1.2.2.2.
Méthodologie
Pour démontrer cette contribution de l'éducation
à l'économie, différents auteurs ont adopté
différentes méthodologies que BLAUG (1976)
a classées en trois grandes catégories :
- L'approche fonction de production ;
- L'approche par la formation du capital humain et
- Le calcul du rendement de l'éducation
L'approche fonction de production se caractérise par
l'usage d'une formulation mathématique pour représenter comment
une économie produit sa richesse par l'usage des ressources dont elle
dispose. Dans la théorie du capital humain, il s'agit de
considérer le capital humain parmi les facteurs de production. Le
premier qui a utilisé cette méthode est DENISON (1962).
Commençant par considérer les facteurs terre, travail et capital
physique, il tentait d'expliquer le résidu de la croissance
économique par l'éducation, défiant ainsi ce qu'ABRAMOVITZ
(1956) a appelé « mesure de notre
ignorance ». Pour ce faire, comme l'a indiqué FABRICANT
trois années auparavant, DENISON a utilisé un système de
pondération du travail de façon à considérer
l'amélioration de sa qualité (productivité = salaire).
Moyennant l'hypothèse d'une relation directe entre
éducation et capital humain, DENISON a conclu que 43% de l'accroissement
du PIB était attribuable à l'investissement en capital humain,
l'éducation.
L'approche formation du capital, quant à elle, tente
d'estimer le stock de capital humain. L'auteur qui a utilisé cette
méthode est SCHULTZ. Le titre de sa publication de 1960 résume
bien la démarche de cette approche :
« Capital formation by education ». En effet, par
analogie au capital physique, SCHULTZ a essayé d'évaluer en
dollars ce stock de capital en l'estimant par son coût. Selon lui, il
existe deux composantes à ce coût :
- Le composant coût d'opportunité
(earningthatstudentsforego) et
- Le coût direct (costs of the services provided by
school)
Le composant coût d'opportunité représente
le salaire qu'aurait pu gagner les individus sur le marché du travail
s'ils ne s'instruisaient pas (éducation post-obligatoire). (SCHULTZ,
1960)
Le coût direct mesure les ressources utilisées
par le système éducatif. Ces ressources constituent les inputs du
système éducatif.
L'auteur a ensuite fait remarquer que le composant coût
d'opportunité est la plus importante.
Les deux premières méthodes sont
complémentaires. En effet, si la deuxième permet d'évaluer
le niveau du stock de capital humain, la première permet de
démontrer sa significativité et d'en mesurer la contribution
à la croissance économique.
Concernant la dernière méthode, elle tente de
répondre à la question : est-ce qu'investir dans
l'éducation est profitable comparé à d'autres alternatives
d'investissement (investissement en acquisition de capital physique) ?
Cette méthodologie est celle adoptée par MINCER et BECKER.
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