réseaux de circulation et d'échanges) pour obtenir
son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux. Cette
discipline s'est progressivement imposée dans le monde entier.
L'urbanisme comprend l'ensemble des règles relatives à
l'intervention des personnes publiques dans l'utilisation des sols et
l'organisation de l'espace. Il définit la disposition matérielle
des structures urbaines en fonction des critères de l'architecture et de
la construction.
Vers le milieu du XXe siècle, l'urbanisme
s'est élargi pour faire place à une réflexion sur
l'environnement économique et social des sociétés. Il
s'est développé selon deux grands courants issus des utopies du
XIXe siècle : l'urbanisme progressiste, dont les valeurs sont
le progrès social et technique, l'efficacité et l'hygiène,
élabore un modèle d'espace classé, standardisé et
éclaté ; l'urbanisme culturaliste, dont les valeurs sont,
à l'opposé, la richesse des relations humaines et la permanence
des traditions culturelles, élabore un modèle spatial
circonscrit, clos et différencié. Les éléments
caractéristiques de l'urbanisme moderne sont les plans
généraux d'urbanisme, qui résument les objectifs et les
limites de l'aménagement des sols ; les contrôles du zonage et des
subdivisions, qui spécifient l'utilisation autorisée des sols,
les densités, les conditions requises pour les rues, les services
publics et les autres aménagements ; les plans de la circulation et des
transports en commun, les stratégies de revitalisation économique
des zones urbaines et rurales en crise ; les stratégies de soutien des
groupes sociaux défavorisés et les principes de protection de
l'environnement et de préservation des ressources rares.
En tant que tissu de l'organisation humaine, la ville est
aujourd'hui un système complexe. À un premier niveau, l'urbanisme
concerne l'aménagement des quartiers selon des critères
esthétiques et fonctionnels et la création des services publics
indispensables. À un second niveau, il concerne le milieu socioculturel,
l'éducation, le travail et les aspirations des résidents, le
fonctionnement général du système économique auquel
ils appartiennent, la position qu'ils occupent dans ce système et leur
capacité à prendre ou à influencer les décisions
politiques qui affectent leur vie quotidienne.
Toujours vers le milieu du XIXe siècle, une
partie des villes européennes apparaissaient anachroniques, impropres
à remplir les fonctions que leur imposaient l'industrialisation et les
concentrations démographiques. Pour survivre et s'adapter, elles
réclamaient des transformations globales de grande envergure.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grands
travaux de reconstruction des villes et l'urgence du logement
entraînèrent une application massive des principes de la charte
d'Athènes. Ils inspirèrent d'abord la rénovation des
quartiers et des centres urbains anciens, c'est-à-dire leur
démolition au nom de l'hygiène et de la modernisation et leur
reconstruction selon les normes nouvelles. Ce type de rénovation
débuta d'abord aux États-Unis sous l'influence des anciens
protagonistes du Bauhaus et gagna progressivement l'Europe. Elle a permis en
région parisienne plus de cent opérations couvrant près de
600 hectares (à Paris les secteurs du Front de Seine, des
Halles-Beaubourg et de la place d'Italie). Les villes orientales ne furent pas
épargnées par cette chirurgie radicale, comme en
témoignent
1. Le Grand Robert de la langue française.
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certaines opérations au Maroc et au Moyen-Orient.
L'urbanisme progressiste inspira également (et inspire toujours)
l'aménagement des périphéries urbaines, qu'il s'agisse de
quartiers nouveaux.
S'agissant de l'aménagement des
périphéries urbaines, il faut de toute façon en planifier.
La planification urbaine est la méthode de prévision et
d'organisation qui permet aux autorités publiques d'orienter et de
maîtriser le développement urbain par l'élaboration et la
mise en oeuvre de documents d'urbanisme. Elle s'exprime par les plans
d'occupation des sols (POS) et les anciens SDAU, appelés aujourd'hui
schémas directeurs (SD). Les POS sont des documents qui
déterminent avec précision l'affectation des sols et les
règles de leur utilisation ; les SD définissent quant à
eux les règles générales du développement urbain
à l'échelle d'une ou de plusieurs agglomérations. Le
maillage de la planification urbaine s'insère dans celui de la
planification générale de l'espace et rejoint de ce fait les
préoccupations d'aménagement du territoire.
