2.1.5. Pauvreté alimentaire
La pauvreté est l'état d'une personne qui
manque d'argent ou de moyens matériels ou l'état d'une personne
qui a une insuffisance de ressources. Lorsque ce manque de ressources ne permet
pas à l'individu de se procurer ou de produire de la nourriture pour
manger à sa faim, il est un pauvre alimentaire (Mikodé, 2010).
Selon cet auteur, il existe différents types de
pauvreté alimentaire : > Pauvreté alimentaire par
manque de nourriture
C'est la forme de pauvreté alimentaire la plus
directe. Elle est la plus préoccupante, et est due à
l'incapacité partielle ou totale de produire sa nourriture, ou d'avoir
des moyens matériels pour se la procurer. Elle conduit à un
déficit de nutriments ou d'éléments nutritifs
indispensables pour assurer l'énergie et les substances
nécessaires pour la vie et pour le travail d'un individu.
> Pauvreté alimentaire par
sous-information
Elle est due à un manque d'information sur le rôle
et les valeurs nutritives des aliments.
> Pauvreté alimentaire par tabous et
interdits
L'appartenance à un clan ou religion donnée,
à une famille donnée la justifie. Toutefois, il faut distinguer
ces interdits et tabous de l'allergie alimentaire, basée sur le
même principe que l'allergie médicamenteuse. Dans ce cas, on ne
peut que se retenir de consommer l'aliment allergène en cause.
> Pauvreté alimentaire par
snobisme
Le snobisme alimentaire est l'admiration et l'imitation sans
discernement, des modes alimentaires des gens socialement plus
élevés que soi, bien que les aliments concernés soient
moins nutritifs que ceux qui sont à sa portée. C'est ainsi qu'il
n'est pas rare d'observer que des plats de pâte, de sorgho ou de
maïs, des plats de couscous traditionnel de mil, ou d'huile de palme
brute, sont détestés au profit des plats de macaroni ou de
nouilles, de couscous de blé, de riz, d'huile rouge transformée.
Ces derniers sont pourtant moins nutritifs que les premiers.
Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010
Situation alimentaire et vulnérabilité des
ménages de la commune de Ouaké
2.1.5.1. Pauvreté
céréalière
Un ménage est dit pauvre céréalier,
lorsque ce dernier n'arrive pas à couvrir les besoins
céréaliers de ses membres, estimés au Bénin
à 206 Kg/personne/an (estimé par la FAO et utilisé par
Issaka, 2010). Plusieurs indicateurs sont distingués à ce niveau
:
+ Pauvreté céréalière
autonome
On parle de pauvreté céréalière
autonome pour caractériser les ménages qui à base de leur
propre production céréalière n'arrive pas à couvrir
les besoins céréaliers (206 Kg/personne/an par la FAO pour le
Bénin) des membres de son unité de consommation (Issaka, 2010,
Kaboré et al., 2005).
+ Pauvreté céréalière
apparente
Les ménages qui n'arrivent pas à satisfaire
leurs besoins céréaliers à partir de leur production
céréalière de la campagne, de leurs stocks
céréaliers de la campagne précédente et par leur
participation au marché sont victimes de pauvreté
céréalière apparente. Cette situation
peut résulter de deux faits. Un ménage peut être pauvre
apparent du fait de la faiblesse de son pouvoir d'achat. La mauvaise gestion de
ses disponibles (vente excessive de céréales) peut
également conduire un ménage dans la pauvreté
céréalière apparente (Issaka, 2010, Kaboré et al.,
2005).
+ Pauvreté céréalière
réelle
On parle de pauvreté céréalière
réelle pour caractériser les ménages qui en plus de leur
production de la campagne, du stock céréalier de la campagne
précédente, de leur participation au marché (achat et
vente) et des mécanismes de solidarité entre les ménages
(dons,...) n'arrivent pas à couvrir les besoins céréaliers
de leurs membres (Issaka, 2010, Kaboré et al., 2005).
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