Dans les pays développés comme la France par
exemple, le POS détermine les règles générales de
l'utilisation et de la destination des sols dans un périmètre qui
est généralement celui de la commune. Le POS se compose d'un
document graphique et d'un règlement. Il comporte un zonage et des
prescriptions d'urbanisme, établissant pour chaque zone un coefficient
d'occupation des sols (COS). Il détermine au minimum l'affectation des
sols et la nature des activités qui peuvent y être
exercées, prescrit le droit d'implantation des constructions, leur
destination et leur nature (un permis de construire doit impérativement
respecter le POS). Le POS doit se fonder sur les données existantes pour
prévoir, programmer et maîtriser l'urbanisation et
l'équipement de la commune à moyen terme. Le conseil municipal
prend la décision d'élaborer un POS ; les administrés ont
alors la possibilité de le consulter et de le contester le cas
échéant. Susceptible d'évoluer, le POS peut par
conséquent être révisé. Il constitue un document de
planification urbaine essentiel, placé entre les mains des élus
locaux qui peuvent ainsi gérer et maîtriser la croissance de
l'aménagement urbain. Dans certains lieux, l'utilisation de certains
sols est réglementée par la loi, qui spécifie les
restrictions générales concernant la hauteur, le volume et
l'usage des bâtiments. D'autres règlements contiennent les normes
générales, beaucoup plus souples, concernant les usages multiples
ou l'architecture d'un bâtiment. Les règles de la construction et
du logement portent sur la qualité et la sécurité de la
construction de nouveaux bâtiments ainsi que sur leur entretien
ultérieur. Dans la plupart des cas, les règles spécifient
les matériaux devant être utilisés, leur qualité
minimale et les éléments de construction nécessaires
à une structure appropriée à l'occupation humaine.
Les urbanistes ont maintenant compris qu'une ville est
affectée par les conditions économiques régionales,
interrégionales, nationales et internationales. Ils savent
également que l'efficacité des plans dépend de la
qualité de l'analyse et de l'interprétation de ces conditions
(2).
Effectivement, si le mot proposé en 1842 par «
Richard de Radonvilliers » et dont la paternité du vocable «
urbanisme » est attribuée à Idelfonso Cerdà dans son
ouvrage Théorie générale de l'urbanisation
publié en 1867, la ville a toujours été un sujet de
réflexion récurrent chez les penseurs. Et depuis la fin du XIXe
siècle, de nombreux auteurs se sont penchés sur la question,
proposant chacun leur propre approche : sociologique bien sûr, mais aussi
anthropologique, architecturale, artistique, voire même philosophique.
Ainsi, une intervention des autorités étatiques
s'avère on ne plus importante voire indispensable dans ville du
Cap-Haïtien en vue d'arranger ou améliorer l'ordre des choses qui
va de mal en pis en ce temps de modernisation et de hautes technologies. De ce
fait, j'aimerais répondre à ces pertinentes et perturbantes
questions que voici : Quel est l'enjeu de l'État Haïtien en ce qui
a trait à la gestion de Haut-du-Cap et des zones
périphériques ? Quelles modalités des solutions ? Pourquoi
est-ce que l'intervention
2. "urbanisme." Microsoft® Études 2009 [DVD].
Microsoft Corporation, 2008.
de l'État se révèle-t-elle importante
dans ce processus de gestion ? En vue d'étendre la recherche au
bénéfice de futurs lecteurs et visionnaires progressistes.
La présente étude se propose de pallier aux
carences et d'introduire dans le pays une très grande réflexion
sur la vulnérabilité de la population Capoise par rapport aux
risques et désastres naturels et anthropiques.
La vision première de ce travail est donc de
présenter une étude consistant en :
? une réflexion sur quelques concepts essentiels,
? un bilan sur un certain nombre de situations
déjà vécues ou même en cours,
? un état des capacités de réponse
actuellement discernables,
? et une série de démarches qui préfigurent
ce qui doit être fait au sein de la commune.
Les méthodes et outils utilisés ou
proposés dans cette étude pourront, on l'espère, servir de
point de départ à l'État et aux différentes
institutions (gouvernementales et non gouvernementales) intervenant dans le
domaine.
Le présent mémoire offre une information
complète sur les risques naturels et anthropiques, tout en
intégrant les données historiques sur les types et la
fréquence des catastrophes auxquelles le Cap-Haïtien est le plus
vulnérable.
L'Étude précise également le niveau de
risques par rapport aux différents types de catastrophes en indiquant
l'impact possible sur les populations. Quand cela est possible, l'accent est
mis sur les groupes les plus marginalisés, tout en caractérisant
les dommages qu'ils puissent subir.
Ce mémoire offre également : Une description
des capacités de réponse aux urgences des différentes
institutions impliquées dans le domaine (communautés de base,
ONGs nationales et internationales, structures étatiques, etc.). Des
recommandations sont faites de manière stricte pour renforcer la
préparation aux urgences et les capacités d'intervention ;